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Université Paul Sabatier Groupes & anneaux avancés

L3 Maths 2023–2024 (automne)

TD 3

Exercice 1. Soit G un groupe, et H < G un sous-groupe de G tel que |G/H| = 2 (on dit
que H est d’indice 2 dans G).
1) Soit a, b ∈ G \ H. Montrer que aH = bH. En déduire que aH = G \ H.
2) Montrer de la même manière que Ha = G \ H. En déduire que H est un sous-groupe
distingué de G.
3) Montrer que pour tout a ∈ G, a2 ∈ H.
4) Montrer que s’il existe a 6∈ H qui est un élément d’ordre 2 de G, alors G est isomorphe
à un produit semi-direct H o Z/2Z.
5) Montrer que H8 n’est pas isomorphe à un produit semi-direct Z/4ZoZ/2Z. On admettra
qu’il existe seulement deux structures de produits Z/4Z o Z/2Z, le produit direct Z/4Z ×
Z/2Z et le produit Z/4Z oφ Z/2Z considéré dans l’exercice ??.
Par ailleurs on rappelle, voir feuille précédente, que le groupe H8 est constitué des huit
quaternions ±1, ±i, ±j, ±k, qui vérifient les relations

i2 = j 2 = k 2 = ijk = −1.

Exercice 2. Soit k un corps, et n > 0 un entier. Pour tout m = 0, . . . , n − 1, on


considère Um ⊆ GLn (k) l’ensemble des matrices unitriangulaires supérieures1 ayant des
coefficients nuls sur les m premières sur-diagonales ; autrement dit, pour toute matrice
(aij )16i,j6n ∈ GLn (k),

aij = 0 si i > j


(aij ) ∈ Um ⇐⇒ aij = 1 si i = j

a = 0 si i < j et j − i 6 m.

ij

1) Montrer que pour tout m = 0, . . . , n − 1, Um est un sous-groupe de GLn (k), et

φm : (aij ) ∈ Um 7→ (ak,m+1+k )16k6n−m−1 ∈ (kn−m−1 , +)

est un morphisme de groupes.


2) a) Montrer que pour tout m = 0, . . . , n − 2, on a une suite exacte

1 → Um+1 → Um → kn−m−1 → 0.

b) Montrer que pour tout m = 0, . . . , n − 2, on a Um+1 est un sous-groupe distingué de


Um qui contient D(Um ).
3) On suppose n = 3.
a) Calculer pour tout g, h ∈ U0 le commutateur ghg −1 h−1 .
1
c’est-à-dire triangulaires supérieures avec des 1 sur la diagonale

1
b) Montrer que D(U0 ) = U1 .
c) Montrer que D(U1 ) = U2 = {1}.
4) On s’intéresse au groupe U1 et à son sous-groupe dérivé pour différentes tailles n de
matrices.
a) On suppose n = 4. Montrer que U1 est abélien, et en déduire que D(U1 ) = U3 = {1}.
b) On suppose n = 5. Montrer que D(U1 ) = U3 . Le groupe U1 est-il abélien ? On
pourra utiliser la formule suivante :
u01 u02 u03
 

1 0 u1 u2 u3
 1 0 
1 0 0 0 −u6 u01 +u1 u06

0 1 0 u4 u5 0 1 0 u04 u05 
∀M= 0 0 1 0 u6  , M0 = : M M 0 M −1 M 0−1 =  00 1 0 0 0 .
0 0 1 0 u06  0 1 0 0
0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1

5) On note T ⊆ GLn (k) l’ensemble des matrices triangulaires supérieures inversibles.


a) Montrer que T muni de la multiplication des matrices est un groupe.
b) On considère (k∗ )n muni de la multiplication coordonnée par coordonnée :

∀x = (xi )16i6n , y = (yi )16i6n : x × y = (xi yi )16i6n .

Montrer que (k∗ )n , × est un groupe.




c) Montrer qu’on a une suite exacte

1 → U0 → T → (k∗ )n → 1.

