La Parure, adaptation cinématographique de la nouvelle de Guy de Maupassant

VIDÉO 2
par Claude Chabrol (extrait 2)

➤ Dégager l’essentiel
a. À quel moment de l’histoire cette séquence se situe-t-elle ? Retrouvez le passage dans votre manuel.
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b. Sur quel personnage la séquence est-elle centrée ? Dans quels décors est-il présenté ?
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➤ La misère de Mathilde
1 Par quels procédés le réalisateur rend-il perceptible le temps qui passe ? Appuyez-vous sur l’image et le son.
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2 Quelles transformations physiques le personnage de Mathilde subit-il (vêtements, coiffure, démarche…) ?

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3 Que découvre Mathilde sur le sol ? Selon quel plan ces objets sont-ils filmés ? Qu’en fait-elle dans la scène
suivante ? En quoi symbolisent-ils sa misère ?
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© Hatier, Rives bleues, Français 4e, 2011. Reproduction autorisée pour une classe seulement.

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➤ La rêverie de Mathilde
4 À quoi Mathilde songe-t-elle devant le miroir ? Quelle technique le réalisateur utilise-t-il pour rendre l’apparition
et la disparition de la vision de Mathilde ?
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5 Comment le contraste entre passé et présent est-il rendu à l’écran (personnages, lumière, bande-son) ?
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6 Le personnage de Mathilde est-il fidèle à celui de la nouvelle ? Justifiez votre réponse.

