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MÉTIERS DU PLÂTRE ET DE L’ISOLATION

LES FICHES PRATIQUES

TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR


L’ISOLATION THERMIQUE DES PAROIS OPAQUES N°15
Rappel de l’essentiel sur l’isolation thermique des parois opaques, les principaux isolants et leurs performances
(liste non exhaustive) et la définition de quelques sigles avec lesquels vous devez vous familiariser.
Une attention particulière sur la mise en oeuvre, les documents de référence à connaitre et les performances à atteindre
notamment en matière de perméabilité à l’air.

1 L’essentiel à savoir
Pour obtenir une maison thermiquement homogène, réduire correctement les déperditions et apporter le confort en hiver
comme en été, toutes les parois (toit, murs, combles) doivent impérativement être isolées.
L’isolation thermique permet de conserver la chaleur (ou la fraîcheur) à l’intérieur des bâti-
ments. En période hivernale, elle empêche la chaleur de s’évacuer des locaux chauffés tandis
qu’en été, elle l’empêche de pénétrer à l’intérieur.
Ainsi, une isolation thermique de qualité augmente considérablement le confort des occupants,
hiver comme été. De plus, cela permet de réaliser des économies significatives en matière de
chauffage et/ou de climatisation. L’isolation est également bénéfique pour l’environnement car
en diminuant les consommations d’énergie, elle favorise la diminution des polluants et celle
des gaz à effet de serre.
En fonction des surfaces et des modes constructifs, les pertes calorifiques peuvent varier.
Pour une maison individuelle, le schéma ci-après montre l’importance et la localisation des
déperditions (source ADEME - pourcentage indicatifs).

2 Règles d’or
Une bonne isolation ce sont des produits performants insérés dans un système d’isolation comprenant des accessoires de pose
adaptés pour assurer notamment l’étanchéité à l’air des parois, en traitant toutes les jonctions, en respectant en tous points les
règles de l’art et les conditions de mise en oeuvre prescrites.
Une bonne isolation doit toujours être associée à une ventilation bien réalisée qui peut être naturelle ou assistée mécaniquement
(ventilation mécanique contrôlée [VMC] hygroréglable, double flux, etc).

3 Quel isolant ?
Il existe sur le marché une multitude de matériaux isolants dont certains sont dit naturels ou biosourcés. Ces derniers peuvent
effectivement présenter un bilan énergétique favorable mais attention, tout isolant est manufacturé et comporte donc des
traitements et/ou additifs pour notamment résister au feu, à l’eau ou encore aux insectes.

4 Quelles performances de l’isolant ?


Pour comparer les performances de deux isolants, deux paramètres entrent en ligne de compte :
99 La conductivité thermique λ : elle conditionne l’aptitude de l’isolant à conduire la chaleur. Elle s’exprime en W/(m.K). Elle est
symbolisée par la lettre grecque lambda. Globalement, plus le lambda d’un matériau est élevé, plus celui-ci conduit la chaleur,
et donc moins il est isolant. On considère qu’un matériau n’est efficace que si le lambda est inférieur à 0,065. Sachant que
les matériaux de construction courants (parpaing, brique, bois...) ont des lambda oscillant entre 0,5 et 2, l’ajout d’une couche
d’isolation présentant un lambda moins élevé s’impose.
99 La résistance thermique R : la résistance thermique abrégée en R est exprimée en (m2.K)/W. Elle s’obtient par le rapport de
l’épaisseur (en mètres) sur la conductivité thermique (lambda) du matériau. Lors du choix d’un matériau isolant, il faut autant
que possible que la résistance thermique R figurant sur l’étiquette du produit soit la plus élevée possible. En effet, plus le R
est important, plus le produit est isolant !

