Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
psychocriminologie
Catherine Blatier
2e édition
Maquette de couverture :
Le Petit Atelier
Maquette intérieure :
www.atelier-du-livre.fr
(Caroline Joubert)
Composition :
Soft Office
© Dunod, 2019
11 rue Paul Bert – 92240 Malakoff
ISBN 978-2-10-079308-2
Table des matières
Introduction ............................................................................................................................................ 5
3
Introduction
Les affaires criminelles constituent une grande part des actualités
rapportées par la presse, la télévision et Internet. Elles représentent,
avec les questions d’insécurité, l’un des sujets les plus sensibles, parti-
culièrement en période électorale. En effet, elles concernent chaque
citoyen à travers la protection de sa personne, celle de ses proches
et celle de ses biens. Le domaine de la psychocriminologie, relative-
ment récent, s’est particulièrement développé au cours des trente
dernières années. Depuis, l’engouement pour un secteur aussi vaste
et impliquant autant de phénomènes psychologiques n’a cessé de
croître. Les questions posées vont de la nature de l’acte criminel
jusqu’à ses fondements psychologiques, sociaux et même biologiques.
S’il est difficile de fournir dans tous les cas une explication aux actes
délinquants ou criminels, la connaissance psychopathologique peut
aider à donner un sens à une action qui bien souvent ne paraît pas
en avoir au premier abord.
5
Introduction à la psychocriminologie
Il est clair que ce que nous pouvons saisir du crime est une combi-
naison entre des éléments généraux, que l’on peut retrouver dans
différentes situations criminelles, et des éléments individuels, propres
à chaque auteur. Le crime conserve donc toujours un caractère de
singularité que les psychologues tiennent à rappeler. En effet, la prise
en charge de personnes auteurs ou victimes se fait à partir d’éléments
théoriques généraux, mais elle doit intégrer les informations issues
du donné individuel.
6
Chapitre 1
La criminalité
et la justice pénale
Sommaire
1. Déviance, délinquance et criminalité .......................................... 11
2. Les infractions pénales et les peines......................................... 17
3. La justice pénale en quelques chiffres ....................................... 33
La psychocriminologie a ceci de particulier qu’elle est référée
au cadre légal et judiciaire. C’est pourquoi il apparaît essentiel de
connaître les bases juridiques relatives à la délinquance des mineurs
et des majeurs, l’évolution concernant la criminalité, tout comme les
différentes réponses pénales.
9
Introduction à la psychocriminologie
10
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
11
Introduction à la psychocriminologie
12
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
13
Introduction à la psychocriminologie
14
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
15
Introduction à la psychocriminologie
16
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
17
Introduction à la psychocriminologie
dix ans pour la peine la plus élevée à six mois pour la moins élevée.
Ainsi, selon l’article 131-4 du Code pénal, l’échelle des peines d’em-
prisonnement en matière correctionnelle comprend (art. 131-4 du
Code pénal) :
– 10 ans d’emprisonnement (par exemple : pour vol avec violence
et en réunion, ou dans un transport collectif, ou pour trafic de
stupéfiants) ;
– 7 ans d’emprisonnement (par exemple pour vol avec violence
et en réunion) ;
– 5 ans d’emprisonnement (par exemple pour vol avec violence
légère, cession illicite de stupéfiants en vue de la consommation
personnelle) ;
– 3 ans d’emprisonnement (par exemple pour vol simple) ;
– 2 ans d’emprisonnement (par exemple pour destruction ou
dégradation du bien d’autrui) ;
– 1 an d’emprisonnement (par exemple pour harcèlement sexuel) ;
– 6 mois d’emprisonnement (par exemple pour bizutage) ;
– 2 mois d’emprisonnement (par exemple pour racolage public).
18
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
19
Introduction à la psychocriminologie
20
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
21
Introduction à la psychocriminologie
22
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
douze en appel. Les jurés sont des citoyens de plus de 23 ans tirés
au sort dans la population française à partir des listes électorales. La
cour d’assises des mineurs règle les cas des mineurs de plus de 16 ans
impliqués dans des crimes. La cour d’assises spéciales règle les actes
de terrorisme. Un magistrat du Ministère public soutient l’accusation.
23
Introduction à la psychocriminologie
24
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
25
Introduction à la psychocriminologie
26
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
27
Introduction à la psychocriminologie
28
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
29
Introduction à la psychocriminologie
30
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
31
Introduction à la psychocriminologie
32
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
33
Introduction à la psychocriminologie
(9 %). Dans 20 % des cas, les délits sont des infractions en matière de
stupéfiants. Puis viennent les atteintes aux biens (18 % des délits),
les atteintes aux personnes (14 %), et les contraventions de 5e classe.
1. Les données rapportées ici sont celles de l’année 2017. Source : ministère de la Justice.
34
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
35
Introduction à la psychocriminologie
25 % 22 %
20 %
20 % 18 %
16 %
15 %
10,8 % 10 %
10 %
5% 2,2 % 1%
0%
s té
oi ns
] s] s] ui
s]
]
s]
n n
an
6m a 5a 0a ét
an
an
2
s-1
<= 1- - 3 rp
20
10
] ]2 0- pe
oi
0-
]2
-
m
]5
]1
]6
36
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
25 % 23 %
20 % 18 %
14 %
15 %
10 %
10 % 8% 8% 8%
5% 6%
5%
0%
e s t… at
’l Ét
s
ns
ts
an
)
tre
l
nn
de
vo
le
an
ie
o y
au
de
el
a
ici
xb
rs
éfi
ire
xu
e é
up
au
sp a rit
se
ho
nt
st
o
s
e
ns
u’
l o ut
te
l
q
tre
sio
vo
in
l’a
re
tte
n
es
e à
ut
co t
te
gr
in
sa
(a
es te in
ta
tre
c t te
io
a
le
en at
au
et
at
ol
vio
ul
vi d e
irc
ici
ac
m
àl
ho
n
io
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
ct
fra
in
37
Introduction à la psychocriminologie
60
50
40
30
20 Condamné.e.s %
10 Prévenu.e.s %
0
Moins de 16 ans
50 ans-60 ans
60 ans et plus
40 ans-50 ans
16 ans-18 ans
18 ans-21 ans
21 ans-25 ans
25 ans-40 ans
30 ans-40 ans
38
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
Population Effectifs
Écroués détenus (A) 70 059
Prévenus 20 343
Condamnés en semi-liberté 1 751
Condamnés en placement extérieur hébergés 323
Condamnés hors semi-liberté et en placement
47 642
extérieur hébergés
Écroués non détenus (B) 11 191
En placement sous surveillance électronique 10 620
Condamnés en placement extérieur non hébergés 571
Total des personnes écrouées (A+B) 81 250
39
Introduction à la psychocriminologie
30 %
30 %
24 %
25 %
18 % 19 %
20 %
15 %
9%
10 %
5%
0%
inférieure de 6 mois de 1 an de 2 ans plus de
ou égale à à 1 an à 2 ans à 5 ans 5 ans
6 mois
40
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
60 ans et plus
50 ans à moins de 60 ans
40 ans à moins de 50 ans
30 ans à moins de 40 ans
Viol sur mineur
25 ans à moins de 30 ans
Viol sur majeur
21 ans à moins de 25 ans
18 ans à moins de 21 ans
16 ans à moins de 18 ans
Moins de 16 ans
0 10 20 30 40 50
41
Introduction à la psychocriminologie
42
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
Près d’un crime sanctionné sur deux est un viol1. Ils se décom-
posent comme suit : viols avec circonstances aggravantes (35,6 % des
43
Introduction à la psychocriminologie
Le niveau scolaire des détenus est très faible. Si 76 % des détenus
ont une instruction secondaire ou supérieure, 5 % ont encore une
instruction primaire, et 4 % sont déclarés illettrés. Actuellement des
formations de base de type alphabétisation, remise à niveau et/ou
préparation au certificat de formation générale sont assurées. La
plupart des personnes écrouées sont de nationalité française (79,3 %
en 2005, 79,5 % en 2018) ou européenne (14,8 % en 2018).
