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Biodiversité et biogéographie de l'arganeraie marocaine

Article in Cahiers Agricultures · January 2005

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Fouad Msanda Ahmed El Aboudi


University Ibn Zohr - Agadir Mohammed V University of Rabat
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Peltier Jp
University Joseph Fourier - Grenoble 1
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Synthèse

Biodiversité et biogéographie
de l’arganeraie marocaine

Fouad Msanda1 Résumé


Ahmed El Aboudi2 L’arganier [Argania spinosa (L.) Skeels (Sapotaceae)] est une espèce endémique du
Jean-Paul Peltier3 sud-ouest du Maroc. C’est un arbre de grande taille qui possède des rameaux épineux et
1
Université Iben Zohr, des feuilles atténuées en un court pétiole. Les fleurs sont réunies en glomérules. Elles sont
Faculté des sciences, jaunâtres hermaphrodites, gamopétales à tube très court. Le fruit est une fausse drupe.
Département de biologie, L’aire de l’arganier est estimée à 800 000 hectares. Les précipitations annuelles sont
BP 28/S, comprises entre 250 et 400 mm (bioclimats semi-arides) et entre 250 à 150 mm (bioclimats
Agadir,
Maroc
arides). Du point de vue écophysiologique, l’arganier possède des mécanismes qui
<fmsanda66@yahoo.fr> limitent ou ralentissent la chute du potentiel foliaire et relèvent de la stratégie d’évitement.
2
L’aire géographique de l’arganier jouit d’une importante nébulosité estivale accompagnée
Université Mohammed V, d’une fraîcheur relative et d’une très forte humidité relative que l’arganier piège et restitue
Faculté des Sciences,
Département de Biologie,
au sol. L’étage inframéditerranéen devrait s’appeler « type océanique de l’étage thermo-
BP 1014, méditerranéen inférieur ». La biodiversité végétale de l’arganeraie tient son originalité de la
Rabat, présence de lignées méso-mégathermes, d’espèces de souche tropicale et d’endémiques.
Maroc Le recensement des biocénoses a fait l’objet de plusieurs publications ces dernières
<elaboudi07@yahoo.com> années. C’est un aspect nécessaire à une conservation rationnelle de cette végétation. La
3
Université Joseph Fourier, biodiversité de la région est aujourd’hui fortement menacée par l’aggravation des impacts
Laboratoire d’écologie alpine, liés à l’utilisation du milieu végétal par l’homme et ses troupeaux.
BP 53,
38041 Grenoble cedex 9, Mots clés : Productions végétales ; Ressources naturelles et environnement.
France
<jean-paul.peltier@ujf-grenoble.fr>
Abstract
Biodiversity and biogeography of Moroccan argan tree communities
The argan tree, a member of the tropical family Sapotaceae, is an endemic of south
western Morocco appreciated for its edible, high nutritional oil, extracted from the kernels
of the drupe-like fruit. The argan tree may be shrubby or reach up to 10 m, occasionally
20 m, with a main trunk which may be a fusion of several interlaced stems. The rough bark
is grooved longitudinally and transversely. The branches are spiny. The leaves, oblong-
spatulate to oblanceolate, are alternate, clustered and simple. They are bright green
below, dark green above. In the axils of the spines and leaves are small clusters of sessile,
greenish flowers about 5 mm wide, each flower subtended by two bracts; the corolla is
bell-shaped and deeply five-lobed. The olive-size fruits (circle or ovoid to conical or
spindle-shaped) turn bright yellow when ripe. Argan forests cover about 800,000 hectares
of calcareous arid or semiarid land bounded by mountains (Atlas and Anti-Atlas
mountains), the Atlantic Ocean and the Sahara. The argan tree is widely distributed from
Safi (North) to the Drâa River (South) and isolated populations extend as far as Tindouf,
well inside the Western Sahara. The altitudinal range of the argan tree extends from sea
level up to 1,300-1,500 m. The climate of the Argan tree zone benefits from more
temperate oceanic influences with annual precipitations between 150-400 mm and
frequent fog throughout the year. Argan trees are subjected to drought from April to
October. The diurnal stomatic conductance of leaves remains notable during the dry
season. However, the maximal conductance decreases as the soil dries out. Measurements
of transpiration performed at the beginning of, and during, the dry season gave maximal
values of 200 mmol m-2.s-1 and 120 mmol m-2.s-1, respectively. Water use by the argan tree
is not as low as one would expect. The values of the water potential and transpiration
showed that water stocks exist between the soil and leaves, preventing any excessive fall
of the water potential during day-time. The plant biodiversity of the argan zone reflect the
biogeographic heterogeneity where mediterranean, tropical, succulent and endemics taxa
coexist. The costal and sub-coastal area of South Western Morocco is one of the most
Tirés à part : J.-P. Peltier

