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SES.

Terminale
Bac Blanc n°1

Durée: 4 heures + 1 heure (spécialistes EA ou SSP)

Sujet n°1: Dissertation

Objectifs de l'épreuve : compétences et connaissances évaluées


Il est demandé au candidat :
- de répondre à la question posée par le sujet ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles
figurant dans le dossier ;
- de rédiger, en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en
organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.

SUJET
Ce sujet comporte trois documents

Comment le progrès technique contribue-t-il à la croissance ?

DOCUMENT 1 :
Contribution des facteurs de production à la croissance (1991-2003)
Taux de croissance
Contribution à l'évolution du PIB en points de pourcentage
annuel moyen en %
Productivité globale
PIB Facteur capital Facteur travail
des facteurs (PGF)
Allemagne1 1,4 0,7 -0,4 1,2
Canada 3,1 1,0 1,1 1,0
Espagne 2,8 1,2 1,1 0,5
Etats-Unis 3,1 0,9 0,9 1,3
Finlande 2,5 0,2 0,0 2,3
France 1,9 0,6 -0,1 1,4
Royaume-Uni 2,7 0,9 0,1 1,7
Suède 2,0 0,8 -0,2 1,4
Source : Office fédéral de la statistique suisse (OFS), 2006.
(1) Pour l'Allemagne, le total des données des colonnes 3 à 5 n'est pas égal à la donnée de la colonne 2 en
raison des arrondis.
DOCUMENT 2 : Parts des activités productrices de Technologies de l'information communication
(TIC) dans le PIB, en 2001 (En %)

Source : « Productivité et croissance », Patrick ARTUS, Gilbert CETTE, Rapport du Conseil d'analyse
économique, La documentation française, 2004.

Note : Les biens TIC regroupent les machines de bureau et matériels informatiques, fils et câbles,
composants électroniques, etc. Les services TIC regroupent notamment les activités informatiques.

DOCUMENT 3 : Exécution de la dépense intérieure de recherche et développement (DIRD)(1)


1995 2000 2005 2009
Dépense intérieure de recherche et développement
27 302 30 954 36 228 41 758
(DIRD) (en millions d'euros)
Exécution par les administrations* (en millions d'euros) 10 653 11 605 13 725 75 332
Exécution par les entreprises (en millions d'euros) 26
16 649 19 348 22 503
426
Part des entreprises dans la DIRD (en %) 61,0 62,5 62,1 63,3
Part de la DIRD dans le PIB (en %) 2,28 2,15 2,11 2,21
(*) Le secteur des administrations comprend : les ministères et services ministériels, l'enseignement
supérieur, les institutions sans but lucratif.
Source : Tableaux de l'économie française, INSEE, 2013.

(1) La dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) correspond aux travaux de


recherche et développement exécutés sur le territoire national quelle que soit l'origine des fonds. Une
partie est exécutée par les administrations, l'autre par les entreprises.
SES. Terminale
Bac Blanc n°1: Corrigé

I- La grille de correction.

Les   attentes   inscrites   au   programme


(Problématiques et notions essentielles) points
Notions  :  croissance économique, productivité globale des facteurs, croissance endogène,
productivité (acquis de première), facteur capital, facteur travail, progrès technique.

Compréh Ces  notions  doivent  être  définies  dans  le  devoir,  pas  forcément  dès  l'introduction
ension du
sujet
et Compréhension   du   sujet,   problématique  :  
probléma
tique Le progrès technique augmente la productivité globale des facteurs, ce qui par effets
d’offre et de demande favorise la croissance.
Mécanismes de la croissance endogène (externalité positive du capital technologique sur
la productivité)
/3
I- Le progrès technique peut améliorer la productivité globale des facteurs
A)  Le  progrès  technique  est  à  la  source  de  processus  de  production  plus  productifs  
B)  Ces  gains  de  productivité  peuvent  s’étendre  à  toute  une  partie  de  l’économie  
II-­   Les   gains   de   productivité   favorisent   la   croissance  
A)  Ils  peuvent  stimuler  l’offre  de  produits  
B)   Ils   peuvent   stimuler   la   demande  
III-­   La   croissance   peut   aussi   être   soutenue   par   des   innovations   de   produits  

