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Envoi 3, Chap. 2, Partie 2
Envoi 3, Chap. 2, Partie 2
Cours d’algèbre 4,
Lahbib Oubbi
2.1 Endomorphismes et matrices diagonalisables
Dans cette section nous allons présenter quelques critères pour qu’un endomor-
phisme ou une matrice soit diagonalisable.
Définition 2.1. Soit E un K-espace vectoriel et f ∈ L(E). On dit que f est dia-
gonalisable si, et seulement si, il existe une base de E formée de vecteurs propres de
f.
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Remarquons que cette application n’est pas injective, donc elle n’est pas bijective.
Définition 2.3. Soit A ∈ Mn (K), On dit que A est diagonalisable si A est semblable
à une matrice diagonale.
Proposition 2.4. Si E est une espace vectoriel de dimension finie, f ∈ L(E) et B est
une base de E, alors f est diagonalisable si et seulement si MatB (f ) est diagonalisable.
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0 0 2 0 0 2−X
3−X 2
En développant suivant la troisième ligne, on obtient det(A−XI3 ) = (2−X) .
2 1−X
Donc
√ √
PA = (2 − X)[(3 − X)(1 − X) − 4] = (2 − X)(X − (2 − 5))(X − (2 + 5)).
Ainsi
√ √
sp(A) = {2, 2 − 5, 2 + 5}.
Puisqu’on a 3 valeurs propres distinctes, pour chacune d’elles, le sous-espace propre
associé est la droite engendrée par un vecteur propre associé à cette valeur. La matrice
A est diagonalisable, puisque la somme des dimensions des espaces propres est 3.
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3 -1 -4 3−X -1 -4
2. Soit B = 0 0 1 . Alors B − XI3 = 0 −X 1 . En
0 -3 4 0 -3 4−X
−X 1
développant suivant la première colonne, on obtient PB = (3 − X) .
-3 4−X
Donc
Ainsi
sp(B) = {3, 1}.
Le sous-espace propre associé à 1 est la droite engendrée par le vecteur (−2, 1, 1)t .
Pour 3, le sous-espace propre associé est aussi la droite engendrée par le vecteur
(1, 0, 0)t . Comme la somme des dimension des sous-espaces propres n’est pas 3, B
n’est pas diagonalisable.
Démonstration. On a
X
PA := (σ)bσ(1)1 bσ(2)2 . . . , bσ(n)n ,
σ∈Σn
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Mais lorsque σ 6= In , au moins deux indices, disant i et j, ne sont pas conservés, i.e.,
σ(i) 6= i et σ(j) 6= j. Donc (σ)bσ(1)1 bσ(2)2 . . . , bσ(n)n est au plus de degré n − 2.
Maintenant pour σ = In , on a
n
Y
b11 b22 . . . bnn = (aii − X)
i=1
Enfin le terme constant de tout polynôme P est P (0). Donc le terme constant de PA
est PA (0) = det(A).
Corollaire 2.11. Si A ∈ M2 (K), alors PA = X 2 − tr(A)X + det(A).
Attention : La trace d’une matrice A ∈ Mn (K) dont le polynôme caractéristique est
scindé est la somme de ses valeurs propres, chacune comptée un nombre de fois égal
à son ordre de multiplicité !
(algébrique). Si PA n’est pas scindé, ceci n’est pas vrai. Si,
0 -1
par exemple A = , alors tr(A) = (0 + 0) = 0. Mais A n’admet aucune valeur
1 0
propre du tout. Son polynôme caractéristique étant X 2 + 1 n’est pas scindé.
Cependant, comme tout polynôme sur C est scindé, la trace de toute matrice carrée
sur C est la somme de ses valeurs propres, chacune comptée un nombre de fois égal à
son ordre de multiplicité.
Exemple 2.12. Soit
2 1 1
A= 1 2 1 .
1 1 2
On remarque que le rang de A − I3 est 1. Donc 1 est une valeur propre de A. De plus
les vecteurs colonnes de (A − 4I3 ) sont colinéaires (leur somme est nulle). Donc 4 est
aussi une valeur propre de A. Ainsi la trace de A, étant 6, nous permet de déterminer
l’autre valeur propre (sur C) et donc aussi le polynôme caractéristique de A. On a
tr(A) = 1 + 4 + λ = 6. Donc λ = 1. Comme 1 est réel, les valeurs propres de A sont 4
avec ordre de multiplicité 1 et 1 avec ordre de multiplicité 1. Il en résulte que
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Comme le spectre de A est un ensemble fini ou vide, il existe une valeur propre non
nulle dont le module r est le plus petit de tous les modules des valeurs propres non
nulles. Ainsi la fonction λ 7→ det(A − λIn ) est définie sur tout le disque ouvert, peut
être pointé, D(0, r). Or quand on munit Mn (K) de la norme
≤ n!kA − Bkn .
