Abbé A. F.

PEETERS

CHIRO
UNE COMMUNAUTE CHRETIENNE DE JEUNES

EDITIONS KIRO AFRIKA

Fédération des Patros d’Afrique
Revue et corrigée
24 mai 2016

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 Note

Imprimatur :
+ Bernard MELS

Archevêque de Luluabourg

(Revue et corrigée)
24 mai 2016
2 87
 INTRODUCTION

Note I. QUE VEUT LE CHIRO ?

Le nom « Chiro » provient tout simplement du symbole que les premiers
chrétiens utilisaient pour désigner le Seigneur : XP, les deux lettres
initiales du nom grec du Christ.
Ce symbole est en même temps un de base, qui donne en un mot tout
l’idéal et le but du mouvement Chiro : faire vivre les jeunes dans le
Christ ! Pour se rapprocher de la prononciation de ce mot dans les
langues africaines, le mouvement en Afrique s’écrit : « Kiro », en
langue autochtone.

Le Chiro est un mouvement de jeunesse de l’Eglise, qui veut être dans

la main du prêtre un instrument d’éducation parascolaire, à côté de
la famille et de l’école. Cette éducation tend en tout premier lieu à la
formation d’une foi profonde et vivante, à une vie chrétienne surnaturelle
intense.

Le chrétien vivant, c’est celui qui a trouvé le Christ dans sa prière et sa

vie sacramentelle. C’est celui qui porte l’amour du Christ aux autres
dans la réalité de la vie de tous les jours. C’est celui pour qui la paroisse
et l’Eglise sont une famille vivante. C’est celui enfin qui, pour suivre
le chemin de l’abnégation et du sacrifice.
Quel est alors le but du mouvement chiro, fédération des patros ?
Etablir dans chaque paroisse, une institution d’éducation parascolaire;
construire au sein de la paroisse une communauté de jeunes du temps
libre, une sorte de catéchuménat dont la méthode de base n’est pas
seulement l’instrument religieuse, mais surtout la vie de famille
chrétienne.

86 3
Une communauté enfin animée par les méthodes actives les plus
diverses des mouvements de jeunesse modernes. Ce caractère paroissial
prédominant n’exclut toutefois pas la possibilité, voire même l’utilité
de créer aussi des groupes chiro au sein des internats de l’enseignement
secondaire. Ces groupes en effet sont appelés à jouer un très grand rôle
dans la préparation des cadres.
II. NOTE HISTORIQUE
Le Chiro est une adaptation moderne d’une méthode d’éducation déjà
ancienne dans l’Eglise. C’est en effet une présentation moderne du
patro traditionnel : depuis plus d’un siècle, le patro a été la méthode
d’éducation parascolaire par excellence dans l’Eglise. Dans la plupart
des pays de l’Europe, au canada, dans les pays de missions, le patro a été
comme l’appelait le Pape Pie XI, « le petit séminaire de la paroisse, la
première cellule de l’Action Catholique. » De saints prêtres, comme le
vénérable abbé Allemand et Saint Jean Bosco, en ont bâti les fondements
pédagogiques. Plusieurs congrégations religieuses l’ont porté, et le
portent encore toujours à travers le monde entier.
Le système Chiro est une adaptation moderne de cette tradition et de
cette expérience plus que séculaire. Dans cette adaptation, le mouvement
Chiro a profité de tout le développement de la théologie, aussi bien que
de la pédagogie. L’efficience de la formule Chiro a été démontrée, non
seulement en Europe, mais par de belles expériences faites en Afrique,
aux îles philippines, au Japon et au Brésil.
4 85
4. Les Sections ..................................................................................67
1. Les tout-petits ....................................................................67
2. Les Petits ............................................................................67
3. Les Moyens ........................................................................68
4. Les Grands .........................................................................70
5. Les Aspirants .....................................................................71
Troisième partie : Problèmes Généraux ..........................................74
I. Conditions Générales pour un mouvement de Jeunesse en Afrique
1. Difficultés spécifiques ........................................................74
2. Facilité ...............................................................................74
3. Compréhension ..................................................................75
4. Situation matérielle ............................................................75
II. Le Mouvement Chiro et l’Ecole ............................................76
III. Oeuvre d’élite ou de masse ..................................................78
IV. Le Mouvement Chiro et les autres mouvements d’A.C........80
V. Organisation générale du mouvement ..................................81
1. Le Groupe local .................................................................81
2.. Le mouvement diocésain ..................................................81
3. Le mouvement au plan supra-diocésain .............................81
Table des Matières ..............................................................................82
 III. La Progression individuelle .................................................47
1. L’Incorporation ..................................................................47
2. La Promesse .......................................................................48
3. Le Noyau ...........................................................................49
IV. L’Action dans le milieu de vie ..............................................50
A. Principes ............................................................................50
B. L’Action dans le milieu de vie ..........................................51
V. La Technique d’instruction religieuse ...................................53
3. L’Animation de la Communauté ...................................................55
I. La Technique du noyau ...........................................................55
a. Fonction .............................................................................55
b. Réunion du noyau ..............................................................57
c. Direction ............................................................................58
II. Les Dirigeant(e)s ....................................................................59
a. Conception .........................................................................59
b. Le Corps des Dirigeant(e)s ................................................60
c. Formation ...........................................................................61
d. Réunion des Dirigeant(e)s .................................................62
e. Conclusion .........................................................................63
III. Le Prêtre-Directeur ..............................................................64
IV. La Soeur - Le Frère ...............................................................65
84
III. ROLE DU MOUVEMENT DE JEUNESSE EN AFRIQUE
On est frappé par l’intérêt que l’Eglise en Afrique porte sur la vie des
mouvements de jeunesse au cours des dernières années. Faut-il emprunter
cet intérêt uniquement aux difficultés qui ont surgi et à la crainte d’une
intervention de l’Etat sur le terrain de l’éducation parascolaire ? Est-ce
l’expression des conceptions de la nouvelle génération de missionnaires,
eux-mêmes sortis de mouvements de jeunesse ou ayant appris à les
estimer? Vraisemblablement, la cause réelle doit en être recherchée
plus profondément. On a généralement pris conscience que l’action de
l’Eglise en Afrique est entrée dans une nouvelle phase : elle se trouve
devant le problème de créer, à l’aide de ses convertis et de ses chrétiens,
une communauté chrétienne se développant sur tous les plans sociaux.
D’où, la nécessité d’une élite laïque formée, capable de prendre ses
responsabilités dans tous les domaines de la vie. Sans aucun doute, le
moment crucial de cette formation de la jeunesse montante se place
entre 12 et 18 ans. A cet âge, on se décide pour une vie profondément
chrétienne et pour l’orientation de la vie vers l’apostolat laïc.
En mission, l’idée a aussi fait chemin qu’un mouvement de jeunesse
bien organisé et bien conduit dispose des moyens dont l’école, comme
telle, ne jouit pas, cela pour atteindre ce but. D’où, la nécessité d’un
mouvement de jeunesse parallèle à l’école.
L’éducateur qui désire promouvoir en Afrique la création d’une large
élite laïque doit résoudre un difficile et multiple problème :
1° La préparation de la jeunesse au mariage chrétien et à une vie de
famille chrétienne ;
5
2° La formation d’une vie religieuse solide et personnelle, capable de
résister non seulement au paganisme indigène, mais aussi au matérialisme
païen importé en même temps que la civilisation matérielle ;
3° L’émancipation de la personnalité humaine, libérant celle-ci de son
complexe d’infériorité vis-à-vis des blancs et le mettant en mesure
d’accepter des responsabilités d’assumer des tâches de direction ; et
4° Une conception apostolique de la vie chrétienne, dominée par le
souci d’autrui.
1. Préparation à une vie de famille chrétienne
Cette préparation est, sans doute aucun, le problème le plus aigu de
l’éducation en Afrique. La véritable vie familiale n’est possible que
sur base d’un amour conjugal réel. Cet amour n’est pas simplement un
sentiment ou une passion, mais une souplesse et une facilité acquise
par une personne pour se dévouer à l’autre. Dans une véritable famille,
l’homme et la femme vivent l’un pour l’autre et, ensemble pour leurs
enfants. Ceux-ci sont ainsi éduqués dès leur prime jeunesse dans cet
esprit de concession mutuelle.
Si l’enfant n’a pas reçu une telle éducation dans la famille, il semble
presque exclu de pouvoir combler cette lacune chez les jeunes gens
en les préparant au mariage à l’aide d’études, de conférences ou de
n’importe quelle autre forme d’enseignement. L’enfant doit grandir
dans une pareille atmosphère et vivre le don de soi en l’appliquant aux
moindres détails de la vie journalière et cela pendant de longues années,
au contact permanent d’éducateurs animés d’un même esprit.
Si la famille elle-même est en défaut sur ce point, l’Eglise doit essayer
d’y remédier par une méthode d’éducation familiale appropriée. Mais
pour de multiples raisons, l’école, elle aussi, est souvent en défaut sur
ce point.
6 83
1. Préparation .............................................................29
2. Régularité ...............................................................29
3. Ambiance ...............................................................30
4. Discipline ...............................................................30
II. Le Jeu ......................................................................................31
a. Son Rôle .............................................................................31
b. Genres ................................................................................31
c. Notification et Classification ..............................................32
d. Programmation ..................................................................33
e. Le Jeu éducatif ...................................................................33
III. Le Style Chiro .......................................................................35
a. Rôle ....................................................................................35
b. Fonction .............................................................................36
c. Le Chartrier ........................................................................36
IV. Les Systèmes des Equipes .....................................................37
a. Rôle ....................................................................................37
b. L’Equipe .............................................................................38
c. Emulation et compétition ...................................................39
d. Activités de l’équipe ..........................................................41
2. La Vie de la Communauté ............................................................42
I. Technique du Mot d’Ordre .....................................................43
II. Point d’action .........................................................................45
a. Fonction .............................................................................45
b. Choix du point d’action .....................................................45
c. Contrôle et encouragement ................................................46

