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Rapport de recherche
par
Joseph Chbat
Jean-Denis Groleau
1
2 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
ISBN 2-9805181-2-3
Contributions 8
RŽsumŽ 9
Introduction 10
Chapitre 1
Contexte de la recherche 12
1.1 ProblŽmatique 12
1.2 Objectifs 15
1.4 Le langage 20
4 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Chapitre 2
MŽthodologie 27
2.1 Approche mŽthodologique retenue 28
Chapitre 3
Avenues explorŽes 36
3.1 StratŽgies basŽes sur le sens des mots isolŽs 36
Chapitre 4
4.2.1 PrŽsentation 80
4.2.2 StratŽgies dÕapprentissage c. stratŽgies dÕenseignement 82
4.2.3 ScŽnario de dŽroulement des activitŽs 83
4.3.1 PrŽsentation 84
4.3.2 Crit•res 86
4.3.3 Plan dÕintervention 86
4.3.4 Structure 86
4.3.5 Fiche A: Quelques stratŽgies dÕŽl•ves qui rŽussissent 87
4.3.6 Fiche B: Quelques stratŽgies supplŽmentaires 89
4.3.7 Fiche P1: Participation-autoŽvaluation 89
4.4.1 PrŽsentation 91
4.4.2 Crit•res 93
4.4.3 Plan dÕintervention 94
4.4.4 Structure 95
6 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Chapitre 5
Quelques rŽsultats
Conclusion 147
Bibliographie 149
Table des mati•res 7
Contributions
Chercheurs
Joseph Chbat, M. •s Arts (Phi), Ph. D. en philosophie, professeur de philosophie
au coll•ge AndrŽ-Grasset
Collaborateurs
Conseillers : AndrŽ G. Turcotte, Ph. D., responsable du centre dÕaide en fran-
•ais et coordonnateur du DŽpartement de fran•ais au cŽgep ƒdouard-Montpetit.
Michel Laurier, Ph. D., professeur au DŽpartement des sciences de lÕŽducation
ˆ lÕUniversitŽ de MontrŽal
Remerciements
Nos premiers remerciements sÕadressent ˆ la Direction gŽnŽrale de lÕenseignement
collŽgial qui a subventionnŽ cette recherche dans le cadre du Programme dÕaide ˆ la
recherche sur lÕenseignement et lÕapprentissage (PAREA), puis ˆ HŽl•ne Lavoie et
Marie-JosŽe Potvin pour lÕaide et le soutien quÕelles nous ont apportŽs.
Nos remerciements vont aussi ˆ Michel GŽlinas, directeur gŽnŽral, AndrŽ LaprŽ, direc-
teur des Žtudes, coll•ge AndrŽ-Grasset, et ˆ Jean-Claude Gaudet, directeur gŽnŽral,
Jacques Richard, directeur des Žtudes, coll•ge Jean-de-BrŽbeuf, qui ont appuyŽ ce
projet et mis ˆ notre disposition toutes les ressources nŽcessaires.
Nous remercions Žgalement tous nos collaborateurs et collaboratrices pour leur sou-
tien et leur encouragement..
Nous remercions enfin tous les Žl•ves qui ont aimablement participŽ ˆ cette recher-
che.
RŽsumŽ 9
RŽsumŽ
Introduction
Dans un premier temps, nous voulions mettre au point une sŽrie de stratŽgies
dÕapprentissage basŽes sur le souci de la prŽcision du sens des mots, dans le
but dÕaider les Žl•ves dans leurs difficultŽs langagi•res, espŽrant m•me pou-
voir noter une diffŽrence marquŽe entre le rendement de ceux et celles qui
aient ŽtŽ exposŽs ˆ ces stratŽgies et celui dÕautres Žl•ves auxquels ils aient ŽtŽ
pairŽs.
Mais, nous rendant ˆ lÕŽvidence quÕil nÕexiste pas de cadre scolaire permet-
tant dÕexposer intensŽment un groupe dÕŽl•ves ˆ de telles stratŽgies et quÕun
vŽritable changement dans ce domaine ne saurait •tre obtenu que par lÕenga-
gement collectif et concertŽ dÕun grand nombre dÕenseignants et dÕenseignan-
tes, nous avons dÕabord procŽdŽ ˆ une assez large exploration dÕavenues
susceptibles de donner lieu ˆ des stratŽgies dÕapprentissage. Ensuite, nous
avons mis au point un plan dÕintervention simplifiŽ, destinŽ ˆ tous les ensei-
gnants et enseignantes du collŽgial dŽsireux (et dŽsireuses! pourtant, n'a-t-il
pas ŽtŽ indiquŽ, au dŽbut, que l'emploi du masculin n'a rien de discrimina-
toire?) de sÕengager avec nous sur le front de la lutte contre les difficultŽs lan-
gagi•res.
Dans le prŽsent rapport qui met en lumi•re le travail que nous menons depuis
deux ans dans ce dossier chaud des difficultŽs langagi•res des collŽgiens, le
lecteur trouvera, dans un premier chapitre, un exposŽ de lÕŽtat de la question
o• il pourra constater le sŽrieux de ces difficultŽs et le travail qui, sur cette
question majeure, intŽresse des chercheurs du monde entier, sans quÕon
puisse pour autant noter des changements importants dans ce domaine.
Chapitre 1
Contexte de la recherche
1.1 ProblŽmatique
CompŽtence langagi•re et Mais quÕentend-on par ÇdifficultŽs langagi•resÈ? Bien qu'apparemment facile
difficultŽs langagi•res ˆ comprendre, l'expression gagne ˆ •tre explicitŽe. Dans les recherches, d'une
fa•on gŽnŽrale, on aborde les difficultŽs langagi•res sous le couvert de la
ÇcompŽtence langagi•reÈ: Labelle, Lefebvre et Turcotte (1989); Moffet
(1992); Roy, Lafontaine, Bourdeau et Viau (1992); Lecavalier, Brassard
(1993); Moffet et Demalsy (1994); Boudreau et Roy (1995). Pour sa part,
Legendre (1993:225) dŽfinit la compŽtence langagi•re comme la Çconnais-
sance qu'un individu a de sa langue maternelle et l'habiletŽ ˆ l'utiliserÈ. De
plus, il divise la compŽtence langagi•re en trois composantes: linguistique,
textuelle et discursive, et, selon De Serres, Groleau (1996), quelqu'un qui a
des probl•mes avec l'une ou l'autre de ces composantes est rŽputŽ en avoir
Contexte de la recherche 13
avec sa compŽtence langagi•re. Nous disons alors qu'il a des ÇdifficultŽs lan-
gagi•resÈ.
CompŽtence langagi•re et Pour une discipline en particulier, par exemple les mathŽmatiques, on peut
mathŽmatiques distinguer les probl•mes propres au langage mathŽmatique et ceux, plus
gŽnŽraux, liŽs ˆ la ma”trise du fran•ais. Ces derniers engendrent bien souvent
des difficultŽs dans l'apprentissage des mathŽmatiques, et ceci, selon Perrin-
Glorian (1994:14), a des rŽpercussions sur l'apprentissage des Žl•ves, sur plu-
sieurs plans:
CompŽtence langagi•re et En philosophie, Tremblay, Lacroix et Lacerte (1994), ayant menŽ une recher-
philosophie che sur les Žl•ves malentendants, arrivent au m•me constat que Perrin-Glo-
rian. En effet, selon eux, les malentendants, aussi bien que les entendants qui
ont des probl•mes en fran•ais, semblent avoir une tr•s grande difficultŽ ˆ sai-
sir les ŽlŽments et les structures logiques dÕun texte et ˆ structurer leurs pro-
pres Žcrits en respectant le caract•re argumentatif des textes raisonnŽs.
Faisant souvent appel ˆ des illustrations, exemples ou comparaisons, bref ˆ
des procŽdŽs analogiques, la plupart de ces Žl•ves Žprouvent une grande dif-
ficultŽ ˆ structurer logiquement leur discours et semblent ne pouvoir livrer
que des impressions, des sentiments ou des opinions qui ne sont nullement
appuyŽs sur des faits ou des arguments acceptables.
QuÕest-ce quÕune stratŽgie? De Villers (1992:1001), dans le Multidictionnaire des difficultŽs de la langue
fran•aise, dŽfinit une stratŽgie comme Žtant ÇlÕart de planifier et de coordon-
ner un ensemble dÕopŽrations en vue dÕatteindre un objectifÈ. Legendre
(1993:1187) lui aussi estime quÕune stratŽgie est Çun ensemble d'opŽrations et
de ressources pŽdagogiques, planifiŽ par le sujet dans le but de favoriser au
mieux l'atteinte d'objectifs dans une situation pŽdagogiqueÈ. On voit ainsi que
la stratŽgie a quelque chose dÕintentionnel puisquÕelle vise ˆ lÕatteinte efficace
dÕun objectif. De plus, elle porte sur quelque chose de complexe: il sÕagit
dÕun ensemble dÕopŽrations, dÕune sŽquence dÕactions, visant ˆ atteindre un
objectif donnŽ. Et lÕon y distingue clairement deux phases importantes: la
planification et la coordination.
Pourquoi utiliser des Pourquoi travailler ˆ mettre au point des stratŽgies dÕapprentissage et quÕest-
stratŽgies dÕapprentissage? ce au juste? ÊPour Ausubel (1968), un apprentissage significatif implique auto-
14 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Nous croyons donc que le fait que lÕŽl•ve utilise certaines stratŽgies pendant
lÕapprentissage peut influer sur son propre processus dÕencodage et
dÕapprentissage, ce qui influe nŽcessairement sur ses rŽsultats scolaires et
donc sa performance. Et cÕest forts de cette conviction que nous avons
dŽcidŽ de mettre au point certaines stratŽgies dÕapprentissage dans une
approche sŽmantique, afin de venir en aide aux Žl•ves ayant des difficultŽs
langagi•res. Dans ce qui suit, on trouvera une justification du recours ˆ une
approche sŽmantique.
StratŽgies dÕapprentissage et La sŽmantique est l'Žtude du langage considŽrŽ du point de vue du sens; Çelle
sŽmantique Žtudie les relations du signifiant au signifiŽ, les changements de sens, la syno-
nymie, la polysŽmie et la structure du vocabulaireÈ (Le Nouveau Petit Robert,
1993:2068). Legendre (1993:1147) spŽcifie que la sŽmantique est Çl'Žtude
transdisciplinaire du vocabulaire de diverses langues, de la signification des
mots et des phrases ainsi que de la nature et des lois de lÕŽvolution de leur
sensÈ. Des stratŽgies dÕapprentissage axŽes sur la sŽmantique s'Žclairent donc
nŽcessairement au sens, ˆ la signification des mots et des phrases. Toutefois,
nous avons rŽduit la prŽoccupation sŽmantique transdisciplinaire notŽe par
Legendre ˆ une prŽoccupation disciplinaire que nous cherchons ˆ appliquer
aux mathŽmatiques et ˆ la philosophie.
La recherche du sens: une Nous avons choisi une approche sŽmantique pour traiter des difficultŽs lan-
activitŽ naturelle gagi•res, car la recherche du sens est une activitŽ naturelle chez lÕ•tre
humain. En effet, tr•s jeunes, les enfants font des communications prŽcises et
sensŽes. Il ne serait pas difficile de trouver des milliers dÕexemples de conver-
sations de jeunes enfants o• le jeu sur le sens des mots est prŽsent dÕune
fa•on subtile et nuancŽe. Ë cet Žgard, Giasson (1990:10) estime que lÕenfant
dŽveloppe de fa•on naturelle dans son milieu familial des connaissances pho-
nologiques, syntaxiques, pragmatiques et sŽmantiques o• il a dŽjˆ une bonne
connaissance du sens des mots et des relations quÕils entretiennent entre eux.
Ceci dit, il reste quÕil y a dÕinnombrables fa•ons de sÕarr•ter sur le sens, et ce
qui nous intŽresse surtout, cÕest une approche simple et significative, suscepti-
ble dÕentretenir chez lÕŽl•ve sa tendance naturelle vers le sens.
Contexte de la recherche 15
Si les enfants ont dŽjˆ un bagage sŽmantique avant m•me dÕentrer ˆ lÕŽcole,
la question qui se pose est alors: ÇPourquoi, ˆ mesure quÕils se scolarisent, ne
dŽveloppent-ils pas un discours branchŽ sur le sens?È Tout se passe comme si
l'Žcole apprenait aux ŽduquŽs ˆ imiter les enseignants ou ˆ appliquer simple-
ment les recettes, et oubliait dÕentretenir chez eux leur intŽr•t pour le sens.
Pour notre part, nous estimons quÕil devrait •tre possible et fructueux dÕenvi-
sager une approche qui prŽconise le recours au sens et nous avons cherchŽ ˆ
mettre sur pied des stratŽgies dÕapprentissage dans une perspective sŽmanti-
que, espŽrant quÕelles auraient le grand avantage de rediriger les Žl•ves sur
lÕessentiel et de rendre leur apprentissage un peu plus significatif.
1.2 Objectifs
Buts et objectifs de la Le but de cette recherche est dÕabord de sensibiliser lÕŽl•ve ˆ lÕimportance
recherche des stratŽgies dÕapprentissage dÕune fa•on gŽnŽrale, et ensuite de lÕinciter ˆ
lÕutilisation de ces stratŽgies et en particulier de celles que nous lui proposons,
lesquelles cherchent ˆ diminuer ses difficultŽs langagi•res et ˆ lui assurer un
meilleur rendement. Ë cet effet, Weinstein et Mayer (1986) font remarquer
que lÕefficacitŽ de lÕenseignement est fondŽe non seulement sur le bagage de
connaissances dŽjˆ acquis par lÕapprenant, mais aussi sur les stratŽgies quÕil
utilise pour apprendre.
Par ailleurs, depuis plus d'une dŽcennie, pour ne pas dire depuis le dŽbut des
cŽgeps, toutes sortes d'initiatives ont ŽtŽ prises pour venir en aide aux Žl•ves
ayant des difficultŽs langagi•res: centres d'aide, tutorat par les pairs, cours de
fran•ais correctif, etc. Pour leur part, les universitŽs imposent depuis 1987 des
tests de fran•ais aux Žl•ves qui s'y inscrivent. Mais tout cela n'a pas changŽ
beaucoup la rŽalitŽ, comme on peut le constater ˆ la lecture du numŽro thŽ-
matique de la Revue des sciences de l'Žducation sur la ma”trise du fran•ais
Žcrit aux ordres supŽrieurs d'enseignement (vol.XXI, no 1, 1995). Insistant sur
la persistance de ces difficultŽs langagi•res malgrŽ toutes ces mesures prŽconi-
sŽes pour y remŽdier, Giard (1991) estime que la ma”trise de la langue est un
sujet majeur de prŽoccupation, car si 20 p. 100 des Žl•ves Žcrivent tr•s bien
le fran•ais ˆ leur entrŽe au cŽgep, 60 p. 100 en ont une connaissance plut™t
mŽdiocre et les derniers 20 p. 100 prŽsentent des lacunes que beaucoup
jugent irrŽcupŽrables. De plus, ajoute-t-elle, lÕenseignement du fran•ais au
collŽgial ne rŽussit pas ˆ pallier ces lacunes, puisquÕenviron 50 p. 100 des Žl•-
ves Žchouent au test de fran•ais passŽ ˆ lÕentrŽe ˆ lÕuniversitŽ.
La prŽsente recherche s'inscrit dans lÕensemble des travaux et des diverses ini-
tiatives qui cherchent ˆ remŽdier ˆ ce probl•me fondamental des difficultŽs
langagi•res des Žl•ves du collŽgial. L'abondante documentation dans ce
domaine se prŽsente ˆ la fois comme un atout et un obstacle ˆ la recherche
innovatrice. L'ayant examinŽe de pr•s, nous avons dŽcidŽ dÕemprunter une
approche sŽmantique, approche basŽe sur le sens des mots et des phrases et
sur le lien qu'Žtablit ce sens entre les diverses parties du discours.
Un double motif nous a amenŽs ˆ travailler dans cette perspective. D'un c™tŽ,
aucun rechercheur dans le rŽseau collŽgial quŽbŽcois n'a utilisŽ une approche
sŽmantique pour venir en aide d'une fa•on systŽmatique ˆ la client•le qui
souffre de difficultŽs langagi•res. D'un autre c™tŽ, nous estimons qu'une telle
approche basŽe sur le sens a des chances de rŽussir aupr•s de l'Žl•ve, juste-
ment parce qu'elle table sur le sens et que la recherche de ce dernier est inhŽ-
rente ˆ l'esprit humain. Les auteurs consultŽs qui ont travaillŽ dans une
perspective sŽmantique ont confirmŽ l'Žvaluation positive que nous avons
d'une approche basŽe sur le sens. En effet, Baruk (1992) qui cherche ˆ outiller
la pensŽe pour rendre comprŽhensible le langage mathŽmatique et qui, de ce
fait, emprunte une voie sŽmantique, estime qu'une telle approche risque de
procurer, ˆ ceux qui se plaisent ˆ fouiller la langue, des Çbonheurs de sensÈ.
Elle incite d'ailleurs les usagers de cette approche ˆ souder les mots du voca-
bulaire mathŽmatique avec une sorte de Çciment sŽmantiqueÈ, leur assurant
ce qu'elle appelle une Çcoexistence pacifiqueÈ. Notons que l'intŽr•t de Baruk
(1992) est orientŽ vers la construction d'un dictionnaire des termes mathŽma-
tiques et non vers lÕŽlaboration de stratŽgies d'apprentissage comme telles.
Du c™tŽ amŽricain, dŽjˆ entre 1973 et 1976, des auteurs comme Smith
(1973, 75) Goodman (1976) et Singer (1976), qui ont inspirŽ au QuŽbec la
rŽforme des programmes d'Žtudes primaires de fran•ais de 1980, avaient
dŽcrit une approche octroyant ˆ la signification du texte un r™le actif au cours
de l'apprentissage de la lecture. Smith parle, par exemple, d'un processus de
prŽdiction ou d'anticipation sŽmantique pendant la lecture. Goodman, pour
sa part, introduit le Çguessing gameÈ, traduit en fran•ais par la Çdevinette
sŽmantiqueÈ, pour faire Žtat de la prise en considŽration de la signification au
cours de lÕapprentissage de la lecture.
et le langage extŽrieur portant sur l'aspect phonique. C'est dans ce cadre que
Vygotsky trouve que la relation de la pensŽe au mot est un processus dynami-
que, principalement prŽsent dans le langage intŽrieur portant sur le sens et
donc sur l'aspect sŽmantique. Un mot, dans un certain contexte,disait-il, signi-
fie ˆ la fois plus et moins que le m•me mot considŽrŽ isolŽment: plus parce
quÕil acquiert un contenu nouveau; moins parce que sa signification est limi-
tŽe et restreinte par le contexte.
En Belgique, Legros (1995) s'arr•te sur les carences lexicales des Žtudiants du
premier cycle universitaire et notamment sur les difficultŽs quÕils ont avec la
dŽfinition, le rŽsumŽ et lÕanalyse de questions. Du c™tŽ lexical, Legros rel•ve
des confusions quÕils font ainsi que des applications abusives des r•gles de la
dŽrivation (p. ex., lugubrucitŽ, staticitŽ, etc.) et de ce qu'il appelle des cas
d'incompatibilitŽ sŽmantique qu'il note dans le vocabulaire de ces jeunes uni-
versitaires (p.ex., mŽsaventures avec un compagnon, vouloir actionnŽ par le
caract•re, blessure contractŽe, etc.). Devant le constat qu'une bonne majoritŽ
des Žtudiants du premier cycle universitaire ne comprennent pas le sens des
mots usuels tels que ÇvirtuelÈ, ÇpatentÈ, ÇcorollaireÈ, ÇempiriqueÈ, Çhypertro-
phiŽÈ, Çintrins•queÈ et ÇŽclectismeÈ, Legros (1995:64) demande ce quÕil faut
faire pour assurer l'apprentissage de cette Çlangue abstraite communeÈ qui
forme la base m•me de la compŽtence linguistique universitaire. Il estime que
si rien ne se fait, la porte est grande ouverte ˆ beaucoup de malentendus et
de contresens.
La recherche en philosophie Du c™tŽ de la philosophie, peu de recherches se sont orientŽes vers les diffi-
cultŽs langagi•res comme telles, car les philosophes se prŽoccupent surtout
de l'ordre de la pensŽe et de la structure logique des textes ainsi que des ŽlŽ-
ments argumentatifs. C'est le cas de DŽsilets et Roy (1988) du cŽgep de
Contexte de la recherche 19
Bien que ces auteurs reconnaissent que leur travail sur les marqueurs de rela-
tion n'a pas rŽussi ˆ corriger les dŽfauts de structure chez leurs sujets, leur
approche demeure inspirante, car les marqueurs de relation constituent des
ŽlŽments d'orientation sŽmantique prŽcieux pour les guider dans le discours.
Dans une perspective voisine de celle des marqueurs de relation, certains
professeurs de philosophie ont montrŽ rŽcemment un intŽr•t pour les indica-
teurs d'infŽrence. On pense ici aux travaux de Blackburn (1994) sur les schŽ-
mas en arbre qu'il int•gre ˆ la logique de l'argumentation; ˆ ceux de Paris et
Bastarache (1995) sur les schŽmas d'infŽrence qu'ils int•grent ˆ la structure
argumentative; ˆ ceux de Chbat (1992) et de Lamy (1995) qui, s'inscrivant
tous les deux dans la tradition du logicien Beardsley, abordent les schŽmas
sagittaux et les appliquent ˆ l'analyse des argumentations simples et aux schŽ-
mas de prise de dŽcision. Il s'agit d'une approche qui dŽcoupe les raisonne-
ments ou les textes argumentatifs de mani•re ˆ isoler les prŽmisses des
conclusions. Ce faisant, lÕesprit est guidŽ par les indicateurs d'infŽrence qui
signalent la prŽsence des prŽmisses ou des conclusions, et ce, ˆ partir du sens
de ces indicateurs. Par exemple, si des indicateurs d'infŽrence (puisque, ˆ
cause de, Žtant donnŽ que, considŽrant que, vu que, en effet, etc.) annoncent
des prŽmisses, d'autres (c'est pourquoi, donc, alors, par consŽquent, etc.)
introduisent plut™t des conclusions. Gr‰ce au sens de ces indicateurs, on est
conduit vers un dŽcoupage pertinent du texte argumentatif, ce qui en facilite
la comprŽhension. Cette approche allie ainsi la prŽoccupation sŽmantique ˆ
celle de la structure argumentative.
La recherche en gŽnŽral sur le Si l'on revient maintenant ˆ la recherche gŽnŽrale sur les difficultŽs langagi•-
plan local res, on se rend vite compte du grand nombre des chercheurs qui s'y sont arr•-
tŽs: Bibeau (1975), Bureau (1976), Brossard et Lambelin (1985), Houle
(1989), Moffet et Demalsy (1994), Moffet (1995), Roy, Boudreau, Lafontaine
et Viau (1995), Therrien (1995) pour n'en citer que quelques-uns. On cons-
tate que l'horizon de ces recherches est tr•s large et qu'il est difficile d'y voir
une unitŽ. La convergence se trouve surtout dans la prŽoccupation que tous
ces chercheurs ont d'amŽliorer la situation de l'Žl•ve qui Žprouve des difficul-
tŽs langagi•res. De fait, chacun de ces chercheurs aborde le probl•me sous un
angle particulier. Les uns s'arr•tent, par exemple, sur les difficultŽs dÕaccord
de genre et de nombre (Legros et Roy, 1995); les autres abordent des stratŽ-
20 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
La recherche en gŽnŽral sur le Ë cette brochette de chercheurs qui se sont prŽoccupŽs, sur le plan local, des
plan mondial difficultŽs langagi•res, on peut en ajouter une autre, tout aussi riche, sur le
plan mondial, ce qui confirme que le probl•me des difficultŽs langagi•res en
est un qui prŽoccupe partout le milieu Žducatif. On peut signaler en France
les travaux de Besse et Porquier (1984), de Baruk (1977, 85, 92) et de Fraisse
(1995); en Belgique, les travaux de Legros (1995). On peut Žgalement noter
les travaux de Vygotsky (Bronckart, 1985), qui ont marquŽ l'Europe dans son
ensemble. Aux ƒtats-Unis, on notera avec intŽr•t les travaux de Smith (1973,
75), de Goodman (1976), de Singer (1976), d'Adams et Starr (1982).
1.4 Le langage
Dans le Larousse Žlectronique, on dŽfinit le langage comme la ÇfacultŽ propre
ˆ l'homme d'exprimer et de communiquer sa pensŽe au moyen d'un syst•me
de signes vocaux ou graphiquesÈ. Si notre recherche porte sur les difficultŽs
langagi•res, cÕest parce que, selon nous, le langage, outil principal dÕexpres-
sion et de rŽception de la pensŽe, joue un r™le important dans la vie en gŽnŽ-
ral et plus particuli•rement dans la vie intellectuelle. QuelquÕun qui a des
probl•mes avec le langage a, de ce fait, un handicap majeur. Cela rend priori-
taire toute intervention sur le langage et, encore plus, toute prŽoccupation de
remŽdier aux difficultŽs langagi•res.
Langage disciplinaire Le Larousse ajoute que le langage est une mani•re de parler propre ˆ un
groupe social ou professionnel, ˆ une discipline; exemples: le langage admi-
nistratif, le langage informatique, le langage statistique. Ceci nous am•ne ˆ
parler du langage disciplinaire. Chaque discipline, chaque mati•re a son lan-
gage propre, un langage fait dÕune combinaison du langage courant et dÕun
langage spŽcialisŽ typique de la discipline. QuelquÕun qui a de la difficultŽ
avec le langage en gŽnŽral doit sÕattendre ˆ en avoir avec le langage discipli-
naire, car celui-ci, en plus dÕinclure le langage courant habituel, contient un
langage spŽcialisŽ o• les termes prennent des significations particuli•res. Pour
la prŽsente recherche, nous nous prŽoccupons spŽcialement de deux langa-
ges disciplinaires: le langage mathŽmatique et le langage philosophique.
Langage mathŽmatique De Serres et Groleau (1996) ont ŽtŽ amenŽs ˆ reconna”tre que le langage
mathŽmatique Žtait constituŽ de trois types de langage: le langage naturel, le
langage symbolique et le langage graphique; de plus, ils ont constatŽ quÕun
bon nombre dÕŽl•ves du collŽgial avaient des difficultŽs particuli•res avec lÕun
ou lÕautre de ces langages.
Contexte de la recherche 21
...Langage naturel Le langage naturel, en mathŽmatiques comme dans les autres disciplines,
contient des termes usuels et des termes scientifiques propres ˆ la discipline.
