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Développements Limités - MIPC: Pr. Jamal El Amrani
Développements Limités - MIPC: Pr. Jamal El Amrani
1
2
Fonctions équivalentes
Définition 3. On dit que deux fonctions f et g sont équivalentes au voisinage
de x0 , et on écrit f ∼
x0
g, s’il existe une fonction h définie sur un voisinage
de x0 telle que :
x2
sin x ∼ x, ln(1 + x) ∼ x, 1 − cos x ∼ ex − 1 ∼ x.
0 0 0 2 0
an−1 a0
P (x) = an xn (1 + + ··· + n
) = an xn h(x) et lim h(x) = 1.
an x an x x→+∞
Propriètés 3. 1. Si f1 ∼ g1 et f2 ∼ g2 alos, f1 f2 ∼ g1 g2 .
x0 x0 x0
1
2. Si f et g ne s’annule pas en un voisinage de x0 alors, f ∼
x
g ⇐⇒ ∼ 1.
f x0 g
0
3. Si f ∼
x
lim g(x) = ` alors, x→x
g et x→x lim f (x) = `.
0 0 0
Remarque 4.
)
f 1 ∼ g1
on n’a pas en général,f1 + f2 ∼ g1 + g2 ni f1 − f2 ∼ g1 − g2 .
f 2 ∼ g1
Exemples 6. 1.
2
∼ x + x3
x + x
0
x ∼ x,
0
x+x2
mais, e ex2 = ex tend vers + ∞ quand x tend vers + ∞.
D’où ef non équivalente à eg .
Application :
. Calculer lim 1−cos(x)
tan2 (x)
.
x→0
x2 sin(x)
On sait que 1 − cos(x) ∼ 2
, tan(x) = ∼ x
cos(x) 0 1
= x. Alors, tan2 (x) ∼ x2 ,
0 0
1−cos(x) 2
donc ∼ x
tan2 (x) 0 2x2
= 1
2
. D’où,
1 − cos(x) 1
lim 2 = .
x→0 tan (x) 2
x) sin x
. Calculer lim (1−cos
x2 Log(1+x)
.
x→0
On sait que : 1 − cos x ∼ 12 x2 , sin x ∼ x et ln(1 + x) ∼ x.
0 0 0
x3 1 (1−cos x) sin x 1
Alors, f (x) ∼ 2x3 = 2 , d’où lim x2 Log(1+x) = 2 .
0 x→0
e2x +x2
. Calculer lim ex +x3 .
x→0
2x +x2 2
On a : e + x2 ∼ e2x car lim e e2x
2x
= lim 1 + ex2x = 1. Aussi,
+∞ x→+∞ x→+∞
2x
ex + x3 ∼ ex , d’où f (x) ∼ eex = ex . Par suite lim f (x) = +∞.
+∞ +∞ x→+∞
5
Formules de Taylor
Soient f : I → R une fonction, dérivable autant de fois que nécessaire
sur l’intervalle I, a un point de I et m un entier. La formule de Taylor à
l’ordre m permet d’approcher f (x), pour x voisin de a, par un polynôme de
coefficients f (a), f 0 (a), ...., f m (a) et de x.
où
(b − a)n (n)
!
b−a 0 (n + 1)!
M = f (b) − f (a) + f (a) + . . . + f (a) × .
1! n! (b − a)n+1
Puisque f est de classe C n−1 , alors g est continue sur [a, b] et dérivable sur
]a, b[. De plus g(a) = g(b) = 0, donc on peut appliquer le Théorème de Rolle
à g : il existe c ∈]a, b[ tel que g 0 (c) = 0. On a :
!0
(b − x)k (k) −k(b − x)k−1 (k) (b − x)k (k+1)
f = f + f (x)
k! k! k!
−(b − x)k−1 (k) (b − x)k (k+1)
= f + f (x),
(k − 1)! k!
alors,
(b − x)2 (3)
g 0 (x) = −f 0 (x) + f 0 (x) − (b − x)f 00 (x) + (b − x)f 00 (x) − f (x)
2!
−(b − x)n−2 (n−1) (b − x)n−1 (n) (b − x)n−1
− ... − f + f (x) + M
(n − 2)! (n − 1)! (n − 1)!
(b − x)n−1 (n) (b − x)n−1
= −(b − x)f 00 (x) + · · · − f (x) + M.
(n − 1)! (n − 1)!
6
x2 xn
Exemple 8. ex = 1 + x + + ··· + + xn ε(x).