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remarkable regions of North Africa as a region of great biodiversity. However, this area
must not be included in the Macaronesian sub-region; it belongs to the Mediterranean
sub-region. The recording of biocenoses with argan trees has been the subject of
numerous publications over the past years. Such data is often vital for a rational
conservation of this vegetation. The biodiversity of South Western Morocco is presently
under pressure from man and his cattle. The original argan forest covered about 1,400,000
hectares but the action of man has reduced this area by half, with argan trees often
scattered as small clumps or single trees. Innovative solutions have to be found to resolve
this dilemma between conservation and production.
Key words: Vegetal productions; Natural resources and environment.

L’ L’arganier :
arganier, Argania spinosa (L.) dommages en pondant dans les fruits des
Skeels (synonymes Argania vergers d’agrumes du Souss [4].
sideroxylon Roem. & Schult.,
Sideroxylon spinosum L.) est le seul
arbre d’un domaine
représentant au Maroc de la famille tropi- aride océanique
cale des Sapotaceae.
L’arganier :
À l’état adulte, lorsqu’il n’est pas mutilé
ou soumis à l’action des troupeaux, ce qui arbre du Sud-Ouest L’arganier est un arbre thermophile et
est exceptionnel, c’est un arbre de grande xérophile, de bioclimat aride chaud et
taille à tronc court et tourmenté et très marocain tempéré (le long du littoral et dans les
grande couronne. Dans beaucoup plaines), à semi-aride chaud et tempéré
d’endroits l’arganier est réduit à l’état de (flancs du Haut-Atlas et de l’Anti-Atlas),
buissons médiocres, broutés à outrance. L’arganier couvre actuellement une voire saharien plus au sud. Les précipita-
L’argane (nom local berbère) possède un superficie d’environ 800 000 hectares. Il tions annuelles sont comprises entre 250
bois très dur et lourd, une écorce se localise essentiellement dans le sud- et 400 mm de Safi à Agadir. De la plaine
rugueuse craquelée en « peau de ser- ouest du Maroc (figure 1), le long du du Souss jusqu’à l’Anti-Atlas, les précipi-
pent », des rameaux aux extrémités épi- littoral océanique, depuis l’embouchure tations annuelles varient de 250 à
neuses et des feuilles subpersistantes, de l’oued Tensift au nord, jusqu’à 150 mm. Plus au sud, dans les zones à
d’un vert plus clair dessous que dessus, l’embouchure de l’oued Drâa au sud. caractère désertique, elles sont souvent
coriaces, alternes ou fasciculées, obova- L’arganier se développe aussi dans la largement inférieures à 100 mm. Dans ces
les à lancéolées, atténuées à la base en un plaine du Souss, sur le versant sud du conditions, l’arganier ne se localise plus
court pétiole. Les fleurs apparaissent au Haut-Atlas occidental et sur les versants que le long des cours d’eau temporaires
printemps sous la forme de petits glomé- septentrionaux et méridionaux de l’Anti- où il utilise les eaux de ruissellement. Ces
rules axillaires et sessiles. Elles sont her- Atlas occidental jusqu’à des altitudes de valeurs moyennes sont en fait peu repré-
maphrodites, protogynes, de type 5, 1 300-1 500 m [5]. Deux petites stations sentatives, car le climat méditerranéen se
gamopétales à tube très court. Le fruit sont signalées dans la haute vallée de caractérise par la très grande variabilité
apparaît au bout de 9 à 16 mois [1, 2]. l’oued Grou au sud-est de Rabat et dans le des précipitations où alternent des séries
C’est une baie vert jaunâtre, de forme et piémont nord-ouest des Béni-Snassen,
sèches et des séries humides [5, 10] ce qui
de dimension variables qui renferme près d’Oujda. Ces deux stations, très iso-
a pour effet de favoriser certains types de
deux ou trois graines soudées à tégu- lées, résulteraient d’une dispersion assez
végétaux, telles les espèces crassulescen-
ments sclérifiés (fausse drupe). Le trans- récente, probablement par l’homme [6].
port du pollen par le vent est restreint à Enfin, au Sahara, l’arganier atteint la tes à voie de carboxylation CAM (Crassu-
de courtes distances, ce qui permet de Hamada de Tindouf [7] où il se localise le lacean Acid Metabolism) par exemple.
comprendre l’intervention de mouches long des berges des oueds et trouve les Le comportement écophysiologique de
(Calliphoridae) dans la pollinisation [3]. compensations hydriques nécessaires [8]. l’arganier relatif à l’eau reste encore à
La longue période nécessaire pour la Dans les plaines, l’aire de l’arganier ne étudier malgré quelques publications sur
maturation des fruits, 9 mois après cesse de se réduire sous l’effet de défri- la question [11]. Manifestement, l’arganier
l’anthèse, est considérée comme un obs- chements pour installer diverses cultures possède des mécanismes qui limitent ou
tacle sévère pour une production fruitière sous serres. Cet arbre a certainement une ralentissent la chute du potentiel foliaire,
organisée [3]. On peut néanmoins noter origine très ancienne (Tertiaire), quand c’est-à-dire des éléments de la stratégie
que cette caractéristique, très adaptée au l’Europe jouissait d’un climat tempéré d’évitement. Ce sont : i) l’exploitation de
milieu méditerranéen, n’y est pas rare chaud ou subtropical, comme en témoi- couches de plus en plus profondes du sol
(ex : l’arbousier). Enfin, dans le fruit des gne la découverte en Sardaigne [9] d’un au cours de la saison sèche ; ii) l’existence
arganiers se développe une mouche genre tellement semblable qu’il a été de réservoirs, probablement situés dans
(Ceratitis capitata) qui cause de graves appelé Arganioxylon. le tronc et les branches ; iii) la fermeture

