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Mélanie Garnier
Ce roman est une œuvre de pure fiction. Les noms, les personnages, les lieux
et les situations sont le fruit de l’imagination de l’auteure ou sont utilisés de
manière fictive. Toute ressemblance avec des faits réels, des lieux ou des
personnes existantes ou ayant existé, ne saurait être que pure coïncidence.
***
Cependant, mon père, bien qu’il soit très généreux, était tout autant
tyrannique. La moindre erreur était sévèrement punie par lui-même et il
exigeait de moi une tenue irréprochable. En effet, les femmes étaient
respectées dans notre maison. Mais on leur demandait de se comporter en
contrepartie comme des femmes respectables.
En cela, je n’avais jamais connu un homme, n’avais jamais goûté aux plaisirs
de l’ivresse ou aux joies de me balader seule. En effet, ma position me rendait
particulièrement utile aux organisations rivales qui auraient pu m’utiliser
comme objet de chantage ou comme motif de représailles. En conséquence,
j’étais toujours accompagnée de plusieurs gorilles qui veillaient à ma
sécurité.
Nous vivions dans une immense villa, disais-je, dont les fenêtres étaient
dirigées vers l’immense jardin en contrebas. Des palmeraies entières y
trouvaient leurs places et des fontaines délicates aux motifs romains
crachaient une eau pourtant rare dans cette région. En effet, irriguer un tel
jardin tandis que la chaleur moite de la Sicile était particulièrement difficile et
il Padrino prenait tout le soin nécessaire afin que son jardin reste le plus beau
possible.
Ce fut le cas de Mario Pozzi. Celui-ci, en plus des activités que lui
confiait le parrain, s’était rendu coupable de dissimuler des fonds, mais
également d’avoir prostitués des filles. Ce qui était formellement interdit par
les règles intra-utérine de l’organisation. Don Cartioli lui avait déjà donné
une chance et il l’avait de nouveau trahi. Cette fois, il devait le supprimer. Il
le fit venir vendredi soir, et je me rappelle encore son air terrifié. Il se
débattait dans tous les sens, maintenu par deux hommes de mains, recrutés
par leur physique de catcheur, qui le jetèrent ensuite dans un fauteuil avant de
prendre place juste derrière lui, les mains jointes.
Mon père posa son regard sur lui. Deux yeux d’un vert scintillant
cerclés d’une peau usée et fatiguée. Il parla de d’une voix lente et enrouée
tandis que l’homme l’écoutait sans jamais oser l’interrompre :
« Mario … Encore une fois tu m’as dupé. On m’a raconté tes activités
illégales et ton manquement à nos règles. Le tarif tu le connais. »
Avec ces simples mots, ces quelques mots sans teinte ni nuance, il
venait de condamner cet homme à la mort. Il fit un signe de tête à l’un des
gardes qui sortit aussitôt de son veston un de ces élégants couteaux avec une
fine lame étincelante, puis trancha la gorge du traître sans aucune hésitation.
Il Padrino regarda cette mise à mort sans ciller et fixa Mario Pozzi droit dans
ses yeux révulsés alors qu’il tombait sur le sol à ses pieds. Il resta tout autant
de marbre lorsque, dans un dernier geste, il embrassa le bout de ses
chaussures et lui murmura :
« Pardon ... »
Sa fidélité était sans faille. Les autres familles eurent vent de ce nouveau
cavalier blanc, chevauchant aux côtés de mon père ainsi que de ses exploits et
de ses grandes prouesses. Ils voulurent tous s’en emparer, lui proposant
chaque fois des sommes d’argent à en faire pâlir un Rothschild. Cependant,
jamais, au grand jamais, il ne céda à la tentation, ce qui au passage acheva de
lui obtenir le respect du commandement.
« Ma fille, tu seras heureuse avec lui, c’est un homme bon. Il y a des aspects
de sa personnalité qui le rendent parfois critiquable, mais c’est un homme de
bien. Je ne livrerais pas ma fille au premier venu. »
Il acheva ces derniers mots avec un sourire que je ne lui avais pas
connu depuis que ma mère décéda. Ceci me fit chaud au cœur et, le saluant,
je partis dans mes quartiers afin de m’y laver et de tenter de m’occuper.
J’enfilais alors un kimono de satin qu’un prétendant m’avait ramené d’un de
ses voyages au Japon. Il était superbe, un travail honorable. Sur le tissus
blanc nacré couraient de nombreuses fleurs de prunier tandis que sur le côté
était cousu un sublime héron prêt à s’envoler. Après l’avoir enfilé, je nouai
mes cheveux en un chignon négligé et me dirigeai vers ma chambre où je
m’installai dans un large fauteuil de velours.
La vibration n’en étant que plus douce, je fis entrer en moi le reste de
l’appareil de toute sa longueur ce qui, au passage, m’arracha un petit cri vite
étouffé dans mon oreiller. J’appliquais d’abord de petits va-et-vient en moi,
puis augmentai la cadence et l’amplitude de ceux-ci. À mesure que
j’augmentais l’utilisation de mon Lelo, je sentais insidieusement monter en
moi un orgasme irrépressible qui termina bientôt par atteindre son paroxysme
et contracta tous mes muscles avant de les relâcher alors que je criais dans
mes draps en tordant mes jambes de plaisir. C’est sur ces émotions que je me
glissai sous les draps, mon petit jouet sur le guéridon à côté de moi ̶ sait-on
jamais … ̶ et l’esprit un peu plus libéré de ce qui venait de m’être annoncé.
Je l’avais entraperçu dans un bureau, à discuter avec l’un de ses associés. Nos
regards s’étaient également croisés alors qu’il était dans la cour de la villa et
moi derrière les vitres de ladite maison. Il me regardait, non pas avec le
regard d’un futur mari, ni avec celui, concupiscent, de l’ancien mafioso de
base prêt à se farcir la fille de son boss. Non, son regard mêlait à la fois la
curiosité, l’analyse de ma personne ainsi qu’une certaine anxiété. Cela me
rassura un peu, mais me conforta dans l’idée qu’il aurait dû venir me voir
directement.
Tante Maria et moi avons pris l’avion pour Rome et avons passé trois
jours dans la capitale. Nous avons arpenté les rues pavées du centre-ville
pendant des heures à la recherches de tenues par dizaines qu’on devait nous
envoyer directement ainsi qu’une robe de mariée. Même si elle était habillée
d’une manière plutôt sobre, tante Maria avait des goûts très affûtés en matière
de mode, et elle sût choisir ma robe avec brio.
Une autre fois, alors que je me rendais aux jardins, j’entendis la voix de
Tray au bar. Il discutait avec mon père. Depuis ma cachette, je pouvais les
voir de face, de l’autre côté de la pièce et l’image était belle. Ils étaient tous
les deux en costumes italiens à rayures, celui de Tray était bordeaux et celui
de mon père était bleu nuit. L’un était roux foncé et l’autre grisonnant. Tous
deux buvaient un cocktail préparé par le barman et ils se tenaient face à face,
une jambe au sol, l’autre sur le cale-pieds du tabouret.
C’était l’évêque même de notre ville qui s’était donné la peine de nous
unir. Il était si somptueusement vêtu que je me demandais où était donc le
vœux de pauvreté cher à notre Sauveur. Cependant, il affichait une mine
radieuse et un sourire sincère, car il faut dire que Monseigneur Lorefice me
connaissait depuis ma prime jeunesse. Il avait toujours été un ami de notre
famille et avait dirigé tous les évènements religieux de notre famille. Il en
faisait d’ailleurs un peu partie …
« Jenna, nous ne nous connaissons pas encore tout à fait et je sais que je ne
suis pas le mari auquel notre aimable assistance aurait pensé pour toi, de
prime abord. Cependant, si tu me donnes cette chance, j’aimerais pouvoir
t’aimer et te chérir jusqu’à la fin des temps. J’aimerais pouvoir dissiper tes
inquiétudes et t’offrir le meilleur de moi tout autant qu’être ton humble
serviteur. »
Sur ces mots, il s’était agenouillé devant moi, encore une fois, en dépit
de toute notion de tradition. J’étais gênée et lançait un regard vers nos invités
qui partageaient également des regards surpris. Mon père, lui, souriait
pensivement.
J’étais tout à fait hilare et lui tapait par réflexe du dos de la main sur ses
côtes afin qu’il arrête de se ridiculiser. C’est vrai quoi, il aurait pu en plus
s’attribuer les foudres du Padrino et des autres en se moquant ainsi des
Italiens. Mais il faut bien avouer que j’eus du mal à m’arrêter de rire. Au bout
de notre route, nous arrivâmes enfin.
Tray et moi parlâmes un peu pendant ce repas. Il est vrai que nos sujets de
conversation étaient un peu usés et qu’une certaine timidité nous
ralentissaient, mais je considère qu’elle était tout à fait naturelle afin
d’apprendre à nous connaître, à notre rythme.
Après des heures passées avec lui, Tray semblait plus naturel et moi de
même. Nous parlions à présent avec plus de cœur, et il me faut bien admettre
que sa personnalité me plaisait de plus en plus. Oh ! Certes ce ne pouvait être
qu’une manœuvre de sa part pour paraître plus agréable à mes yeux, mais je
le pensais sincère et son regard ne mentait pas. Nous avions rapidement
ouvert le bal comme l’exigeait la tradition puis nous étions partis chercher
une bouteille de champagne au bar ainsi que deux coupes. Puis nous avions
trouvé un refuge loin de toute cette attention et de tout ce remue-ménage
autour d’une petite fontaine entourée de haies et où mon père avait fait
installer des bancs de pierre.
Ainsi cachés comme des enfants récalcitrants, nous passâmes deux bonnes
heures à boire du champagne et à rire. Nous nous moquions de l’air de
certains convives comme nous parlions de nos envies et passions. Quel doux
moment. C’était un vrai gentleman comme on les faisaient au début du siècle,
mais avec le grain de folie de l’homme moderne.
Alors que nous allions rejoindre la fête qui battait son plein, selon ce
que nous pouvions entendre, Tray s’arrêta dans sa marche et me fit signe de
tendre l’oreille. Tout prêt de nous, il y avait un souffle langoureux qui se
faisait entendre. Tous deux comprîmes assez rapidement de quoi il s’agissait
même si nous n’osions y croire. Ici… À ce moment précis… Ç’aurait été
indécent. Et pourtant, lorsque nous nous approchâmes de la haie d’où
provenaient ces sons, nous avons surpris un bien agréable spectacle.