44
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
Les peines minimales ont été retenues dans environ 40 % des cas
éligibles. L’impact sur les peines prononcées a été surtout l’augmen-
tation du quantum d’emprisonnement ferme. Après quelques années
d’expérimentation, ce dispositif n’a pas été jugé efficace et il a été
proposé de le supprimer. La suppression des peines planchers est
intervenue par la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des
peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales.
45
Introduction à la psychocriminologie
46
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Tableau 1.3 – Flux annuels d’entrées sous écrou et indicateur du temps moyen passé sous écrou (Tournier, OPALE, 2012)
2005 2010
1975 1980 1985 1990 1995 2000
(France (France
(Métropole) (Métropole) (Métropole) (Métropole) (Métropole) (Métropole)
entière) entière)
Entrées
77 117 96 955 82 917 78 442 82 860 65 251 85 542 82 725
annuelles (E)
Population
27 757 37 306 42 777 45 537 52 141 46 333 59 791 67 317
moyenne (P)
Durée moyenne
sous écrou 4,3 4,6 6,2 7,0 7,6 8,5 8,4 9,8
(d, en mois)
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
47
Introduction à la psychocriminologie
48
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
49
Introduction à la psychocriminologie
50
La criminalité et la justice pénale ■ Chapitre 1
51
Chapitre 2
Les théories explicatives
du crime et le modèle
biopsychosocial
Sommaire
1. Les explications précontemporaines de la criminalité................ 57
2. Les facteurs biologiques : l’approche biomédicale du criminel... 59
3. Les théories sociales
et psychologiques contemporaines du crime ................................. 71
1. Les explications précontemporaines
de la criminalité
Les premiers efforts pour comprendre et expliquer le crime ont
porté, avec les travaux de Lombroso, sur l’homme criminel. La
psychocriminologie reposait alors sur la connaissance du délinquant.
À la suite du courant d’analyse majoritairement médical, une orien-
tation sociale a été donnée, notamment par Ferri, distinguant cinq
catégories de criminels : les criminels nés, les aliénés, les criminels
d’habitude, les criminels d’occasion et les criminels par passion. Il a
repéré une absence d’évolution dans la criminalité d’un milieu donné
en l’absence de modification des conditions sociales. Au début du
XXe siècle, Garofalo, magistrat et professeur de droit criminel, s’est
efforcé de rassembler toutes les disciplines intéressées à l’étude du
crime, responsable selon lui d’une atteinte aux sentiments altruistes
primordiaux que sont la pitié et la probité. Garofalo qui représente,
avec Lombroso et Ferri, l’École positive italienne, marqua ainsi un
déplacement de l’intérêt de l’individu à la société.
55
Introduction à la psychocriminologie
56
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
57
Introduction à la psychocriminologie
58
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
Les personnes qui travaillent avec des délinquants savent que les
condamnés ont souvent des parents délinquants (Osborn et West
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
59
Introduction à la psychocriminologie
60
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
61
Introduction à la psychocriminologie
62
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
63
Introduction à la psychocriminologie
64
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
65
Introduction à la psychocriminologie
potentiel électrique. Cette activité semble plus faible que celle d’indi-
vidus non psychopathes qui supportent des conséquences punitives à
un degré inhabituel. Dans leur cas, une stimulation déplaisante semble
donc moins anticipée, peut-être du fait d’un niveau d’anxiété moindre ?
Des études montrent l’existence d’un déficit frontal ventral chez les
psychopathes, qui n’existe pas chez les non-psychopathes. Les lésions
ventrales causent en général une grande distractibilité, de l’irritabi-
lité, une désinhibition des pulsions sexuelles, une hyperréactivité,
une impulsivité, une absence de considération des conséquences des
comportements, une absence d’altruisme, une tendance à commettre
des actes antisociaux et violents. Ce n’est pas le cas par exemple des
lésions dorso-latérales, qui engendrent des troubles de l’orientation
temporo-spatiale, de l’apathie et une absence de la spontanéité dans les
réactions. La recherche intègre donc des données issues de la neuro-
psychologie de façon à traiter au mieux ces patients.
66
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
67
Introduction à la psychocriminologie
68
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
69
Introduction à la psychocriminologie
70
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
leur découverte selon laquelle dans le temps, quels que soient les
habitants (Polonais, Allemands, Italiens, etc.), le taux de criminalité
dans certains quartiers restait semblable, ce qui penche en faveur de
la thèse de « quartiers criminogènes ». Shaw et McKay se sont lancés
dans de vastes projets de prise en charge de ces jeunes en s’appuyant
sur les communautés elles-mêmes et sur leurs propres ressources
(église, sport, famille, etc.) et en repérant les plus opérantes pour
créer des associations, réhabiliter les quartiers et organiser des
loisirs.
De nombreux autres travaux ont ensuite décrit les liens entre les
caractéristiques des quartiers et leurs taux de criminalité. Ils varient
cependant en ce qui concerne l’importance de facteurs comme le
faible revenu, la mobilité résidentielle, la composition ethnocultu-
relle, l’efficacité collective, c’est-à-dire le degré de confiance et de
réciprocité dans un quartier, et la désorganisation sociale caractérisée
par la diminution de l’influence des règles sociales sur le comporte-
ment (Brantingham et Brantingham, 1981 ; Cohen et Felson, 1979 ;
Roncek et Maier, 1991 ; Sampson et Lauritsen, 1997).