O u  
Propositi
on de I-­   Le   progrès   technique   favorise   la   croissance   par   son   effet   sur   l’offre  
plan
A)  Le  progrès  technique  permet  d’augmenter  la  productivité  globale  des  facteurs  
B)  Il  permet  un  processus  de  destruction  créatrice  
II-­   Le   progrès   technique   favorise   la   croissance   par   son   effet   sur   la   demande  
A)  La  répartition  de  la  VA  issue  des  gains  de  productivité  favorise  la  consommation  et
l’investissement  
B) Les innovations permettent la diffusion d’une grande diversité de produits
innovants apte à stimuler la demande.

0,5/4 si seulement commentaire de chaque document en guise de parties


1/4 si absence de sous-parties /4
Document 1
- Lecture correcte des données : % et points de %
(D’après l’OFS, entre 1993 et 2003, en France, sur 1,9 % de croissance du PIB en
moyenne par an, 1,4 point est expliqué par l’évolution de la productivité globale
des facteurs de production.)
- nécessité de souligner le rôle essentiel de la PGF dans la croissance économique
sachant que celle-ci est favorisée par le progrès technique.
Documen
Document 2
ts
- Lecture correcte des parts en du PIB et calculs d’écart en points de %
- mise en relief du poids des activités productrices de TIC qui illustre les effets du
progrès technique sur la croissance

Document 3
- calculs simples mettant en évidence la croissance des DIRD
- liens entre le progrès technique et la croissance illustrés par le fait que les
administrations comme les entreprises ont intérêts à exécuter des DIRD.
Mécanis Effet du progrès technique sur la productivité globale des facteurs
mes   et Effets de la hausse de la productivité sur l’offre et sur la demande (via la
notions   à consommation et les investissements)
Apparition de nouveaux produits, emplois et branche d’activité
mobilise Mécanisme de la croissance endogène
r
/9
Introduction
- Accroche du lecteur
- Définition des termes du sujet
- Présentation de la problématique)
- Annonce du plan
Forme
Développement équilibré
- Transition
Conclusion
- Bilan
- Ouverture /4

II- Une copie entièrement rédigée.


(Elle est largement l'oeuvre de M.Briec, collègue de SES, merci à elle).
« L'OCDE dresse un diagnostic sévère de la croissance française » titrait le journal Le Figaro le 25
novembre 2014. Parmi les reproches adressés à notre pays (et à son gouvernement) pour expliquer son
atonie économique figure certes l'insuffisante réforme du marché du travail ou encore la modestie de la
réduction de la dépense publique, mais aussi la faiblesse de l'investissement. De fait, celui-ci est un des
véhicules du progrès technique, c'est-à-dire de ce qui accroît la production sans que n'augmente la
quantité de facteurs de production utilisés, dont l'impact sur l'accroissement à long terme de la production
d'un pays ne fait aucun doute. La question est plutôt de savoir comment ce phénomène se produit ?
Comment l’ensemble des innovations affectant le processus de production et les produits, favorise la
croissance économique ?
Pour répondre à cette question, il sera nécessaire de montrer l‘effet que le progrès technique peut avoir à
la fois sur l’offre (I) et sur la demande (II).

I- LE PROGRÈS TECHNIQUE STIMULE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN AGISSANT