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7° 6°

10° MAMORA
Safi
Rabat
0 50 km

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Ma colonies d'arganiers dans le
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un intérêt d'ordre bio-géographique.


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Figure 1. Aire de répartition de l’arganier au Maroc.

Figure 1. Distribution of Argania spinosa in Morocco.

diurne des stomates, dont le détermi- d’une très forte humidité relative (qui plus favorables, fournissant une res-
nisme est multiple. dépasse fréquemment 90 % pendant de source hydrique alternative régulière qui
Les propriétés de tolérance de l’arganier nombreux mois de l’année, surtout en été prend toute son importance dans un pays
restent à étudier. On peut seulement dire et automne), est un des traits climatiques où les précipitations ordinaires sont fai-
qu’il supporte, sans dommage immédiat, majeurs de l’aire géographique de l’arga- bles. Les quantités d’eau captées n’ont
des potentiels foliaires approchant - 5,0 nier. Les brouillards, les rosées, souvent jamais été mesurées, mais elles sont géné-
MPa. Quant à la stratégie d’échappement, associés à des formations nuageuses bas- ralement considérées comme importan-
elle est représentée par la chute estivale ses, sont à l’origine de précipitations tes. Au Sahara atlantique, par exemple, la
d’une partie (variable en quantité selon occultes importantes. Ces condensations quantité d’eau due aux condensations
les individus) du feuillage. La défoliation nocturnes sont provoquées par la pré- occultes serait supérieure à celle que
est toujours liée à des épisodes climati- sence d’eaux océaniques froides (courant mesurent les pluviomètres [12].
ques particulièrement sévères, tels que des Canaries). L’arganier a développé la C’est à ces précipitations occultes que
les jours de chergui. capacité de piéger l’humidité atmosphéri- l’on attribue, sous de telles latitudes, la
Une importante nébulosité estivale que, de directement l’utiliser et aussi de la densité remarquable de la végétation et
accompagnée d’une fraîcheur relative et restituer au sol dans les conditions les surtout la présence d’une importante cou-