Table des matières
Introduction ........................................................................................3
I. Que veut le Chiro ? ............................................................................3
II. Note historique .................................................................................4
III. Rôle du mouvement de jeunesse en Afrique ......................................5
Première partie : Pédagogie Générale ............................................11
1. Les Bases pédagogiques du mouvement .....................................11
I. Méthode communautaire ...........................................................11
II. Méthode intuitive .....................................................................13
III. Méthode active ........................................................................14
2. L’Esprit du mouvement ................................................................17
I. Présentation théologique ............................................................17
II. Adaptation pédagogique ...........................................................19
Deuxième partie : Description de la méthode ................................25
1. Structure générale de la communauté .........................................25
I. Organisation du groupe local .................................................25
a. La Direction .......................................................................25
b. Les Sections .......................................................................25
c. Les Equipes ........................................................................26
d. Les Réunions .....................................................................26
e. Le Local .............................................................................27
f. Le Programme du dimanche ...............................................27
g. Conditions générales ..........................................................29
82
On vient à l’école non pour donner, mais pour y recevoir. Il existe donc
là un champ libre pour l’œuvre d’éducation parascolaire. Celle-ci crée
une forme familiale de vie en commun des jeunes, librement acceptée
et vécue, basée sur le jeu et les activités de la jeunesse propres à une
œuvre parascolaire.
Cependant, cette petite communauté religieuse de garçons et de filles,
dirigée par de jeunes laïcs à l’esprit apostolique, est surtout animée
d’un esprit surnaturel prononcé. Cette famille paroissiale de jeunesse
se réunit pendant de longues heures chaque semaine, principalement
le dimanche et tout au long des années de formation de la jeunesse.
Au cours du XIXème siècle, les patronages en Europe transmettaient
encore aux enfants un enseignement élémentaire de lecture, d’écriture
et de calcul, et aux plus âgés, une première formation technique. Dans
la situation actuelle de l’Europe, les activités du mouvement de jeunesse
se réduisent à ce que (dans l’optique faussée des adultes) on appelle « le
délassement » : jeux, chants et musique, petit théâtre et danse, travaux
manuels artistiques et de création, etc. En Afrique, expérience faite, il
semble cependant fort possible et même utile de construire aussi cette
vie en commun, pour les garçons et les filles plus âgés, sur la base d’une
école technique : par exemple agriculture ou école professionnelle pour
les garçons, préparation dans un foyer social pour les filles.
Le mouvement de jeunesse devra donc être en premier lieu, une école
d’amour : l’exercice d’une conception de vie altruiste profondément
enracinée, ne pouvant s’acquérir qu’au moyen des mille petits efforts
exigés par une véritable vie en commun.
7
2. Formation à une vie religieuse personnelle
Ce qui est vrai de l’amour humain en général, l’est à plus forte raison
de l’amour surnaturel des chrétiens. En vue d’une éducation vraiment
religieuse, il ne suffit pas de donner un enseignement religieux
quelquefois soigné qu’il puisse être. La formation à la foi, à une
noble acceptation du mystère du Christ, à la prière et au sacrifice, au
devoir d’Etat et à la charité envers le prochain : cette formation est
essentiellement une éducation de la volonté et de toute l’âme en vue
du don de soi. Pour un enfant, cette éducation ne peut être réalisée que
par un exercice progressif et prolongé de ce don de soi dans le cadre
d’une communauté chrétienne. Ce don de soi ne pourra affronter le
paganisme que dans la mesure où il n’est pas qu’ « habitude cultivée »,
mais aussi et en même temps, « librement voulu ».
Là où l’école, dans sa sphère, ne réussira que difficilement à créer une
telle vie en commun réellement surnaturelle, là où elle s’adresse surtout
à l’intelligence et où, la plupart du temps, elle est encore conçue dans
l’esprit paternaliste, là le mouvement de jeunesse paroissial aura pour
tâche de développer cette vie en commun intensément vivante qui, par
toutes ses méthodes, vise à déclencher la libre acceptation d’une vie
chrétienne. Cette facilité du don de soi et cette vie religieuse profonde
seront plus tard la condition sine qua non d’une vie d’apostolat. Sans
cette condition à une vie religieuse profonde, il ne restera plus grand-
chose de la soi-disant activité d’apostolat de la jeunesse dans la vie
postérieure des adultes.
3. Formation de la personnalité humaine
Les circonstances actuelles exigent des chrétiens africains une présence
active au monde. Ils doivent assumer leurs tâches de militants, de chefs,
de responsables dans tous les domaines de la vie publique : qui pour
8 81
V. ORGANISATION GENERALE DU MOUVEMENT
1. Le groupe local
La communauté Chiro est une œuvre d’éducation de l’Eglise, qui fait
appel à la responsabilité propre des laïcs dans l’éducation des jeunes
chrétiens. Un groupe Chiro local peut donc être érigé uniquement à
l’initiative de l’autorité religieuse locale. Les dirigeant(e)s y exercent
leur apostolat sous la responsabilité de la hiérarchie.
2. Le mouvement diocésain
Le principe de base de l’organisation du mouvement Chiro est
l’autonomie diocésaine. Le mouvement est une fédération de groupes
locaux, sous la responsabilité tant pédagogique et administrative que
financière de l’autorité diocésaine. Cette autorité est représentée au
sein du Mouvement par le directeur diocésain et le (la) président(e)
diocésain(e), tous nommés par l’ordinaire.
3. Le mouvement au plan supra-diocésain
En vue de la collaboration et de l’entraide, les directions diocésaines
constituent des fédérations sur le plan provincial ou national, sous
l’autorité des autorités religieuses compétentes. Cette collaboration a
comme but de réaliser ensemble les bulletins, les éditions, le matériel
technique nécessaire à une province ou à tout un pays.
Le mouvement « Kiro-Afrika » tâche de fédérer les mouvements
africains nationaux et d’entretenir le contact avec les fédérations
similaires dans d’autres pays.
Il va sans dire que ces réunions ne doivent pas entraver la vie normale
de la communauté chiro du dimanche. La qualité ne peut jamais être
sacrifiée à la quantité dans le travail pastoral parmi les jeunes, au risque
de n’obtenir aucun résultat valable. Répétons-le qu’il faut bâtir cette
grande communauté de jeunes d’une façon systématique et ne pas brûler
les étapes. D’abord, mettre sur pied le centre de formation intense ; et par
après seulement, les essais pour attirer la grande masse par des formules
appropriées. Ne nous faisons pas d’illusions ; cela peut nous demander
plusieurs années d’attente. D’abord la formation des dirigeant(e)s et
des aspirants assurée, avant de penser à des formules d’encadrement,
de délassement et de formation de la grande masse. Une maison se
bâtit étage par étage. Celui qui ne prend pas le temps suffisant pour les
fondements, connaîtra assez vite d’amères déceptions.
IV. LE MOUVEMENT CHIRO ET LES AUTRES MOUVEMENTS
D’A. C
Le mouvement Chiro n’a pas la prétention d’apporter à lui seul une
solution à tous les problèmes si complexes de l’éducation des jeunes.
Il doit être conçu dans un esprit de collaboration, de compréhension
et d’entraide avec toutes les organisations approuvées par les autorités
religieuses. Le mouvement Chiro veut préparer les jeunes gens adultes
à entrer dans les organisations d’action catholique systématique : soit de
caractère purement religieux comme la Légion de Marie ou les ligues
du Sacré-Cœur, soit de caractère plus spécialisé dans le milieu de vie
comme la Joc. ou la Jac. Le succès de cette collaboration, surtout au
plan local, dépendra moins de règlements, que de l’esprit d’estime
mutuelle et d’amitié qu’aura su faire régner entre ces organisations. Si
les moyens restreints dont on dispose (par exemple hors des centres) ne
permettent pas d’établir une multiplicité d’organisations spécialisées,
la méthode des Aspirants est une préparation toute indiquée à une A.
C. générale pour les jeunes adultes.
80
la politique, qui d’autre pour la vie sociale, qui pour l’administration
etc. L’Afrique a besoin de fortes personnalités surgissant du sein de
la population autochtone. Ceci signifie que l’enfant devra être éduqué
illico le bas âge en vue de l’acquisition de toute une série de qualités
humaines caractérisant le type de chef : la persévérance, le sens de
responsabilité, les sens d’organisation, le sens du travail en équipe etc.
C’est par là surtout que le système de l’école pèche. Le mouvement
de jeunesse offre précisément ce terrain d’exercice, car il crée une
communauté composée de jeunes où, grâce aux méthodes actives qui
lui sont propres, il cherche toutes les occasions de toucher la petite
personne humaine et de provoquer sa libre adhésion. Mais dans ce cas
encore, on ne récoltera des fruits que si l’on est décidé à effectuer le
long et pénible travail préparatoire.
4. La formation à l’apostolat
L’Eglise d’Afrique est particulièrement soucieuse d’éduquer la jeunesse
en vue de l’apostolat et cela, non pas uniquement parce que l’apostolat
appartient à l’essence même du chrétien. L’avenir de l’Eglise y est,
pour de nombreuses raisons, lié au développement d’un laïcat ayant
l’esprit apostolique. Il est donc superflu de souligner que toute cette
formation en vue de l’émancipation humaine et d’une vie religieuse
profonde et personnelle, doit être dirigée en fonction « des autres », de
la charité chrétienne, de la responsabilité dans l’Eglise, de l’obligation
à une aptitude à l’apostolat.
La vie en commun du mouvement de jeunesse doit être imprégnée de ce
souci des autres et doit également traduire cet esprit dans un apostolat
adapté à l’âge et au milieu.
Cependant un danger subsiste, né de la situation propre au milieu
africain. En Afrique, les possibilités d’activités de l’enfant dans son
9
propre milieu sont énormes, comparées à celles de l’Europe. Le standard
de vie, les coutumes païennes, les relations humaines y sont d’une nature
telle que tout un monde s’ouvre à des activités charitables, sociales,
catéchétiques, culturelles dans lesquelles un enfant et un jeune peuvent
trouver une satisfaction. Mettre trop l’accent sur l’activité et confondre
celle-ci comme telle, avec l’apostolat et l’éducation en vue de l’apostolat,
n’est pas un danger imaginaire. Pour former un apôtre, il ne suffit pas de
rendre quelqu’un actif. L’apostolat découle d’une conception religieuse
du monde et de l’homme et d’une soumission intérieure au Christ.
La formation à cette croyance et à cette soumission et les méthodes
pédagogiques pour les réaliser devront toujours conserver la primauté
dans la conception du mouvement de jeunesse. On ne forme pas des
prêtres en plaçant d’un seul coup des jeunes gens dans une paroisse. De
même, on ne forme pas des apôtres laïcs uniquement par le soi-disant
apostolat de l’enfance et de la jeunesse. L’apôtre laïc aussi bien que le
prêtre a besoin en même temps d’une vie de séminaire.
Conclusion
Dans cette quadruple tâche, le mouvement de jeunesse en Afrique ne
réussira que si, d’un côté, il continue à puiser dans les expériences et les
études faites depuis longtemps en Europe et si, d’autre part, il fournit
un sérieux effort pour adapter ce capital spirituel à la situation propre
en Afrique et aux cultures indigènes.
10
Les expériences qu’on a déjà faites dans ce domaine montrent que le
mouvement de jeunesse dispose d’éléments pour répondre à ce problème
angoissant de la jeunesse post-scolaire dans la brousse. Pour le résoudre,
trois conditions devraient se réaliser :
- Un travail intense de formation et d’esprit communautaire à l’âge
scolaire ;
- Une adaptation dans les activités aux possibilités des jeunes, surtout
en vue d’une formation technique élémentaire, et si possibilité un peu
lucrative ;
- Une formation de dirigeants adaptés ;
- Une direction centrale qui fournit les directives nécessaires aux
prêtres et aux dirigeants ;
4. Une fois le groupe chiro bien établi, il faudrait penser à en faire le
cœur d’une communauté, organisant vraiment la masse des jeunes. Un
vrai et grand patro, la vraie maison de jeunes de la paroisse, la jeune
paroisse. Ceci est rendu possible par des méthodes d’organisation de
masse qu’on pourra utiliser dès que le problème de la formation de
l’élite est résolu, et qu’on pourra disposer en quantité suffisante de
dirigeant(e)s et responsables.
Quelles sont ces méthodes ?
- Pour les petits et les moyens : l’organisation de réunions récréatives
pour la masse des enfants par exemple : plaine de jeux-club de quartier-
cinéclub; ou bien même l’organisation d’une ligue eucharistique de
jeunes, ayant comme but de rendre plus effectif la formation religieuse
de la masse des enfants.
- Pour les grands : le club purement sportif, ou bien le club de jeunes à
activités mixtes (délassement divers, musique, bricolage ou techniques
manuelles, salle de délassement avec jeux d’intérieur) ; Divers cours
de formation.
79
III. ŒUVRE D’ELITE ET DE MASSE
Ces deux pôles de l’apostolat se retrouvent aussi en Afrique comme
partout dans le monde de l’apostolat. Le nombre d’habitants
d’une paroisse, aussi bien dans les centres que dans la brousse est
essentiellement élevé que la masse devient une obsession continuelle
pour le prêtre et que le travail dans un groupe restreint semble du temps
perdu. Cette masse est ou bien païenne, ou même chrétienne.
De plus, cette masse est menacée par l’attrait d’une culture matérielle
et d’une évolution d’inspiration matérialiste. Comment envisager cette
situation au point de vue du mouvement de jeunesse ?
1. Le Chiro vise en tout premier lieu la formation personnelle et
profonde. Il tâche de constituer un petit séminaire d’apôtres laïcs. Cet
objectif doit passer absolument avant tous les autres, même si on devrait
temporairement sacrifier l’organisation de la masse. Former des chefs
responsables et surnaturels : c’est la clef de tous les autres problèmes ;
2. Le système Chiro ne restreint pas le mouvement à tout petit nombre,
bien au contraire. Du moment que le groupe dispose des dirigeants
qualifiés, un groupe chiro peut organiser plusieurs centaines de jeunes
d’une paroisse. Cependant, il ne faut pas vouloir brûler les étapes
et commencer un groupe chiro avec un grand nombre de membres,
mais sans les dirigeants nécessaires. On risque de dégrader le Chiro à
une plaine de jeu et de travailler des années sans résultats. Ce qui, en
pratique, s’est fait assez souvent ;
3. Le groupe Chiro ne devrait pas être réservé au seul poste de mission,
mais pouvoir se développer dans les villages (ou succursales) du
territoire de la mission. Ceci est particulièrement important pour les
jeunes ayant quitté l’école primaire, et qui restent à la maison.
78
LA PEDAGOGIE GENERALE DU MOUVEMENT CHIRO
I. LES BASES PEDAGOGIQUES DU MOUVEMENT
Avant d’entreprendre la discipline de la méthode dans le
concret, signalons brièvement les quelques principes qui sont à la base
de tout ce travail d’éducation. Si l’adaptation à chaque pays, à chaque
culture est d’une nécessité primordiale dans l’œuvre de l’éducation, il
n’en reste pas moins vrai qu’il y a des lignes essentielles à respecter,
qui répondent à des exigences pour ainsi dire universelles parmi les
