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Fabliaux.

Roman de Renard (littérature comique)


On va voir des procédés dans les fabliaux ou dans le Roman de Renard qui survivent
dans les nouvelles (aussi valables pour l’Heptaméron)
Définition :
- Fabliau vient du dialecte picard qui a prévalu sur le francien (signification
étymologique : fable brève)
o Fabliau dérive de « fable » : au M. Âge « fable » ne signifie pas seulement conte
d’animaux, mais aussi conte inventé, et cela s’oppose à « histoire » (estoire) qui
est un conte authentique
o Les mots utilisés au M. Âge pour designer les contes brefs sont variés : fable,
conte, dit (récit qui est raconté et pas chanté). La désignation générique entre les
fabliaux et d’autres contes brefs reste floue.
- Définition de Bédier : les fabliaux sont des contes à rire, brefs (200/500 vers), écrits
en vers octosyllabe à rime plate. Le but de ces contes est le comique.
o la plupart de fabliaux sont composés au XIIIe où la prose s’impose au vers, mais
le fabliau est un genre conservateur et il est récité devant un public
- Nykrog: les fabliaux font référence à la littérature courtoise, mais à partir d’un
registre comique. Les péripéties amoureuses sont des parodies de la courtoisie car
les protagonistes sont de rang inférieur (femmes bourgeoises, prêtres…)
o Au M. Âge, les genres nobles/sérieux (La Chanson de Geste, chanson lyrique et
le roman courtois) sont destinés à un publique aristocratique. Par contre les
fabliaux sont destinés aux bourgeois. Mais à partir de Nykrog, les fabliaux sont
destinés aux nobles et aux bourgeois.
- Jodogne : les aventures des fabliaux ne visent pas à être modèles de conduite, mais
ce sont des anecdotes de la vie quotidienne narrées sur un ton trivial dont le but est
de faire rire
- Noomen : les fabliaux sont de bonnes histoires racontées après le repos
- Zink : la vie quotidienne apparaît dans les fableaux, donc l’univers n’est pas
idéalisé, mais c’est un univers quotidien
Fabliaux. Chronologie--> voir brièvement le XIIIe pour mieux comprendre les fabliaux
- La plupart des fabliaux datent du XIIIe s. où la philosophie de Platon est remplacée
par celle d’Aristote (conception de la vie moins idéale et plus pragmatique), cela
entraîne la présence d’éléments réalistes dans les fabliaux. L’univers de la
chevalerie présent une évolution vers la religion (mysticisme et pas courage). Les
auteurs se servent de la satire pour critiquer les personnages, les règles… Dans la
1ère moitié XIVe, les fabliaux disparaissent et on constate que le genre évolue car ce
sont parfois des aventures allégoriques pour attirer une leçon morale.
- La plupart de fabliaux sont anonymes, mais on connaît certains noms : Jean Bodel,
Jean Condé… Certains prologues mentionnent les auteurs.
- Ménestrel : nom de jongleurs au XIIIe. Ce nom indique que la condition des
jongleurs a changé (le jongleur se caractérise par la mobilité géographique, mais le
ménestrel est fixé à une cour car il est attaché à un seigneur).
- Le « je » (récitant qui s’adresse à un public, donc les prologues des fabliaux font
appel à l’oralité) et le « il » (l’auteur) des prologues : les prologues des fabliaux
distinguent entre le récitant, qui probablement est un ménestrel/jongleur, et l’auteur,
qui peut être un jongleur ou un clerc.
- Les fabliaux sont aussi appréciés par les nobles
Fabliaux. Origines--> brièvement
- Origine oriental et transmission en France à travers les arabes (G. Paris)
- Les fableaux sont nés en France (Bédier) 
- Les fabliaux sont héritiers des contes latins (Faral)
- Les fabliaux sont nés en France et ils se nourrissent de la littérature sérieuse et ont
une origine aristocratie (Lorcin) 
Thèmes
Histoires d’adultère (40 textes- c’est le thème le plus habituel des fabliaux):
- C’est un triangle amoureux entre le mari, la femme et l’amant. Le triangle amoureux
renvoi à la courtoisie, mais il y a des différences :
1. La ruse (presque absente dans la littérature courtoise) est introduite dans les
fabliaux à partir de la femme car elle est presque toujours l’adultère
2. Il n’y a pas l’amour idéalisé et spirituelle de la courtoisie car le but de ce triangle
amoureux est l’union sexuelle
3. On utilise un registre bas (ton trivial) au lieu du registre élevé où les
protagonistes appartiennent au rang inférieur de la société
- Les personnages qui présentent la disponibilité de l’amant pour profiter de l’absence
du mari (marchand) et avoir l’entretient avec la femme sont : le clerc, le religieux et
le chevalier pauvre
- Personnages typifiés (personnages définies par un trait) : la femme ruse et le mari
stupide pour faire rire
- Histoire simple : le mari arrive par surprise, la femme doit trouver une explication
ruse. Normalement la femme triomphe sur le mari, et celui-ci est humilié
Des scènes érotiques (20 contes)
- Des histoires qui montrent la naïveté sexuelle des jeunes filles. Un chevalier lui
fournit des explications, souvent ce sont des explications su corps féminin et
masculin à partir d’images et de métaphores qui sont comiques.