D’où la continuité même uniforme de det. En faisant tendre λ vers 0 dans (1), on
obtient
det(AB − XIn ) = det(BA − XIn ).
D’où le résultat.
3. Si A et B sont semblables, alors il existe M ∈ GLn (K) telle que A = M BM −1 . Donc
d’après 2., PA = PM BM −1 = PM −1 M B = PB .
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où (e1 , e2 , . . . , en ) est une base de E. C’est donc le déterminant de la matrice de f dans
la base B. Comme on a vu en Théorème 2.13 (3), ce déterminant ne dépend pas de la
base choisie.
Pf = det(f − λIdE ).
On remarque alors que Pf = PA , quelle que soit la matrice A associée à f dans une
base quelconque de E.
Théorème 2.15. Soient λ une valeur propre d’un endomorphisme f d’un espace vec-
toriel E de dimension finie et Eλ le sous-espace vectoriel propre associé à λ. Si l’ordre
de multiplicité de λ est o(λ), alors
1 ≤ dim(Eλ ) ≤ o(λ).
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Remarque 2.16. En général les deux nombres dim(Eλ ) et o(λ) sont différents. Par
1 1 1
exemple si A = 0 1 0 , alors PA = (1 − λ)2 (2 − λ). Donc sp(A) = {1, 2}.
0 0 2
L’espace E1 est la droite Kx, où x = (1, 0, 0)t . Donc o(1) > dim(E1 ).
0 0 4
Pour λ = 0, on a Eλ = ker(f ), où f est associée à A. Or le rang de A = A − 0In est 2.
D’où dim(ker(E0 )) = 1 < o(0). Il en résulte que A n’est pas diagonalisable.
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C’est une matrice carrée d’ordre n + 1. Puisque det(P 0 ) = det(P ) 6= 0, P 0 est inversible.
De plus !
1 0
P 0−1 = .
0 P −1
!
λ1 L1 P
Soit T 0 = . Alors T 0 est triangulaire supérieure et l’on a
0 T
! ! !
1 0 λ1 L1 P 1 0
P 0 T 0 P 0−1 =
0 P 0 T 0 P −1
! !
1 0 λ1 L1
=
0 P 0 T P −1
!
λ1 L1
=
0 P T P −1
= M.
7 -6 4
Donc sp(A) = {−1}. On a rg(A + I3 ) est strictement plus petit que 3, car ses première
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et troisième lignes sont colinéaires. De plus l’un de ses mineur 2 × 2 est non nul. Donc
Elle est de rang 2. Par suite dim(E1 ) = 1. Ainsi A n’est pas diagonalisable. Cependant
puisque PA est scindé, A est trigonalisable.
Ainsi la famille formée par tous les vecteurs ei,j et les ui,k constitue une base de E dans
laquelle la matrice de f est triangulaire supérieure.
Lorsque la somme des dimension des sous-espaces propres est égal à n − 1, on
complète la famille des ei,j en une base de E par un vecteur quelconque qui soit
indépendant des ei,j .
6 -6 5
Dans le cas de la matrice A = 14 10 ci-dessus, on a PA = −(X + 1)3 .
-13
7 -6 4
On a donc une seule valeur propre -1. L’espace propre associé à -1 a pour équation
7x − 6y + 5z = 0. C’est un plan dont une base est (e01 , e02 ) où e01 = (5, 0, −7)t et
e02 = (0, 5, 6)t . Ici 3 − dim(E−1 ) = 1. Dans une telle situation, on complète la famille
(e01 , e02 ) arbitrairement en une base B 0 de R3 par un vecteur e03 . On prend par exemple
e03 := (0, 0, 1)t . On a A(e03 ) s’écrit comme ae01 + be02 + ce03 . Ainsi la matrice A est
semblable à la matrice T dont les vecteurs colonnes sont A(e01 ) = −e01 , A(e02 ) = −e02
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-1 0 a
et A(e03 ) = (5, 10, 4)t , c’est à dire T := 0 -1 b . Elle est bien triangulaire
0 0 c
supérieure. La matrice inversible P qui donne A = P T P −1 −1
ou T = P AP est celle dont
5 0 0
les vecteurs colonnes sont e01 , e02 et e03 . C’est à dire : P = 0 5 0 . On détermine
-7 6 1
−1
P par l’une quelconque des méthodes connues ; par exemple en exprimant les vecteurs
1 7 1 6
de la base canonique dans la base B 0 . Ceci nous donne e1 = e01 + e03 , e2 = e02 − e03
5 5 5 5
1
5 0 0
1
et e3 = e03 . Ainsi P −1 =
0 5 . Maintenant on peut déterminer a, b, c en
0
7 6
− 1
5 5
-5 0 5 -1 0 1
effectuant P −1 AP . On a AP = 0 - 5 10 et T = P −1 AP = 0 -1 2 .
