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MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES BURKINA FASO

ET DE LA PROSPECTIVE Unité- Progrès- Justice


Ouagadougou, le
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N° 2024_________/MEFP/CAB
CABINET

N°2024__________/MEFP/CAB Ouagadougou le

RAPPORT
EN CONSEIL DES MINISTRES

SON EXCELLENCE MONSIEUR LE


PRESIDENT DU FASO,
PRESIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES

- OUAGADOUGOU -

Objet : Projet de création d’un Etablissement public de l’Etat dénommé


Centre National du Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’image animée (CNCA)

Excellence Monsieur le Président,


J’ai l’honneur de soumettre à votre très haute attention ainsi qu’à celle des membres du Conseil
des Ministres, le présent rapport relatif à la création d’un Centre National du Cinéma, de
l’Audiovisuel et de l’image animée (CNCA).

I. Contexte et justification
Après l’accession à la souveraineté en 1960, les autorités burkinabè ont fait du cinéma et de
l’audiovisuel une priorité nationale en tant que vecteur de développement, de communication,
d’éducation et de promotion culturelle.
Cette volonté politique assumée s’est traduite par :
 la nationalisation de l’exploitation et de la distribution cinématographique ;
 la création de la Société nationale voltaïque du cinéma (SONAVOCI) devenue la Société
nationale de distribution et d’exploitation cinématographiques du Burkina (SONACIB) ;
 la création et l’institutionnalisation du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision
de Ouagadougou (FESPACO) ;
 la mise en place du Fonds de promotion et d’extension de l’activité cinématographique
(FODEAC) ;
 la création de l’Institut africain d’éducation cinématographique (INAFEC).
Ces différentes mesures ont permis de consacrer le Burkina Faso comme pays leader en matière
de cinéma en Afrique. De 1969 à 1998, plus de cent films de courts métrages et près d’une
cinquantaine de longs métrages ont été produits dont deux Étalons du Yennenga obtenus au
FESPACO et beaucoup d’autres prix à travers d’autres festivals.

Cependant, le cinéma burkinabè est plongé depuis plus de deux décennies dans une léthargie qui
se traduit entre autre par la faible structuration de la filière, les insuffisances liées au cadre
juridique, à l’instabilité institutionnelle, à la faible synergie d’action entre les structures
administratives en charge de la gouvernance du cinéma et aux difficultés se rapportant au
financement.
C’est fort de cette situation que de nombreuses tentatives de dynamisation du secteur ont été
initiées par les autorités politiques avec la participation des acteurs du secteur et le soutien des
partenaires. Nous pouvons citer, entre autres tentatives :
 les Etats généraux du cinéma en 1997 (29 juillet au 1er août) ;
 la rédaction en 1998 du Livre Blanc du cinéma et de l’audiovisuel, fruit des conclusions
approfondies des Etats généraux du cinéma ;
 l’atelier de réflexion sur la formation aux métiers de l’image et du son en Afrique de
l’Ouest en 2003 (19 au 21 février) ;
 l’atelier sur la relance de la production en 2004 (02 au 04 août) ;
 l’adoption en 2004 de la loi N°047-2004/AN portant loi d’Orientation du cinéma et de
l’audiovisuel.
En vue de la dynamisation du septième art et de l’audiovisuel burkinabè, le Plan stratégique de
développement du cinéma et de l’audiovisuel (PSDCA) a prévu à l’axe 1.1 de son plan d’action
le changement de statut juridique de la structure en charge de la politique du cinéma en une
structure juridiquement et économiquement autonome.
C’est dans cette optique que le Secrétariat Technique National de la Cinématographie et de
l’audiovisuel (ST-CNCA) a été créé le 5 septembre 2022 par décret N° 2022- 07/PRES-
TRANS/PM/MCCAT. Il est la structure administrative chargée de conduire le processus de la
mise en place du Centre National du Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’image animée (CNCA).

Le CNCA, unité de conception et de mise en œuvre de la politique de l’Etat dans les domaines du
cinéma, de l’audiovisuel et de l’image animée permettra de disposer d’un meilleur cadre
juridique et institutionnel, de mieux structurer la filière, d’assurer la coordination entre les
structures administratives en charge de la gouvernance du cinéma et d’assurer une bonne gestion
du financement.

Une telle organisation éprouvée et réussie, au Maroc, en Tunisie et au Ghana s’avère nécessaire
pour notre pays afin de pouvoir véritablement relancer notre industrie cinématographique et
audiovisuelle dans un contexte d’affirmation de nos identités.

C’est en raison de ce qui précède que la création du CNCA comme Établissement public…, doté
de la personnalité morale, d’une autonomie de gestion et abritant un fonds est proposée.

II. Missions
Le Centre national du cinéma, de l’audiovisuel et de l'image animée assure l’unité de
conception et de mise en œuvre de la politique de l’Etat dans les domaines du
cinéma, de l’audiovisuel et de l’image animée.

A ce titre, il est chargé de :

 observer l'évolution des professions et activités du cinéma et des autres arts et


industries de l'image animée, leur environnement technique, juridique,
économique et social ainsi que les conditions de formation et d'accès aux
métiers concernés ;

 délivrer les autorisations d’exercice, de tournage, de prise de vue, de carte


professionnelles et de visa d’exploitation ;
 veiller à l’exécution et au contrôle des mesures législative et règlementaire
relatives à l’activité et à la profession cinématographique et audiovisuelle ;

 assurer la veille technologique, juridique, économique et sociale en matière de


cinéma et de l’image animée ;

 assurer le dépôt légal (la collecte, la restauration, la conservation et la


valorisation du patrimoine cinématographique et audiovisuel) ;

 participer à la lutte contre la piraterie des produits cinématographiques et


audiovisuels ;

 organiser la billetterie du cinéma et de l’audiovisuel ;

 gérer le registre public du cinéma et de l’audiovisuel et de l’image animée ;

 soutenir la structuration des acteurs ;

 assurer la coordination entre les différentes structures et les diverses branches


du cinéma, de l’audiovisuel et de l’image animée ;

 gérer le fonds de soutien à l’industrie cinématographique et audiovisuelle au


Burkina Faso ;

 assurer le financement des projets cinématographiques, audiovisuels et de


l’image animée ;

 soutenir la formation professionnelle ;

 soutenir les actions d’éducation à l’image ;

 soutenir la création et la modernisation des salles ;

 soutenir les festivals cinématographiques et audiovisuels ;

 développer la coopération multilatérale et bilatérale en matière


cinématographique et audiovisuelle ;

 promouvoir l’accès aux marchés ;

 promouvoir des mécanismes de développement de l’industrie de l’image ;


 promouvoir la participation des partenaires aux financements des projets
cinématographiques et audiovisuelles.

Proposition soumise au Conseil des Ministres pour décision


Il est proposé la création dans la catégorie des Établissements publics … le Centre National du
Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’image animée (CNCA). Pour cela, un projet de décret est
soumis à l’approbation du conseil des ministres.

Tels sont, Excellence Monsieur le Président, les éléments du présent rapport que je soumets à
votre très haute attention ainsi qu’à celle des membres du conseil des ministres. Je vous prie
d’agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de ma très haute et respectueuse
considération.

Pièces jointes : - Projet de décret de création du CNCA ;

Le Ministre de l’économie,
des finance et de la prospective

Aboubacar NACANABO

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