Derrière une haie disais-je, étaient allongée deux femmes côte à côte
dans l’herbe coupée. C’était deux jeunes femmes, l’une fille d’un ami de mon
père, l’autre m’était inconnue. Elles passaient leurs mains sous leurs
chemisier déboutonnés et caressaient leurs peaux mutuellement en
s’embrassant doucement d’abord, avec délectation ensuite.
La plus vieille, qui devait avoir la vingtaine glissa ses longs doigts à sur la
peau intérieure des cuisses de sa compagne, ce qui eut pour effet de la faire
frissonner.
La plus jeune n’en pouvait plus de rester inactive et se jeta entre les cuisses
de son amie afin d’y prodiguer de taquins coups de sa mignonne petite langue
pendant qu’elle était saisie par les cheveux.
Attrapant son sexe, sa taille m’impressionna et je fis glisser ma main tant bien
que mal, sur tout son long. Lui ne bougeait pas et continuait de regarder ces
deux petites salopes partager leurs embrassades et leurs effluves. Soudain, il
s’arracha à son plaisir et me rappela en souriant que nous devions honorer
notre soirée et que les gens auraient des soupçons si nous ne revenions pas
rapidement.
Alors qu’un long moment s’était ainsi passé et que je n’avais plus
d’invité à honorer, je vis Tray caché dans l’embrasure de la porte de la villa.
Il me faisait signe de la tête de le rejoindre, ce que je fis le plus naturellement
du monde, en surveillant ma chère tante du coin de l’œil. Lorsque j’eus passé
la porte, Tray m’attira à lui et m’embrassa avec une passion tendre. Il déclara
m’aimer depuis longtemps. À cette déclaration, je rougis et ne pus
m’empêcher de sourire en retour.
Soudain, alors que nous étions tous deux à la limite de notre plaisir, une
explosion se fit entendre dehors, suivie de l’horrible et déchirant cri d’une
femme. Stoppant nos ébats, nous nous jetâmes contre la fenêtre. Dehors, une
vingtaine d’homme armés de fusils automatiques et de gilets pare-balles
tiraient sur les convives qui couraient pour se réfugier dans les jardins, sous
les tables ou dans la villa.
Tray se métamorphosa instantanément. Son visage prit une expression très
dure tandis qu’il sortait un petit revolver d’un holster dans sa cheville. Il me
prit par le bras et nous descendîmes les escaliers en cavale. Un des hommes
se présenta pour nous abattre, mais Tray fut plus rapide que lui. Il tira et le
tua d’une balle dans la gorge. Nous continuâmes à courir vers le garage dont
Tray ouvrit la porte à la volée. Derrière nous, un éclat de voix nous appris
que nous avions été repérés. Mon mari se retourna alors, se cachant derrière
le capot d’une Rolls et tira ses dernières cartouches, abattant encore trois
hommes.
Tandis qu’une véritable fusillade avait lieu entre les intrus et les
convives, tous habitués au maniement des armes, il ouvrit la porte du garage
et démarra sa moto de course qui hurla dans la pièce. Il me fit monter, attrapa
une machette qui se trouvait là et fonça dans les ténèbres. Dieu seul savait où.
Alors que nous traversions à toute allure le chemin qui menait vers le
grand portail, un homme de main tendit les bras vers Tray afin de le faire
chuter de sa moto. À peine le vit-il qu’il tourna la lame de sa machette par un
cercle du poignet et l’encastra dans l’épaule de l’homme qui interrompit donc
son geste et tomba au sol en hurlant.
Nous nous ruâmes alors sur la route, mais par-dessus le moteur hurlant de la
moto, j’en entendis un autre derrière nous. Une Subaru d’un noir mat nous
filait le train et lorsqu’elle fut assez prêt, les hommes à son bord se
penchèrent par la fenêtre pour ouvrir le feu. Tray me demanda de
m’accrocher à lui et de suivre les mouvements de son corps. Il accéléra et
roula à pleine vitesse en zigzaguant pour éviter les balles. Il frôlait les
voitures autant que la mort à chaque mouvement, mais il semblait connaître
ce véhicule par cœur.
Il tenta une manœuvre risquée. En plein cœur du trafic, Tray éteignit les
phares de sa moto et fila entre ceux des voitures. Il accéléra pour mettre le
plus de distance entre la Subaru et nous. Et cela fonctionna à merveille ! Je
me retournais difficilement par moment afin de constater de son éloignement
était progressif. À mesure que nos assaillants perdaient du terrain, je me
sentais rassurée. Brusquement, Tray freina de toutes les capacités de la moto
et nous cacha à l’orée d’une forêt, juste après un virage. Nous entendîmes
arriver l’infernale voiture dont les pots d’échappement crachèrent quelques
flammes en passant le virage. Elle nous passa sous le nez sans que personne
ne nous remarquât.
Tray et moi restâmes cachés ainsi encore de longues minutes. Puis une
heure. Puis deux. J’avais froid avec ma robe aux bras nus, mais Tray m’avait
tendu sa veste de costume sans me regarder. Il scrutait la route et ses
alentours, et semblait faire fonctionner tous ses sens en même temps. Au bout
d’un long moment encore, il se leva, regarda longtemps encore les alentours.
Il finit par déclarer que la voie était libre. Il sortit la moto de sa cachette et la
démarra. Nous repartîmes alors à une vitesse normale, en empruntant
cependant les petites routes.
Nous avons roulé toute la nuit, ne nous arrêtant jamais. Au petit matin,
nous avons pris le bateau qui nous permettait de quitter la Sicile en graissant
fortement la patte du passeur afin d’éviter le contrôle d’identité. Cette petite
croisière matinale me fit du bien. Sentir le soleil se lever et la brise marine
entrer dans mes narines était comme sortir un peu des ténèbres. Cependant je
ne pouvais m’empêcher de m’en faire pour ma famille.
« Tray, dis-je à voix basse. Il faut que nous sachions qui nous a fait ça et
comment vont les autres.
- Je sais… Pour l’instant rien n’est sûr et nous ne sommes à l’abri nulle part.
Mais je connais un endroit. Nous y serons en sécurité le temps de décider
comment procéder. »
Bref, après avoir fait le plein de la voiture nous avons repris notre
route. Cette selle était vraiment plus confortable que l’ancienne, sans compter
que nous sentions moins les aspérités de la route. Sans doute grâce aux
suspensions de la moto. Cependant nous roulions moins vite et je n’osais
imaginer ce qui aurait pu se passer en cas de poursuite. Après une journée de
route, nous avons fait escale dans un petit hôtel de routard. La chambre était
décorée d’un mauvais goût particulièrement soigné.
Des murs verts en passant par la faïencerie rose de la salle de bain, on sentait
que tout était mis en œuvre afin que le client se sente chez lui. Alors que le
crépuscule projetait ses lumières au travers des lames du store, Tray et moi
tombâmes sur le lit trop dur qui siégeait au milieu de la pièce et regardâmes
la télévision. Il y passait une émission de mauvaise qualité qui tentait tant
bien que mal d’imiter les shows japonais où tous finissaient par se ridiculiser
dans des épreuves dangereuses. Aucun doute, le malaise était complet.
« Quelle merde, soupira Tray. Et dire que j’avais promis à ton père de te
protéger.
- Ne soit pas si plaintif, je suis en vie et c’est grâce à toi. Nous sommes tous
les deux en vie.
- Ne crions pas victoire trop vite, nous ne connaissons pas l’identité de nos
agresseurs. Ils sont peut-être plus puissants que nous ne le croyons… L’État
peut-être !
- Quand pourrons-nous en être assuré ?
- Lorsque nous aurons rejoint notre destination. Nous avons encore de la
route à faire, mais nous y sommes presque. J’espère qu’il l’a entretenu
comme je lui ai demandé.
- Je pense que nous avons tous les deux besoins de nous détendre après toute
cette route… Et puis, il faut que nous pensions à autre chose… »
J’eus alors une idée. Je me retirais de notre éreinte et le fit allonger sur le lit à
ma place. Il affichait une mine étonnée, mais se laissa faire. Chevauchant son
visage, je plaquais mon sexe contre sa bouche, l’empêchant presque de
respirer, mais profitant de sa langue mouvementée. Pendant ce temps, je
m’appuyais sur mes coudes afin de prendre dans ma bouche sa superbe queue
encore enduite de ma cyprine. Je le suçais alors avec conviction, laissant ma
pudeur de côté. Sentir la peau de son sexe entre mes lèvres me rendait toute
chose et il me semblait que lui également en regard de la tension de son
membre.
Nous nous remîmes en route rapidement afin d’avancer dans notre fuite vers
le lieu qu’il tenait si secret. Nous passâmes le long d’un fleuve sauvage où
évoluaient de drôles d’oiseaux aux longs cous et aux pattes infinies. Parfois,
certains d’entre eux sortaient le bec de l’eau avec un poisson. Afin d’arriver
au plus vite, nous mangions rapidement et avions peu dormis lors de la
deuxième nuit dans notre hôtel.
Enfin, en milieu du troisième jour, Tray prit un chemin dans une forêt
qui nous parcourions depuis un moment. Il en prit un autre, puis encore un
autre. Il se dirigeait dans cette forêt comme s’il la connaissait par cœur. Et
c’était probablement le cas. Après un long moment, je vis non loin une petite
cabane de rondins recouvert d’une grande bâche aux motifs de camouflage
au-dessus du toit. Il se gara sous un porche peu large, mais assez long pour y
placer la moto ainsi que le vieux pick-up noir qui s’y trouvait déjà.
Après avoir installé le peu d’affaires que nous possédions, nous prîmes
chacun une douche et nous mangeâmes un morceau. Puis Tray ouvrit le petit
coffre-fort qu’il y avait à côté de la cheminé et en sortit un imposant
téléphone satellite. Il composa un numéro, mit le téléphone en haut-parleur et
prononça ces paroles étranges :
« Allô ? Grand frère ? C’est moi. Les gars et moi on s’est encore pris la tête
avec une bande de voyous. Mais ils étaient plus fort et on a dû se disperser.
J’ai pas eus le temps de voir le meneur, ni de demander aux gars où ils étaient
…
- Ah ! C’est toi ! Papa se demandait où tu étais ! Il a attrapé un petit rhume,
mais s’en remettra vite, ça guérit rapidement. Tous les gars ne sont pas
rentrés, à vrai dire ils ont complètement disparu.
- J’imagine qu’ils ne pouvaient pas faire autrement. On sait qui c’est alors
cette bande de débiles ?
- On dit que c’est un groupe qui n’a pour but que de te faire chier ! Ça fait
écho à une rixe que vous auriez eu y’a un an.
- Ça me dit rien …
- Tu rentres bientôt à la maison ? Papa a préparé la soupe.