71
Introduction à la psychocriminologie
72
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
1966) :
1. Le comportement criminel est appris ; en termes négatifs, cela
revient à dire que le comportement criminel, en tant que tel, n’est
pas héréditaire.
2. Il est appris au contact d’autres personnes par un processus de
communication.
3. Il s’apprend surtout à l’intérieur d’un groupe restreint de relations
personnelles.
73
Introduction à la psychocriminologie
74
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
raliste que Sutherland. Il estime que plus grand est l’écart entre la
culture de naissance et la culture du lieu de vie, plus fort est le risque
de délinquance. Il repère deux types de conflits :
1. lorsque la culture de l’immigrant s’oppose à la culture du pays
d’accueil ;
2. ou lorsque des éléments de l’ancienne culture continuent à être
transmis par les parents aux enfants nés sur le sol de la terre
d’accueil.
75
Introduction à la psychocriminologie
76
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
77
Introduction à la psychocriminologie
78
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
79
Introduction à la psychocriminologie
80
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
81
Introduction à la psychocriminologie
82
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
83
Introduction à la psychocriminologie
84
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
85
Introduction à la psychocriminologie
86
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
87
Introduction à la psychocriminologie
88
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
89
Introduction à la psychocriminologie
90
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
chez des schizophrènes ayant commis des homicides que chez des
sujets ne présentant pas de pathologie psychiatrique (Lorettu et al.,
1998). Selon Lorettu, plus le sujet avance dans le processus, plus
l’influence de la pathologie est importante. Celle-ci ne serait pas la
cause du passage à l’acte mais elle jouerait un grand rôle dans son
déroulement en amplifiant et en accentuant les distorsions percep-
tives de la réalité (Moulin, 2008).
91
Introduction à la psychocriminologie
92
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
93
Introduction à la psychocriminologie
94
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
95
Introduction à la psychocriminologie
96
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
C’est pourquoi nous avons choisi d’explorer la situation sociocognitive parti-
culière des prisonniers, en étudiant leurs attributions en plus du lieu de
contrôle (LOC).
Les personnes du groupe n’ayant pas eu affaire à la justice ont attesté
n’avoir jamais commis de délit grave. Les détenus étaient des condamnés
purgeant une peine en centre de détention. Les attributions en matière de
stabilité et de contrôlabilité du comportement ont été évaluées par le ques-
tionnaire d’attribution sur l’acte délinquant (McKay, traduction et validation
Blatier, 1999c), le lieu de contrôle par l’échelle de LOC-Prison (Abdellaoui et
Blatier, 1998). Les personnes qui n’ont pas eu affaire à la justice, qui consti-
tuaient le groupe témoin, se sont montrées plutôt internes. Les détenus ont
présenté un fort degré de contrôlabilité et se sont montrés plutôt internes
(c’est plus vrai encore pour les plus âgés), ce qui pourrait être considéré
comme une aptitude à s’estimer responsables de leurs actes. La stabilité
est moindre que dans le groupe témoin ; elle est d’autant plus élevée que
le détenu a passé du temps en prison, soit au cours de la condamnation
actuelle, soit cumulée avec une condamnation antérieure. McKay et ses colla-
borateurs (1996) ont montré nécessaire que les détenus puissent concevoir
les causes de leurs comportements comme internes, contrôlables et sujettes
à modification (c’est-à-dire instables) pour envisager raisonnablement d’avoir
recours à certains programmes de traitement du comportement destinés aux
délinquants. Les résultats de notre étude montrent que plus les détenus ont
passé de temps en prison, plus ils ont des jugements socionormatifs stables
sur des comportements déviants et délinquants. Ce résultat mérite réflexion,
quant à l’évolution du jugement moral des détenus en prison (Blatier, 2000b).
98
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
Nous avons repris l’expérience avec des détenus, afin de les comparer
à d’autres personnes. Il s’agissait de connaître les caractéristiques du
recours des détenus à des réponses qualifiées d’aménagées (lorsque la
décision comportementale de transgression est liée à une circonstance
jugée exceptionnelle ; par exemple, habituellement la personne ne lit pas le
courrier destiné à une autre personne mais cette fois-là elle a jugé opportun
de le faire, à titre exceptionnel). Une population contrôle a été créée, de
personnes de même âge, condition sociale et niveau scolaire que les détenus
et n’ayant jamais commis d’actes de délinquance susceptibles d’entraîner
une condamnation. Il était probable que les détenus utiliseraient au moins
aussi fréquemment les réponses aménagées que les personnes n’ayant
jamais eu affaire à la justice.
Résultats
Les détenus se situent en moyenne au stade 4 de Kohlberg, stade de l’orien-
tation vers la loi et l’ordre. La moyenne aux situations conventionnelles est
plus faible que la moyenne aux situations individuelles, laquelle est infé-
rieure à celle des situations morales. Les personnes n’ayant pas eu affaire
à la justice ont des résultats similaires, mais en moyenne moins élevés.
Ces résultats donnent deux indications importantes. La première est que
les situations individuelles sont plus fortement investies que les situations
conventionnelles ; on peut se demander si c’est un reflet de l’individualisme
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
99
Introduction à la psychocriminologie
Le concept d’internalisation fait appel à des processus motivationnels, cogni-
tifs et sociocognitifs dont on peut constater qu’ils ne sont pas indépendants
de l’âge : plus la première incarcération est intervenue tôt dans la vie, plus
le score de jugement moral est bas. Les détenus de moins de 30 ans et de
niveau scolaire inférieur au baccalauréat ont un jugement moral moindre et
choisissent plus souvent la réponse aménagée. Ce jugement n’est pas non plus
indépendant du vécu : le fait d’être condamné à une longue peine augmente le
jugement sur les situations conventionnelles, sauf pour les non-récidivistes
qui ont passé plus de 36 mois en détention et dont le jugement moral est
plus faible. Enfin, les récidivistes font plus de réponses aménagées que les
non-récidivistes et, ce, particulièrement pour les situations conventionnelles.
100
Les théories explicatives du crime et le modèle biopsychosocial ■ Chapitre 2
Les entretiens que nous avons réalisés avec des détenus à diffé-
rentes occasions (expertises, entretiens de recherche) confirment
qu’ils connaissent généralement les lois et les règles sociomorales. Ils
sont particulièrement sensibles à tout ce qui concerne un sentiment
d’injustice subie. Leur jugement moral tient peu compte des effets
cumulatifs de certains actes antisociaux et s’appuie principalement
sur une appréciation ponctuelle. Quant aux mineurs, ils se font très
dépendants de l’appréciation de leurs parents. Ces derniers restent
pour eux une référence : ils ne souhaitent pas les décevoir. C’est
pourquoi il est fondamental de travailler avec les parents pour encou-
rager une évolution positive du jugement moral. Pour les adultes,
on constate que le jugement moral est susceptible d’évoluer et d’en-
traîner un comportement plus adapté à la société.