jeunes.
I. METHODE COMMUNAUTAIRE
La méthode de base du Chiro est la méthode familiale ou communautaire.
Nous l’appelons familiale parce qu’elle s’inspire de l’éducation au sein
de la famille. Pour beaucoup d’éducateurs, la formation de jeunes
est avant tout une question d’enseignement, d’instruction, et donc de
leçons, de programmes, d’études : en somme, une formation qui se fait
par communication d’idées. Cette conception intellectualiste et plutôt
scolaire, n’est pas du tout celle de la famille.
Dans la famille, l’éducation est une transmission mystérieuse
d’attitude de vie, qui se réalise entre des êtres humains, unis dans
une vie communautaire intense des liens d’amour et de confiance
mutuelle. Pour l’éducation religieuse, cette méthode familiale est
irremplaçable par l’enseignement en tant que tel. Le christianisme
n’est pas une doctrine à connaître, mais une vie d’union consciente
avec le Christ. La foi n’est pas une connaissance, mais une donation à
quelqu’un.
11
Pour être formé dans la foi, il ne suffit pas d’avoir appris le donné révélé,
il faut s’être exercé pendant toute la période de la jeunesse à se donner
d’une façon réelle au mystère intérieur. Ramener l’éducation religieuse
à l’enseignement religieux, c’est opposer à une vie païenne une simple
connaissance du christianisme, qui ne résistera pas à l’assaut de la vie
réelle à l’âge adulte.
Eduquer un enfant chrétiennement, c’est lui donner la possibilité de
vivre intensément une vie chrétienne dans un milieu familial chrétien,
sous l’influence d’une paternité ou maternité chrétienne.
Là où la famille fait défaut, l’Eglise tâche d’y remédier en constituant
une famille, une communauté de jeunes qui s’inspire de la vie familiale
elle-même.
On ne répond pas à ce but en limitant la vie d’un mouvement de jeunesse
à quelques heures de réunion par mois. Non, il faut résolument bâtir
le mouvement sur la tradition du patro. Créer dans la paroisse une
institution pour la vie des jeunes pendant leurs heures de loisir. Le
patro est une maison de jeunes, un centre des jeunes qui répond à tous
les besoins de leur vie de loisir ; une famille qui est un refuge pour le
temps libre, après le travail ou l’école.
Faut-il souligner que toute la pédagogie du mouvement s’adresse avant
tout aux grands dont l’âge est celui de la puberté et de l’adolescence.
Quoique ce travail à l’âge de l’enfance soit une préparation très
nécessaire pour nouer les liens de vie familiale dans la communauté,
toutefois l’œuvre ne donnera son plein rendement qu’à l’âge difficile
de l’éclosion de la personnalité.
L’activité de cette communauté est en général fondée sur tout ce qui
peut répondre aux besoins des jeunes. Activité de loisirs : jeux (sport,
12
grande responsabilité dans la vie. C’est l’enseignement secondaire
qui devrait fournir des dirigeant(e)s du mouvement ayant une culture
intellectuelle plus développée. Si on ne veut pas qu’ils soient tout à fait
séparés de la vie paroissiale après leurs études, et pendant les vacances:
il faut bien qu’ils puissent retrouver de part et d’autres le même cadre
de mouvement. Un simple parallélisme d’idéal ne suffit pas. Pour un
jeune, un mouvement de jeunesse c’est l’uniforme, des dénominations,
un style, un bulletin, des chefs, etc.
Dans l’enseignement primaire, il faudrait à tout prix éviter le danger
d’identifier pour les jeunes l’école et le mouvement. Même si l’école
doit venir en aide au mouvement avec son personnel et ses locaux, il
faut bien se garder de faire du Chiro une dépendance de l’école pour le
temps libre et l’organisation des loisirs. Si dans les yeux des enfants,
le Chiro n’est que cela, ils le quitteront quand ils quittent l’école. Au
contraire, le Chiro à l’âge scolaire ne doit être conçu que comme une
préparation à une vie communautaire post-scolaire. C’est là son but
principal.
Les prêtres et les sœurs, les dirigeant(e)s qui sont en même temps
instituteurs (trices) des membres devront bien se garder d’amener dans
le mouvement leur état psychologique scolaire. Cette difficulté est moins
grande, s’il s’agit du personnel enseignant d’une école. Soulignons-le
très bien : on tue tout simplement le mouvement de jeunesse, on empêche
l’épanouissement des sections de grands et la formation continuelle de
dirigeant(e)s, si on fait du Chiro un simple prolongement de l’école.
Le mouvement de jeunesse est un milieu psychologique et pédagogique
tout autre que l’école, et qu’il faut respecter dans sa pédagogie propre.
Si on ne le fait pas, on organise bien de l’amusement, mais jamais une
éducation parascolaire.
77
de vue matériel et financier. Comme les ressources matérielles de la
jeunesse indigène sont très restreintes, on est bien tenté de ne rien exiger
et de leur donner gratuitement. On fait appel à des bienfaiteurs, ou aux
ressources de la mission pour l’installation matérielle du groupe local.
Dans un certain sens, c’est peut être inévitable. Il faudrait cependant être
très attentif à réduire ce système de gratuité au minimum nécessaire. Le
jeune n’apprécie ce qui lui appartient par le travail de ses mains, ou par
son épargne. Il semble donc qu’il faut tenir absolument à un système
de cotisation régulière, à une épargne assidue, à une collaboration
matérielle.
II. LE MOUVEMENT CHIRO ET L’ECOLE
A plusieurs reprises au cours de cet exposé, on a souligné les différences
entre l’école d’une part, et le mouvement de jeunesse d’autre part,
méthode d’éducation parascolaire. Cette comparaison n’avait nullement
comme but de faire la critique scolaire, ni de sous-estimer la nécessité
et la valeur du système scolaire. Bien au contraire, c’était plutôt dans
le but de montrer comment les deux voies d’éducation ne doivent pas
être en opposition, mais se complètent réciproquement et sont appelées
à collaborer au travail de l’éducation.
La famille – l’école – l’œuvre parascolaire du troisième milieu :
chacune a sa tâche dans la formation des jeunes. L’éducation est une
œuvre collective, qui exige la compréhension et la collaboration. Si le
milieu normal du mouvement Chiro est la paroisse, parce que ce milieu
répond plus pleinement à cette famille de jeunes dans l’Eglise que veut
être le Chiro, il n’est pas du tout exclu que le mouvement soit aussi
constitué dans une école.
Cela s’indique d’ailleurs pour les écoles secondaires (écoles normales,
humanités, écoles techniques), dont les élèves auront plus tard une
76
athlétisme), chant, danse, musique, jeux dramatiques, travail manuel.
Mais aussi : école technique ou professionnelle (préparation à la vie
ménagère, à la vie du métier, à l’agriculture). Le Chiro veut aider à
constituer cette famille de jeunes, cette communauté de vie autour du
Christ, autour du prêtre, autour d’éducateurs inspirés par le prêtre, autour
d’une élite formée par le prêtre.
Nous verrons plus loin comment se réalise en fait cette conception
de la famille. Notons déjà ici que son milieu idéal n’est pas l’école,
mais bien la paroisse. La communauté de jeunes n’est pas seulement
parascolaire, mais surtout post-scolaire : elle doit donc à tout prix, éviter
d’être identifié par le jeune comme l’école par son esprit, ses méthodes
et aussi ses lacunes.
II. METHODE INTUITIVE
Un second principe de base du Chiro est celui de pratiquer à fond une
pédagogie intuitive. Cette pédagogie est le fruit d’une connaissance plus
profonde de la psychologie de l’homme. Une conception de l’homme
plus large, plus existentielle, et en somme, moins intellectualiste.
L’homme communique sa vie intérieure à un autre, non seulement
par ses idées ou par son intelligence. Tout homme, à fortiori l’enfant
et l’adolescent, prend contact avec l’autre au moyen de son corps, de
ses sens, de sa vie instinctive et affective. L’image, le geste, l’émotion
artistique, la nature, etc. sont aussi capables et plus même, d’exprimer
et de nourrir la vie religieuse, que l’idée abstraite.
La méthode intuitive est celle qui tâche de valoriser dans l’éducation
religieuse la réceptivité intuitive du jeune. Elle ne fait en somme rien
d’autre, que ce que la liturgie fait dans l’éducation religieuse par le
culte : établir une catéchèse de tout ce qu’on voit, entend, sent et fait
en commun.
13
Le Chiro essaie de réaliser cette catéchèse intuitive en utilisant tout
le cadre extérieur, les activités, la manière de vivre ensemble, les
dénominations, les images, etc. pour servir de moyens d’expression à
un esprit dogmatique, surnaturel.
Si ce principe, trop peu reconnu en fait dans notre travail de formation
religieuse, est d’une portée et d’une valeur universelle, il faudra l’étudier
et l’appliquer à l’âme africaine, et aux données de la culture des divers
groupes existant en Afrique. Il faudra utiliser les symboles, les chants,
les danses, les histoires, les traditions autochtones pour les spiritualiser.
Il n’est pas possible de faire cette formation religieuse intuitive dans une
langue étrangère, ou dans un cadre d’éléments traduits tout simplement
de mouvements européens. En d’autres mots, il faut créer un style et un
romantisme, des activités et des thèmes qui ont des racines dans l’âme
et la culture indigène.
Puisqu’un mouvement ne se crée pas de toute pièce, il faudra bien
commencer par des adaptations servant de point de départ. Sans toutefois
craindre de laisser au mouvement la possibilité de se faire un corps à lui.
III. METHODE ACTIVE
Sur la méthode traditionnelle du patro est venu se greffer enfin la
méthode active du mouvement de jeunesse moderne. Le mouvement
de jeunesse a profité de tout un courant pédagogique du 20ème siècle,
tendant à reconnaître la personnalité propre du jeune et de l’enfant.
Elle veut compléter la conception uniquement paternaliste, autoritaire
dans l’éducation.
La méthode active revient en somme à ce principe : s’adresser à la
liberté du jeune pour réaliser sa formation humaine et religieuse. Cette
liberté ne doit pas être comprise comme : « liberté de choix ». Le jeune
14
est aussi de toute première importance. Les expériences déjà faites
démontrent qu’on peut disposer après quelques années d’excellent(e)s
dirigeant(e)s parmi les jeunes.
3. COMPREHENSION
La conviction que le mouvement de jeunesse est une formule
d’éducation utile, voire nécessaire dans les circonstances actuelles, est
donc assez bien répandue. Il n’en est pas ainsi d’une connaissance plus
approfondie des principes pédagogiques qui sont à la base des différentes
méthodes dans l’élaboration de ce système d’éducation. On croit souvent
qu’on le réalise en utilisant quelques moyens extérieurs attractifs, en
organisant les loisirs du temps libre, en lançant un groupe de jeunes
dans l’activité du milieu. Tout se fait souvent sans suivre fidèlement une
méthode éprouvée, et beaucoup d’efforts restent sans lendemain. Peu
nombreux sont ceux qui se sont posé les problèmes de l’efficience de
l’une ou l’autre formule, d’une direction générale, de la formation des
dirigeant(e)s, de l’adaptation à l’âme africaine, et aux circonstances,
de l’élaboration progressive du groupe local, etc.
Faut-il s’en étonner alors qu’on fait souvent fausse route : on commence
mal, ou bien avec des jeunes trop âgés, ou bien avec un trop grand
nombre, ou bien dans un esprit qui doit nécessairement mener à
l’insuccès. Faut-il s’en étonner qu’on déclare alors : « nous l’avons
essayé ; l’expérience à montré que ça ne va pas ».
L’enthousiasme pour le mouvement de jeunesse est bien vite suivi par
une vague de désillusions si le mouvement n’est pas conduit d’une
façon réfléchie et justifiée.
4. SITUATION MATERIELLE
Une des caractéristiques les plus typiques du mouvement de jeunesse,
c’est bien le fait qu’il se réalise par ses propres forces, aussi au point
75
PROBLEMES GENERAUX
I. CONDITIONS GENERALES
Pour un mouvement de jeunesse en Afrique
1. DIFFICULTES SPECIFIQUES
Si important que puisse être le but envisagé, il ne faut sans doute pas
sous-estimer les difficultés et les obstacles à surmonter.
- Personne ne doute que les prêtres sont surchargés par leurs obligations
pastorales, et que leur nombre est de loin insuffisant ;
- L’extension géographique de la paroisse, la dispersion des habitants,
les distances, constituent des difficultés presque insurmontables ;
- La mobilité des jeunes qui ont quitté l’école primaire et qui
vont chercher du travail dans les centres, constitue aussi un grave
inconvénient pour une éducation continue à un âge qui est déjà assez
difficile en soi.
2. FACILITE
Il faut cependant admettre aussi que le mouvement de jeunesse en
Afrique peut profiter de quelques facteurs favorables :
- Le recrutement se fait assez aisément ;
- Les enfants sont simples et peu exigeants ;
- Comme une éducation a souvent fait défaut, le mouvement de
jeunesse constatera beaucoup plus vite le résultat des efforts.
On sera peut-être étonné de ne pas voir mentionné ici comme difficulté
spéciale l’absence totale de dirigeant(e)s. En effet, cette absence est
assez normale. C’est toute la technique du mouvement local même, de
son élaboration pratique et de sa formation des dirigeants, qui doit y être
une réponse. Il faudra commencer avec de très jeunes et avoir beaucoup
de patience. Une préparation intense des élèves des écoles secondaires
74
n’est pas invité dans le mouvement de jeunesse pour venir faire ce que
bon lui plaît. Bien au contraire, la vie de la communauté est basée sur
discipline très forte, qui d’ailleurs est désirée et acceptée par tous les
jeunes.
Il ne s’agit donc pas de remplacer la discipline, les obligations, le devoir
et d’autre part l’autorité par un système soi-disant démocratique. Il s’agit
plutôt de la « liberté d’adhésion » qui est au fond la reconnaissance de
la personnalité du jeune. Par sa psychologie, par toute une diversité de
méthodes actives, le mouvement de jeunesse fait appel à la donation
libre, à l’effort personnel.
C’est ici que la méthode active rejoint la méthode familiale. Le jeune est
invité à apprendre son métier d’homme dans un troisième milieu, adapté
à ses possibilités. Il est constamment attiré à créer de par son propre
effort libre une communauté à lui. Pour l’adulte, cette communauté de
vie sera sa famille, son milieu social, sa vie politique. Pour le jeune,
c’est son mouvement, son groupe, sa section, son équipe.
Une longue expérience a confirmé que le mouvement sera d’autant
plus mouvement, et aura d’autant plus d’emprise sur le jeune, que
la vie communautaire y sera large et intense. Qui veut la fin, veut le
moyen ! Quelques petites réunions par mois ne suffisent pour réaliser
cette emprise.
Il faudra commencer cette vie de communauté au moment où l’enfant
prend conscience du monde extérieur, des personnes de son âge (vers
8, 9 ans). Il faudra la prolonger jusqu’au moment où le jeune adulte
peut prendre part, d’égal à égal, à la vie des adultes.
L’éducation active est d’une importance capitale pour la formation
religieuse. Rien n’est plus libre, plus autonome, plus personnel, que
15
l’adhésion dans la foi et l’amour au Christ. Très souvent, les éducateurs
pensent avoir tout fait en faisant uniquement du dressage religieux : en
agissant uniquement par contrainte et par voie d’autorité. En imposant
des habitudes et des pratiques religieuses, sans tenir compte de la
personnalité naissante de l’enfant.
Dans le mouvement de jeunesse, la technique même montre à l’éducateur
le chemin pour s’adresser à cette liberté : au début, la liberté d’adhésion
; plus tard, et petit à petit, la liberté de choix. De là, la multiplicité des
méthodes actives dont la petite technique est le fruit d’une expérience
énorme et de longues études.
diverses de jeunes, ils ont toujours besoin de leur réunion dominicale
et de la vie normale de la communauté.
Même s’ils doivent apprendre à vivre et à agir hors de « la famille des
jeunes», il ne faut pas encore les priver de cette « vie de famille ».
Quant aux jeux proprement dits, il n’y a pas de différence importante
avec ceux de la section des grands. Aussi longtemps que le nombre
d’Aspirants est très restreint, ils peuvent facilement rester membre de
cette section, pour toutes les activités de jeu.