- Je serai là pour manger. »
« C’est un code. Si nos lignes sont sur écoute, je ne veux pas être repéré.
- Explique-moi ce qui vient de se dire…
- « Les gars », sont les convives, « papa » c’est il Padrino, et la « bande de
voyou » sont nos attaquants. Ton père s’est fait toucher par une balle, mais ils
ont réussi à abattre le tireur. Il va mieux. Cependant, il y a eu beaucoup de
victimes dans cet assaut. Je précise qu’en terme de date, on doit multiplier par
dix. Donc « un an » en font dix. Selon mon informateur, il s’agirait du gang
que j’ai défait il y a donc dix ans afin de rentrer dans la Cosa Nostra et aider
ton père. Ils auraient formé une expédition punitive pour me faire payer la
perte de leur gang. Sache que ton père prépare une Vendetta avec
l’organisation, c’est « la soupe » dont il me parlait. »
La soirée fut très longue. Je ne savais pas trop quoi faire du temps dont
je disposais et j’étais inquiète pour Tray. Je ne savais pas où il était allé si ce
n’était pour fréquenter une population de brigands. Ceci me mettait dans une
situation inconfortable, que ferais-je s’il ne revenait jamais ? Afin de dissiper
mon impatience, je pris tout mon temps pour me faire un thé avec ce que
j’avais sous la main et m’installai dehors, éclairée par la lumière de la cabane
au travers de la vitre de la cuisine. L’air était frais et l’on entendait seulement
la douce mélopée des criquets.
« C’est du tout cuit ! Les mecs d’ici sont complètements désorganisés ! Trois
d’entre eux déchirent les effectifs et empêchent toute cohésion. Ils se
moquent complètement que certains se fassent racketter. »
Tous les règlements de compte, quel que soit les organisations concernées, se
finissaient mal. Et je refusais que Tray puisse perdre la vie dans une chose
aussi idiote qu’une vengeance. Cependant, il était affreusement borné et se
refusait à m’écouter. Je n’avais plus qu’à espérer que la Providence empêche
ce massacre.
Un soir, Tray entra en furie dans la maison de bois que nous occupions
depuis alors une grosse dizaine de jours. Il était furieux car le gang qu’il avait
pris l’habitude de braquer avait mis en place des mesures drastiques afin de
se prémunir des attaques de ce mystérieux voleur.
Je n’avais pourtant jamais tiré avec une arme. Je ne connaissais pas le bruit
d’une arme à feu tenue par mes mains et je ne savais surtout pas ce que cela
pouvait faire de tuer un homme. Il se proposa de m’en expliquer le B.A. BA.
Dès le lendemain matin, il dressa devant nous toute une série de cible
de fortune, certaines plus proches que d’autres. Les plus proches me
semblaient atteignables tandis que j’arrivais à peine à voir les plus lointaines.
Sans crier gare, il sortit de sa poche un pistolet qu’il arma et tira. Sous mes
yeux, il abattit toutes les cibles et tira sur la plus lointaine composée d’une
poêle qui résonnait dans la forêt à chaque impact. Et elle sonna trois fois de
suite, pour trois coups tirés.
Il me passa l’arme. Elle semblait lourde. Était-ce son poids normal ou bien
avais-je peur ? La dressant en tremblant et en la tenant du bout de la main,
j’ouvris le feu en tâchant de viser la cible la plus proche, à une vingtaine de
mètres. L’arme s’échappa de son emprise et la balle s’enfonça dans les
feuilles mortes à trois mètres de sa cible. Tray éclata d’un rire clair et me prit
dans ses bras. Il m’expliqua qu’il m’avait laissé ce coup pour vérifier de mon
niveau avant de m’entraîner.
Alors que le dealer lui tendait ses affaires, quatre hommes entrèrent
dans la ruelle et ouvrirent le feu. Je me protégeais derrière la moto pendant
que Tray releva l’homme afin de s’en servir de bouclier humain. Il tira au-
dessus de son épaule et abattit un homme. Un de nos ennemis tira et toucha
Tray à la jambe. Il retint son cri. Je vis son sang couler autant que son genou
s’effondrer sur le sol. Il était désormais à porter de tir. C’en était trop.
Nous sommes rentrés par les routes noires, par une nuit sans lune et
nous sommes vautrés dans les billets que nous venions d’amasser. Ces deux
malheureux dealers n’étaient pas de la petite frappe. C’était de bons petits
caïds qui attendaient nos autres assaillants pour une transaction. Nous avions
tout intercepté ! Il y avait certes peu par rapport à ce que pouvait brasser une
personne comme mon père, mais ceci allait bien nous aider. Quelle
merveilleuse soirée. C’était si exaltant de partager une activité pareille avec
mon Tray.
Nous avons fêté notre prise une bonne partie de la nuit, buvant et riant
ensemble. Nous nous racontions de nombreuses histoires de notre passé,
certaines fausses, d’autres si vraies qu’elles semblaient impossibles. Pourtant
la confidence se faisait plus aisée à mesure que l’alcool la dénouait. Au beau
milieu de la matinée, alors que la fraîcheur du matin m’avait fait me
rapprocher de lui, je sentis une viscérale envie de sexe monter en moi. Cela
me donnait l’impression de chauffer entre mes cuisses et de me faire tourner
la tête. Ayant pris place entre les jambes et les bras de Tray, je pus sentir dans
mon dos qu’il en était tout autant pour lui.
Lorsqu’il en eut assez, il me gifla et tira sur les deux cordes afin de me
redresser. Lorsque je fus droite, il me fit pencher en avant et tendit deux
autres cordes, perpendiculairement aux premières, afin de maintenir mes bras
tendus vers l’avant. Dans cette position, je lui offrais une vue parfaite sur
mon cul. Mes cheveux tombaient vers le sol où évoluaient de petits insectes
matinaux.
Il revint alors près de moi et, prenant solennellement mes deux mains
déclara :
« Ils arrivent. »
Il m’avait en effet expliqué que cette cabane n’était pas qu’une petite
habitation. C’était une véritable petite forteresse. Les fenêtres étaient
particulièrement épaisses et ne s’ouvraient pas, sauf juste en dessous des
vitres où des petites trappes permettaient de glisser un canon afin de tirer. La
porte, étrangement lourde, était en vérité une porte anti-effraction de grande
qualité et qui était recouverte de bois en guise de trompe l’œil. Il en était tout
autant des murs, construits selon le même procédé. Oh ! Ça n’était certes pas
des murs de bunker, il fallait que la cabane garde un air de cabane. Mais ceci
garantissait au moins qu’aucun assaillant ne pouvait forcer la porte tout
autant qu’aucune balle de petit calibre ne pouvait passer.
La lueur du soleil passait dans les trappes et éclairait nos visages, face
à face, cependant que nous ne faisions aucun bruit. Parfois, notre silence était
brisé par le souffle du vent dans les feuilles des arbres, là, dehors, ou encore
celui d’un ignorant petit oiseau qui chantait gaiement sur la branche d’un
hêtre quelconque. Pourtant, au bout de plusieurs longues minutes d’un silence
quasi total, nous entendîmes au loin un bruit.
Car lorsqu’ils ne protégeaient pas mon père, ils faisaient la cuisine pour nous
tous. C’étaient des amis plutôt que des employés au demeurant… Que
voulez-vous, les premières affaires étaient modestes. Bref, je n’ai pas pu voir
la fin de leur échange car ma mère, sortant d’une séance de bronzage, nous
avait saisis par le bras afin de nous mener à l’intérieur, pour nous dire de
monter dans nos chambres et de compter jusqu’à cent en nous bouchant les
oreilles. Sans doute une manœuvre pour éviter que nous entendions certaines
choses, allez savoir… Peut-être également une façon de nous distraire. Mais
ce stratagème ne fut pas vraiment efficace. Arrivée à soixante-dix-huit,
j’entendis trois coups de feu espacés de la même fréquence. Le son avait été
différent de ce que je connaissais déjà. Il était plus grave et plus imposant.
Et à ces mots, il tira une balle qui se logea en plein front de notre
orateur et fit voler des morceaux de sa cervelle sur le pare-brise du 4x4. Cet
imbécile l’a mérité rien que pour être assez idiot pour s’exposer à ce point.
Sitôt que la balle avait touché Carlo, tous les autres s’étaient
automatiquement mis en ordre de bataille. Certains se protégeaient derrière le
Hummer, les autres, tantôt derrière leur quad, tantôt derrière les arbres.
Mais en tournant la tête, je fus prise d’un étrange sentiment. Je vis mon
mari, en marcel blanc, suant et dont les cheveux en pagaille tremblaient à
chaque coup de feu. Son regard me subjugua. Il était dans une colère
primitive et brutale et ceci eut pour effet de le rendre particulièrement sexy à
mes yeux. Il ressemblait à un prédateur sauvage, puissant parmi les puissants,
déchaînant sa force colossale malgré une situation délicate.
Alors, portée par un sentiment plus fort que moi, j’abandonnais mon poste.
De toute manière, j’avais touché l’homme au 4x4 à la jambe, ce qui
l’empêcherait de bouger sans que nous puissions nous en rendre compte. À
quatre pattes, je me dirigeais vers mon mari sans qu’il ne me remarquât tant il
était absorbé par la situation au dehors. Lorsque je posais une main sur son
sexe, au-dessus de son pantalon, il pencha la tête avec empressement.
« Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-il. Ce n’est certainement pas le moment !
- Je pense au contraire qu’il n’y a pas de meilleur moment ! Concentre-toi et
tire. »
Le collègue de Sonny finit par partir, disant qu’il allait chercher de plus
amples informations directement dans un relais de leur organisation. Il se
moqua de Sonny en lui demandant s’il était vraiment capable de surveiller
deux personnes attachées et Sonny lui répondit en le repoussant vers la porte
en le vitupérant avec force. Ils étaient tous les deux sur les nerfs et il valait
mieux que nous restions silencieux. Le moteur d’un quad démarra et
s’éloigna dans la forêt. Nous étions désormais seuls avec cet homme qui avait
tenté de nous tuer quelques heures auparavant. Tray semblait très calme et ne
bougeait pas. Il semblait en proie à une grande réflexion.
Un court instant, je ne vis plus rien. La balle avait sifflé à mon oreille
avec rage et s’était écrasée dans la poutre derrière moi. Tray s’était figé et
Sonny affichait un regard satisfait.
Tray réprima alors sa colère, tant bien que mal. Il ne se débattait plus.
Son regard était encore plus enflammé que d’habitude, car cette fois, il avait
un ennemi direct, un nom à mettre sur un visage. Son expression devint
encore plus rageuse lorsque Sonny passa derrière moi et plaqua sa main sur
ma gorge, me tirant vers son entrejambe et me forçant à me cambrer. Il
m’embrassa dans le cou et à l’expression de Tray, je sus qu’ils se regardaient.