2! n!
Remarque 7. La différence essentielle entre ces formules est que la formule
de Taylor-Young est d’utilisation locale, c’est à dire pour h petit, alors que
la formule de Taylor-Lagrange est utilisable sur le segment [a, a + h] même
si h n’est pas petit.
8
Développements limités
Définition 4. Soient f : I −→ R une fonction et n ∈ N∗ .
1. On dit que f admet un développement limité (D.L) d’ordre n au voisi-
nage de a, s’il existe un polynôme de degré ≤ n et à coefficients réels,
tel que :
f (x) = P (x) + (x − a)n ε(x − a),
où ε est une fonction telle que lim ε(x − a) = 0.
x→a
a1 an 1
f (x) = a0 + + ... + n + o( n ).
x x x
f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + an xn + xn ε(x).
f (x)
lim = 0.
x→0 xn
1
Figure 1 – Fonction x 7−→ 1−x et ses D.L. en 0 jusqu’à l’ordre n = 5
1
Exemple 9. Soit f (x) = 1−x
. Pour x 6= 1 on a :
1 − xn+1 1 x
1 + x + x2 + · · · + xn = = − xn .
1−x 1−x 1−x
Par suite f admet un D.L. d’ordre n au voisinage de 0 :
1
= 1 + x + x2 + · · · + xn + xn ε(x).
1−x
Ainsi, pour x 6= 0, on a :
Exercice 1. Faire la démonstration dans le cas où f est une fonction im-
paire.
x2 xn
ex = 1 + x + + ··· + + xn ε(x)
2 n!
ln(a) (ln(a)) 2
(ln(a))n n
ax = 1 + x+ x2 + · · · + x + xn ε(x)
1! 2! n!
α(α − 1) . . . (α − n + 1) n
(1 + x)α = 1 + αx + · · · + x + xn ε(x)
n!
1
= 1 + x + x2 + · · · + xn + xn ε(x)
1−x
1
= 1 − x + x2 + · · · + (−1)n xn + xn ε(x)
1+x
x2 xn
ln(1 + x) = x − + · · · + (−1)n−1 + xn ε(x)
2 n
2 4
x x x2n
cos(x) = 1 − + + · · · + (−1)n + x2n ε(x)
2 4! (2n)!
3 5
x x x2n+1
sin(x) = x − + + · · · + (−1)n + x2n+1 ε(x).
3! 5! (2n + 1)!
12
1 1
u+1
g(u) = e u
= ee = e 1 + u + u2 + · · · + un + un (u) ,
2 n!
1 1
e = e 1 + (x − 1) + (x − 1)2 + · · · + (x − 1)n + (x − 1)n (x − 1) .
x
2 n!
√
Exemple 11. Calculer le D.L. au voisinage de 2 d’ordre 3 de f (x) = x.
On pose u = x − 2 et g(u) = f (u + 2) on obtient :
√ √ ru √ 1 1 1 3
g(u) = u+2= 2 + 1 = 2 1 + u − u2 − u ε(u) ,
2 4 32 128
√
donc le D.L. de x au voisinage de 2 à l’ordre 3 est :
√ √ 1 1 2 1 3 3
x = 2 1 + (x − 2) − (x − 2) − (x − 2) + (x − 2) (x − 2) .
4 32 128
x
f (x) = .
x−1
1
g(u) = = 1 + u + u2 + u3 + u3 ε(u).
1−u
1 1 1 1 1
f (x) = 1 + + 2 + 3 + 3 ε( )
x x x x x
13
xf (x) = 1 + x + x2 + x3 + x3 (x),
x 2 x3 1
ln(1 + x) = x − + + x3 ε(x) et = 1 + x + x2 + x3 + x3 ε(x).
2 3 1−x
Donc :
ln(x + 1) x2 5x3
=x+ + + x3 ε(x).
1−x 2 6
2. Déterminons le D.L. à l’ordre 4 au voisinage de 0 de :
f
Si le nombre g(0) = B(0) est non nul, le développement limité de g
à l’ordre
n au point 0 est
f (x)
= Q(x) + xn ε(x)
g(x)
où Q est le quotient à l’ordre n de la division de A par B selon les puissances
croissantes.
1
ε3 (x) = (xR(x) + ε1 (x) − Q(x)ε2 (x))
g(x)
tend vers 0 d’après les théorèmes sur les limites. Puisque Q est un polynôme
nul ou de degré inférieur ou égal à n, l’égalité fg(x)
(x)
= Q(x) + xn ε3 (x) est le
développement limité de fg à l’ordre n au point 0.
ln(x + 1)
h(x) = .