- D’autres fabliaux aboutissent à l’union physique entre la femme naïve et l’homme
qui l’a tout appris
Les ruses et les mésaventures (la ruse est l’un des grands thèmes de la litt. du XIIIe)
- Il y a des histoires des voleurs.
- Dans ces situations de ruses et de mésaventures, il y a souvent un retournement car
celui qui trompe est trompé

Fabliaux. Structure
- Les fabliaux présentent une structure simple car c’est un genre bref. Les
conséquences de cette brièveté :
o la duré de la péripétie est brève 
o le lieu est limité 
o le nombre de personnages est réduit (souvent 2 ou 3) ;
o il n’y a pas de longues descriptions des personnages (pas décrire les personnages
car ils sont typifiés) et des lieux.
- Beaucoup de fabliaux racontent une seule péripétie
- La chronologie est presque toujours linéaire : on utilise la juxtaposition de 2 ou 3
anecdotes (succession des ruses ou des mésaventures) ; on répète le même motif
- les fabliaux à point de bascule fait référence au retournement de l’action
 la structure des fabliaux se définit par une économie des moyens narratifs descriptifs
exigés par la brièveté du genre
- Les éléments qui définissent la structure des fabliaux sont résumés dans le schéma
suivant : Au début, les fabliaux présentent une société ordonnée--> il y a une
perturbation--> à la fin, on retourne à une société ordonnée, et on attire une leçon
morale pratique (exemple : il faut se méfier des femmes)
Fabliaux. Le comique
Examen : chercher 3 motifs comiques dans le texte. On distingue entre le comique de
langage et le comique de situation
Le comique de langage : interjections ou exclamations, onomatopées qui suggèrent le
son des animaux (un humain qui parle comme un animal)
- Apostrophes péjoratives ou injures : ord vieux, pute ânesse, vieille sorcière.
- Le français écorché (parlé par un étranger) : on déforme la morphologie, la syntaxe
et même la sémantique des mots français
- Le latin de cuisine (latin macaronique-déformé)
- Le plurilinguisme : utilisation de plusieurs langues (exemple de Panurge)
Le comique de situation (le plus important) : en relation avec la ruse et la mésaventure :
- La nudité, les grimaces, la laideur, la saleté
- les quiproquos (on croit qu’il s’agit de qqn mais en réalité c’est une autre
personne) : des malentendus  (Estula-nom du chine ; est-tu là ?)
- humiliations morales

 Les fabliaux disparaissent vers la moitié du XIVe, mais la tradition survie car les
thèmes des fabliaux réapparaissent dans les nouvelles : d’abord dans les Cents
Nouvelles nouvelles du XVe s., et après dans les recueilles de nouvelles du XVIe s.
Les ressources comiques des fabliaux réapparaissent dans le Décaméron de
Boccage, ils s’introduisent en France et nourrissent l’inspiration de Marguerite de
Navarre.
 Certaines ressources comiques des fabliaux nourrissent le théâtre comique de la fin
du Moyen Âges, surtout les farces (farces de menaces-problèmes des époux).
Survivance des fabliaux à travers du théâtre comique médiéval dans la grande
comédie du XVIIe siècle.
Roman de Renart
- Ce n’est pas un roman, mais un ensemble d’épisodes/de contes qui racontent les
aventures du goupil Renart et la guerre contre son ennemi le loup Isengrin.
- Ces contes sont composés d’une façon indépendante et ils se caractérisent par la
brièveté (comme les fabliaux). Les copistes ont ordonné ces épisodes dans les
manuscrits d’après la structure du roman courtois : structure biographique (qui
raconte la vie du protagoniste).