Méthodes actives à l’intérieur de la communauté et à l’extérieur, dans

le milieu de vie. Système de sections ; système d’équipes, technique de
l’incorporation de l’élite et des dirigeants, technique du Mot d’Ordre,
des efforts apostoliques dans la vie, etc.

16 73
Il veut la connaître, la comprendre, prendre position, chercher sa place
parmi les adultes. Ce sera aussi l’esprit de cette section : chaque homme
est destiné à jouer un rôle, à rendre un service qui sera sa réalisation
de l’Amour. L’épanouissement de la personnalité se trouve dans la
donation de sa personne au rôle que Dieu lui a destiné. L’adolescent
doit apprendre à voir toute la vie réelle : c’est-à-dire l’amour humain, la
famille, le métier, le travail, le quartier, la société civile, la vie politique,
sous l’angle de la charité du chrétien et du don de soi.
Le signe du Christ, la force toute spéciale qui le prépare à cette mission
parmi les hommes et dans le monde, c’est la confirmation qu’il a reçue.
Dans cette section, en tant que centre d’entraînement, l’accent n’est plus
mis sur la vie à l’intérieur de la communauté, mais bien sur l’action
dans le milieu. Cela s’effectue surtout par des nouvelles techniques :
1. Une réunion hebdomadaire des Aspirants ayant un double but :
- Discussion libre sur des thèmes de la vie réelle (sociale, religieuse,
nationale, etc.) ;
- Action systématique dans le milieu de vie, où chacun réalise chaque
semaine sa conquête individuelle de la charité dans sa vie personnelle.
Cette technique s’appelle la découverte de la charité ;
2. Des cours techniques appropriés préparent les Aspirants à une
tâche de meneur dans le travail du quartier, de moniteur des jeunes, de
dirigeant dans la communauté même.
Le corps des Aspirants est avant tout un noviciat de futurs responsables,
chefs, dirigeants, pas seulement pour le groupe Chiro, mais aussi pour
d’autres mouvements et organisations d’Action catholique de jeunesse
ou d’adultes.
D’après les circonstances, ils seront déjà membres de ces mouvements.
Même si l’accent principal est déplacé de plus en plus vers la vie réelle
de l’action, il ne faut pas perdre de vue que les Aspirants sont encore dans
une période de transition. Pour leur délassement, pour leurs activités
72
II. L’ESPRIT DU MOUVEMENT CHIRO
Toute cette catéchèse parascolaire n’a pas pour premier
but d’instruire l’enfant dans la religion, mais bien de le convertir
progressivement à une foi et une vie chrétienne. Cette pédagogie requiert
en premier lieu une présentation théologique adaptée du mystère
chrétien. En effet, il ne suffit pas de présenter les données révélées
en passant par des notions abstraites et les définitions plus ou moins
philosophiques du catéchisme traditionnel. Cette présentation s’adresse
plutôt à l’intelligence et peut servir de base à un enseignement qui
présuppose déjà la vie de foi.
Nous avons plutôt besoin d’une synthèse christocentrique
de la vie, qui d’une manière très simple et pénétrante, immédiate et
concrète, fait appel à la vie du jeune. Dieu ne nous relève pas en premier
ordre une doctrine sur son Amour, mais nous donne à rencontrer son
Fils, le Christ, qui est là pour nous communiquer cet Amour. La réflexion
philosophique sur la révélation, et l’étude de son déroulement historique
ne peut venir qu’en second lieu.
Il nous faut donc pour la catéchèse communautaire une
présentation du mystère chrétien simple, direct, actuel, dynamique :
une présentation plus « existentielle » qu’ « intellectuelle ».
I. PRESENTATION THEOLOGIQUE
La catéchèse du Chiro tâche donc de faire entrer progressivement le
jeune dans le Christ. A cet effet, sa vie communautaire souligne trois
aspects, trois réalités fondamentales, qui seront l’objectif de toute sa
pédagogie communautaire, intuitive et active.
17
1. La Présence actuelle du Christ
Le Christ est en moi, ma vie est en Lui. Quand nous sommes ensemble,
il est parmi nous. Etre chrétien, c’est être « saisi » in X°.
Le Christ est le Fils de Dieu, qui vient comme Homme, partager ma vie
d’homme. Sa Présence dans ma vie est une parole du Père, un signe : par
là, il me signifie l’Amour éternel de Dieu. Il vient parce qu’il m’aime,
parce qu’il veut mon bonheur. (Incarnation). Son Amour pour moi est
tellement grand et miséricordieux, qu’il continue à Se donner, même
si je Le repousse. Son Amour dépasse mon péché, et est toujours prêt
à le guérir et à le détruire (rédemption).
2. La Réponse à donner au Christ
Cette Présence me force à une réponse. Vivre, c’est dire « oui » ou « non
» à cette Venue du Christ. C’est l’accepter ou le rejeter. C’est s’ouvrir
pour recevoir Sa volonté ou se fermer pour chercher uniquement sa
propre volonté. Le baptisé est entré par donation mutuelle dans cette
Présence amoureuse et rédemptrice. Il a promis fidélité à l’Amitié
fidèle de Dieu. Vivre en chrétien, c’est vivre son contrat, son alliance
de baptisé, d’ami du Christ, d’enfant du Père.
Dans la confession, le chrétien peut renouveler et renforcer cette
communion au Christ. Dans le mystère eucharistique, le Christ
renouvelle d’une façon sensible, cette Venue, cette Présence, sa donation
qui fait appel à la nôtre, pour l’offrir au Père.
3. Le Témoignage de l’Amour du Christ
La réponse à donner au Christ, à sa Volonté sur nous, c’est devenir une
parole d’amour, comme Lui en nous, c’est rendre témoignage de son
Amour aux autres. Devenir un autre Christ, c’est aimer les autres. Ceci
est mon commandement : « Aimez-vous les uns les autres, comme Je
18
physique (jeu, sport, athlétisme), culturel (chants, danse, rythme,
musique) actif (prestations, épreuves, tâches) religieux (points d’action,
programme de vie, charte, obligations diverses) apostolique (noyau,
action dans le milieu).
La section, en un mot, est un centre d’entraînement de la personnalité:
poussé, stimulé, uni par une communauté d’amis qui ont besoin les uns
des autres, et qui vivent les uns pour les autres.
La préparation à la promesse se fait avant la fête du Christ-Roi, en
octobre.
Cette section a en outre une charte spéciale, qui définit le style de vie
de chaque membre. Le système d’équipes permet de donner beaucoup
de petites responsabilités individuelles et possibilités d’initiative aux
jeunes.
Le jeu est les activités de cette section très divers et feront souvent appel
aux aptitudes personnelles et aux prestations individuelles : jeux sportifs
– athlétisme – danses – chants – exploration – morse – gymnastique – de
l’esprit – travail manuel – techniques diverses, etc.Les activités pourront
souvent être organisées sous forme d’épreuves, qui sont comme une
compétition individuelle. Cet entraînement peut se faire bien avec des
activités qui sont plus des jeux dans le sens strict, par exemple: pour
les filles : apprendre à faire le ménage, à coudre, à soigner les enfants ;
pour les garçons : à utiliser les outils, à faire des travaux de menuiserie,
à travailler les champs, etc. Tout cela devra être adapté aux nécessités
et circonstances de la vie des jeunes : le mouvement n’est pas là pour
le délassement mais pour faire l’apprentissage de la vie.
5. ASPIRANTS (16…)
Dès la 16ème année, les grands deviennent membres du corps des
Aspirants. C’est l’âge où l’adolescent prend de plus en plus conscience
de la réalité de la vie qui l’attend.
71
Comme chez les petits : chants – histoires (plutôt historiques
qu’imaginées) – petits jeux dramatiques – danses – exercices de marche
– bricolage, etc.)
4. LES GRANDS (13½ -16 ans)
C’est la période de l’éveil de l’âme et de la jeune personnalité. La
préparation du corps à ses fonctions vitales amène en même temps à
l’éveil des facultés psychiques : les instincts, les passions, les sentiments
et par suite l’intelligence et la volonté. Le petit homme devient conscient
de lui-même, du monde des adultes et de la nécessité de s’affirmer et
de chercher son propre chemin dans la vie. Cette découverte « je suis
quelqu’un », s’exprime au dehors par toute une tempête d’entêtement,
de troubles, d’inconstances, de susceptibilité extrême, de révoltes.
L’esprit de la section essayera de confronter cette personnalité dès son
premier éveil avec l’amour personnel de Dieu. Le Christ est pour moi
quelqu’un, un ami tout personnel, qui m’apporte une invitation toute
unique à la vie, au bonheur. Etre quelqu’un, c’est croire en Lui, se livrer
à Lui. Devenir quelqu’un, c’est accepter Sa volonté, et la lutte pour la
pureté, l’obéissance, le devoir, la charité. Toute ma lutte intérieure est
une conquête qui trouve son plein sens, en communion au sacrifice du
Christ.
Le signe de cette rencontre et de cette communion : c’est la Sainte
Messe. Notre donation, notre vaillance rencontre celle du Christ, est
purifiée, fortifiée, assumée par le Christ.
Le symbolisme de cette section est d’un caractère plutôt idéologique.
Toute la vie de la section est un entrainement. La vie de l’équipe, le jeu,
les activités ne sont pas tant délassement que moyens d’entrainement:
70
vous ai aimés». (Jn 15. 12). Chaque chrétien reçoit l’Esprit d’Amour
pour rendre ce témoignage dans toute sa vie, d’une façon générale (la
confirmation) ou particulière (mariage - sacerdoce).
II. ADAPTATION PEDAGOGIQUE
Il ne suffit pas de mettre à la base de la communauté cette conception
christologique de la vie, qui en somme est une réponse aux questions : «
Qui suis-je ? » - « Qu’est-ce-que ma vie ? » Il faudra en outre l’exprimer
d’une façon adaptée aux jeunes. Il faudra la traduire dans une langue
qu’ils comprennent.
a. Le climat de base
Cette traduction se fait dans le Chiro par un climat de base qui, en
s’accrochant à des instincts profonds dans les jeunes, les dirige vers
la vie de foi dans le Christ. C’est ainsi que tout le système Chiro est
imprégné d’un climat, d’une sphère à la fois de joie, de Vaillance et de
Rayonnement (J-V-R). A l’intérieur de ce climat de vie, une formation
lente, mais profonde doit se faire : les jeunes doivent pénétrer, faire la
découverte du sens surnaturel de leur vie.
b. Les étapes de formation
En voici en résumé, les étapes :
1. Point d’accrochage dans la vie instinctive : l’enfant est poussé par
son instinct à chercher son bonheur(J), à faire valoir sa personne (V),
à rechercher les autres(R).
2. Cet instinct tâche de se réaliser d’une façon égoïste et matérialiste :
chercher le plaisir et la jouissance (J), s’imposer aux autres (V), jouir
des autres(R).
19
3. Tout un travail de formation dans la communauté aura pour but d’en
faire une famille où on s’aime (R), où on apprend à se dominer soi-même
et se donner aux autres (V), et par là la vraie joie qui rend heureux (J).
4. Cette purification du bonheur et de la vie commune par le don de
soi, doit trouver son plein sens dans le Christ. La vraie Vaillance, c’est
le don de soi à la volonté du Christ présent, c’est le sacrifice. Le vrai
Rayonnement, c’est la charité dans laquelle les autres sont des frères
et sœurs dans le Christ.
La vraie joie, c’est de découvrir dans la foi le Christ présent dans sa vie.
En d’autres mots : le jeune qui veut vivre et être heureux doit recevoir
cette bonne nouvelle. Le bonheur pour lui : c’est de rencontrer l’Amour
du Christ et d’y répondre en aimant les autres, « Annuntio vobis gaudium
magnum ! »
c. Moyens naturels
Recevoir cette bonne nouvelle, ne veut pas dire ici « entendre », mais
bien découvrir dans la vie. C’est précisément le but fondamental du
mouvement, de mettre à la portée des jeunes un terrain de vie, où ils
peuvent facilement faire cet engagement de la maîtrise de soi, de la
charité, de la foi.
Cette Vaillance, ils vont pouvoir la réaliser chaque semaine, heure par
heure, minute par minute, dans leur jeu, dans leurs activités diverses
de la communauté: stimulés par l’exemple des dirigeants et de l’élite.
Ce Rayonnement, ils essayeront de le pratiquer dans leur équipe, dans
leur section, et par suite dans leur milieu de vie, poussés par leurs mots
d’ordre. Cette Joie profonde dont ils feront la découverte, sera le levier
le plus puissant pour les faire accepter le sacrifice et la foi dans le Christ.
Au Chiro, ils doivent être heureux. Tout cet esprit souligne en somme,
20
2. Découverte des autres, dans un sentiment très fort de solidarité,
d’appartenance à un groupe, de dépendance impersonnelle à un meneur
plus fort, qui attire et entrai ne. Période de formation de bandes.
L’esprit de section utilisera précisément cette appartenance très forte à
la communauté (ici la section – l’équipe), pour amener le jeune à une
générosité très grande envers le Christ, son Chef.
Le thème de la section est celui de la fidélité collective de l’équipe,
de la section à son Chef, le Christ. Toute la vie de la section est une
seule réponse, une seule réaction vaillante à la volonté du Christ. C’est
tout le but de la section : amener la vitalité du jeune sur le plan d’une
générosité religieuse, une donation de soi, usant comme levier son
instinct social très vif. Le signe de la fidélité : c’est le baptême. A ce
moment là, le chrétien s’est engagé à la fidélité, s’est donné à un Chef.
La vraie Vaillance : c’est la fidélité à cet engagement, c’est la fidélité
au baptême, vécue dans une lutte de tous les jours.
Le symbolisme de cette section est puisé dans les diverses éléments du
style: la bannière (la présence du Christ) – le pennon d’équipe (la fidélité
de l’équipe), l’écusson de la section (solidarité) le symbole propre de
la Vaillance (« bouclier » pour les garçons, « source » pour les filles).
La préparation à la Promesse, sur le thème de Baptême, se fait pendant
le Carême.
Le jeu sera surtout un jeu d’équipes, où la compétition est le facteur le
plus important. Ensuite, des jeux de camp faciles. Un programme très
vif, très agité, sans toutefois devenir trop fatigant.
Le système d’équipes est fortement élaboré : coin d’équipes, services,
réunion d’équipes, etc. Il est animé régulièrement par des compétitions,
présentées dans un cadre figuré.
69
- Egocentrisme et insouciance des autres, du monde autour de lui ;
- Désir instinctif de plaisir, de gaité ;
- Vie imaginative très forte.
L’esprit propre à cette section sera précisément une réponse à ce désir
de joie. Le thème de la section sera alors : Jésus est notre Joie. Il est
près de nous. Il est bon pour nous, il nous aime. Il nous rend joyeux.
Il nous demande notre joie. Le signe de Jésus : c’est l’Eucharistie. Sa
présence est là pour nous rendre joyeux.
Pour faire entrer cet esprit dans le style et les activités, on utilisera
le symbolisme du soleil, des fleurs, la vie des enfants dans le palais
d’un chef, etc. d’après la mentalité et la culture autochtone des filles
et des garçons. La préparation à la Promesse se fait pendant l’Avent :
préparation à la joie de la Noel.
Le jeu sera surtout un jeu en groupe, en masse : chacun est intéressé au
jeu par le mouvement corporel, par le thème romantique ou symbolique,
par l’entrain du dirigeant(e). Quelques jeux d’équipe préparent déjà
l’esprit d’équipe. Un système d’équipes tâche de répondre à leur
premier besoin naissant des autres, de l’amitié, de la collaboration.
Pour le reste : chansons simples – beaucoup d’histoires – jeux
dramatiques en rapport avec les histoires racontées – bricolages très
simples – danses rythmées, etc.
3. LES MOYENS (11-13½ ans)
Deux traits psychologiques sont à la base de l’élaboration de cette
section.
1. Une certaine turbulence et agitation corporelle, qui annonce la pleine
puberté, va encore de pair avec une sérénité d’âme, vivace, mais ouverte
et spontanée. Une période d’ouverture d’esprit et de générosité très
facile et très grande.
68
que pour faire de l’éducation, d’autant plus l’éducation surnaturelle, il
ne suffit pas d’avoir la vérité et de convaincre par voie intellectuelle.
L’enfant a besoin d’échanger son affection avec ceux qui l’entourent, de
faire l’expérience de l’épanouissement de sa petite personnalité, de faire
la découverte du bonheur humain. C’est seulement dans cette sphère,
ce climat de Joie, de Vaillance, de Rayonnement que la découverte du
Christ sera facilitée. La venue du Christ est préparée pour ceux qui sont
de bonne volonté.
d. Moyens surnaturels
Cela ne veut nullement dire qu’il ne faut pas, dès le premier jour, les
faire vivre dans une ambiance de motifs et d’exercices surnaturels.
La Joie la plus profonde dans la vie de la communauté, c’est l’exercice
de l’esprit de foi par lequel on va à la découverte du Christ. Ainsi
conçue, toute l’activité qui mène à ce but est déjà une prière. Tout le
mouvement est en premier lieu, une éducation à la vie de prière. Il est
trop clair que la formation à la prière jouera un très grand rôle dans
toute la pédagogie du mouvement. Sainte Messe, Adoration, prières
communes, programmes de vie spirituelle adaptés à chaque âge,
formation à l’oraison chez les grands : tout cela est essentiel et typique
pour une communauté chrétienne vivante. Pas de formation chrétienne
sérieuse, sans vie de prière personnelle chez les grands, les dirigeants.
La Vaillance qui mène à la générosité, au don de soi, à la volonté du
Christ, doit être vécue et nourrie dans et par la vie eucharistique. Pas
d’éducation à la foi et à la charité sans une vie eucharistique intense :
Le Chiro veut rassembler une jeunesse qui, comme une jeune église,
comprend le culte eucharistique, y prend part activement, surtout par la
21
communion fréquente, aime à rechercher le Christ dans le tabernacle.
Pas d’éducation au sacrifice, à l’abnégation, à la lutte sans cesse reprise
sans le sacrement de Pénitence.
Le Rayonnement du jeune chrétien doit se réaliser par une participation
active à la vie de l’Eglise, de la paroisse : à sa charité, à son apostolat.
La force qui le pousse à ce témoignage dans toute sa vie, c’est la force
de l’Esprit, reçue d’une façon toute spéciale dans le sacrement de la
confirmation. Pour résumer : une vraie éducation chrétienne des jeunes
suppose une formation à la vie de prière, à la vie eucharistique et à
l’apostolat.
22
II. LES SECTIONS
Jusqu’à présent, nous avons fait le tour d’horizon de
toutes les techniques et principes pratiques qui constituent la méthode
Chiro en général. Il nous reste à signaler brièvement comment on tâche
de réaliser une adaptation à chaque âge. Il a déjà été dit que dans la
communauté Chiro, le centre d’activités est la section. Dans le sens
strict de ce terme, il y en a quatre : les petit(e)s, les moyen(ne)s, les
grand(e)s, les aspirant(e)s.
Elles portent un nom dans la langue autochtone,
en rapport autant que possible avec leur idéal spécifique. Souvent,
une section préparatoire des tout petits est prévue, mais qui ne peut
être considérée comme déjà étant organisée avec des méthodes de
mouvement de jeunesse. La section des Aspirants est une méthode de
travail avec les adolescents, qui est destinée à les orienter vers la vie. Il
n’est pas possible de traiter ici à fond la psychologie de chaque section.
Nous nous bornons à en relever les grands traits, les caractéristiques
essentielles. On pourra toujours trouver plus de détails dans les éditions
spéciales consacrées aux sections.
1. LES TOUT-PETITS (6-8 ans)
Là où les circonstances le rendent absolument nécessaire, le groupe
organise une section préparatoire. Il ne s’agit pas de faire du mouvement
de jeunesse, mais de préserver ou de garder les enfants jusqu’au moment
où la participation active de la communauté devient possible.
2. LES PETITS (8-11 ans)
L’esprit et la technique de cette section tient compte des caractéristiques
de cet âge de transition d’une vie d’enfant égocentrique et inconsciente,
vers le gosse qui découvre les autres. En voici quelques aspects :
67
1. La place de la sœur ou du frère dans le groupe n’est pas celle du chef CHARTE DE L’IDEAL CHIRO
de groupe. Ils doivent donc bien y veiller à ne pas étouffer le responsable
de cette fonction, mais bien susciter toujours la même participation à la
direction de la part des dirigeant(e)s, comme cela se ferait avec le Prêtre- Au service du Christ et de mon pays
Directeur. C’est le grand danger qui menace le travail d’une sœur, d’un Anobli par la grâce de Dieu
frère dans le groupe Chiro : d’avoir tellement en main tout le groupe, que Sacré pour son combat.
pratiquement les dirigeant(e)s n’ont aucune autorité, ni responsabilité.
Il y aura dans ce groupe toujours de tout jeune dirigeant(e), jamais de
dirigeant(e) plus âgés. S’ils ont bien compris et entrevu ce danger, ils Afin d’être vaillant
sauront faire du travail d’éducation magnifique. Je me fortifierai par la prière
J’honorerai la Sainte Vierge, ma Mère et Reine.
2. Autre danger à souligner : si le frère ou la sœur est dans
l’enseignement, il fera facilement du Chiro un prolongement de l’école,
presque comme une dépendance de l’école. Nous reviendrons en détail Afin d’être vaillant
aux rapports école – mouvement de jeunesse. Ce serait précisément Je serai pur et sincère
enlever au mouvement, ce que lui est le plus typiquement propre, c’est- J’obéirai sans réplique
à-dire être une éducation parascolaire. La sœur et le frère enseignants Je puiserai ma force dans la confession et la communion.
doivent bien veiller alors de sortir de leur mentalité, de leur attitude, de
leurs rapports avec les jeunes qui sont propres à l’école. Dans ce sens là,
les sœurs et frères qui ne sont pas dans l’enseignement, sont fortement Afin d’être rayonnant
avantagés pour s’adapter à cette tâche. Même avec une direction tenue Je servirai loyalement mon pays
par une sœur, un frère très appropriée, le prêtre garde toujours une Je serai un conquérant pour le Christ, mon Chef.
partie de sa fonction dans laquelle il est irremplaçable. Il est « père de la
jeunesse » de par la force de son sacerdoce. Le sacrement du sacerdoce
est aussi un sacrement d’éducation. Le prêtre devra être là pour diriger,
pour prêcher, pour éclairer les consciences, pour être en somme dans le
groupe le représentant visible du Christ par excellence. Si tout l’idéal
Chiro consiste à vivre la présence du Christ, il faut bien admettre que
la présence du prêtre est indispensable. Un groupe où le prêtre ne vient
pas, ou peu, en subira toujours lourdement les conséquences.