Il me demanda alors fort poliment de me mettre à genoux, de plier mes bras
comme le ferait un petit chien qui réclame une récompense et de tirer la
langue. Il me précisa que je n’étais qu’une petite chienne et qu’au nom de
cela, il allait me traiter comme je le méritais. Alors il détacha le bracelet de
cuir qu’il avait enroulé autour de son poignet et qui se révéla être un collier
pour chien avec un œillet servant à y attacher une laisse. Il le serra
suffisamment et vérifia que je pouvais respirer. Je n’arrivais pas très bien à
comprendre ce qui se passait en moi.
« Couché ! »
Son index pointé vers Tray avait des airs d’armes à feu. Tray sortit de
ses pensées et fixa les deux hommes, incrédules. Où voulaient-ils en venir ?
Tray et moi nous sommes regardés longtemps dans le blanc des yeux avant
de décider qui commencerait à faire quoi. Je pris l’initiative d’enlever son
pantalon, avec prudence et lenteur, méthodique en somme.
Mais alors que je remontais trop haut, il en profita pour entrer dans mon con
humide, ce qui me surpris alors. Il frappa mon cul de son bassin à répétition
en tenant mes hanches avec force et volonté. Il se paya même le luxe de
m’attraper à la base de mes cheveux qui tombèrent alors en cascade sur ses
phalanges.
Je voyais dans mon champ de vision périphérique nos deux assaillants qui
jouaient avec leurs queues là-bas, assis sur leurs chaises. Ils semblaient
particulièrement absorbés par le spectacle qui se jouait devant eux et leurs
yeux brillaient d’un éclat bestial. Ils étaient plutôt bien membrés, il me fallait
l’admettre. Sonny était beaucoup plus vigoureux dans ses mouvements.
Il ne ressentait aucune gêne et j’en déduis que ce devait être le plus pervers
des deux. L’autre était plus calme mais je constatai qu’il observait la scène
dans les moindres détails. Rien ne lui échappait, ni geste, ni souffle, ni
changement de regards, ni postures.
Mais alors que j’étais en train de mener ces réflexions au fin fond de
moi-même, Tray disposa à nouveau de moi comme un objet en se retirant et
en m’allongeant sur la table afin de m’y prendre, lui debout et moi allongée.
Mais toujours du coin de l’œil, je vis Sonny se lever, sa queue d’une main,
son arme d’une autre et se diriger vers nous. Il nous regardait avec le regard
bovin de l’homme excité et souriait pensivement. Il s’approcha encore plus
prêt et semblait à la limite de jouir. C’était le moment. Son attention était
basse, il ne se verrait même pas mourir.
Alors qu’il posa sa main armée sur la table pour se tenir pendant qu’il
allait jouir sur moi, je jetais mon poing à l’intérieur de son coude afin de le
faire plier, puis de mon autre main, avec la rapidité de l’éclair, j’attrapais son
arme au vol et le mis en joue pile entre les deux yeux.
L’espace d’un court, très court instant, nous nous regardâmes d’un bout à
l’autre du canon. Mes cheveux me barraient le visage et mon regard devait
inspirer une certaine terreur à Sonny qui me fixait, ayant compris que c’était
là sa fin. Je tirai une balle au milieu de son front et alors qu’il s’écroulait au
sol, vida le restant du chargeur sur son collègue encore assit.
« Merde ! Nom de Dieu ! gueula Tray que j’avais surpris.
- Ne blasphème pas, ou tu iras en enfer, répondis-je en soufflant
parodiquement sur le canon à la manière d’une Calamity Jane.
- Bon sang ! Comment t’as fait ça ? Ils sont… morts ? Tous les deux ?
- Oui, on dirait bien, retire-toi veux-tu ? »
Des rochers nous barraient sans cesse la route et nous devions slalomer entre
les sapins. Tray roulait comme un dératé. Il avait repris la situation en main.
Les larges roues du véhicule charriaient beaucoup de terre et les à-coups de la
« route » me forçaient à me tenir avec force aux poignées.
Une fois n’était pas coutume, nous nous sommes arrêtés pour la nuit
dans un petit hôtel miteux situé cette fois à la frontière avec la France. Il gara
notre quad loin du bâtiment et nous fîmes le reste du chemin à pied dans
l’obscurité. Nous étions presque habitués à ce genre de situation si bien que
nous étions en train de l’entreprendre avec moins d’anxiété. Il réserva une
chambre sous un faux nom et nous entrâmes dans la pièce lugubre dont le
coin du plafond était tâché d’une suspecte tâche de gras noirâtre. Quand nous
fûmes assis face à face sur le lit, Tray saisit le sac en cuir que nous avions
emmené.
« ... les Pyrénées, avec leurs reliefs montagneux et sa culture rurale ancrée,
fait encore partie de cette France ancienne et campagnarde faisant rêver les
autonomistes. Ces hommes et ces femmes en recherche d’autonomie totale,
tant sur le plan énergétique qu’en matière de consommation traditionnelle
comme les vêtements et la nourriture. Il s’agit en fait… »
Tray et moi nous retournâmes l’un vers l’autre d’un même geste. Il
semblait bien que ce reportage vînt de décider de notre avenir. Tout quitter,
tout recommencer, vivre simplement comme l’ont fait les parents de mes
parents et probablement ceux de mon mari. Une petite maison dans la
montagne comme seul horizon du monde, cultiver ses propres produits et
vivre dans la plus pure des puretés première. Sans un mot, nous nous levâmes
de notre lit et quittèrent notre chambre. Les Pyrénées n’étaient pas loin, alors
pourquoi attendre d’avantages ?
***
Découvrez 2 autres de mes romances dans les prochaines pages :
OUTLAWS
L’air chaud de l’été souffle sur leurs joues quelque peu rougies par le
soleil. Le vent s’abat sur le pare-brise de la décapotable d’un rouge
flamboyant, avant de faire voler quelques-unes de leurs mèches de cheveux
qui semblent presque suspendues dans l’air. Elles ont les yeux cachés par de
larges lunettes de soleil à la monture rose dorée et aux verres teintés, posées
sur un nez fin. On dirait des jumelles, ou du moins des sœurs.
Et pourtant, elles ne partagent pas le même sang, seulement, enfin, surtout de
bons moments depuis le jardin d’enfance. Elles ne ressemblent plus à des
enfants, ni même à de jeunes filles, mais à des jeunes femmes, comme des
roses dont les pétales viennent de s’épanouir pour révéler l’essence de leur
beauté. Elles ont encore le temps d’être dans la fleur de l’âge. Pour elles, de
toute façon, la beauté ne les quittera pas. Pas de déclin. La vieillesse
n’emportera ni leur charme, ni leur grâce.
Elles n’y pensent pas du tout, au futur, aux futures elles plus vieilles.
Elles s’illustrent dans la naïveté de croire que ces années de jeunesse durent,
durent et dureront encore alors que ce sont les années les plus fugitives, les
plus fugaces.
Elles sont dans un âge du présent, encore plus depuis le début du mois. Elles
ont décidé d’interrompre une année leurs études menées à l’Université de
New York. Une année sabbatique malgré la colère de ceux qui remboursent
le prêt étudiant, leurs parents. Elles leur ont promis. En septembre prochain,
elles retourneront finir leur dernière année avant l’obtention de leur diplôme.
Elles veulent une parenthèse livresque avant de s’engager dans la vie active,
et de suivre le chemin qui était tracé, pour elles, d’avance. Mary va
certainement devenir une avocate plaidant la cause de ses luxueux clients au
barreau de New York. Et Kate, elle va finir par diriger une grande compagnie
américaine de type Microsoft ou Boeing. Sans doute, ont-elles voulu
s’échapper un instant, quelques mois, à leur destin qu’elles ne sont pas prêtes
à assumer.
Elles ont donc pris une carte de l’Amérique du Nord. Elles ont tracé un trajet,
et des estimations de jours ou de mois au-dessus de certaines villes plantées
par des punaises colorées. Un fil de laine rouge rejoignait chaque punaise
pour représenter leur long road trip.
Elles ont déjà parcouru plus de 6 000 kilomètres lorsqu’elles arrivent
dans le sud des Etats-Unis, à la pointe de la Floride, avant de monter dans un
ferry pour prendre la direction de Cuba. Elles ont prévu de dormir à Daytona
Beach, de profiter de la mer et du soleil de Floride. Mais leur voiture en a
décidé autrement. Elles doivent s’arrêter juste avant, dans une ville dont elles
ignorent le nom ou la localisation exacte. Enfin, c’est plutôt la voiture qui
s’arrête de fonctionner, usée.
Elles sont complètement seules sur une route déserte. Il n’y a pas un
chat. La route est bordée de terres sablonneuses. Il y a très peu de végétation.
Pas un arbre, seulement quelques herbes brûlées, éparses, dispersées de
manière disparate. Kate va chercher son sac à main. Elle sort son téléphone. Il
n’y a pas de réseau. Pas même une barre. Elle tente ce qu’elle a déjà vu dans
les films, de lever le bras en quête d’une ou deux barres qui s’afficheraient
dans une minuscule icône en haut à gauche de l’écran du téléphone. En vain.
Mary sort son téléphone de sa poche. Elle n’a pas plus de succès.
« Tu n’es pas possible, Kate ! Il doit même pas nous rester un kilomètre et
demi !
- Oh, ça va, on a le droit à une pause, juste le temps de boire un peu.
D’ailleurs, il te reste de l’eau, moi non… »
Mary lève les yeux au ciel, tout en faisant passer son sac à dos devant
elle pour attraper sa gourde qu’elle jette à Kate.
« Ok, alors let’s go, lance Kate qui n’a pas le temps de terminer sa phrase
qu’elle tombe sur des racines d’arbre. »
Kate dit oui de la tête. Elle met son bras autour de l’épaule de Mary.
Elles se redressent toutes les deux. Elles font deux, trois pas. Mais Kate
grimace déjà, alors Mary la fait se rasseoir. Elle lui demande si elle ne
préfèrerait pas l’attendre ici. Elle reviendrait avec de l’aide, mais Kate ne
veut pas rester seule dans un chemin aussi escarpé et éloigné. Elle remet son
bras autour du cou de Mary et se remet à marcher lentement. Kate sautille,
relevant son pied gauche pour prendre appui sur son pied droit. Mary porte
son sac, et celui de Kate, en plus de la soutenir. Elles marchent difficilement
toutes les deux. La douleur peut se lire sur leur deux visages.