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verture arborée. De ce point de vue, plus froid de l’année supérieures à 7 °C mégathermes xérophiles [18], constituées
l’arganeraie peut être considérée comme [15]. Il n’est pas possible de retenir com- d’éléments crassulescents ou cactoïdes
un sous-type, plus sec, des forêts nébu- plètement cette définition car la végéta- (Euphorbia echinus, E. beaumierana, E.
leuses [13] réparties dans de nombreuses tion pour laquelle l’étage a été défini est regis-jubae, Senecio anteuphorbium,
localités côtières ou insulaires des zones bien différente de celle des autres régions etc.), se mêlent, surtout le long du littoral,
tropicales et subtropicales (Chili, Pérou, du Maroc où m est supérieur à 7 °C. Par à la flore de la région. Cependant, l’ana-
Éthiopie, etc.). Les condensations que exemple, dans cette hypothèse, la sube- lyse fine de la composition floristique
l’on observe sous les arganiers sont à raie de la Mâmora et les matorrals à globale du secteur indique i) que les
l’origine, à l’ombre des arbres, de micro- oléastre, lentisque et palmier nain entre éléments méditerranéens dominent large-
écosystèmes à flore herbacée très origi- Rabat et Casablanca appartiendrait à cet ment ; ii) que les éléments crassulescents
nale. étage, de même que toute la végétation ou cactoïdes, communs entre cette partie
Les arganeraies littorales ou sublittorales des retombées méditerranéenne et atlan- de la côte africaine et les îles de la Maca-
se caractérisent par la douceur des tem- tique de la péninsule tingitane. Selon ronésie, sont en petit nombre ; iii) que
pératures (Agadir : moyenne annuelle Michalet [16], c’est l’excès d’aridité (et non l’arganier est taxinomiquement éloigné
égale à 18,5 °C; moyenne des minima du pas l’océanité) qui justifie cet étage, qu’on du genre Sideroxylon des Canaries ; et iv)
mois le plus froid : 7,4 °C) et de faibles pourrait caractériser par la moyenne des que le gommier (Acacia gummifera) est
amplitudes thermiques diurnes et annuel- maxima quotidiens du mois le plus froid absent des Canaries [18]. Tous ces faits ne
les (19,3 °C à Agadir et 12,6 °C à Sidi-Ifni). (M’), comprise entre 17,5 °C et 22 °C. plaident pas en faveur de l’existence d’un
Cependant, les températures peuvent Mais dans ces conditions, la végétation secteur macaronésien nord-africain. Les
atteindre certaines années des valeurs saharienne du revers sud de l’Anti-Atlas lignées méso-mégathermes xérophiles
maximales dépassant les 50 °C ou bien oriental appartiendrait à l’étage inframé- appartiennent à un ensemble africain
descendre nettement au-dessous de 0 °C diterranéen, ce qui est difficilement actuellement bien développé en Afrique
(- 2,6 °C à Agadir en novembre 1955). acceptable. sèche, dans la Corne orientale et le Rift,
Vers l’intérieur et dans la montagne, Si l’on cherche à définir les étages par le mais aussi dans la portion sud-
l’amplitude thermique atteint des valeurs double critère thermique et hydrique, les occidentale de la péninsule arabique [18].
plus élevées (30,1 °C à Taroudannt) et la formations à arganier se placent dans un Le passage de cet élément aux Canaries,
moyenne des minima des mois les plus thermoméditerranéen inférieur aride à via le sud-ouest du Maroc, a dû s’effec-
froids est comprise entre 3 °C et 7 °C semi-aride à forte influence océanique. tuer lors de phases sèches du Mio-
(5,6 °C à Taroudannt). La limite supé- L’expression la plus correcte serait « type Pliocène par des apports de diaspores par
rieure de l’arganier se confondrait avec océanique de l’étage thermoméditerra- le vent, les oiseaux ou la mer.
l’isotherme de 3,8 °C correspondant à la néen inférieur ». Ses caractères climati-
limite des neiges les plus basses. ques fondamentaux (aridité, chaleur et
L’arganier n’a aucune exigence vis-à-vis forte humidité atmosphérique) caractéri-
de la nature physico-chimique du subs- sent le littoral océanique de Safi à La flore
trat. Il se développe sur les substrats les Layoune, avec des pénétrations impor-
plus variés à l’origine de nombreux types tantes dans le Souss, le Haouz et le revers des arganeraies :
de sols : régosols, lithosols, vertisols, cal- sud de l’Anti-Atlas occidental, zones sou-
cisols, ferralsols, etc. [5, 14] Il est cepen- vent envahies par une mer de nuages. élément
dant exclu des sables mobiles profonds. Ainsi, le type océanique de l’étage ther-
moméditerranéen inférieur serait limité de la biodiversité
au Maroc sud-occidental, mettant bien en
valeur les aspects biogéographiques de la du Sud-Ouest marocain
L’étage région.
inframéditerranéen On peut aussi considérer qu’une partie de L’arganier et l’olivier du Maroc sont deux
l’arganeraie (celle qui se situe dans éléments endémiques très significatifs du
l’Extrême-Sud marocain) prend des « affi- Sud-Ouest marocain. Olea europaea ssp.
Une large part de l’arganeraie relève de nités » tropicales [10]. En effet, la plupart maroccana, proche morphologiquement
l’étage inframéditerranéen, mais cette des espèces endémiques de ce domaine, de l’olivier des Canaries, serait un taxon
Sapotacée se localise aussi très nettement Argania spinosa, Acacia gummifera et bien différencié, issu d’une souche ances-
au sein du thermoméditerranéen [14]. les euphorbes succulentes, appartiennent trale originaire d’Afrique tropicale qu’il
L’étage inframéditerranéen a été créé à des genres ou à des groupes infragéné- est possible d’intégrer aux lignées méso-
pour désigner les groupements végétaux riques qui sont absents de la végétation mégathermes [15].
des arganeraies du jbel Amsittène, massif méditerranéenne typique. Les taxons qui L’arganeraie littorale, depuis l’embou-
situé au nord d’Agadir. Ainsi, à l’origine la sont les plus proches se trouvent en Afri- chure de l’oued Drâa au sud jusqu’au cap
définition de cet étage ne fait référence que tropicale ou même plus au sud [17]. Rhir au nord, renferme des éléments cras-
qu’à un ensemble d’associations réunies La région couverte par l’arganier a été sulescents et souvent aphylles (Euphor-
par une affinité écologique, sans évoquer pendant longtemps considérée par les bia officinarum ssp. echinus, Euphorbia
de critères thermiques. biogéographes comme constituant un obtusifolia ssp. regis-jubae, Euphorbia
Du point de vue bioclimatique, l’inframé- secteur macaronésien marocain, en rai- beaumierana, Warionia saharae, Sene-
diterranéen se caractériserait par une son des affinités physionomiques qu’elle cio anteuphorbium, Caralluma burchar-
forte humidité atmosphérique et les présente avec les Canaries toutes pro- dii var. maura, Caralluma commutata,
moyennes des minima (m) du mois le ches. En effet, des lignées méso- Aeonium arboreum, etc.) et de nombreu-