1−x
x2 x3
x− 2
+ 3
1−x
−x + x2
x2 5x3
x+ 2
+ 6
x2 x3
2
+ 3
2 x3
− x2 + 2
5x3
6
x − 16 x3 + 1
120
x5 1 − 12 x2 + 1 4
24
x
1 3 1 5
−x + 2
x − 24 x
x + 13 x3 + 2 5
15
x
1 3 1 5
3
x − 30
x
− 31 x3 + 16 x5
2 5
15
x
D’où, tan x = x + 13 x3 + 2 5
15
x + x6 ε(x).
le polynôme P ◦ Q. En effet :
x2 x 3
ln(1 + x) = x − + + x3 ε(x)
2 3
√ 1 1 2 1
1 + x = 1 + x − x + x3 + x3 ε(x).
2 8 16
Par suite,
q
h(x) = 1 + ln(1 + x)
1 1 1
= 1 + [g(x)] − [g(x)]2 + [g(x)]3 + x3 ε(x)
2 8 16
" # " #2
2 3
1 x x 1 x2 x3
=1+ x− + − x− + + x3 ε(x)
2 2 3 8 2 16
1 3 17
= 1 + x − x2 + x3 + x3 ε(x).
2 8 48
Remarque 10. Si g(0) = b0 6= 0 on pose g1 (x) = b0 − g(x) et
f1 (x) = f (b0 − x), on obtient f1 ◦ g1 (x) = f ◦ g(x) et g1 (0) = 0, il suffit alors
de calculer le D.L. de f1 ◦ g1 .
Posons ϕ(x) = f 0 (x) − p(x) = xn ε(x). La fonction ϕ est continue, elle admet
des primitives. Soit
Z x
φ(x) = f (x) − f (0) − p(t)dt.
0
Exemple 18. On a :
1
(arctgx)0 = 2
= 1 − x2 + x4 + · · · + (−1)n x2n + x2n+1 (x).
1+x
Ainsi, le D.L. au voisinage de 0 d’ordre 2n + 1 de arctgx est :
1 1 (−1)n 2n+1
arctgx = x − x3 + x5 + · · · + x + x2n+2 (x).
3 5 2n + 1
arctg(x) − x
→ −1 lorsque x → 0.
sin(x) − x cos(x)
1
= x 3 6x12 + x12 ε1 (x) .
De même : 1
1 1 1
(1 + x) 3 = x 3 1 + x1 3 − 1 = x 3 1 + 1
3x
+ x1 ε2 (x) − 1
1
1
= x 3 3x + x1 ε2 (x)
où limx→+∞ ε1 (x) = limx→+∞ ε2 (x) = 0. On en déduit :
1
1 1 1 1
(1 + x2 ) 6 − x 3 x3 6x2
+ ε (x)
x2 1
1
+ ε1 (x)
6
x 1 1 =x 1
= 1 .
(1 + x) − x3 3 x 3
1
+ 1
ε 2 (x) 3
+ ε2 (x)
3x x
x x
et cherchons la limite de g(x) quand x tend vers 0. Quand x tend vers 0, 2 +3 2
0 0
tend vers 2 +32
= 1 et l’exposant 1
x
tend vers l’infini. Nous sommes en pré-
sence d’une forme indéterminée. Rappelons que si a est un nombre réel po-
sitif, on a par définition ax = ex ln a pour tout x. Nous avons donc pour tout
x
2x = e(x ln 2) et 3x = e(x ln 3) .
Pour calculer la limite de g(x), prenons le logarithme
1 2x + 3x 1
ln g(x) = ln( ) = ln(h(x)).
x 2 x
x x
où h(x) = 2 +3
2
.Ecrivons le développement limité de la fonction h à l’ordre
1 au point 0, on a
e(x ln 2) = 1 + x ln 2 + xε(x)
e(x ln 3) = 1 + x ln 3 + xε(x)
donc il vient
1 (x ln 2) ln 2 + ln 3
h(x) = e + e(x ln 3) = 1 + x + xε(x)
2 2
ln 6 √
=1+ + xε(x) = 1 + (ln 6)x + x(x).