Elles ont si mal qu’elles n’entendent pas les bruyants moteurs de moto
arrivant bien trop vite derrière elles. Les motards ne font pas attention aux
deux filles sur le côté de la route qui se jettent un peu plus dans le bas-côté
pour ne pas se faire écraser. L’un des motards les voit se relever dans les
broussailles, en râlant et il fait demi-tour. Les autres motards font de même
en suivant de près, mais pas trop. Le motard qui se distingue facilement, c’est
le chef de bande.
Kate râle sans même dire bonjour. Elle râle. Elle est retombée sur sa
cheville foulée, dont la douleur s’accroît encore et encore. Mary est beaucoup
plus calme, comme d’habitude. Le motard ne dit rien. Il met la béquille de sa
moto, il éteint le moteur. Il ne dit toujours rien même face aux insultes de
Kate. Il s’attarde davantage sur la beauté de son physique plutôt que la
vulgarité de son langage. Il la trouve d’une beauté incroyable ! C’est une
belle brune élancée, avec des formes généreuses là où il faut. Elle porte un
court short en jean bien moulant et une chemise blanche fluide, plus très
blanche, avec les quatre premiers boutons défaits, laissant entrevoir une belle
poitrine. Elle a un port de cou sublime, révélé par de longs cheveux attachés
en une queue-de-cheval réalisée sans soin. Kate a relevé ses lunettes de soleil
dévoilant des yeux bleus brillants de colère. Ils sont un peu en amande, une
forme accentuée par le fin trait d’eye-liner vert foncé. Sa bouche pulpeuse est
nude, d’une couleur un peu rosée naturellement.
Elle fait de grands gestes avec ses bras. Elle est belle, même énervée.
Le chef des motards ne parle pas tout de suite. Il la regarde, non, il l’admire.
Mary voulait interrompre Kate, mais c’est celui qui a un veston de cuir sur
lequel est inscrit "Outlaws Riders", qui le fait.
« Oui, le moteur fumait. Nous nous sommes arrêtées par sûreté et maintenant
la voiture ne démarre plus. Nous cherchons un endroit pour appeler une
dépanneuse, nous n’avons pas de réseau ici.
- On peut vous emmener. Il y a un garage à 3 kilomètres. Ils iront chercher
votre voiture. »
Mary regarde Kate un peu inquiète car elle doute pouvoir faire
confiance à ces hommes. Kate s’approche de la moto de l’homme qui leur a
parlé. Elle enfourche la moto et s’assied derrière lui, en étant exagérément
proche de lui, si proche que les hauts de ses cuisses sont collés au cul du
motard. Les jambes de Kate pourraient presque le gêner, dans sa conduite,
seulement dans sa conduite. Le motard pose sa main sur la cuisse de Kate, il
tourne sa tête vers Kate pour se présenter d’une voix virile :
« Je suis Devon. »
Kate lui fait enlever sa main tout en chuchotant son prénom. Elle peut
voir le motard sourire via le rétroviseur. Devon tourne le guidon et relève les
jambes alors que la moto part à vive allure. Surprise de cet élan de vitesse
sans en avoir peur, Kate resserre ses mains autour de la taille de Devon, ce
qui n'est pas pour lui déplaire.
Mary regarde Kate partir sans mot dire. Un motard s'approche d'elle
en lui proposant de monter. Il est beaucoup plus timide que Devon, et plus
jeune aussi. Il rougirait presque face à cette jeune fille qu'il estime
approximativement de son âge, mais surtout qu'il trouve très belle. Mary fait
oui de la tête avec appréhension. Elle s'assied tout doucement. Elle hésite sur
l'endroit où placer ses mains pour se tenir. Elle ne veut pas les mettre sur lui.
Elle trouve des petites poignées et y serre ses doigts fermement. Il met en
route tout doucement le moteur et roule loin, vraiment loin de Devon. Mary
croise le regard d’une fille à moto, un regard froid méprisant et terrifiant. Elle
continue de la regarder avant de doubler la moto sur laquelle elle est. Son
regard fait frémir la peau dénudée de Mary, de ses jambes à ses bras. Elle
resserre ses mains sur les poignées. Les motos accélèrent. Mary regarde la
ville, aux rues désertes. Elle repère une maison dont la façade semble avoir
été mitraillée. Elle remarque que les rues sont désertes, bien trop calmes, d’un
calme qui précède la tempête. Le ciel est encore rayonnant, mais des nuages
gris sont en approche. Mary, superstitieuse, y lit de mauvais augures.
Quelques commerces sont ouverts, des petites épiceries, boulangeries ou
magasins de vêtements, aux devantures peu arrangées et soignées.
La moto s’arrête. Mary descend. Elle cherche des yeux Kate, mais ne
la voit pas. Elle s’inquiète. Elle ne voit que des motos mises sur des béquilles.
Le garage est une vieille grange réaménagée. Elle y entre marchant derrière le
motard, son cœur bat fort. Elle se demande dans quel coin des États-Unis elle
est tombée… Et s'étonne du nombre de personnes à l'intérieur, presque toutes
vêtues d'une veste avec l'inscription "Outlaws Riders". Il y a principalement
des hommes, grands, musclés, mais il y a aussi des femmes dont le regard
vous fusille. Mary ne comprend pas comment Kate peut être aussi à l'aise
dans ce milieu loin du leur.
Elle explique leurs mésaventures à une femme portant une combinaison en
jean recouverte de cambouis. Devon se tient tout près de Kate comme s'il
voulait s'imprégner d'elle ou la retenir si jamais elle voulait partir
précipitamment. Mary vient se met entre lui et Kate. Devon comprend alors
qu'il lui sera facile de séduire Kate, mais que l'un de ses obstacles sera Mary.
Il sourit en y pensant. C'est un homme qui aime les défis. Il adore en
particulier les relever, et surtout les remporter.
Mary l’observe. Elle est sortie du garage. Elle ne supporte plus les
conversations avec le motard qui la conduite jusqu'ici, Jake. Elle veut repartir
au plus vite. Elle regarde la route en espérant voir le retour de la dépanneuse.
Elle doit encore attendre. Elle préfère alors entrer à nouveau dans le garage
plutôt que de voir Kate et Devon. Lui, il a enfin commencé à parler, lui
demandant d’où elle vient et ce qu’elle est venue chercher dans cette petite
ville. Kate lui a raconté son début de road trip et les premières mésaventures
avec la voiture.
Kate reste fière, bien que déçue. Elle marche vers d’autres motards au
regard loin d’être hagard. Ils matent tous cette jeune fille avec laquelle ils
partageraient volontiers davantage qu’un brin de causette. Elle s’arrête devant
le motard qu’elle trouve le plus séduisant, d’une trentaine d’années, la
mâchoire marquée et les yeux gris perçants. Elle ne lui dit rien. Il s’avance un
peu, la moto entre les jambes. Il lui tend un casque. Elle le met puis s’assied.
Devon la regarde dans son rétroviseur. Il s’amuse de la situation.
Mary est déjà à l’accueil. Elle voulait prendre une chambre avec un
double lit pour faire des économies. Elle ne sait même pas si elle aura
suffisamment d’argent pour payer les nuits nécessaires avant la réparation de
la voiture. Kate arrive et demande deux chambres communicatives mais
séparées. Mary s’apprête à s’énerver.
« Ne vous en faites pas pour la note. Elle sera réglée ! répond un Outlaw
Rider. Bienvenue à Ocala ! ajoute-t-il. »
Mary n’ose rien ajouter. C’est la première fois que les filles entendent
le nom de cette ville, pourtant, tant connue des services de police et de
renseignements, tant connue des milieux mafieux qui ont été confrontés à
l’un des gangs les plus dangereux d’Amérique : les Outlaws Riders.
Mark, les mains pleines de bagage suit au pas Kate. Elle ouvre la
chambre avec un code à 5 chiffres : 69 012. Une fois ses mains libérées, il
voudrait qu’elles soient occupées à satisfaire Kate. Il a tellement chaud, il est
tellement chaud. Kate ne rêve que d’une chose de prendre une douche avant
de soigner sa cheville. Il s’approche d’elle en lui touchant les fesses. Elle se
retourne. Il la plaque contre un mur. Il lui chuchote à l’oreille :
« Quoi ? Kate, qu’est-ce que tu as ? Tu m’avais l’air d’en avoir envie, lui dit-
il en mettant sa main sur son sexe. »
Les deux hommes tombent au sol. Devon est au-dessus de Mark. Il lui
assène un premier coup de poing, puis un second, un troisième, un huitième.
Mark ne répond même pas. Il n’ose rien dire ou mêle faire à l’alpha. Il n'avait
pas compris, cet idiot, que Devon la veut. Il la veut tout entière, disposée à
être à lui, rien qu'à lui !
Devon donne un dernier coup de poing dont la trajectoire dévie pour
atterrir sur la moquette de la chambre, juste à côté de la tête de Mark. Si
Devon l'avait touché encore une fois, il serait probablement mort. Il est déjà
défiguré. C'est à peine s'il parvient à sortir de la chambre, grimaçant, les yeux
noirs et la queue toujours levée.
« Kate, viens ! «
Kate ne bouge toujours pas.
Devon lui attrape le poignet. Elle tressaille. Il resserre ses doigts sur
son poignet. Il peut sentir son pouls. Il est très rapide et irrégulier. Il ne la
relâche pas pour autant. Il la fait venir à l’extérieur, l’amenant jusqu’à sa
moto. Kate y grimpe mécaniquement, sans avoir conscience de ses gestes.
Elle ne se tient pas à Devon. Elle regarde la ville pour la première fois, une
ville déserte régie par les Outlaws Riders, des gros mecs fous de moto, de
gros bestiaux indisciplinés habitués à ne respecter aucune règle, aucune loi.
Ils n’ont pour foi que leur pouvoir. Même les femmes sont des dures à cuir,
au regard froid, aux muscles saillants et le langage vulgaire, mais soumises
dès qu’elles se retrouvent avec leurs hommes.
Elles n’ont pas compris, elles n’ont pas compris que ce sont les hommes qui
doivent être apprivoisés par les femmes et non l’inverse. C’est ce que lui a
toujours dit son père.
Les hommes d’ici sont trop habitués à avoir ce qu’ils veulent. Des
hommes comme Mark. C’est la première fois que Kate se retrouve dans un
tel milieu, loin de son université, et de sa petite vie bien rangée de fille
unique. Elle est bien décidée à ne plus se laisser faire. Elle n’en veut même
pas à Mark. Elle n’est en colère seulement contre elle-même, d’avoir été si
naïve. De la lucidité, voilà ce que l’on peut voir dans ses yeux maintenant.