R = e en m².K/W
λ
e λ
(épaisseur du matériau) (conductivité thermique du matériau)
est exprimé en mètre est exprimé en W/(m.K)
Plus R est grand Plus le produit est isolant
TABLEAU COMPARATIF DES PRINCIPAUX MATÉRIAUX D’ISOLATION (LISTE NON EXHAUSTIVE)
R Conditionnement Application Document
λ pour
Type d’isolants Définition de mise en
moyen 10 cm
Rouleaux Panneaux Vrac Combles Plafonds Murs Cloisons oeuvre*
d’épaisseur

FIBRE VÉGÉTALE

fibre de lin, liants polyester éventuellement d’autres matières premières (coton …),
Lin 0,04 2,5 X X X X X X 2-5-6
traitement antifongique, insecticide, ignifugeant, selon les produits

fibre de chanvre, liants éventuellement d’autres matières premières (coton, lin, X


Chanvre laine de mouton…), traitement antifongique, insecticide, ignifugeant, selon les 0,048 2,08 X X X X X X 2-5-6
produits. granulats

fibre de coton, liants polyester et éventuellement d’autres matières premières (lin…),


Coton 0,045 2,22 X X X X X X 2-3-5-6
traitement antifongique, insecticide, ignifugeant, selon les produits.

fibre de cellulose (papier recyclé ou carton), traitement antifongique, insecticide, 2-6


Cellulose 0,041 2,44 X X X X X X X
ignifugeant selon les produits. NF DTU 45.11

Bois fibre de bois, émulsion latex ou paraffine, fibres de polyester… selon les produits. 0,039 2,56 X X X X X X X 2-3-6

Liège expansé en panneaux Le liège expansé pur est un excellent isolant écologique
aux qualités techniques reconnues depuis de nombreuses années. Imputrescible
Liège 0,04 2,5 X X X X X X 2-5
et inaltérable, il est le plus sain des matériaux écologiques utilisés pour l’isolation.
Le liège expansé est issu du chêne liège de méditerranée d’au moins 30 ans d’âge.

MATÉRIAUX RECYCLÉS

fibres de textiles recyclés issus de vêtements collectés et triés. Fibre mélangées


Textiles recyclés 0,039 2,56 X X X X X X X 2-5
et liées entre elles par des fibres thermofusibles afin de former un matelas isolant.

FIBRE MINÉRALE
6
Laine de verre sable, verre recyclé (calcin)… 0,035 2,85 X X X X X X X
NF DTU
25.41
25.42
Laine de roche La laine de roche est issue de roche volcanique. 0,04 2,5 X X X X X X X 45.10
45.11

ISOLANTS SYNTHÉTIQUES

Polystyrène PSE monomère styrène, expansion à la vapeur d’eau. 0,039 2,56 X X X X


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2
Polystyrène XPS monomère styrène, extrusion au C02 ou HFC. 0,033 3,0 X X X
NF DTU 25.42

Origine organique : composé de polyols, méthylène diisocyanate, agent gonflant et


Polyuréthane 0,025 3,84 X X X X
additifs, parements d’aluminium + gaz à faible conductivité thermique.

*
N°15

λ = Conductivité W/(m.K) Les numéros font référence aux documents de mise en œuvre de l’article 7
R = Résistance thermique (m2.K)/W
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N°15
5 Qu’est ce que c’est ?
1) ACERMI (Association pour la Certification des Matériaux Isolants)
La certification ACERMI des isolants permet aux utilisateurs de choisir parmi différents produits celui qui convient le mieux à l’ouvrage.
Elle valide en usine et en laboratoire les caractéristiques des isolants thermiques. Cette certification exige l’affichage de la résistance
thermique, la réaction au feu, les caractéristiques d’aptitude à l’emploi, les performances acoustiques, ainsi que des informations sur les
caractéristiques physiques de l’isolant ; plusieurs critères sont étudiés et évalués :
I : pour l’incompressibilité, de I1 à I5 ;
S : pour la stabilité des dimensions, de S1 à S4 ;
O: pour le comportement à l’eau, de O1 à O3 ;
L : pour la traction, de L1 à L4 ;
E : pour la perméance à la vapeur d’eau, de E1 à E4.
Dans chaque catégorie, plus l’isolant est performant, plus le chiffre est élevé.
Vous voulez savoir si un produit est certifié ACERMI ? Rendez-vous sur le site : http : //www.acermi.com
2) Analyse du cycle de vie
Permet d’évaluer les impacts d’un produit sur l’environnement tout au long de
son cycle de vie (extraction, transformation, transport, utilisation, élimination).
Cette méthode s’appuie sur la série de normes ISO 14040 qui fournit un cadre
commun pour la réalisation de l’ACV. Il s’agit d’une analyse multicritère qui prend
en compte des catégories d’impact comme l’épuisement des ressources, les
impacts écologiques, l’impact sur la santé, le changement climatique, etc. c’est la
méthode retenue pour la réalisation des Fiches de Déclaration Environnementale
et Sanitaire (FDES) des produits de construction.
3) CO2
Symbole chimique du gaz carbonique ou dioxyde de carbone. C’est un gaz à effet de
serre. Les émissions de CO2 résultent principalement de l’utilisation de combustibles
fossiles pour la production d’énergie, de chaleur et de carburants pour le transport.
Les émissions de gaz à effet de serre sont mesurées en « équivalent CO2 ».