101
Chapitre 3
Les criminalités spécifiques
Sommaire
1. La criminalité routière ............................................................... 107
2. Les hooligans et la violence dans les stades.............................. 112
3. Les homicides............................................................................ 116
4. Les parricides ........................................................................... 124
5. Les mineurs délinquants ............................................................ 128
6. La délinquance des seniors........................................................ 135
7. Les crimes en col blanc.............................................................. 136
8. La criminalité organisée et le terrorisme .................................. 139
9. La cybercriminalité ................................................................... 147
10. Les tueurs et tueuses en série ................................................. 150
11. Le profiling ............................................................................... 158
1. La criminalité routière
Le volume des infractions routières relevées chaque année par
les services de police et de gendarmerie connaît une progression
régulière. L’adoption de la loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 portant
adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité a contribué
à cette inflation. Cette loi a créé de nouveaux délits et transformé
en délits des contraventions de cinquième classe. Un tiers des délits
représentent des infractions relatives à l’alcoolémie au volant. Les
délits liés à l’usage de stupéfiants sont en augmentation. Si l’on
examine les données chiffrées de la Sécurité routière, on constate que
les délits liés au permis de conduire (conduite sans permis, conduite
malgré la suspension ou l’annulation, refus de restituer son permis
malgré sa notification de retrait, etc.) comme les délits d’usage de
fausses plaques ou de plaques portant un numéro d’immatricula-
tion attribué à un autre véhicule sont également en progression. En
matière contraventionnelle, le nombre de défauts de port de la cein-
ture de sécurité a tendance à diminuer.
105
Introduction à la psychocriminologie
Par ailleurs, le nombre de tués sur les routes varie de façon assez
importante selon les pays. On constate les efforts réalisés par certains
pays pour réduire la mortalité routière. Le nombre de tués rapporté
au nombre total d’habitants permet véritablement une comparaison.
En 2017, les routes suédoises étaient les plus sûres d’Europe avec 25
décès par million d’habitants, suivies des routes britanniques (27),
en dessous des 30 décès par million d’habitants ; puis les Pays-Bas
(31), le Danemark (32), l’Irlande (33) et l’Estonie (36). La Bulgarie
(96) et la Roumanie (98) sont les pays qui comptabilisent le plus
grand nombre de tués sur les routes. La France se situe à la moyenne
européenne, avec 53 décès par million d’habitants2. Le recours au
contrôle automatisé de la vitesse et l’augmentation de la sévérité
des sanctions susceptibles d’être prononcées pour les infractions
routières ont joué dans la baisse du nombre de tués sur les routes
françaises. Toutefois, ce chiffre ne saurait suffire à établir un constat
positif car il n’intègre pas les personnes blessées. En effet, la référence
en France est à tort le nombre de décès dans les six jours qui suivent
l’accident alors que les autres pays européens considèrent les décès
survenus dans les 30 jours. En faisant ainsi le calcul, on aboutirait
alors pour la France à un nombre de tués bien plus important. Bien
106
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
107
Introduction à la psychocriminologie
1. En 2014.
108
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
109
Introduction à la psychocriminologie
110
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
111
Introduction à la psychocriminologie
112
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
113
Introduction à la psychocriminologie
3. Les homicides
La criminalité violente a augmenté en France de façon significative
au cours des dernières années. Cet état de fait suscite de nombreuses
questions : est-ce un phénomène repéré dans différents pays ou bien
circonscrit à quelques États ? Quelle est la part des mineurs dans ces
crimes ? Du point de vue de la recherche, l’homicide est probable-
ment le crime qui se prête le mieux à une comparaison internationale,
car les pays s’accordent au sujet de la définition de cette catégorie.
L’homicide est également un indicateur intéressant, car il s’associe
fréquemment à des vols qualifiés, à des voies de fait ou à des agres-
sions sexuelles. Du fait de cette association, il peut rendre compte du
niveau de violence d’une société. L’homicide reflète donc en partie
l’état de la criminalité d’un pays donné.
114
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
115
Introduction à la psychocriminologie
Les femmes sont moins impliquées que les hommes dans les homi-
cides comme dans les tentatives d’homicide (de l’ordre de 10 %).
Les femmes tuent moins que les hommes et font moins partie des
victimes. De même, les personnes plus âgées sont moins violentes et
se font moins tuer. La catégorie des homicides concerne essentiel-
lement des hommes jeunes (85 % ; voir les travaux de Mucchielli),
qu’ils soient auteurs ou victimes. Les villes et les banlieues sont les
lieux les plus fréquents des homicides. La plupart des homicides sont
commis par des personnes majeures. Toutefois, il est utile de consi-
dérer l’évolution des faits de violence des adolescents.
116
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
117
Introduction à la psychocriminologie
118
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
De 21 à 25 ans
De 25 à 30 ans
De 30 à 40 ans
De 40 à 50 ans
De 50 à 60 ans
l’infraction/
60 ans et +
Nature de
< 16 ans
Total
âge
Homicide
et atteinte
1 6 48 288 693 1 397 1 111 844 486 4 874
volontaire ayant
entraîné la mort
Viol sur mineur 0 0 14 62 82 268 402 484 392 1 704
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Viol sur majeur 0 4 30 145 311 647 659 470 349 2 615
Agression
sexuelle sur 0 2 9 24 52 99 147 158 138 629
mineur
Agression sexuelle
0 2 13 45 69 139 110 63 38 479
sur majeur
1. Statistiques de la population prise en charge en milieu fermé. Direction de l’Admi-
nistration pénitentiaire (1er juillet 2018).
119
Introduction à la psychocriminologie
De 16 à 18 ans
De 18 à 21 ans
De 21 à 25 ans
De 25 à 30 ans
De 30 à 40 ans
De 40 à 50 ans
De 50 à 60 ans
l’infraction/
60 ans et +
Nature de
< 16 ans
Total
âge
Violence
2 20 373 1 120 1 433 2 287 1 077 397 112 6 821
volontaire
Actes
involontaires :
accident de la
circulation, 0 0 6 40 78 126 43 25 4 322
homicide
et atteintes
involontaires
Autre atteinte à
0 2 63 206 289 586 372 203 90 1 811
la personne
TOTAL 3 36 556 1 930 3 007 5 549 3 921 2 644 1 609 19 255
120
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
121
Introduction à la psychocriminologie
4. Les parricides
Les parricides représentent différents homicides intrafamiliaux :
filicide, uxoricide, maricide, fratricide et sororicide. Le filicide désigne
le meurtre d’un enfant par le père ou la mère. L’uxoricide est le
meurtre de la conjointe, le maricide celui du conjoint. Le fratricide et
le sororicide sont définis respectivement comme le meurtre du frère
ou de la sœur. Le terme parricide, issu du latin parricidia (assassin
d’un proche), désigne :
– l’acte d’assassiner le père, la mère, le grand-père, la grand-mère ;
– l’acte d’assassiner une personne établie dans une relation compa-
rable à celle d’un père (par exemple le président d’un pays) ;
– l’auteur de cet acte.