Elle regarde la ville, elle l’observe comme elle est réellement, enfin.
Ocala. Une ville sans beaucoup de charme, trop chaude, trop clivante. Et
pourtant, d’une certaine manière, cette ville attire Kate parce qu’elle ne cache
pas qui elle est à travers des façades artificielles. Elle se montre telle qu’elle
est, nue à découvert dans toute sa fragilité, dans toute sa force.
« Mary, est-ce que tu veux aller manger quelque chose ? Je peux t’emmener
au Diner si tu veux, ou ailleurs...
- Non… Non, merci. Je suis fatiguée. Je vais aller me reposer.
- D’accord. N’hésite pas si tu as besoin de quelque chose… »
Mary n’écoute pas sa réponse. Elle lui tourne déjà le dos et ferme sa
porte. Elle prend son téléphone. Elle essaie d’appeler Kate. Elle entend de
l’autre côté du mur la sonnerie du portable de Kate.
Kate ne parle toujours pas. Elle observe Devon. Malgré ce qui vient
de se passer, ou justement grâce à ce qui vient de se passer, elle a plus que
jamais envie de cet homme. Là, maintenant, tout de suite. Sur cette table en
bois brute, sur ce parquet, ce tapis élimé ou contre ce mur de briques qui
pourrait s’imprégner sur son dos. Là, avec lui, elle ne subirait rien, elle
jouirait de tout.
Kate reste interdite sur le buffet, stupéfaite et frustrée. Elle est excitée.
Elle descend du buffet, vient vers lui, pour l’embrasser encore. Mais il
l’esquive sans même s’en rendre compte. Lui aussi a envie d’elle, une putain
d’envie bestiale et primaire. Il veut la baiser, la pénétrer, la faire sienne. Mais
il veut que ce soit lui qui commande chaque mouvement, chaque élan, chaque
abandon. Il ne fait que retarder l’inévitable, s’amusant d’un jeu dont il dicte
les règles au fur et à mesure que la partie avance. Il a déjà lancé le dé. Il va
bientôt abattre sa première carte.
Kate et Devon partent, sans même emporter les plats commandés. Ils
ont un tout autre appétit, une autre faim, presque insatiable. Avant de partir,
un motard parle à Devon, de telle manière que Kate n’entend rien. Il a l’air
contrarié. Devon lui donne quelques indications avant de déposer Kate au
motel. Dans la chambre, il l’embrasse à nouveau fougueusement,
fugacement.
Kate se laisse tomber sur le lit, déçue de porter encore ses vêtements.
Elle finit par s’endormir, sans faire attention aux appels de Mary. Ses
précautions l’agacent, le road trip est une façon de se confronter au vrai
monde, loin de la bulle parentale ou universitaire. Ocala est la ville idéale
pour ça, une ville authentique qui ne se cache de rien même des vérités les
plus laides, et les plus honteuses.
Elle commence à saliver. Elle relève un tout petit peu la tête pour
lécher le phallus de Devon. Il retire sa main. Il se met à nouveau à caresser
les cheveux de Kate. Elle suce son gland puis laisse entrer plus pleinement sa
bite dans sa bouche jusqu’à l’essoufflement, jusqu’à l’étranglement.
C’est la première fois que Kate suce une bite si grosse. Sa bouche, qui
n’est pourtant pas si petite, est étirée au maximum. Devon maintient sa bite
dans la bouche de Kate, en maintenant plus fermement ses cheveux. A
chaque fois qu’elle avance sa tête, il s’enfonce toujours un peu plus en elle.
Les bruits de salive s’accordent avec les respirations haletantes.
Il crache sur le vagin de Kate. Il lèche ses lèvres. Ses petites lèvres
dépassent de ses grosses lèvres. Devon fait tourner son pouce sur le clitoris
de Kate et enfonce davantage son visage dans sa chatte. Il pénètre son vagin.
Kate a des soubresauts faisant remuer les pieds du lit qui couine.
De l’autre côté de la chambre, Mary est réveillée par les cris de Kate.
Elle a d’abord essayé de se rendre sourde à ces bruits, un oreiller sur la tête,
cachant par la même sa déception. On pourrait penser qu’elle serait gênée de
surprendre, par l’ouïe, cette scène d’ébat de sa meilleure amie, que ce serait
pour elle aussi gênant que de surprendre son père en levrette avec sa mère
dans le séjour.
Mais non. Finalement, elle se retrouve seule, excitée avec un besoin
viscéral de jouir. Plus, elle entend les gémissements de Kate et la respiration
grave de Devon, plus elle en est excitée. Elle plonge ses doigts dans sa
culotte.
Devon et Kate, eux, n’entendent pas Mary. Ils sont trop occupés à
s’abandonner l’un à l’autre. Les poignets de Kate sont trop serrés. Le cuir de
la ceinture frotte sa peau bientôt marquée. Le lit remue davantage. Devon est
à genoux. Les jambes de Kate reposent sur ses épaules. Il a amené les fesses
de Kate sur ses genoux.
Il prend sa bite dans sa main et la dirige dans le vagin de Kate. Il
soulève ses fesses pour la pénétrer à chaque fois plus profondément, plus
pleinement. Kate bouge frénétiquement ses poignets. Devon accélère les
mouvements. Kate remue ses hanches, mais c’est lui qui contrôle la vitesse,
le rythme. Il donne le tempo. Il est le compositeur et le chef d’orchestre. Il
s’apprête à provoquer une extase.
Kate ne répond rien. Elle ne rougit pas non plus. Elle part du principe
qu’elle n’a pas à se justifier. Elle n’a pas tort, à ce niveau-là. Elle n’écoute
pas les conseils de Mary. Elle l’écoute rarement, sinon elle ne ferait pas
grand-chose, du moins pas grand-chose en dehors des frontières du
raisonnable.
« Je sais bien que tu fais ce que tu veux. Tu fais toujours ce que tu veux. Mais
n’oublie pas de faire attention à toi. Cette ville n’est pas sûre. Ces motards ne
sont pas tes amis. Ce ne sont que des hors-la-loi, qui dictent la loi pour les
autres, des mecs aux gros muscles qui font respecter leur justice avec le
poing. Y’en a un, Mark, je crois, tu n’as pas vu son visage… Dans quel état il
est. Je ne veux pas te retrouver comme ça ! Tu comprends ?
Jake lui propose de lui faire visiter un peu la ville. Mary cherche une
excuse. Elle n’a aucune envie de visiter cette ville qui ne faisait pas du tout
partie de son itinéraire. Elle ne s’est jamais sentie aussi loin de chez elle qu’à
Ocala. Elle n’a pas le temps de formuler une excuse.
« Tu as mieux à faire ? Tu sais je ne ferais jamais rien que tu n’as pas envie
de faire.
- Tu n’es pas habitué à ce que l’on te dise non, n’est-ce pas ?
- Absolument. J’adore ce mot : oui.
- Ok. »
Kate ne pose aucune question. Elle sait bien que de toute façon, il ne
lui aurait pas répondu. Néanmoins, elle est bien décidée à lui montrer qu’elle
a aussi du tempérament. A la sortie, c’est elle qui le tire par le bras.
Elle dévale les escaliers, et pousse Devon contre un mur de béton sali.
Elle passe l’une de ses mains derrière sa nuque, fait avancer son visage et
l’embrasse, ouvrant la bouche par avance. Sa langue entre dans sa bouche
saliveuse, son nez se cogne au sien, et leurs lèvres glissent les unes sur les
autres.
Leur salive se mélange, leur excitation s’attise. Devon descend ses
mains sur les fesses de Kate. Elles suivent la courbure de son dos et son cul.
Il le trouve vraiment magnifique, bien rebondi sans être trop gros.
Kate n’est pas maigre, mais pas non plus grosse. Les proportions
idéales. Kate repousse ses mains baladeuses. Elle attrape les poignets de
Devon et les met au-dessus de sa tête. Il tente de se défaire. Elle écrase les
poignets sur le béton. Devon pourrait avoir rapidement le dessus sur elle,
mais il s’amuse du petit jeu qu’elle met en place. Peu importe les règles, il
sait très bien que quoi qu’il arrive, il en ressortira gagnant. Il gagne toujours.
Pour lui, la roue ne tourne jamais.
Absorbés l’un par l’autre ou plutôt l’un dans l’autre, il ne voit pas
cette vieille dame dont les pas sont rythmés par le bruit de sa canne. Elle
hausse les sourcils, lève les yeux au ciel face à ce comportement qu’elle juge
vulgaire. Ils n'entendent pas non plus cet homme au costume noir élimé leur
conseillant de prendre une chambre d'hôtel.
Devon apprend chaque caractéristique de Kate ; de la texture
langoureuse de sa langue, la douceur de son palais, l'odeur mentholée de son
haleine, la forme onduleuse de son corps, la finesse de son cou, de sa nuque,
la longueur de ses cheveux, la senteur naturelle de sa peau, sa transpiration, à
sa coquetterie qui porte un nom, la Petite Robe noire. Il l'avale, il la boit, il la
veut tout entière.
Il la renifle, la touche, la goûte. Il s'enivre. Il s'oublie derrière son
désir, dépossédé de lui-même par l'envie, son fantasme. Il glisse ses mains
sous le chemisier de Kate, laissant ses doigts se perdre sur ses seins. Elle n'a
pas mis de soutien-gorge. Le tee-shirt se soulève avant de laisser apparaître
les tétons de Kate.
Il descend doucement sa main dans le short de Kate. Son entrecuisse
est humide. Il veut la toucher, la caresser. Elle l'arrête net en se sortant de
cette étreinte publique s'éloignant de la banque et se rapprochant de la moto.
Elle aurait aimé le laisser faire, qu'il laisse ses empreintes ardentes dans son
vagin, qu'il la fasse jouir, mais pas en public. Pas sous la surveillance des
caméras de la banque. Mais putain, elle a rarement été aussi excitée ! Son
pouls est encore tellement rapide, ses joues rougies de désir et son sexe
mouillé par l'idée de plaisir charnel.
Devon enfourche sa moto, Kate monte derrière lui. Elle se colle à lui.
Il roule vite. L'air du vent est chaud. Mais Kate l'est encore plus. Elle resserre
ses cuisses contre la selle de la moto. Elle contracte ses cuisses. Elle bouge
un peu son bassin contre la selle dure de la moto et entoure Devon de ses
bras. Elle cherche son regard dans le rétroviseur. Il fait mine de ne pas la
regarder, de n'être attentif qu'à la route, alors que ses pupilles ne brillent que
pour elle. Il sourit de plus en plus en sentant les mains de Kate déboutonner
son pantalon.