66 23
PRIERE DU CHIRO
Seigneur Jésus, mon Chef.
Vous m’avez appelé plus près de Vous,
Pour Vous aider à gagner des âmes.
Augmente ma Joie
De croire toujours plus
En vôtre amour pour moi.
Donnez-moi la Vaillance
De ne jamais rien Vous refuser
Et de dire toujours « oui »
À tout ce que Vous désirez de moi.
Accordez-moi la grâce
D’être Rayonnant de charité
Pour tous les hommes autour de moi
Et préoccupé de Vous faire aimer par
Tous.
Sainte Vierge Marie,
Mère du Chiro,
Veuillez garder mon cœur pour Jésus,
Pur et fidèle.
24
En général, le Directeur se réservera la décision dans quelques aspects de
la vie commune, par exemple : l’acceptation ou le renvoi de membres –
les dépenses importantes – le choix des membres du noyau – la matière
de toute instruction religieuse à faire par les dirigeant(e)s, le programme
général des activités, etc. Ces exemples en suggèrent d’autres au besoin.
A quoi le Directeur devra-t-il à tout prix s’en tenir, pour garder en main
la vie de son mouvement :
- Une présence régulière le dimanche. Si pas continuelle (et moins
chez les filles, que les garçons) du moins assez longue pour suivre de
près les dirigeant(e)s et les activités. La terminer avec la prière du soir
et un petit mot;
- Une présence fidèle à la réunion des dirigeant(e)s où ils attendent de
lui chaque semaine, une petite exhortation religieuse ;
- Un contrôle de l’activité des divers noyaux, et parfois une visite ;
- Une instruction religieuse plus longue, au moins une fois le mois,
pour les grands ;
- Connaître tous les membres et ne jamais perdre une occasion pour
réaliser un contact personnel. Par exemple, au moment des promesses;
- Dans la confession, les soutenir dans leurs idéaux sur le mouvement.
IV. LA SŒUR – LE FRERE
Les sœurs et les frères ont toujours joué un rôle très important dans
le mouvement Chiro. Sans pouvoir remplacer le Directeur en tant
que prêtre et autorité hiérarchique, ils peuvent bien le seconder et le
décharger largement dans la direction pédagogique du groupe. Cela est
vrai particulièrement dans le domaine des filles, où leur part de direction
peut encore être plus grande et plus importante que chez les garçons.
La sœur ou le frère qui remplace le prêtre dans la direction du groupe,
devra bien faire attention à éviter deux écueils :
65
C’est cela que le jeune homme ou la jeune fille trouve abondamment
dans sa tâche de dirigeant(e). L’expérience l’a trop prouvée : si vous
voulez avoir de chics types parmi vos jeunes, soyez sévère, exigeant, ne
craignez pas l’absolu et le radical. La jeunesse ne se trompe pas sur la
vraie valeur d’un chef : c’est celui qui demande beaucoup. Des quantités
de jeunes sont retombées dans l’indifférence et dans la banalité, parce
qu’ils n’ont jamais rencontré quelqu’un qui opposait à leur faiblesse
d’adolescent son appel dur et inexorable vers les hauteurs de la vie !
III. LE PRETRE-DIRECTEUR
Tout au long de l’exposé de la méthode Chiro, on a déjà souvent
indiqué le rôle du Directeur. Il est le dernier responsable de la vie de la
communauté, tant au point de vue matériel que spirituel, et il la dirige
avec une autorité décisive. Il nomme les dirigeant(e)s, les donnes leur
fonction, se charge de leur formation : tout cela avec l’intention de les
faire participer autant que leurs capacités le permettent, à la direction
de la communauté. Il saura se décharger autant que possible de toute
activité et responsabilité pratique, technique au point d’organisation,
de programmes, même des finances.
Son but est atteint s’il peut restreindre son action au travail sacerdotal
proprement dit : l’animation spirituelle de la communauté. C’est là
d’ailleurs sa tâche essentielle : être prêtre parmi les jeunes, être Père de
la jeunesse, pour rappeler la belle formule de l’abbé Allemand. Etre une
source intarissable d’enthousiasme, de renouveau, d’encouragement,
d’optimisme, de force, d’idéalisme, de grâce et de vie intérieure. Le
degré de participation des jeunes laïcs à son autorité dépendra de leur
valeur personnelle. Elle devra donc être délimitée pour chaque cas.
64
DESCRIPTION DE LA METHODE
I. STRUCTURE GENERALE DE LA COMMUNAUTE
Dans ce premier paragraphe, nous essayerons de dessiner en grands
traits le cadre général du groupe Chiro. Seront traités successivement :
- L’organisation du groupe local
- Son activité principale : le jeu
- L’extériorisation dans ses activités de son esprit : le style de vie.
- La participation active de chaque membre à la vie commune : le
système des équipes.
I. ORGANISATION DU GROUPE LOCAL
A. LA DIRECTION
Comme le groupe Chiro veut être une famille de jeunes dans l’Eglise, le
prêtre, nommé par l’autorité religieuse compétente, en est le Directeur.
Le Directeur nomme les Dirigeant(e)s des différentes sections et installe
parmi eux un chef de groupe, qui aura pour tâche d’assister le Directeur
dans la direction du groupe.
B. LES SECTIONS
Le groupe se subdivise en différentes sections d’âge, ayant chacune
un(e) ou plusieurs Dirigeant(e)s propres. Si le nombre de membres de la
section devient trop grand (p.ex. au-delà de 50), il vaudra mieux scinder
la section en branches, travaillant en partie séparément. Les différentes
sections ont chacune leur esprit et leurs méthodes adaptées. Leur nom
sera une adaptation indigène, ou bien d’une indication d’âge, ou bien
d’un symbolisme inspiré des traditions autochtones (voir les Chartriers
dans les langues respectives).
25
Les Petit(e)s (8-11)
Les Moyen(ne)s (11-13 ½)
Les Grand(e)s (13 ½-16)
Les Aspirants (16 et +)
C. LES EQUIPES
A l’intérieur de la section, les garçons (filles) sont organisés en petites
équipes de 5 à 8 membres, dont un(e), du même âge que les autres, est
le chef d’équipe. Cette organisation intérieure de la section a comme but
d’obtenir une collaboration active à la vie de la section. Elle n’entraîne
nullement pas une vie séparée des équipes. (Voir système d’équipes).
Les chefs d’équipes et leurs seconds constituent le groupe d’élites, le
noyau de la section, qui a son rôle et sa formation appropriée dans la
vie de la section.
D. REUNIONS
Le Chiro veut être une œuvre de sanctification du dimanche dans la
famille paroissiale des jeunes.
Le groupe se réunit donc chaque dimanche sans exception. En principe
la matinée et le long du dimanche après-midi.
En pratique, il faudra, pour établir le programme du dimanche, tenir
compte des distances, des différents âges, des circonstances diverses
(local, nourriture, etc.).
Soulignons cependant avec insistance qu’il ne suffit pas d’une petite
réunion d’une heure, même hebdomadaire, pour réaliser une vraie vie
familiale des jeunes. Pour réaliser celle-ci, il ne faut redouter de grands
efforts.
Les noyaux séparément pour chaque section, se réunissent également
chaque semaine avant la réunion du groupe : soit le dimanche-matin
même, soit au cours de la semaine. Cette réunion d’environ une heure
26
4. Etude : 20 à 30 minutes sont consacrées à l’étude d’un point
pédagogique, technique, concernant le mouvement, ou aussi les
problèmes de la vie des dirigeant(e)s, l’étude de l’Evangile, ou de sujets
religieux en général. Etude sous forme d’exposé, ou mieux sous forme
de discussion : introduite par le Directeur, le Chef de groupe, ou un
(une) dirigeant(e). La matière peut être puisée dans le manuel, dans le
bulletin des dirigeant(e)s, de n’importe quelle autre source ;
5. Révision du dimanche et préparation du prochain dimanche ;
6. Discussion de points divers de l’organisation, des plans, initiatives,
de cas difficile dans la section, etc. ;
7. Techniques nouvelles : jeux, exercices, chants, etc. ;
8. Prière finale (prière spéciale des dirigeant(e)s pour leurs garçons
(filles). La réunion ne peut pas durer plus de 2 heures. Elle doit
laisser le temps pour au moins une ½ heure de délassement commun
après le travail.
e. CONCLUSION
Faut-il encore attirer sur l’importance et la valeur de cette formation des
dirigeant(e)s. Le tout premier but du Chiro n’est-il pas celui d’éduquer
des apôtres laïcs, des collaborateurs du clergé, des responsables dans
la société à tout point de vue. C’est un travail qui dure de longues
années, et qui doit être entrepris à l’âge de l’enfance. Mais n’est-il pas
évident que c’est à l’âge de 16 à 21 que le jeune décide en définitive
de l’orientation de sa vie, et qu’il fait les premiers pas sur le chemin
qu’il a choisi dans la vie. Ici, plus que n’importe où, la méthode active
s’impose. Instructions religieuses, discussions, palabres interminables
sur l’idéal à atteindre, si utile que tout cela puisse être: c’est un passe-
temps inoffensif et stérile, si toute la formation d’élite n’est pas fécondée
par une générosité sans bornes, par une charité réelle et active, par le
sacrifice de son temps libre, de ses capacités, de toute sa personnalité.
63
- Organisation d’un système de brevet : une série d’épreuves de
formation que chaque jeune dirigeant(e) doit parcourir comme formation
initiale ;
- Organisation de camps d’école, et de camps de perfectionnement ;
- Cours régionaux, retraites, recollections ;
- Rencontres périodiques de dirigeant(e)s de plusieurs groupes voisins,
avec un programme bien élaboré.
d. LA REUNION DES DIRIGEANT(E) S
La réunion hebdomadaire de l’équipe des dirigeant(e)s est vraiment
le moteur du groupe local. Soulignons-le avec insistance : pas de
travail sérieux avec les jeunes, sans discipline quasi militaire. Donc :
régularité – ponctualité – travail bien ordonné. Tout cela peut paraître
bien exigeant, mais ici c’est d’une nécessité absolue. Tout laisser-
aller, même avec toutes les meilleures excuses du monde, gâtent le
dévouement, l’entrain, la mentalité même. De par sa nature, un jeune
est absolu : c’est tout ou rien !
Le programme de la réunion est préparé en principe par le Chef de
groupe, qui le soumet d’abord au Directeur.
Voici alors l’ordre du jour d’une réunion des dirigeant(e)s :
1. Formation en demi-cercle (à l’extérieur autour de la bannière, à
l’intérieur autour de la croix, de la statue de la Vierge).
- Prière avant la réunion (prière spéciale des dirigeant(e)s) ;
- Dizaine du chapelet (au moins) avec intention spéciale, Chant ;
2. Le mot spirituel : On s’assied en silence absolue, pour entendre le
mot spirituel du Directeur. C’est l’occasion d’une direction spirituelle
collective qui peut s’inspirer du mot d’ordre, de l’évangile, de n’importe
quel sujet spirituel (maximum 15 minutes) ;
3. Rapport de la réunion précédente : les décisions prises par l’équipe
sont toujours notées, et relues dans la réunion suivante ;
62
est dirigée par le (la) dirigeant(e) de la section.
Le corps des dirigeant(e)s enfin, a aussi sa réunion hebdomadaire sous
la direction du Prêtre Directeur et du chef de groupe.
Ces deux organes, les groupes d’élites d’une part, le groupe des
dirigeant(e)s d’autre part, sont comme les poumons du groupe. S’ils
marchent bien, tout va bien. Si vous constatez n’importe quel défaut
dans la vie des sections ou du groupe total, vérifiez avant tout si les
poumons jouent bien leur rôle.
E. LE LOCAL
Une famille a besoin d’une maison, si modeste qu’elle soit. Le Chiro a
besoin d’un local, qui incarne sa vie de communauté et qui est leur « chez
nous ». Il est même souhaitable que chaque section ait son local, qu’elle
peut décorer, peut installer, dans lequel elle garde son matériel de jeux,
où le noyau se réunit et où se passent les activités calmes d’intérieur.
De préférence, le groupe ne devrait pas loger dans des classes ou des
locaux de l’école où ils passent déjà vie toute la semaine.
F. LE PROGRAMME DU DIMANCHE
Le groupe Chiro se réunit chaque dimanche pour les diverses activités
: activités du groupe en général, et activités par section.
On pourrait distinguer différentes sortes d’activités dominicales :
1. Activités religieuses : Messe communautaire, assistance au salut,
prière du soir.
2. Activités d’instruction religieuse :
- Explication du Mot d’Ordre par le chef de groupe (pendant la
cérémonie d’ouverture), par le dirigeant (dans sa section) ;
27
- Petite instruction par le directeur avant la prière du soir ;
- Instruction religieuse sous forme d’histoires pour les jeunes ;
- Cercle d’études pour les grands.
3. Activités de formation par le jeu :
- Jeux d’extérieur de toute sorte – chants – danses – bricolages –
histoires – exercices de style – excursions, etc.
4. Activités techniques : préparation à la vie ménagère ou
professionnelle.
En ordre chronologique, voici une vue sur un dimanche Chiro :
Matin : Sainte Messe et communion ;
Matinée : réunion des groupes d’élite (ou pendant la semaine) ;
Après-midi : cérémonie d’ouverture solennelle pour tout le groupe (voir
Chartrier avec explication du Mot d’Ordre (durée ¼ heure) (Peut aussi
se faire dans la matinée)
- Jeu par section – Exercices de style
- Le Salut (1/2 heure)
- Jeu par section (chant – danse)
- Petite réunion des équipes (1/4 – 1/2 heure)
- Jeu par section (histoires)
- Clôture du dimanche pour les petits : mot du directeur – prière du
soir.
- Activités calmes pour grands – instruction – discussions – prière du
soir.
- Clôture pour les grands.
Nous le répétons : chaque groupe doit tenir compte de ses circonstances
et s’y adapter. Mais ne prenons pas ces circonstances comme excuses
pour des raisons plus profondes : notamment le fait que l’effort prolongé
nous effraye.
28
travail, et la persévérance des dirigeant(e)s, c’est bien l’amitié profonde,
surnaturelle, à toute épreuve, de tous pour chacun. « Caritas est vinculum
perfectionis » : la charité est la chaîne de la perfection. Ce sera une des
tâches principales du Directeur d’être le gardien de cette amitié, toute
jalousie, toute discorde brise l’élan et tue la générosité. Le diable entre
par la porte largement ouverte de la désunion sous n’importe quel aspect.
c. FORMATION
Les meilleurs dirigeant(e)s doivent être formé(e)s inlassablement. La
formation des Dirigeant(e)s est une lutte dont on ne vient jamais à bout.
C’est la mission la plus importante du Directeur par laquelle il réalise
en même temps l’animation de toute la communauté et de son apostolat.
Cette formation devra se faire en même temps sur trois plans :
- Le plan religieux : formation à une vie intérieure profonde, réelle,
bien stable, nourrie par les sacrements, la prière et la participation à la
vie de l’Eglise ;
- Le plan psychologique : foi dans son mouvement et sa fonction de
dirigeant(e) – enthousiasme – mentalité éducatrice – esprit d’équipe –
sens de responsabilité – esprit d’initiative et d’organisation ;
- Le plan technique et pédagogique : connaître les diverses méthodes
Chiro, les techniques du jeu, la psychologie des jeunes, la pratique de
l’autorité.
La formation des dirigeant(e)s se fait essentiellement dans le groupe
même. Toute d’abord dans un contact assidu entre le Directeur et
chacun des Dirigeant(e)s : il est leur ami, leur confident. D’une
façon systématique, elle se réalise dans la réunion hebdomadaire des
Dirigeant(e)s (voir plus loin).
Le mouvement a aussi sa tâche complémentaire, qu’il réalise sur le
plan régional, provincial, national, général, par des initiatives diverses :
- Edition d’un bulletin des dirigeant(e)s, et des éditions techniques ;
61
obtenir des personnalités !
L’âge de 15 ans est un minimum absolu pour accepter un jeune comme
candidat. Si les circonstances nous imposent parfois d’utiliser des
dirigeant(e)s plus jeunes encore, il faut bien se réaliser que cela leur
fera plus de tort que de bien.
A 17 ans seulement, un candidat peut être installé dans sa fonction de
dirigeant(e). Cet âge minimum est aussi requis par le mouvement pour
le reconnaitre comme dirigeant(e).
L’installation et la promesse sont précédées d’un stage qui, à cette
occasion, la corde du (de la) dirigeant(e) et l’insigne distinctif lui sont
remis. C’est à cette même occasion que le nouveau dirigeant fait sa
promesse de fidélité à la tâche qu’il aura à remplir (voir le Chartier).
N.B. : L’installation et la promesse sont précédées d’un stage d’au
moins 6 mois.
b. LE CORPS DES DIRIGEANT(E) S
Tous les dirigeant(e)s, jeunes et ancien(ne)s, le sont au même titre. Il
y a bien des fonctions, mais pas de grade. Le corps des dirigeant(e)
s est une équipe sous la direction du chef de groupe et du Directeur.
Celui-ci, en convenance avec son chef de groupe répartit les fonctions
d’après les capacités, et leur confère des responsabilités plus ou moins
grandes d’après leur degré de formation. Comme une communauté a
