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LOI N° 07-03 COMPLÉTANT LE CODE PÉNAL EN

CE QUI CONCERNE LES INFRACTIONS


RELATIVES AUX SYSTÈMES DE TRAITEMENT
AUTOMATISÉ DES DONNÉES Au Maroc

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Contextualisation

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Lors de la présentation du projet de budget du département supervisé par le ministre délégué en charge de
l'Administration de la défense nationale, une analyse détaillée des réalisations dans le domaine de la cybersécurité a été
dressée. Il a été clairement mis en évidence que l'année 2021 a été marquée par une augmentation substantielle des
cyberattaques au Maroc, avec pas moins de 400 incidents recensés et traités par les centres de veille. Face à cette
menace croissante, les efforts de la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information (DGSSI) ont été
redoublés, tant sur le plan juridique que technique. Grâce à ces efforts concertés, le Maroc a connu une amélioration
significative de son classement dans l'indice mondial de la cybersécurité, passant de la 93e place en 2018 à une position
enviable de 50e.

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Introduction

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L'avènement de l'ère numérique a révolutionné la manière dont les données sont collectées, stockées et
utilisées. Dans ce contexte, le Maroc a reconnu la nécessité de mettre à jour son cadre juridique pour protéger les
données personnelles et prévenir les abus dans le domaine du traitement automatisé des données. La loi n° 07-03,
promulguée dans ce dessein, représente une étape cruciale dans l'adaptation du droit pénal marocain aux défis posés par
les nouvelles technologies. Cette loi vise à réprimer les infractions liées à l'exploitation illicite des systèmes de
traitement automatisé des données, renforçant ainsi la sécurité juridique et la protection des droits individuels dans le
cyberespace. Nous explorerons les principales dispositions de la loi n° 07-03, ses implications pour les acteurs
concernés et son rôle dans la préservation de la vie privée et de la sécurité des données au Maroc.

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Loi n° 07-03 complétant le code
pénal en ce qui concerne les
infractions relatives aux systèmes de
traitement automatisé des données

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Article 607-3. - Le fait d'accéder frauduleusement dans tout ou partie d'un système de traitement automatisé
de données est puni d'un mois à trois mois d'emprisonnement et de 2.000 à 10.000 dirhams d'amende ou de l'une de ces
deux peines seulement.
Est passible de la même peine toute personne qui se maintient dans tout ou partie d'un système de traitement
automatisé de données auquel elle a accédé par erreur et alors qu'elle n'en a pas le droit. La peine est portée au double
lorsqu'il en est résulté soit la suppression ou la modification de données contenues dans le système de traitement
automatisé de données, soit une altération du fonctionnement de ce système.

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Article 607-4. - Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, est puni de six mois à deux ans d'emprisonnement et de 10.000 à
100.000 dirhams d'amende quiconque commet les actes prévus à l'article précédent contre tout ou partie d'un système de traitement
automatisé de données supposé contenir des informations relatives à la sûreté intérieure ou extérieure de l'Etat ou des secrets concernant
l'économie nationale.

Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, la peine est portée de deux ans à cinq ans d'emprisonnement et de 100.000 à
200.000 dirhams d'amende lorsqu'il résulte des actes réprimés au premier alinéa du présent article soit la modification ou la suppression de
données contenues dans le système de traitement automatisé des données, soit une altération du fonctionnement de ce système ou lorsque
lesdits actes sont commis par un fonctionnaire ou un employé lors de l'exercice de ses fonctions ou à l'occasion de cet exercice ou s'il en
facilite l'accomplissement à autrui.

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Article 607-5. - Le fait d'entraver ou de fausser intentionnellement le fonctionnement d'un système de traitement automatisé de
données est puni d'un an à trois ans d'emprisonnement et de 10.000 à 200.000 dirhams d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement.

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Article 607-6. - Le fait d'introduire frauduleusement des données dans un système de traitement automatisé des
données ou de détériorer ou de supprimer ou de modifier frauduleusement les données qu'il contient, leur mode de
traitement ou de transmission, est puni d'un an à trois ans d'emprisonnement et de 10.000 à 200.000 dirhams d'amende
ou de l'une de ces deux peines seulement.

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Article 607-7. - Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, le faux ou la falsification de documents
informatisés. quelle que soit leur forme, de nature à causer un préjudice à autrui. est puni d'un emprisonnement d'un an
à cinq ans et d'une amende de 10.000 à 1.000.000 de dirhams. Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères. la
même peine est applicable à quiconque fait sciemment usage des documents informatisés visés à l'alinéa précédent.

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Article 607-8. - La tentative des délits prévus par les articles 607-3 à 607-7 ci-dessus et par l'article 607-10 ci-après
est punie des mêmes peines que le délit lui-même.

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Article 607-9. - Quiconque aura participe a une association formée ou à une entente établie en vue de la
préparation. concrétisée par un ou plusieurs faits matériels. d'une ou de plusieurs infractions prévues au présent chapitre
est puni des peines prévues pour l'infraction elle-même ou pour l'infraction la plus sévèrement réprimée.

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Article 607-10. - Est puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de 50.000 à 2.000.000 de
dirhams le fait, pour toute personne, de fabriquer, d'acquérir, de détenir, de céder, d'offrir ou de mettre à disposition des
équipements. instruments, programmes informatiques ou toutes données, conçus ou spécialement adaptés pour
commettre les infractions prévues au présent chapitre.