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ses endémiques (Asparagus pastorianus, La formation abrite aussi de nombreux chement et du surpâturage, des forêts
Helianthemum canariense, Bupleurum éléments halophiles, souvent endémi- présteppiques, comme celle à Juniperus
canescens, Artemisia canariensis, Son- ques (Suaeda ifniensis, Salsola longifolia, phoenicea et Buxus balearica des Aît-
chus pinnatifidus, Thymus broussonetii Traganum moquinii, Asparagus pasto- Abdallah. Biogéographiquement, les
var. hannoni, etc.) rianus, Artemisia reptans, etc.) et les steppes à armoise blanche représentent
De nombreuses endémiques, qui falaises portent des espèces rares (Hibis- une zone de transition entre la région
s’incluent à peu près toutes dans des cus micrantus, par exemple). méditerranéenne et le Sahara. Leur cor-
lignées méditerranéennes [15], caractéri- L’originalité de la montagne exposée aux tège floristique est pauvre, en rapport
sent le secteur de l’arganier : Periploca perturbations atlantiques est tout aussi avec les phénomènes de désertification
laevigata ssp. angustifolia, Genista ferox exceptionnelle. C’est dans les jbels qui qui sont généralisés sur leur marge méri-
ssp. microphylla, Bupleurum dumosum, dominent Sidi-Ifni, et à partir de 900 m dionale.
Hesperolaburnum platycarpum, Lavan- d’altitude, que Quercus ilex ssp. rotundi- Le Sahara commence quand la steppe à
dula maroccana, Satureja macrosiphon, folia trouve sa limite méridionale absolue Artemisia inculta laisse la place aux
Sideritis cossoniana, Thymus leptobotrys, au Maroc. On le rencontre aussi sur les espèces réputées saharo-arabiques stric-
Chamaecytisus albidus, Satureja arga- plus hauts sommets du Kerdous qui tes (Acacia raddiana, A. ehrenbergiana,
nietorum, etc. reçoivent un maximum de précipitations Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia,
La clémence des températures a permis le et de nébulosité. Ces montagnes se carac- Lavandula coronopifolia, etc.), ce qui
maintien d’un certain nombre d’espèces térisent par le développement spectacu- correspond approximativement à l’iso-
de souche tropicale « figurant parmi les laire des matorrals à lavandes (Lavandula hyète des 100 mm. L’originalité des struc-
plus grandes raretés de la flore nord- dentata et L. pedunculata), cistes (Cistus tures de végétation tient à la présence de
africaine » [19] : Chloris gayana, Kalan- villosus et C. salviifolius) et cytise (Teline savanes désertiques à Acacia relative-
choe faustii, Commelina rupicola, Lepto- segonnei endémique du Kerdous et du ment denses où les éléments sahariens
chloa ginae, Enteropogon rupestris, massif d’Ifni). Les matorrals doivent leur sont encore associés à des éléments
Heteropogon contortus, Dichanthium extension à la disparition de la forêt qui a méditerranéens (l’arganier, Periploca lae-
ischaemum, taxons pour la plupart été volontairement coupée par l’homme. vigata, Euphorbia echinus occupent loca-
actuellement localisés dans des stations La biodiversité de ces massifs est excep- lement quelques zones colluviales de pié-
refuges résiduelles [20]. tionnelle. On ne dénombre pas moins de mont, quelques thalwegs et lits d’oueds)
Une des stations les plus intéressantes est six espèces spéciales au jbel Lkest et le et des endémiques locales (Ighermia
celle où l’arganier cohabite avec des massif d’Ifni est un foyer d’endémisme de pinifolia, Fagonia harpago, Limonias-
populations de dragonnier marocain tout premier rang. trum feei ssp. grandiflorum, Lavandula