Voici des exemples dÕŽnoncŽs mathŽmatiques formulŽs en langage naturel:
Toutes ces expressions utilisent des mots communs en les chargeant de sens
propres au contexte mathŽmatique. QuelquÕun qui a un langage naturel bien
dŽveloppŽ a plus de chance de comprendre ces expressions et de les utiliser ˆ
bon escient sans grande difficultŽ. Au contraire, quelquÕun qui a des carences
sur le plan de son langage naturel aura plus de difficultŽ ˆ comprendre et ˆ
utiliser ce type de langage dans un contexte mathŽmatique.
f(x) – f(a)
fÕ(a) = lim -----------------------
x–a
-
x®a
Dans ces exemples, le langage naturel est plus ou moins utile, et il faut un
apprentissage propre ˆde ce type de langage particulier pour pouvoir com-
prendre ce qui est ŽnoncŽ et, par la suite, faire les opŽrations requises sur un
plan mathŽmatique.
...Langage graphique Le langage graphique est lÕensemble des ŽlŽments visuels ou pictogrammes
utilisŽs en mathŽmatiques, munis de r•gles dÕagencement. Dans le langage
graphique, on trouve, par exemple, des figures gŽomŽtriques, des reprŽsenta-
tions cartŽsiennes, des diagrammes de Venn, des reprŽsentations vectorielles,
des graphiques sagittaux. En voici des exemples citŽs par De Serres et Groleau
(1996: 9):
22 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
y
B
f
x
A C
A u u+v
B
SÕil est normal pour chacun dÕavoir soit une certaine aisance, soit une certaine
difficultŽ avec lÕune ou lÕautre de ces formes du langage mathŽmatique, on
peut dire que ce dernier, Žtant communŽment une association de ces diverses
formes, rŽunit sans doute les conditions nŽcessaires pour que dÕune fa•on
particuli•re s'y installent les difficultŽs langagi•res . CÕest probablement ˆ
cause de cela que nombre dÕŽl•ves dŽveloppent des difficultŽs dans leur
apprentissage des mathŽmatiques, et cÕest Žgalement une des raisons qui
nous ont poussŽs ˆ nous occuper de ce domaine des difficultŽs langagi•res.
Langage philosophique Comme nous lÕavons dŽjˆ fait remarquer, les chercheurs en philosophie ne se
sont pas beaucoup arr•tŽs sur le langage comme tel mais plut™t sur la pensŽe,
sur le raisonnement et lÕargumentation. Il est entendu quÕune partie classique
de la philosophie traite du langage, mais elle est plus rattachŽe ˆ lÕŽpistŽmolo-
gie gŽnŽrale quÕˆ la recherche sur des aspects langagiers comme tels. Toute-
fois, ce sur quoi certains enseignants chercheurs en philosophie se sont
penchŽs et qui nous a intŽressŽs pour cette recherche, ce sont des ŽlŽments
de la logique informelle qui incitent les Žl•ves ˆ dŽcouper les arguments dans
leurs divers ŽlŽments constitutifs et ˆ en faire ainsi lÕanalyse dÕun point de vue
logique. On pense ici aux ŽlŽments du type suivant:
Ici, on sÕoccupe des divers rapports entre les prŽmisses et les conclusions dans
une argumentation simple. Dans cette optique, une importance particuli•re
est accordŽe aux marqueurs dÕinfŽrence, qui guident lÕorientation argumenta-
tive dÕun texte en sŽparant les ŽlŽments des prŽmisses de ceux des conclu-
sions et en montrant les diffŽrents rapports qui sÕŽtablissent entre les
composantes dÕune argumentation. Ë noter que le simple repŽrage de ces
marqueurs dÕinfŽrence nŽcessite un effort dÕanalyse de la part de lÕŽl•ve,
effort prŽcieux pour la saisie du sens implicite du texte argumentatif. Par
exemple,
- dans la phrase suivante: ÇJe suis gŽnŽreux, c'est pourquoi je donne des
cadeauxÈ,
24 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
- dans lÕargument qui suit, le marqueur dÕinfŽrence Çparce queÈ annonce les
prŽmisses: ÇParce que M. Mulroney est dŽjˆ premier ministre du Canada et
parce qu'il a de bonnes aptitudes ˆ administrer, comme il l'avait montrŽ
lorsqu'il Žtait prŽsident d'une des plus grandes compagnies canadiennes, il
aurait dž accepter de devenir le premier secrŽtaire des Nations Unies.È En
repŽrant ce marqueur, on peut reconna”tre les prŽmisses et ainsi isoler la con-
clusion.
Th•me, th•se, arguments LÕapproche Çth•me, th•se, argumentsÈ en est une principalement soucieuse
de la reconnaissance du contenu argumentatif dÕun texte prŽsent dans ses
trois composantes fondamentales:
DifficultŽs langagi•res des Pour Laborde (1983:2), toute opŽration langagi•re en mathŽmatiques int•gre
Žl•ves de nombreux param•tres. Elle Žvoque les principaux qui sont relatifs ˆ lÕacti-
vitŽ langagi•re de lÕŽl•ve en situation scolaire:
Contexte de la recherche 25
De plus, selon elle, Çles difficultŽs langagi•res des Žl•ves, dans lÕenseigne-
ment mathŽmatique au niveau secondaire, se manifestent surtout lors de
l'usage de l'Žcriture symbolique et au moment o• les Žl•ves doivent abstraire
les objets mathŽmatiques du contexte dans lequel ils les utilisentÈ. De Serres
et Groleau (1996: 6) constatent qu'au collŽgial, ces difficultŽs langagi•res sont
souvent encore prŽsentes.
... en langage naturel Parmi les probl•mes liŽs au langage, on peut distinguer ceux qui sont propres
au langage mathŽmatique et ceux, plus gŽnŽraux, qui sont liŽs ˆ la ma”trise du
fran•ais. Selon Perrin-Glorian (1994:14), les probl•mes liŽs ˆ la ma”trise du
fran•ais engendrent bien souvent des difficultŽs dans l'apprentissage des
mathŽmatiques et ont des rŽpercussions sur l'apprentissage des Žl•ves, pour
plusieurs plans:
Il n'est donc pas Žtonnant que les difficultŽs langagi•res se trouvent dans
lÕexpression et dans la formulation des rŽsultats ou des questions chez les Žl•-
ves qui en souffrent. Ceci entra”ne chez eux un rendement infŽrieur ˆ celui
que devraient permettre leurs vŽritables connaissances. Parmi les probl•mes
liŽs ˆ la ma”trise du fran•ais, on peut distinguer ceux qui rel•vent de la sŽman-
tique et ceux qui ont trait ˆ la syntaxe.
sur le plan du sens entra”nent souvent chez les Žl•ves en philosophie des diffi-
cultŽs dans la dŽcomposition des arguments en leurs ŽlŽments structuraux.
Par exemple, quand ils ne saisisssent pas prŽcisŽment le sens dÕun indicateur
dÕinfŽrence, ils ont du mal ˆ distinguer les prŽmisses et les conclusions.
LÕexpression Çen effetÈ est souvent confondue avec Çpar consŽquentÈ et, de
ce fait, au lieu dÕannoncer une prŽmisse, elle semble annoncer une conclu-
sion; le mot ÇaussiÈ utilisŽ dans le sens de ÇcÕest pourquoiÈ est saisi comme
signifiant Çde plusÈ. Voici, ˆ propos dÕÇaussiÈ, un extrait dÕun texte dÕun des
documents de A. Durand ÇPour ÒaussiÓ,il faut distinguer lÕadverbe de la con-
jonction:
... de nature syntaxique Le Nouveau Petit Robert (1993:2193) dŽfinit la syntaxe comme Çl'Žtude des
relations entre les formes ŽlŽmentaires du discours (mot, syntagme), l'Žtude
des r•gles qui prŽsident ˆ l'ordre des mots et ˆ la construction des phrases,
dans une langueÈ. Cette dŽfinition, qui concerne le langage naturel, peut •tre
transposŽe au langage symbolique et au langage graphique. Ainsi, en mathŽ-
matiques, dans le cas de la syntaxe symbolique, on parlera de l'ordre des sym-
boles plut™t que de l'ordre des mots. De m•me, dans le cas de la syntaxe
graphique, on parlera de la construction de figures ou de graphiques plut™t
que de la construction de phrases (De Serres et Groleau,1996: 12).
fŽrer ˆ un mot donnŽ un sens quÕil ne prendra pas dans un autre contexte. Si,
par exemple, on parle des mineurs en rŽfŽrence ˆ lÕ‰ge, on ne signifie pas la
m•me chose que si ce m•me mot est employŽ dans un contexte dÕexploita-
tion mini•re.
Chapitre 2
MŽthodologie
ÒPairageÓ
Groupe expŽrimental en Le groupe expŽrimental en philosophie (GEp ) sera constituŽ des Žl•ves ins-
philosophie crits dans un premier cours de philosophie au coll•ge AndrŽ-Grasset, et formŽ
des Žl•ves inscrits sur la liste de classe du professeur Joseph Chbat (environ
35 Žl•ves).
Sciences de la nature I II
Sciences de la nature I II
Groupe expŽrimental en Le groupe expŽrimental en mathŽmatiques (GEm ) sera constituŽ des Žl•ves
mathŽmatiques inscrits dans un premier cours de mathŽmatiques au coll•ge Jean-de-BrŽbeuf,
et formŽ des Žl•ves inscrits sur la liste de classe du professeur Jean-Denis Gro-
leau (environ 35 Žl•ves).
Sciences humaines V VI
Groupe tŽmoin potentiel Le groupe tŽmoin potentiel (GTtŽmoin potentiel ) de lÕexpŽrimentation sera
formŽ de lÕensemble des Žl•ves inscrits dans un premier cours de mathŽmati-
ques au coll•ge Jean-de-BrŽbeuf et non inscrits sur la liste de classe du pro-
fesseur Jean-Denis Groleau (environ 125 Žl•ves).
Sciences humaines V VI
Pour crŽer les deux groupes tŽmoins, nous utiliserons les instruments sui-
vants:
Math du 5e sec.
test du Minist•re
Test diagnostic de
De Serres et Groleau*
de m•me, pour lÕensemble des Žl•ves inscrits dans un premier cours de philo-
sophie au coll•ge AndrŽ-Grasset, les donnŽes suivantes:
Construction des groupes Pour construire les groupes tŽmoins et rŽaliser le pairage dÕŽl•ves, nous cons-
tŽmoins tituerons, ˆ partir des sous-groupes expŽrimentaux et tŽmoins potentiels, le
dŽcoupage suivant.
MŽthodologie 31
DÕabord, les Žl•ves seront classŽs comme Žl•ves forts, Žl•ves moyens ou Žl•-
ves faibles. Empruntant la classification de Boulet, Savoie-Zajc et Chevrier, on
dira dÕun Žl•ve quÕil est :
Pour faire une premi•re classification des Žl•ves et afin dÕŽviter lÕabsence
dÕŽl•ves dans lÕun ou lÕautre des sous-ensembles, nous considŽrerons dÕabord
seulement lÕŽcart-type au test diagnostic et au test dÕargumentation. Ceci nous
permettra de dŽterminer dans un premier temps trois sous-ensembles dÕŽl•-
ves ayant les m•mes caractŽristiques.
En philosophie
ME - s ME + s MT - s MT + s
ME X MT X
ME - s ME + s MT - s MT + s
ME X MT X
OpŽration ÒpairageÓ Le pairage des Žl•ves se fera en choisissant au hasard deux Žl•ves, un du
groupe expŽrimental et un du groupe tŽmoin potentiel, se situant dans un
m•me sous-ensemble. De cette fa•on, chaque Žl•ve du groupe expŽrimental
trouvera un partenaire tŽmoin. En cas de manque de candidats dans le
groupe tŽmoin potentiel, nous Žliminerons la contrainte Çde m•me sexeÈ et
chercherons un partenaire possŽdant les autres caractŽristiques. LÕopŽration
sÕeffectuera pour chacun des Žl•ves du groupe expŽrimental et le rŽsultat final
constituera les deux groupes tŽmoins.
Correction M•me correcteur: LÕexamen commun est corrigŽ une premi•re fois par lÕun
des deux chercheurs et une deuxi•me fois par un correcteur externe qui ne
conna”t pas le rŽsultat de la premi•re correction. Si lÕŽcart entre les deux
rŽsultats est infŽrieur ou Žgal ˆ 7 %, alors la note est la moyenne des deux cor-
rections. Si lÕŽcart est supŽrieur ˆ 7 %, on a alors recours ˆ un troisi•me cor-
recteur dont la correction est prŽdominante. Toutefois, ce dernier correcteur
est informŽ des rŽsultats obtenus avant de faire sa correction. Dans tous ces
cas, un solutionnaire pondŽrŽ et explicite est prŽvu et distribuŽ aux correc-
teurs.
MŽthodologie 33
Analyse des donnŽes Un test d'hypoth•ses sur les diffŽrences de couples permettra de vŽrifier les
hypoth•ses de la recherche. On utilisera Žgalement le test du Khi carrŽ qui
permettra de comparer les Žl•ves exposŽs aux stratŽgies d'apprentissage ˆ
ceux qui leur sont pairŽs. Pour les groupes expŽrimentaux, un test sera mis au
point et validŽ par deux professeurs de cŽgep et un spŽcialiste universitaire.
Ce test a pour objectif de vŽrifier si lÕŽl•ve utilise les stratŽgies dÕapprentissage
qui lui sont suggŽrŽes et dans quelle mesure elles lui sont utiles.
Avenues explorŽes pour la Dans une perspective exploratoire, nous sommes allŽs ˆ la recherche dÕave-
mise au point des stratŽgies nues suivant de pr•s ou de loin une approche de type sŽmantique dans le
domaine des difficultŽs langagi•res. Nous avons rŽpertoriŽ un bon nombre de
ces avenues sur le mod•le desquelles nous avons mis au point certains exerci-
ces pouvant •tre utilisŽs pour lÕŽlaboration de stratŽgies dÕapprentissage ˆ
saveur sŽmantique. Afin de rŽaliser cette exploration, nous avons con•u le
cadre exploratoire suivant:
34 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
LÕatteinte des objectifs est guidŽe par ce schŽma du cadre exploratoire. Dans
un premier temps, nous sommes allŽs ˆ la recherche de stratŽgies ˆ base
sŽmantique susceptibles dÕintŽresser les Žl•ves ayant des difficultŽs langagi•-
res. Nous avons fait une exploration de stratŽgies que nous avons prŽsentŽes ˆ
des spŽcialistes et que nous avons par la suite raffinŽes. Elles se prŽsentaient
alors en trois sections: une premi•re sÕarr•ta”t sur les mots, une deuxi•me sur
la relation entre les ŽnoncŽs, et une troisi•me sur l'agencement des ŽnoncŽs
dans un contexte argumentatif. Dans la premi•re section, nous avons
regroupŽ des stratŽgies portant sur le sens des mots isolŽs, o• les points dÕintŽ-
r•t sont la polysŽmie et la synonymie, et des stratŽgies portant sur le sens des
mots liŽs ˆ lÕintŽrieur des phrases, des paragraphes, des textes. Dans la
deuxi•me section, nous avons rŽuni des stratŽgies portant sur les relations
entre les ŽnoncŽs, stratŽgies portant sur les marqueurs de relation et les mar-
queurs d'infŽrence. Finalement, dans la troisi•me section, nous avons
regroupŽ des stratŽgies portant sur lÕagencement des ŽnoncŽs dans un con-
texte argumentatif, o• nous avons travaillŽ sur la structure ŽlŽmentaire, la
structure globale et lÕagencement des composantes argumentatives.
StratŽgies envisagŽes pendant Concr•tement, les stratŽgies envisagŽes pendant la pŽriode exploratoire se
la pŽriode exploratoire prŽsentent comme suit:
Premier exercice exploratoire ¥Le sens des mots communs (50 mots)
Constats
¥dŽgager lÕimplicite
la rŽflexion sur le sens des mots
est utile pour ¥apprivoiser les concepts
¥crŽer un lexique
2. StratŽgies basŽes sur le sens des mots liŽs
¥Mots clŽs
¥RhŽtorique gŽnŽrative
Reformulation de questions
DictŽe mathŽmatique
PrŽdiction sŽmantique
Chapitre 3
Avenues explorŽes
Dans le choix de ces stratŽgies, nous avons procŽdŽ dÕune fa•on progressive
en allant du simple au complexe, du mot isolŽ au mot liŽ dans une phrase,
dans un paragraphe et dans un texte. Ceci nous a fait explorer des stratŽgies
dans les cinq zones suivantes:
Nous oublions souvent, dans notre pratique Žducative, de faire rŽflŽchir nos
Žl•ves sur le sens des mots utilisŽs dans le langage courant et dans le langage
spŽcialisŽ. Une telle rŽflexion peut cependant se rŽvŽler tr•s utile afin dÕassu-
rer une entrŽe dans la mati•re et une prise de contact avec le contenu. La
stratŽgie ici peut sembler banale, mais, dans la pratique, on se rend compte
en lÕutlisant que, soudainement, lÕentrŽe dans la mati•re devient plus signifi-
cative, car cette stratŽgie met lÕŽl•ve en contact avec le sens.
Avenues explorŽes 37
Nous avons choisi une cinquantaine de mots communs quÕun Žl•ve moyen-
nement cultivŽ est censŽ conna”tre. Ces mots sont les suivants:
Ë cette Žtape, nous avons choisi cinq des 50 mots prŽcŽdents et nous avons
fourni pour chacun dÕeux une sŽrie de mots dont certains Žtaient des synony-
mes. Nous avons demandŽ aux Žl•ves dÕencercler parmi ces mots ceux qui
nÕŽtaient pas des synonymes et de souligner ceux dont ils ignoraient le sens.
Les mots retenus sont les suivants:
Vers la synonymie
1. SimultanŽitŽ
Co•ncidence, concomitance, succession, synchronisme
38 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
2. Désuet, ète
Archa•que, dŽmodŽ, moderne, obsol•te, pŽrimŽ, surannŽ, vieillot
3. Incommensurable
DŽmesurŽ, illimitŽ, immense, incroyable, irrŽductible, mesurable
4. Idéaliste
Pratique, rŽaliste, utopique
5. Irréductible
Inapprivoisable, impitoyable, indomptable, intraitable, intransigeant, invinci-
ble
La premi•re idŽe Žtait de vŽrifier si ceux qui disent conna”tre un mot sont
capables de lÕassocier ˆ ses synonymes, mais, ˆ lÕusage, on a adoptŽ surtout
lÕidŽe de jongler avec les mots de la langue et dÕen dŽcouvrir la richesse
offerte par le truchement des synonymes, qui donnent diverses colorations
particuli•res ˆ un m•me concept.
Finalement, pour chacun des 5 mots, nous avons construit trois phrases en
demandant ˆ lÕŽl•ve de trouver la ou les phrases o• le mot Žtait mal utilisŽ et
dÕencercler le numŽro de lÕŽnoncŽ fautif. Ces phrases sont les suivantes:
SimultanŽ(e) / SimultanŽitŽ
Dans une simultanŽitŽ de deux ŽvŽnements, il y a nŽcessairement synchronisme.
La simultanŽitŽ de deux ŽvŽnements, cÕest le fait quÕils arrivent lÕun apr•s lÕautre.
LÕaccident dÕavion qui est arrivŽ cet ŽtŽ a occasionnŽ la mort simultanŽe des passagers.
Incommensurable / IncommensurabilitŽ
LÕespace est incommensurable en ce sens quÕil est illimitŽ.
LÕincommensurabilitŽ est associŽe ˆ la dŽmesure.
Ce qui est incommensurable, cÕest ce qui est incohŽrent.
Avenues explorŽes 39
IdŽaliste / IdŽalisme
LÕidŽaliste est un fanatique qui croit fermement en une idŽologie.
LÕidŽalisme est un courant de pensŽe qui croit que la rŽalitŽ est constituŽe
fondamentalement dÕidŽes.
LÕidŽalisme est associŽ ˆ lÕutopie.
IrrŽductible / IrrŽductibilitŽ
Deux tiers est une expression irrŽductible.
Quand on parle de quelquÕun qui a une volontŽ irrŽductible, on parle alors de
quelquÕun qui nÕa pas de volontŽ.
Une t‰che irrŽductible, cÕest une t‰che dont on ne peut pas venir ˆ bout.
Cette activitŽ nous a permis de faire rŽflŽchir les Žl•ves sur les mots en pla•ant
ceux-ci dans des phrases. De cette fa•on, on leur fournissait des prŽcisions
que nÕoffrait pas la simple synonymie. Avec ces prŽcisions, ils avaient plus de
facilitŽ ˆ sÕy retrouver, surtout dans la mesure o• ils avaient une bonne idŽe
du mot autour duquel on construisait les phrases.
Apr•s cet exercice de rŽflexion sur le sens des mots prŽsentŽ dans ses trois
variantes, et ˆ la suite de la recommandation de nos spŽcialistes et ˆ la
lumi•re des rŽsultats obtenus avec deux groupes, lÕun en philosophie et
lÕautre en mathŽmatiques, nous avons dŽcidŽ de rŽduire la difficultŽ afin
dÕoffrir ˆ lÕŽl•ve une occasion dÕavoir un certain plaisir ˆ manipuler les mots
sans •tre handicapŽ par ses propres carences. Nous avons Žgalement rŽduit
de moitiŽ le nombre de mots. Les mots ont ŽtŽ sŽlectionnŽs en grande partie
parmi les 50 mots testŽs. Lors de lÕexpŽrimentation, sur ces 50 mots, nous
avons dŽgagŽ six niveaux de difficultŽ allant de 0 ˆ 5, du plus facile au plus
difficile, ce qui nous a permis de construire un nouvel exercice ŽquilibrŽ o•
les mots sont de difficultŽ variable. De plus, au lieu de demander ˆ lÕŽl•ve sÕil
conna”t ou non les mots, nous lui avons offert de se situer sur une Žchelle
allant de ÇJe connais le mot et je lÕutiliseÈ ˆ ÇLe mot mÕest totalement
inconnuÈ.
Consigne Lisez attentivement les mots suivants et situez-vous par rapport ˆ chacun
dÕentre eux en marquant dÕun X la case appropriŽe dans lÕŽchelle prŽsentŽe.
No MOTS 1 2 3 4
1 A posteriori
2* AntŽrieur
3 Carence
4 Cohorte
5 DŽsuet
6* ƒchelonner
7 Hebdomadaire (adj.)
8 IdŽaliste
9 Incommensurable
10 InhŽrent
11 Intelligible
12 IrrŽductible
13 Laconique
14* Nonobstant
15 Obsol•te
16 Pierre angulaire
17 ProlŽtaire
18 RŽaliste
19 RŽtroaction
20 Rudimentaire
21 Sceptique
22 SimultanŽ(e)
23 Utopie
24* Virtuel
25* Volubile
Dans cet exercice, au lieu de donner des synonymes pour cinq mots, nous en
avons donnŽ pour les 25 mots retenus, ce qui offrait un plus grand Žventail de
mots et assurait dŽjˆ un premier degrŽ dÕenrichissement du vocabulaire des
Avenues explorŽes 41
Hebdomadaire Une fois par Une fois par Une fois par
0 Toujours
(adj.) semaine mois annŽe
Qui parle
4 Volubile Qui peut voler Timide Instruit
beaucoup
Ë cette Žtape, lÕexercice consiste ˆ dŽceler les ŽnoncŽs o• lÕon fait, dÕun point
de vue sŽmantique, un mauvais usage des mots. Ë cet effet, nous avons Žla-
borŽ trois phrases pour chacun des 10 mots retenus.
Consigne Chacun des mots suivants a ŽtŽ employŽ dans trois phrases diffŽrentes. Trou-
vez la ou les phrases o• le mot est sŽmantiquement mal utilisŽ en encerclant
le numŽro de lÕŽnoncŽ fautif. Si vous ignorez le sens dÕun mot dans ces phra-
ses, soulignez ce mot clairement.
1. SimultanŽ(e) / SimultanŽitŽ
1. Dans une simultanŽitŽ de deux ŽvŽnements, il y a nŽcessairement synchronisme.
2. La simultanŽitŽ de deux ŽvŽnements, cÕest le fait quÕils arrivent lÕun apr•s lÕautre.
3. Les nouvelles de Radio-Canada sont diffusŽes simultanŽment ˆ MontrŽal et dans
les Maritimes avec toutefois une heure de dŽcalage horaire.
3. Incommensurable / IncommensurabilitŽ
1. LÕespace est incommensurable en ce sens quÕil est illimitŽ.
2. Est incommensurable ce que je peux mesurer avec exactitude.
3. Un sentiment est dit incommensurable lorsquÕil est infiniment petit.
4. IdŽaliste / IdŽalisme
1. LÕidŽaliste est un fanatique qui croit fermement en une idŽologie.
2. LÕidŽalisme est un courant de pensŽe qui croit que la rŽalitŽ est constituŽe
fondamentalement dÕidŽes.
3. LÕidŽalisme est associŽ ˆ lÕutopie.
5. IrrŽductible / IrrŽductibilitŽ
1. Deux tiers est une expression irrŽductible.
2. QuelquÕun qui a une volontŽ irrŽductible, cÕest quelquÕun qui a peu de volontŽ.
3. Une t‰che irrŽductible, cÕest une t‰che dont on ne peut pas venir ˆ bout.
Avenues explorŽes 43
6. A posteriori
1. Une notion est dite a posteriori lorsquÕelle est acquise avant lÕexpŽrience.
2. Un argument est dit a posteriori lorsquÕil se fonde sur des idŽes innŽes.
3. Un raisonnement est dit a posteriori lorsquÕil est construit ˆ partir des donnŽes de
lÕexpŽrience.
7. AntŽrieur
1. Si je dis que la dŽcouverte du sida est antŽrieure ˆ celle de la tuberculose, je dis
donc que le sida a ŽtŽ dŽcouvert en premier.
2. Les deux pattes arri•re dÕun animal ˆ quatre pattes sont dites ses pattes
antŽrieures.
3. Si je dis dÕun document quÕil est antŽrieur ˆ lÕannŽe 1800, je dis quÕil a ŽtŽ fait
avant cette date.
8. Carence
1. La carence correspond ˆ lÕabondance des ressources dans un milieu donnŽ.
2. On parle de carence lorsque quelquÕun met des efforts particuliers ˆ faire quelque
chose.
3. On parle de carence lorsquÕil y a absence ou insuffisance dÕun ou de plusieurs
ŽlŽments indispensables au dŽveloppement dÕun organisme.
9. Laconique
1. Un discours est dit laconique lorsquÕil est tr•s dŽtaillŽ.
2. Un discours est dit laconique lorsquÕil est tr•s sommaire.
3. Un discours est dit laconique lorsquÕil fait rire.
10. ProlŽtaire
1. La classe des prolŽtaires est celle des pauvres par opposition ˆ celle des bourgeois.
2. La classe des prolŽtaires est celle des hauts salariŽs qui se font exploiter par lÕƒtat
en payant les imp™ts les plus ŽlevŽs.
3. Lorsque Karl Marx a prononcŽ la fameuse phrase ÇProlŽtaires de tous les pays
unissez-vousÈ, il sÕadressait aux gens de la bourgeoisie qui Žtaient trop
individualistes.