- Chaque conte reçoit le nom de branche qui renvoi à un arbre, donc c’est une
métaphore : un tronc commun (éléments qui constituent l’essence du Roman de
Renart) et des branches (épisodes). Les éléments du tronc commun :
1. La guerre entre le goupil et le loup : la guerre animalière produit des effets
parodiques
2. Ils sont des animaux sauvages, mais ils habitent dans une société, la cour de
Noble
3. Le goupil Renart est rusé : il est un malfaiteur, donc on le condamne souvent à
mort, mais après la sentence Renart échappe à la mort
- Le Roman de Renart est composé en vers octosyllabe à rime plate (comme les
fabliaux). Ces contes sont d’origine française, mais il y a l’influence de la tradition
des fables et des contes orientaux.
- Grand succès des histoires de Renart
Roman de Renart. Chronologie --> pas apprendre par cœur, pour mieux comprendre
- On conserve 26 branches composées d’une façon échelonnée
- Évolution des personnages
- Noyau primitif : branches I, II et Va. Ensuite, on compose d’autres branches : XVII
(la mort de Renart)
- Les épigones sont les branches composées après la mort de Renart. Il y a une
branche de l’enfance de Renart
Roman de Renart. Origines --> brièvement
- Origine germanique : le nom Renart est d’origine germanique Reginhart ou
Reinhart.
- On rattache le Roman de Renart aux contes folkloriques
- Les fables anciennes car ce sont des histoires d’animaux. Marie de France écrit des
fables intitulées Isopets
- Antécédents latins : des œuvres qui présentent des personnages ou des aventures du
Roman de Renart
- Batany : conjonction dans la Champagne et la Bourgogne entre les histoires du
renard et celles de la famille du comte Renart de Sens
Auteurs
Beaucoup de branches du roman sont anonymes, mais on connaît le nom de certains
auteurs, par exemple Pierre de Saint-Cloud: branche XVI (Le partage des proies),
assimilée à Pierrot dans la branche I.
Le partage des proies : le but du roman est de faire rire. Renart est le maître de ruses, il
invente toutes sortes de ruses, Renart trompe les hommes
Personnages (1)
Mélange d’anthropomorphisme et de zoomorphisme. Cette alternance entre l’univers
animalier et l’univers humain est l’un des enjeux du roman. Les personnages sont des
animaux qui adoptent parfois un comportement humain. Les traits humains :
- Le nom de personnages : Renart et non pas goupil 
- Le don de la parole : dialogues des animaux  
- Le cadre habituel des aventures est la campagne : lieu naturel du loup, du renard, de
l’ours…Mais la campagne devient la cour du roi Noble, donc ce ne sont plus
d’animaux, mais des chevaliers
- La demeure des personnages est une tanière (madriguera) : la tanière de Renart se
transforme en château (forteresse féodale)
- Les animaux se déplacent souvent à cheval, comme les chevaliers.
- Le lièvre sur la monture transportant un homme ficelé : renversement de la
situation- ce n’est pas l’homme qui a chassé un lièvre
- La religion : pèlerinages, processions…
- Les mutilations des queues
- La mort de Coupée
Personnages (2)
Les personnages sont composés à partir de le double aspect animal et humain. Il y a 3
plans qui forment le portrait de Renart :
Renart : l’animal
- Animal roux : le rouge est associé à la trahison, dont la couleur est un trait
symbolique qui définie le caractère du goupil
- Animal de petite taille : la rivalité entre Renart et Isengrin représente la lutte entre le
faible (petit taille de Renart) et le puissant. Malgré l’hypocrisie de Renart, il y a une
sympathie à l’égard de ce personnage car le petit animal triomphe sur la force. Par
contre, la victime qui est le loup est antipathique. Cela présente aussi le triomphe de
la ruse qui est l’instrument dont le faible utilise pour s’imposer à l’autre.
- Animal carnassier, prédateur car il faut chasser pour se nourrir. C’est une chasse
furtive car ses proies sont surtout des volailles qui sont protégées par des paysans ou
des chiens
- Cet animal devient un modèle de tous les renards

Renart : l’homme
- L’homme : Renart est le trompeur universel (la tromperie est humaine)
- Renart apparaît comme un seigneur féodal qui se caractérise par la révolte contre
l’ordre établi, c’est pourquoi il se soumet aux jugements. Lorsque Renart commet
des crimes contre le roi Noble, le conseille discute sur la possibilité de faire la
guerre contre Renart
- Le langage de Renart : il est un maître de la cour grâce à sa maîtrise du langage.
Renart détourne le sens des mots et construit une réalité parallèle. Il est capable de
persuader de son idée
Renard : plus abstrait
- La « renardie » : ensemble de vices qu’il incarne : mensonge, déloyauté, hypocrisie,
trahison, fourberie.