(Dracaena draco ssp. ajgal). Elle se situe La formation à thuya de Berbérie (Tetra- mairei, etc.) en fonction des conditions
dans les gorges de l’Assif Oumaghouz clinis articulata) et Euphorbia echinus de surtout climatiques. Au plan pratique, ces
[20]. Son originalité se manifeste par la Bou Izakarn doit aussi être mentionnée. formations montrent un réel dynamisme
présence d’éléments floristiques tropi- Elle représente les derniers restes d’une et représentent certainement une source
caux rares ou endémiques au Maroc : forêt très xérophile qui dans le passé de biomasse non négligeable pour la
Dracaena draco ssp. ajgal, Laurus azo- colonisait les piémonts septentrionaux de région. Sur le terrain, la géomorphologie
rica, Davallia canariensis et Asplenium l’Anti-Atlas. Son état résiduel ne lui per- permet de distinguer plusieurs groupe-
aethiopicum, cette dernière espèce indi- met pas d’avoir actuellement une quel- ments : celui à Maerua crassifolia et Rott-
vidualisant à ce niveau son unique station conque valeur forestière et économique. boellia hirsuta des buttes ensablées est
nord-africaine. Son principal intérêt est d’ordre bioclima- très spectaculaire.
L’arganier participe à de nombreux grou- tique : le thuya de Berbérie pénètre ici
pements végétaux [10, 14, 20, 21-25]. La localement dans l’aride supérieur, et il
figure 2 indique sa place dans ceux de représente une limite arborée au contact Conclusion
l’Anti-Atlas occidental et souligne l’origi- des steppes. En raison de sa grande rareté
nalité de la flore et de la végétation de la cette formation devrait être intégralement
région. La figure 3 donne la position des protégée. Depuis quelques décennies, la désertifi-
trois transects et l’aire de répartition de Les formations steppiques méditerra- cation est le principal problème environ-
quelques espèces remarquables. néennes apparaissent dans l’Anti-Atlas. nemental de la région. L’accroissement de
L’arganeraie à Euphorbia echinus est la Elles sont liées aux bioclimats aride et la pression démographique et celle de
formation la mieux représentée (plateaux semi-aride et annoncent toujours des l’activité pastorale, sous forme de trans-
bordiers du Kerdous, massifs de Lakhsass situations plus continentales : hauts pla- humance, ont conduit à une dégradation
et d’Ifni). En situation sub-rupicole, elle teaux à l’est du Kerdous, retombée sud de et une régression dramatique et souvent
est caractérisée par Warionia saharae, l’Anti-Atlas, bassins intra-montagneux. irréversible de l’arganeraie. Dans les
alors que les glacis et versants des cuvet- Ces steppes, constituées surtout zones de plaine, la pérennité de cet éco-
tes présahariennes s’enrichissent d’Ham- d’armoise blanche (Artemisia inculta), système est déjà très fortement compro-
mada scoparia. C’est dans le massif d’Ifni sont caractérisées par la présence de ves- mise. En montagne, la situation est moins
que la formation est la plus originale avec tiges forestiers, ce qui pose le problème dramatique, mais dans beaucoup
la présence de l’euphorbe du Roi Juba. de leur signification. Si dans bien des d’endroits, aux espèces caractéristiques
Nulle part ailleurs au Maroc, Euphorbia endroits elles sont à déterminisme xéri- de l’arganeraie a succédé un tapis ras
obtusifolia ssp. regis-jubae n’atteint une que (steppes primitives), il ne fait aucun d’annuelles (thérophytisation) ou une
telle étendue, une telle densité donnant doute qu’elles ont aussi remplacé (step- formation envahie d’espèces steppiques
au paysage un cachet tropical indéniable. pes secondaires), sous l’action du défri- (steppisation) souvent non appétées.