Illustration
Tout est parti de la question banale: ÇQu'est-ce que la vŽritŽ ou le vrai?È PosŽe
ainsi, la question Žtait trop gŽnŽrale. Elle a laissŽ le groupe devant un vide, ou
plut™t devant des choses tellement gŽnŽrales que les membres nÕont pas su
par o• commencer. De toute Žvidence, il fallait trouver une autre fa•on
dÕapprocher la situation. Apr•s un moment de rŽflexion, une nouvelle ques-
tion est posŽe: ÇQuand est-ce que je peux parler de vrai ou de faux? Dans
quelle situation au juste puis-je le faire?È Mais alors, cÕest encore le professeur
qui cherche ˆ enclencher la rŽflexion chez ses Žl•ves. Et, tout dÕun coup,
arrive lÕidŽe concr•te de faire virvolter une pi•ce de monnaie en posant la
question: ÇPile ou face?È. Ici, la situation est favorable au commencement de
la rŽflexion du groupe sur le vrai. Mais il faut se garder dÕerrer; il faut des
balises pour Žviter de tourner en rond.
- ÇJe peux parler de vŽritŽ, dit-elle, lorsque, apr•s avoir prŽdit que ce sera
pile, ma pi•ce de monnaie tombe du c™tŽ pile. Mais, ajoute-t-elle, je dois
rŽflŽchir dÕabord sur mon ŽnoncŽ. Il contient une contradiction due ˆ la
fa•on dont on s'exprime parfois oralement d'une fa•on approximative. En
effet, si ma pi•ce de monnaie tombe sur le c™tŽ pile, ce que je vois alors,
ce n'est pas pile mais face.È
CÕest le cas de le dire: l'exemple tombe pile pour illustrer la situation! En effet,
la premi•re chose ˆ surveiller quand nous faisons de l'exploration dÕidŽes,
c'est notre langage. Il se doit d'•tre prŽcis, et pour cela, il nÕy a rien de mieux
que de laisser les Žl•ves sÕexercer ˆ le rendre tel.
- ÇOn peut dire qu'on dit vrai lorsqu'on prŽdit pile et que la pi•ce de mon-
naie en question montre pile, une fois tombŽe ou stabilisŽe.
- D'accord, rŽpond le professeur, mais ˆ quoi cela peut nous mener par
rapport au questionnement de tant™t sur le vrai?
Ici, on voit quÕon commence ˆ prendre une distance par rapport ˆ l'expŽ-
rience, par rapport au fait donnŽ, pour parler de tous les cas similaires ˆ celui
qui fait lÕobjet de lÕexpŽrience. Et, apr•s quelques Žchanges dÕidŽes sur ce
Avenues explorŽes 45
- ÇPour parler de vŽritŽ, dit-il, j'ai besoin de quelqu'un qui pense, qui prŽ-
dit, qui estime, qui cherche, etc., et d'un objet qui correspond ˆ la pen-
sŽe, ˆ la prŽdiction de ce quelqu'un.È
LÕoccasion Žtait donnŽe pour ouvrir une petite fen•tre sur Descartes, fen•tre
que le professeur a vite fermŽe, car lÕexploration nÕŽtait pas encore tr•s avan-
cŽe sur le sujet posŽ, ˆ savoir cette qu•te du sens du mot ÇvraiÈ ou du mot
ÇvŽritŽÈ.
Il est ˆ remarquer que tous les concepts sont attachŽs les uns aux autres par
des liens associatifs et que quand on parle de l'un dÕentre eux, on parle
implicitement de tous les autres qui lui sont associŽs.
Voici justement ce que dit lÕune des Žl•ves qui sÕexprime en ce sens:
Un autre Žl•ve intervient pour rappeler une r•gle de logique tout ˆ fait
appropriŽe ˆ la circonstance.
Cette fois-ci, nous sommes relancŽs du c™tŽ de la comparaison entre les deux
concepts: vŽritŽ et co•ncidence; dÕun point de vue ŽpistŽmologique, on sait
bien quÕil y a lˆ toute une piste ˆ explorer.
Le professeur intervient alors pour rappeler que la vŽritŽ est souvent associŽe
ˆ lÕeffort dÕune pensŽe qui estime quÕune chose est effectivement ce quÕelle
est censŽe •tre. Mais il faut bien prendre garde ˆ cela, car ce nÕest pas parce
quÕune chose prŽdite arrive quÕon peut parler de vŽritŽ. Un Žl•ve affirme:
46 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Il faut bien saisir ici que les propos qui prŽc•dent ne constituent pas un cours
de philosophie, mais bien des Žchanges dÕidŽes provoquŽs dans le cadre
dÕune rŽflexion sur le sens des mots, ˆ lÕintŽrieur de la pŽriode exploratoire
des stratŽgies. Le tout sÕest passŽ dans un cours de philosophie avec un niveau
de rŽflexion appropriŽ ˆ la mati•re, mais cela aurait pu se passer dans
nÕimporte quelle autre discipline, ˆ dÕautres niveaux. LÕimportant, cÕest de
constater que nous avons lˆ une stratŽgie utilisable dans tous les cours pour
dŽgager ce que les mots ont dÕimplicite et apprivoiser ainsi les concepts.
Trois constats
Gr‰ce ˆ ces exercices de rŽflexion sur le sens des mots, nous avons dŽcouvert
deux aspects qui mŽritent dÕ•tre soulignŽs. Il sÕagit, dÕun c™tŽ, de dŽgager ce
que les mots contiennent dÕimplicite et, dÕun autre c™tŽ, dÕapprivoiser les
concepts importants.
DŽgager lÕimplicite La rŽflexion sur le sens des mots est une activitŽ utile, car elle nous permet de
constater que lÕŽl•ve nÕest pas toujours conscient du caract•re polysŽmique
des mots et de lÕŽtroite liaison entre le sens dÕun mot et son contexte. Cette
rŽflexion le place dans une attitude dynamique de conqu•te du sens. Moyen-
nant des efforts de clarification et des exercices que nous avons appelŽs
Çexercices de fouille sŽmantiqueÈ, les Žl•ves ont pu dŽcouvrir une polysŽmie
enrichissante et qui, autrement, serait demeurŽe insoup•onnŽe parce quÕelle
est justement bien enfouie derri•re les mots, m•me ceux considŽrŽs comme
les plus simples.
Apprivoiser les concepts De plus, ces exercices mettant en Žvidence les interrelations entre les con-
cepts ils donnent lÕoccasion dÕassocier des concepts entre eux, rendant ainsi
les plus obscurs plus accessibles justement gr‰ce ˆ leur liaison avec des con-
cepts plus familiers et plus proches du concret. Ainsi, la rŽflexion sur le sens
des mots peut •tre un moyen efficace pour apprivoiser les concepts dÕune dis-
cipline ou dÕun champ donnŽ de la connaissance. LÕexploration dÕune stratŽ-
gie axŽe sur la rŽflexion sur le sens des mots ÇvŽritŽÈ et ÇvraiÈ a permis
dÕŽtendre la pensŽe des Žl•ves dÕune fa•on ordonnŽe et heuristique en lui
donnant des dimensions de plus en plus larges et dÕassocier ces concepts ˆ
dÕautres, tout en les apprivoisant.
48 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
CrŽer un lexique Tous ces exercices tournant autour de la rŽflexion sur le sens des mots isolŽs
nous ont fait pressentir la nŽcessitŽ dÕinstaurer une stratŽgie visant ˆ recourir ˆ
une activitŽ assez commune, celle de constituer un lexique pour chacun des
cours. Mais il restait ˆ dŽterminer la forme que cela prendrait et, surtout, ˆ
trouver une fa•on significative de prŽsenter cette activitŽ ˆ lÕŽl•ve de mani•re
quÕil ait le gožt de lÕintŽgrer ˆ son fonctionnement et quÕil puisse en mesurer
les bŽnŽfices. CÕest lˆ une idŽe qui chemine avec la recherche.
Dans un premier temps, la rŽflexion sur cette activitŽ nous a conduits aux
grandes lignes suivantes:
Trois types de mots ˆ intŽgrer DÕabord, nous avons distinguŽ trois types de mots.
au lexique
Les mots courants: ordinaires, familiers, usuels, que l'on entend quotidienne-
ment un peu partout, employŽs par Monsieur et Madame Tout-le-monde.
Les gens d'une m•me culture ont une langue comportant un ensemble de
mots et dÕexpressions dont toute la collectivitŽ conna”t spontanŽment le sens
et que tous les membres de cette collectivitŽ savent utiliser d'une fa•on
appropriŽe. DŽjˆ, sur ce plan, la langue exige beaucoup de nuances de la part
de ses usagers, leur permettant d'Žtablir toutes sortes de rapports avec les
autres. La langue leur permet de se dŽfendre, de se justifier, de s'expliquer, de
devenir mena•ants, de nuancer leurs idŽes, de faire de l'humour, etc.
CÕest lorsquÕon a ˆ vivre dans une sociŽtŽ diffŽrente de celle de ses origines
quÕon Žvalue vraiment la richesse et la difficultŽ de la langue commune. Si on
ne la ma”trise pas, on peut avoir de la difficultŽ ˆ lui faire remplir ses fonctions
multiples. CÕest lˆ un obstacle auquel font face les immigrants dans tous les
pays du monde. Mais, pour ce qui est de la langue maternelle, ce probl•me
nÕest pas perceptible ˆ un premier abord, car m•me les enfants savent jouer
avec les mots de la langue et faire beaucoup de nuances.
Les mots courants-savants: mots qui ont un sens courant assez connu mais
qui ont en m•me temps un sens technique dans une discipline donnŽe. On
peut penser ici, en philosophie, ˆ des mots comme ÇpuissanceÈ, ÇŽtendueÈ,
Ç•treÈ, ÇessenceÈ, etc.; et, en mathŽmatiques, ˆ des mots comme Çpuis-
sanceÈ, ÇdŽrivŽeÈ, ÇintŽgraleÈ, ÇbaseÈ, ÇindiceÈ, etc.
Il faut noter que, souvent, le sens commun des mots cache leur sens savant ou
spŽcialisŽ. Quand, en philosophie, nous parlons de Çl'•treÈ ˆ nos Žl•ves, la
plupart d'entre eux pensent surtout ˆ l'•tre humain. Il est bon de rŽflŽchir au
sens premier, courant d'un terme, et de passer ensuite ˆ son sens spŽcialisŽ. Il
y a toujours des liens entre les deux.
Les mots savants: mots qui ont un sens technique tr•s particulier dans une
discipline donnŽe. On pense ici ˆ des mots comme: ÒŽpistŽmologieÒ, Òonto-
logieÒ, Ònoum•neÒ, en philosophie; et ˆ ÒvecteurÒ, ÒorthocentreÒ, Òbissec-
triceÒ, Òisoc•leÒ, en mathŽmatiques.
Avenues explorŽes 49
La plupart des mots savants sont rŽductibles ˆ des mots plus ou moins cou-
rants. Dans tous les cas, il faut savoir apprivoiser les mots et les concepts qu'ils
reprŽsentent, et surtout savoir les intŽgrer au vocabulaire acquis.
Partage de la t‰che entre Ensuite, afin d'assurer une saine et enrichissante frŽquentation des mots et des
lÕenseignant et lÕŽl•ve concepts, nous proposons ˆ l'Žl•ve et ˆ l'enseignant de se consacrer, dans leur
pratique Žducative, ˆ la constitution dÕun lexique permanent qui devient un
instrument de travail toujours prŽsent.
Enseignant:
ƒl•ve:
Mesures incitatives
Nous ne faisons pas ici une liste exhaustive des ouvrages pouvant aider
lÕŽl•ve dans son travail, mais nous recommandons que lÕenseignant puisse lui
mettre sous les mains ou sous les yeux ceux quÕil trouve les plus appropriŽs.
Apr•s avoir exploitŽ la rŽflexion sur le sens des mots isolŽs, nous avons pu
faire une exploration sŽmantique qui nous a conduits dans toutes sortes de
directions ˆ lÕintŽrieur dÕune stratŽgie donnŽe; il sÕagit maintenant dÕŽlargir
lÕŽventail des stratŽgies ˆ offrir ˆ ceux qui veulent bien faire un pas de plus.
De la rŽflexion sur le sens des mots isolŽs, nous avons dŽcidŽ de passer ˆ celle
sur les mots liŽs. Ë cet effet, nous avons recherchŽ des stratŽgies portant sur
les phrases, les paragraphes et les textes. Ici, on a lÕavantage dÕ•tre plus pro-
che de la rŽalitŽ de lÕŽl•ve qui a ˆ lire des textes, ˆ les analyser, ˆ les dŽcorti-
quer, ˆ les comprendre.
Mais par o• doit commencer quelquÕun qui a de la difficultŽ avec ses phrases,
avec ses textes?
DŽcoupage ŽlŽmentaire des Partant du constat, facile ˆ faire, que les gens qui ont des difficultŽs langagi•-
phrases res ont du mal ˆ faire un dŽcoupage judicieux des phrases quÕils lisent ou
quÕils produisent, il nous a paru Žvident quÕun retour ˆ quelque chose de tr•s
ŽlŽmentaire pourrait •tre bŽnŽfique pour plusieurs. Nous avons alors dŽcidŽ
de revenir ˆ lÕexercice de dŽcoupage des phrases en leurs ŽlŽments constitu-
tifs, exercice que tout Žl•ve a dž faire au primaire avec lÕanalyse grammaticale
ou au secondaire avec lÕanalyse logique.
phrase aide ˆ saisir le sens. Comme nous nÕavons pas retenu cette stratŽgie
dans notre plan dÕintervention, nous nÕavons pas eu lÕoccasion de lÕexpŽri-
menter suffisamment, mais nous estimons quÕil y a lˆ une piste prometteuse et
quÕil faudrait la suivre.
Voici, pour mieux faire comprendre le sens de cette stratŽgie, quelques exem-
ples de phrases dŽcoupŽes selon cette approche.
Exemples 1. Une phrase de base: L'humain (S) est (V) raisonnable (C).
2. L'humain [qui est le seul •tre bip•de d'une fa•on permanente] (S) est (V)
raisonnable (C).
3. L'humain [qui est le seul •tre bip•de d'une fa•on permanente et qui est
crŽŽ intelligent] (S) est (V) raisonnable [comme son crŽateur] (C).
Exercices de dŽcoupage
LŽgende
1. S: Sujet
2. V: Verbe
3. C: Complément
4. P: Principale
5. Sub: Subordonnée
6. C.P. : Complément de la principale
7. C.S. : Complément de la subordonnée
Phrase1 Le conducteur de cette auto est un professeur qui enseigne les mathŽmati-
ques au Coll•ge AndrŽ-Grasset et qui revient d'un congr•s de l'AMQ qui s'est
tenu ˆ Rivi•re-du-Loup.
Avenues explorŽes 53
DŽcoupage
1 ______________ (P)
2 ______________(Sub1.C.P)
3 ______________(Sub2.C.P)
4 ______________(Sub .C.Sub2)
Phrase2 D•s quÕil a ŽtŽ question de donner plus de pouvoir ˆ lÕŽcole publique, on a vu
surgir les oppositions: la CEQ a dit quÕon donnait trop de pouvoir au direc-
teur, que personne ne devait se m•ler de ce qui se fait dans les classes; des
parents se sont plaints de ne pas •tre majoritaires au conseil dÕŽtablissement.
(Louise GENDRON, in LÕActualitŽ, vol. 22, no 14, 15 sept. 1997, p. 16-21)
54 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
DŽcoupage
1. D•s quÕil a ŽtŽ question de donner plus de pouvoir ˆ lÕŽcole publique, (Sub introductive)
5. que personne ne devait se m•ler de ce qui se fait dans les classes; (Sub2. Sub1)
6. des parents se sont plaints de ne pas •tre majoritaires au conseil dÕŽtablissement. (Sub2.
C.)
2 ______________ (P)
3 ______________ (Sub1.C.P.)
6 ______________ (Sub2.C.P.)
Phrase3 Il para”t seulement avŽrŽ que, dans cette m•me nuit, le voiturier qui faisait ˆ
cette Žpoque le service de Grenoble et qui arrivait ˆ Digne vers trois heures
du matin, vit en traversant la rue de lÕŽv•chŽ un homme dans lÕattitude de la
pri•re, ˆ genoux sur le pavŽ, dans lÕombre, devant la porte de Monseigneur
Bienvenu. (Victor HUGO, Les MisŽrables, tome 1, Jean Valjean, Paris,
Hachette Jeunesse, 1990, p. 64.
.
Avenues explorŽes 55
DŽcoupage
1. Il para”t seulement avŽrŽ que, dans cette m•me nuit, (Sub. introductive.)
2. le voiturier ( S )
3. qui faisait ˆ cette Žpoque le service de Grenoble (Sub1. S.)
4. et qui arrivait ˆ Digne vers trois heures du matin, (Sub2. S.)
vit (V)
5. en traversant la rue de lÕŽv•chŽ (Sub1. V.)
un homme ( C )
6. (qui Žtait) dans lÕattitude de la pri•re, (Sub1. C.)
7. (qui Žtait) ˆ genoux sur le pavŽ, (Sub2. C)
8. (qui Žtait) dans lÕombre, (Sub3 C.)
9. devant la porte de Monseigneur Bienvenu. (Sub2. V.)
1 ______________ (Introd)
2 ______________ (P)
3 ______________ (Sub1.S.P.)
6 ______________ (Sub1.C.P.)
8 ______________ (Sub3.C.P.)
paisible, rassurŽ et espŽrant, nÕayant plus que deux pensŽes: cacher son nom
et sanctifier sa vie; Žchapper aux hommes et revenir ˆ Dieu! (op. cit., p. 139-
140)
Phrase et mots-clŽs Le mot-clŽ est un mot qui donne acc•s ˆ la comprŽhension dÕune phrase et
cÕest autour de lui que la phrase se construit. Le mot-clŽ est certes un mot
important dans une phrase, mais il nÕest pas le seul mot important. Afin de le
reconna”tre, on peut commencer par trouver les mots importants, et, parmi
ces derniers, repŽrer celui autour duquel sÕarticule la phrase dans son ensem-
ble. Par exemple, dans la phrase suivante:
ÇLes historiens disent que c'est le feu qui constitue la substance la plus
importante chez HŽracliteÈ, on a quatre mots importants: historiens, feu,
substance, HŽraclite.
Le mot-clŽ peut •tre lÕun de ces quatre mots importants. Ce qui est essentiel,
ce nÕest pas de la reconna”tre comme tel, mais dÕorganiser la phrase autour de
lui. QuÕon fasse cela autour du mot ÇhistoriensÈ, du mot ÇfeuÈ, du mot Çsubs-
tanceÈ ou du mot ÇHŽracliteÈ, cela nÕa pas dÕimportance dans la phrase prŽci-
tŽe, car, ultimement, cela produit le m•me rŽsultat.
seul le mot prŽsentation englobe tous les autres. CÕest donc lui le mot-clŽ et
non les autres.
MŽthode des deux questions Pour faciliter ce travail de repŽrage de l'idŽe principale dans un paragraphe, il
faut trouver un procŽdŽ . Il n'y a pas de recette magique, mais nous avons
essayŽ ˆ quelques reprises une mŽthode empruntŽe ˆ Jacqueline Lemieux et
al, (1982) dans leur ouvrage Le fran•ais Žcrit par la cohŽrence du texte. Cette
mŽthode consiste ˆ poser deux questions:
Il sÕagit dÕune approche simple, mais qui aide ˆ aller droit au coeur d'un para-
graphe, d'un texte dans son ensemble, d'un livre ou de tout autre message.
On peut m•me utiliser cette approche pour la prise de notes ou pour le
rŽsumŽ de notes prises dÕune fa•on globale.
Il est ˆ noter que cette approche aide beaucoup ˆ aller directement vers l'idŽe
principale, mais, par contre, on risque ainsi de nŽgliger le dŽtail. Si on a
besoin de s'arr•ter sur le dŽtail d'un texte, il vaut mieux se servir dÕautres
mŽthodes plus appropriŽes.
Voici quelques exemples de paragraphes pris dans des textes diffŽrents et que
nous traitons ici selon cette approche. Nous commen•ons par trouver les
mots-clŽs et ensuite nous rŽpondons aux deux questions prŽcitŽes.
Paragraphe 1 La science n'est pas une collection de lois, un catalogue de faits non reliŽs
entre eux. Elle est une crŽation de l'esprit humain au moyen d'idŽes et de
concepts librement inventŽs. Les thŽories physiques essaient de former une
image de la rŽalitŽ et de la rattacher au vaste monde des impressions sensi-
bles.
Paragraphe 3 Au premier regard, cette question de lÕorigine semble tellement vaste qu'il
peut para”tre inutile de se la poser. Mais, ˆ y regarder de pr•s, on se rend
compte qu'elle est prŽsente partout et que toutes les questions philosophiques
y ram•nent. En effet, d•s qu'on cherche l'origine de n'importe quel •tre indivi-
duel, on est amenŽ ˆ remonter le cours du temps jusqu'au dŽbut, jusqu'au
commencement, et on tombe inŽvitablement devant la question ultime: d'o•
vient l'univers? D'o• viennent les •tres? D'o• vient ce qui est? Le probl•me
toutefois, c'est que cette question de l'origine dŽpasse a priori toute expŽ-
rience et il faut l'aborder d'un point de vue purement thŽorique et rationnel.
Il ne faut surtout pas espŽrer lui trouver une rŽponse dŽfinitive; tout au plus,
pourra-t-on espŽrer trouver quelques rŽponses ÇraisonnablesÈ que l'on pourra
envisager comme des rŽponses possibles parmi d'autres, comme des rŽponses
que la raison n'aura pas grande objection ˆ accepter. Il va sans dire que si les
questions philosophiques sont en gŽnŽral thŽoriques et mŽtaphysiques et
qu'elles exigent des efforts particuliers et un courage spŽcial, pour ne pas dire
de la tŽmŽritŽ, cette question de l'origine de l'univers est celle qui exige le
58 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Nous avons maintenant tout ce qu'il faut pour dŽfinir un texte avec prŽcision:
un texte est un ensemble d'idŽes prŽsentŽes ˆ travers des phrases et des para-
graphes, le tout liŽ avec des ŽlŽments d'une mani•re unifiŽe et cohŽrente.
Il est entendu que, pour bien comprendre un texte, on a besoin de tous les
outils utilisŽs jusquÕˆ prŽsent, soit:
Consigne Apr•s avoir soulignŽ les mots-clŽs dans les paragraphes du texte suivant,
rŽpondez pour chacun de ces paragraphes aux questions suivantes: ÇDe quoi
est-il question?È et ÇQuÕest-ce quÕon en dit?È. Une fois ce travail terminŽ, fai-
tes un court rŽsumŽ de ce texte.
Texte 1
Traitement du texte 1
RŽsumŽ
Texte 2
RŽf.: Max PLANCK, Autobiographie scientifique et derniers Žcrits, trad. A. Georges, Paris, Albin
Michel, 1960, p.145.
Traitement du texte 2
RŽsumŽ
DÕune fa•on gŽnŽrale, traiter un texte de type argumentatif, cÕest avant tout le
dŽcouper en ses ŽlŽments constitutifs et les organiser dÕune mani•re logique-
ment ordonnŽe. Il existe de nombreuses fa•ons de rŽaliser ce dŽcoupage.
Nous en avons rŽpertoriŽ plusieurs et nous en prŽsenterons ici deux: la
mŽthode Çth•me, th•se, argumentsÈ et celle de la ÇrhŽtorique gŽnŽrativeÈ.
Voici ces mŽthodes prŽsentŽes avec quelques exercices susceptibles de mieux
en faire saisir le fonctionnement.
Cette approche consiste ˆ dŽgager les trois ŽlŽments constitutifs dÕun texte, ˆ
savoir:
Utiliser cette approche comme une stratŽgie pour aborder un texte, cÕest
sÕefforcer de dŽgager son essence. Au dŽbut, le travail peut para”tre un peu
ardu, mais il sÕagit de sÕy appliquer; lÕon finit par prendre lÕhabitude dÕaller
vers cet essentiel quand on est devant un message ou un texte.
Illustrons cela en traitant un texte donnŽ selon cette approche. Il est empruntŽ
ˆ Blackburn (89:12,13).
Importance du raisonnement Est-il important de dŽvelopper notre esprit critique? Faut-il toujours agir
critique en suivant les crit•res de la raison? L'intuition, les observations, les Žmo-
tions, l'autoritŽ et la croyance religieuse devraient-elles avoir une place?
Un esprit critique bien aiguisŽ est un atout incontestable. D'abord, pour
une raison tr•s pratique: il nous permet de rŽsister ˆ certains discours
ampoulŽs, ˆ la propagande et ˆ la publicitŽ; nous Žvitons ainsi de prendre
de mauvaises dŽcisions. Si un disquaire annonce un rabais de 10 %, vous
devriez vous demander Ç10 % par rapport ˆ quoi?È avant de sauter ˆ la
conclusion que cet achat serait une bonne affaire. Sachant que les manu-
facturiers sugg•rent des prix de vente au dŽtail qui exc•dent de beaucoup
le prix de vente habituel du dŽtaillant, vous pouvez soup•onner le dis-
quaire de pratiquer un rabais de 10 % sur le prix suggŽrŽ par le manufac-
turier et non pas sur son propre prix courant. Auquel cas, il se pourrait
bien qu'une autre boutique vous offre le m•me prix, voire un meilleur.
En faisant appel ˆ votre esprit critique, qui vous permet d'examiner le
sens d'une expression vague, vous pourriez Žpargner de l'argent.
Gr‰ce ˆ un bon esprit critique, vous •tes en mesure de prendre des dŽci-
sions plus sages. Il est tout aussi insensŽ de rejeter sans l'examiner une
propagande ou une publicitŽ que d'en accepter le contenu les yeux fer-
mŽs. Une personne qui a un intŽr•t dans le choix que vous allez faire
peut quand m•me vous fournir de bonnes raisons pour justifier ce choix.
Avec un bon sens critique, vous serez ˆ m•me de dŽceler si les raisons
proposŽes sont bonnes ou non.
Dans une dŽmocratie, l'exercice du jugement critique est indispensable.
La force du processus dŽmocratique de prise de dŽcisions est de susciter
la mise en commun des suggestions et des points de vue d'un groupe de
fa•on qu'il en rŽsulte une dŽcision jugŽe bonne dans la mesure o• elle
satisfait tout le monde, autant que possible. Cependant, ce rŽsultat satis-
faisant ne peut •tre obtenu que si les membres du groupe font preuve de
sens critique et Žvaluent les arguments et les affirmations avancŽes par les
uns et les autres pour se convaincre mutuellement, et s'ils communiquent
efficacement leur opinion.
Dans une dŽmocratie, les citoyens doivent montrer un solide esprit criti-
que conjuguŽ ˆ la capacitŽ de communiquer les rŽsultats de leur analyse
critique.