Exercice 3. Soit n ∈ N∗ . Le groupe affine Aff n (k) est le groupe des transformations de
kn de la forme
φA,B : X ∈ kn 7→ AX + B ∈ kn ,
A ∈ GLn (k), B ∈ kn .
1) Calculer φA,B ◦ φA0 ,B 0 pour A, A0 ∈ GLn (k) et B, B 0 ∈ kn , et vérifier que Aff n (k) est
bien un groupe.
2) a) Vérifier que φA,B ∈ Aff n (k) 7→ A ∈ GLn (k) est un morphisme de groupe. En déduire
que K = {φId,B , B ∈ kn } est un sous-groupe distingué de Aff n (k), isomorphe à (kn , +).
b) L’application φA,B ∈ Aff n (k) 7→ B ∈ kn est-elle un morphisme de groupes ?
3) Soit p ∈ kn . Vérifier que le stabilisateur Sp de p dans Aff n (k) est un sous-groupe,
isomorphe à GLn (k). Est-il distingué ?
4) a) Montrer que Aff n (k) = K o S0 ' (kn , +) o GLn (k).
b) Soit k = φId,B et k 0 = φId,B 0 deux éléments de K, et h = φA,0 et h0 = φA0 ,0 deux
éléments de H. Calculer hh0 et khk 0 h−1 , et retrouver la formule obtenue à la question 1)
pour φA,B ◦ φA0 ,B 0 .
5) Vérifier que Aff n (k) est isomorphe au sous-groupe de GLn+1 (k) constitué des matrices
de la forme !
A B
,
0 1
A ∈ GLn (k), B ∈ kn .

Exercice 4.

2
1) Soit n, a ∈ Z, et supposons n > 1. On note d = pgcd(n, a). Montrer qu’on a une suite
exacte
×n/d ×a 
0 → Z/dZ −−−→ Z/nZ −−→ Z/nZ → (Z/nZ) (dZ/nZ) → 0.

2) Soit a, b ∈ Z, et notons d = pgcd(a, b) et m = ppcm(a,



b).
a) Montrer que Φ : [x]ab ∈ Z/abZ 7→ [x]a , [x]b ∈ Z/aZ × Z/bZ définit un morphisme
de groupes. 
b) Montrer que δ : [x]a , [y]b ∈ Z/aZ × Z/bZ 7→ [x − y]d ∈ Z/dZ définit un morphisme
de groupes.
c) Montrer qu’on a une suite exacte
×m Φ δ
0 → Z/dZ −−→ Z/abZ −
→ Z/aZ × Z/bZ →
− Z/dZ → 0.

Exercice 5. On considère le polygône régulier à n côtés du plan euclidien réel identifié


au plan complexe, dont les n sommets sont les points e2ikπ/n , k = 0, . . . , n − 1. On note
Dn le groupe de ses symétries, c’est-à-dire le groupe formé par les isométries u ∈ O2 (R)
laissant le polygône globalement invariant. On appelle Dn le groupe diédral.
1) Soit D+n = Dn ∩ SO2 (R) le groupe des symétries directes du polygône.
a) Montrer que D+ n est un sous-groupe distingué de Dn .
b) Soit r la rotation d’angle 2π
n . Montrer que

n−1
D+
n = {1, r, . . . , r } ' Z/nZ.

2) Soit s la réflexion orthogonale par rapport à la droite R ⊆ C.


a) Montrer que l’ensemble des symétries indirectes du polygône est égal à D+
n s.
b) En déduire que

Dn = {1, r, . . . , rn−1 , s, rs, . . . , rn−1 s} ' Z/nZ o Z/2Z.

c) Pour tout θ ∈ R/πZ, on note sθ la réflexion orthogonale par rapport à la droite


Reiθ ⊆ C (vérifier que cette droite ne dépend que de la classe de θ modulo π). Montrer
que pour tout α, β ∈ R/πZ, sα sβ est la rotation d’angle 2(α − β) (vérifier que cet angle
est bien défini modulo 2π).
d) Soit k ∈ N. Vérifier que

rk s = (sk nπ s(k−1) nπ ) · · · (s2 nπ s nπ )(s nπ s0 )s0 .

En déduire que rk s = sk nπ .
3) Montrer que pour tout (k, ε), (k 0 , ε0 ) ∈ Z/nZ o Z/2Z, on a
0 0 ε k0 0
rk sε · rk sε = rk+(−1) sε+ε .

4) Déterminer tous les sous-groupes d’ordre 2 de Dn . Lesquels sont distingués ?


5) Déterminer toutes les classes de conjugaison de Dn .

Exercice 6.
1) Montrer que A3 = h(123)i ' Z/3Z. En déduire que S3 ' Z/3Z o Z/2Z.
2) a) Montrer que 
V4 = 1, (12)(34), (13)(24), (14)(23)

3
est un sous-groupe distingué de S4 , isomorphe à Z/2Z × Z/2Z.
b) Pour n > 5, montrer que l’ensemble T des doubles transpositions2 est une classe de
conjugaison de Sn . Pourquoi l’ensemble {1} ∪ T n’est-il pas un sous-groupe distingué de
Sn si n > 5 ?
3) Montrer qu’on a deux suites exactes

1 → V4 → A4 → A3 → 1

et

(?) 1 → V4 → S4 → S3 → 1.

2
c’est-à-dire les permutations (ab)(cd) avec a, b, c, d deux à deux distincts

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