Renart échappe à la mort. Exemples des banches où il est condamné à mort et échappe :
- Le pèlerinage (br. I) 
- Racheté par l’or d’Hermeline, sa femme (br, Ia)
- Le frère Bernard de Grandmont le délivre du gibet après le duel judiciaire avec
Isengrin (br. VII)
- Quête d’une épouse pour Noble (br. XXIII)
- La simulation de la mort (br. XVII)
- Renart se métamorphose pour échapper à la mort. Il se présente avec des identités
différentes (jongleur, magicien, teinturier, noir), souvent cette métamorphose
s’accompagne d’un changement de nom (Galopin, Chuflet)
Isengrin: le loup
- Il est le rival de Renart : Noble essaie à tout prix d’éviter la guerre entre ces 2 barons
car cela a des conséquences violentes pour la société animalière
- Personnage important de la cour de Noble car il est le responsable de l’armée.
- Il est plus fort que Renart, mais il est toujours trompé par Renart
- La voracité : la gloutonnerie d’Isengrin est utilisée par son adversaire pour lui
tromper
- La stupidité : condition nécessaire pour que la ruse triomphe, par exemple : Isengrin
voit le viol de Renart, mais il le fait croit qu’il est en train de la libérer qui est dans
un trou
Noble : le lion
Portrait positif :
- Noble est le roi d’une cour féodale qui évoque celle de Charlemagne et celle du roi
Arthur, les réunions se rapportent à des fêtes importantes du calendrier liturgiques
donc c’est une création comique qui reprend des motifs des genres stéréotypés
- Noble représente la force et la justice : il suit les conseilles de ses barons
- Un grand guerrier : son armée fait le siège du château de Renart
- Généreux : accorder des dons (attribut d’Arthur et des chevaliers de la Table Ronde)
Portrait négatif
- L’obsession sexuelle : Renart crée une lionne imaginaire pour satisfaire les désirs
sexuels de son roi
- Il est corrompu : Renart est condamné à mort, mais le roi accepte le trésor que la
femme de Renart lui donne pour racheter son mari
- Roi faible : il est incapable d’attraper Renart, de prendre le château de Renard, et le
roi est humilié
Personnages secondaires
- Tibert : le chat sauvage et ruse (comme Renart, ils essaient de se tromper). Il est
seul. Il est présenté (comme tous les personnages) d’un point de vue double,
anthropomorphique et zoomorphique : il fait la sieste au Soleil, joue avec sa queue
(comme un chat) ; et il se déplace en cheval comme Renart
- Brun : l’ours, l’évêque. Il représente la naïveté. Il est gourmand (passion pour le
miel). L’ambassadeur de Noble (transmet à Renart les décisions que la cour de
Noble a pris sur le goupil), mais il ne réussit jamais car il tombe toujours dans les
pièges de Renart
- Brichemer : le cerf, joue le rôle de sénéchal (= Keu de la cour d’Arthur)
- Chantecler : le coq (victime naturelle de Renart). Le protecteur du poulailler. Il
représente la vanité (il pense qu’il chante bien).
- Grimbert : le blaireau. Lien de parenté réelle avec Renart (i y a aussi des liens de
parenté imaginaires- Renart dit qu’Isengrin est son cousin). Il est le grand défenseur
de son cousin Renart pour éviter sa mort
Personnages féminins
- Hermeline : femme de Renart. Épouse parfaite (soigne les blessures, veut éviter les
échecs de son mari)
o Portrait négatif : elle devient une femme mégère (arpía). Quand Hermeline croit
que Renart est mort, elle décide de se remarier (elle ne respecte pas le veuvage)
c’est la femme volage qui change rapidement de mari. Comme Renart n’est pas
mort, il la puni
- Hersent : femme d’Isengrin. Femme lascive et capricieuse. Dans le combat entre
Renart et Isengrin, elle désire la mort de son mari car Renart est son amant (Isengrin
a perdu ses attributs masculins).
o triangle amoureux (Isengrin, Hersent, Renart) qui évoque l’amour courtois, mais
il n’y a pas d’amour car c’est une relation sexuelle. Hersent jure son innocence
devant la cour comme Iseut
- Fière : femme de Noble. Elle éprouve certains sentiments amoureux à l’égard de
Renart. Elle fait partie d’un 2e triangle amoureux (roi Noble, Fière et Renart).
Comportement d’une dame courtoise : elle donne à Renart un anneau pour le
protéger dans son voyage. Dans la mort de Renart, Fière est sur le point de mourir
- Pinte : femme de Chantecler. Elle représente la sagesse et la prudence, elle s’oppose
à Chantecler. Elle pond les œufs les plus gros
Hommes vs animaux
- Les personnages protagonistes sont des animaux, mais il y a aussi des hommes. Ce
sont 2 univers confrontés car ces hommes sont des paysans qui ont des poulaillers,
donc si Renart vole une poule, le paysan le poursuit avec le chien.