Cahiers Agricultures vol. 14, n° 4, juillet-août 2005 361


Zone méditerranéenne Prédésert Désert

NW SE
Chtouka Massif du Kerdous Tagrara Bani
Lkest Mkom
Lkest 2 359 m
3 000 m 1 761 m 2 340 m
1

1 000

0 5 50 100 km

1 2 3 4 3 5 64 7 8 9
1 : arganier et cultures d’orge. 2 : arganier avec Euphorbia echinus (adrets) ou avec Euphorbia echinus et Genista ferox (ubacs).
3 : Lavandula dentata, L. pedunculata et Cistus villosus jusqu’à 1 400 m ; Teline segonnei de 1 400 à 2 000 m. 4 : Quercus ilex et Teline
segonnei. 5 : arganier, Euphorbia echinus et Convolvulus trabutianus. 6 : jusqu’à 1 600 m, Artemisia inculta et Convolvulus
trabutianus ; au dessus de 1 600 m, Artemisia inculta et Thymus satureioides. 7 : Artemisia inculta, Convolvulus trabutianus
et Euphorbia echinus. 8 : Artemisia inculta, Convolvulus trabutianus et Hammada scoparia. 9 : Hammada scoparia, Convolvulus
trabutianus et flore saharienne, localement Acacia raddiana.

Zone méditerranéenne Prédésert Désert

Plaines occidentales Massif du Kerdous Bani


SE
Tifermile Foùm el
NW Anezi Hassane
O.Massa 450 m 1 345 m
400 m
2 000 m
2

1 000

0 10 50 100 Km
1 2 3 4 5 6 7

1 : Euphorbia echinus et rares arganiers. 2 : arganier, Euphorbia echinus et Hammada scoparia (sols limoneux et plats) ou Warionia
saharae (roche). 3 : arganier, Euphorbia echinus et Genista ferox; à partir de 800 m, arganier et Genista ferox ; 4 : Lavandula dentata,
Artemisia inculta et Juniperus oxycedrus (rare). 5 : Artemisia inculta, Convolvulus trabutianus et Fagonia harpago, localement
Euphorbia echinus. 6 : Hammada scoparia, Convolvulus trabutianus et flore saharienne, localement Acacia raddiana. 7 : Hammada
scoparia, Convolvulus trabutianus et flore saharienne ; oueds sablonneux à Acacia raddiana, A. ehrenbergiana, Panicum turgidum
et Balanites aegyptiaca.

Zone méditerranéenne Prédésert Désert


ESE
WNW
Plateau des Plaines
Massif d'Ifni Akhsass méridionales Bani plissé

Bou Timezguida Bou Izakarn Taghjijl


1 250 m 570 m
m Ifni
2 000

1 000

0 5 45 100 Km
1 2 2 4 5 6 7 8 7 8 8 9
3
1 : Euphorbia echinus, E. regis-jubae et nombreuses macaronésiennes. 2 : arganier, Euphorbia echinus, E. regis-jubae et Warionia
saharae ; Genista ferox au-dessus de 600 m. 3 : Quercus ilex et Arbutus unedo. 4 : arganier et Euphorbia echinus, Genista ferox
(ubacs), localement Artemisia inculta. 5: Thuya et Euphorbia echinus. 6 : Hammada scoparia, Convolvulus trabutianus et nombreux
éléments macaronésiens; arganier dans les lits des oueds. 7 : Hammada scoparia, Convolvulus trabutianus et Artemisia inculta,
localement arganier et Ighermia pinifolia. Olea maroccana (ubacs). 8 : Hammada scoparia, Convolvulus trabutianus et flore désertique,
Acacia raddiana localement. 9 : Hammada scoparia, Convolvulus trabutianus et flore désertique, oueds sablonneux à Acacia raddiana,
A. ehrenbergiana, Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia et Panicum turgidum.

Figure 2. L’arganier et les groupements végétaux de l’Anti-Atlas occidental.

Figure 2. The argan tree and plant communities of the Western Anti-Atlas mountains.