Les raisons mentionnŽes ci-dessus sont de nature pratique dans la mesure
o• elles soulignent l'influence de l'esprit critique dans nos dŽcisions.
Cependant, un bon esprit critique sert Žgalement ˆ dŽceler la vŽritŽ dans
des domaines o• il n'y a pas de dŽcisions pratiques ˆ prendre. Ë quand
remonte l'origine de l'univers? Comment la vie a-t-elle dŽbutŽ sur la
Avenues explorŽes 63
Sur le plan individuel L'esprit critique nous fait Žviter de prendre les mauvaises dŽcisions et
nous permet de prendre les dŽcisions sages.
Sur le plan collectif D'un c™tŽ (le c™tŽ pratique), il sert ˆ amŽliorer la communication qui est ˆ
la base de la dŽmocratie.
D'un autre c™tŽ (le c™tŽ thŽorique), il nous permet d'accepter ou de reje-
ter raisonnablement une idŽe ou une thŽorie.
1. (Conclusion)
2. (Argument principal 1)
3. (Argument secondaire 1 appuyant lÕargument principal 1)
2. (Argument principal 2)
3. (Argument secondaire 1 appuyant lÕargument principal 2)
Dans ce qui suit, nous allons dŽcrire sous forme dÕun texte continu ce que
nous venons dÕexpliquer sur la rhŽtorique gŽnŽrative, et ensuite, nous allons
dŽcouper ce texte sous une forme schŽmatique. Voici ce texte:
Illustration 1 L'exercice que nous allons faire est tr•s formateur. D'un c™tŽ, il exige cons-
tamment qu'on place les parties du discours les unes par rapport aux autres.
Ce travail de mise en ordre des ŽlŽments du discours suppose une activitŽ
mentale permanente qui dŽpasse la simple lecture des mots ou des paragra-
phes. D'un autre c™tŽ, il nous force ˆ dŽgager la structure logique d'un texte,
ce qui nous permet d'en avoir une vue d'ensemble.
Avenues explorŽes 65
Dans lÕexemple qui suit, on peut donner ˆ lÕŽl•ve un schŽma vide et lui
demander de le remplir selon le mod•le de la rhŽtorique gŽnŽrative. On a
alors une sorte de moule dans lequel on fait passer la pensŽe de lÕŽl•ve afin
dÕobtenir le rŽsultat escomptŽ.
Illustration 2 La consigne ici serait: remplissez le moule suivant avec les arguments et sous-
arguments nŽcessaires pour justifier la conclusion ŽnoncŽe en 1.
2. ____________________________________
3. ____________________________________
66 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
2. ____________________________________
2. _____________________________________
3 ____________________________________
Il est essentiel de prendre des notes pendant les cours, car la mŽmoire est une facultŽ qui oublie.En
effet, des statistiques ont montrŽ que la courbe de mŽmorisation chute de 80 ˆ 20 p. 100 dans un
laps de temps de 24 heures. La prise de notes aide beaucoup ˆ la concentration. Prendre des notes
exige une structuration de l'information. Ce travail de structuration dynamise l'esprit et le place dans
une attitude plus favorable ˆ la comprŽhension.
Illustration 3 Elles le sont d'abord parce que notre civilisation est une civilisation agnosti-
que. Pour la premi•re fois, le cosmos et l'homme sont irrŽductiblement disso-
ciŽs. Nous connaissons mieux que nos prŽdŽcesseurs les lois de l'univers;
mais, ˆ l'univers d'Einstein, l'homme n'est pas nŽcessaire, sauf pour le conce-
voir. Notre univers pourrait tr•s bien se passer de l'homme. Nous le connais-
sons mieux qu'on ne l'a connu avant nous; mais quelle relation Žtablissons-
nous entre les lois de la mati•re et la dŽcouverte de l'inconscient?
Avenues explorŽes 67
1. Elles le sont d'abord parce que notre civilisation est une civilisation
agnostique.
Texte dŽcoupŽ en ŽnoncŽs pour vŽrifier facilement silÕŽl•ve a acquis la stratŽgie dÕapprentissage quÕon
numŽrotŽs vient de dŽvelopper, il suffit de lui prŽsenter un exercice du type suivant:
Consigne Apr•s avoir numŽrotŽ sŽquentiellement les ŽnoncŽs de ce texte tels qu'ils se
prŽsentent, nous les avons placŽs chacun au rang qui lui revient selon la rhŽ-
torique gŽnŽrative. En suivant le texte de pr•s, vŽrifiez lequel des quatre schŽ-
mas prŽsentŽs en rŽponse traduit exactement sa structure selon la rhŽtorique
gŽnŽrative.
Illustration 4 (1) Il y a trois catŽgories fondamentales: les choses, les propriŽtŽs, les rela-
tions. (2) Une montagne est une chose; (3) Nous appelons ÇchoseÈ des per-
sonnes, en ce sens que les personnes sont des ÇobjetsÈ autonomes et non, par
exemple les propriŽtŽs des attributs d'autre chose. (4) Une propriŽtŽ est un
attribut de quelque chose d'autre, par exemple d'un objet. (5) Ainsi, la gran-
deur d'une montagne ou sa forme pointue sont des attributs de celle-ci. (6)
La bonne humeur est le propre de l'homme enjouŽ. (7) La beautŽ peut •tre
l'attribut d'une fleur. (8) Enfin, plus grand que, se trouver ˆ droite de, aimer,
•tre semblable, •tre divisible par 17, donner, sont des relations. (Bochenski)
RŽponse 1 RŽponse 2
68 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
1 (1) 1 (1)
2 (2) 2 (2)
3 (3) 2 (3)
2 (4) 3 (4)
3 (5) 4 (5)
3 (6) 4 (6)
3 (7) 4 (7)
2 (8) 2 (8)
RŽponse 3 RŽponse 4
1 (1) 1 (1)
2 (2) 2 (2)
3 (3) 3 (3)
4 (4) 2 (4)
2 (5) 3 (5)
3 (6) 4 (6)
4 (7) 5 (7)
2 (8) 2 (8)
1( ) 2 ( ) 3( ) 4( )
1 [Cet enfant se comporte d'une fa•on dŽlinquante] c'est pourquoi 2 [il sera
malheureux dans sa vie] et 3 [il rendra Žgalement beaucoup de gens malheu-
reux, y compris ses parents qui ne savent justement pas l'Žduquer].
70 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
(2) (3)
Les logiciens ont inventoriŽ cinq modes de liaison ou dÕinfŽrence quÕon peut
Žtablir entre les prŽmisses et les conclusions. Par la combinaison de ces
modes, on peut schŽmatiser nÕimporte quelle argumentation, si complexe
soit-elle. Ces modes sont les suivants:
2. SchŽma ˆ prŽmisses liŽes: il sÕagit dÕune conclusion reliŽe par (P1) + (P2)
une fl•che ˆ deux ou plusieurs prŽmisses rattachŽes ensemble et
nŽcessaires les unes aux autres pour prŽparer cette conclusion. Le
signe Ç+È est placŽ entre les numŽros des ŽnoncŽs reprŽsentant les
prŽmisses, de mani•re ˆ impliquer la nŽcessitŽ de la conjonction
des prŽmisses. (C)
(P)
5. SchŽma sŽriel: il sÕagit, en partant dÕune prŽmisse donnŽe, de
tirer une conclusion qui deviendra ˆ son tour une prŽmisse pour
une autre conclusion.
( C1 )
Exemple: 1 [Tu arr•tes de travailler]; donc 2 [Tu n'auras pas
d'argent pour payer la facture de l'ŽlectricitŽ]; donc 3 [Hydro-
QuŽbec coupera le courant chez toi]. (C2 )
1 [Il n'est pas vrai que la constitution amŽricaine de 1787 Žtait un chef-
d'oeuvre, qu'elle Žtait parfaite.] 2 [Si on l'examine bien, on s'aper•oit que,
dans son fondement m•me, la constitution amŽricaine Žtait gravement dŽfi-
ciente.] 3 [La majoritŽ des gens n'avaient pas le doit de vote.] En effet, 4 [les
Noirs n'avaient pas le droit de vote.] 5 [Les femmes n'avaient pas le droit de
vote non plus.]
Apr•s avoir isolŽ et numŽrotŽ les ŽnoncŽs et apr•s avoir soulignŽ les mar-
queurs dÕinfŽrence, on peut schŽmatiser cette argumentation de la fa•on sui-
vante:
(4)+(5)
(3)
(2)
(1)
72 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Pour bien saisir les questions, Il sÕagit dÕune activitŽ en apparence tr•s simple mais qui pourrait •tre rŽvŽla-
il faut •tre capable de les trice de beaucoup de choses. Elle consiste ˆ demander ˆ lÕŽl•ve de reformuler
reformuler.
avec ses propres mots les questions qui lui sont posŽes dans un examen ou
ailleurs. Ë lÕexercice, on se rend compte que, tr•s souvent, certains Žl•ves
comprennent mal les questions posŽes ou ne les comprennent que partielle-
ment. Il faut alors Žtablir un dialogue avec ces Žl•ves qui ne reconstituent pas
les questions dÕune fa•on satisfaisante dans leurs reformulations.
Soit w = u + v , calculer w .
2. Reformulez en vos propres mots: trouvez le plus petit entier pair dont
la somme du double et du triple est infŽrieure ˆ 125.
Quelques reformulations ¥ Trouver le plus petit nombre dont la somme est deux fois plus et donc
obtenues: le triple est plus petit que 125.
¥ Trouver le plus petit chiffre rond dont le double et le triple additionner
(sic) ensemble est plus petit que 125.
¥ Tu trouves l'entier le plus petit qui est pair. Dont la somme du double +
celle du triple est infŽrieur ˆ 125.
¥ Trouve le plus petit nb. pair qui est infŽrieur ˆ 125, lorsque j'additionne
le double et le triple de ce chiffre.
¥ 2x + 3x < 125 (2 Žl•ves).
74 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Quelques reformulations ¥ Qui est le plus grand proph•te du naturalisme Žthique et quel est en
obtenues: bref le principe fondamental pour cette thŽorie Žthique?
¥ Le naturalisme Žthique dŽfinit lÕaction morale dÕune fa•on caractŽristi-
que. Nommez le prŽcurseur de ce courant et sa dŽfinition de lÕaction
morale.
¥ Qui est le p•re du naturalisme Žthique et comment juge-t-il de la
moralitŽ dÕune action?
¥ Comment les naturalistes dŽterminent-ils la moralitŽ dÕune action? Qui
est ˆ lÕorigine du naturalisme Žthique?
¥ Qui est le principal fondateur du naturalisme Žthique? DÕapr•s cette
thŽorie, comment dŽtermine-t-on le caract•re moral dÕun acte?
¥ (*) Qui est le principal reprŽsentant du naturalisme Žthique et quel est
lÕŽlŽment central pour juger du caract•re moral dÕun acte, selon lui?
Quelques reformulations ¥ Socrate ne croit pas aux dieux de la citŽ et il va ˆ lÕencontre des croyan-
obtenues: ces religieuses; donc MŽlŽtos lÕaccusera car Socrate ne fait pas la bonne
chose. Que rŽpondra Socrate ˆ cette accusation?
¥ Socrate est accusŽ par MŽlŽtos de ne pas croire aux dieux de la citŽ, car
il accorde une grande part aux croyances religieuses dans LÕApologie.
QuÕest-ce que Socrate rŽpondra ˆ cette accusation?
¥ Dans LÕApologie, les croyances religieuses prennent une tr•s grande
importance. Par contre, MŽlŽtos reproche ˆ celui-ci de ne pas croire
aux dieux de la citŽ. Que rŽpond Socrate ˆ cette accusation?
¥ (*) LÕApologie de Socrate met en valeur les croyances religieuses.
Socrate sera lui-m•me accusŽ dÕimpiŽtŽ. Que rŽpondra-t-il ˆ cette
accusation?
¥ (*) Les croyances religieuses sont primordiales dans LÕApologie, cÕest
pour cette raison que Socrate sera accusŽ par MŽlŽtos de ne pas croire
aux dieux de la citŽ. Quelle sera la rŽponse de Socrate face ˆ cette
accusation?
¥ (*) Dans LÕApologie, les croyances religieuses reprŽsentent un enjeu
majeur. De ce fait , MŽlŽtos, ˆ tort ou ˆ raison, accusera Socrate de ne
pas croire aux dieux de la citŽ. Il faut dŽcrire les grandes lignes de la
dŽfense de Socrate face ˆ cette accusation.
Avenues explorŽes 75
Quelques reformulations ¥ Socrate a une vision confiante et sereine face ˆ la mort. Cette attitude
obtenues: est due ˆ son raisonnement au sujet de la mort et ˆ son silence. Expli-
quez ces deux facteurs.
¥ Face ˆ la mort, Socrate est confiant et calme. Cet Žtat est produit par sa
pensŽe sur la mort ou son opinion sur la mort et le silence provoquŽ
par lÕoracle. Expliquez ces deux facteurs avec beaucoup de sŽrieux.
¥ (*) Expliquez les deux facteurs qui poussent Socrate ˆ adopter une atti-
tude sereine et confiante face ˆ la mort, soit le silence de lÕoracle et son
raisonnement sur ce quÕest la mort.
¥ (*) Socrate accepte la mort qui lÕattend. Nous trouvons deux causes ˆ
cette acceptation, soit le silence de lÕoracle et son propre raisonnement
sur la mort. Expliquez ces deux facteurs.
Pour dŽtecter les lacunes de sens, la dictŽe mathŽmatique est une activitŽ
bien simple, mais qui peut •tre tr•s rŽvŽlatrice. En effet, en quelques minutes,
un professeur peut dŽtecter chez son Žl•ve des lacunes sur le sens des mots et
des symboles mathŽmatiques et sur sa capacitŽ de les utiliser adŽquatement.
Voici ˆ cet effet un exemple.
DictŽe matricielle ƒcrire symboliquement une matrice A de dimension 4X3 dont les ŽlŽments
sont, en commen•ant par l'ŽlŽment a11 , a12 , É ainsi de suite jusqu'ˆ a43
, donnŽs par 3, 5, 7, 11, 2, 8, -1, 9, 0, -2, 10 et -1.
Cette approche dans ses diverses versions en est une ˆ laquelle nous avons
donnŽ le nom de Çconduite sŽmantiqueÈ. Il s'agit d'une approche qui table
fondamentalement sur la question du sens pour guider le lecteur ou le scrip-
teur dans le progr•s du texte qu'il lit ou qu'il Žcrit. D'une fa•on plus prŽcise,
cette stratŽgie vise ˆ utiliser la Çconduite sŽmantiqueÈ pour amener les Žl•ves
ˆ prendre un contact significatif avec l'Žcrit, un contact guidŽ justement par le
sens. Il s'agit en fait d'Žlaborer plusieurs activitŽs d'apprentissage pour provo-
quer chez les Žl•ves une conscience constante du texte et du sens qui le tra-
verse, et ce, ˆ lÕaide des mots, ces signaux de la Çroute sŽmantiqueÈ.
Selon le degrŽ de difficultŽ que lÕon veut donner ˆ ce type dÕexercice, on peut
procŽder de diffŽrentes fa•ons.
Texte altŽrŽ Le texte suivant est extrait de l'ouvrage de Joseph CHBAT, L'art de raisonner:
du spontanŽ au rŽflŽchi, Coll•ge AndrŽ-Grasset, 1992.
(1)
...Les exercices prŽcŽdents nous ont donnŽ l'occasion d'utiliser notre raison
d'une fa•on rŽflŽchie et mŽthodique; ils nous ont placŽs devant des probl•-
mes logiques que nous avons pu rŽsoudre avec plus ou moins de difficultŽ, en
faisant appel ˆ nos ressources rationnelles naturelles. Toutefois, ˆ mesure que
ces probl•mes devenaient complexes, nous avons constatŽ une plus grande
difficultŽ ˆ les aborder sans r•gles et sans mŽthodes appropriŽes. Cela ne
nous a pas emp•chŽs de les rŽsoudre quand m•me, mais nous nous sommes
rendu compte de l'utilitŽ, pour ne pas dire de la futilitŽ (nŽcessitŽ) de les
aborder mŽthodiquement. Nous avons m•me estimŽ que la logique formelle
pouvait nous •tre utile devant ces sortes de probl•mes complexes, et nous
sommes sur le point d'entrer dans ce monde de la logique formelle, o• nous
aurons l'occasion de vŽrifier notre hypoth•se.
(3)
...Avouons que la logique est devenue avec le temps une science complexe et
parfois trop banale (thŽorique). Aussi avons-nous dŽcidŽ de la simplifier au
maximum et d'en Žcarter les artifices. Nous n'en retiendrons donc que ce qui
nous sert d'une fa•on directe et Žvidente ˆ rŽsoudre d'une fa•on simple et
utopique (efficace) des probl•mes qui, autrement, seraient plus difficiles ˆ
aborder. C'est donc au secours de notre raisonnement que nous appelons la
logique, et si ses r•gles nous permettent un meilleur fonctionnement dans un
environnement de raisonnement et de solution de probl•mes, nous n'aurons
aucun avantage ˆ les adopter. (nous aurons tout avantage ˆ les adopter.)
(1)
78 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
(3)
...De fait, les r•gles formelles que la logique utilise peuvent toujours nous ser-
vir de mŽthodes pour rŽsoudre tel ou tel genre de probl•mes, et cela est
d'autant plus valable que ces r•gles sont justement formelles, c'est-ˆ-dire
qu'elles ne sont pas destinŽes ˆ des cas gŽnŽraux, (particuliers,) mais ˆ tous les
cas d'un m•me genre. Toutefois, il ne faut pas penser que c'est lˆ une activitŽ
qui dŽpasse les capacitŽs de l'Žtudiant ordinaire. Nous prŽtendons au con-
traire que le fonctionnement de la raison selon les r•gles formelles est plut™t
simple, malgrŽ une apparence de na•vetŽ. (complexitŽ.) Les activitŽs habi-
tuelles de la vie intellectuelle normale sont plus compliquŽes que celles pro-
posant le recours aux r•gles formelles de la logique. Par exemple, il est
beaucoup plus exigeant d'Žcrire un simple article d'une ou de quelques pages
que d'appliquer des r•gles formelles sur telle ou telle situation. Cependant, la
simplicitŽ des r•gles et de leur application n'enl•ve rien ˆ leur efficacitŽ, et
rappelons-nous que les minables (formidables) opŽrations effectuŽes par les
ordinateurs superpuissants sont toujours rŽductibles ˆ l'Žtrange simplicitŽ des
circuits logiques qui est ˆ leur base, et qui ne fait, somme toute, qu'effectuer
des choix simples entre oui ou non, vrai ou faux, circuit ouvert ou circuit
fermŽ.
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 79
Chapitre 4
DŽveloppement des
stratŽgies retenues: plan
dÕintervention
Nous sommes partis de la conviction que, pour faire un travail sŽrieux dans le
domaine des difficultŽs langagi•res, il faut en arriver ˆ un engagement collec-
tif et concertŽ de lÕensemble des Žducateurs, car lÕamŽlioration de la langue
ne saurait •tre seulement lÕaffaire des professeurs de fran•ais.
Si nous avons orientŽ ce projet dans une perspective sŽmantique, cÕest parce
que la recherche du sens est une activitŽ naturelle dŽjˆ manifeste chez les
jeunes enfants dans leurs premiers Žchanges dÕidŽes et dans leur fonctionne-
ment normal, comme en tŽmoignent leurs les communications prŽcises et
sensŽes observŽes. Ë cet Žgard, abordant la question de la comprŽhension en
lecture, Giasson (1990) estime quÕavant dÕaborder lÕapprentissage de la lec-
ture ˆ lÕŽcole, lÕenfant dŽveloppe de fa•on naturelle dans son milieu familial
des connaissances phonologiques, syntaxiques, pragmatiques et sŽmantiques
gr‰ce auxquelles il a dŽjˆ une bonne connaissance du sens des mots et des
relations quÕils entretiennent entre eux. Ceci dit, il reste quÕil y a dÕinnombra-
bles fa•ons de sÕarr•ter sur le sens; ce qui nous intŽresse surtout, cÕest une
approche simple et significative, susceptible dÕentretenir chez lÕŽl•ve sa ten-
dance naturelle vers le sens. Pour concevoir un tel projet, voici le cadre thŽo-
rique que nous avons retenu.
4.2.1 PrŽsentation
Internet, nous avons con•u une grille de crit•res qui a servi ˆ la prŽparation
de nos activitŽs. Cette grille permet dÕenvisager trois composantes: la capacitŽ
sollicitŽe, le processus en cause et lÕobjectif visŽ par les stratŽgies. En ce qui a
trait ˆ lÕobjectif, il est dÕordre cognitif, mŽtacognitif ou affectif, et, par la
dimension affective, on cherche surtout ˆ travailler sur la motivation de
lÕŽl•ve, sur la confiance en soi et sur la diminution de lÕanxiŽtŽ dans lÕappren-
tissage. CÕest ainsi que nous insistons souvent sur lÕintŽr•t quÕil y a de crŽer
une ambiance dŽtendue, de mettre en valeur les connaissances de lÕŽl•ve
plut™t que ses carences et sur la nŽcessitŽ de lui faire faire de lÕautoŽvalua-
tion.
Voici, ˆ titre dÕillustration, un tableau qui prŽsente les divers aspects de ces
trois composantes:
Grille de crit•res
Certaines recherches ont montrŽ, par exemple, que les Žl•ves forts ont un
bagage stratŽgique plus important que les Žl•ves faibles (Pressley et al., 1984;
GagnŽ, 1985). DÕautres ont aussi conclu que les Žl•ves forts utilisent efficace-
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 83
ment certaines stratŽgies dÕapprentissage, alors que les faibles en font une uti-
lisation inappropriŽe et inefficace ou nÕen utilisent aucune (Tessmer et
Jonassen, 1988). Boulet et al. (1996), dans une recherche menŽe ˆ lÕUniver-
sitŽ du QuŽbec ˆ Hull et ˆ Chicoutimi, ont montrŽ que les Žtudiants qui rŽus-
sissent au premier cycle universitaire utilisent un certain nombre de stratŽgies
dÕapprentissage apprises dans les cours ou inventŽes par eux-m•mes. DÕautres
rŽsultats de recherche ont montrŽ que les Žl•ves qui rŽussissent bien utilisent
plus efficacement des stratŽgies dÕattention sŽlective et des stratŽgies pour
coder les nouvelles informations, plus particuli•rement sur le plan de lÕŽlabo-
ration et sur le plan de lÕorganisation. Tous ces rŽsultats semblent en accord
avec lÕidŽe que ces Žl•ves rŽussissent mieux parce quÕils assimilent et organi-
sent lÕinformation mieux que les autres, rendant ainsi le nouveau matŽriel plus
accessible et transfŽrable plus tard.
Avec cette perspective ainsi clarifiŽe par le cadre thŽorique, nous avons prŽvu
un scŽnario de dŽroulement des activitŽs que lÕenseignant pourrait utiliser. Ce
scŽnario, synthŽtisant tous les param•tres retenus pour une stratŽgie donnŽe,
se prŽsente sous la forme suivante: du c™tŽ de lÕenseignant, il est question de
ÇPlanification-ObservationÈ et, du c™tŽ de lÕŽl•ve, dÕÇExŽcution-RŽtroac-
tionÈ; et tant du c™tŽ de lÕenseignant que de celui de lÕŽl•ve, un dŽroulement
en trois temps est prŽvu selon le mod•le suivant:
1. Le premier temps consiste en une mise en situation et, selon quÕil sÕagisse
de lÕenseignant ou de lÕŽl•ve, il y est question de la prŽvision ou de lÕexŽ-
cution de la t‰che.
Le schŽma qui suit donne une illustration de cette approche dans son ensem-
ble.
84 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Planification-Observation
2. Objectivation 2. Objectivation
¥PrŽvoir les conditions dans lesquelles la ¥Analyser de fa•on critique les
rŽtroaction des Žl•ves devrait se faire caractŽristiques de sa performance en
quant ˆ la t‰che accomplie. regard des objectifs poursuivis.
¥Consulter et ajuster ˆ ses besoins la grille ¥Prendre conscience des stratŽgies
dÕapprŽciation-Žvaluation permettant ˆ dÕapprentissage utilisŽes en remplissant la
lÕŽl•ve de: grille dÕapprŽciation-autoŽvaluation
¥ noter ses observations ainsi que prŽvue ˆ cet effet.
certaines donnŽes relatives ˆ
lÕexŽcution de la mise en situation;
¥ faire une rŽtroaction visant ˆ le situer
dÕune fa•on critique par rapport ˆ la
dŽmarche poursuivie.
3. RŽinvestissement 3. RŽinvestissement
¥Motiver lÕŽl•ve afin quÕil utilise ou quÕil se ¥Utiliser les connaissances et les stratŽgies
prŽoccupe dÕutiliser la stratŽgie prŽsentŽe acquises au cours de lÕactivitŽ
dans des contextes diffŽrents. dÕapprentissage dans des contextes
diffŽrents.
¥Faire valoir la rentabilitŽ de la stratŽgie.
¥Noter ses observations ˆ propos de
lÕutilisation de la stratŽgie dans dÕautres
contextes et du bŽnŽfice en rŽsultant.
4.3.1 PrŽsentation
DÕune fa•on concr•te, dans cette activitŽ portant sur les stratŽgies dÕappren-
tissage, sur le plan affectif, l'objectif est d'Žveiller lÕŽl•ve ˆ la nŽcessitŽ du
recours ˆ des stratŽgies dans son apprentissage et au bŽnŽfice que ce recours
procure. Le processus vise ˆ explorer avec lÕŽl•ve le domaine des stratŽgies
dÕapprentissage et de lui faire prendre conscience de ce quÕest une stratŽgie
dÕapprentissage et de son efficacitŽ.
Finalement, sur le plan mŽtacognitif, lÕŽl•ve ayant ˆ rŽflŽchir sur ses propres
stratŽgies est amenŽ ˆ prendre une certaine distance ˆ leur endroit. De plus,
lÕautoŽvaluation quÕil fait de lÕutilisation de ces stratŽgies le place dans un
questionnement lui permettant de porter un regard critique sur son mode de
fonctionnement.
86 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
4.3.2 Crit•res
Grille des crit•res
Cette activitŽ sÕŽtale sur quelques rencontres ˆ raison dÕune dizaine de minu-
tes chaque fois. Le dŽroulement prŽvu est le suivant:
Deuxi•me Žtape ¥ Collecte de la fiche intitulŽe: ÇQuelques stratŽgies dÕŽl•ves qui rŽussis-
sentÈ remplie par les Žl•ves.
¥ Temps de discussion entre les Žl•ves afin de recueillir leurs rŽactions sur
les stratŽgies dÕapprentissage.
¥ Remise ˆ lÕŽl•ve de la fiche dÕautoŽvaluation quÕil remplira pour le
cours suivant.
