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DOSSIER FRANÇAIS :

Personnage en marge

Parcours associé : Personnages en large, plaisirs de lecture

Œuvre intégrale : Manon Lescaut, Abbé Prevost

 Auteur décrit des personnages en marge de la société => en opposition avec l’ordre
établi/la référence.
 Lecteur se questionne : « Pourquoi l’auteur met-il en scène des personnages en
marge ? Ne serait-ce pas une critique de la société, pour déclencher une remise en
qst ? »

Idée d’amorce pour la dissertation : « Le roman est une méditation sur l’existence vue au
travers des personnages imaginaires »
- Milan Kundera, L’art du roman

1) De l’Antiquité au Moyen-Âge ; l’origine du personnage en marge

 Personnages en marge par leurs quêtes. => l’auteur crée des péripéties plaisante pout le
lecteur

Le persona est un masque représentant un trait de personnalité (théâtre antique)


 Signifie ensuite « caractère »
 1223 => entrée du mot « persona » dans la langue Française comme « le caractère
d’un comédien »
 Signifie « être de papier » d’après Paul Valérie

Personnage : Un être fictif auquel le romancier donne l’illusion du réel par le recours à
certains procédés (nom, prénom, portrait physique, moral et social, …)
 est au centre du roman => ne représente pas un être humain à part entière mais un type
(héros, anti-héros,…)

2) Le XVIe siècle

Au XVIe siècle les nombreux bouleversements sociaux, culturels et intellectuels de la


Renaissance se reflètent dans le roman qui connait alors une expansion remarquable en
Europe. Lors de la Renaissance, les écrivains explorent de nouvelles voies narratives et
abordent de multiples de sujets.

Ce genre littéraire se distingue par sa diversité thématique et stylistique, illustrée notamment


par l'émergence de deux courants majeurs : le roman picaresque et le roman pastoral.

Le roman picaresque met en lumière des anti-héros marginaux évoluant dans les marges de
la société. Ces personnages, souvent des vagabonds ou des escrocs, parcourent le monde à la
recherche d'aventures. Le point culminant de ce courant est atteint avec Lazarillo de Tormes
de Diego Hurtado de Mendoza (identité de l’auteur longtemps debattue) paru en 1554.

Le roman pastoral, inspiré par la poésie bucolique antique, met lui en scène des bergers et
des nymphes évoluant dans des décors idylliques. Il aspire souvent à idéaliser la vie rurale et à
explorer les thèmes de l'amour, de la nature et de la simplicité. Un exemple emblématique de
ce genre est La Celestina (1499) de Fernando de Rojas, qui mêle comédie et tragédie dans un
cadre pastoral.

En plus de ces deux types de romans, le XVIe siècle voit également l'émergence d'autres
formes romanesques, telles que les romans d'amour courtois et les romans de chevalerie,
qui puisent leur inspiration dans les traditions médiévales.

Le roman de cette époque joue donc un rôle essentiel en divertissant le lecteur, tout en
l'invitant à réfléchir. En effet, les personnages comiques inventés pour amuser éveillent
aussi la réflexion du lecteur, enseignant ainsi par le plaisir de la lecture.

Exemples de personnages :

 La Célestine (1499) de Fernando de Rojas met en scène le personnage de La Célestine,


une vieille prostituée astucieuse évoluant en marge de la société.
 La Vie de Lazarillo de Tormes et de ses fortunes et adversités (1554) dépeint l'histoire
d'un anti-héros, Lazarillo, confronté aux réalités sociales de son temps.
 Gargantua (1534) et "Pantagruel" (1532) de François Rabelais => œuvre satirique =>
met en scène des géants évoluant en marge de la société conventionnelle, remettant en
question les normes religieuses, sociales et intellectuelles de la Renaissance.

Le XVIe siècle marque l'essor d'une tradition romanesque riche et variée, fondée sur
l'exploration des différentes facettes de la société et de l'expérience humaine à travers une
variété de genres et de modes narratifs.

3) Le XVIIe siècle

Au cours du XVIIe siècle en France, le genre romanesque, souvent considéré comme mineur
et comme un genre honteux et immoral, commence à se diversifier et à gagner en
reconnaissance.

 Le roman pastoral, dans d'un cadre champêtre et idyllique, propose une


représentation idéalisée de la vie rurale et explore les thèmes de l'amour et de la
nature.
Exemple : L'Astrée (1607-1627) d'Honoré d'Urfé illustre cette tendance.
ou La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (1678) => explore les conflits
intérieurs d'une femme noble, illustrant ainsi les tensions entre les désirs individuels et
les normes sociales rigides de l'époque.

 Le roman héroïque, influencé par des modèles italiens tels que L'Arioste et Le Tasse, met
en scène des personnages héroïques évoluant dans des aventures épiques.

 Le roman comique, comme "Roman comique" de Scarron, vise principalement à divertir


en suscitant le rire chez le lecteur
 Quant au roman d'analyse, tel que La première journée de De Viau, il incite le lecteur à
réfléchir et à se questionner sur divers aspects de la société et de la condition humaine.

L'influence de la notion d'honnête homme sur les personnages est également notable. Les
héros précieux, idéalisés et conformes aux standards de la cour, illustrent cette conception.
Les romans pastoraux, imprégnés d'un idéalisme éthéré, et les personnages réalistes tels que
Don Quichotte de Cervantes, représentent également des facettes différentes de cette
dynamique.

Exemples :

 Don Quichotte de Cervantes => chevalier idéaliste naviguant à travers un monde où il


se sent en marge des conventions sociales.

4) Le XVIIIe siècle ; la place du héros dans la société

Au XVIIIe siècle, le Siècle des Lumières marque une évolution significative du roman, où le
rôle et la représentation du héros varient selon les différents genres.