122
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
123
Introduction à la psychocriminologie
Près des deux tiers des femmes parricides (76 %) sont âgées de
19 ans et moins. L’âge moyen est de 17,7 ans. Si la mère est la
victime, elle représente souvent un obstacle à la formation de l’iden-
tité de sa fille, et si le père est la victime, le parricide représente
fréquemment une réponse à une menace d’abandon ou de rejet/
indifférence du père. Autre encore est le cas de l’acte parricide
visant à se protéger ou à protéger un membre de sa famille, souvent
la mère ou la sœur.
124
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
125
Introduction à la psychocriminologie
126
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
127
Introduction à la psychocriminologie
dégradations
Circulation routière 0 0,2 0,8 1,0
Chèques 0 0,8 2,8 3,6
Atteinte aux mœurs 2,9 9,9 3,3 16,2
Stupéfiants 0 2,2 5,1 7,3
IPDAP* 0,2 3,7 7,0 10,8
128
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
129
Introduction à la psychocriminologie
130
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
132
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
d’autant plus si ces actes sont graves eu égard au jeune âge de leur
auteur. Ceci renforce l’idée que nous défendons selon laquelle les
interventions doivent être précédées de recherches visant à établir
une meilleure connaissance des phénomènes.
133
Introduction à la psychocriminologie
134
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
135
Introduction à la psychocriminologie
136
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
qu’elle a le plus souvent des implications sur la sécurité des États. Elle
concerne la corruption, le blanchiment d’argent, le trafic de drogue,
le trafic d’êtres humains, et peut voisiner le terrorisme. Les organi-
sations criminelles s’appuient sur des différences existant entre les
lois des États pour prospérer, d’où la nécessité pour eux de renforcer
leur coopération.
137
Introduction à la psychocriminologie
138
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
3 décembre 1998).
139
Introduction à la psychocriminologie
140
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
8.2 Le terrorisme
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
141
Introduction à la psychocriminologie
142
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
leurs actions est puisée dans une vengeance plus que dans un mouve-
ment de folie.
143
Introduction à la psychocriminologie
9. La cybercriminalité
Le terme « cybercriminalité » est un vocable générique définissant
l’ensemble des infractions pénales susceptibles d’être commises sur
les réseaux de télécommunication en général et plus particulièrement
le réseau Internet. La cybercriminalité recouvre deux types d’infrac-
tions pénales : les infractions directement liées aux technologies de
l’information et de la communication dans lesquelles l’informatique
est l’objet même du délit, et les infractions dont la commission est
liée ou facilitée par ces technologies et pour lesquelles l’informatique
n’est qu’un moyen.
144
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
est décrit comme peu cher, de même que l’achat d’une liste de quatre-
vingts millions d’adresses e-mail, à spammer soi-même, ou encore
le lancement d’une attaque par procuration, via un réseau d’ordina-
teurs infectés, ne coûte qu’une dizaine d’euros par heure, avec dix
minutes d’essai généralement offertes. L’évolution de la cybercrimi-
nalité concerne également les diverses infractions qui sont commises
et qui se renouvellent à vive allure, rendant tout type de classification
dépassée à peine publiée.
145
Introduction à la psychocriminologie
146
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
417
Apologie de crime de guerre et contre l’humanité
7248
Provocation publique à la haine et la discrimination…
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
147
Introduction à la psychocriminologie
1. C’est le cas d’Anders Behring Breivik qui, en 2011, tua 69 personnes (principalement
des adolescents) sur l’île d’Utøya en Norvège, ou de Nordine Amrani, auteur de la tuerie
de Liège en 2011, qui fit 7 morts et 122 blessés. Les tueurs de masse sont généralement
des personnes isolées, psychotiques pour certaines, qui peuvent avoir une revendication
à adresser à la société.
148
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
Dans la majorité des cas, selon le FBI, les tueurs en série ont
eu une enfance difficile, avec des carences affectives. Il s’agit d’un
maternage et/ou d’un paternage insuffisamment bons (père absent,
parents alcooliques, etc.), d’une carence ou d’un isolement affectif,
d’un traumatisme physique, psychique ou sexuel dans la petite
enfance, de multiples changements rendant difficile un enracine-
ment social, ou encore d’un climat de violence ou d’inadaptation
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
149
Introduction à la psychocriminologie
Les tueurs en série ont été classés par Holmes et Holmes selon le
mobile de leurs actes :
– le tueur en série qui présente des visions : ses actes répondent à
des ordres hallucinatoires (c’est le cas des psychotiques) ;
– le tueur en série qui se pense investi de la mission de rétablir la
justice à travers ses actes meurtriers ;
– le tueur en série hédoniste, avec trois sous-types : le meurtrier
par plaisir ou par avidité sexuelle (intéressé autant par le corps
des victimes vivantes que mortes), le meurtrier motivé par la
frayeur qu’il peut susciter chez sa victime, qui utilise fréquem-
ment la torture et se montre très intéressé à déjouer les plans
de la police qui s’efforce de le retrouver ;
– le meurtrier par recherche du gain (argent, assurance, béné-
fices divers), dont le but est de vivre dans le confort après avoir
soutiré l’argent de son conjoint, d’une personne dépendante ou
d’un inconnu ;
– le meurtrier qui recherche le pouvoir et le contrôle sur ses
victimes : cette recherche de domination et d’humiliation s’ex-
prime souvent par la sexualité, mais aussi par le sadisme et par
le cannibalisme, s’appuyant là encore sur la terreur occasionnée
chez la victime.