4.3.4 Structure
Objectif de lÕactivitŽ Sensibiliser lÕŽl•ve ˆ lÕimportance des stratŽgies dÕapprentissage
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 87
Planification-Observation ExŽcution-RŽtroaction
2. Objectivation 2. Objectivation
¥PrŽvoir les conditions dans lesquelles ¥ƒvaluer de fa•on critique sa participation
l'Žl•ve prend conscience des stratŽgies ˆ cette premi•re activitŽ, en remplissant
d'apprentissage proposŽes par Boulet et le plus fid•lement possible la fiche de
al. et de celles qu'il utilise lui-m•me. (Voir participation- autoŽvaluation prŽvue ˆ cet
la fiche Participation-autoŽvaluation) effet.
3. RŽinvestissement 3. RŽinvestissement
¥Faire prendre conscience ˆ lÕŽl•ve de ¥Normalement, inspirŽ de ce qui lui est
lÕimportance dÕavoir des stratŽgies proposŽ, lÕŽl•ve devrait penser ˆ adopter
dÕŽtude. des stratŽgies dÕŽtude adaptŽes ˆ ses
besoins, quÕelles soient inventoriŽes ou
non dans lÕextrait de Boulet.
Consigne Voici des stratŽgies dÕapprentissage utilisŽes par des Žtudiants qui rŽussissent,
en premi•re annŽe universitaire, selon une recherche menŽe par Boulet,
Savoie-Zajc et Chevrier. On vous demande de faire une lecture attentive de
ces stratŽgies dŽfinies dans les ŽnoncŽs suivants et de noter dans la colonne
de droite le degrŽ dÕutilisation que vous en faites.
En situation de lecture 1 2 3 4
1 Quand je lis, je cherche ˆ trouver les idŽes principales et le
contenu essentiel des textes.
Dans ce qui suit, on vous demande de vous situer dÕune fa•on tr•s objective
par rapport ˆ lÕactivitŽ dÕapprentissage que vous venez dÕaccomplir.
90 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Consigne Lisez les ŽnoncŽs suivants et situez-vous par rapport ˆ eux selon lÕŽchelle pro-
posŽe en cochant la case appropriŽe. Au besoin, vous pourrez ajouter des
commentaires.
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 91
4.4.1 PrŽsentation
Dans cette activitŽ, qui devrait sÕŽtaler sur plusieurs rencontres, nous avons
choisi de commencer ˆ rŽflŽchir avec lÕŽl•ve sur des mots bien simples et
dÕassurer ensuite une gradation allant du plus simple au plus complexe, du
plus concret au plus abstrait. Au point de dŽpart, lÕidŽe est de commencer ˆ
rŽflŽchir sur des mots aussi simples que ÇtableÈ. Inciter lÕŽl•ve ˆ rŽflŽchir sur
ce type de mots , cÕest dŽjˆ lÕamener ˆ expŽrimenter deux choses: dÕune part,
la difficultŽ que tout le monde Žprouve ˆ clarifier, ˆ expliquer et ˆ dŽfinir les
mots les plus communs; et dÕautre part, la richesse sŽmantique enfouie dans
les mots et qui nous permet de faire des liens de sens entre eux et dÕŽtablir un
rŽseau de concepts rattachŽs par le sens.
Pour mener cette activitŽ dÕune fa•on graduelle, nous proposons de rŽflŽchir
en trois temps sur des mots simples dont le degrŽ dÕabstraction est grandis-
sant. On commence avec le mot ÇtableÈ; ensuite, montant dÕun cran, on
arrive au mot ÇŽl•veÈ, et un peu plus loin, au mot ÇlimiteÈ.
LÕexpŽrience se rŽp•te ensuite avec le mot ÇŽl•veÈ. LÕŽl•ve a dŽjˆ une idŽe de
la richesse sŽmantique quÕil vient de dŽcouvrir ˆ propos du mot ÇtableÈ. Il
soup•onne quÕil doit en •tre de m•me avec le mot ÇŽl•veÈ, et dŽjˆ, il est plus
disposŽ ˆ jouer le jeu. Ceux parmi les Žl•ves qui ont un gožt dÕapprendre un
peu plus dŽveloppŽ vont probablement s'engager dans le jeu de recherche
dans le dictionnaire. Cela est souhaitable. Si cela nÕarrive pas encore, il faut
persister.
LÕexercice rŽpŽtŽ devrait rendre lÕŽl•ve plus curieux et plus disposŽ ˆ intŽgrer
cette activitŽ intellectuelle ˆ son mode de fonctionnement. Mais attention!, il
est important, dans la phase dÕinitiation, de garder un aspect ludique ˆ lÕexer-
cice. Il faut ne pas le prendre trop au sŽrieux, et surtout, •tre attentif aux Žl•-
ves pour les encourager, les Žcouter, les inciter ˆ participer, sinon, en arrivant
ˆ la phase active o• ils auront ˆ faire eux-m•mes le travail sur des mots don-
nŽs, ils risquent dÕ•tre plus ou moins intŽressŽs.
Le troisi•me mot que nous avons choisi est le mot ÇlimiteÈ. Ce mot se rap-
porte ˆ la philosophie et aux mathŽmatiques, et cÕest en raison de cela que
nous lÕavons retenu. Chaque professeur pourra dŽcider de retenir le mot qui
convient le mieux ˆ sa mati•re et ˆ son cours. LÕexercice de rŽflexion portant
sur le mot ÇlimiteÈ nous a fait dŽcouvrir des dimensions insoup•onnŽes et des
nuances conceptuelles tr•s raffinŽes. Toutefois, il faut faire attention au dan-
ger dÕ•tre seul ˆ savourer ces nuances. Le plus important, cÕest de rendre
lÕactivitŽ significative pour lÕŽl•ve et la meilleure formule reste encore celle de
le faire participer. Chacun aura donc ce souci en t•te au moment o• il dŽci-
dera de recourir ˆ des exercices de ce genre, et lÕon nÕoubliera pas que ces
premiers exercices ont pour but dÕinciter lÕŽl•ve ˆ intŽgrer la stratŽgie dans
son mode dÕapprentissage.
senter cet exercice. Il faut Žgalement les inciter ˆ montrer lÕoriginalitŽ dont ils
sont capables et ˆ prendre divers moyens pour communiquer leurs rŽsultats.
Ceux qui ont de la facilitŽ ˆ Žcrire des textes pourront mettre par Žcrit leurs
rŽflexions sur les mots quÕon leur confie. DÕautres pourront trouver des schŽ-
mas, des images, des diagrammes, des tableaux pour illustrer leurs idŽes.
DÕautres encore pourront utiliser des caricatures, des dessins ou tout autre
moyen disponible. Chaque Žl•ve remettra un document ˆ toute la classe pour
conserver le fruit du travail collectif. On prendra ainsi un premier contact avec
une soixantaine de mots couvrant la mati•re du cours et donnant une ouver-
ture sur une autre discipline et sur la richesse sŽmantique contenue dans ces
mots. Il sÕagira ensuite de sÕassurer que chacun continuera ˆ sÕoccuper des
mots qui lui sont inconnus aussi bien dans le cadre du cours que dans les
autres mati•res.
4.4.2 Crit•res
Grille de crit•res
ƒveil Explorer
ƒveiller lÕŽl•ve ˆ la Le processus cognitif 1. Rendre lÕŽl•ve conscient que le
dŽcouverte du con- en cause par cette sens dÕun mot est liŽ ˆ des rŽseaux
tenu sŽmantique de activitŽ est lÕexplora- de concepts.
mots simples. tion, en ce sens que 2. Faire dŽcouvrir ˆ lÕŽl•ve que la
lÕŽl•ve doit chercher qu•te du sens des mots est un
dans sa mŽmoire ˆ moyen pour apprivoiser les con-
long terme ou dans cepts.
les ouvrages de rŽfŽ-
rence les divers ŽlŽ-
ments constitutifs du
sens de quelques
mots simples, de
mani•re ˆ cheminer
vers une dŽfinition de
ces mots.
94 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Ouverture Accueillir
Il sÕagit dÕune attitude Phase active o• non Prendre conscience de la richesse du
de lÕesprit o• il faut seulement lÕesprit est sens cachŽe dans les mots. Reconna”-
sÕouvrir ˆ la richesse ouvert et spontanŽ, tre ses propres ressources et leurs
contenue dans les mais o• le sujet re•oit limites et accepter de sÕouvrir ˆ la
mots et vŽhiculŽe par et accueille le savoir. culture.
la culture.
Quatri•me Žtape Bilan: discussion sur la question ÇË quoi sert de rŽflŽchir sur le sens des
motsÈ?
Cinqui•me Žtape
Ouverture et transfert ¥ Faire rŽflŽchir lÕŽl•ve seul ou avec quelquÕun dÕautre sur un mot savant
de son cours et sur un autre dÕune autre discipline
¥ PrŽvoir plus loin dans la session une pŽriode dÕexposŽs des rŽsultats des
recherches sur ces mots
Perspectives ˆ mettre en ¥ Insistance sur lÕoriginalitŽ dans le travail individuel ou le groupe et dans
lumi•re la communication des rŽsultats
¥ PossibilitŽ dÕassembler les rŽsultats dans un texte commun
¥ Recours ˆ des bŽnŽvoles pour le montage des rŽsultats et pour la con-
crŽtisation de leur format
2. Rendre lÕŽl•ve conscient que le sens dÕun mot est liŽ ˆ des rŽseaux de
concepts
3. Faire dŽcouvrir ˆ lÕŽl•ve que la qu•te du sens des mots est un moyen
dÕapprivoiser les concepts
Planification-Observation ExŽcution-RŽtroaction
2. RŽalisation de la t‰che
2. PrŽvision de la t‰che
¥Prendre part ˆ la rŽflexion sur le sens du
¥Donner aux Žl•ves un mot simple, par mot proposŽ.
exemple le mot ÇtableÈ
¥Chercher ˆ dŽgager les ŽlŽments
¥Les inciter ˆ rŽflŽchir ˆ ce mot, selon le significatifs pour la comprŽhension et la
processus suivant: dŽfinition de ce mot, en fouillant dans sa
¥ activation de la mŽmoire ˆ long terme mŽmoire ˆ long terme.
¥ association des idŽes trouvŽes dans la ¥Ordonner les idŽes trouvŽes et les mettre
mŽmoire en relation les unes avec les autres.
¥ mise en relation ¥DŽgager une dŽfinition intuitive du mot
¥ approche dÕune dŽfinition proposŽ.
¥Leur prŽsenter les divers sens de ce mot ¥Se rendre attentif ˆ ce qui est proposŽ
proposŽs par Le Petit Robert Žlectronique dans les dictionnaires.
et Bibliorom Larousse. (Voir fiche ÇTableÈ)
96 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
3. Objectivation 3. Objectivation
¥PrŽvoir les conditions dans lesquelles la ¥Participer ˆ la discussion sur lÕexpŽrience.
rŽtroaction des Žl•ves devrait se faire sur ¥SÕouvrir ˆ la richesse sŽmantique
la t‰che accomplie en amor•ant dans la contenue dans ce mot.
classe une discussion sur lÕexpŽrience.
¥Prendre conscience de lÕensemble du
¥PrŽvoir les conditions pour faire rŽflŽchir processus de rŽflexion sur le sens des
lÕŽl•ve sur la stratŽgie utilisŽe. mots dans sa partie exploratoire
associative, et dans sa recherche de mise
en ordre et de mise en relation du
contenu de la mŽmoire.
4. RŽinvestissement 4. RŽinvestissement
¥DŽvelopper chez lÕŽl•ve lÕhabitude de ¥Prendre lÕhabitude de pratiquer cette
fouiller le sens des mots. approche dÕassociation des concepts avec
¥Sensibiliser lÕŽl•ve au recours ˆ dÕautres mots du cours.
lÕapproche utilisŽe dans cette activitŽ
pour dÕautres mots.
Voici trois fiches explorant trois mots usuels assez simples, soit les mots
ÇtableÈ, ÇŽl•veÈ et ÇlimiteÈ. Une rŽflexion ordonnŽe et une exploration rapide
de deux dictionnaires Žlectroniques nous mettent devant une mine de don-
nŽes (dŽfinitions, expressions, synonymes ou mots Žtablissant des liens de
sens, citations) susceptibles de nous Žveiller ˆ la richesse de sens contenue
m•me dans les mots les plus simples.
Fiche C1:ÇTableÈ
Selon le dictionnaire Voici ce que nous offre la recherche dans les dictionnaires Žlectroniques
Bibliorom Larousse Bibliorom Larousse et Le Petit Robert
2. Plateau sur pieds ou sur trŽteaux, destinŽ ˆ des activitŽs, ˆ des techniques
particuli•res.
3. Meuble sur pieds offrant une surface plane destinŽ ˆ un usage particulier.
4. Meuble sur pieds sur lequel on dŽpose les mets et les objets nŽcessaires au
repas.
¥ Desservir la table.
¥ Mettre, dresser la table: placer sur la table ce qui est nŽcessaire pour les
repas.
¥ Se mettre ˆ table: s'asseoir autour d'une table pour prendre un repasÊ;
pop. avouer, dŽnoncer.
¥ Table d'h™te: table o• l'on sert ˆ heure et prix fixes des repas pris en
commun.
7. Repas, nourriture servis ˆ une table. Aimer la table. Les plaisirs de la table.
¥ Table de logarithmes
¥ Table de multiplication.
¥ Table gŽnŽalogique.
¥ Table des mati•res.
¥ En logique, Table de vŽritŽ:Ê tableau indiquant en abscisses des propo-
sitions ŽlŽmentaires
5. Tables de la Loi: tables de pierre que Dieu, selon la Bible, remit ˆ Mo•se et
sur lesquelles Žtait gravŽ le DŽcalogue.
Citations (selon Le Petit ÇLe ma”tre d'h™tel avait dressŽ la table dans le salon, une table o•
Robert CD-ROM) tenaient vingt-cinq couverts, un peu serrŽs.È (Zola)
ÇCette table, assez nombreuse, Žtait tr•s gaie, sans •tre bruyante.È (Rous-
seau)
ÇIls m'ont dit de ne pas croire au miracle, si les tables tournent c'est que
quelqu'un les pousse du pied.È (Aragon)
1.ÊPersonne qui re•oit ou suit l'enseignement d'un ma”tre (dans un art, une
science), disciple. ÇCombien de fresques attribuŽes nagu•re ˆ l'Angelico
ont ŽtŽ peintes par ses Žl•ves?È (Malraux)
Remarque: on voit bien que ce mot ne devrait •tre employŽ que pour qui
est ˆ lÕuniversitŽ.
Mots Žtablissant des liens de disciple, Žcolier, cancre, collŽgien, lycŽen, taupin, Žnarque, normalien, poly-
sens? technicien, Žtudiant, aspirant.
2. Ligne qui circonscrit un espace, qui marque le dŽbut ou la fin d'une Žten-
due. Ce qui marque le dŽbut ou la fin d'un espace de temps, ce qui le cir-
conscrit.
4. Borne: point au-delˆ duquel ne peuvent aller ou s'Žtendre une action, une
influence, un Žtat, etc. Ma patience a des limites.
6. MathŽmatiques.
ÇAu-delˆ de cette limite, votre ticket n'est plus valable.È (formule en usage
dans le mŽtro parisien)
Boxe: Gagner avant la limite (de temps), avant que tous les rounds prŽvus ne
soient ŽcoulŽs.
4. Fig. Point que ne peut ou ne doit pas dŽpasser l'influence, l'action de qqch.
- barri•re, borne, extrŽmitŽ, seuil.
Sans limites: illimitŽ - borne, frein. Une ambition sans limites - dŽmesurŽe.
DegrŽ extr•me (de qqch.). ÇReculer les limites du possible.È Ç‚a dŽpasse les
limites du supportable.È
5.ÊMath., philos. Grandeur fixe dont une grandeur variable peut approcher
indŽfiniment sans l'atteindre (cf. Asymptote).
Optique. Angle limite: le plus petit angle d'incidence sous lequel se produit
la rŽflexion totale.
ÇC'est presque toujours par vanitŽ qu'on montre ses limites.È (AndrŽÊGide)
Conna”tre ses limites. Cet athl•te semble avoir atteint ses limites.
7.ÊAdj. Fam. ætre limiteÊ: convenir ˆ peine, •tre tout juste acceptable. ÇLe
budget est limite.È ÇTa plaisanterie est franchement limite.È
limite (adjectifs)
limite (adverbes)
limite (noms)
¥ Bord, bordure. Ê
¥ Borne, confins, extrŽmitŽ.
¥ Fronti•re, seuil, cadre, marche (les marches d'un empire), ligne de
dŽmarcation, ligne fronti•re.
¥ Confins, bout, extrŽmitŽ, fin, terme, terminus.
¥ Ligne d'horizon (fig.).
¥ Cadre, domaine, sph•reÊ; rayon [fig.], ressort.
¥ Seuil, maximum, minimum.
¥ Plafond, plancher, point de rupture.
¥ Limitation, restriction ; limitation de vitesse.
¥ DŽlimitation, dŽmarcationÊ; encadrement.
¥ CaractŽrisation, dŽfinition, dŽtermination, fixation.
¥ Abonnage, bornage.
¥ Barri•re , borne, marque.
¥ Arr•toir, cran d'arr•t.
¥ Borne infŽrieure ou supŽrieure d'une fonction [MATH.].
Dans ce qui suit, on vous demande de vous situer dÕune fa•on tr•s objective
par rapport ˆ lÕactivitŽ dÕapprentissage que vous venez dÕaccomplir.
Consigne Lisez les ŽnoncŽs suivants et situez-vous par rapport ˆ eux selon lÕŽchelle pro-
posŽe en cochant la case appropriŽe. Au besoin, vous pourrez ajouter des
commentaires.
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DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 105
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106 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
4.5.1 PrŽsentation
Objectifs de lÕactivitŽ Cette activitŽ sÕarticule, elle aussi, autour de trois objectifs:
LÕŽl•ve qui prendra au sŽrieux cette troisi•me activitŽ aura lÕoccasion de tou-
cher par lui-m•me ˆ la richesse des mots ˆ laquelle il aura ŽtŽ sensibilisŽ lors
de la deuxi•me activitŽ et ˆ la constitution dÕun rŽseau complexe de mots rat-
tachŽs par des liens de sens. De plus, il aura lÕoccasion dÕapprivoiser les con-
cepts par les diverses connexions qui sÕŽtablissent entre eux au moyen du
sens.
De la polysŽmie des mots ˆ la LÕactivitŽ prŽcŽdente a plongŽ lÕŽl•ve dans la polysŽmie des mots. Il a pu rŽflŽ-
ma”trise du vocabulaire chir sur leur sens et buter sur la difficultŽ de leur trouver des dŽfinitions. LÕacti-
vitŽ qui suit a pour objectif de le sensibiliser ˆ lÕimportance de la ma”trise du
vocabulaire ˆ lÕaide de quelques exercices portant sur la synonymie des mots
et sur leurs liens de sens.
PrŽoccupŽs par les difficultŽs langagi•res des collŽgiens, nous avions des dou-
tes sur leur degrŽ de ma”trise du vocabulaire. Les remarques de Legros
(1995) sur les carences langagi•res des Žtudiants du premier cycle universi-
taire en Belgique et sur le fait que ces carences constituent un sŽrieux handi-
cap ˆ lÕapprentissage universitaire, nous ont incitŽs ˆ vŽrifier chez nos
collŽgiens leur degrŽ de ma”trise dÕun vocabulaire qui oscille entre le langage
commun et le langage dÕune personne instruite. Ayant fait lÕinventaire dÕune
cinquantaine de mots de difficultŽ variable, nous avons vŽrifiŽ aupr•s dÕune
centaine dÕŽl•ves du collŽgial leur degrŽ de connaissance et de ma”trise de
ces mots. Cela nous a amenŽs ˆ en Žliminer la moitiŽ dans un premier temps.
Rendus alors ˆ 25 mots, nous en avons encore ŽliminŽ une dizaine pour ne
garder que 15 mots partagŽs entre des degrŽs de difficultŽ allant de faible ˆ
ŽlevŽe.
Dans un premier temps, nous voulions demander aux Žl•ves de donner une
dŽfinition de chacun de ces mots, mais, ayant butŽ sur la difficultŽ de dŽfinir
des mots aussi simples que ÇtableÈ et ÇŽl•veÈ, nous avons dŽcidŽ de procŽder
dÕune fa•on moins dŽcourageante pour les Žl•ves. Nous leur avons alors
demandŽ dÕassocier ˆ ces 15 mots un certain nombre de synonymes ou de
mots ayant une proximitŽ sŽmantique avec eux.
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 107
Dans cet exercice, lÕŽl•ve trouve quelque chose ˆ dire sur la majoritŽ des
mots fournis, mais il rencontre quand m•me ses limites et il est poussŽ ˆ aller
chercher dans les dictionnaires et les ouvrages de rŽfŽrence pour complŽter sa
recherche. DÕun point de vue pratique, quand la fiche des mots est donnŽe
aux Žl•ves, l'enseignant leur demande de commencer ˆ la remplir en classe et
de continuer chez eux, avec droit de consulter les autres et les livres.
Une fois cette premi•re Žtape franchie, l'enseignant fournit aux Žl•ves une
liste donnant, pour chacun des 15 mots, quatre mots Žquivalents ou synony-
mes, en glissant des mots qui ne sont pas appropriŽs. Il est demandŽ aux Žl•-
ves dÕindiquer seulement ceux qui constituent les bons synonymes. Cet
exercice, malgrŽ sa simplicitŽ, fait rŽflŽchir les Žl•ves. De fait, les mots pris
isolŽment font moins probl•me que lorsquÕils sont censŽs avoir des liens de
sens. De plus, juxtaposer ˆ chaque mot une sŽrie de synonymes est de nature
ˆ suggŽrer la richesse du vocabulaire et lÕimportance des nuances introduites
avec chaque mot Žquivalent. Les synonymes ne sont jamais identiques et cha-
cun apporte une nuance et une couleur particuli•res. Cette activitŽ permet,
entre autres choses, de faire appel ˆ la mŽmoire ˆ long terme chez lÕŽl•ve afin
de lÕinciter ˆ imaginer des contextes pour les mots suggŽrŽs.
Dans une troisi•me Žtape, nous prŽsentons, pour chacun des 15 mots, trois
phrases o• le mot est employŽ dans un contexte diffŽrent, et nous deman-
dons ˆ lÕŽl•ve de trouver la ou les phrases o• le mot est sŽmantiquement mal
utilisŽ en encerclant le numŽro de lÕŽnoncŽ fautif. De plus, dans cet exercice,
nous lui demandons de souligner, dans ces phrases, les mots quÕil ignore,
question de le sensibiliser ˆ lÕintŽr•t que prŽsente la connaissance du sens des
mots quÕil rencontre.
4.5.2 Crit•res
Grille des crit•res
ƒveil Explorer
LÕactivitŽ vise ˆ Le processus cognitif 1. DŽcouvrir les limites de ses
Žveiller lÕŽl•ve ˆ en cause dans cette connaissances lexicales.
lÕimportance de la activitŽ est lÕexplora-
ma”trise du vocabu- tion, en ce sens que 2. Reconna”tre les synonymes.
laire. lÕŽl•ve doit chercher
dans sa mŽmoire ˆ 3. Reconna”tre le bon usage des
long terme ou dans mots dans divers ŽnoncŽs.
les ouvrages de rŽfŽ-
rence les synonymes
ou le sens des mots
proposŽs.
SŽlection Choisir
LÕexploration visŽe Ë la sŽlection comme 1. ƒnumŽrer:Trouver dans sa
mŽmoire le plus de synonymes
comme processus capacitŽ sollicitŽe cor-
possible des mots donnŽs.
cognitif suppose respond, sur le plan du
nŽcessairement une processus cognitif, le 2. DŽterminer: Reconna”tre
sŽlection, un choix fait de choisir, de faire parmi le choix de synonymes
pertinent du bon syno- les choix pertinents. offerts ceux qui correspondent
nyme, du bon sens des aux mots donnŽs.
mots. 3. Juger: Utiliser son jugement
pour choisir lÕŽnoncŽ o•
lÕusage dÕun mot dans un
ŽnoncŽ est sŽmantiquement
correct.
Ouverture Accueillir
1. Prendre conscience de sa
Il sÕagit dÕune attitude Phase active o• non
connaissance, de ce quÕon a
de lÕesprit o• il faut seulement lÕesprit est dans sa mŽmoire, dans ses
sÕouvrir ˆ du nouveau. ouvert et permissif, ressources internes.
mais o• lÕŽl•ve re•oit,
accueille le savoir. 2. Reconna”tre le choix le plus
pertinent des synonymes ou
du bon usage des mots dans les
ŽnoncŽs.
3. Accepter la nouvelle
connaissance et lÕignorance
quÕon avait.
Premi•re Žtape ¥ Lecture des mots pour lesquels il faut trouver des synonymes et dŽbut
de recherche des synonymes.
¥ Continuation du travail ˆ lÕextŽrieur du cours.
¥ Remise aux Žl•ves de la fiche donnant, pour chaque mot, quatre mots
pouvant •tre des synonymes.
¥ Indication par lÕŽl•ve des synonymes parmi les mots fournis et remise
de sa fiche au professeur.
Troisi•me Žtape ¥ Remise aux Žl•ves de la fiche contenant des ŽnoncŽs o• les mots rete-
nus sont utilisŽs dÕune fa•on correcte ou fautive.
¥ DŽtection par lÕŽl•ve des ŽnoncŽs fautifs.
4.5.4 Structure
Objectif 1 de lÕactivitŽ DŽcouvrir les limites de ses connaissances lexicales
Planification-Observation ExŽcution-RŽtroaction
1. Mise en situation 1. Mise en situation
¥PrŽparer une liste dÕune quinzaine de ¥LÕŽl•ve lit attentivement la consigne de cet
mots courants communs ˆ des gens du exercice et proc•de ˆ lÕexŽcution de la
collŽgial. (Voir fiche D1) t‰che proposŽe.
¥Placer lÕŽl•ve dans un contexte favorable
ˆ la dŽcouverte du sens des mots courants
par la recherche des synonymes.
3. Objectivation 3. Objectivation
¥PrŽvoir les conditions dans lesquelles Prendre conscience de son degrŽ de ma”-
l'Žl•ve analyse de fa•on critique les trise du vocabulaire et des stratŽgies utili-
caractŽristiques de sa participation ˆ sŽes pour exŽcuter la t‰che en rŽpondant
lÕactivitŽ en regard des objectifs poursuivis aux questions suivantes:
et prend conscience des stratŽgies ¥Comment mÕy suis-je pris pour exŽcuter
d'apprentissage qu'il a utilisŽes. (Voir fiche cette t‰che?
P3)
¥Combien de mots me sont connus?
¥Combien de synonymes ai-je trouvŽs?
¥Combien en ai-je cherchŽÉ?
4. RŽinvestissement 4. RŽinvestissement
¥Sensibiliser lÕŽl•ve ˆ la nŽcessitŽ repŽrer ¥trouver les mots inconnus dans ses cours.
les mots dont il ignore le sens.