362 Cahiers Agricultures vol. 14, n° 4, juillet-août 2005


Taroudannt uss
So
ed
Ou
14° 10° 6° 2° Agadir
Situation au
Maroc de la
zone étudiée Rabat 34°

Aït-Baha Igherm
Agadir
30°
30°
Tagmoute
26° S
A Tata
L
300 km T
A
22° Tiznite Tafraoute Imitek

Akka

Sidi-Ifni I
Tadakoust
N
Bou Izakarn
Ifrane Aguerd A
Cap Noun I B
T
N Foûm-el Hassane
29° Taghjijt
A
2 1
Tarfaya Goulimine Amzloug Foleyola billotii
L Ighermia pinifolia
E 3
B Acacia raddiana
J
El-Ayoun Aouinete Assa Fagonia harpago
-du-Draa Torkoz
Limite nord d'Hammada scoparia
a
Tan-Tan Dr Limite sud d'Artemisia inculta
ed
Ou Espèces crassulescentes abondantes

10° 9° 8°

Figure 3. Position des trois transects dans l’Anti-Atlas et limites de quelques espèces remarquables.

Figure 3. Position of the three transects in Western Anti-Atlas mountains and limits of some typical species.

Pour enrayer et inverser le processus de le milieu en investissant dans le perfec- 2. Bani-Aameur F. Argania spinosa (L.) Skeels
flowering phenology. Gen Res Crop Evol
dégradation croissante de l’arganeraie, un tionnement des sources d’énergie solaire 2002 ; 49 : 11-9.
certain nombre de projets ont été envisa- et éolienne.
gés ou réalisés. Tous ont pour but de La principale difficulté est de construire 3. Nerd A, Irijimovich V, Mizrahi Y. Phenology,
breeding system and fruit development of
favoriser les retombées économiques au un modèle de gestion qui définisse des argan (Argania spinosa, Sapotaceae) cultiva-
niveau local : régénération des peuple- objectifs partagés entre tous les acteurs ted in Israel. Econ Bot 1998 ; 52 : 161-7.
ments d’arganiers en favorisant les systè- sociaux. La lutte contre la disparition de
mes associant plusieurs espèces (acacias, 4. Mazih A, Debouzie D. Infestation rate of
l’arganeraie ne peut aboutir que si elle argan fruit (Argania spinosa) by the Mediterra-
figuiers de Barbarie, amandiers), dont le s’inscrit dans le cadre et le plan d’une nean fruit fly (Ceratitis capitata) in relation to
rôle traditionnel est bien connu ; relocali- stratégie globale de développement. Il phenology and maturation of the fruit. Ento-
mol Exp Appl 1996 ; 81 : 31-8.
sation de l’arganeraie (en bocage en faut pour cela que les acteurs, les groupes
plaine ou en lignes épousant les courbes sociaux, soient bien identifiés et prêts à 5. Msanda F. Écologie et cartographie des
de niveaux en montagne) pour accroître montrer, par le dialogue et la négociation, groupements végétaux d’Anzi (Anti-Atlas occi-
la production agricole ; valorisation des dental, Maroc) et contribution à l’étude de la
leur capacité à coopérer. C’est à ce prix diversité génétique de l’arganier. Doctorat uni-
plantes médicinales et aromatiques ; que l’arganier, déclaré patrimoine mon- versité Joseph Fourier, Grenoble I, 1993, 116 p.
valorisation économique de l’arganier par dial de l’humanité depuis 1998, exercera
le biais de ses produits (huile, tourteaux, pleinement son rôle écologique, écono- 6. El Mousadik A, Petit J. Chloroplast DNA
phylogeography of the argan tree of Morocco.
pulpe) en améliorant la qualité et surtout mique et social. ■ Mol Ecol 1996 ; 5 : 547-55.
l’organisation sociale (coopératives) qui
conditionne la réussite du projet ; renfor- 7. Baumer M, Zeraïa L. La plus continentale
cement du cadre législatif pour améliorer des stations de l’arganier en Afrique du Nord.
Rev For Fr 1999 ; 3 : 446-50.
la production, les débouchés et les res- Références
sources des producteurs et favoriser une 8. Quézel P, Barbéro M, Benabid A, Rivas-
économie solidaire fondée sur le com- Martinez S. Les structures de végétation arbo-
1. Bani-Aameur F. Phenological phases of rées à Acacia sur le revers méridional de l’Anti-
merce équitable ; création de nouvelles Argania spinosa (L.) Skeels flower. For Gene- Atlas et dans la vallée inférieure du Draa
ressources pour diminuer la pression sur tics 2000 ; 7 : 333-8. (Maroc). Phytocoenologia 1995 ; 25 : 279-304.

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16. Michalet R. Une approche synthétique bio- 22. Barbéro M, Benabid A, Quézel P, Rivas-
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364 Cahiers Agricultures vol. 14, n° 4, juillet-août 2005

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