4) Démarche Haute Qualité Environnementale (HQE)


Volontaire, elle prend en compte, dans la réalisation d’un projet de construction et/ou d’aménagement, les critères environnementaux
définis en 14 cibles regroupées en 4 familles : écogestion, écoconstruction, confort et santé. Le deuxième volet de la démarche est un
pilotage de l’opération spécifique par la mise en place d’un système de management environnemental de l’opération.
5) Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES)
Comme tous les produits de la construction, les isolants quelle que soit leur famille et leur nature, peuvent faire l’objet de Fiches de
Déclaration Environnementale et Sanitaire.
Les indicateurs d’impacts environnementaux et sanitaires des isolants sont restitués dans les Fiches de Déclaration Environnementale et
Sanitaire - FDES, conformes à la norme NF P 01-010 pour permettre l’évaluation de la qualité environnementale des bâtiments.
Soyez vigilants sur la validité des déclarations environnementales et sanitaires des fabricants ! Vous voulez connaître le contenu de la
FDES d’un produit isolant (si elle existe !) www.base-inies.fr
6) Inertie thermique
L’inertie thermique d’un bâtiment dépend de la capacité qu’ont ses composants
(murs, planchers, toitures, cloisons, etc) à emmagasiner de la chaleur le jour et de
la fraîcheur la nuit, pour les restituer ensuite dans un laps de temps donné. Ce
principe permet de limiter les surchauffes dans les bâtiments et de réduire les
consommations d’énergie.
7) L’énergie grise
L’énergie grise est l’énergie qu’il faut dépenser pour fabriquer, distribuer le produit
mais aussi pour extraire les matières premières et enfin pour éliminer ou recycler
le produit en fin de vie. Pour donner un ordre d’idée, les matériaux d’une maison
moyenne construite de manière conventionnelle ont nécessité de l’ordre de 700.000
à un million de kWh.
Cette énergie grise représente de l’ordre de 50 à 100 ans de chauffage et d’eau
chaude et son impact est donc très important.
8) L’énergie finale
L’énergie finale ou disponible est l’énergie livrée au consommateur pour sa
consommation directe (essence à la pompe, électricité au compteur, fioul
domestique à la cuve…).

9) Zones climatiques selon la RT 2012


Dans le cadre de la RT 2012, la France métropolitaine est divisée en huit zones climatiques qui permettent d’adapter les exigences
de consommation, de température intérieure de confort et de besoins bioclimatiques selon la situation géographique du bâtiment.
Vous souhaitez en savoir plus sur la RT 2012 : consultez le site www.rt-batiment.fr
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N°15
6 Performance des isolants : ce que vous devez savoir !
Dans le cadre de travaux de rénovation éligibles à certains dispositifs d’aide (MaPrimeRénov’, Eco-PTZ…) vérifiez bien les perfor-
mances des produits annoncées afin d’établir correctement devis et factures selon le type de travaux.
Exemple de résistance thermique pour être éligible à l’Eco-PTZ
R* R*
Réglementation Thermique Eco-Prêt à Taux Zéro
Existant (Eco-PTZ)
Isolation en combles perdus 4,5 7
Isolation en rampants de combles aménagés 4 6
Isolation en toiture terrasse 2,5 4,5
Murs extérieurs 2,3 3,7
Planchers bas s/vide sanitaire 2,3 3
*
R : Résistance thermique en (m².K)/W
A noter : il s’agit de la valeur de la résistance thermique de l’isolant mis en œuvre et non de la résistance totale de l’ouvrage
après l’isolant.
Pour plus d’informations concernant les aides gouvernementales, consultez la Fiche Pratique n°24.

