Vous êtes sur la page 1sur 4

Article: Orwa, C. Mutua, A. Kindt, R. Jamnadass, R. Anthony, S. (2009).

Agroforestree
Database: a tree reference and selection guide version 4.0 | Faidherbia albida.
https://apps.worldagroforestry.org/treedb/AFTPDFS/Faidherbia_albida.PDF

L’article dont nous avons choisi traite le Faidherbia albida qui est une espèce utile en
région sèche tropicale. Dans un premier temps, on abordera son aspect botanique et
biologique ainsi que son écologie. Ensuite, on va stipuler ses produits et services
écosystémiques ainsi que sa conduite en sylviculture. Finalement, nous examinerons des
cas concrets de son importance en Zambie et en Éthiopie.

Il existe plusieurs espèces ligneuses qui sont utiles pour la survie et le développement de
la population de plusieurs pays africains. Le Faidherbia albida est l’une d’entre elles.
C’est une espèce très répandue et très utilisée. Par conséquent, plusieurs noms communs
lui sont attribués comme anaboom (en Afrique), white-thorn (en Anglais), kad (en
Français), etc. En outre, c’est un arbre épineux qui pourrait atteindre 30 m de hauteur et
de 2 à 6 m pour le diamètre à hauteur de poitrine. Bien que ses racines puisent ses
ressources jusqu’à 40 cm de profondeur. Concernant ses feuilles, elles sont de type
bipenné, i.e. que les folioles sont divisées des deux côtés d’un axe. Alors que son fruit
pourrait être qualifié d’une grande gousse épaisse et inhabituelle de couleur orange vif à
brun rougeâtre. Chaque gousse pourrait contenir 10 à 29 graines. Concernant sa biologie,
la floraison des arbres individuels n’est pas souvent uniforme. Par ailleurs, cet arbre a une
phénologie inversée c’est-à-dire qu’il possède des feuilles caduques pendant la saison
humide et reste feuillé pendant la saison sèche. En plus, la première floraison aura lieu à
sa septième année après les premiers mois de la saison sèche. Tandis que les fruits mûrs
tombent vers la fin de la saison sèche. Après, les graines seront dispersées par les
animaux qui mangent les gousses. Pour son écologie, il pousse auprès des rives des cours
d’eau saisonnières et pérennes. C’est pourquoi on les rencontre sur des sols alluviaux
sablonneux ou sur des terrains plats sur lesquels prédominent les vertisols. Concernant
ses besoins et limites biophysiques, il prospère mieux dans des climats secs. Il pousse
mieux à une altitude de 270 à 2700 m. Tandis que la température optimale annuelle
devrait varier de 18 à 30 °C avec une précipitation moyenne annuelle de 250 à 1200 mm.
Il tolère une forte accumulation d’eau et la salinité. Cependant, il ne supporte pas les sols
lourds et argileux. Selon Barnes & Fagg (2003), son origine se situe dans la région du
Sahara avant sa désertification. Ensuite, il a été domestiqué au niveau de la région
phytogéographique soudanaise (Barnes & Fagg, 2003). Effectivement, on pourrait le
rencontrer dans plusieurs régions africaines comme l’Angola, le Sénégal, etc. Par ailleurs,
il est considéré comme une espèce introduite en Inde, au Pakistan, au Pérou, etc.

Force est de savoir que c’est une espèce renommée en agroforesterie, elle représente
différents services et produits écosystémiques. En premier lieu, elle est utile pour la
consommation. En fait, ses graines qui sont comestibles pourraient contenir jusqu’à 1437
kJ sur 100 g. Ensuite, ses feuilles et ses gousses sont utilisées afin de faire du fourrage
pour les animaux. En effet, ce type de fourrage constitue une source importante de
protéines pour le bétail durant la saison sèche (Barnes & Fagg, 2003). Dans cette optique,
les gousses sont commercialisées sur le marché pour certains pays comme le Soudan et le
Sahel (Barnes & Fagg, 2003). En médecine traditionnelle, son écorce et ses racines
servent à guérir des troubles digestifs, le paludisme et d’autres fièvres. Plus
particulièrement, en Côte d’Ivoire, l’écorce et la racine sont utilisées contre la lèpre,
contre la pneumonie, comme fébrifuge pour la toux et pour faciliter les accouchements
difficiles (Barnes & Fagg, 2003). Concernant ses services écosystémiques, Faidherbia
albida fournit de l’ombrage pour certaines plantations et l’élevage durant la saison sèche.
Alors que son système racinaire offre une excellente protection au niveau des berges des
cours d’eau. Aussi, il remonte les nutriments des horizons profonds qui restent
inaccessibles aux plantes herbacées (Barnes & Fagg, 2003). Selon Barnes & Fagg (2003),
il joue un rôle important sur l’infiltration de l’eau dans le sol. Force est de reconnaître
que Faidherbia albida a une phénologie inversée, ses feuilles tombant sur le sol
améliorent l’état nutritif du sol pour les cultures associées. On pourrait retenir aussi sa
fonction sur le microclimat. Il augmente l’humidité relative sous sa canopée, une
diminution de la température de l’air, une importante insolation et d’exposition à la
précipitation pendant la saison de pluie (Barnes & Fagg, 2003).