- Il y a aussi des moines car ils ont beaucoup de nourriture (les animaux cherchent ces
lieux pour manger)
- Les hommes sont souvent inférieur aux animaux (incultes, grossiers, sales…), ils
font partie de la satire médiéval
Roman de Renart. La satire
- C’est un roman satirique.
- La satire féminine, la misogynie : les femmes des paysans présentent les mêmes
caractéristiques d’Hersent et d’Hermeline ; les concubines des prêtres
- La satire religieuse : la satire médiévale ne prétend pas de critiquer el
fonctionnement de l’Église, mais c’est la satire des individus concrets.
- Il y 2 types de moines, moines noirs (bénédictins) et moines blancs (cisterciens). Les
traits de cette satire médiévale :
o Moines illettrés: ils n’ont pas de formation pour guider les paysans. Tibert parle
mieux le latin et explique mieux le serment que les moines (supériorité des
animaux)
o La gloutonnerie : contraire à al règle monastique
o La lascivité : le moine imagine une abbaye idéale où les femmes et les hommes
soient obligés à la folie passionnelle
- L’âne Bernard Un animal représente la lascivité des moines. Il fait un sermon qui est
l’éloge de la sexualité, et il présente Renart comme un parfait chrétien.
- Certaines pratiques religieuses sont objet de satire : le pèlerinage, la croisade
 La satire est joyeuse, elle recourt à la parodie, mécanisme de ravissement qui se
rapporte à la fête publique. Dans ce roman, il est difficile de distinguer la satire
religieuse et la parodie. En tous cas, la satire vise à rire (pas à détruire la religion
catholique)
Roman de Renart. Parodie
La parodie est un élément fondamental de ce roman. Ce roman est construit à partir de
la référence aux genres sérieux. Les protagonistes sont des animaux : transfert de
l’homme à l’animal.
Parodie lyrique : chansons troubadouresques. L’évocation du printemps, la suite est
animalière et non pas humaine
Parodie de la Chanson de geste :
- La guerre entre deux barons : c’est un thème de la Chanson de geste
- Des motifs, par exemple : le songe prémonitoire de Chantecler le coq (comme
Charlemagne) : mécanisme de dégradation
- La plainte épique (planctus), Charlemagne quand il trouve le corps de Roland
- Renart empereur : guerre entre la cour de Noble et les païens (des animaux
exotiques), l’usurpateur est Renart
Parodie du roman courtois :
- La sexualité remplace l’amour. Cette sexualité est unie à la violence
- Les 2 triangles amoureux évoquent le triangle de l’amour courtois
- La mort d’Arthur est la clôture de l’univers arthurien, et la mort de Renart
représente l’apocalypse renardienne
Parodie des rites liturgiques : il est parfois difficile de distinguer la satire religieuse et la
parodie dans ce roman. Exemples de satire religieuse :
- Sermon de l’âne Bernard qui fait l’éloge de la conduite sexuelle de Renart 
- Les funérailles : enterrer les victimes de Renart
Les confessions : motif qui joue une fonction structurale, car elle utilise le procédé
de la répétition (Chanson de Geste : procédé lié à l’oralité), cette répétition crée un
fil conducteur entre les épisodes. D’autre part, la confession est un motif comique
o les confessions de Renart sont toujours fausses. Pour se confesser, il faut se
repentir, mais il ne se repent pas.
Roman de Renart. Le comique
- Le comique de situation relève de l’affrontement entre 2 ou 3 personnages. Ce
comique apparaît aussi dans le théâtre (dans les branches, voir pourquoi cette
situation est comique)
- Le comique du langage : le langage caractérise les personnages
o vocabulaire populaire (insultes, exclamations, onomatopées qui évoquent des
hommes animaliers) 
o présence des mots étrangers : “godehere” (flamand), le français parlé par les
Français “godistonnet” ou “welcomme” 
o le jargon franco-italien latinisé qui parle Musart (Étourdi) le chameau, le prélat
étranger pour juger Renart (on mélange, l’italien, le français et le latin de cuisine
qui ne suit pas la grammaire latine)
- Le comique de gestes joue avec la dualité anthropomorphe et zoomorphe des
personnages
- La création onomastique : la plupart des noms des personnages ont une intention
comique (Tardif, Brichemer, Bruyant, Malpertuis)
- La scatologie et la sexualité dans des situations précises, cela relève à la culture
populaire
Roman de Renart. Structure des branches
C’est une structure simple car ce sont des contes brefs. Le récit suit un ordre
chronologique.