Son vol était annoncé, elle était déjà dans la salle d’embarquement
prête pour le grand départ. Elle était assise dans cette salle, essayant de
bouquiner les magazines qu’elle avait achetés afin de ne pas s’ennuyer durant
le vol, mais elle était bien trop curieuse. Elle observait tout ce qui se trouvait
autour d’elle. Elle regarda patiemment les gens. C’était soit des hommes
d’affaires, plus ou moins âgés, soit des couples. Mais très peu de gens
restaient tout de même présentables. Elle commença à regretter sa tenue avec
les huit heures de vol qu’il l’attendait, mais elle souhaitait rester présentable
pour son arriver à New York.
Elle portait un pantalon près du corps en cuir noir avec une chemise
blanche assez large, mais très élégante, et ses mocassins noirs qui ne la
lâchaient jamais. Elle avait lâché ses longs cheveux blonds ondulés, mais elle
savait pertinemment qu’elle finirait par les attachés. De toutes façons, pour
cette semaine, elle avait pris relativement peu de vêtements qui lui offriraient
un certain confort.
Elle ne partait pas pour des vacances. Heureusement encore, elle avait
renoncé aux talons pour vagabonder à travers l’aéroport. Avec son sac à
main, elle s’approcha du comptoir qui allait une énième fois vérifier ses
papiers, ainsi que son billet. L’hôtesse de l’air, tirée à quatre épingles, lui fit
son plus large sourire. Elle put voir toutes ses dents, y compris cette trace de
rouge à lèvres. Elle lui sourit à son tour, se retenant de rire, au vu de la trace
sur ses dents. Elle ne réalisait pas encore que ça y est : elle va quitter Paris,
même si ce n’est qu’une semaine. Mais elle était à la fois en plein rêve,
surexcitée et dévorée par le stress, et l’appréhension de faire un si gros
voyage toute seule. Elle embarqua la toute première dans ce tunnel qui la
menait directement au gros appareil.
Lorsque l’avion était enfin dans les airs chacun en profita pour se
détacher et commencèrent à sortir leurs ordinateurs, téléphones, ou autre. Les
premières mains se levèrent afin de demander des faveurs aux hôtesses. En
pleine lecture, la femme fut interrompue par une hôtesse qui lui proposa de
bon matin un verre de mimosa. Elle fut très bien surprise, ne pensa pas que ce
fut une bonne idée, mais accepta. Chacun y avait le droit. Avec un petit
déjeuner. La jeune femme profita de tout ça, puis du siège qu’elle pouvait
positionner afin de se sentir plus à l’aise. Elle ferma les yeux un instant
profitant de ce luxe, et pensant à ce qu’elle aurait dû avoir. Elle pensa déjà au
retour qui serait difficile en classe économique. Elle rouvrit les yeux et
regarda à travers le hublot, tout du moins de ce qu’elle pouvait. Son voisin
étant installé de manière plutôt droite, concentré sur son magazine, elle était
toujours gagnée par son odeur masculine, son parfum puissant. Elle remarqua
que c’était un homme relativement jeune. Elle ne savait si la plus belle chose
à regarder à ce moment-là était cet homme ou le ciel rose matinal.
Elle continua à le regarder puis tourna son visage, essayant de
reprendre son magazine et de s’y consacrer. Lui, se sentit observer par cette
femme, et tourna son visage vers elle pour essayer de voir si ce n’était pas
plutôt dehors qu’elle regardait, mais lorsqu’il tourna son regard vers elle,
c’était trop tard, elle lisait son magazine. Elle paraissait jeune, mais très belle.
Lorsqu’elle vit qu’il la regardait, elle se sentit honteuse, il savait qu’elle le
matait, elle fit comme-ci elle ne l’avait pas vu la regarder et resta concentrer
dans son magazine. Elle n’arriva pas à se consacrer plus longtemps.
Elle voulait voir le paysage ̶ et pas que. Mais cet homme était
hypnotisant, elle voulait voir son visage entier. A nouveau, elle se tourna vers
le hublot, simulant de regarder le paysage. Rapidement ses yeux dévièrent sur
le magazine qu’il lisait, c’était une revue sur les hommes d’affaires les plus
brillants du monde.
En regardant à nouveau à travers le hublot, elle aperçut ses yeux, qu’elle ne
put rater, ils étaient bleus, d’un bleu tellement clair, qu’elle l’aurait sûrement
confondu avec le ciel s’ils étaient en début de soirée. Il se mit aussi à tourner
sa tête en direction d’elle, elle se mit à sentir un frisson parcourir son corps,
comme si elle avait été prise sur le fait, en train de faire une bêtise,
l’observant depuis déjà plusieurs minutes. Elle se sentait honteuse, même si
de base elle regardait à travers ce hublot.
« C’est très gentil, merci, c’est mon premier long vol… lui dit-elle en le
regardant timidement.
- Ce n’est rien, je comprends tout à fait, j’ai la chance de souvent
prendre l’avion, et de malheureusement trouvé ça habituel. Ça fait
partie de mon quotidien, mais j’aimerai encore pouvoir en profiter, lui
répondit-il en souriant. »
L’hôtesse vint les couper pendant leur discussion pour leur proposer
des cafés, que les deux acceptèrent. Ils continuèrent à discuter, il lui demanda
ce qu’elle allait faire seule à New York, si ce n’était pas indiscret.
Ravie de pouvoir se perdre dans ce regard si bleu, elle lui répondit que c’était
seulement pour un stage de quelques jours avant de finir enfin ses études.
Elle l’observa, il planta ce bleu si puissant dans son regard, il avait cette
barbe assez fourni et ses cheveux si brun, voire noir. Rapidement le ciel se
mit à noircir, cependant prise dans la conversation avec lui, elle ne remarqua
pas jusqu’aux turbulences qui se mirent à se faire ressentir. Les premières
inquiétudes apparurent.
Elle alla ensuite s’installer sur un canapé près d’une grande vitre qui
offrait une vue sur l’extérieur. Elle put voir que le temps était loin de
s’améliorer, au contraire il avait l’air de se détériorer. Le temps fut long, elle
avait fait tout le tour de l’aéroport, y compris le duty free en long en large et
en travers. Cela faisait déjà des heures qu’elle était dans cet aéroport, elle
savait au moins qu’elle n’avait pas raté le vol étant donné que les hôtesses
étaient toujours en train de déjeuner dans cette espèce de bar. Elle se
demanda comment elles faisaient pour gérer des situations qui pouvaient être
aussi stressantes. Il était déjà près de dix-huit heures, elle commençait à en
avoir sérieusement marre, à avoir faim, envie de prendre une douche, se poser
dans un lieu confortable… Elle avait repéré certaines personnes qui étaient
sur le vol avec elle, mais pas l’homme à qui elle avait parlée. Encore une fois,
elle entendit le son qui annonçait une nouvelle information. Elle tendit
l’oreille en espérant que cette fois-ci elle serait concernée.
Eh oui ! Enfin on parlait de son vol, il était carrément annulé pour
aujourd’hui. Il décollerait demain en fin de matinée. Seulement demain, donc
pour ce soir elle devait trouver un hôtel qui serait de toute façon remboursé
par la compagnie aérienne, mais fallait-il encore pouvoir avancer les frais
puis trouver une chambre rapidement. De plus elle n’avait que le strict
minimum avec elle. Elle alla voir le personnel adéquat afin de lui demander
plus d’information ainsi que s’il connaissait des hôtels pas trop chers dans le
coin. Malheureusement, mis à part lui indiquer le centre-ville, il ne pouvait
faire grand-chose.
Elle regarda sur internet les hôtels autour de l’aéroport et constata qu’ils
étaient tous absolument blindés de monde, ils n’avaient plus la moindre
place. Elle allait donc devoir se rendre dans le centre. Alors qu’elle sortit de
l’aéroport, pour attendre un taxi, elle croisa l’homme de l’avion.
« Non sûrement pas ! Mais ce n’est pas grave, on arrivera bien à New
York un jour ! lui dit-elle essayant de masquer son stress.
- Vous vous rendez dans le centre ? Vous voulez qu’on partage un
taxi ?
- Oui, je pense, à vrai dire, je pense que c’est le meilleur endroit pour trouver
un hôtel pour la nuit, tout ceux que j’ai appelé pour le moment sont fermés…
Vous en avez trouvé un ? »
L’homme lui répondit qu’il n’avait pas encore trouvé d’hôtel, mais
qu’il savait qu’il finirait bien par en trouver un. Ils trouvèrent un taxi, lui,
demanda son nom et lui proposa d’aller boire un verre si elle en avait envie
afin de faire passer la soirée. La jeune femme accepta aussitôt. Elle ne savait
pas ce qu’elle ferait d’autre pour occuper sa soirée de toute façon. En moins
de vingt minutes, le taxi les déposa en plein centre-ville. Ils firent un petit
tour dans la ville qui avait l’air charmante, malgré les orages présents et la
pluie qui menaçait à chaque instant. Il y avait de nombreux bars, de
nombreux restaurants… Ils s’arrêtèrent dès les premières gouttes qui se firent
sentir, s’engouffrant dans un bar peu animé. Il faut dire aussi qu’il était
encore tôt. C’était un pub, offrant une grande gamme de bières et de whiskys.
John, lui choisit un bon whisky face à Margot qui jeta son dévolu sur
une bière qui était bien moins forte. Rapidement, ils furent servis et John tint
à payer leurs consommations ce qui gêna un peu la jeune femme qui se vit
offrir un verre par un inconnu bien que très sexy dans un pays étranger.
Chacun sur leur téléphone, ils partirent à la recherche d’une chambre
d’hôtel pour la nuit. Lui, regardait absolument toutes les offres paraissant
largement potable sans se soucier du prix de la nuit. Elle, regardait les
chambres les moins chères, les auberges de jeunesses… Mais l’un comme
l’autre, tout était plein. Mais John appela un hôtel à proximité et il restait une
chambre double disponible. Il regarda Margot un instant, elle continuait ses
recherches. Il n’osait trop lui proposer, mais il n’allait pas la laisser galérer
encore longtemps.
Il mit l’appel en attente un instant et lui proposa de partager la
chambre. Sur le coup, la jeune femme accepta, ayant peur de passer la nuit
dehors. Ensuite, elle réalisa qu’elle allait passer la nuit avec un inconnu dans
un pays étranger, ce qui était le début d’un mauvais film d’horreur. Mais elle
n’avait pas le choix. Puis tout pouvait aussi très bien se passer.