150
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
Il est fréquent que le meurtre en série soit commis avec des actes
de torture et de barbarie, y compris sur la victime après sa mort
(Aiken, 2001). Le scénario criminel peut être conçu de longue date,
avec minutie, et utiliser tous les moyens pour se souvenir de la
cruauté avec laquelle il a été mis en œuvre (enregistrement vidéo,
conservation d’objets ayant appartenu à la victime, etc.). Le meur-
trier utilise souvent une arme blanche ou ses mains et recherche
un contact physique avec la victime. De sordides affaires ont été
révélées depuis celles de Jack l’éventreur ou de l’étrangleur de
Boston. Régulièrement le projecteur est focalisé sur un tueur en
série qui s’attaque à des personnes vulnérables (le plus souvent des
femmes, des prostituées, des SDF, des enfants, des personnes âgées)
puis disparaît avant de laisser un nouveau cadavre. Bien des cas
avaient laissé penser que les tueurs en série ne s’attaquaient qu’à des
personnes de même race qu’eux, généralement moins âgés qu’eux,
jusqu’à l’arrestation d’Arthur Shawcross, qui assassina entre 1988
et 1990 treize femmes (des femmes blanches comme des femmes
noires). Les profilers s’attachent à connaître le mode opératoire
des tueurs en série qui ont recours à la même méthode ou fondent
leur acte criminel sur un même mobile. Il peut exister un point
commun entre les victimes, qui permet de trouver des indices sur
l’identité du tueur en série. La recherche du contrôle sur la victime,
du pouvoir, de l’argent, ou encore d’une relation sexuelle suffisent
comme mobiles du meurtre.
151
Introduction à la psychocriminologie
152
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
arrêtent les autres gens. Je puis commettre des injustices parce qu’une
injustice a été commise à mon égard » (Senninger, 2004).
La plupart des tueurs en série étudiés par Allely et par ses colla-
borateurs (2014) montrent la présence d’une interaction de facteurs
biologiques, psychologiques et sociologiques et une proportion
importante de tueurs en série comme de tueurs de masse qui présen-
teraient des troubles neurodéveloppementaux.
153
Introduction à la psychocriminologie
Socialement
Relations sociales Solitaire
superficiel
154
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
Les femmes serial killer sont peu nombreuses, moins sadiques que
les tueurs en série masculins. Elles utilisent généralement des moyens
discrets pour tuer leur victime, ce qui leur permet d’agir durant des
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
155
Introduction à la psychocriminologie
11. Le profiling
La technique du profiling ou profilage a été développée au XXe siècle
afin de multiplier les possibilités d’arrestation des meurtriers. Le
profilage a pour objectif l’établissement d’un profil probable de la
personne de l’auteur à partir des éléments du dossier criminel et, si
possible, de sa personnalité : mode opératoire, choix de la victime,
antécédents, style de vie, lieux, armes, sévices, mise en scène, ainsi
que toute information susceptible de révéler des informations sur
le fonctionnement psychologique de l’auteur. Si certaines nuances
sont apportées lorsqu’il est question de profilage psychologique, de
profilage comportemental ou de profilage médico-légal, la réalité de
chaque rapport de profilage balaie un champ assez large qui atténue
ces distinctions initiales.
Le profilage est demandé dans des affaires complexes telles que des
homicides, des agressions sur enfants, des viols, des prises d’otages,
des incendies criminels, des cambriolages, des enlèvements. Il se
différencie du travail criminalistique en ce qu’il va essentiellement
porter sur les caractéristiques psychologiques de l’auteur. Dans des
cas difficiles comme les prises d’otages, son rôle d’évaluation des
risques est crucial.
156
Les criminalités spécifiques ■ Chapitre 3
157
En guise de conclusion
Nous avons développé ici quelques éléments essentiels pour décrire
le phénomène criminel dans une perspective psychocriminologique.
La connaissance du crime ne peut se passer des aspects objectifs et
statistiques. Ils permettent une meilleure approche des théories expli-
catives du crime dont le modèle biopsychosocial peut rendre compte
de façon assez complète. Les théories sociales et psychologiques
contemporaines ont été analysées. Elles constituent un support pour
l’approche clinique permettant de donner une explication du crime.
Des criminalités spécifiques ont également été étudiées, comme la
criminalité routière, les homicides, la délinquance des mineurs, la
cybercriminalité, la délinquance en col blanc et les tueurs en série.
159
Bibliographie
ALLELY, C., MINNIS, H., THOMPSON, H., WIL- BAKER, L.A., JACOBSON, K.C., RAINE, A., LOZANO,
SON, P. et GILLBERG, C. (2014). Neuro- D.I. et BEZDJIAN, S. (2007). Genetic
developmental and psychosocial and environmental bases of child-
risk factors in serial killers and hood antisocial behavior : A multi
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
161
Introduction à la psychocriminologie
BAKER, L.A., TUVBLAD, C., REYNOLDS, C., ZHENG, B LATIER , C. (1998). The specialized
M. et R AINE , A. (2009). Resting jurisdiction : A better chance for
heart rate and the development minors, International Journal of
of antisocial behavior from age Law, Policy and the Family, 2,
9-14 : Genetic and environmental 115-127.
influences. Development and Psy- B LATIER , C. (1999a). Juvenile justice
chopathology, 21, 939-960. in France. The evolution of sen-
BALIER, C. (1996). Psychanalyse des tencing for children and minor
comportements sexuels violents. delinquents. British Journal of
Paris : PUF. Criminology, 39 (2), 240-252.
BALIER, C. (2001). Comportements vio- BLATIER, C. (1999b). Towards a construc-
lents transgressifs, Psychanalyse tive response to young offenders :
et psychose, 1. reparation at the levels of justice
BECKER, H.S. (1963). Outsiders : Études and individual psychology. Jour-
de sociologie de la déviance. nal of Social Work Practice, 13 (1),
Paris : Métailié. 211-220.
BÈGUE, L., BAECHLER, L., BLATIER, C., PRYD- BLATIER, C. (1999c). Attributions causales
ZOGDSKY, M. (2013). Psychologie du et comportement délinquant. Vali-
jugement moral. Paris : Dunod. dation d’un questionnaire traduit
en français. Journal de Thérapie
BELSKY, J. et STRATTON, P. (2002). An eco-
Comportementale et Cognitive, 9
logical analysis of the etiology of
(3), 89-93.
child maltreatment. In K. BROWNE,
H. HANKS, P. STRATTON et C. HAMILTON BLATIER, C. (2000a). An analysis of legal
(eds.), Early Prediction and Pre- intervention concerning minors in
vention of Child Abuse : A Hand- France. Child and Youth Care, 29
book. Chichester : John Wiley & (5), 343-352.
Sons, p. 95-110. BLATIER, C. (2000b). Locus of control,
BENCHEIKH, F. (1998). La Symbolique de causal attributions and self-
l’acte criminel, une approche psy- esteem : a comparison between
chanalytique. Paris : L’Harmattan. prisoners. International Journal
of Offender Therapy and Compa-
BERDOULAT, E., VAVASSORI, D. et MUÑOZ SASTRE,
rative Criminology, 44 (1), 97-110.