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 La Parure, adaptation cinématographique de la nouvelle de Guy de Maupassant par
VIDÉO 2
Claude Chabrol (extrait 2)
Réponses au questionnaire élève
© Hatier, Rives bleues, Français 4e, 2011. Reproduction autorisée pour une classe seulement.
➤ Dégager l’essentiel
a. Cette séquence retrace les dix années où le couple Loisel
vit misérablement pour économiser afin de rembourser
les emprunts réalisés pour payer la parure perdue. Elle
correspond aux l. 1 à 30 p. 25 du manuel.
b. La séquence est centrée sur le personnage de Mathilde,
que l’on voit d’abord aller et venir dans la rue à des époques
différentes, puis chez elle, dans sa cuisine et devant son
miroir où elle se souvient du bal.
➤ La misère de Mathilde
1 Le réalisateur reproduit cinq fois le même plan, au
cours duquel on voit Mathilde marcher dans la rue, avec des
variations qui montrent la dégradation de la situation de
Mathilde : le rythme de la musique est à chaque fois plus
lent, et l’apparence de Mathilde de plus en plus misérable.
2 Au fil de ses passages, les vêtements de Mathilde sont
de plus en plus usés ; à son dernier passage, son châle est
troué. Au début, elle porte encore un chignon et ses cheveux
sont frisés ; au dernier passage, ses cheveux sont décoiffés et
blanchis. Sa démarche est de plus en plus lente, pénible. Son
dos est voûté, ses yeux cernés. Elle a perdu toute l’assurance
qu’elle avait au premier passage.
R EPÈRES DIDACTIQUES
Durée de l’extrait : 3 minutes 5 secondes
Objectif de la séance : analyser l’adaptation
filmique d’une nouvelle réaliste
Durée de l’exploitation : 30 minutes
LE CHOIX DE L ’ EXTRAIT
Le second extrait que nous proposons d’analyser, en
complément de la lecture de la nouvelle, présente des
particularités intéressantes en matière de narration filmique.
Les choix de mise en scène, très explicites, permettront aux
élèves d’appréhender aisément la grammaire du cinéma et
de comparer les procédés utilisés par Maupassant à leur
traduction dans l’adaptation filmée.
Construit entièrement sur le personnage de Mathilde,
présente d’un bout à l’autre de l’extrait, ce passage
comprend deux séquences complémentaires : l’une située
en extérieur, dans un décor neutre qui concentre l’attention
du spectateur sur le personnage et son évolution, l’autre en
intérieur, dans l’appartement de Mathilde, dépouillé de tout
son confort bourgeois. Ces deux scènes sont dépourvues de
tout dialogue, et seule la musique soutient la narration en
images, jouant ici un rôle de guide pour faire comprendre au
spectateur l’état d’esprit du personnage, dont les gestes, la
démarche, les expressions sont en harmonie avec le rythme
et la tonalité de la mélodie.
L’extrait permet d’approfondir l’étude de l’adaptation du
récit écrit au cinéma : le récit itératif trouve sa traduction dans
3 Mathilde découvre des épluchures de légumes
abandonnées sur le sol. Elles sont filmées en gros plan,
comme dans l’image suivante où elles sont jetées dans la
marmite : pour Mathilde, rien n’est perdu, tant l’argent
manque.
➤ La rêverie de Mathilde
4 Devant son miroir, Mathilde se souvient de la soirée du
bal, qui fut le moment le plus heureux de sa vie. L’image du
bal apparaît en surimpression sur le reflet de Mathilde dans
le miroir ; le retour à la réalité s’effectue de la même façon :
on passe d’une scène à l’autre à l’aide d’un fondu enchaîné,
sans rupture.
5 Dans la réalité de sa vie présente, Mathilde est seule,
triste, environnée de silence, le visage éclairé d’une seule
bougie. Dans le souvenir du bal, Mathilde est heureuse
et danse au milieu de nombreux personnages ; il y de la
musique et beaucoup de lumière.
6 Le film a transformé le personnage de Mathilde : dans
la nouvelle, Mathilde « prend son parti » de sa nouvelle
situation et devient une « femme forte, dure et rude » ; dans
le film, la misère l’affaiblit, au contraire.
la répétition d’une même scène avec variations ; ce procédé,
très théâtral, rend ainsi sensible la dégradation progressive
du personnage détruit peu à peu par la misère. En quelques
images, nous voyons les années passer, ponctuées par
l’apparition ou la disparition de Mathilde derrière le mur
blanc qui matérialise les ellipses temporelles.
L’ensemble de la séquence est filmée en plans rapprochés
(taille ou poitrine) ou plans américains, à l’exception des très
gros plans, au centre de l’extrait, permettant la transition entre
l’extérieur et l’intérieur, et la mise en évidence d'une nouvelle
ellipse narrative. Ce moment constitue l’aboutissement
du processus de la dégradation de Mathilde. Le regard du
passant, qui figure celui du spectateur, dit combien la misère
économique génère de perte d’humanité, lisible dans le
regard absent de Mathilde et dans son geste (suggéré par
le dégoût du témoin) de s’emparer des déchets. Mathilde,
devenue glaneuse, semble avoir abdiqué toute fierté.
La rêverie de Mathilde est l’occasion de découvrir un autre
procédé, le fondu enchaîné, fondé sur la surimpression
d’images permettant un glissement progressif d’une image
à l’autre et au spectateur de saisir le rêve et la réalité
simultanément. L’image de Mathilde, éclairée d’une seule
bougie, rappelle l’esthétique des tableaux de George de
la Tour, Saint Joseph charpentier, ou Marie Madeleine. Elle
donne une nouvelle profondeur à ce personnage, qui a
renoncé à ses aspirations de richesse : le bal n’est plus qu’un
souvenir, symbole d’une vie disparue. Le dépouillement de
son univers présent contraste fortement avec la richesse du
bal (personnages, lumière, musique).
 LE DÉROULEMENT DE LA SÉANCE
Le travail sur cet extrait prendra place de préférence
après l’analyse du premier extrait, qui aura permis aux
élèves de se familiariser avec le principe de l’adaptation
cinématographique.
Un premier visionnement permettra de dégager à l’oral
la composition du passage et ses particularités (présence
constante de Mathilde, absence de dialogue, rôle de la
musique). On proposera ensuite aux élèves de retrouver
le passage correspondant de la nouvelle et de le relire afin
de porter l’attention, lors du second visionnement, sur les
techniques narratives au cinéma : comment le réalisateur
a-t-il procédé pour rendre en quelques images dix années
de la vie de Mathilde ? Comment a-t-il traduit les rêveries
de Mathilde ? Ces deux questions orienteront le second
visionnement de l’extrait qui sera suivi d’un second
échange oral que le professeur pourra guider en utilisant le
questionnaire élève, sur lequel les élèves pourront consigner
les éléments de réponse dégagés lors de la discussion.
P OUR ALLER PLUS LOIN
● Le professeur pourra proposer, dans le respect des droits
de diffusion des œuvres cinématographiques :
– le visionnement de l’adaptation complète de la nouvelle
(durée : 30 minutes),
– le visionnement de l’adaptation d’autres nouvelles de
Maupassant, lues par les élèves (Histoire d’une fille de ferme,
Aux champs, Hautot père et fils, L’Héritage…) dans des
versions télévisuelles,
– le visionnement d’un grand « classique » du cinéma, bâti
sur une nouvelle de Maupassant : Une Partie de campagne
de Jean Renoir.
● Le professeur trouvera sur le site maupassantiana.fr, dans
l’article « Maupassant, le passeur d’images » de Noëlle
Benhamou, une liste quasi exhaustive de l’ensemble des
adaptations cinématographiques suscitées par l’œuvre de
Maupassant.