Ils se retrouvèrent dans un autre pub qui cette fois était totalement
plein. Ils peinaient à avoir un verre, bousculés par pas mal de gens déjà ivres
Ils se trouvèrent un coin où ils étaient obligés de se coller, mais ça ne retirait
pas la bonne humeur de ce bar, qu’ils finissaient par apprécier aussi. Ils
essayèrent de continuer à discuter, mais pour ça, ils étaient obligés de
physiquement se rapprocher.
Chacun collait ses lèvres à l’oreille de l’autre et l’alcool commençant à faire
effet, l’excitation aussi était présente chacun essayant de la réprimer, la
cacher. Au cours de la soirée, verre après verre, le rapprochement était de
plus en plus flagrant. Lui, passait sa main dans son dos pour lui faire
comprendre de rapprocher son visage de lui, et jouait avec son souffle qui
procurait des frissons à Margot.
C’était à son tour, il guida la jeune femme sur le lit, commença à lui
retirer son chemisier très rapidement, puis prit le temps de regarder son corps,
sa poitrine, puis aussitôt approcha sa bouche pour lécher son téton. Il joua
avec sa langue dessus, faisant des cercles sur le pourtour de sa poitrine pour
ensuite accentuer le mouvement. Il appuya de plus en plus en fort, jusqu’à
imiter d’autres mouvements avec, et finit par légèrement la mordiller, ce qui
lui arracha un premier cri de plaisir.
Margot adorait en plus que l’on s’attarde sur sa poitrine, elle était très
sensible à ça. Elle profita qu’il s’attarde sur son second sein pour glisser sa
main dans son pantalon afin de sentir correctement son érection. Il lui jeta un
regard de braise, dont elle ne pouvait résister bien longtemps. Elle lui
ordonna de remonter vers elle afin de l’embrasser et lui permettre de faire
tomber sur le sol son pantalon. Elle le poussa sur le lit, s’installa sur lui. Elle
sentait contre sa culotte l’érection de John qu’elle souhaitait réellement voir
en chair. Elle lui retira son boxer prêt à exploser afin de libérer sa queue.
Elle était juste de la bonne taille, épaisse, assez longue, tout ce qu’il
fallait pour la satisfaire. Rien qu’en la voyant, elle avait déjà hâte de
l’essayer, de jouer avec. Ce qu’elle n’allait pas tarder à faire. Elle jeta son
regard le plus coquin possible à John, puis entre ses mains commença à
caresser, puis branler lentement, mais avec fermeté la queue du jeune homme.
Lui, gémissait. Il la regardait faire, déjà la bouche entre-ouverte prenant
beaucoup de plaisir. En même temps, elle rapprocha sa bouche de ses cuisses,
dont elle lécha l’intérieur tout en continuant à le branler, mais de plus en plus
rapidement, son bassin suivait presque les mouvements de la main de la jeune
femme.
Elle glissa sa langue jusqu’à ses couilles, qu’elle se mit à gober l’une après
l’autre. Puis qu’elle lécha, à plusieurs reprises, pendant plusieurs minutes,
elle alterna les deux mouvements avec sa bouche.
Ils s’allongèrent tous les deux dans le lit, il l’a pris dans les bras et
délicatement vint poser ses lèvres sur les siennes. La jeune femme profita de
ce geste si doux, puis à nouveau elle fit pression sur ses lèvres lui permettant
de comprendre qu’elle avait toujours envie de lui. Elle engouffra sa langue
dans sa bouche, ce qui excita d’autant plus l’homme qui avait bel et bien
toujours trop envie d’elle. En même temps, elle glissa sa main jusqu’à sa
queue et se mit à le branler lentement, elle souhaitait à nouveau lui faire
grandement plaisir. Pendant que les baisers se faisaient plus ardents, elle se
décida à nouveau diriger sa bouche vers son sexe enflé. Mais il ne se laissa
pas faire.
Son regard la faisait littéralement fondre, elle hocha la tête pour dire
oui. Il l’allongea sur le dos, et s’installa au-dessus d’elle. Elle écarta la cuisse,
il en profita pour admirer son sexe encore très humide, brillant, puis sa
poitrine. Il finit par entrer sa queue en elle, sans difficulté malgré sa taille et
commença à la pénétrer, d’abord très lentement, faisant à chaque fois entrer
et sortir son gland. La jeune femme fermait les yeux afin de profiter de cette
sensation si agréable. Puis il accéléra fortement la cadence, lorsqu’il vit les
mains de la jeune femme se diriger vers sa poitrine, notamment ses tétons
qu’elle se mit à faire rouler sous ses doigts, puis pincer plus fortement voyant
que John admirait le spectacle. Elle sentait les spasmes de l’homme, de plus
en plus puissant, il allait bientôt atteindre l’orgasme. Ses cris vinrent se mêler
à ceux de la jeune femme, ce qui les excitait tous les deux beaucoup plus,
jusqu’à que l’homme sortit sa queue d’elle pour finir sur sa poitrine sur
laquelle les doigts de la femme jouaient encore.
Alors que lui aussi s’était endormi, les deux amants furent réveillés
par les instructions des hôtesses qui annonçaient l’atterrissage à New York.
Margot ouvrit les yeux et comprit qu’elle avait dormi tout le vol, au côté de
John, contrairement à cette nuit dans le lit où chacun avait dormi de son côté.
Lui aussi, peinait à se réveiller. Mais elle c’était bien pire. Elle savait à peine
où elle était, mais comprit que ça y est, elle était à New York après tout ce
périple. Chacun commençait à récupérer, préparer ses affaires, John rendit le
plaid au personnel de l’avion et il demanda à Margot où elle se rendait à New
York.
Dans un premier temps il avait seulement comme idée de partager un taxi,
comme la veille. Mais lorsqu’elle lui répondit, il comprit qu’ils allaient dans
des directions opposés, ce qui n’était pas possible du coup. Il lui demanda
plus par politesse qu’autre chose, combien de temps elle restait en ville.
Mais il avait l’idée qu’il ne la reverrait jamais. Lui, résidait ici, et venait que
trop peu à Paris, c’était exceptionnel à chaque fois, bien qu’il admirait cette
ville. Mais elle, après toutes ces questions, pensa qu’il voulait la revoir. Ils
quittèrent l’appareil ensemble, sous l’admiration de cette hôtesse
apparemment très jalouse de l’idée qu’elle se faisait des deux êtres, en réalité
amants d’une nuit.
Les deux sentent que le moment devient presque gênant, vont-ils
essayer de se revoir, va-t-il même vouloir garder contact avec elle, ou rien du
tout ?
Margot cessa rapidement aussi de penser à son amant d’une nuit pour
le moment. Dans le taxi, malgré les perturbations, elle leva la tête et regarda
de tous les côtés afin d’admirer les différents quartiers de New York, tous
ceux dont elle avait entendu parler ou vu à la télé, qu’elle connaissait,
notamment grâce à ses séries préférés.
Elle connaissait d’ailleurs tous les quartiers de nom et chacun grâce aux idées
qu’on s’en donnait avaient leur charme. Elle aurait voulu les visiter chacun
leur tour, malheureusement elle ne restait qu’une semaine et elle allait
travailler. Le seul quartier qu’elle pourrait visiter c’est celui dans lequel elle
allait résider et travailler, le Greenwich village. Il se situait dans le sud-Ouest
de Manhattan. Pour une première virée dans cette ville c’était un
incontournable. C’était un des quartiers les plus célèbres, un quartier
historique, un bastion des tendances artistiques et du mode de vie bohème.
De plus, le coin de la ville était prisé dû à son histoire, notamment aussi les
artistes ayant occupé ce coin ainsi que les nombreux espaces verts. D’ailleurs,
l’auberge qu’occupait Margot était typique du coin. Elle était bien loin des
autres hôtels new-yorkais, ce n’était pas une grande tour luxueuse de trente-
six étages. Non, c’était un bâtiment pas très grand, en brique claire, qui avait
presque un air rustique dans ce lieu si citadin. Pourtant c’était quand même
une auberge trois étoiles.
C’est une des auberges les mieux situées, dans le centre de Greenwich qu’elle
et son école avait trouvé et qui restait abordable pour cette ville. Lorsqu’elle
entra, l’ambiance paraissait différente.
Tout était si calme, si paisible. Tout était dans un style victorien. Un salon
commun ainsi qu’un jardin étaient ouverts à tous les voyageurs. Rapidement,
elle fut accueillie par une jeune femme à l’apparence très sympathique. Elle
lui prit sa valise et l’accompagna à sa chambre. Margot fut surprise de
l’espace disponible. Sa chambre était très grande, puis malgré l’allure
champêtre, on voyait que la pièce était tout à fait travaillée.
Et surtout paraissait se confondre avec une recherche d’un aspect aisé, tout en
gardant l’allure presque campagnarde. Cela coupait de l’ambiance extérieure.
Elle faisait rupture avec l’énergie, le dynamisme de la ville et déjà Margot
savait que lorsqu’elle rentrerait le soir, elle pourrait profiter pour se détendre,
mettre sa tête au repos.
Elle les invita à y faire un saut, elle adorait cette ville et elle
connaissait malheureusement les vices de la capitale, les problèmes que l’on
pouvait rencontrer en fonction des quartiers, mais cela concernait New York
aussi. En réalité, si Paris était très critiqué par ses occupants elle ne pouvait
s’empêcher de reconnaître qu’il y avait des lieux absolument romantiques,
des macarons délicieux, mais qu’effectivement les Français ̶ surtout dans le
métro ̶ n’avaient pas une odeur corporelle très délicieuse. Ce qui faisait
beaucoup rire ses collègues.
Son réveil sonna, elle se leva, encore plus fatiguée que la veille. Elle
s’habilla rapidement. Son téléphone qui vibrait la fit sursauter, c’était un
appel. Une de ses collègues, avec laquelle elle s’était très bien entendue,
l’accompagnait à l’aéroport. Elle la remercia de cette semaine qui avait été
relativement courte, mais parfaite. L’autre lui promit d’un jour de lui faire
coucou à Paris. Margot eut un pincement au cœur, c’était la vie, mais elle
avait adoré cette ville. Elle se promit d’y revenir un jour et de ne plus la
quitter.
Tout le temps du vol, elle repensa à son départ, cet homme qui lui
avait fait passer son trajet beaucoup rapidement et l’avait rendu intéressant.
Mais aujourd’hui ni sur-classement, ni arrêt à Dublin. Elle était en classe éco,
entre un jeune homme terrifié par le vol et une dame âgée qui tout le trajet
lisait des magazines à scandales tout en faisant des réflexions. Margot
soupira, son voyage était affreusement long et surtout elle n’avait pas envie
de rentrer. La seule chose positive était qu’elle s’était promis de se donner les
moyens pour repartir aussi vite et bien plus longtemps.