- Les branches (épisodes) présentent une structure binaire :
o aventure dans le monde humain (Renart vs hommes) / aventure dans le monde
animal (Renart vs un autre animal)
o les aventures qui racontent une ruse de Renart suivie d’une contre-ruse : celui qui
trompe est trompé)
- Il y a 2 types d’ouverture :
o on évoque le printemps, la fête du calendrier liturgique (ouverture du roman
courtois qui est présente dans les chansons troubadouresques) 
o la faim liée à la quête de nourriture (condition animalier de Renart- prédateur) :
la quête est une aventure chevaleresque
- Structure par juxtaposition d’aventures : il y a des branches construites à partir
d’une seule aventure (jugement de Renart), mais il y a d’autres qui juxtaposent
plusieurs aventures. Ces aventures sont soit des réussites de Renart (il trompe sa
victime), soit des échecs (il est trompé pas sa victime).
- Le dénouement est ouvert pour raconter une autre histoire de Renart, cela explique
que Renart échappe toujours de la mort
- Réécriture : caractéristique particulier de ce roman. Les épisodes ne sont pas fixés, il
y a des variations (reprendre une structure pour la raconter d’une manière
différente). La ruse est une réécriture car, lors de chaque épisode, l’auteur invente
une nouvelle ruse. Exemples: les confessions et les jugements
Br. II. Chantecler. Mésange. Tibert. Tiécelin. Le viol d’Hersent
Le prologue: présente la guerre entre 2 barons située dans le panorama des genres
sérieux du Moyen Âge: roman antique, roman breton et les fabliaux. La branche II
raconte l’origine de cette guerre. Le titre montre que la structure est une juxtaposition
d’épisodes :
Épisode de Chantecler : Renart arrive au poulailler pour manger. Chantecler est le
protecteur des poules et il a un songe prémonitoire qui lui rend angoisse: un animal roux
veut l’attraper
- Ce songe est un motif épique et le comique vient du décalage entre l’animal et le
motif.
- Cette branche est l’une où le jeu entre l’anthropomorphiste et zoomorphisme sont
plus subtils : l’affrontement entre le coq et le goupil est raconté à partir d’un
vocabulaire qui mélange les 2 univers.
- Ils ont une relation amoureuse courtoise, ils utilisent un vocabulaire courtois. La
poule Pinte interprète le songe. Ils forment le couple qui oppose la force
(Chantecler) et la sagesse (Pinte), comme Roland et Oliver, car le coq risque de
tomber dans le piège de Renart
- Renart utilise la ruse pour tromper. Pour se rapprocher de sa victime, il utilise des
techniques : il flatte sa victime car il connaît sa faiblesse. La faiblesse du coq est la
vanité, Renart lui dit qu’il chante bien mais que son père chante mieux et avec les
yeux fermés (technique : flatterie unie à la persuasion). Renart attrape le coq.
- Retournement de la situation à cause de la persécution des paysans et des chiens à
Renart : Chantecler utilise la même technique (flatterie- tu est capable de lancer des
injures contre ceux qui viennent après ?), le Renart lance des injures et quand il
ouvre la bouche, le coq tombe--> échec de Renart
Mésange : Renart essaie que sa victime ne vole pas pour la chasser. Renart dit que le roi
Noble a signé la paix. Le goupil veut donner un baiser à l’oiseau. Mais la mésange est
prudente et elle ne tombe pas dans le piège --> échec de Renart
Tibert : Renart ne prétend pas l’attraper car il n’est pas sa victime naturelle, mais il
essaie de faire le tomber dans le piège. Renart propose un concours, c’est la flatterie
(comique : dualité anthropomorphisme et zoomorphisme car l’auteur utilise le
vocabulaire de l’équitation). Des paysans et des chiens arrivent, et Renart tombe dans le
piège (le trompeur-trompé) --> échec de Renart
Tiécelin : un corbeau qui vole un fromage et il va manger quand Renart apparaît. Renart
n’arrive pas à manger le corbeau, mais ce dernier fait tomber le fromage que Renart se
contente de manger --> échec de Renart
Le viol d’Hersent (important car c’est l’origine de la guerre) : Renart arrive à la tanière
d’Isengrin. Il découvre Hersent qui est accompagnée de ses louveteaux. Hersent prend
l’initiative et elle utilise un vocabulaire humain pour séduire Renart. Cela finit par la
copulation des 2 animaux. Elle veut se venger de son mari car il est toujours jaloux, et
comme la relation de Renart avec le loup n’est pas bonne, il se laisse séduire pour se
venger aussi.