Planification-Observation ExŽcution-RŽtroaction
1. Mise en situation 1. Mise en situation
¥Remettre ˆ lÕŽl•ve la liste des quinze mots ¥LÕŽl•ve lit attentivement la consigne de cet
choisis. Pour chacun de ces mots, une exercice et proc•de ˆ lÕexŽcution de la
sŽrie de quatre mots est fournie dont t‰che proposŽe.
certains sont des synonymes. (Fiche D2)
3. Objectivation 3. Objectivation
¥PrŽvoir les conditions dans lesquelles ¥LÕŽl•ve rŽpondra ˆ des questions du type
lÕŽl•ve aura travaillŽ pour dŽcouvrir des suivant:
liens de sens et pour prendre conscience - Ai-je fait des liens de sens significatifs
de son degrŽ de ma”trise du vocabulaire. entre les mots fournis et leurs synonymes?
Une discussion entre les Žl•ves est - Comment ai-je pris conscience de mon
recommandŽe. degrŽ de ma”trise du vocabulaire
proposŽ?
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 111
4. RŽinvestissement 4. RŽinvestissement
¥Sensibiliser lÕŽl•ve ˆ la nŽcessitŽ de ¥Trouver les mots inconnus dans ses cours
trouver les mots quÕil ignore et dÕutiliser et Žtablir des liens de sens par la stratŽgie
les moyens disponibles pour en chercher de recherche de synonymes.
le sens.
Objectif 3 de lÕactivitŽ Reconna”tre le bon usage des mots dans divers ŽnoncŽs
Planification-Observation ExŽcution-RŽtroaction
1. Mise en situation 1. Mise en situation
¥Remettre ˆ lÕŽl•ve une liste dÕŽnoncŽs o• ¥LÕŽl•ve lit attentivement la consigne de cet
chacun des quinze mots choisis est utilisŽ exercice et proc•de ˆ lÕexŽcution de la
dans trois phrases diffŽrentes. (Fiche D3) t‰che proposŽe.
3. Objectivation 3. Objectivation
¥PrŽvoir les conditions dans lesquelles ¥LÕŽl•ve rŽpondra ˆ des questions du type
lÕŽl•ve aura travaillŽ pour dŽcouvrir des suivant:
liens de sens dans les ŽnoncŽs proposŽs et - Ai-je fait des liens de sens significatifs ˆ
pour prendre conscience de son degrŽ de la lecture des ŽnoncŽs proposŽs?
ma”trise du vocabulaire. - Comment ai-je pris conscience de mon
degrŽ de ma”trise du vocabulaire
proposŽ?
4. RŽinvestissement 4. RŽinvestissement
¥Sensibiliser lÕŽl•ve ˆ Žtendre le recours ˆ ¥Profiter de lÕexercice sur les synonymes et
lÕapproche utilisŽe dans cette activitŽ ˆ les mots improprement employŽs dans les
des contextes diffŽrents, soit ˆ lÕensemble phrases pour enrichir sa comprŽhension
de ses autres cours. des mots et pour dŽvelopper une
sensibilitŽ sŽmantique.
Voici maintenant trois fiches portant sur 15 mots choisis parmi une cinquan-
taine de mots que nous avons testŽs aupr•s dÕune centaine dÕŽl•ves du collŽ-
gial. Ces mots ont ŽtŽ choisis dans quatre catŽgories allant de tr•s facile ˆ tr•s
difficile. Dans lÕexpŽrience menŽe aupr•s dÕune centaine de cŽgŽpiens, nous
112 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
avions commencŽ avec 50 mots dont nous avons ŽliminŽ la moitiŽ dans un
premier temps, pour finir avec seulement les 15 mots qui suivent. LÕexercice
comprend trois temps: dans le premier, on demande aux Žl•ves de trouver
des synonymes ˆ ces mots; dans le deuxi•me, on leur demande de reconna”-
tre les bons synonymes parmi les quatre qui leur sont proposŽs pour chacun
de ces mots; et finalement, le dernier temps consiste ˆ trouver les ŽnoncŽs o•
lÕon fait un mauvais usage de ces termes.
Consigne 1 Lisez attentivement les mots suivants et amusez-vous ˆ leur trouver des syno-
nymes.
1 AntŽrieur
2 Carence
3 Cohorte
4 DŽsuet
Hebdomadaire
5 (adj.)
6 IdŽaliste
7 Incommensurable
8 Nonobstant
9 RŽaliste
10 RŽtroaction
11 Rudimentaire
12 SimultanŽ(e)
13 Utopie
14 Virtuel
15 Volubile
Consigne 2 Dans la grille suivante, marquez dÕun X la ou les cases correspondant au(x)
synonyme(s) pour chacun des mots suivants.
Hebdomadaire Une fois par Une fois par Une fois par
5 (adj.) semaine
Toujours
mois annŽe
Consigne 3 Chacun des mots suivants a ŽtŽ employŽ dans trois phrases diffŽrentes. Trou-
vez la ou les phrase(s) o• le mot est sŽmantiquement mal utilisŽ en encerclant
le numŽro de lÕŽnoncŽ fautif. Si vous ignorez le sens dÕun mot dans ces phra-
ses, soulignez ce mot.
1. AntŽrieur
1. Quand un ŽvŽnement est antŽrieur ˆ un autre, cÕest quÕil arrive apr•s lui.
2. Les deux pattes arri•re dÕun animal ˆ quatre pattes sont dites ses pattes antŽrieures.
3. Si je dis dÕun document quÕil est antŽrieur ˆ lÕannŽe 1800, je dis quÕil a ŽtŽ fait avant
cette date.
114 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
2. Carence
1. La carence correspond ˆ lÕabondance des ressources dans un milieu donnŽ.
2. On parle de carence lorsque quelquÕun met des efforts particuliers ˆ faire quelque
chose.
3. On parle de carence lorsquÕil y a absence ou insuffisance dÕun ou de plusieurs
ŽlŽments indispensables au dŽveloppement dÕun organisme.
3. Cohorte
1. Groupe de personnes.
2. Ensemble d'individus ou de couples considŽrŽs ensemble.
3. Une cohorte, cÕest une art•re principale du coeur.
4. DŽsuet, •te / DŽsuŽtude
1. Est dŽsuet ce qui est passŽ de mode.
2. Est dŽsuet ce qui est tr•s utile.
3. La dŽsuŽtude, cÕest une habitude acquise en vieillissant.
5. Hebdomadaire
1. Quelque chose dÕhebdomadaire est quelque chose qui arrive souvent dans la m•me
journŽe.
2. Quelque chose dÕhebdomadaire est quelque chose qui arrive t™t le matin.
3. Quelque chose dÕhebdomadaire est quelque chose qui arrive une fois par semaine.
6. IdŽaliste / IdŽalisme
1. LÕidŽaliste est un fanatique qui croit fermement en une idŽologie.
2. LÕidŽalisme est un courant de pensŽe qui suppose que la rŽalitŽ se fonde sur des
idŽes.
3. On dit communŽment dÕun idŽaliste quÕil est rŽaliste.
7. Incommensurable / IncommensurabilitŽ
1. LÕespace est incommensurable en ce sens quÕil est illimitŽ.
2. Est incommensurable ce que je peux mesurer avec exactitude.
3. La distance entre le Soleil et la Terre est incommensurable.
8. Nonobstant
1. Le mot ÇnonobstantÈ est une prŽposition qui veut dire ÇmalgrŽÈ.
2. Le mot ÇnonobstantÈ est une prŽposition qui veut dire Çen dŽpit deÈ.
3. Le mot ÇnonobstantÈ est une prŽposition qui veut dire Çen plus deÈ.
9. RŽaliste
1. Une personne rŽaliste est une personne qui a le sens des rŽalitŽs.
2. Une personne rŽaliste est une personne qui aime rŽaliser des choses.
3. Une personne rŽaliste est une personne qui a lÕesprit pratique.
10. RŽtroaction
1. La rŽtroaction est un retour sur quelque chose.
2. La rŽtroaction, cÕest le fait de comprendre en retard.
3. La rŽtroaction, cÕest la qualitŽ de ce qui est quelque peu dŽmodŽ, rŽtrograde.
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 115
11. Rudimentaire
1. On dit dÕun projet quÕil est rudimentaire lorsquÕil est bien prŽsentŽ.
2. On dit dÕun raisonnement quÕil est rudimentaire lorsquÕil est bien ŽtoffŽ.
3. On dit dÕune connaissance quÕelle est rudimentaire lorsquÕelle est ŽlŽmentaire.
12. SimultanŽ(e) / SimultanŽitŽ
1. Dans une simultanŽitŽ de deux ŽvŽnements, il y a nŽcessairement synchronisme.
2. La simultanŽitŽ de deux ŽvŽnements, cÕest le fait quÕils arrivent lÕun apr•s lÕautre.
3. Les nouvelles de Radio-Canada sont diffusŽes simultanŽment ˆ MontrŽal et dans les
Maritimes avec toutefois une heure de dŽcalage horaire.
13. Utopie/utopique
1. Est utopique un projet dont la rŽalisation est impossible.
2. LÕutopie est un r•ve imaginaire de quelque chose.
3. LÕutopie est un programme dont on a prŽvu le cours.
14. Virtuel
1. Une chose est dite virtuelle lorsquÕelle nÕest quÕen puissance.
2. Une rŽalitŽ virtuelle est une simulation dÕun environnement rŽel par des images de
synth•se tridimensionnelles.
3. Est virtuel un comportement qui est plein de vertus.
15. Volubile
1. QuelquÕun de volubile est quelquÕun qui parle avec abondance et rapiditŽ.
2. QuelquÕun de volubile est quelquÕun qui est habituŽ ˆ voler des objets.
3. QuelquÕun de volubile est quelquÕun qui est en constant mouvement.
Dans ce qui suit, on vous demande de vous situer dÕune fa•on tr•s objective
par rapport ˆ lÕactivitŽ dÕapprentissage que vous venez dÕaccomplir.
Consigne Lisez les ŽnoncŽs suivants et situez-vous par rapport ˆ eux selon lÕŽchelle pro-
posŽe en cochant la case appropriŽe. Au besoin, vous pourrez ajouter des
commentaires.
116 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
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10 JÕai fait des liens de sens significatifs entre les mots proposŽs et
certains de leurs synonymes.
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13 JÕai rŽussi ˆ trouver dans la majoritŽ des cas, parmi les phrases
proposŽes, celles o• lÕon faisait un usage fautif du mot choisi.
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118 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
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4.6.1 PrŽsentation
Nous sommes conscients, toutefois, que les probl•mes langagiers des Žl•ves
ne sont pas rŽductibles ˆ la seule dimension sŽmantique. En ce sens, nous
nÕavons pas la prŽtention de remŽdier dŽfinitivement ˆ tous ces probl•mes.
NŽanmoins, si on arrive ˆ placer convenablement les Žl•ves sur cette piste
sŽmantique, on les aura incitŽs ˆ enrichir leur vocabulaire, ˆ noter des dŽfini-
tions, des synonymes et des contraires, des expressions et des exemples, et,
pendant tout ce temps,, ils seront en contact avec le sens des mots. Toute
cette opŽration contribuera ˆ diminuer leurs difficultŽs langagi•res.
La t‰che Žtant ainsi rŽduite ˆ une simple Çchasse aux motsÈ dans laquelle le
plaisir du sens et la richesse des connexions jouent un r™le dŽterminant,
lÕŽl•ve le moindrement soucieux de progresser y trouvera une source de plai-
sir ˆ bon compte, tout en amŽliorant sa culture.
Dans ce lexique qui aura certes une forme personnalisŽe selon les champs
dÕintŽr•t et les affinitŽs de chacun, nous suggŽrons dÕŽtablir un coin pour les
synonymes et un autre pour les exemples et illustrations. Ainsi seront rendus
visibles les divers usages des mots retenus. Ce processus permettra de cons-
truire ce que nous appelons une Çcarte sŽmantiqueÈ o• lÕusager pourra noter
les diverses versions de sens des mots quÕil aura dŽcidŽ dÕŽtudier.
Bref, lÕensemble de ces activitŽs aura donnŽ ˆ la personne qui veut bien les
pratiquer sŽrieusement, lÕoccasion de rŽflŽchir sur les mots, dÕŽlargir et dÕenri-
chir son vocabulaire, de connecter, par le moyen du sens, les divers mots sur
lesquels elle se sera arr•tŽe, tout en pratiquant la bonne habitude de consul-
ter des outils qui mettent ˆ sa disposition de lÕinformation de plus en plus
riche et accessible dans un temps de plus en plus court.
4.6.2 Crit•res
Cette activitŽ devrait sÕŽtaler sur le reste de la session et un Žl•ve qui lÕaura
vraiment intŽgrŽe ˆ son mode de travail devra lÕŽtendre ˆ ses autres cours.
Toutefois, le dŽroulement prŽvu pour son implantation est le suivant:
Premi•re Žtape ¥ PrŽsentation de lÕidŽe dÕun lexique ˆ constituer pour les mots impor-
tants du cours
¥ RŽfŽrence aux mots dŽjˆ vus dans les activitŽs prŽcŽdentes.
¥ Insistance sur le plaisir ˆ trouver dans le travail de rŽflexion sur le sens
des mots et sur son utilitŽ.
Deuxi•me Žtape ¥ Recherche des mots importants pour le cours et dont on peut Žtudier le
sens; une premi•re liste est prŽsentŽe par le professeur et les Žl•ves la
compl•tent ˆ mesure que la session avance. (Voir ˆ titre dÕexemple la
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 121
Troisi•me Žtape ¥ Recours ˆ lÕusage de la fiche de vocabulaire pour quelques mots impor-
tants et Žchanges dÕidŽes ˆ Žtablir entre les Žl•ves sur ce travail.
¥ IntŽgration du lexique au reste du cours avec modalitŽs de discussion ˆ
prŽvoir entre les participants: prŽsentation des travaux ˆ tout le monde,
rŽseaux de discussion sur Internet, collecte de fiches ŽlaborŽes par
divers intervenants sur divers mots, etc..
4.6.4 Structure
Objectif de lÕactivitŽ Orienter lÕŽl•ve sur le sens des mots au moyen du lexique.
Planification-Observation ExŽcution-RŽtroaction
1. Mise en situation 1. Mise en situation
¥PrŽsenter ˆ lÕŽl•ve lÕimportance et lÕutilitŽ ¥Percevoir lÕutilitŽ et lÕimportance de
dÕun lexique pour son cours. lÕactivitŽ proposŽe.
¥Faire rŽfŽrence aux mots dŽjˆ vus dans les
activitŽs prŽcŽdentes.
¥DŽvelopper le plaisir de ma”triser la
langue.
¥Mettre en Žvidence les retombŽes
positives, le Çcaract•re payantÈ de la
ma”trise de la langue.
¥Placer lÕŽl•ve dans une ambiance o• sa
curiositŽ intellectuelle le prŽdisposera ˆ
construire un lexique pour les mots
savants de son cours.
122 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
3. Objectivation 3. Objectivation
¥Ë la fin de chaque chapitre, lÕenseignant ¥Analyser de fa•on critique la liste des
fournit ˆ lÕŽl•ve la liste des concepts clŽs concepts clŽs fournie par lÕenseignant.
couverts dans le cours et lui demande de ¥Comparer cette liste ˆ celle produite par
comparer cette liste ˆ celle quÕil a lui- soii-m•me. SÕinterroger sur sa
m•me dressŽe. performance en regard des objectifs
poursuivis.
4. RŽinvestissement 4. RŽinvestissement
¥Sensibiliser lÕŽl•ve au recours ˆ ¥Chercher ˆ gŽnŽraliser cette technique du
lÕapproche utilisŽe dans cette activitŽ soit lexique aux autres cours.
dans des contextes diffŽrents, soit dans
ses autres cours.
Les deux fiches qui suivent servent de fiches mod•les pour constituer un lexi-
que dans un cours donnŽ. Il est souhaitable que ces fiches contiennent les
ŽlŽments suivants:
Une dŽfinition intuitive, que lÕŽl•ve cherchera dans ses propres connaissan-
ces. M•me si cette dŽfinition nÕest pas exacte, elle lui permet de faire le point
sur le mot en question et elle le met en appŽtit par rapport ˆ ce quÕil peut
trouver dans les dictionnaires.
Une dŽfinition officielle, que lÕŽl•ve trouvera facilement dans les dictionnai-
res. Ë cette occasion, il aura tout avantage ˆ se familiariser avec lÕun ou lÕautre
des dictionnaires Žlectroniques accessibles. La recherche y est plus rapide et
lÕon peut facilement en extraire les passages intŽressants sans perte de temps.
Des concepts connexes: il sÕagit de mettre en liaison avec le mot que lÕon
cherche, tous les mots Žtablissant des liens de sens avec lui. On peut chercher
des synonymes, des contraires, des mots apparentŽs, etc..
Des citations: ce sont des phrases cŽl•bres o• le mot en question est utilisŽ.
On peut les conna”tre ou les trouver dans les ouvrages consultŽs.
DŽveloppement des stratŽgies retenues: plan dÕintervention 123
Remarques ˆ lÕintention de ¥ La composition dÕun tel lexique devient une activitŽ sŽrieuse et enga-
lÕenseignant geante. Elle nŽcessite des efforts constants et un souci de choisir les
mots, de lire, de copier, de donner forme, etc. Mais elle est quand
m•me simple ˆ rŽaliser et elle devra se faire avec un certain plaisir, jus-
tement le plaisir du sens.
¥ Il est recommandŽ de mettre en valeur le travail fait par les Žl•ves afin
de les motiver et de soutenir leur intŽr•t pour ce genre de travail. Une
fa•on de le faire serait de rendre disponible pour tout le monde ce que
chacun produit dÕintŽressant, et cela, sur papier, sur support informatisŽ
ou par des exposŽs oraux.
¥ Il ne faut pas penser que cette activitŽ rŽussit seulement si tous les Žl•-
ves lÕadoptent. Il suffit dÕy intŽresser un petit nombre pour la rendre
ÇcontagieuseÈ.
DŽfinition officielle
OpŽration intellectuelle par laquelle on passe d'une vŽritŽ ˆ une autre vŽritŽ, jugŽe telle en
raison de son lien avec la premi•re. La dŽduction est une infŽrence. (Bibliorom Larousse)
Concepts connexes
Citations
Carte sŽmantique
¥R•gles d'infŽrence, celles qui permettent, dans une
thŽorie dŽductive, de conclure ˆ la vŽritŽ d'une
proposition ˆ partir d'une ou de plusieurs propositions,
prises comme hypoth•ses.
¥OpŽration logique par laquelle on admet une
proposition en vertu de sa liaison avec d'autres
propositions dŽjˆ tenues pour vraies. DŽduction,
induction. Relation d'infŽrence (implication).
¥ÊParÊext. Proposition admise en vertu d'une infŽrence.
(Le Petit Robert CD-ROM)
FacultŽ de lÕesprit qui consiste ˆ discerner, juger, distinguer, etc. (avoir un bon jugement).
Le fait de se prononcer sur une situation en donnant une opinion raisonnŽe sur elle (porter
un jugement) .
DŽfinition officielle
FacultŽ de l'esprit permettant de bien juger de choses qui ne font pas l'objet d'une connais-
sance immŽdiate certaine ni d'une dŽmonstration rigoureuse; l'exercice de cette facultŽ
(bon sens, sens commun).
DŽcision mentale par laquelle le contenu d'une assertion est posŽ ˆ titre de vŽritŽ.
Fait de poser l'existence d'une relation dŽterminŽe entre des termes; cette relation.
Concepts connexes
Citations
Carte sŽmantique
¥Action de juger
¥ƒcrit contenant les termes dÕune dŽcision
¥Opinion favorable ou dŽfavorable quÕon porte sur
quelquÕun ou quelque chose
¥ƒmettre, exprimer, porter un jugement
Ë titre illustratif, voici quelques mots quÕon peut prŽsenter aux Žl•ves afin
quÕils soient intŽgrŽs ˆ leur lexique des cours MŽthodes quantitatives en
mathŽmatiques, et Initiation ˆ la philosophie.
MathŽmatiques Philosophie
( MŽthodes quantiatives) (Initiation ˆ la philosophie)
corrŽlation argumentation
covariance concept
diagramme dŽduction
frŽquence essence
histogramme Žtymologie
indice hypoth•se
infŽrence induction
mŽdiane infŽrence
modalitŽ intuition
mode jugement
moyenne monde intelligible
normalisation monde sensible
proportion opinion
quantification phŽnom•nes
taux proposition
tendance raisonnement
variable science
variance syllogisme
Dans ce qui suit, on vous demande de vous situer dÕune fa•on tr•s objective
par rapport ˆ lÕactivitŽ dÕapprentissage que vous venez dÕaccomplir.
126 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Consigne Lisez les ŽnoncŽs suivants et situez-vous par rapport ˆ eux selon lÕŽchelle pro-
posŽe en cochant la case appropriŽe. Au besoin, vous pourrez ajouter des
commentaires.
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Commentaire: ________________________________________
Quelques rŽsultats 127
Commentaire: ________________________________________
Chapitre 5
Quelques rŽsultats
Quelques rŽsultats
Processus Nous allons nous traiter maintenant du processus qui a menŽ ˆ la conception
de ces stratŽgies dÕapprentissage retenues ˆ partir de la pŽriode exploratoire,
stratŽgies qui ont pris la forme dÕun plan dÕintervention aupr•s dÕŽl•ves aux
prises avec des difficultŽs langagi•res. Notons que ce plan dÕintervention a ŽtŽ
proposŽ ˆ toute la communautŽ collŽgiale sur le rŽseau Internet et que cÕest le
CCDMD qui sÕest chargŽ de le rendre disponible sur son site, dans la rubrique
portant sur lÕamŽlioration de la langue.
128 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Plan de ce chapitre Dans ce chapitre, nous allons tout dÕabord dŽcrire la gen•se et lÕŽvolution du
processus qui nous a amenŽs ˆ lÕŽlaboration des stratŽgies dÕapprentissage en
suivant son dŽveloppement dans le temps tout au long de notre recherche.
Ensuite, nous rŽsumerons la pŽriode dÕexpŽrimentation de ces stratŽgies dans
nos cours de mathŽmatiques et de philosophie. Cette partie, bien quÕincom-
pl•te, donne quand m•me des indications sur les chances de succ•s de ces
stratŽgies, ˆ partir de la description de quelques rŽsultats.
Gen•se et Žvolution du Partis avec lÕidŽe dÕexplorer des avenues susceptibles de donner lieu ˆ des
processus stratŽgies dÕapprentissage ˆ saveur sŽmantique, nous avons commencŽ par
parcourir la documentation disponible dans le domaine et consulter des col-
l•gues du rŽseau. La documentation nous a lancŽs sur plusieurs pistes intŽres-
santes, ce qui nous a permis de concevoir le cadre exploratoire que nous
avons dŽjˆ prŽsentŽ. Dans ce cadre exploratoire, nous prŽvoyions travailler
sur le sens des mots en partant du plus simple au plus complexe. Nous avons
ŽlaborŽ alors un plan de travail provisoire allant du sens des mots isolŽs ˆ celui
des mots liŽs dans une phrase, dans un paragraphe et dans un texte. Ensuite,
nous avons lancŽ un appel de consultation ˆ nos coll•gues du rŽseau. Ceci a
donnŽ lieu ˆ une rencontre o• nous avons ŽchangŽ des idŽes avec des profes-
seurs de fran•ais, dÕanglais, de mathŽmatiques et de philosophie. Plusieurs
des coll•gues consultŽs lors de cette rencontre ou subsŽquemment ont rŽagi ˆ
notre plan de dŽpart et nous ont enrichis dÕidŽes fort intŽressantes dont nous
avons tenu compte par la suite.
Cette opŽration nous a lancŽs dans une phase exploratoire o• nous avons
analysŽ une sŽrie dÕavenues et de stratŽgies possibles con•ues dans une pers-
pective sŽmantique. Nous avons ensuite systŽmatisŽ notre approche et
entamŽ une prŽexpŽrimentation de plusieurs activitŽs dont certaines seront
conservŽes dans le plan dÕintervention final. Nous prŽsentons ici quelques-
unes de ces activitŽs ainsi que quelques rŽsultats obtenus ˆ la suite de cette
prŽexpŽrimentation.
¥ en situation de lecture,
¥ sur le plan affectif,
¥ en mati•re de gestion des ressources pour un travail rŽgulier,
Quelques rŽsultats 129
Voici les rŽponses des 58 Žl•ves ˆ qui on a prŽsentŽ ces stratŽgies dÕapprentis-
sage et qui ont rempli la fiche A, Quelques stratŽgies dÕŽl•ves qui rŽussissent,
en indiquant le degrŽ dÕutilisation quÕils font de ces stratŽgies.
Consigne Voici des stratŽgies dÕapprentissage utilisŽes par des Žtudiants qui rŽussissent,
en premi•re annŽe universitaire, selon une recherche menŽe par Boulet,
Savoie-Zajc et Chevrier. On vous demande de faire une lecture attentive des
ŽnoncŽs de stratŽgies suivants et de noter dans la colonne de droite le degrŽ
dÕutilisation que vous en faites.
En situation de lecture 1 2 3 4
1 Quand je lis, je cherche ˆ trouver les idŽes principales et le 0 7 25 26
contenu essentiel des textes.
Nos commentaires Ë la suite de ces rŽponses, un retour en classe nous a permis de faire quelques
observations importantes. Ainsi certaines stratŽgies jugŽes essentielles ne sont
pas connues par certains Žl•ves ou sont connues mais non utilisŽes. CÕest le
cas des stratŽgies suivantes:
Quelques rŽsultats 131
Quelques commentaires 1) Les mŽthodes proposŽes sont excellentes mais on devrait les enseigner
obtenus d•s le dŽbut du secondaire, car trop nombreux sont les Žl•ves qui
lÕapprennent au coll•ge seulement.
8) Je nÕavais jamais vraiment pensŽ ˆ toutes les techniques que lÕon peut uti-
liser pour Žtudier; cet exercice en mentionne plusieurs.
9) JÕai appris que plusieurs personnes faisaient comme moi: rŽŽcrire les
notes pour les mŽmoriser.
10) Je me permettrai seulement une rŽflexion sur le fait que plusieurs mŽtho-
des favorables ˆ la rŽussite ne me concernaient pas.
132 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
11) JÕai dž admettre quÕil fallait que je mÕy prenne ˆ lÕavance pour faire le tra-
vail ou lÕŽtude.
Question 2 Est-ce que, par hasard, lÕune ou lÕautre de ces stratŽgies vous a suggŽrŽ
une fa•on de faire qui a changŽ quelque chose dans votre fa•on de tra-
vailler? Si oui, laquelle? Il nÕest pas nŽcessaire que le changement soit
majeur pour •tre mentionnŽ.
2) JÕai appris lÕutilitŽ de faire des rŽsumŽs des cours et de rŽviser chaque soir
mes cours de la journŽe.