besoin d’un(e) dirigeant(e) pour environ 15 membres, il y a normalement
2 à 3 Dirigeant(e)s par section. Tous s’occupent de toute la section et
de toutes les activités (donc pas de spécialisation unilatérale !) Tous
gardent le contact avec les membres de la section ; tous e .a assistent
à la réunion du noyau.
L’équipe entière est responsable de toute la vie du groupe.
Tous les dirigeant(e)s doivent s’intéresser à toutes les sections, et pas
seulement à leur petit coin. La condition essentielle pour l’union, le bon
60
G. CONDITIONS GENERALES
1. La préparation
Un grand principe Chiro : rien ne se passe dans la réunion du dimanche
qui n’a pas été préparé avec les dirigeants dans la réunion du corps
des dirigeants, avec les équipiers dans la réunion du noyau : un jeu,
un chant, une formation, une activité quelconque dans la section, est
d’abord apprise aux équipiers.
Dans la section même, on évite les explications : ils doivent apprendre
en voyant et en faisant, entraînés par le noyau. On montre plutôt qu’on
explique.
Chaque dirigeant a un programme dominical détaillé, qu’il rédige avec
ses collègues de la section et qu’il propose au cercle des dirigeants.
2. La régularité
La vie du groupe exige une régularité de fer. La faiblesse dans ce
domaine mène à la mort de toute œuvre de jeunesse.
Pour le groupe Chiro, ça doit être une règle :
- Pas d’absences injustifiées, ni pour les dirigeant(e)s, ni pour les
membres ;
- Tout le monde à temps ;
- On commence à l’heure exacte indiquée. La direction peut étudier
les sanctions adaptées pour réaliser, dès le commencement, cette
ponctualité. (par exemple défense de porter l’uniforme ce dimanche,
renvoi chez soi, etc.)
Le groupe Chiro qui devient un pigeonnier est une perte de temps pour
le prêtre et pour les dirigeants, et même pour les membres. Le Chiro
n’est pas un centre de délassement, une plaine de jeu, mais un centre
de formation, une vie de communauté.
29
3. Ambiance très attrayante
Le jeune doit trouver au Chiro, non seulement l’amusement qu’il
cherche, mais surtout la joie dont il a besoin pour vivre et être formé.
Dans chaque réunion du Chiro doit régner une atmosphère de gaîté,
de bonheur. Le jeune doit aimer son groupe, ses dirigeant(e)s, son
prêtre : il doit être attiré irrésistiblement vers cette vie familiale. Cela
dépendra avant tout de la bonté et de la gaîté des dirigeant(e)s, du bon
esprit du noyau, mais aussi l’adaptation de tout le programme y est pour
beaucoup ; programme adapté à chaque âge, pas trop fatiguant, mais
avec beaucoup de variations, du nouveau.
Le premier point de l’examen de conscience d’un(e) dirigeant(e), le
dimanche soir, pourrait être celui-ci : « est-ce qu’ils se sont bien amusés,
est-ce qu’ils ont été heureux aujourd’hui» ?
4. La discipline
Au contraire de ce qu’on pourrait penser, les jeunes aiment une discipline
forte et méprisent les chefs qui les laissent vivre dans le désordre et
l’anarchie. Le Chiro veut réaliser une vie communautaire très disciplinée
: venir à temps – se taire quand il le faut – savoir obéir à un premier
signal – respecter les règlements et consignes.
Cette discipline, plus rigide que celle de l’école, a toute fois un caractère
tout-à-fait propre : elle est voulue, consentie, libre : « C’est nous-mêmes
qui le voulons ainsi ! » Cela est possible parce que toutes les règles
et obligations (uniforme – formations – règlements de jeux – style de
vie – horaire, etc.) ne sont qu’une expression d’un idéal de force et
de vaillance, d’un esprit Chiro qu’ils veulent créer et réaliser par eux-
mêmes.
30
II. LES DIRIGEANT(E)S
a. CONCEPTION
Dans le mouvement Chiro, le (la) dirigeant(e) est le jeune chrétien, qui
est appelé par l’Eglise à prendre sa responsabilité d’éducateur de jeunes
dans le domaine parascolaire, sous la direction de l’autorité hiérarchique
du prêtre. L’éducation est une tâche de l’Eglise d’une importance
capitale, dans laquelle le jeune homme, la jeune fille chrétienne a une
responsabilité irremplaçable. Pour pouvoir être dirigeant(e), c’est- à-
dire pour pouvoir faire de l’éducation, le jeune doit avoir une certaine
maturité, et donc un âge minimum. Nous avons déjà longuement
expliqué que sa tâche d’éducateur est avant tout une communication
d’esprit, de vie de foi, de donation généreuse, de charité.
Dans une communauté bien ordonnée, il peut remplir cette fonction
sans avoir dès le commencement toutes les connaissances techniques, et
toute la maturité pédagogique qui sera le fruit d’une longue expérience.
Dans un mouvement de jeunesse avec beaucoup d’esprit surnaturel et
un peu de technique, on réalise de choses magnifiques. Avec beaucoup
de technique et peu d’esprit surnaturel, on reste souvent sur place. Il va
sans dire que dans cette perspective, la condition essentielle pour choisir
un(e) dirigeant(e), c’est la générosité sincère dans la vie intérieure et
dans le dévouement. Il faudra bien aussi une certaine aptitude pour
l’autorité et le travail de direction, ainsi que pour apprendre la technique
du mouvement.
Des dirigeant(e)s, on les trouve rarement tout faits. Il faudra les former,
à partir des petits, et attendre patiemment que le temps ait pu faire son
travail. Ils n’existent pas des méthodes de « formation accélérée » pour
59
- Etre ouvert aux désirs, aux propositions, aux initiatives des membres
eux-mêmes ;
- Apprentissage des jeux, techniques, chant, prévus dans le programme.
C’est en même temps la partie récréative de la réunion du noyau ;
8. Formation finale (demi-cercle) – chant – prière.
c. DIRECTION
La réunion du noyau est dirigée par les dirigeant(e)s de la section. Il
n’est pas possible que le directeur puisse assister à toutes ces réunions
chaque semaine. Néanmoins, il sera toujours utile qu’il visite l’une ou
l’autre, de temps en temps une section, pour y donner lui-même une
petite formation religieuse.
Il est très souhaitable que le prêtre rassemble parfois les membres d’un
ou des noyaux pour une instruction commune sur la vie spirituelle,
pour une adoration, une petite recollection, etc. Le choix de nouveaux
membres pour le noyau doit aussi être soumis au directeur, pour avoir
son accord préalable. Si donc, pour des raisons de travail effectif dans
la communauté, la formation de l’élite est pour une large part confiée
aux dirigeant(e)s, le directeur en reste toujours le responsable principal.
58
II. LE JEU
a. SON ROLE EN GENERAL
Le jeu est un instrument de formation par excellence. Il n’est pas
seulement délassement, comme pour l’adulte ; il est aussi épanouissement
des forces physiques, des capacités, de l’esprit d’initiative, ou le sens de
responsabilité, du caractère, en un mot, de la liberté et de la personnalité.
Le jeu inspiré d’un contenu surnaturel peut devenir en outre un exercice
de vie chrétienne par excellence, une méthode de catéchèse.
Nous parlons ici du jeu dans son sens le plus large. En dehors des jeux
d’extérieur, et intérieur, nous parlons également de toutes les activités
diverses, du chant, de la danse, du bricolage, de jeux dramatiques,
de l’athlétisme, des histoires, du travail manuel et d’apprentissage
technique pour filles et garçons.
C’est précisément une des premières tâches de la direction centrale du
mouvement Chiro de mettre à la disposition des groupes locaux une
documentation qui répond à ce besoin d’exprimer et de vivre dans la
communauté de cet esprit Chiro de joie, de vaillance, de rayonnement :
des jeux présentés dans le cadre du mot d’ordre, des chansons et danses
propres, des histoires et jeux dramatiques, ayant un contenu éducatif, etc.
b. GENRES DE JEUX
On peut classer les jeux d’après différents critères :
1. L’endroit où il doit être joué : jeux d’intérieur – jeux de plaine – jeux
de bois.
2. La participation des joueurs au jeu :
- Les jeux de groupe ou de masse : où chaque joueur prend part
individuellement au jeu ;
- Le jeu d’équipe : où le joueur prend part via son équipe, et dans
lequel la compétition joue son rôle ;
31
- Le jeu de camp : qui oppose deux camps de joueurs et qui est surtout
un jeu de lutte, d’adresse, de force, de performance physique. Le premier
genre est le plus adapté aux petits, le second répond à la psychologie
des moyens, le troisième à celle des grands. C’est donc l’âge qui en
détermine le choix (sans que cette distinction soit assez stricte).
3. L’effort que le jeu demande et donc le caractère fatiguant ou reposant.
Ainsi on a des :
- Jeux qui exige un effort physique élémentaire : courir – danser –
lancer – se toucher, etc.
- Jeu à prestation physique : courir vite – lutter – faire des buts, au plus
vite – au plus grand nombre.
- Jeu à effort mental : règles compliquées, tactique – efforts de mémoire,
d’attention, de réflexion.
4. La durée du jeu : petit – grand.
Souvent dans les livres de jeux, on groupe les jeux d’après le matériel
qu’on utilise (jeu de balle, de corde, etc.). C’est une classification plutôt
pratique que pédagogique.
c. NOTIFICATION ET CLASSIFICATION
Les Dirigeant(e)s doivent apprendre à juger de l’utilisation pédagogique
d’un jeu. Ils l’apprennent facilement en faisant un fichier de jeux connus,
d’après quelques règles très simples.
1. On note le jeu sur une fiche, en gardant toujours le même ordre : - 1.
Nombre de joueurs – 2. Matériel nécessaire –. Répartition des joueurs
– 4. Règles du jeu.
2. Sur chaque fiche, on note le caractère du jeu :
1. Endroit : Plaine – Intérieur – Bois
32
b. LA REUNION DU NOYAU
La réunion se fait chaque semaine avec une ponctualité intransigeante
: commencer à temps, finir à temps. Les absents s’excusent. Le style
de la réunion doit être très soigné : en uniforme – local bien en ordre
– statue de la Sainte Vierge avec petit cierge. Atmosphère disciplinée,
mais très gaie.
Ordre du jour
1. Prière Chiro – Chanson – Cri de la section. Sans permettre une parole,
le (la) dirigeant(e) donne immédiatement après son petit mot ;
2. Petit mot de formation religieuse (5 à 10 min.) Le mouvement tâche
d’en préparer le contenu pour chaque section et chaque semaine ;
3. Mot d’ordre rappelé à la fin du petit mot ;
4. Rapport de la réunion précédente, présenté chaque semaine par un
membre indiqué, dans la chronique du noyau (pas chez les petits) ;
5. Révision du dimanche passé :
- Pas un tribunal et donc pas de reproches amers ; mais bien un examen
de conscience collectif : comment l’avons-nous fait ?
- Résultats des présences, cartes d’équipes, discipline, jeu, etc.
- Souligner ce qui était bien ;
6. Tâche personnelle : Chaque semaine, chaque membre du noyau
reçoit sa tâche personnelle : des petites charges à remplir dans la vie
de la section, mais aussi dans leur milieu de la vie de tous les jours.
La tâche est inscrite dans le rapport. Chaque semaine, chacun fait le
rapport de la tâche reçue. Pouvoir rendre compte d’une tâche exécutée,
être encouragé par un sourire, un compliment, par la satisfaction du (de
la) dirigeant(e), est une condition de persévérance dans la générosité,
aussi bien pour les jeunes, que pour les adultes ;
7. Préparation technique du programme du dimanche :
57
activement les programmes du dimanche, tous ensembles, ils sont
responsables de la bonne exécution.
Sans noyau, une section devient une masse amorphe. Avec le noyau,
combiné au système des équipes, la masse devient une communauté
cohérente.
2. La formation d’une élite : Les membres du noyau sont les
premiers à profiter de son activité. Toute la technique du noyau est un
appel à la générosité, mais qui peut se réaliser d’une façon très concrète
et immédiate: c’est une formation d’élite active par excellence. La
formation d’élite surnaturelle n’est pas donnée, ou recherchée dans
un groupe d’élite à part, séparée de la vie pratique de la section, mais
combinée à une responsabilité individuelle et collective très importante.
Les grands principes de cette technique seront bien ceux-ci :
- Donnez beaucoup aux meilleurs, en exigeant qu’ils donnent beaucoup
aux autres ;
- Faites-les approcher du Christ, en les approchant des autres.
La formation d’élite ne se fait pas en premier lieu par les instructions
religieuses approfondies ; elles sont sans doute nécessaires, mais elles
auront peu ou pas d’influence sans la pratique bien organisée de la
générosité. Cette pratique de la générosité doit se réaliser sur un double
plan :
1. La pratique de la charité : la préoccupation des autres dans l’équipe,
la section, mais aussi l’école, le quartier, la famille ;
2. La pratique des exercices spirituels, la réalisation d’un programme
de vie du noyau.
- Trouver Jésus dans les sacrements : Sainte Messe – Communion –
Confession
- Trouver Jésus dans la prière personnelle : formation progressive à
la prière méditative.
56
2. Participation : Groupe – Equipe – camp
3. Effort : Simple – Moyen – Effort physique, mental
4. Durée : Petit - Grand
3. A la suite de cette notification, on en fait le classement.
d. PROGRAMMATION
Le Dirigeant fait son programme de jeu en tenant compte de l’endroit,
de l’âge, du nombre, du matériel dont il dispose, de la température.
Normalement une grande partie du temps de la vie communautaire au
Chiro sera occupée par le jeu bouillant d’extérieur.
Il dispose son programme comme suit :
1. Jeux de début : petits jeux simples, de durée brève, pour se remuer,
créer un esprit, remplir un moment d’attente, etc.
2. Grands jeux de base : jeux ayant une durée plus longue (20 min.), à
grand effort.
3. Petits jeux de repos : de durée très courte, sans effort physique, pour
entrecouper deux grands jeux ou des activités fatigantes.
Le programme devra tenir compte des autres activités placées à un
moment propre de l’après-midi : exercices de style – chant – etc.
e. LE JEU EDUCATIF
Le (la) dirigeant(e) Chiro est en premier lieu un technicien de jeu. Il sera
toujours avide d’apprendre des nouveaux jeux, et de bien les connaitre
en pratique. Le groupe peut l’y aider, en mettant à sa disposition une
petite documentation, ou en faisant régulièrement l’étude sur les
nouveaux jeux.
Le jeu doit être bien préparé avec le noyau, de sorte qu’on peut se limiter
au strict minimum d’explication pour un nouveau jeu. Le jeu demande
aussi une bonne direction. Si on joue avec sa section, ne pas jouer de
toutes ses forces comme si on jouait pour soi-même. Bien suivre les
33
garçons (filles) dans leur jeu, leurs réactions.
On pourrait résumer le rôle éducatif du jeu en le ramenant à cette double
fonction :
- Aider les jeunes à se détacher d’eux-mêmes, à se dominer, à se
vaincre;
- Les amener à se donner aux autres.
Le jeu est en somme un entraînement pratique à la charité. Cela exige
sans doute chez le dirigeant une vue d’éducateur sur le jeu qu’il dirige,
ainsi qu’une pratique de l’animation du jeu et de la discipline aiguisée
par l’expérience. Pour aider le (la) dirigeant(e) dans cette tâche difficile,
voici quelques règles pratiques, qui constituent la :
CHARTE DU JEU POUR LE(LA) DIRIGEANT(E)
Sois toujours prêt(e)
- Ne viens jamais à la réunion sans programme bien préparé : c’est
ton premier devoir de Dirigeant(e)
- Indique quelqu’un pour préparer le matériel de jeu : autrement tu
devras courir, pendant que tes garçons (filles) s’ennuient.
- Prépare les jeux avec tes équipiers, et évite les longues explications
: les jeunes apprennent plus vite en faisant qu’en écoutant.
Joue avec le cœur
- Un (une) dirigeant(e) ne joue pas pour lui-même (elle-). Il ne joue
pas pour gagner, mais pour animer le jeu. Joue donc toujours avec le
sourire.
- Pense surtout aux plus faibles.
- Ne te lasse jamais de les faire penser aux autres.
34
III. L’ANIMATION DE LA COMMUNAUTE
Nous avons déjà dit que deux poumons sont responsables
pour la santé du groupe : le corps des dirigeant(e)s et les groupes
d’élites. Le dernier responsable de toute la vie du groupe est le prêtre-
directeur qui, dans un groupe de filles, peut se faire remplacer pour
une large partie par une sœur.
Nous traiterons donc successivement dans ce paragraphe :
- La technique du noyau (I)
- Le (la) dirigeant(e) : conception et formation (II)
- Le Prêtre-Directeur (III)
- La Sœur et le Frère (IV)
I. LA TECHNIQUE DU NOYAU
a. FONCTION
Dans chaque section d’âge, un petit groupe de membres fait partie du
noyau : les chefs d’équipes, les seconds, l’un ou l’autre simple membre.
Le nombre variera de ¼ à 1/3 de la section. Le but est d’amener les
meilleurs à une plus grande générosité dans l’esprit Chiro, en leurs
donnant l’occasion d’en devenir des responsables parmi les autres.
