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Lettres – Cours sur Molière

1) Contexte historique et littéraire : La querelle de l’École des Femmes

L’école des Maris (1661) – Grand succès


Les 2 pièces entretiennent un certain rapport, même sujet repris
Histoire d’un homme âgé qui veut épouser une jeune femme la plus sotte pour se prévenir du
cocuage. Arnolphe pers. Principal, selon lui cocuage = acte de femme savante. Molière par rapport
à l’EDM ajoute le thème du confident inapproprié. Horace, véritable amoureux de Agnès, se confie
à Arnolphe, ne se doutant pas que c’est lui qui maintient Agnès en séquestration.
On appelle cette structure la « précaution inutile », puisque finalement cette précaution ne servira à
rien.
L’École des Femmes (1662).
Précepte du castigat ridendo mores, corriger les mœurs par le rire.
La comédie contrairement à la tragédie va mettre en scène des personnages bourgeois au sens du
XVIIème siècle. Ils ont de l’argent mais ne sont pas nobles. La tragédie met en scène ds grands
bouleversements d’états. Dans la comédie il n’est pas question de problématiques d’état mais de
« maisonnée » (mariage, héritage…), l’EDF ne fais pas exception à la règle. Hiérarchie des genres
au XVIIe, le genre noble est la tragédie et la comédie = sous genre. La farce est le genre le plus
paysan. EDF = comédie « farcesque », signe de révolte formelle.
Les mots cocuage et cocu sont présents dans l’œuvre, terme familier qui n’a rien à faire dans une
comédie du XVIIe.
Rabelais, XVIe siècle, œuvres considérées comme bizarres et déplacées par leur vocabulaire, cité
dans les œuvres de Molière. Farce = Comique bas

La querelle de l’EDF s’explique doublement


-pour des raisons esthétiques
Molière a adopté une forme élevée tout en ajoutant du comique bas.
C’est une œuvre très peu dramatique, elle multiplier les récits mais les choses racontées ne sont
jamais montrées.
ex. Acte 4 scène 6 Agnès s’introduit dans la chambre d’Horace, pas montré sur scène.
Le narratif semble l’emporter sur le dramaturgique
-pour des raisons morales
Nombreux équivoques sexuels, pièce considérée comme obscène
Molière met en scène une critique de l’EDF qui lui permet de répondre à ses détracteurs.
« c’est vous qui faites l’ordure », c’est vous qui interprétez ça de cette façon.
Molière en somme est accusé d’impiété, c’est une pièce blasphématoire.
Le seul personnage qui est censé être religieux est Arnolphe qui se retrouve ridiculisé par l’œuvre.

2) L’éducation des femmes

L’époque se pose des questions sur l’éducation des femmes savantes, figure trouble et ambiguë au
XVIIe siècle. Femme autonome et alphabétisée mais équivalent féminin de la figure du pédant,
contre l’idéal de « l’honnête homme ». Arnolphe, figure caricaturale, considère que la femme ne
doit pas savoir écrire « femme qui compose en sait plus qu’il ne faut », il veut encadrer
l’apprentissage de la lecture. On peut dire qu’il y a une double école dans l’oeuvre :
-Celle d’Arnolphe : La loi de l’injonction et du patriarcat
-Celle d’Horace/Agnès : La loi de l’amour
L’école d’Arnolphe est éliminée par l’oeuvre.

3) Structure de la pièce
La quasi totalité de l’intrigue est dérobée du regard des spectateurs, c’est une pièce qui raconte
beaucoup et qui montre peu. Ce qui intéresse Molière c’est de déplacer l’intérêt de la pièce pour ne
pas donner a voir des scènes usuelles de comédie, mais plutôt la psychologie des personnages. La
représentation d’une psychologie et la réaction à ces récits. L’intrigue est simple et unitaire, elle ne
se fragmente pas en sous-intrigues.

4) Les personnages

Arnolphe posséde 8 scènes, c’est le personnage principal. Molière bouleverse la hiérarchie


actancielle. Le couple est mis au second plan tandis que Arnolphe est mis au premier plan de la
pièce. Si on examine les interventions d’Agnès on est surpris car non seulement elle n’apparaît que
dans 8 seines mais elle ne prend pas souvent la parole, le personnage est marginalisé.

Arnolphe occupe l’espace discursif de la pièce tandis que Alain et Georgette sont nettement –
présents. Arnolphe de la Souche → noblesse / aristocratie, Arnolphe ne veut pas perdre son nom, il
veut fonder un lignage. Lignage patrilinéaire. Ce lignage serait la perpétuation du père après sa
mort. Il incarne un discour masculin et patriarcal pour qui le mariage est un outil d’asservissement.
Le personnage compose dans différents registres de théâtre.

Agnès, éveil du sentiment amoureux qui l’arrache de sa docilité et de sa frustration. 2 écoles : celle
du patriarcat opposé à l’école des femmes / amour. L’école d’Arnolphe est une école de
l’hétéronomie, la femme est complètement dépendante de l’homme. C’est l’école d’un catholicisme
complètement puriste. Trajectoire invraisemblable de Agnès selon l’époque, elle ne semble pas très
cohérente. Elle aurait du apparaître comme moins niaise dés le départ, c’est un personnage
romanesque qui évolue psychologiquement. Le puristes de l’époque considéraient comme
perfection La Poétique d’Aristote. Il s ‘oppose aux doctes. Vers 1992 – 1993 Agnès aurait dit que
les enfants se feraient par l’oreille. Ce qui choque ce n’est pas la naïveté de Agnès mais la banalité
de ses propos. Sa naïveté n’est pas montrée sous nos yeux . C’est un personnage caractérisé par sa
fausse innocence salace, personnage issu de la farce. Agnès passe du registre de la farce pour passer
à un registre classique de comédie.

Horace c’est « l’Amoroso della commedia dell’Arte ». C’est un personnage purement fonctionnel,
un pur ressort comique.

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