10) JÕai acquis une motivation gŽnŽrale pour lÕadoption de diffŽrentes mŽtho-
des dÕapprentissage.
Recherche de dŽfinitions En partant dÕun mot aussi simple que ÇtableÈ, nous avons fait baigner lÕŽl•ve
dans un rŽseau complexe de concepts. Gr‰ce ˆ une rŽflexion, ˆ un Žchange
dÕidŽes et ˆ une consultation documentaire ˆ propos de quelques mots tr•s
simples, lÕŽl•ve Žtait placŽ devant un large Žventail de mots reliŽs entre eux
par le sens: des dŽfinitions, des synonymes, des antonymes, des citations, etc.
Cette expŽrience, tr•s simple en apparence, a fait prendre conscience aux
Žl•ves de lÕintŽr•t dÕexplorer la richesse du sens des mots, m•me les plus ŽlŽ-
mentaires.
Toutefois, cette activitŽ de Çjeu avec les motsÈ a placŽ les Žl•ves devant la dif-
ficultŽ de la dŽfinition des concepts. Certains ont pu constater par eux-m•mes
cette difficultŽ lorsquÕon leur a demandŽ de dŽfinir quelques mots tr•s sim-
ples. Voici, ˆ cet effet, ce que nous lisions comme dŽfinitions du mot ÇtableÈ
chez des Žl•ves de premi•re annŽe collŽgiale. Nous citons ces dŽfinitions lit-
tŽralement, sans y apporter les corrections qui sÕimposent:
3) Objet polyvalent occupant plusieurs Žtats qui est utilisŽ par les humains. 4
pattes et 1 plate forme.
5) CÕest un objet qui plate. Il permet de sÕappuyer pour faire toute sorte de
chose. Table de salon, table pour manger, table pour Žcrire.
6) Objet sur pied qui peut •tre de diffŽrente forme et grosseur sur laquelle
on peut dŽposer des choses.
8) Objet ˆ la hauteur dÕune chaise assise pour poser des choses dessus.
10) Meuble qui sert ˆ travailler dessus ou pratiquer une action. Meuble ayant
des pattes pour soutenir une planche de bois.
11) Meuble gŽnŽralement composŽ de quatre pieds sur lesquels est posŽe
une surface plate de forme rectangulaire ovale, etc.
134 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
12) Une table est une chose o• lÕon peut travailler, manger, lire, se reposer
puis...
13) Une table est un objet, petit, moyen ou grand, ˆ diffŽrente hauteur du
sol, servant a y dŽposer certaines choses pour Žviter de les dŽposer par-
terre.
14) Objet avec quatre pattes et une face plate sur le dessus, utilisŽ pour tra-
vailler, manger, Žcrire, etc
21) Objet servant ˆ des fait utile, servant ˆ des Žl•ves conscient, qui ceux-ci
peuvent en faire ce quÕil dŽsire
22) Planche de matŽriel quelconque surŽlevŽ soit par des pattes ou autres
chose comme un bloc et o• lÕon peut y mettre des objets dessus ou lÕon
peut manger. Une table cÕest sur quoi mes livres sont prŽsentement des-
sus pour que je puisse Žcrire.
24) Meuble constituŽ dÕune surface plane posŽe sur au moins trois pattes et
servantÉ
On voit ˆ la lecture de ces tentatives de dŽfinition dÕun mot aussi simple que
le mot ÇtableÈ, que nos Žl•ves proc•dent avec tr•s peu de prŽcision et que
lÕopŽration de la dŽfinition est loin dÕ•tre rŽussie. SÕil fallait leur demander de
dŽfinir des concepts plus abstraits et moins familiers, la difficultŽ nÕen serait
quÕaugmentŽe. De toute Žvidence, pour arriver ˆ des dŽfinitions valables, il
faut recommander le recours aux dictionnaires et un travail un peu plus
sŽrieux. On laisse donc pour lÕinstant de c™tŽ lÕidŽe de dŽfinir des concepts,
tout en pensant quÕil y a lˆ un dŽfi ˆ relever, mais on la rŽintroduira indirecte-
ment dans une stratŽgie subsŽquente, celle du lexique. Pour lÕinstant, nous
nÕen sommes pas encore lˆ et il nous a fallu continuer le t‰tonnement afin
dÕinciter lÕŽl•ve ˆ entrer dans le jeu de la rŽflexion sur le sens des mots.
Quelques rŽsultats 135
ActivitŽ: VŽrification du Le but de cette activitŽ est de vŽrifier aupr•s de la client•le qui arrive au col-
vocabulaire lŽgial le degrŽ de ma”trise dÕune cinquantaine de mots de difficultŽ variable
dont un collŽgien rŽgulier est censŽ ma”triser le sens. Voici le tableau des
rŽsultats obtenus aupr•s de 61 Žl•ves de premi•re annŽe collŽgiale ˆ qui nous
avions demandŽ dÕindiquer sÕils connaissaient ces mots. Ce tableau prŽsente
les 50 mots retenus pour lÕexpŽrience dans un ordre dŽcroissant de difficultŽ.
Le chiffre qui prŽc•de chaque mot indique son rang de difficultŽ (le rang 1
Žtant le plus ŽlevŽ), et le chiffre qui suit ces mots indique le nombre dÕŽl•ves
sur 61 qui disent en ignorer le sens.
Tableau des 50 mots pour les 61 Žl•ves de Neveu (BrŽbeuf) et Perron (Grasset)
ordonnŽ du moins connu au plus connu
Nos remarques SÕil est normal que des mots plut™t rares dans le milieu des Žl•ves comme
ÇavatarÈ et ÇmŽtacognitifÈ soient au sommet de la liste des mots inconnus de
ceux qui arrivent au collŽgial, il nÕen est pas de m•me avec des mots plus
communs comme ÇcohorteÈ, ÇutopieÈ et ÇrŽtroactionÈ, pour ne citer que
quelques cas. Ajoutons ˆ cela le fait que de nombreux Žl•ves peuvent penser
conna”tre un mot sans que ce soit rŽellement le cas. Cela augmente le nom-
bre dÕŽl•ves qui ignorent vraiment certains de ces mots relativement com-
muns.
Mesure de la consistance Nous avons dŽcidŽ de resserrer les crit•res dÕinvestigation en allant vŽrifier si
les Žl•ves qui disent conna”tre les mots sont capables de leur trouver ou de
leur reconna”tre des synonymes ou sÕils sont capables de dŽtecter les ŽnoncŽs
o• lÕon fait un usage inappropriŽ de ces mots. Ë cet effet, nous avons poussŽ
lÕanalyse ˆ propos de cinq mots pour lesquels nous avions fourni des synony-
mes et que nous avions employŽs dans des ŽnoncŽs divers. Voici, sous forme
de tableaux, ce que lÕanalyse des rŽponses a donnŽ pour le mot ÇdŽsuetÈ avec
quelques commentaires permettant de faciliter la lecture des tableaux pour
les autres mots.
136 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
ÇDŽsuetÈ
LŽgende Nombre: Indique le nombre de rŽpondants correspondant aux catŽgo-
ries des colonnes qui suivent.
Mots: 0 = L'Žl•ve sait
1= L'Žl•ve ignore
DŽsuet
1 0 0 0
5 0 0 1
7 0 0 2
0 1 0
9 0 1 1
25 0 1 2
0 2 0
0 2 1
0 2 2
0 3 0
0 3 1
47 0 3 2
2 1 0 0
5 1 0 1
1 1 0 2
2 1 1 0
Quelques rŽsultats 137
3 1 1 1
1 1 1 2
1 2 0
1 2 1
1 2 2
1 3 0
1 3 1
14 1 3 2
61
Lecture du tableau Ë la premi•re ligne du tableau, on trouve un Žl•ve qui dit conna”tre le mot
ÇdŽsuetÈ mais qui ne rŽussit aucun exercice dans les synonymes ni dans les
phrases.
Tableau condensŽ
Quelques commentaires Bien que 47 Žl•ves sur 61 disent conna”tre le mot ÇdŽsuetÈ, aucun dÕentre
eux ne rŽussit ˆ trouver les bonnes rŽponses ˆ la fois pour lÕexercice des syno-
nymes et pour celui des phrases.
ÇIncommensurableÈ
Les rŽsultats sont assez comparables pour les autres mots testŽs, soit ÇirrŽduc-
tibleÈ, ÇincommensurableÈ, ÇidŽalisteÈ et ÇsimultanŽitŽÈ. Voici suit les
tableaux des rŽsultats pour ces mots.
Incommensurable
7 0 0 0
9 0 0 1
0 0 2
3 0 1 0
7 0 1 1
0 1 2
0 2 0
2 0 2 1
0 2 2
0 3 0
0 3 1
28 0 3 2
13 1 0 0
8 1 0 1
1 0 2
2 1 1 0
Quelques rŽsultats 139
6 1 1 1
1 1 2
1 1 2 0
3 1 2 1
1 2 2
1 3 0
1 3 1
33 1 3 2
61
Tableau condensŽ
ÇIrrŽductibleÈ
IrrŽductible
8 0 0 0
16 0 0 1
0 0 2
1 0 1 0
140 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
25 0 1 1
0 1 2
3 0 2 0
7 0 2 1
0 2 2
0 3 0
0 3 1
60 0 3 2
1 0 0
1 0 1
1 1 0 2
1 1 0
1 1 1
1 1 2
1 2 0
1 2 1
1 2 2
1 3 0
1 3 1
1 1 3 2
61
Tableau condensŽ
ÇSimultanŽitŽÈ
SimultanŽitŽ
Nombre Mots Synonymes Phrases
17 0 0 0
23 0 0 1
0 0 2
2 0 1 0
16 0 1 1
0 1 2
0 2 0
0 2 1
0 2 2
0 3 0
0 3 1
58 0 3 2
1 1 0 0
1 1 0 1
1 0 2
1 1 1 0
1 1 1
1 1 2
1 2 0
1 2 1
1 2 2
1 3 0
1 3 1
3 1 3 2
61
142 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Tableau condensŽ
ÇIdŽalisteÈ
IdŽaliste
Nombre Mots Synonymes Phrases
15 0 0 0
5 0 0 1
0 0 2
15 0 1 0
7 0 1 1
0 1 2
13 0 2 0
5 0 2 1
0 2 2
0 3 0
0 3 1
60 0 3 2
1 1 0 0
1 0 1
1 0 2
1 1 0
Quelques rŽsultats 143
1 1 1
1 1 2
1 2 0
1 2 1
1 2 2
1 3 0
1 3 1
1 1 3 2
61
Tableau condensŽ
Commentaire global De lÕanalyse que nous venons de faire, il ressort que beaucoup dÕŽl•ves pen-
sent conna”tre le sens des mots quÕils rencontrent mais que la majoritŽ dÕentre
eux sont incapables de reconna”tre les bons synonymes des mots et de distin-
guer les ŽnoncŽs o• ces mots sont utilisŽs dÕune fa•on inappropriŽe. Ceci con-
firme la prŽsence de difficultŽs langagi•res reliŽes ˆ lÕaspect sŽmantique.
ApprŽciation des Žl•ves InterrogŽs sur lÕutilitŽ de cet exercice, les Žl•ves rŽpondent textuellement
comme suit:
3) Je trouve cette idŽe excellente car elle nous permet de visualiser la diffi-
cultŽ que nous avons.
144 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
4) JÕai rŽalisŽ quÕon croit conna”tre la dŽfinition de certains mots, mais quÕen
rŽalitŽ on ne la conna”t pas vraiment puisque cÕest souvent difficile de
leurs trouver un synonyme.
5) CÕest une activitŽ simple et rapide qui pourrait effectivement aidŽ les Žl•-
ves en difficultŽ mais lorsque lÕon a pas de probl•mes, ce nÕest pas indis-
pensable.
8) Cette expŽrience ne mÕa rien apportŽ et je ne crois pas quÕelle peut •tre
utile ˆ quelquÕun qui aurait des difficultŽs langagi•res.
9) JÕai trouvŽ cela un peu utile. Mais je connais un peu plus de mots mainte-
nant.
11) Je trouve que cÕest un bon exercice et il mÕa permis dÕapprendre la dŽfini-
tion de mots que je ne connaissait pas.
12) JÕai trouvŽ que cette activitŽ Žlargissait notre vocabulaire. Elle peut donc
•tre bŽnŽfique ˆ quelquÕun qui a de la difficultŽ langagi•re.
13) LÕactivitŽ mÕa plus ou moins plu, parce que plusieurs synonymes que jÕai
trouvŽ et donc jÕai lu la dŽfinition que je ne pourrai pas employŽ parce
que je ne suis pas sžre de son sens dans une phrase.
14) Il nÕy a pas deux mots qui ont le m•me sens. Cette expŽrience Žtait intŽ-
ressant mais les mots suggŽrŽs dans le test de synonyme Žtaient difficile
donc pour une personne avec des difficultŽs langagi•res ce test ne lÕaurait
peut •tre pas aidŽ si elle nÕest pas capable dÕintroduire ces nouveaux
mots lors dÕune conversation.
15) jÕai dŽveloppŽ mon vocabulaire. CÕŽtait bien. Oui, elle sera utile pour
quelquÕun avec des difficultŽs langagi•res.
Simplification de la dŽmarche Ayant constatŽ le degrŽ de difficultŽ que les Žl•ves ont avec le sens des mots
et la distance entre ce quÕils pensent savoir et ce quÕils savent effectivement,
de m•me que leur difficultŽ de dŽfinir les mots dÕune fa•on prŽcise, nous
avons dŽcidŽ de simplifier la dŽmarche de mani•re ˆ augmenter leurs chan-
ces de rŽussite.
Dans cette perspective, nous avons rŽduit les 50 mots dÕabord ˆ 25 et, dans la
version finale, ˆ 15. Nous avons Žgalement changŽ nos consignes de mani•re
ˆ ne pas mettre en Žvidence les carences des Žl•ves et ˆ faire entrer ces der-
Quelques rŽsultats 145
niers dans une sorte de jeu autour du sens des mots. Ë partir de lˆ, nous avons
insistŽ sur la stratŽgie de lexique qui, sous forme dÕun jeu de sociŽtŽ, est cen-
sŽe intŽresser lÕŽl•ve, en ayant recours ˆ lÕessentiel des exercices abordŽs jus-
que-lˆ.
Pour cette stratŽgie du lexique, nous nÕavons pas encore de rŽsultats, car les
exercices prŽalables ont pris la plus grande partie du temps imparti ˆ lÕexpŽri-
mentation. Il resterait ˆ voir si ces exercices ont incitŽ les Žl•ves concernŽs ˆ
adopter cette stratŽgie et ˆ lÕintŽgrer ˆ leur mode de fonctionnement. Ë lÕave-
nir, les coll•gues qui adopteront les stratŽgies proposŽes pourront vŽrifier le
degrŽ dÕintŽr•t des Žl•ves pour cette stratŽgie de lexique de m•me que son
degrŽ dÕefficacitŽ.
Changement en cours de Il convient dÕabord de noter quÕen cours de route, nous avons apportŽ un
route changement important ˆ la perspective initiale de cette recherche. Partis pour
construire des stratŽgies dÕapprentissage susceptibles dÕamŽliorer le rende-
ment des Žl•ves aux prises avec des difficultŽs langagi•res, et avec lÕintention
de mesurer le progr•s rŽel enregistrŽ par les Žl•ves exposŽs ˆ ces stratŽgies,
nous avons peu ˆ peu dŽcouvert que les rŽsultats significatifs ne sauraient
venir quÕˆ long terme, et ce, par une action collective et concertŽe du plus
grand nombre possible de nos coll•gues et non par une simple introduction
de quelques stratŽgies ˆ lÕintŽrieur dÕun cours donnŽ. En consŽquence, apr•s
avoir fait une riche exploration dÕun ensemble dÕavenues et de stratŽgies qui
146 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Deux raisons nous ont amenŽs ˆ cette simplification: dÕune part, le fait quÕun
programme surchargŽ de stratŽgies nÕavait aucune chance de se loger ˆ lÕintŽ-
rieur dÕun cours donnŽ sans que le contenu de ce dernier en soit vŽritable-
ment affectŽ; dÕautre part, le fait quÕun programme complexe ne saurait
attirer lÕengagement dÕun grand nombre de coll•gues Žtant donnŽ, justement,
les efforts quÕil exigerait ˆ la fois des enseignants et des Žl•ves. Il faut ajouter ˆ
cela que, pour arriver ˆ des rŽsultats dans ce dossier de la langue, il ne suffit
pas que de rares professeurs sÕen occupent isolŽment; au contraire, il faut plu-
t™t une action collective et, dans la mesure du possible, concertŽe.
Sensibilisation des coll•gues D•s lors, nous avons visŽ davantage la sensibilisation de nos coll•gues ˆ la rŽa-
litŽ du probl•me que lÕexŽcution dÕun plan dÕintervention donnant des rŽsul-
tats mesurables avec nos propres Žl•ves. Aussi avons-nous concentrŽ nos
efforts sur la production dÕun prototype de plan dÕintervention et sur sa diffu-
sion dans le rŽseau, apr•s une pŽriode de sensibilisation de nos coll•gues ˆ la
rŽalitŽ langagi•re des Žl•ves. Ë cet effet, nous avons donnŽ, ˆ plusieurs repri-
ses, des communications dans le cadre dÕateliers ˆ lÕoccasion de congr•s des-
tinŽs aux enseignants (AMQ, AQPC, CREP, GRMS). Nous avons Žgalement
Žcrit des rapports ˆ lÕintention de ces coll•gues dans les actes des colloques
auxquels nous avons participŽ et dans certaines revues. Finalement, nous
avons produit ˆ lÕintention des enseignants un plan dÕintervention simplifiŽ
que nous avons rendu accessible sur le rŽseau Internet.
Perspectives Ë partir de lˆ, nous nous attendons ˆ ce que le travail se poursuive, ˆ ce que
les coll•gues qui dŽcideront dÕutiliser notre matŽriel en tout ou en partie puis-
sent continuer eux-m•mes ˆ cheminer dans cette visŽe et que certains dÕentre
eux viennent nous faire part de leurs observations. Notre intention est dÕamŽ-
liorer notre produit, de lÕenrichir et de le faire adopter Žventuellement en
amont, dans les annŽes du secondaire, et en aval, dans les quatre sessions du
collŽgial, voire dans les premi•res annŽes universitaires. De cette mani•re, on
pourrait considŽrer le travail fait dans le cadre de cette recherche comme une
premi•re tentative ˆ effectuer collectivement au moment dÕune premi•re ses-
sion collŽgiale et ˆ rŽpŽter ˆ chacune des trois autres. CÕest alors quÕon pour-
rait obtenir de vŽritables rŽsultats.
Quelques rŽsultats 147
Conclusion
Ë la lumi•re de tout ce travail, nous mettons beaucoup dÕespoir dans les rŽac-
tions des personnes qui seront en contact avec notre matŽriel. Nous encoura-
geons nos coll•gues ˆ l'utiliser intŽgralement ou dÕune fa•on mieux adaptŽe ˆ
leurs besoins, et, surtout, ˆ nous faire part de leurs suggestions dÕamŽlioration,
afin que nous puissions continuer le travail entamŽ.
148 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Pour terminer, nous espŽrons qu'avec ce que nous mettons sur la table ˆ des
fins de discussion et dÕexpŽrimentations, nous puissions rŽpondre aux attentes
dÕun certain nombre de nos coll•gues. En ce sens, nous aurons un rŽel plaisir
ˆ aller prŽsenter notre recherche dans les coll•ges qui voudront bien nous
inviter. Voilˆ qui permettrait d'augmenter les possibilitŽs de faire conna”tre le
matŽriel Žcrit que nous avons produit. Si les rŽactions sont bonnes, nous
osons croire quÕil y aura alors dÕautres Žtapes ˆ ce projet. Nous r•vons du jour
o• notre plan dÕintervention sera assez connu pour que nous puissions dŽci-
der quÕil nÕest quÕun premier pas dans un plan plus global. Il nous sera alors
possible, ˆ nous ou ˆ dÕautres Žquipes, de proposer des Žtapes pour dÕautres
sessions du collŽgial. Mais, pour le moment, il faut arr•ter de r•ver et conti-
nuer ˆ agir pour faire conna”tre notre plan dÕintervention au plus grand nom-
bre de nos coll•gues, et ainsi entamer une sensibilisation collective ˆ ce
probl•me fondamental des difficultŽs langagi•res de nos collŽgiens.
Bibliographie 149
Bibliographie
BUREAU, C. (1976). Rapport d'enqu•te sur la qualitŽ du fran•ais Žcrit des Žtu-
diants de la facultŽ des lettres de l'UniversitŽ Laval, QuŽbec, UniversitŽ
Laval.
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quesÈ, Actes du 7e colloque de l'A.R.C., p. 87.
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GAGNƒ, E. D. (1985). The Cognitive Psycology of School Learning, Boston,
Little, Brown.
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lecture, Thetfordmines, Coll•ge de la rŽgion de l'Amiante.
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risation scientifiqueÈ, Didaskalia, no 1, p. 69-83.
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KUNZMAN, P., BURKARD, F. et WIDEMANN, F. (1993). Atlas de la philoso-
phie, Livre de poche, coll. ÇLa Pochoth•queÈ, EncyclopŽdies
dÕaujourdÕhui, Paris, Librairie gŽnŽrale fran•aise.
Bibliographie 151
PRESLEY, M., J.R. et al. (1984). ÇMemory Strategy Monitoring in Adults And
ChildrenÈ, Journal of Verbal Learning and Verbal Behavior, no 23, p.
270-288.
p. 302-319.
Le 10 septembre 1996
Chers coll•gues,
Dans un projet que nous entreprenons cette annŽe, nous allons nous consa-
crer aux difficultŽs langagi•res des Žl•ves du collŽgial et tenter de les aborder
avec une approche sŽmantique. Nous partons du principe que la ma”trise de
la langue n'est pas l'affaire des seuls professeurs de fran•ais, bien que leur r™le
soit, de toute Žvidence, prŽpondŽrant. Et, comme la ma”trise de la langue est
un outil indispensable au travail intellectuel, il est non seulement souhaitable
mais impŽratif, selon nous, que nous y travaillions tous d'une fa•on planifiŽe
et concertŽe.
trouvŽ des indices intŽressants qui nous ont amenŽs ˆ songer ˆ l'Žlaboration
de stratŽgies d'apprentissage basŽes sur une approche sŽmantique.
Ce qui nous a incitŽs ˆ prendre cette orientation, c'est le fait que la communi-
cation humaine est fondŽe sur le sens, sur la signification des mots et des
expressions, d'une fa•on naturelle et que, dŽjˆ, les enfants sont capables de
jouer efficacement avec le sens des mots et des expressions et d'Žtablir des
communications sensŽes, nuancŽes et prŽcises. Aussi avons-nous pensŽ que
des stratŽgies d'apprentissage axŽes principalement sur l'aspect sŽmantique
pourraient efficacement corriger les difficultŽs langagi•res des collŽgiens.
Nous sommes justement en train d'Žlaborer de telles stratŽgies.
Ë: Joseph Chbat,
Heure: 19 h 00
Local: C-448
Coll•ge _________________________________________
Lettre de dŽontologie
MontrŽal, septembre 97
Pour effectuer cette recherche, nous avons besoin de vos rŽsultats: TEFEC,
mathŽmatiques 5e sec., 5e fran•ais sec. V ainsi que des rŽsultats ˆ ce test dia-
gnostic. Les chercheurs s'engagent ˆ respecter l'anonymat dans l'usage qu'ils
feront de ces donnŽes .
signature de l'Žtudiant
Test faisant ressortir des difficultŽs de nature langagi•re en mathŽmatiques: Partie B 157
Il peut y avoir aucune, une, deux, trois, quatre ou cinq bonne(s) rŽponse(s)
par question (voir lÕexemple ci-dessous).
Noircissez, sur la feuille rŽponses, tous les cercles correspondant ˆ des bonnes rŽponses.
Si vous voulez changer une rŽponse, prenez soin dÕeffacer compl•tement le ou les cercles
qui ne correspondent plus ˆ votre nouveau choix.
EXEMPLE:
1) {x x Î A et x Î B } = A È B
2) {x x Î A et x Î B } = A Ç B
3) {x x Î A ou x Î B } = A È B
4) {x x Î A ou x Î B } = A Ç B
5) {x x Î A et x Ï B } = A \ B
FEUILLE RƒPONSES:
1 2 3 4 5
Cet exemple illustre quÕil y a trois bonnes rŽponses parmi les cinq rŽponses propo-
sŽes.
158 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 1
Parmi les expressions suivantes, laquelle ou lesquelles sont Žgales ˆ xy 2 quelles que soient
les valeurs de x et y ? Noircissez le ou les cercles correspondants sur la feuille rŽponses.
1) ( xy ) 2 4) x ( 2y )
2) xyy 5) x( y2 )
3) ( xy ) ( xy )
Question 2
Parmi les ŽgalitŽs suivantes, laquelle ou lesquelles sont vraies quelles que soient les valeurs
de a et b ? Noircissez le ou les cercles correspondants.
1) ( a – b )2 = a2 – b2 4) a 2 + 2ab + b 2 = ( a + b ) 2
2) ( a – b )2 = ( a – b )( a – b ) 5) ( a – b )2 = ( a – b )( a + b )
3) a2 + b2 = a + b
Question 3
Quelle est ou quelles sont les expressions qui sont Žgales ˆ 1 – 3x –2 quelle que soit la
valeur de x, x ¹ 0 ?
Noircissez le ou les cercles correspondants.
1) 1 1
– --------2 4) 1 – --------2
3x 3x
1 3
2) -----------2 5) 1 – ----2
– 3x x
–2
3) -----2-
x
Test faisant ressortir des difficultŽs de nature langagi•re en mathŽmatiques: Partie B 159
Question 4
1) y = mx 2 + b
y
2) y = m
3) y = mx + b
x
4) x = a
5) ax + by + c = 0
Question 5
Quel est ou quels sont les ensembles qui sont bien reprŽsentŽs par la rŽgion ombrŽe du
diagramme correspondant? Noircissez le ou les cercles appropriŽs.
A B
U 2) A B
U
1)
AÇB AÈB
A B
U 4) A B
U
3)
Le complément de B Le complément de A
A B
U
5)
B\A
160 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 6
1) 3 Î ] 3, 5] 4) 3,5 Î ] 3, 5]
2) 5 Î ] 3, 5] 5) 35 Ï ] 3, 5]
3) 4 Ï ] 3, 5]
Question 7
2) 4x –2 + 3x –1 – 5 5) x 5 + 3x 4 – 2x –1
3) 5 x – 4x + 3
Question 8
1
suivante: 2 æ x + ---ö ( x + 1 ) ( x – 1 ) .
è 2ø
Question 9
Parmi les ŽnoncŽs suivants, lequel ou lesquels sont Žquivalents ˆ: 4 < x < 7 ?
Noircissez le ou les cercles correspondants.
3) x est diffŽrent de 4 et de 7.