- Cette scène montre Isengrin comme un jaloux, un cocu, un humilié
(anthropomorphisme-zoomorphisme). À partir de ce moment, Isengrin sera toujours
stupide.
- Après l’union sexuelle, Renart devient un animal sauvage car il mange tout les
réserves et urine sur les louveteaux--> il a humilié sa famille
- Le mari connaît l’adultère, il est convaincu par sa femme qu’elle a été séduite par
Renart (elle raconte une version différente), elle est prête de jurer devant la cour de
Noble son innocence (comme Iseut)
- Les 2 loups poursuivent Renart : Hersent entre dans le trou mais elle reste coincée
Renart en profit pour avoir une 2 e union sexuel avec elle. Le mari est témoin de ce
viol, mais il est trompé par Renart car il lui convaincre qu’il essaie de tirer pour la
délivrer --> réussite de Renart
Branche I : Le jugement de Renart
- C’est la 1ère branche qui apparaît car elle est très appréciée par le public médiéval.
- Réécriture car les jugements (comme les confessions) énumèrent les méfaits de
Renart (rétrospection et répétition: le jugement présente des épisodes du passé).
Structure (≠de la branche II): la cour du roi Noble se réunie (Renart est absent) - car un
offensé accuse Renart (offenseur) devant le roi Noble d’une tromperie dont il a été
victime - on prend une décision
- Noble n’appuie pas la plainte d’Isengrin et il veut concilier l’offenseur et l’offensé
sans arriver à la guerre.
Interruption : arrivée d’un cortège funèbre de dame Coupée (pour élargir la scène :
accusation-jugement-décision finale). Cela change la position du roi car on accuse
Renart de meurtrier
- Parodie : le cortège funèbre introduit des funérailles- dégradation de l’univers
humain/ Comique : enterrement d’une poule.
On envoie chercher Renart pour qu’il se justifie :
- Dans cette branche, il y a 2 procédés de composition: le motif central (le jugement
de Renart) et l’enchaînement/juxtaposition (qui répète le motif de l’ambassadeur). Il
y a 3 ambassadeurs (Brun, Tibert, Grimbert), ce motif est individualisé car il y a des
variantes liées aux caractères de chaque personnage.
- Le dénouement de Brun et de Tibert est un échec car Renart utilise la technique de
la ruse pour tromper son opposant --> retour à la cour sans avoir accompli le but
- Renart est très poli avec Grimbert, qui son cousin, et il va à la cour avec lui-->
retour à la cour avec Renart. Avant d’arriver à la cour, Renart se confesse, mais il
fait semblant de se repentir de tous ses méfaits (structure est linéaire qui s’allonge
avec le motif de la confession). Renart et Grimbert passent pour une abbaye où il y a
des poules, et Renart veut attraper une poule, donc la confession est hypocrite car
Renart n’est pas sincère même devant son cousin (duplicité : ses paroles ne se
correspondent pas à ses actes- trait de Renart)
o Le motif de la confession joue une fonction dans la branche car on énumère les
méfaits que Renart a commis quand il se confesse. Cette répétition (j’ai fait, j’ai
fait…) crée des liens entre les épisodes qui sont séparés.
o On revient au point de départ : motif du jugement
Renart est condamné à mort, mais Grimbert propose au roi de changer la mort de Renart
par un pèlerinage à Jérusalem. Toutefois, quand Renart est loin de la cour du roi, il
lance un défi à tous les barons de la cour car il n’a aucune intention de faire la croisade,
donc on le poursuivre. En plus, il offense le roi car il le lance une pierre--> au début de
la branche l’offensé est Isengrin, mais à la fin c’est le roi Noble
Br. Ia : Le Siège de Maupertuis
- C’est la continuation de la branche I (conséquence de l’offense au roi Noble)
C’est une situation épique (point de départ anthropomorphique), le vocabulaire utilisé
suggère un château fort et Renart a beaucoup de nourriture, donc il peut rester là
pendant très longtemps tandis que l’armée de Noble est fatiguée. Quand les soldats
dorment, Renart lie tous les hommes de l’armée de Noble à des arbres par la queue ou
par la pate (cela suppose l’humiliation de l’armée).
Renart viole Fière qui pense que c’est son mari (quiproquo). Quand elle se rend compte
que c’est Renart, elle crie et le viol est connu. Le portrait du roi Noble est dégradé dans
cette branche car il ne parvient pas à prendre le château (inutile du point de vue
militaire), et en plus, il est offensé car sa femme est violée par Renart
- Ce 2e viol de Renart est différent du 1er viol d’Hersent : le viol d’Hersent est plus
brutal selon sa condition animalière, mais cette fois Fière est couchée sur le dos
(trait anthropomorphique).