M.T. (2012). Driving anger, emotio-
nal and instrumental aggressi- BLATIER, C. (2006). Prévenir la délin-
veness, and impulsiveness in quance dès la petite enfance.
the prediction of aggressive and Paris : L’Harmattan.
transgressive driving. Accident B LATIER , C. (2007). Les Troubles du
Analysis and Prevention, 50 comportement à l’adolescence.
(2013), 758-767. Grenoble : Presses Universitaires.
162
Bibliographie
BLATIER, C. (2014). La Délinquance des BLATIER, C., SELLON, C., GIMENEZ, C. et PAU-
mineurs. L’enfant, le psychologue, LICAND, M. (2012). The assessment
le droit, 3e édition revue et aug- of incarcerated sexual offenders’
mentée. Grenoble : Presses Uni- risk of recidivism. European
versitaires. Review of Applied Psychology, 45
BLATIER, C. (2014). Les personnalités (12), 1149-1159.
criminelles, 2e édition revue et BLONIGEN, D.M., CARLSON, S.R., KRUEGER,
augmentée. Paris : Dunod. R.F. et PATRICK, C.J. (2003). A twin
BLATIER, C., BERTHOIN, N. et PÉNICAULT, S. study of self-reported psychopa-
(1998). Jugement moral : aspects thic personality traits. Personality
structurels et comportementaux. and Individual Differences, 35 (1),
Grenoble : Université de Grenoble, 179-197.
Laboratoire de Psychologie cli- BLUMER, D. (1982). Specific psychiatric
nique et pathologique. complications in certain forms of
BLATIER, C. et CORRADO, R. (2003). Crimino- epilepsy and their treatment. In
logie comparée du traitement de H. SANDS (ed.), Epilepsy. New York :
la délinquance juvénile en Europe : Brunner/Mazel, p. 97-110.
une analyse européenne et cana-
BODIN, D. (1999a). Football, supporters,
dienne. L’Observatoire d’action
violence : la non-application des
sociale et médico-sociale, 40,
normes comme vecteur de la vio-
46-52.
lence. Revue juridique et écono-
BLATIER, C., PAULICAND, M. et BENSAHEL, L. mique du sport, 51, 139-149.
(2012). Vous avez dit non-discri-
BODIN, D. (1999b). Le Hooliganisme :
mination ? Grenoble : Presses
vérités et mensonges. Paris : ESF.
Universitaires.
B LATIER , C., P ULLIN , W., G IMENEZ , C. et BODIN, D., JAVERLHIAC, S. ET HÉAS, S. (2013).
PAULICAND, M. (2010). Homicide and Une étape particulière de la car-
Violent Delinquency in France : An rière hooligan : la sortie tem-
Overview Framed Within an Inter- poraire du groupe. Déviance et
national Context. Aggression and Société, 37 (1), 5-26.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
163
Introduction à la psychocriminologie
164
Bibliographie
DG Justice et Affaires Intérieures, DIETZ, P.E. (1986). Mass, serial and sen-
Programme Hippokrates, 200. sational homicides. Bulletin of the
CORRADO, R., FREEDMAN, L. et BLATIER, C. New York Academy of Medecine,
(2011). The overrepresentation 62 (5), 477-491.
of children in care in the youth DIEU, E., PERSON, E. et SOREL, O. (2012).
criminal justice system in Bri- Tueurs de masse. Levallois-Per-
tish Columbia : Theory and policy ret : Studyrama.
issues. International Journal of DOCHERTY, M., BOXER, P., HUESMANN, L.R.,
Child, Youth and Family Studies, O’BRIEN, M. et BUSHMAN, B.J. (2015).
2 (1-2), 99-118. Exploring primary and secondary
C U S S O N , M. (1998). Criminologie variants of psychopathy in adoles-
actuelle. Paris : PUF. cents in detention and in the com-
DAMASIO, A.R. (1995). L’Erreur de Des- munity. Journal of Clinical Child &
cartes. Paris : Odile Jacob. Adolescent Psychology, 1-15.
DAMASIO, A.R. (2003). Spinoza avait rai- DUPRÉ, F. (1984). La Solution du pas-
son : joie et tristesse, le cerveau sage à l’acte. Le double crime des
des émotions. Paris : Odile Jacob. sœurs Papin. Paris : Érès.
DAMASIO, A.R. (2010). L’Autre moi-même. DURKHEIM, E. (1895). Les Règles de la
Les nouvelles cartes du cerveau, méthode sociologique. Paris : PUF.
de la conscience et des émotions. EGELAND, B. et SUSMAN-STILLMAN, A. (1996).
Paris : Odile Jacob. Dissociation as a mediator of child
DAY, N.L., LEECH, S.L. et GOLDSCHMIDT, L. abuse across generations. Child
(2011). The effects of prenatal Abuse and Neglect, 20 (11), 1123-
marijuana exposure on delinquent 1132.
behaviors are mediated by mea- EHRENBERG, A. (1991). Le Culte de la per-
sures of neurocognitive func- formance. Paris : Calmann-Lévy.
tioning. Neurotoxicology and ELIOTT, D.S., HUIZINGA, D. (1980). Social
Teratology, 33(1), 129-136. class and delinquent behavior in a
DE GREEF, E. (1931). La notion de res- national youth panel. Criminology,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
165
Introduction à la psychocriminologie
tory mice, Science, 269, 1432-1435. mones and Behavior, 104, 192-205.
FONTANEL, J. (2000). Les économistes et GENY, C. (2005). La neuroanatomie des
l’analyse stratégique. La globali- troubles du comportement pro-
sation en analyse. Paris : L’Har- gresse. Journal International de
mattan. Médecine, 15 novembre 2005.
166
Bibliographie
GIAMPINO, S. (2017). ACCUEILLIR LE PETIT ENFANT, HICKEY, E.W. (1997). Serial Murderers
C’EST ACCUEILLIR SA FAMILLE. IN Refonder and their Victims, 2e éd. Belmont,
l’accueil des jeunes enfants. CA : Wadsworth.
PARIS : ERES, P. 57-88. HIRSCHELMANN, A. (2012). Préface. In E.
GLENN, A.L. et RAINE, A. (2014). Neuro- DIEU, E. PERSON et O. SOREL, Tueurs
criminology : implications for the de masse. Levallois-Perret : Study-
rama, p. 7-10.
punishment, prediction and pre-
vention of criminal behaviour. HIRSCHI, T. et HINDELANG, M.J. (1977). Intelli-
Nature Reviews. Neuroscience, gence and delinquency : A revisio-
nist review. American Sociological
15 (1), 54-63.
Review, 42 (4), 571-587.
GOLDSCHMIDT, L., DAY, N.L. et RICHARDSON,
HODGINS, S., KRATZER, L. et MCNEIL, T.F.