SUR L’OFFRE
Le progrès technique, qui se manifeste notamment par des innovations de procédé, permet d’augmenter la
productivité des facteurs et donc créer de la croissance intensive.
A- Les liens entre le progrès technique et la croissance économique tiennent à ses
caractéristiques.
1- Les liens entre le progrès technique et la croissance sont connus théoriquement et
empiriquement.
Dès les années 1940, l'économiste autrichien Schumpeter explique les phénomènes cycliques de longues
durées de l’économie par l’innovation. Selon cet auteur, l’absence d’innovation coïncide avec les périodes
de crises et au contraire l’existence d’une innovation qui est donc la manifestation du progrès technique
permettant l’amélioration des méthodes de production et l’accroissement de la productivité, est à l’origine
d’une phase de croissance.
L’analyse de Schumpeter sera vérifiée statistiquement dans les années 1960 par les études de R.Solow.
L'économiste américain montre en effet que l'augmentation a long terme de la production d'un pays ne
résulte pas uniquement de l'augmentation de la quantité de travail et/ ou de capital mobilisé, mais aussi (et
surtout) par l'influence d'un résidu, qu'il apparente au progrès technique. Cette croissance intensive
semble vérifiée dans le cas de pays comme l'Allemagne, la Finlande, la France, le Royaume-Uni ou
encore la Suède, dans lesquels la productivité globale des facteurs expliquait plus de la moitié de la
croissance économique sur la période 1991-2003 (respectivement 85,7%, 92%, 73,7% et 63%, cf.doc 1).
2- Ces liens s'expliquent par les caractéristiques du progrès technique.
Le progrès technique se distingue des deux autres facteurs de production dans la mesure où il n'est pas
soumis aux rendements décroissants. Au contraire, il permet d’obtenir des rendements croissants :
l’augmentation de la quantité de facteurs utilisés entraîne une augmentation plus que proportionnelle de la
production. Cette caractéristique du progrès technique est d'autant plus importante qu'il est également
porteur d'externalités positives et non-exluable et non rival, c'est-à-dire un bien collectif. Le progrès
technique permet d'ouvrir de nouveaux marchés et génère des gains de productivité, qui vont se traduire
par la baisse des coûts de production unitaires, augmentant les revenus des agents économiques, stimulant
la demande globale (consommation, investissement, exportation), ce qui est source de croissance
économique.

B- En augmentant la productivité globale des facteurs, le progrès technique agit sur l’offre et
donc la croissance économique.
1- Le progrès technique élève la productivité globale des facteurs.
Le progrès technique qui est incorporé dans les biens d’équipement innovants permet d’augmenter la
productivité globale des facteurs comme cela est indiqué dans le rapport de Patrick Artus et Gilbert Cette
(document 2). Le PT a pour principale conséquence directe de permettre à l’entreprise qui a investi,
d’augmenter sa productivité. Le PT peut permettre de produire autant qu’avant l’investissement mais en
employant moins de facteurs ou bien de produire plus qu’avant mais en employant autant de facteurs de
production. Dans la première hypothèse, l’augmentation de la production qui se traduit par une offre plus
abondante a des répercussions directes sur la production de richesses assurée par les unités productives.
Cette production supplémentaire fait gonfler le produit intérieur brut.
2- Les gains de productivité génèrent de la croissance intensive.
Le progrès technique permet, de produire plus qu’avant l’investissement en utilisant autant de facteurs de
production qu’avant. Ce qui revient à dire que le PT a pour conséquence directe d’augmenter la
production grâce à une utilisation plus efficace des facteurs de production existants, et donc de générer,
par la même, de la croissance intensive.
Le progrès technique permet donc, de relancer l’offre notamment par le biais de l’augmentation de la
productivité, mais également de relancer la demande grâce à la répartition des gains de cette productivité.

Ainsi, le progrès technique augmente durablement la production d'un pays en stimulant l'offre, via les
gains de productivité qu'il permet. Il joue également sur la demande globale.