Concernant sa conduite en sylviculture, on pourrait semer directement ses graines dans


des conditions optimales. D’après les expériences réalisées, 70 % des semis directs ont
germé alors que le taux de survie après 5 mois reste très faible faute d’une forte
sécheresse et de la concurrence végétative (Montagne, 1984 cité dans Barnes & Fagg,
2003). C’est pourquoi il s’avère nécessaire d’effectuer un prétraitement pour le semis
comme le placement dans de l’acide sulfurique à 96 % pendant 10 minutes, puis un
trempage dans l’eau pendant 24 heures, etc. (Barnes & Fagg, 2003). Aussi, il peut être
nécessaire de tailler l’arbre à la moitié de sa hauteur pour contrôler les branches basses.
La taille répétée pendant les périodes de production moyenne de biomasse stimule la
production de feuilles. Il est recommandé d’effectuer un élagage régulier au début de la
saison de croissance. Néanmoins, les méthodes d’élagage inappropriées pourraient le
rendre vulnérable aux agents pathogènes.

Dans cette dernière partie, on prendra des cas spécifiques de l’importance du Faidherbia
albida dans deux régions africaines, dont la Zambie et l’Éthiopie. Pour le premier cas, il
fallait mettre en exergue que les sols zambiens sont pauvres en azote (Yengwe et al.,
2018). Dans cette optique, il est nécessaire de trouver une espèce capable de fixer l’azote
du sol. Alors, des échantillons de sol ont été prélevés pour savoir son apport en azote. Les
résultats ont démontré que les sols sous couvert de Faidherbia albida contiennent plus
d’azote (Yengwe et al., 2018). En outre, on constate aussi une augmentation de la
biomasse microbienne qui joue un rôle primordial dans la production végétale (Yengwe et
al., 2018). Pour le deuxième cas, il s’agit du rôle de Faidherbia albida comme moyen de
lutte contre la striga de sorgho en Éthiopie (Birhane et al., 2018). En fait, la striga est
considérée comme une « herbe hémiparasite », i.e. qu’il vit aux dépens des poacées
comme le sorgho (Yehouenou, 1997). Ensuite, les données sur les propriétés physico-
chimiques du sol, les composantes du rendement du sorgho, l’infestation par la striga et
l’abondance des spores ont été prélevées dans les cultures sous couvertes arborées et non
couvertes (Birhane et al., 2018). On a constaté une plus forte abondance de striga dans
les cultures de sorgho non couvertes. Alors que l’association culturale a permis de
retrouver une plus riche colonie mycorhizienne et une faible présence de striga (Birhane
et al., 2018).

En guise de conclusion, il existe plusieurs espèces d’arbres utiles dans les régions sèches
tropicales. Le Faidherbia albida est l’une d’entre elles. Son adaptation dans les régions
sèches et sa phénologie inversée sont des atouts majeurs pour son écosystème. Aussi, il
joue un rôle non négligeable pour l’homme. Finalement, les études de cas en Zambie et
en Éthiopie ont démontré une fois de plus ses services bénéfiques pour notre écosystème.

Références bibliographiques

Barnes, R., & Fagg, C. (2003). Faidherbia albida: monograph and annotated
bibliography. Oxford Forestry Institute, University of Oxford.
https://ora.ox.ac.uk/objects/uuid:fe18e8c9-1a92-435f-94c2-7c5827cbea57

Birhane, E., Gebremeskel, K., Taddesse, T., Hailemariam, M., Hadgu, K. M., Norgrove,
L., & Negussie, A. (2018). Integrating faidherbia albida trees into a sorghum field
reduces striga infestation and improves mycorrhiza spore density and colonization.
Agroforestry Systems : An International Journal Incorporating Agroforestry Forum,
92(3), 643–653. https://doi.org/10.1007/s10457-016-0027-8

Yehouenou, A. (1997). Étude comparative de résistance variétale du sorgho au striga


hermonthica (del.) Benth. Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin, (17), 9-18.
http://www.slire.net/document/1115?locale=fr

Yengwe, J., Gebremikael, M. T., Buchan, D., Lungu, O., & De Neve, S. (2018). Effects of
faidherbia albida canopy and leaf litter on soil microbial communities and nitrogen
mineralization in selected zambian soils. Agroforestry Systems : An International Journal
Incorporating Agroforestry Forum, 92(2), 349–363. https://doi.org/10.1007/s10457-016-
0063-4

Vous aimerez peut-être aussi