G.A. (2000). Effects of prenatal
(2005). Are pre and perinatal fac-
marijuana exposure on child beha-
tors related to the development of
vior problems at age 10. Neuro- criminal offending ? In R.E. CORRADO
toxicology and Teratology, 22 (3), et al. (ed.), Multi-Problem Violent
325-336. Youth. Amsterdam, IOS Press :
GOFFMAN, E. (1968). Asiles, études sur Nato Science Series.
la condition sociale des malades HOLCOMB, W.R. (2000). Matricide : Primal
mentaux et autres reclus. Paris : aggression in search of self-affir-
Minuit. mation. Psychiatry, 63, 264-287.
GOTTFREDSON, M.R. et HIRSCHI, T. (1990). A H OLMES , R.M. et D E B URGER , J. (1988).
General Theory of Crime. Stanford, Serial Murder : Studies in Crime,
CA, Stanford : University Press. Law and Justice, vol. 2. Newbury
Park, CA : Sage.
G ROTH , A.N. et B URGESS , A.W. (1977).
HOLMES, R.M. et HOLMES, S.T. (1994). Mur-
Motivational intent in the sexual
der in America. Thousand Oaks,
assault of children, Criminal Jus-
CA : Sage.
tice and Behavior, 4 (3).
HUTSEBAUT, C. (2000). Profession profi-
H ARRATI , S., V AVASSORI , D. et V ILLERBU ,
leuse : sur la piste des criminels
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
167
Introduction à la psychocriminologie
168
Bibliographie
169
Introduction à la psychocriminologie
170
Bibliographie
171
Introduction à la psychocriminologie
172
Bibliographie
173
Introduction à la psychocriminologie
VIDING, E., BLAIR, R.J.R., MOFFITT, T.E. et W HITE , R. (2008). Crimes against
P LOMIN , R. (2005). Evidence for Nature : Environmental Crimi-
substantial genetic risk for psy- nology and Ecological Justice.
chopathy in 7 year olds. Journal of Abingdon, Royaume-Uni : Willan.
Child Psychology and Psychiatry, WILSON, J.K. et HERRNSTEIN, R.S. (1985).
46 (6), 592-597. Crime and Human Nature. New
VILLERBU, L. (2008a). La psychopathie au York : Simon & Schuster.
risque de la clinique. Épistémolo- W INNICOTT , D.W. (1956). La tendance
gie et considérations psychopa- antisociale, De la pédiatrie à la
thologiques sur la question des psychanalyse. Paris : Payot.
représentations et de l’acte, la
WIRTH, L. (1938). Le phénomène urbain
psychopathie dite « grave ». Évo-
comme mode de vie. In Y. GRAF-
lution psychiatrique, 66, 678-690.
MEYER et I. J OSEPH (éds.), L’École
VILLERBU, L. (2008b). Identification et de Chicago. Paris : Aubier, 1990,
sérialité : De la police scientifique p. 255-282.
à l’analyse psycho-criminolo-
W YVEKENS , A. (2004). What works in
gique. Paris : L’Harmattan.
reducing crime ? Qu’est-ce qui
VOLKOW, N.D. et TANCRED,I L. (1987). Neurol marche ? Une façon peu « fran-
substrates of violent behaviour. A çaise » de poser les problèmes.
preliminary study with position Première conférence mondiale
emission tomography. British des Sociétés de criminologie.
Journal of Psychiatry, 151, 668-673. Paris : 13-15 mai 2004.
W ALGRAVE , L. (1992). Les peines et YOUNG, K. (2012). Sport, Violence and
le droit pénal des mineurs en Society. New York : Routledge.
Europe, Colloque de l’Institut des
ZAGURY, D. (1996). Entre psychose et
sciences pénales et de crimino-
perversion narcissique, une cli-
logie, Droit pénal européen des
nique de l’horreur : les tueurs en
mineurs. Marseille : Presses uni-
série. L’Évolution psychiatrique, 1.
versitaires.
W ARSMANN , J.-L. (2002). Rapport à
l’Assemblée nationale sur la loi
d’orientation et de programma-
tion pour la justice. Paris : minis-
tère de la Justice.
174
Index des notions
A I
agressivité 60, 70 implication 83
attachement 82 intelligence 62
internalisation 101
B
biologie 60, 65 J
jugement moral 98
C
contrôle social 77, 78 M
conviction 83 mineurs 50, 128
crimes 12, 24
P
en col blanc 137
pairs 14, 134
criminalité 60
parricides 124
organisée 139
passage à l’acte 91
routière 107
personnalité 158
culpabilité 96
profiler 16
cybercriminalité 147
profiling 158
D psychopathie 70
déviance 12
R
E récidive 7, 131
engagement 83
S
établissements pénitentiaires 32
seniors 136
H stigmatisation 11
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
175
Index des auteurs
Abdellaoui (S.) 100 Jeffery (C. R.) 64, 66, 78
Allain (H.) 65 Karli (P.) 65
Allely (C.) 156 Kohlberg (L.) 100
Astor (S.) 109 LeBlanc (M.) 52
Aubusson de Carvalay (B.) 46 Leman-Langlois (S.) 67
Balier (C.) 92 Matza (D.) 81
Becker (H.) 11, 89 McKay (H.) 73, 79
Bègue (L.) 109 McKay (M. M.) 100
Born (M.) 51 Merton (R.) 77, 79, 80
Bourgoin (S.) 151, 154 Moulin (V.) 93
Brantingham (P. J.) 73, 83, 88 Mucchielli (L.) 118, 121, 129
Brantingham (P. L.) 73, 88 Ohlin (L.) 79
Brunet (L.) 95, 144 Pinatel (J.) 52, 92
Casoni (D.) 95, 144 Queloz (N.) 138
Cloward (R.) 79 Raine (A.) 60
Cohen (A. K.) 79, 81 Roché (S.) 51, 87, 109, 110
Cohen (L. E.) 73 Seguin (J.) 70
Coslin 134 Sellin (T.) 77
Cusson (M.) 83 Senninger (J. L.) 156
Damasio (A.) 65 Shaw (C.) 72, 79
De Greef (E.) 52, 91 Sutherland (E.) 137
Dieu (E.) 151 Sutherland (E. H.) 74, 79
Faget (J.) 14 Sykes (G.) 81
Gottfredson (M. R.) 50, 82 Vavassori (S.) 154
Gottman (E.) 89 Villerbu (L. M.) 154
Harrati (S.) 154 Wyvekens (A.) 103
Hindelang (M. J.) 51 Zagury (D.) 155
Hirschelmann (A.) 151 Zimbardo (L.) 73
Hirschi (T.) 50, 77, 82
Imprimé en France
176