La farce. Le limaçon/escargot Tardif délie tous les soldats de l’armée car Renart a
oublié le lier à un arbre.
Renart est attrapé et on l’emmène à la cour. Renart fait un testament car il est condamné
à mort. Le testament est comique : nature féodale (il distribue ses biens matériels entre
ses fils) ; nature animalière (il donne aux cadets les poulaillers). Il ne laisse rien à sa
femme car il sait qu’elle va se remarier (femme qui change rapidement de mari-trait de
la satire qui évoque l’inconstance féminine).
Un double motif qui retarde le dénouement : le cortège funèbre de Pelé qui a été tué par
Renart et sa femme demande justice car elle a perdu son mari ; le 2e cortège est celui
d’Hermeline (femme de Renart) et ses fils pour racheter la vie de Renart. Cette branche
montre un portrait négatif du roi Noble car il accepte le trésor que la famille de Renart
lui propose en échange de sa liberté.
Retour au début: Renart échappe de la mort et il grimpe sur un arbre où il est assiégé.
Au début c’est le siège de son château et maintenant dans un arbre.
Br. Ib. Renart teinturier, jongleur
Dans cette branche, les aventures de Renart ne suivent pas un fils conducteur et même le
goupil disparaît. Ce sont 5 épisodes assez autonomes (scènes de couples différents) :
1. Renart chez un teinturier : le roi averti ses vassaux que, s’ils rencontrent Renart, ils
peuvent le tuer sans l’amener à la cour. Renart prie Dieu de le porter secours même
s’il se moque de la religion dans la branche précédente, c’est un motif épique qui
désigne la prière du grand péril (le héros épique fait cette prière quand il est dans un
danger extrême (parodie : danger du chevalier et le danger de Renart). Quand Renart
arrive chez un teinturier car il a faim (quête d’un prie à manger), il tombe dans le
cuvier et il change sa couleur rouge au jaune.
2. Il rencontre son adversaire Isengrin qui ne le reconnaît pas. Renart dit qu’il s’appelle
Galopin, donc il change d’identité. Il y a le comique du langage car Renart change
aussi sa façon de parler, il dit qu’il est un jongleur anglais, donc il parle un français
comique que l’on ne comprend pas très bien. Il y aussi le comique de situation car
Galopin (Renart) et Isengrin parlent ensemble, et en plus, Isengrin se plaint des
tromperies de Renart. Cette situation crée un malentendu entre les personnages
(quiproquos). Renart trompe Isengrin, ils vont chercher une vieilli chez un paysan,
Isengrin est enfermé dans la maison et il perd ses attributs masculins--> c’est un
épisode théâtrale, comique et qui reprend la rivalité entre ses 2 animaux
3. Scène d’Isengrin et Hersent : Hersent veut se coucher avec lui, mais Isengrin ne veut
pas à cause de la perte des attributs sexuels, cela entraîne une dispute conjugale.
Isengrin quitte la maison car il ne peut pas satisfaire le désir de sa femme
4. Renart jongleur arrive chez lui incognito et sa femme ne le reconnaît pas. Hermeline
va se marier avec Poincet car elle croit que Renart est mort. D’une part, Renart
trompe Poincet, il le persuade d’aller visiter une martyre pour assurer la fécondité et
le succès du mariage, mais Renart met un piège, donc Poincet meurt et le mariage
n’a pas lieu. Après Renart bat sa femme et il y a une dispute conjugale.
5. Le crêpage de chignon (tirarse del moño) : dispute entre la femme (Hermeline) et la
maîtresse (Hersent). Cela montre Hermeline comme une mégère
- Deus ex machina : intervention d’un personnage qui évite un malheur plus grand.
C’est un pèlerin qui permet le retour à l’harmonie conjugale.
Rutebeuf, Renart le bestourné
À partir du Roman de Renart, le personnage survie au XIIIe s. mais il subi une
transformation à l’allégorie. À partir de Rutebeuf, Renart incarne l’hypocrisie (le
renardie : collection de vices, mensonge, déloyauté…).
Survivances au XIVe s.: le personnage de Renart est transformé, il devient le paradigme
de vices et il devient un personnage allégorique, donc il perd sa condition animalière.
Succès et diffusion de Renart en Europe.
Espagne : El libro de los Gatos. Renart est présente dans l’art gothique espagnol

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