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Article 607-11. - Sous réserve des droits du tiers de bonne loi, le tribunal peut prononcer la confiscation des matériels ayant servi à
commettre les infractions prévues au présent chapitre et de la chose qui en est le produit. Le coupable peut, en outre, être frappé pour une
durée de deux à dix ans de l'interdiction d'exercice d'un ou de plusieurs des droits mentionnés à l'article 40 du présent code.

L'incapacité d'exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de deux à dix ans ainsi que la publication ou l'affichage de la
décision de condamnation peuvent également être prononcés.

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Article 607-11. - Sous réserve des droits du tiers de bonne loi, le tribunal peut prononcer la confiscation des matériels ayant servi à
commettre les infractions prévues au présent chapitre et de la chose qui en est le produit. Le coupable peut, en outre, être frappé pour une
durée de deux à dix ans de l'interdiction d'exercice d'un ou de plusieurs des droits mentionnés à l'article 40 du présent code.

L'incapacité d'exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de deux à dix ans ainsi que la publication ou l'affichage de la
décision de condamnation peuvent également être prononcés.

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Etude de cas : jugement
de tribunal de première
instance de Marrakech

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Fiche de jugement

Jugement rendu par :


Juridiction : Tribunal de première instance
Pays/Ville : Maroc, Marrakech
Date de décision : 02/12/2013
Type de décision : Jugement
Numéro de dossier : 5363/2013
Chambre : Pénale
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Les parties :

le conseil communal de Marrakech Vs l’un de ses fonctionnaires

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Les faits :

Dans ce cas de figure le tribunal de première instance de


Marrakech a été saisi par une plainte du conseil communal de
Marrakech contre l’un de ses fonctionnaires qui a été poursuivi par le
ministère public pour tentative d’escroquerie, falsification d’un
document administratif , l’intrusion frauduleuse dans un système de
traitement automatisé des données et la modification des données
contenus dans ce système.

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Les arguments :

Pour soutenir sa position, le demandeur s’est fondé sur les articles


(540, 546, 360,607-3,607-6) du code pénal.

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Le problèmes juridiques :

Problème 1° : Question de qualification

Problème 2° : question d’application des peines prévues a l’article


607/6

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Commentaire de jugement
Il s’agit d’un jugement rendu par le tribunal de première instance de Marrakech, opposant
le conseil communal de Marrakech et son fonctionnaire.
Le conseil communal a déposé une plainte devant le tribunal de première instance en
poursuivant son fonctionnaire public qui a falsifié des documents administratifs, et a accédé au
système de traitement automatisé des données.
Le tribunal a qualifié l’infraction de falsification et d’escroquerie relevant des
infractions du code pénal (art 540-546-360) . Puis il a requalifié l’infraction en précisant qu’il
s’agit d’une atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données (art 607-3 et art 607-6).
Le problème qui se pose et de savoir pourquoi le juge a requalifié l’infraction ?et
pourquoi il n’a pas appliqué les dispositions prévues par l’article 607-6 ?
Pour résoudre se problème nous allons nous focaliser dans une première partie sur le
problème de qualification, avant de passer à la seconde partie en mettant l’accent sur le
problème de la peine applicable.

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I-Problème de qualification

Le juge de première instance a qualifié l’infraction commise par


le fonctionnaire public d’une infraction d’escroquerie et de
falsification d’un document administratif, alors que ce dernier a
accédé au programme informatique et changé des informations y
contenues (l’infraction a été requalifiée).

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II-Problème d’application des peines
le juge a mentionné dans le dispositif de son jugement les article 607/3 et 607/6 mais il a pris
en considération uniquement les dispositions de l’art 607/3 et prononcé une peine moins lourde que celle qui
devrait être appliquée.

Le tribunal après sa délibération a condamné l’accusé pour l’intrusion frauduleuse à un STAD


et la modification de données contenues dans ce système, d’une peine de 6 mois ferme et d’une amende d’un
montant de 1000DH
Quant on reviennent aux sanctions prévus par le code pénal articles 607-3 et 607-7 que ce soit
les sanctions d'emprisonnement et les amendes dépassent largement la condamnation du tribunal de
Marrakech, d’une autre sens ne permet pas de réprimé de façon catégoriques les atteintes aux STAD surtout
quand on sait que ces actes ont menacées un service public(le conseil communal de Marrakech).
En effet la lecture des jugements que les tribunaux marocains ont prononcés ces dernières
années affirment une tendance ambigüe quant à l’application des sanctions prévues par la loi 07-03
complétant le code pénal. ces décisions restent dans le stade de 1ére instance et toujours en cours d’appel ;
Jusqu’à maintenant et suite a notre recherche on n’a pas pu trouver un arrêt de la cour de cassation qui a
clarifié la tendance judicaire dans l’application de la loi 07-03.
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Conclusion

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En conclusion, Nous tenons à exprimer notre
gratitude à tous les participants pour leur
attention et leur engagement. Nous les
encourageons vivement à être extrêmement
prudents dans leurs démarches pédagogiques
étants donner les risques encourus.

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