C’est donc une technique à double tranchant :
1. L’animation de la section : L’esprit Chiro doit être communiqué
de personne à personne. Le (la) dirigeant(e) fait ici fonction de
chaudière. Les membres du noyau seront les radiateurs placés dans la
vie de la section. Le noyau anime toutes les activités : le jeu, le style,
les points d’action, la régularité, etc.
Les chefs d’équipes sont responsables de toute la vie de leurs équipes.
C’est une tâche à leur hauteur. Les autres membres du noyau auront
des responsabilités pratiques semblables. Tous ensembles, ils préparent
55
La formation par les idées doit s’incorporer dans la formation par la
vie religieuse communautaire. Pour la programmation de toute cette
méthode instructive, nous renvoyons donc au paragraphe I de ce
chapitre.
Voici en résumé, ses possibilités :
- Explication du mot d’ordre à la cérémonie d’ouverture par le chef
de groupe ; adaptation à la section par le chef de section ;
- Petit mot par le directeur avant la prière du soir ;
- Petite instruction religieuse par le directeur à la réunion des dirigeant
(e)s, par le (la) dirigeant (e) à la réunion du noyau ;
- Petite instruction (sous forme d’histoires) pour les petit (e)s et les
moyen (ne)s.
- Instructions systématiques adaptées aux grand (e)s ;
- Méthode de discussion religieuse hebdomadaire pour les aspirants.
Des plans et schémas adaptés aux différents âges, sont édités dans les
bulletins et les éditions diverses.
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Reste foncièrement honnête
- Les jeunes détestent toute tricherie dans le jeu. Respectez les règles,
et n’aie jamais peur d’un mécontent.
- Garde-toi de montrer une préférence : cela coûterait ton influence.
- Apprends-les l’art de perdre un jeu : il faut plus de caractère pour
perdre, que pour gagner.
- Fais applaudir les vainqueurs, mais n’oublie jamais d’encourager
les perdants.
Garde les yeux ouverts
- Tous doivent participer au jeu, sauf peut être les malades.
- Ne permets jamais que quelqu’un se soustrait à la surveillance.
- Ne supporte aucune dispute : interviens immédiatement avec un bon
mot ou un ordre.
III. LE STYLE CHIRO
A. SON ROLE EN GENERAL
Le style est la méthode par laquelle la communauté veut extérioriser
et communiquer son esprit et sa vie intérieure. Pour prendre une
comparaison assez claire, c’est comme le rituel de la liturgie. Le style est
une manière précise de commencer nos réunions, de jouer, de prier, de
décorer nos locaux, de nous habiller, de chanter ; en un mot de faire tout
ce que nous faisons ensemble, de telle façon que la communauté crée et
reflète continuellement son esprit de Joie, de Vaillance, de Rayonnement.
Le style est la méthode de catéchèse intuitive par excellence.
35
B. FONCTION
Il a une triple fonction dans la communauté :
1. Créer l’ordre et la discipline
Il y a une manière précise, prescrite, pour faire tout ce qu’on fait :
- Ordre dans nos réunions en suivant un ordre du jour bien déterminé,
embelli d’une cérémonie d’ouverture, clôturée par une petite cérémonie
finale.
- Ordre et discipline dans le jeu par les formations, les cris, le silence
imposé à certains moments.
- Ordre et unité dans notre habillement.
- Ordre dans nos locaux, notre matériel.
2. Créer la beauté
Le style précise une manière jeune, expressive, émouvante, de vivre
ensemble: l’uniforme, les drapeaux, les pennons, les marches bien
rythmées, les chants soignés, les danses expressives, les symboles,
etc. Tout ce qui est beau reflète un sourire de Dieu. La beauté adoucit,
intériorise, nous rend plus susceptibles d’une vie intérieure.
3. Exprimer un mystère surnaturel
Les insignes, les symboles, les chansons, les cérémonies, les drapeaux,
l’uniforme, les formations : tout est l’expression d’une vie chrétienne
surnaturelle. Tout a un sens, qui se retrouve dans l’esprit de Joie, de
Vaillance, de Rayonnement, c’est-à-dire l’esprit de foi dans la présence
du Christ, l’esprit de sacrifice, de donation à sa volonté ; l’esprit de la
charité envers les autres.
C. LE CHARTRIER
Le chartrier contient la description des principes élémentaires du style
Chiro; leur pratique et leur signification : les cérémonies, les symboles,
36
travail d’action dans le milieu exige un cadre bien convaincu, entrainé,
dirigé. Cela exigera toujours un travail d’éducation préalable, dont les
conditions devront être respectées.
V. LA TECHNIQUE D’INSTRUCTION RELIGIEUSE
Nous n’avons pas encore traité jusqu’à présent de l’instruction
religieuse, parce qu’elle joue son rôle dans toutes les techniques. Dans
l’énoncé des principes de base, on a souligné le caractère unilatéral et
insuffisant d’une conception trop intellectualiste de la catéchèse. Cette
conception intellectualiste ne doit pas être identifiée avec la catéchèse
orale, par voie d’instruction religieuse en tant que telle. En effet, cette
catéchèse orale a elle aussi ses aspects intuitifs et actifs, voire même
communautaire.
Loin donc d’être opposé à une instruction religieuse répétée et poussée
à fond, le patro traditionnel et aussi le Chiro attachent une très grande
importance à cette voie de formation. Là où, les petits et moyens
reçoivent déjà leurs leçons de catéchisme à l’école ou à l’église, l’activité
instructive de la communauté peut se borner à des petites allocutions.
Nous rappelons ici la règle si sage de l’abbé Allemand, fondateur du
patro : « Pas beaucoup, mais souvent ».
Pour les grands et les dirigeants au contraire, il faudra renouveler,
adapter et poursuivre la catéchèse scolaire : sous forme d’instructions
fondamentales, de cercles d’étude ou de discussions.
Les thèmes de cette catéchèse orale devront s’inspirer du thème général
de la vie de la communauté fournie et nourrie par le mot d’ordre. En
effet, pour avoir son plein rendement, l’instruction doit s’enraciner dans
toute la sphère et le centre de la vie communautaire elle-même. Toutes
les éditions Chiro sont inspirées par ce principe de parallélisme entre
la catéchèse orale et la catéchèse intuitive et active.
53
Le programme de l’année prévoit une série de campagnes fixes, dans
laquelle toute la communauté se met en action pour un but déterminé :
- Campagne de l’avent ayant comme but, une activité charitable bien
déterminée (pour les orphelins, les malades, les vieux, etc.) ;
- Campagne missionnaire au mois de janvier ;
- Campagne du carême ayant un caractère purement religieux : amener
tous les jeunes à vivre le carême, à faire leur Pâques ;
- Campagne des vacances : organisation des loisirs des enfants et des
jeunes.
Ces campagnes ne sont qu’un apprentissage technique de l’activité
à l’extérieur. Toute l’année la communauté Chiro veut être une force
dynamique qui entraine les enfants et les adolescents, elle veut être une
communauté missionnaire active !
Les dirigeants tout d’abord, dans leurs cercles d’étude, devront se
préoccuper constamment de la situation de vie de tous les jeunes :
leur vie familiale, l’école, le loisir, le quartier, le travail, leurs besoins
physiques, humains, spirituels. La direction du groupe prendra alors des
initiatives adaptées aux situations locales : sous forme des campagnes,
ou même sous forme d’organismes permanents, qu’elle crée autour du
mouvement : journal d’enfants – plaine de jeux – clubs de masse – ligues
eucharistiques pour la masse.
Au besoin, pour réaliser ces campagnes et organismes, la communauté
organise parmi ses membres des groupes de quartier, sous la direction
d’un (e) dirigeant(e) ou d’un(e) grand(e). Ces équipes thématiques
(de travail) auront alors comme but d’élaborer les diverses initiatives
d’action dans le milieu, lancées par le mouvement. Cette prise en charge
effective de la masse des jeunes par la communauté Chiro en tant que
telle, exige tout d’abord qu’elle soit bien constituée elle-même. Il ne
faut pas vouloir brûler les étapes, au risque de ne rien faire du tout. Le
52
les formations, l’ordre de marche, les dénominations, les prières, etc.
Chaque dimanche, quelques minutes sont prévues pour les exercices
de style, d’après le chartrier. Périodiquement, les dirigeants feront à
leur réunion, la révision de leur Charte. Chaque dirigeant tient à cœur
de bien connaître et de respecter le Chartrier du mouvement. Il s’agit
souvent de détails sans doute, mais des détails qui forment un tout. Le
dirigeant Chiro est éducateur par le style. Il doit y croire et s’y soumettre
d’abord lui-même. Ici se présente une difficulté pour les adultes qui
n’ont jamais connu le mouvement dans leur jeunesse. Ils risqueraient
de considérer le style et tous ces éléments extérieurs comme un jeu
d’enfants, voire même comme une concession à l’esprit superficiel qui
s’emballe pour des choses extérieures ; en conséquence qu’il ne faut
pas trop y attacher de l’importance.
Une telle attitude du Directeur par exemple serait néfaste pour
l’épanouissement du mouvement. Sans reprendre ici la justification du
style, disons seulement en guise de comparaison, que la négligence dans
les prescriptions liturgiques fait aussi un grand tort à la vie du culte dans
l’église. Pour obtenir un style soigné dans une communauté de jeunes,
il faut y travailler hardiment et sans relâche. Toujours recommencer, et
ne jamais relâcher les détails. L’ordre, la discipline, la propreté, la tenue
soignée, le respect du beau et du fini : tout cela ne sera obtenu qu’avec
beaucoup de ténacité. Ici, comme partout dans l’éducation, la règle d’or
de toute éducation est d’application : « Qui veut obtenir beaucoup d’un
jeune, doit en demander beaucoup ». Qui exige peu, ne reçoit rien !
IV. SYSTEME DES EQUIPES
a. ROLE
Dans chaque section d’âge, sont constituées de petites cellules de 5
à 8 membres (au maximum), nommées équipes, ayant à leur tête un
37
équipier ou chef d’équipe. Cette structure de la section en équipes
présente beaucoup d’avantages :
1. Elle organise la masse en petites cellules et facilite considérablement
le travail de la section ;
2. Elle répond aux besoins des jeunes qui se sentent poussés par leur
instinct social à se créer une petite bande, un groupe d’amis, une petite
communauté à leur portée ;
3. Le système des équipes rend possible la collaboration des jeunes aux
activités, à la discipline, à l’esprit de la section. C’est par excellence, une
méthode de « self-governement », de participation à la responsabilité
dans la vie commune. Elle incorpore l’individu dans la communauté
de la section par voie de la petite cellule ;
4. Ce système donne un champ d’action très précis au noyau et rend
possible une formation d’élite très efficace, parce que très adaptée.
b. L’EQUIPE
L’équipe est constituée donc d’environ 6 membres. Plus de 8 serait trop
charger l’équipier et son second. L’équipe est composée par le dirigeant
de la section tenant compte des caractères, d’un certain équilibre dans
le jeu, des amitiés, etc.
En principe, il n’est certainement pas souhaitable de constituer les
équipes d’après le quartier, le village ou une provenance quelconque.
Cette séparation souligne souvent des séparations psychologiques et des
animosités, qu’il faut plutôt surmonter que de les renforcer. D’ailleurs,
l’équipe, n’est pas constituée pour être une cellule d’activité dans le
milieu : cela dépasse totalement les possibilités d’un chef d’équipe, qui
n’est qu’un garçon du même âge. L’activité apostolique dans un milieu
doit se faire sous la direction des dirigeants, ou des grands, avec des
petits groupes ou cellules constituées pour cela.
38
2. Le mouvement pour les jeunes n’est pas une organisation d’action
dans la vie, mais une invitation à la jeune personnalité à créer librement
une communauté à sa taille. Il sentira un besoin de « se réaliser » dans
ce milieu d’éducation aussi longtemps qu’il ne peut prendre part à la
construction et à la transformation de la société en tant que personnalité
adulte (famille-travail-apostolat-politique, etc.)
3. L’apostolat n’est pas une question d’activité et la formation à
l’apostolat ne revient pas à un apprentissage de l’activité apostolique.
La vie d’apostolat du chrétien adulte devra être la conséquence logique
d’une vue de foi sur le monde, basée sur une vie de prière et de
sacrifice, acquise dans une préparation lente et intense. La formation
personnelle à la vie intérieure doit précéder et prédominer l’organisation
de l’apostolat. Cela reste pleinement vrai pour les adultes. Il faut en
tirer les conséquences logiques pour les jeunes dans le domaine de la
pédagogie du mouvement. Une fois admise, la prédominance de la vie
communautaire sur l’organisation de la pratique de l’apostolat dans le
milieu de vie, il faut bien souligner la nécessité des deux et le lien qui
doit les unir.
B. L’ACTION DANS LE MILIEU DE VIE se fait dans le mouvement
Chiro de deux façons :
1. Individuellement : par la technique du point d’action, qui peut être
un acte de charité, une attitude à prendre à la maison, à l’école, dans la
vie du quartier.
2. Comme action commune avec l’équipe, la section, le groupe.
Dans la section des aspirants, c’est précisément cette action dans le
milieu, son objet, sa technique, son esprit, qui viendra au premier plan
de l’activité habituelle de la section.
51
IV. L’ACTION DANS LE MILIEU DE VIE
A. PRINCIPES
Deux principes sont ici de toute évidence :
1. La formation dans le mouvement de jeunesse est une formation pour
la vie et dans la vie. Créer un milieu de formation ne veut pas dire fermer
les yeux pour la vie réelle. Cela vaut d’ailleurs autant pour la famille et
l’école ;
2. Le but le plus important du mouvement d’A.C. des jeunes est de les
préparer à une vie d’apostolat, qui est la pleine réponse à la tâche du
chrétien dans le monde. Si le but est admis par tous, les chemins pour
l’atteindre peuvent être différents.
Une certaine tendance veut appliquer aux enfants et aux jeunes, le
principe d’A.C. qui vaut pour les adultes : la formation à l’apostolat par
l’action elle-même. En conséquence elle veut élaborer le mouvement
en fonction de cette action, en fonction de la prise en charge du milieu,
de la masse, et pas en fonction de la vie communautaire des jeunes
mêmes. Le mouvement chiro n’est pas de cet avis et cela pour le les
raisons suivantes :
1. L’éducation est avant tout un phénomène de communication de foi
et de vie de la part des éducateurs ; une assimilation libre de la part
des jeunes de leur vie à celle des éducateurs. Cette communication et
cette assimilation ne peuvent se faire que dans une communauté de vie,
réalisée par le mouvement.
L’activité dans le milieu de vie réelle n’a de la valeur que pour autant
qu’elle soit inspirée, guidée, soutenue par une vie communautaire
intense. C’est d’ailleurs la base même de l’éducation familiale, et dans
l’Eglise, la raison d’être des séminaires.
50
Le but de l’équipe est de réaliser une collaboration du jeune à la vie de
la communauté : non de transformer son milieu de vie. Pour les préparer
et les faire collaborer à cet objectif à l’extérieur de la communauté, il
faut utiliser d’autres méthodes, dont nous parlerons plus loin.
Le chef d’équipe (équipier) est un garçon (une fille) du même âge et
de la même section que les autres membres de l’équipe.
Au commencement, on est toujours tenté de mettre à la tête des équipes
des membres plus âgés de 2 ou 3 ans. Cela donne bien l’impression
d’être plus efficace au point de vue organisation.
Mais du coup, tous les avantages du système, énumérés plus haut,
disparaissent, puisqu’en fait ce sont alors les grands qui dirigent les
petits. En réalité, ces soi-disant chefs d’équipes plus âgés ne font pas
partie de l’équipe et ne sont pas des dirigeants non plus. En outre, on
enlève aussi à l’équipe la possibilité de se diriger elle-même et aux
grands la possibilité d’avoir leur propre vie à eux.
Pour finir, cette façon de faire dévalue la notion et la tâche du dirigeant
dans la section, qui est une tâche d’éducation.
Chaque équipe a sa propre dénomination : le nom d’un saint, ou bien
des types de héros empruntés à la culture et à l’histoire du pays. Elle a
sa devise, son cri d’équipe, sa place dans les formations, son symbole,
son pennon.
c. EMULATION ET COMPETITION
Toute la vie de la section est organisée en faisant appel à la collaboration
des équipes. Les formations, les jeux, les activités, les cérémonies :
tout se fait par équipe. Pour réaliser l’ordre, la discipline, la régularité,
le bon esprit, le dirigeant fait toujours appel à l’esprit de cohésion, de
39