Question 10
Parmi les ŽnoncŽs suivants, lequel ou lesquels sont vrais quelles que soient les valeurs
de a et b ?
Noircissez le ou les cercles correspondants.
1) a=b Þ a2 = b2 4) a=b Þ 2a = 2b
2) a2 = b2 Þ a=b 5) 2a = 2b Û a=b
3) a=b Û a2 = b2
Question 11
1) Æ 4) R \ { 0, 1 }
2) ] 0, 1 [ 5) ] – ¥, 0 [ È ] 1, ¥ [
3) R \ [ 0, 1 ]
162 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 12
Question 13
Question 14
2) Le rŽsultat dÕune multiplication sÕappelle le produit et les ŽlŽments que lÕon multiplie
sÕappellent les facteurs.
Question 15
Si x est un nombre rŽel strictement positif et n est un entier strictement positif, alors:
1) x0 = 0
1-
----- 1
4) x n
= ----n
x
2) x – n = – nx 5) x n + x n = x 2n
3) –1
x – n = -----n-
x
Question 16
2) une abscisse.
3) une ordonnŽe.
Question 17
1) 10 3
-------- 4) 3
10 2
2
3
2) 10 ´ --- 5) ( 10 )
3
2
3) 10 3
164 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 18
Question 19
1) le rapport de la circonfŽrence au
diam•tre dÕun cercle.
3) 3,1416
4) 180¡
5) sin ( 1 )
Question 20
1) b–a
y
2) f(b – a) f
3) f(a) + f(b)
4) f(b) – f(a)
x
5) ( b, f(b) ) – ( a, f(a) ) a b
Question 21
2)
1)
4)
3)
5)
166 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 22
Quelle est ou quelles sont les expressions qui sont Žgales ˆ ( 3 sin ( 2x ) ) 2 quelle que soit la
valeur de x ?
1) 3 sin( 2x ) 2 4) 9 sin2( 2x )
2) 3 sin2( 2x ) 5) 9 sin2( 4x 2 )
3) 9 sin( 2x )
Question 23
a b
alors
1) a b
(a+b)
b
a
(b–a)
Test faisant ressortir des difficultŽs de nature langagi•re en mathŽmatiques: Partie B 167
3) le nombre 2a peut •tre reprŽsentŽ par lÕaire de la figure suivante, quelle que soit la
valeur de a:
a
a
4) le nombre 2a 2 peut •tre reprŽsentŽ par lÕaire de la figure suivante, quelle que soit la
valeur de a:
a
a a
a
168 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 24
Du haut dÕun Ždifice, on lance un objet vers le bas avec une vitesse initiale v0 . La dis-
tance (en m•tres) parcourue par cet objet, t secondes apr•s son lancement, est donnŽe par
1
lÕŽquation d = v 0 t + --- gt 2 o• g est la force dÕattraction terrestre ( g = 9,8 m/s 2 ).
2
Noircissez le ou les cercles correspondant ˆ des ŽnoncŽs vrais.
3) v 0 est un param•tre.
Question 25
1) f(x) = 1 + x 2 pour x Î [ – 1, 1 ]
y
2) f(x) = 1 – x2 pour x Î [ – 1, 1 ]
2pr f
3) f(x) = --------- pour x Î [ – 1, 1 ]
2
pr 2
4) f(x) = ------- pour x Î [ – 1, 1 ] –1 1
x
2
5) f(x) = p pour x Î [ – 1, 1 ]
Question 27
x+1
La fonction reprŽsentŽe par lÕŽquation f(x) = ------------ est:
x–1
Question 28
Question 29
x
La fonction reprŽsentŽe par lÕŽquation f(x) = --- est:
2
Question 30
Question 31
x
1
La fonction reprŽsentŽe par lÕŽquation f(x) = æ ---ö est:
è 2ø
Question32
Question 33
Question 34
1
Le nombre --- est:
3
1) naturel 2) entier 3) rationnel 4) irrationnel 5) aucun de ces cas
Question 35
Le nombre 10 2 est:
1) naturel 2) entier 3) rationnel 4) irrationnel 5) aucun de ces cas
Question 36
Le nombre 3
– 1 est:
1) naturel 2) entier 3) rationnel 4) irrationnel 5) aucun de ces cas
Test faisant ressortir des difficultŽs de nature langagi•re en mathŽmatiques: Partie B 171
Question 37
Question 38
Le nombre – 16 est:
Question 39
Le nombre p est:
Question 40
2)
1) un 3) 4) 5)
un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
Question 41
1) 2) 3) 4) 5)
un
un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
172 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 42
1) 2) 3) 4) 5)
un
un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
Question 43
1) 2) 3) 4) 5)
un un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
Question 44
1) 2) 3) 4) 5)
un un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
Question 45
55
2)
1) un 3) 4) 5)
un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
Question 46
1) 2) 3) 4) 5)
un un un un aucun de ces
cette figure est quadrilat•re parallŽlogramme polygone poly•dre cas
Test faisant ressortir des difficultŽs de nature langagi•re en mathŽmatiques: Partie B 173
y y y
x x x
y y
x x
Graphique 4 Graphique 5
Question 47
Parmi ces graphiques, celui ou ceux pour lesquels a > 0 dans lÕŽquation
y = ax 2 + bx + c sont:
Question 48
Question 49
Parmi ces graphiques, celui ou ceux pour lesquels b 2 – 4ac < 0 dans lÕŽquation
y = ax + bx + c
2
sont:
Question 50
Parmi ces graphiques, celui ou ceux dont lÕŽquation peut sÕŽcrire sous la forme
y = a ( x – r ) 2 sont:
Question 51
Parmi ces graphiques, celui ou ceux dont lÕŽquation peut sÕŽcrire sous la forme
y = a ( x – r1 ) ( x – r2 ) o• r 1 ¹ r 2 sont
y y y
x x
x
x x
Graphique 4 Graphique 5
Test faisant ressortir des difficultŽs de nature langagi•re en mathŽmatiques: Partie B 175
Question 52
Parmi ces graphiques, celui ou ceux qui reprŽsentent une fonction positive sont
Question 53
Parmi ces graphiques, celui ou ceux qui reprŽsentent une fonction strictement croissante
sont:
Question 54
Parmi ces graphiques, celui ou ceux qui reprŽsentent une fonction constante sont:
Question 55
Parmi ces graphiques, celui ou ceux qui reprŽsentent une fonction exponentielle sont:
Question 56
Parmi ces graphiques, celui ou ceux qui reprŽsentent une fonction pŽriodique sont:
Test en argumentation
Yves HŽbert et Florian PŽloquin, PROJET PAREA
DIRECTIVE
EXEMPLE
Isabelle : ÇLa plupart des festivals d'ŽtŽ au QuŽbec sont dŽficitaires et il est
inadmissible d'accepter des dŽficits pour de telles activitŽs. M•me si les
MŽdiŽvales sont tr•s populaires, il n'en demeure pas moins qu'elles ne font
pas leurs frais. Par consŽquent, on ne devrait pas financer, ˆ m•me les fonds
publics, la tenue de cette activitŽ.È
RŽponse A B C (D) E
Test en argumentation Yves HŽbert et Florian PŽloquin, PROJET PAREA 177
I. RECONNAISSANCE DE L'OPINION
DƒFENDUE
DIRECTIVE
Question 1
Question 2
Question 3
A) Tout en prŽtendant offrir aux jeunes plein de nouveaux moyens pour faciliter le dŽveloppe-
ment de leur personnalitŽ, la vie d'aujourd'hui ne leur propose que des divertissements.
B) Or les jeunes Žtudiants qui travaillent ˆ temps partiel se laissent entra”ner facilement vers les
divertissements.
C) Par consŽquent, les Žducateurs, soucieux du bien des Žtudiants, ne devraient pas les encoura-
ger ˆ travailler pendant leurs Žtudes.
Question 4
Fatima : ÇBien que certains savoirs ne soient pas nŽcessaires pour la pro-
fession que l'on veut exercer, il faut toutefois leur reconna”tre une cer-
taine valeur de formation. Par exemple, il faut avoir obtenu d'excellents
rŽsultats en mathŽmatiques pour •tre acceptŽ dans les facultŽs de mŽde-
cine, alors que les mathŽmatiques ne sont pas utiles pour l'exercice de la
mŽdecine. Par contre, les mathŽmatiques ont pour fonction de former la
pensŽe ˆ une certaine rigueur.È
A) Bien que certains savoirs ne soient pas nŽcessaires pour la profession que l'on veut exercer, il
faut toutefois leur reconna”tre une certaine valeur de formation.
B) Par exemple, il faut avoir obtenu d'excellents rŽsultats en mathŽmatiques pour •tre acceptŽ
dans les facultŽs de mŽdecine,
C) alors que les mathŽmatiques ne sont pas utiles pour l'exercice de la mŽdecine.
D) Par contre, les mathŽmatiques ont pour fonction de former la pensŽe ˆ une certaine rigueur.
Question 5
Bruce : ÇCeux qui ont vŽcu quelques mois ˆ l'Žtranger en sont revenus
transformŽs. La frŽquentation d'autres cultures leur a fourni l'occasion de
conna”tre d'autres dimensions de l'expŽrience humaine et, par lˆ, de
mieux apprŽcier la diversitŽ des cultures, ce qui est tr•s formateur. Il
existe donc d'autres fa•ons, que par le biais de l'Žcole, de dŽvelopper
chez les jeunes le respect de la diversitŽ humaine.È
A) Ceux qui ont vŽcu quelques mois ˆ l'Žtranger en sont revenus transformŽs.
B) La frŽquentation d'autres cultures leur a fourni l'occasion de conna”tre d'autres dimensions de
l'expŽrience humaine,
C) et, par lˆ, de mieux apprŽcier la diversitŽ des cultures,
D) ce qui est tr•s formateur.
E) Il existe donc d'autres fa•ons, que par le biais de l'Žcole, de dŽvelopper chez les jeunes le res-
pect de la diversitŽ humaine.
Question 6
Anick : ÇDans cette classe, tous les Žtudiants, sauf Jacques, Žtaient
mŽcontents. Comment croire aux rŽcriminations des Žtudiants affirmant
que le cours Žtait mal prŽparŽ, les textes mal choisis et trop longs, alors
qu'il s'agit d'un professeur tr•s expŽrimentŽ ? Incontestablement, Jacques
avait raison de dŽfendre son professeur.È
Test en argumentation Yves HŽbert et Florian PŽloquin, PROJET PAREA 179
A) Dans cette classe, tous les Žtudiants, sauf Jacques, Žtaient mŽcontents.
B) Comment croire aux rŽcriminations des Žtudiants affirmant que le cours Žtait mal prŽparŽ, les
textes mal choisis et trop longs,
C) alors qu'il s'agit d'un professeur tr•s expŽrimentŽ ?
D) Incontestablement, Jacques avait raison de dŽfendre son professeur.
Question 7
Didier : ÇBon nombre d'Žtudiants consid•rent que leur milieu social n'a
aucune influence sur leur avenir. Contrairement ˆ cette opinion, il est
remarquable de constater ˆ quel point la provenance sociale des Žtu-
diants influence le choix de la profession ou du mŽtier. Les enfants de
mŽdecins dans mon cours ont tous et toutes choisi d'•tre des profession-
nels, alors que, dans mon cours de gŽnie civil, aucun Žtudiant ne prove-
nait des milieux professionnels.È
A) Bon nombre d'Žtudiants consid•rent que leur milieu social n'a aucune influence sur leur ave-
nir.
B) Contrairement ˆ cette opinion, il est remarquable de constater ˆ quel point la provenance
sociale des Žtudiants influence le choix de la profession ou du mŽtier.
C) Les enfants de mŽdecins dans mon cours ont tous et toutes choisis d'•tre des professionnels,
D) alors que, dans mon cours de gŽnie civil, aucun Žtudiant ne provenait des milieux profession-
nels.
Question 8
Question 9
Cheng : ÇIl est inadmissible, Monsieur, que vous punissiez mon fils. Un
professeur respectueux de ses Žtudiants doit reconna”tre les limites de son
autoritŽ. Vous outrepassez vos droits, puisque vous ne pouvez prouver
que mon fils a copiŽ.È
180 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
B) Un professeur respectueux de ses Žtudiants doit reconna”tre les limites de son autoritŽ.
Question 10
C) Pendant leurs vacances d'hiver, mes amis, Jacline et FrŽdŽric, ont skiŽ dans le Maine et dans le
Vermont.
D) L'hiver dernier, Pierre et Anne ont profitŽ de leur congŽ pour visiter la Louisiane, l'Alabama et
la Floride :
E) ils ont prŽfŽrŽ le soleil du sud des ƒtats-Unis ˆ la neige et aux montagnes des ƒtats de la Nou-
velle-Angleterre.
Question 11
Maher : ÇJe suis allŽ au cinŽma voir le dernier film de Spielberg et,
comme d'habitude, ce grand rŽalisateur a produit un film de qualitŽ.È
Marissa : ÇHŽlas, ce film est le moins intŽressant de tous ceux qu'il a pro-
duits rŽcemment; il ne fait appel qu'ˆ des effets spŽciaux.È
Maher : ÇCe sont justement les effets spŽciaux qui amŽliorent la qualitŽ
du film.È
A) Je suis allŽ au cinŽma voir le dernier film de Spielberg
C) HŽlas, ce film est le moins intŽressant de tous ceux qu'il a produits rŽcemment.
D) Il y a deux opinions dŽfendues. L'opinion de Marissa : ÇÊIl ne fait appel qu'ˆ des effets spŽ-
ciaux È et l'opinion de Maher : Ç Ce sont justement les effets spŽciaux qui amŽliorent les qua-
litŽs du filmÊÈ.
E) Il y deux opinions dŽfendues. L'opinion de Marissa: ÇÊCe film est le moins intŽressant de
tous ceux qu'il a produit rŽcemmentÊÈ et l'opinion de Maher: ÇÊCe grand rŽalisateur a pro-
duit un film de qualitŽÊÈ.
Test en argumentation Yves HŽbert et Florian PŽloquin, PROJET PAREA 181
Exemple : Nadia est la meilleure joueuse de tennis de la ville, car elle a des
v•tements portant la marque Adidas.
Exemple : Nadia est la meilleure joueuse de tennis de la ville, car elle joue
depuis son enfance.
Exemple :Nadia est la meilleure joueuse de tennis de la ville, car c'est l'avis de
la plupart des amateurs.
Exemple: Nadia est la meilleure joueuse de tennis de la ville, car elle a gagnŽ
la majoritŽ des compŽtitions des deux derni•res annŽes.
ƒVALUATION DE LA SUFFISANCE
EXEMPLE
RŽponse P (F) B T
Question 12
Les policiers ont une bonne raison de croire que M. Laroche est sans
doute coupable d'avoir tuŽ sa femme. En effet, ils ont appris qu'il y a ˆ
peine trois mois, malgrŽ les menaces de divorce qui planaient sur le
couple, celui-ci a pris, sur la vie de sa femme, une assurance de un
million de dollars.
Question 13
Il ne faut jamais se fier aux critiques de cinŽma qui Žcrivent dans les jour-
naux. En effet, il m'est arrivŽ ˆ quelques reprises de suivre les con-
seils de l'un d'entre eux ˆ propos de supposŽs excellents films et de
m'ennuyer ˆ mourir pendant deux heures.
Question 14
Hier, il n'y avait pas d'ŽlectricitŽ chez moi. Je suis sžr qu'il y eu une
panne de courant causŽe par un bris durant la journŽe, puisque j'ai
remarquŽ au coin de la rue que les employŽs du service de l'ŽlectricitŽ
travaillaient sur les lignes Žlectriques.
Question 15
Question 16
MalgrŽ les faits accablants rapportŽs par un des tŽmoins, je peux con-
clure, contrairement au journaliste de La Presse, que l'accusŽ est inno-
cent. Tout le monde sait que ce tŽmoin a des liens Žtroits avec le
monde du crime organisŽ.
Question 17
Question 18
Je ne crois pas qu'il faille accepter cette diminution de salaire pour protŽ-
ger l'entreprise, car cette proposition vient des patrons qui se sont eux-
m•mes offerts d'importantes augmentations de salaire.
Question 19
Question 20
Cet ŽtŽ, la mode sera aux couleurs pastels, je le sais, vu que je travaille
dans un magasin de v•tements.
Question 21
Question 22
Question 23
La Terre est comme une divinitŽ : elle crŽe des •tres vivants, elle les
nourrit, elle dŽcide de leur vie et de leur mort. Par consŽquent, il faut
la vŽnŽrer.
Question 24
Il est vrai que les ouvriers de ce pays sont les plus productifs de tous les
pays industrialisŽs. Sur ce point, les rŽcents sondages scientifiques
montrent que l'ensemble de la population de ce pays partage cette
opinion.
184 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 25
Question 26
Question 27
Question 28
Aucun gars n'a rŽussi son test. Tous ceux qui ont rŽussi leur test ne
sont pas allŽs au cinŽma. Donc tous les gars sont allŽs au cinŽma.
Question 29
ƒVALUATION DE L'ACCEPTABILITƒ
EXEMPLE
Le Canada est situŽ en Asie. Il est donc parmi les cinq grands producteurs de riz au
monde.
RŽponse V (F) ?
Question 30
Question 31
Question 32
Question 33
Tout jeune qui commence ˆ faire des vols ˆ l'Žtalage, volera un jour un
dŽpanneur et commettra plus tard des crimes plus graves. Aussi faut-il
punir sŽv•rement les jeunes qui font du vol ˆ l'Žtalage.
Question 34
Il existe des milliards et des milliards d'Žtoiles, c'est pourquoi il est sžr
que d'autres •tres intelligents vivent sur d'autres plan•tes.
Question 35
Question 36
Question 37
Seuls les parents qui ne veulent pas que leurs enfants rŽussissent
leurs Žtudes refuseraient d'inscrire leurs enfants ˆ l'Žcole privŽe. En
consŽquence, vous n'avez d'autres choix que d'inscrire vos enfants ˆ
l'Žcole privŽe.
Question 38
Il faut •tre contre tous les groupes anti-tabac, car tous les groupes anti-
tabac veulent que le gouvernement fŽdŽral dŽclare illŽgale la consom-
mation des cigarettes.
Question 39
Une personne intelligente sait bien que la boxe n'est pas un sport. De
ce fait, vous signerez cette pŽtition pour l'abolition de la boxe aux Jeux
olympiques.
Test en argumentation Yves HŽbert et Florian PŽloquin, PROJET PAREA 187
Question 40
Question 41
EXEMPLE
RŽponse A (B) C D E
Question 42
Il y a des gens qui dŽsirent fortement arr•ter de fumer et qui ont des pro-
bl•mes respiratoires. Certains m‰cheurs de gomme dŽsirent fortement
arr•ter de fumer. Donc,
188 StratŽgies dÕapprentissage et sŽmantique
Question 43
Cet objet de collection est tr•s rare. Or tu sais tr•s bien que beaucoup
d'objets de collection qui sont rares valent tr•s cher. Donc,
A) cet objet de collection vaut tr•s cher.
B) cet objet de collection vaut peut-•tre tr•s cher.
C) toutes les oeuvres de collection valent cher.
D) ce qui est cher est rare.
E) ce ne sont pas tous les objets rares qui valent cher.
Question 44
Si les voyages forment la jeunesse, alors les jeunes qui voyagent devraient
•tre plus conscients des probl•mes dans le monde. En rŽalitŽ, les voyages
ne forment pas la jeunesse. Donc,
A) il est certain que la jeunesse est difficile ˆ Žduquer.
B) il est possible que la jeunesse soit difficile ˆ Žduquer.
C) ˆ coup sžr, les jeunes qui voyagent ne devraient pas •tre plus conscients des probl•mes dans
le monde.
D) il est possible que les jeunes qui voyagent ne soient pas plus conscients des probl•mes dans le
monde.
E) les probl•mes dans le monde n'intŽressent pas les jeunes.
Question 45
Question 46
A) il est sžr que le jury fžt composŽ en majoritŽ de citoyens de cette ville.
B) il est possible que le jury fut composŽ en majoritŽ de citoyens de cette ville.
C) les citoyens de cette ville ont le sens de la justice.
D) les citoyens de cette ville n'ont pas le sens de la justice.
E) l'accusŽ Žtait citoyen de la ville.
Question 47
Si faire un travail d'Žquipe n'est pas chose aisŽe, alors il vaut toujours
mieux Žtablir clairement auparavant les r•gles du jeu. Il est exact que
faire un travail en Žquipe n'est pas une chose aisŽe. Donc,
A) tout travail d'Žquipe ne suppose pas nŽcessairement des r•gles du jeu.
B) tout travail d'Žquipe suppose nŽcessairement des r•gles du jeu.
C) il n'est pas nŽcessaire que je m'entende avec tous les membres de l'Žquipe sur les r•gles du
jeu.
D) il est quelquefois prŽfŽrable pour moi et les autres membres de l'Žquipe que l'on s'entende
sur les r•gles du jeu.
E) il serait toujours prŽfŽrable pour moi et les autres membres de l'Žquipe que l'on s'entende sur
les r•gles du jeu.
EXEMPLE
RŽponse A B C D (E)
Question 48
Donc, l'Europe est une rŽgion o• on profite des heures de repos durant le
jour.
Question 49
Donc, j'ai raison de croire qu'il ne faut pas obliger les conducteurs et les pas-
sagers ˆ porter la ceinture de sŽcuritŽ.
Question 50
Question 51
Donc, malgrŽ ce que disent ceux qui ont connu Pierre, nous devons nous ren-
dre ˆ l'Žvidence : Pierre s'est sžrement trouvŽ un emploi.
Question 52
Question 53
Donc, il est clair qu'il n'y a pas d'association Žtudiante ˆ son cŽgep.
RŽpartition des Žl•ves, selon le rŽsultat obtenu pour chacune des questions de la partie B du test de De Serres et Groleau 193
Note: Ce test mis au point par De Serres et Groleau en 1996 a ŽtŽ passŽ par
51 Žl•ves du groupe MŽthodes quantitatives, au Coll•ge Jean-de-BrŽ-
beuf, ˆ la session dÕhiver 1998. Toute la client•le Žtait issue du pro-
gramme de sciences humaines de deuxi•me ou quatri•me session.
LŽgende
RŽpartition des Žl•ves, selon le rŽsultat obtenu pour chacune des questions de
la Partie B
0 10 0 32 0 34 0 9
1 15 1 15 1 2 1 24
2 26 2 4 2 15 2 18
01001 01010 00001 00101
0 22 0 13 0 34 0 33
1 15 1 13 1 11 1 14
2 14 2 25 2 6 2 4
10011 01011 10001 10011
0 15 0 38 0 16 0 12
1 24 1 11 1 27 1 25
2 12 2 2 2 8 2 14
00011 10011 00101 11110
0 30 0 21 0 27 0 36
1 17 1 29 1 23 1 9
2 4 2 1 2 1 2 6
10110 11111 00000 00101
0 38 0 23 0 32 0 27
1 12 1 17 1 11 1 8
2 1 2 11 2 8 2 16
00101 11000 10000 00010
0 29 0 46 0 27 0 40
1 4 1 1 1 18 1 9
2 18 2 4 2 6 2 2
00010 00010 10011 10101
0 45 0 39 0 38 0 0
1 0 1 3 1 12 1 11
2 6 2 9 2 1 2 40
01000 00100 00001 00001
0 32 0 39 0 24 0 21
1 5 1 0 1 3 1 2
2 14 2 12 2 24 2 28
01000 00001 00010 10000
0 42 0 22 0 24 0 39
1 0 1 9 1 10 1 10
2 9 2 20 2 17 2 2
00001 00100 11100 01100
0 31 0 39 0 27 0 12
1 5 1 0 1 4 1 5
2 15 2 12 2 20 2 34
00100 00001 00010 00100
0 23 0 32 0 10 0 41
1 12 1 0 1 28 1 3
2 16 2 19 2 13 2 7
01001 01001 01001 01001
0 26 0 8 0 36 0 36
1 13 1 0 1 8 1 12
2 12 2 43 2 7 2 3
11100 00001 11001 00110
0 38 0 43 0 40 0 26
1 7 1 6 1 8 1 16
2 6 2 2 2 3 2 9
00001 01010 10100 01001
0 22 0 16 0 30 0 15
1 19 1 26 1 13 1 0
2 10 2 9 2 8 2 36
11010 00001 01000 00100
Note: Ce test a ŽtŽ passŽ par 196 Žl•ves du Coll•ge AndrŽ-Grasset, inscrits
en premi•re annŽe collŽgiale.
Section I
Q1 Distribution Q2 Distribution Q3 Distribution Q4 Distribution
A 15 A 16 A 33 A 2
B 36 B 38 B 154 B 128
C 6 C 27 C 2 C 35
D 10 D 115 D 7 D 31
E 129 E E E
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
A 59 A 28 A 7
B 72 B 124 B 14
C 32 C 3 C 21
D 32 D 9 D 62
E E 31 E 93
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
Section II
Q12 Distribution Q13 Distribution Q14 Distribution Q15 Distribution
B 95 B 64 B 72 B 22
F 35 F 80 F 35 F 87
P 3 P 26 P 4 P 76
T 61 T 25 T 84 T 9
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
B 46 B 40 B 73 B 35
F 77 F 49 F 40 F 70
P 70 P 80 P 14 P 73
T 2 T 25 T 68 T 17
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
B 58 B 62 B 32 B 53
F 61 F 77 F 50 F 52
P 24 P 39 P 74 P 53
T 51 T 17 T 39 T 37
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
B 72 B 56 B 19 B 76
F 52 F 66 F 71 F 49
P 20 P 34 P 100 P 20
T 51 T 39 T 4 T 49
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
B 20 B 114
F 42 F 39
P 76 P 12
T 57 T 30
(vide) 0 (vide) 0
Section III
Q30 Distribution Q31 Distribution Q32 Distribution Q33 Distribution
F 80 F 171 F 40 F 98
V 42 V 6 V 142 V 60
? 73 ? 19 ? 14 ? 38
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
F 59 F 133 F 92 F 180
V 74 V 50 V 53 V 7
? 63 ? 13 ? 51 ? 9
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
F 96 F 138 F 68 F 87
V 32 V 13 V 58 V 54
? 66 ? 44 ? 67 ? 54
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
Section IV
Q42 Distribution Q43 Distribution Q44 Distribution Q45 Distribution
A 76 A 59 A 4 A 11
B 11 B 101 B 21 B 28
C 87 C 11 C 27 C 3
D 13 D 15 D 128 D 24
E 8 E 9 E 14 E 128
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
A 76 A 19 A 79 A 5
B 78 B 34 B 3 B 23
C 17 C 12 C 2 C 124
D 8 D 35 D 99 D 25
E 14 E 94 E 9 E 16
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0
A 22 A 9 A 16 A 141
B 110 B 18 B 21 B 11
C 14 C 37 C 28 C 10
D 45 D 29 D 106 D 14
E 1 E 98 E 21 E 17
(vide) 0 (vide) 0 (vide) 0 (vide) 0