Ne jamais isoler une toiture-terrasse par l’intérieur !


Vous pouvez être tenté d’isoler une toiture-terrasse non pas par l’extérieur mais par l’intérieur, en mettant un isolant contre le plafond
du dernier étage de la construction. Une telle disposition est source de pathologie, elle est donc à proscrire absolument.

7 Documents de mise en œuvre


1. Normes NF DTU applicables selon les ouvrages : NF DTU 25.41 pour les ouvrages en plaques de plâtre, NF DTU 25.42 pour
les complexes de doublages, NF DTU 45.10 Isolation des combles par panneaux ou rouleaux en laines minérales manufacturées,
NF DTU 45.11 Isolation thermique de combles par soufflage d’isolant en vrac (laines minérales ou ouate de cellulose de papier)...
2. Avis techniques CSTB en vigueur - GS 20 Produits et procédés spéciaux d’isolation. Pour consulter un Avis Technique.
www. cstb.fr/ accéder aux avis techniques / saisir un numéro de groupe spécialisé, une référence de produit ou un nom de fabricant et vous
avez à disposition tous les avis techniques d’isolants (et autres) en cours de validité téléchargeables.
3. CPT 3693_V2 : Procédés d’isolation par soufflage d’isolant en vrac faisant l’objet d’un ATEC ou d’un DTA.
4. CPT 3723 : Cahier de prescriptions techniques communes de mise en œuvre des procédés d’isolation thermique de murs par
insufflation d’isolant en vrac.
5. CPT 3728 : Cahier de prescriptions communes de mise en œuvre des procédés d’isolation thermique de murs à l’aide de
produits manufacturés à base de fibres végétales ou animales.
6. E-cahier 3815 : Guide sur les dispositions et règles de calcul relatives aux systèmes d’étanchéité à la vapeur d’eau pour les
combles.

8 Perméabilité à l’air
Une bonne perméabilité à l’air est l’une des conditions indispensables à un système d’isolation performant. Elle est à prendre en
compte dès la conception du bâtiment mais dépend aussi largement du respect des règles de l’art et de la parfaite coordination lors
de l’exécution des travaux.
La notion de perméabilité à l’air a été introduite par la RT 2005; elle est dorénavant généralisée dans le cadre de la RT 2012, avec une
obligation de mesure. Celle-ci consiste à quantifier le volume d’air qui entre ou sort de manière non contrôlée à travers l’enveloppe,
sous un écart de pression donné.
Le coefficient de perméabilité à l’air est appelé Q4Pa-surf (exprimé en m3 par heure et par m²) et des seuils réglementaires suivants
ont été fixés par la RT en résidentiels :
-- 0,6 m3 par heure et par m² pour les maisons individuelles.
-- 1 m3 par heure et par m² pour les logements collectifs.
La mesure doit être réalisée conformément à la norme NF EN 13829 « Détermination de la perméabilité à l’air des bâtiments ».

Pour les bâtiments neufs, le test de perméabilité à l’air est réglementairement imposé en fin de chantier et doit être
obligatoirement réalisé par un opérateur agréé. Bien que la réglementation ne le prévoit pas, un test intermédiaire est
fortement conseillé.

Notre Conseil : Quelle que soit votre sensibilité en matière d’environnement et d’économies d’énergie, difficile d’échapper
aux changements culturels et comportementaux liés au défi énergétique. Pour être sûr d’être bien informés, formez-vous,
suivez l’actualité et échangez au travers des différentes rencontres proposées par votre Union.

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