7 6 4 0 0 -1
On en tire que a = 1, b = 2 et c = −1.
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Il en résulte
e1 = e02
e2 = e03 + 7 e04
5
0 0 6 0
e 3 = e1 + 2e 3 − e4
5
e = e0
4 4
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Il en résulte que
0 0 1 0 -1 0 0 0
1 0 2 0 0 -1 -2
0
−1
P AP =
0 1 0 0
7 6 1 0 2 0
0 − 1 4 0 4 1
5 5
-1 0 0 10
0 -1 1 0
= 0
.
0 -1 25
0 0 0 -1
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r
X r
X
i
Proposition 2.26. L’application θf : K[X] → L(E), P = ai X 7→ ai f i est un
i=0 i=0
homomorphisme d’algèbre, où f 0 = IdE . Il en est de même de θA : K[X] → Mn (K),
r
X r
X
P = ai X i 7→ ai Ai , A0 = In .
i=0 i=0
Définition 2.27. L’algèbre K[f ] (resp. K[A]) s’appelle l’algèbre des polynômes en f
(resp. en A). C’est une sous-algèbre commutative de L(E) (resp. de Mn (K)).
Proposition 2.29. C(f ) est une sous-algèbre de L(E) et K[f ] est une sous-algèbre
commutative de C(f ).
De même C(A) est une sous-algèbre de L(E) et K[A] est une sous-algèbre commutative
de C(A).
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Puisque f 0 (x) = x 6= 0, Nx est non vide. De plus Nx est majoré par n. Soit donc
p := max(Nx ). Alors (f 0 (x), f (x), . . . , f p−1 (x)) est libre et il existe a0 , a1 , . . . , ap−1 ∈ K
p−1
X
p
tels que f (x) = ai f i (x). On complète la famille (f 0 (x), f (x), . . . , f p−1 (x)) en une
i=0
base de E par (ep+1 , . . . , en ). La matrice de f dans cette base est alors de la forme
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!
A C
M= , avec A ∈ Mp (K), B ∈ Mn−p et C ∈ Mp,n−p (K). Il en résulte que
0 B
Pf = PM = PA PB . Mais
Donc
-X 0 ... 0 a0
1 -X ... 0 a1
0 1 X 0 a2
A − XIp = .
0 0 1 -X a3
.. .. .. .. ..
. . . . .
0 0 0 1 ap−1 − X
En développant suivant la pieme colonne, on obtient :
p−1
X
PA = (−1)p+i+1 ai ∆i + (ap−1 − X)(−X)p−1 ,
i=0
où
-X ... 0 0 0 ... 0
.. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . .
0 1 -X 0 0 ... 0
0 0 1 -X 0 ... 0 (i − 1)eme place
∆i := .
0 ... 0 0 1 -X 0 (i + 1)eme place
.. .. .. .. ..
. . . . 0 .
0 0 0 0 0 0 −X
0 ... 0 0 0 0 1
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Il en résulte, par définition des ai , que PA (f )(x) = 0. D’où Pf (f )(x) = 0. Ceci est dû au
fait que Pf (f ) = PA PB (f ) = PA (f ) ◦ PB (f ) = PB (f ) ◦ PA (f ). Comme x est quelconque,
Pf (f ) = 0.
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k
Y
Corollaire 2.43. Si P ∈ If et P s’écrit P = Pi , avec Pi ∧ Pj = 1 pour tout i 6= j,
i=1
alors E = ⊕ki=1 ker(Pi )(f ).
Même énoncé pour A ∈ Mn (K).
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Pour finir,
Corollaire 2.45. f (resp. A) est diagonalisable si, et seulement si, Qf (resp. QA ) est
p
Y
de la forme (X − λi ), avec sp(f ) = {λ1 , . . . , λp }.
i=1
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