2
Puisque nous connaissons le développement limité de ln(x + 1) au point 0,
écrivons
ln h(x) = ln (1 + (h(x) − 1)) = ln (1 + u(x))
où u(x) = h(x) − 1 a pour√limite 0 quand x tend vers 0. Or ln(x + 1) =
x + xε(x) et u(x) = (ln 6)x + xε(x). En composant ces développements
limités, on obtient
√
ln h(x) = ln(1 + u(x)) = (ln 6)x + x(x).
√ √
Il vient ln g(x) = x1 ln h(x) = ln 6 + (x) c’est à dire limx→0 ln g(x) = ln 6.
En composant avec la fonction exponentielle qui est continue sur R, nous
obtenons enfin
√ √
lim f (x) = lim e(ln g(x)) = eln 6 = 6.
x→+∞ x→0
1 + x + x2 . On trouve ainsi
1 23
f (x) = 1 − x − x2 − x4 + x4 (x).
2 24
La fonction f est classe C 4 , par conséquent le d.l. de f à l’ordre 4 au point 0
est aussi
f ”(a) f 000 (a) f (4) (a)
f (x) = f (a)+f 0 (a)(x−a)+ (x−a)2 + (x−a)3 + (x−a)4 +(x−a)4 (x).
2! 3! 4!
D’après l’unicité du d.l., on déduit des égalités ci dessus que :
f 0 (0) f ”(0) 1 f ”0 (0) 3 f (4) (0) 23
f (0) = 1, = −1, =− , = , =− .
1! 2! 2 3! 2 4! 24
On a donc f 0 (0) = −1, f ”(0) = −1, f (3) (0) = 9, f (4) (0) = −23.
8 − 2X 2 + 5X 3
= (8 − 2x2 )(1 + X + X 2 ) + X 2 (X),
−X + 1
avec (X) tend vers 0 quand X tend vers 0. D’où
8 − 2X 2 + 5X 3
= 8 + 8X + 6X 2 + X 2 (X),
−X + 1
donc A1 = 8 A2 = 8 et A3 = 6. Par suite
8 8 6 −11
F (X) = + 2+ + .
X 3 X X X −1
Le dernier coefficient A4 est obtenu par les méthodes habituelles.
Exemple 30. Soit la fraction rationnelle
(X 2 − X + 1)2
F = .
X 3 (X − 1)3
1. Comparer F (X) et F (1 − X). En déduire des relation entre les coeffi-
cients intervenant dans la décomposition en éléments simple de F.
2. Donner le d.l. à l’ordre 2, au voisinage de zéro, de la fonction
(x2 − x + 1)2
g(x) = .
(X − 1)3
b1 = −a1 ; b 2 = a2 ; b3 = −a3 .
26
2. On a
Soit
g(x) = −1 − x − 3x2 + x2 (x).
3. On a g(x) = x3 F (x), donc
2 x3 x3 x3
g(x) = a1 x + a2 x + a3 + b1 + b2 + b3 .
x−1 (x − 1)2 (x − 1)3
Le d.l. de la fonction g à l’ordre deux en zéro s’écrit sous la forme
g(x) = a1 x2 + a2 x + a3 .
−3 = a1 ; −1 = a2 ; −1 = a3 .
b1 = 3; b2 = −1; b3 = 1.
Finalement
−3 −1 −1 3 −1 1
F (X) = + 2+ 3+ + + .
X X X X − 1 (X − 1)2 (X − 1)3
Exemple 31.
1. Déterminer le d.l. à l’ordre 5 au voisinage de 0 de la fonction x 7−→
x4 + x3 + 1
.
(1 + x2 )2
2. le but de cette question est d’utiliser le résultat précédent pour déter-
miner la décomposition en éléments simples dans R[X] de la fraction
rationnelle
X4 + X3 + 1
F = 6 .
X (1 + x2 )2
(a) Préciser la forme de la décomposition de F.
(b) De la forme précédente déduire un d.l. à l’ordre 5 en 0 de x6 F (x).
En déduire certains coefficients de la décomposition recherchée.
(c) Achever le calcul de la décomposition.
Solution :
1.
x4 + x3 + 1
= 1 − 2x2 + x3 + 4x4 − 2x5 + x5 (x),
(1 + x2 )2
où (x) tend vers zéro quand x tend vers zéro.
(a)
a b c d e f gX + h kX + l 2
F = + + + + + + + ),
X6 X5 X4 X3 X2 X X 2 + 1 (X 2 + 1
1 2 1 4 2 2X − 4 2X − 4 2
F = 6
− 4+ 3+ 2− + 2 + ).
X X X X X X + 1 (X 2 + 1
27