II- LE PROGRÈS TECHNIQUE RELANCE LA DEMANDE


Le progrès technique agit favorablement sur la croissance économique car il a un impact positif sur la
demande. En effet, la hausse des gains de productivité peut faire l’objet d’une répartition qui va permettre
de relancer la demande. Au demeurant, les innovations rendent les marchés plus dynamiques.
A- La répartition des gains de productivité dynamise la demande globale via ...
La répartition des gains de productivité a des effets directs et indirects sur la croissance.
1-... des effets directs
Les gains de productivité, que le progrès technique génère, permettent à l’entreprise de dégager des
profits supplémentaires qui peuvent eux-mêmes être répartis de telle sorte qu’ils auront une action
positive directe sur la croissance. Par exemple, les profits supplémentaires peuvent permettre d’augmenter
les salaires des employés et ainsi augmenter leur pouvoir d’achat, augmentation qui se traduira par une
hausse de la demande. Pour satisfaire cette nouvelle demande les entreprises sont amenées à produire.
L’augmentation de la production fait gonfler le PIB. Ces profits supplémentaires peuvent également
permettre aux entreprises de baisser les prix des biens et services proposés (comme cela est signalé dans
le schéma du document 3), et par la même d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs avec les
effets positifs que ce phénomène a sur la croissance et qui viennent d’être exposés. Sans compter sur le
fait que les profits supplémentaires peuvent être engagés dans de nouveaux investissements. Les gains de
productivité ont également des effets indirects sur la croissance.
2- … et des effets indirects sur la croissance endogène.
L’augmentation de la productivité a pour principale conséquence d’augmenter les profits de la firme. Ces
profits constitueront la base d’imposition de l’entreprise qui doit s’acquitter de l’impôt sur les sociétés.
Or, des rentrées fiscales plus abondantes peuvent permettre d’augmenter les dépenses publiques dans
l’éducation, la recherche fondamentale, la santé… Ainsi, la recherche entraîne la croissance de la
production et des profits, qui nourrissent eux-mêmes la croissance : ce sont des enchaînements vertueux
qui sont à l’origine de la croissance endogène.
B- Les effets du progrès technique agit également directement sur la demande globale.
Le progrès technique assure une augmentation de la demande, tant au niveau national qu’au niveau
international.
1- Le progrès technique a une action favorable sur la demande intérieure.
Le progrès technique a un double effet sur la demande : il permet, d’une part, de relancer la
consommation finale exprimée par les consommateurs et d’autre part, de relancer la demande
d’investissement exprimée par les entreprises. En effet, d’abord, le progrès technique, quand il se traduit
par des innovations de produits, permet de relancer la consommation. Les produits nouveaux exercent une
attractivité sur la demande exprimée par les consommateurs ce qui stimule la production et donc la
croissance selon le principe de la demande anticipée mis en évidence par l’économiste britannique
Keynes. Ensuite, le PT permet aux entreprises de proposer à leurs consœurs des biens d’équipement plus
performants. Le progrès technique exerce donc une influence positive sur la demande d’investissement
exprimée par les firmes. Or, l’investissement, est une composante de la demande. Les entreprises qui
investissent achètent à d’autres des biens d’équipement. Les entreprises productrices de biens
d’équipement augmentent leur production pour satisfaire cette nouvelle demande.
Le progrès technique a une influence non seulement sur la demande intérieure mais également sur la
demande extérieure.
2- Le progrès technique a une action favorable sur la demande extérieure.
La croissance économique a plusieurs ressorts. Au même titre que la consommation et les
investissements, les exportations constituent un des ressorts de la croissance économique. Le progrès
technique permet aux entreprises d’augmenter leur compétitivité, c’est-à-dire leur aptitude à contrer la
concurrence. L’augmentation de la compétitivité des firmes a pour conséquence l’augmentation de leur
part de marché notamment sur les marchés étrangers. Pour répondre à la demande externe, les unités de
production nationales sont amenées à produire davantage, ce qui n’est pas sans conséquence sur le PIB.
En définitive, le progrès technique agit favorablement sur la croissance et ce de deux façons. D’abord, le
progrès technique permet d’augmenter la productivité des unités productives qui choisissent pour la
plupart d’entre elles d’augmenter leur production en utilisant autant de facteurs de production qu’avant
afin de réduire les coûts unitaires et donc d’augmenter leur profit. L’entrepreneur dispose de plusieurs
leviers d’action en ce qui concerne l’utilisation de ce surplus de profit.
L’impact positif du progrès technique sur la croissance économique dépend donc pour l’essentiel des
modalités de partage de la valeur ajoutée. Ces décisions de répartition de la valeur ajoutée dépendent
certes, des entrepreneurs eux-mêmes mais les pouvoirs publics peuvent mettre en place des mesures
incitatives en faveur de la croissance en général et de l’emploi en particulier.

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