Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2) Du mythe au roman
Le mythe : pour les ethnologues aujourd'hui mythe a un statut universel. Le plus souvent,
mythe d'origine, récit de création du monde avec éléments merveilleux,... Mythe dit le vrai à
ceux chez qui il est crée.
Transformation du mythe : même structure peut être utilisé dans des mythes de cultures
différentes avec substitution de valeurs. De plus, C. Levi-Strauss évoque la transformation du
mythe au fil des versions successives.
Mythes et épopées : mythes se développent surtout dans civilisation sans Etat, sans
monnaie,... épopée nait dans des structures plus complexes. La plus ancienne connue est
Gilgamesh (2ème millénaire avant JC)
3) Epopée et roman
Le mot "roman" : évolution du sens. Adverbe latin romanice = à la façon des Romains. IX
ème siècle : lingua romana : langue vulgaire par opposition au latin. Au XIVe siècle, terme
désigne littérature courtoise (ie romans d'aventures puis de chevalerie). Romancier a
d'abord signifié "traduire du latin au français".
De la chanson de geste au roman : roman semble provenir aussi des chansons de geste.
Roman, contrairement au roman épique, tire sa vérité de la cohérence d'une fiction.
Grandes différences entre roman et épopée : rapport à l'individualité, au cadre spatio
temporel,... (Bakhtine)
L'ambigüité constitutive du roman moderne : constitutive car satire du type de récit passé de
mode. Prestige + contradictions du roman
5) De l'Epopée au Roman
L'indiscutable modèle épique : DQ est une réflexion explicite dont le point de départ est le
poème épique. DQ pousse à son comble le jugement favorable dont jouit l'épopée depuis
des siècles. DQ confond faits attestés et embellissements romanesques.
Mensonges ou vérités romanesques ? Pour DQ et Sancho, les vérités littéraires sont les
seules qui vaillent. Le livre de Cervantès embrasse épopée et roman dans un même amour
fou, celui de la littérature.
Le roman, libre fiction : Pour La Fontaine, il faut laisser lire les filles, elles sont mieux
prévenues du danger. Les critiques contre le roman (sur l'amour) sont aussi faites contre le
théâtre (grandes accusations théologiques de Rousseau). Roman : critique esthétique +
morale => sans noblesse ni vertu, sans règles,.... Les défenseurs du roman tentent de
retourner ce négatif en caractères positifs. Pierre-Daniel Huet + Nicolas Lenglet-Dufresnoy.
Double naissance du roman : chute de l'Empire romain s'accompagne d'une perte du sens
vrai. Au temps mérovingien : histoires sont "ramas de mensonges grossièrement imaginés".
Au Moyen Age, "troubadours et chanterres" se mettent à se "romaniser" et inventent roman
moderne. Selon Huet, œuvres de l'Antiquité viennent de l'amour des invention
romanesques. Inclination aux fables est "naturelle" chez l'homme. Romans émeuvent les
passions que pour apaiser celles des lecteurs. Huet ménage au genre une place particulière.
Double lecture du roman, les enfants et les simples se contentent de l'écorce, de l'apparence
de vérité. Mais les lecteurs "polis" sont "ceux qui pénètrent plus avant et vont au solide", ils
recherchent "l'excellence de l'invention et de l'art".
La tradition de la figure : Huet n'a pas oublier la pensée antique => Ecriture Sainte au centre
de toute Vérité comme de tout Récit, accès à la Vérité compte. Tout récit peut se prévaloir
d'une présomption de sérieux et de profondeur. A partir de ce modèle, toute fiction est
défendable.
Définition du roman singulier : "Romans sont des fictions d'aventures amoureuses; écrites en
prose avec art, pour le plaisir et l'instruction des lecteurs". Importance centrale accordée à
l'amour, à la vie privée des gens du meilleur monde. Roman flatte les goût et traduit les
préoccupations. Roman et épopée sont différent car épopée a plus d'éléments merveilleux ,
est moins vraisemblable.
Eloge des femmes : lecteurs du roman sont en majorité des femmes + romancière : pas
d'autre genre où la place des femmes est si importante. Pour lui, lecture de bons romans,
d'une pureté parfaite est utile aux jeunes filles lorsqu'elles font l'expérience de l'amour. De
plus, le roman fait l'éloge du sexe féminin (qui semble avoir fait honte)
Le roman, introduction à la vie amoureuse : Lenglet revendique tous les publics et propose
pour chaque âge des lectures appropriées => veut satisfaire les désirs du public et l'instruire
au moyen des romans. Romans sont pour lui l'occasion de s'initier à l'amour, ils nourrissent
l'imagination et répondent aux désirs secrets. Il est conscient de l'importance des romans
dans le monde moderne. Lecture profane ouvre à une pédagogie. Il a compris que le roman
est destiné à un tout autre avenir que celui du divertissement frivole.
Comédie ou parodie? Tente de fonder en raison un récit épique capable de rendre compte
de la vie quotidienne de tous (contrairement à épopée classique où on a que des nobles).
Pour lui, les personnages de rang médiocre doivent figurer dans le roman. Il s'inspire
beaucoup de Molière où les personnages de tous les milieux se rencontrent. Il emploie le
style héroïcomique pour tourner en dérision le sérieux de l'histoire.
Le conte historique : Il trompe car a pour objet une vérité rigoureuse. Une poétique de
l'écriture "historique"=> illusion artistique du "vrai". Diderot évoque aussi l'importance des
"détails significatifs".
Le roman à la 1ère personne : Diderot reprend les principes des romans comiques + les
confronte avec le récit à la 1ère personne. Récit à la 1ère personne relate les expériences
d'un "je" qui a vécu. Vise à accrédité le propos en désignant son origine.
Germaine de Staël parait beaucoup plus sage => Essai sur les fictions. Roman est tableau des
mœurs séculaires comme le dit Sade, il peint donc toutes les passions de toutes les
circonstances de la vie. Mme de Staël n'est pas insensible au profondeur de l'âme humaine
=> souhaite que les fictions nous expliquent les mystères de notre sort.
Le roman, lieu de l'affrontement du moi et du monde : fin 18e, gout classique n'est pas
éteint mais les règles classiques ne parviennent pas à contenir la nouvelle puissance
romanesque. Roman a pris conscience de lui même comme fait littéraire majeur.
Confrontation entre le moi et le monde. Il utilise de moins en moins la ruse pour séduire ses
adversaires. On l'accuse toujours d'immoralité au 19e (procès de Flaubert).