solidarité, de fierté de l’équipe. Chaque membre, de manière individuelle
est poussé à collaborer à la vie de la section par l’émulation saine, qui
existe entre les équipes. La réunion du noyau, qui est constituée par tous
les chefs d’équipes et leurs seconds aura, comme première fonction,
d’animer cette collaboration libre de chacun à la vie de la section (voir
plus loin : formation d’élite).
Pour éviter toute confusion, notons ici que ce système d’équipes n’est
pas conçu de la même façon dans tous les mouvements où il existe (p.e
la patrouille).
Dans le mouvement Chiro, ce système n’a pas comme but d’organiser
les jeux et les activités séparément par équipe, sous la direction d’un
chef responsable plus âgé. A l’exception d’une petite réunion d’équipe,
toutes les activités de la section (jeu, excursions, chant travail manuel,
épreuves, etc.) se font en commun pour toutes les équipes, sous la
direction du dirigeant, qui en est l’animateur et l’éducateur central.
Cette pratique n’est qu’une application du principe, que l’éducation à
l’esprit chiro doit se faire par le contact avec l’esprit du dirigeant, et ne
se fait pas par les activités en tant que telles. Il ne faut donc pousser le
système d’équipes à une séparation telle entre les équipes et le dirigeant,
qu’il ne dispose plus lui-même du levier pour créer et entretenir l’esprit
dans la section.
Pour résumer : le centre d’activités dans le mouvement n’est pas
l’équipe, mais la section. Les chefs d’équipes ne sont pas des dirigeants
ni des pseudo-dirigeants, mais plutôt des meneurs du même âge. Tout
cela peut paraître assez subtil à première vue : une expérience de longues
années en a bien prouvé l’importance capitale.
40
la marche au soleil – la Garde de la Couronne – la Veillé du Christ. Elle
se fait chaque année à une période déterminée, notamment pour les :
Petits : temps de l’avent ;
Moyens : temps de carême ;
Grands : préparation à la fête du Christ-Roi ;
Aspirants : préparation à la fête de la Pentecôte.
Les candidats sont réunis dans 4-5 réunions de préparations, avec petite
instruction, activités, points d’action, etc. ils disposent d’un petit cahier
de Promesse, qui est édité par le mouvement. Le (la) dirigeant(e) doit
disposer d’un manuel, qui lui fournit toute la matière nécessaire pour
élaborer cette préparation.
La préparation à la Promesse est une formule de retraite progressive,
qui est indispensable pour bien faire entrer les jeunes dans l’esprit
profondément surnaturel de la communauté. Elle donne son sens profond
à toute la vie de la section.
3. LE NOYAU
Après l’incorporation et la promesse, il reste une troisième étape
d’ascension individuelle dans chaque section : la participation à la vie
du noyau.
Le noyau est pour chaque section, le groupe d’élite, composé des chefs
d’équipes, des seconds et des simples membres de noyau. Comme
cette technique du noyau a, dans le Chiro, un rôle d’animation de toute
première importance dans la vie de la section, elle sera traitée séparément
(voir paragraphe 3).
49
plus d’importance qu’on pourrait l’estimer. L’entrée dans une nouvelle
section est un évènement. Le jeune aime qu’on attende quelque chose
de son effort, qu’on croit qu’il est capable de quelque chose, qu’on
s’adresse à lui personnellement, qu’il se trouve devant une tâche qui
l’attend. Le fait de recevoir l’insigne de la section répond déjà à un
certain engagement.
2. LA PROMESSE
La technique de la promesse est dans le mouvement Chiro d’une
importance capitale. Pour bien comprendre cela, il faut déjà noter (ce
qui sera expliqué plus loin) que chaque section n’a pas seulement sa
technique adaptée à l’âge, mais surtout son esprit surnaturel très adapté
et caractéristique. Dans la suite des sections, toute une progression doit
se faire dans l’idéal du Chiro, une pénétration de plus en plus profonde
de son esprit.
La préparation à la promesse est considérée comme l’initiation profonde
au contenu dogmatique de chaque section. Elle a comme but d’ouvrir
l’âme au sens chrétien profond de la vie à son âge et de l’amener à une
grande générosité pour y répondre. Cette générosité sera exprimée par
la Promesse. En voici en résumé le thème principal :
Petits : Jésus est la joie de notre vie, il est près de nous dans l’Eucharistie;
Moyens : nous avons promis fidélité au Christ, à notre baptême. Toute
notre vie doit être une réponse fidèle ;
Grands : ma vie est une rencontre personnelle avec le Christ dont le
signe visible est le Sacrement, la Sainte Messe ;
Aspirants : chaque homme est destiné à l’amour, poussé par la force
de l’esprit dans la confirmation.
La préparation à la Promesse est une technique typiquement intuitive et
active. Elle porte un nom symbolique en rapport avec son contenu p.e.
48
Pour animer l’émulation entre les équipes, la section organisera de
temps en temps une compétition entre elles. Cette compétition aura
comme contenu des prestations au point de vue des activités, du jeu, de
la discipline, de la vie religieuse, de l’apostolat dans le milieu. D’après
un système établi d’avance, on détermine les prestations à fournir, les
graphiques à faire, la durée, la récompense, les résultats, etc. Toute cette
compétition est animée d’un encadrement figuré et adapté à l’âge et à
la période. De telles compétitions se font p.e. au début d’une nouvelle
année de travail, pendant l’avent, le carême, au camp annuel etc. Voir
pour plus de détails les bulletins de direction.
d. ACTIVITES DE L’EQUIPE
Chaque équipe a de petites activités qui soulignent sa vie, et raniment
son esprit.
1. Coin d’équipe : une ornementation sobre d’une partie du mur exécuté
par eux-mêmes (écusson, symbole, devise, mot d’ordre, photos, etc.) ;
2. Cahier de chronique : la vie de l’équipe est rédigée dans un cahier
avec dessins, coupures, photos ;
3. Service d’équipe : le dirigeant confie à tour de rôle une série de
services à rendre à la communauté (nettoyage, soins du matériel,
décoration, etc.)
4. Réunion d’équipe : chaque dimanche, dans le cadre de la réunion
dominicale, les équipes disposent de 10 à 15 minutes pour se réunir.
Les équipiers y suivent un petit programme, qui est préparé d’avance
à la réunion du noyau.
Quand une nouvelle activité est lancée dans la section (p.e. jeu, chant,
exercice de style, etc.), l’équipe se réunit séparément pour quelques
41
instants, pour donner l’occasion à l’équipier d’apprendre à ces membres
les éléments nouveaux (règles – aptitudes – textes, etc.).
Dans toutes ces activités, le système d’équipe tiendra largement
compte de la section d’âge, dans laquelle il fonctionne. Avec l’âge,
augmentera aussi la responsabilité et l’initiative des équipes et leurs
chefs. Un système d’équipes bien élaboré demande de la part du
dirigeant beaucoup de doigté et beaucoup d’expériences. Il ne faut pas
dès le début vouloir tout faire et tout réaliser. Une tradition a besoin
de plusieurs générations de dirigeants pour bien s’installer dans un
groupe. Ici, comme dans toute technique, il faut distinguer l’essentiel
(l’organisation de la section par équipes) de ce qui est utile, mais pas
immédiatement nécessaire (activités propres des équipes).
II. LA VIE DE LA COMMUNAUTE
Après avoir dessiné dans le premier paragraphe les
grands traits de la structure de la communauté, nous poursuivons cette
description en traitant des diverses techniques qui ont pour but de faire
vivre activement par les jeunes l’esprit et l’idéal Chiro.
- La technique de programmation de l’esprit, c’est-à-dire le mot
d’ordre. (I)
- La technique pour susciter la générosité dans la réponse active à
l’idéal, c’est-à-dire le point d’action. (II)
- La technique de la progression individuelle dans l’esprit de chaque
section : l’incorporation et la promesse. (III)
- La technique de l’apostolat organisé dans la vie réelle hors de la
communauté : l’action dans le milieu. (IV)
- La technique de l’instruction religieuse.
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parce que personne ne leur a demandé de l’être. Ils ont besoin d’être
généreux pour quelqu’un ! Ce sera pour le Christ, sans doute, mais qui
parle par l’intermédiaire du prêtre, du (de la) dirigeant(e).
III. LA PROGRESSION INDIVIDUELLE
Le mouvement Chiro n’a jamais été partisan d’une
ascension personnelle, basée sur des connaissances, des capacités
techniques ou physiques (les badges), donnant droit à des insignes
divers sur l’uniforme. Toutes ces techniques de jeu sont intéressantes
en tant que programme de jeu, mais ne marquent certainement pas une
ascension personnelle, qui doit avoir plutôt un contenu spirituel : une
participation croissante à la vie et à l’esprit de la section. C’est ainsi
que le mouvement prévoit trois étapes à parcourir dans la vie de chaque
section d’âge : l’incorporation, la promesse et le noyau.
1. L’INCORPORATION
Une technique très simple qui a comme but d’initier chaque nouveau
venu dans la section à sa vie, son esprit, son règlement intérieur. Le
nouveau doit passer par un mois de préparation avant d’être reçu comme
membre. S’il est tout nouveau dans le groupe, il reçoit après cette
épreuve son uniforme. S’il passe d’une section à une autre supérieure,
il reçoit son nouvel insigne de section.
L’épreuve à passer est extrêmement simple : quelques conditions
à remplir (régularité, etc.), quelques détails pratiques à connaître.
Elle consiste surtout à apprendre le sens de la section dont il devient
membre. Il s’y prépare sous la direction du chef d’équipe et dispose
pour cette préparation d’un petit livret d’incorporation, qui est édité
par le mouvement. Cette épreuve est renouvelée à l’entrée dans chaque
nouvelle section. Si simple qu’elle puisse paraître, cette technique a
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Il y a deux méthodes bien différentes pour le faire. Le bulletin de
direction fait des suggestions pour le point d’action du mois ou de chaque
semaine, en rapport avec le mot d’ordre. Dans la cérémonie d’ouverture,
ce point est annoncé par le chef de groupe ; il sera repris et expliqué
dans chaque section par le chef de section. Le soir, le directeur reprend
le thème du mot d’ordre et attire l’attention sur le point d’action. Une
toute autre voie est celle-ci : dans les petites réunions d’équipes, les
chefs d’équipes sont chargés de chercher ensemble un point d’action
déterminé pour la semaine, d’après des directives et suggestions données
dans la réunion du noyau.
Cette manière de faire est sans doute plus active, plus captivante, mais
elle demande une vie de mouvement déjà bien élaborée. Il sera d’ailleurs
toujours utile de varier la manière de déterminer ce point, suivant les
circonstances.
c. CONTROLE ET ENCOURAGEMENT
La technique des points d’action est en somme dans le mouvement, une
technique d’une certaine direction spirituelle collective, qui fait appel
à toute l’emprise de la vie communautaire pour obtenir la générosité,
telle a besoin de trouver une récompense et un encouragement dans le
contrôle très discret, surtout l’attention bienveillante du directeur et
des dirigeants.
Le jeune a besoin d’être apprécié dans son effort. On doit souvent le
donner l’occasion de pouvoir dire ce qu’il a fait, si on le sait déjà par
ailleurs : ensuite l’en récompenser par un sourire, un geste, un bon
mot d’encouragement. Souvent ainsi des points d’action déterminés et
bien contrôlables seront fixés comme prestations dans une compétition
d’équipes.
Notons encore une fois, que le meilleur éducateur, c’est celui qui ose
demander beaucoup. La plupart des jeunes n’ont jamais été généreux,
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I. TECHNIQUE DU MOT D’ORDRE
Un mouvement de jeunes a besoin d’une programmation, c’est-à-dire
d’une variation constante dans les thèmes qu’on propose à l’intérêt. Si le
thème central dans la vie au Chiro c’est la charte de l’idéal qu’on veut
vivre ensemble, il faut en outre une technique pour en souligner et faire
ressortir progressivement les divers aspects. On mange un pain par petits
morceaux, on fait usage d’un réflecteur pour éclairer successivement
différents coins de la même scène.
Le scénario de cette programmation n’est pas difficile à trouver. Le
Chiro qui veut vivre profondément les mystères de l’Incarnation et
de la Rédemption de l’Eglise et de ses Sacrements, n’a qu’à suivre le
scénario de l’année liturgique.
C’est ainsi que le mouvement a élaboré une série de thèmes, qui dans un
cycle de deux années suivent de très près la vie de l’Eglise et permettent
d’associer la vie de la communauté à la vie liturgique.
Ces thèmes sont les suivants :
Décembre (Avent) : le besoin du chrétien de rencontrer Jésus, l’âme
a le désir de la présence du Christ – humilité ;
Janvier (Epiphanie) : Idée missionnaire – prière – action pour les
missions;
Février (préparation au Carême) : Sens du péché – la générosité ;
Mars (Carême) : Pénitence et collaboration à la rédemption ;
Avril (Pâques) : Joie du baptême et de la vie dans le Christ-la prière ;
Mai (Sainte Vierge) : vie mariale – pureté ;
Juin (Eucharistie) : l’amitié de Jésus – culte du Sacré Cœur – vie
eucharistique ;
Juillet-Aout(Vacances) : la préoccupation envers les autres ;
Septembre : devoir d’état – obéissance ;
Octobre : le Rosaire – vie publique chrétienne ;
Novembre : la charité chrétienne sous toutes ses formes.
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Le thème du mois est exprimé dans un slogan : « le mot d’ordre », qui
est comme le courant électrique, qui parcoure toutes les activités. Le
mot d’ordre est présenté dans les bulletins de direction du mouvement.
Il est expliqué à la cérémonie d’ouverture ; il revient au petit mot du
soir du directeur. Le même thème revient dans la formation religieuse
des groupes d’élites et des dirigeants, dans les instructions religieuses
des grands. Toutes les éditions chiro sont conçues d’après le même
plan de thèmes.
Le thème du mot d’ordre oriente aussi toute la vie communautaire
du mouvement : la décoration, les chansons, le jeu, les compétitions. Il
inspire aussi les points d’action, les campagnes d’action dans le milieu.
Le mot d’ordre est donc, pour ainsi dire, l’âme qui inspire toute la vie
communautaire : les instructions comme les activités de jeu, la prière
et la générosité, comme l’apostolat.
La technique du mot d’ordre fait vivre la catéchèse communautaire,
intuitive et active, d’après le déroulement liturgique du Christ dans
l’Eglise ; et de la même façon, dans le petit séminaire des jeunes, la
jeune paroisse, la jeune église.
Il va sans dire que l’étude du mot d’ordre est une des premières
préoccupations du cercle des dirigeants, sous la direction du prêtre.
C’est là qu’ils doivent approfondir, préparer leur métier catéchétique.
Aussi la première réunion du mois est vouée surtout à l’étude du mot
d’ordre, avec l’aide des données du bulletin.
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II. LE POINT D’ACTION
a. FONCTION
La vie communautaire du dimanche a suscité la générosité. Il faut
maintenant canaliser cette générosité vers de petits efforts dans la vie
de tous les jours. C’est le rôle du point d’action.
Le point d’action est un tout petit point de prière, d’ascèse, d’apostolat
qui doit être réalisé pendant la semaine. Ce sera p.e. une prière
déterminée faite d’une manière précise ; ou une attitude de charité
bien concrète à prendre à la maison, à l’école, au travail ; ou une petite
activité d’apostolat très bien indiquée.
On veut donc obtenir un effort personnel, tout-à-fait libre, dans la vie de
tous les jours. L’esprit du dimanche doit être vécu de nouveau pendant
la semaine, mais cette fois, par un effort actif et libre. La valeur du point
d’action, en tant que technique éducative, n’est pas tant ce qu’on fait, le
contenu de l’effort, le caractère difficile de ce point, ou le nombre de fois
qu’il a été réalisé. La valeur réside plutôt : primo dans son caractère de
liberté, de spontanéité ; et secundo : dans le fait que c’est une réponse
à un thème dogmatique, à un idéal précis, à un esprit de foi qui doit
percer dans la vie journalière.
La technique du point d’action est plutôt une technique de prière et de
vie de foi, qu’une technique d’ascèse.
b. CHOIX DU POINT D’ACTION
Pour atteindre ce but, tout dépendra de la manière dont le point d’action
est choisi et est présenté, adapté à chaque âge – très concret – avec un
lien très direct avec le mot d’ordre, qui doit être expliqué et souligné.
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