Dans un premier temps, les tendances réalistes émergent, influencées par le picaresque
espagnol. Les romans mettent en avant les réussites et aventures des personnages, souvent
confrontés à un monde réaliste et parfois brutal.

Le roman libertin se distingue en mêlant érotisme et antireligieux, s'opposant ainsi aux


normes sociales et religieuses de l'époque. À travers des oeuvres comme Les égarements du
cœur et de l'esprit, ce genre explore les passions humaines et remet en question les
conventions morales.

D'autre part, le roman des Lumières se veut plus social, moral et philosophique. En
s'opposant aux règles traditionnelles du genre, ces œuvres abordent des thématiques variées et
encouragent la réflexion du lecteur.

Dans un courant préromantique, la seconde moitié du XVIIIe siècle voit l'influence des
romans réalistes anglais. Ces récits adoptent un lyrisme spontané et sensible, explorant les
émotions et les dilemmes des personnages avec profondeur.

Parallèlement, cette période voit l’arrivée du roman épistolaire, avec des œuvres comme La
Nouvelle Héloïse de Rousseau et Les Liaisons dangereuses de Laclos. Ce format de narration
par lettres permet une exploration des sentiments et des perspectives multiples à travers les
différents narrateurs.

Le roman du XVIIIe siècle se tourne vers une quête de vraisemblance, cherchant à être perçu
comme un genre sérieux en s'appuyant sur des documents authentiques tels que les lettres,
mémoires et manuscrits. Des exemples illustrent cette évolution, comme Moll Flanders de
Daniel Defoe, qui explore la marginalité sociale, ou Candide de Voltaire, qui remet en
question les valeurs de la société à travers les aventures de son héros éponyme.
En somme, le XVIIIe siècle voit une diversification du roman, avec une attention croissante
portée à la représentation du héros et à la recherche de vérité et de sensibilité dans les récits
littéraires.

5) Le XIXe siècle ; l’âge d’or du roman et de ses personnages

Au XIXe siècle, le roman connaît une période de diversification, devenant un genre sérieux
et explorant différentes facettes de la vie sociale et humaine.

D'une part, le roman romantique met l'accent sur les émotions intenses, les passions et les
désillusions des personnages, tout en proposant une réflexion critique sur la société.
Exemple : Les Misérables de Victor Hugo => les personnages marginaux comme Jean Valjean
incarnent des luttes pour la rédemption et la justice sociale.

D'autre part, le roman réaliste se développe à partir des années 1830, cherchant à dépeindre
fidèlement la réalité sociale.
Exemples : Auteurs comme Balzac avec La Comédie humaine ou Flaubert avec L'Éducation
sentimentale présentent des personnages réalistes, représentatifs des différentes couches de la
société et de leurs luttes individuelles.

Le roman naturaliste, une extension du réalisme, se caractérise par une observation


minutieuse et scientifique de la société et de ses individus.
Exemples : Écrivains comme Émile Zola avec L'Assommoir et Germinal => faits réels pour
dresser le portrait des classes populaires et explorer des thèmes tels que la misère et le travail.

Les auteurs du XIXe siècle s'efforcent d'ancrer leurs romans dans la réalité sociale de leur
époque. Par exemple, dans "Jane Eyre" de Charlotte Brontë, le personnage éponyme lutte
contre les conventions sociales et religieuses pour trouver sa place dans la société.

6) Le XXe siècle ; la remise en question du personnage

Le XXe siècle marque une période de profonde évolution pour le personnage romanesque,
reflétant les bouleversements sociaux, politiques et artistiques de l'époque.

Dans un premier temps, le personnage traditionnel est déconstruit, remettant en question les
conventions narratives établies.
Exemple : L'Étranger d'Albert Camus => Meursault ; anti-héros burlesque, en marge de la
société, démythifiant ainsi le concept de héros romantique.

Le retour du personnage engagé se manifeste dans les années 1920 et 1930, avec une
multiplicité des sentiments et des personnages forts.
Exemple : À la recherche du temps perdu de Marcel Proust => perso impliqués dans le monde
et revêtent des personnalités typées et clairement délimitées, reflétant les préoccupations
sociales et politiques de leur époque.

Cependant, dans les années 1950, le "Nouveau Roman" émerge, remettant en cause la notion
même de personnage. Le personnage devient une simple notion guidée, et le roman
abandonne les conceptions traditionnelles pour se concentrer sur l'aspect extérieur des choses.
Nathalie Sarraute caractérise cette période comme "l'ère du soupçon", où les frontières entre
fiction et réalité s'estompent.
Cette évolution du personnage romanesque reflète les diverses tendances artistiques et
littéraires du XXe siècle, allant de la déconstruction des héros traditionnels à l'émergence de
personnages engagés, pour finalement remettre en question la place même du personnage
dans le récit, dans une quête constante de renouvellement et d'innovation narrative.

Les différents types de marge :

 Marge morale => dépend des claves sociales

 Marge sociale

 Marge géographique

 Point de vue des personnages

Les différents types de personnages en marge :

 Personnage déséquilibré =>La figure du monstre (ex : Frankenstein, Hugo), la figure du


fou (ex : Don Quichotte, Miguel de Cervantes)

 La figure socialement inadaptée => (ex : L’Étranger, Camus)

 Personnage éponyme-héros => identification du lecteur, model à imiter et décalage


mélioratif

 Anti-héros => ses caractéristiques sont opposées au portrait du héro, il est ne décalage
péjoratif de la société (ex : Le Horla, Maupassant)

 Personnage rejeté => les autres personnages ne l’acceptent pas à cause de ses différences
(ex : Parfum, Patrick Süskind avec le Personnage grenouille)

 Personnage révolté => il ne veut pas se soumettre aux normes de la société (ex : 1984,
Georges Orwell)

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