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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ MOHAMED KHIDDER-BISKRA
Faculté des Sciences et de la Technologie
Département de Génie Électrique
OPTION
Électronique
CYCLE Licence

Support de cours

Matière : Électronique des impulsions

CHAPITRE 6

LES CONVERTISSEURS ANALOGIQUES


NUMERIQUES A/N (CAN/ADC)

ET NUMERIQUES ANALOGIQUES (CNA/DAC)

ANNEE 2023/2024

1 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


CHAPITRE 6

LES CONVERTISSEURS ANALOGIQUES-NUMERIQUES/ A/N


ET NUMERIQUES-ANALOGIQUES N/A

I. INTRODUCTION
Le monde physique est par nature analogique (dans la quasi-totalité des cas). Il est perçu via des signaux
analogiques (son, ondes visuelles, etc.) qui peuvent être traités par des systèmes analogiques.
L’interface nécessaire entre le monde analogique et un traitement numérique donné est réalisé par des
convertisseurs analogique – numérique (CAN, ou ADC pour Analog to Digital Converter en anglais) et
numérique – analogique (CNA, ou DAC pour Digital to Analog Converter).

Un convertisseur est tout simplement un circuit électronique qui réalise l’interfaçage entre le monde
"extérieur" et un système numérique.

Le rôle d’un CAN est de convertir un signal analogique en un signal numérique pouvant être traité par une
logique numérique, et le rôle d’un CNA est de reconvertir le signal numérique une fois traité en un signal
analogique.

La Conversion d’un signal: c’est la transformation d’un signal analogique en information numérique et
réciproquement. Un convertisseur est tout simplement un circuit électronique qui réalise l’interfaçage entre le
monde "extérieur" et un système numérique.

Fig .1-Chaîne de traitement numérique d’un procédé.

Fig .2- Conversions et traitement numérique des données.

2 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


Il existe deux catégories de convertisseurs :
- les Convertisseurs Analogique umérique (CAN) qui vont transformer les tensions analogiques en signaux logiques
aptes à être traités par calculateur (numérisation des signaux).
- les Convertisseurs umérique Analogique (CNA) qui vont convertir les signaux logiques en tension analogique.
Plusieurs types de convertisseurs sont disponibles dans chaque catégorie, qui se différencient par leur précision, leur
vitesse de traitement de l'information, leur prix...

II. CONVERSION ANALOGIQUE NUMERIQUE./ NUMERIQUE ANALOGIQUE


II.1. Principe de la conversion analogique numérique.
 La conversion d'un signal analogique en signal numérique est réalisée à l'aide de
Convertisseur Analogique Numérique, en abrégé CAN. En électronique, les CAN sont des
systèmes permettant de comparer la tension associée au signal analogique V(t) à plusieurs
tensions de référence ; s'il y a 2n — 1 comparateurs, la tension est représentée par un mot de
n bits.
 Un convertisseur analogique numérique (CAN ou ADC en anglais) est un dispositif
électronique permettant de transformer une grandeur analogique d’entrée Ve en un nombre
binaire N, proportionnel à la grandeur d’entrée Ve. On peut écrire la relation suivante :

+
q : appelé quantum de conversion (ou pas de quantification, tension analogique élémetaire)
n : nombre de bit
b0 : le bit le plus faible (LSB : least significant bit), bn-1 :le bit de poids fort MSB Most significant
poids).

Conceptuellement, la conversion analogique – numérique peut être divisée en trois étapes :


 l’échantillonnage temporel,
 la quantification
 le codage.

3 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


1-Échantillonneur-Bloqueur
Rôle : Le rôle d’un échantillonneur bloqueur (E/B) est de maintenir constante l’amplitude de l’échantillon prélevé tous les
Te durant le temps nécessaire à sa conversion. Te représente la période d’échantillonnage.

La capacité joue le rôle d’élément mémoire, l’interrupteur est là pour réactualiser la valeur mémorisée ou bien l’isoler vis
à vis de l’entrée.

II.2. Principe de la conversion numérique/analogique

VOS = Décalage en tension et IOS = décalage en courent


La valeur du décalage = La sortie du convertisseur quand l’entrée est à zéro.
VFS et IFS sont les tensions et courent pleine échelle (Full Scale)

Convertisseur CAN : Convertisseur CNA :


Symbole d’un C.A.N. Symbole d’un C.N.A.

4 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


III. CARACTERISTIQUE DES CONVERTISSEURS
Les caractéristiques importantes d’un CNA et CAN sont :

 La tension de référence
 La tension pleine échelle
 Le nombre de bit
 La résolution
 Fréquence d’échantillonnage maximale
 La linéarité,
 La vitesse de conversion ( la cadence)
 Plage de conversion.
 Les erreurs (de zéro, de décalage, du gain, de non linéarité, de quantification).

III.1. La tension de référence


Pour effectuer sa conversion, le convertisseur a besoin d’une tension de référence à laquelle il compare
les tensions à convertir. Cette tension est souvent intégrée directement dans le composant. On la notera
E ref. Sa stabilité est très importante car toute fluctuation de sa valeur peut entraîner des erreurs dans les
conversions.

 Tension de référence :
C’est la tension de référence du convertisseur qui permet de générer l’amplitude de la variation de la tension de
sortie. On a alors pour le quantum la relation suivante :

Uref est la tension de référence du convertisseur

III.2 La tension pleine échelle


Il s’agit de la tension analogique maximale acceptée par le CAN (respectivement délivrée en sortie par
le CNA). Elle peut être

 La tension pleine échelle :


La tension pleine échelle est la tension maximum que l’on peut obtenir en sortie du convertisseur, soit :

III.3 Le quantum ou pas de quantification

On définit le quantum (q), ou LSB (pour Least Significant Bit, le bit de poids faible) comme étant la
dimension de ces plages. On le note q et l’obtient par :

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On définit aussi le quantum, ou LSB (pour Least Significant Bit, le bit de poids faible) comme étant la
dimension de ces plages. On le note q et l’obtient par :
q LSB VPE/2N (il y a bien 2N "marches" à "l’escalier")

VPE : tension pleine échelle

 Quantum:
q est le quantum, c’est la plus petite variation de tension de sortie correspondant au poids faible du
convertisseur, n est le nombre de bits d’entrée.

Le pas de quantification et la précision d’un CAN dépendent du nombre de bits en sortie, appelé résolution.
Pour un CAN à N bits, le nombre d’états possibles en sortie est 2N, ce qui permet d’exprimer des signaux
numériques de 0 à 2N-1 en code binaire naturel.
Un CAN est caractérisé également par la plage de variation acceptable de la tension analogique d’entrée,
appelée Pleine Echelle (FS pour Full Sc
ale en anglais) et que nous noterons VPE. La pleine échelle est divisée en autant de plages d’égale dimension
(cas de la quantification uniforme) qu’il y a d’états possibles de la sortie numérique. Chaque plage est associée
à un code numérique représentant la tension analogique d’entrée.

III.4 Le nombre de bits


Le code binaire N en entrée (respectivement en sortie) est codé sur n bits. Cela donne 2n combinaisons.
2n-1 niveaux, Nmax=2n-1 : valeur maximale à pleine échelle.

III.5 Caractéristique de transfert ( Pour CAN :N=f(Ve), pour CNA : Vs=f(N))


1- Définition
La caractéristique d'un convertisseur (numérique / analogique ou analogique numérique) est la courbe
représentant la grandeur de sortie en fonction de la grandeur d'entrée. C’est la caractéristique qui sert de
référence pour l’analyse des erreurs (les écarts sont mesurés par rapport à la droite idéale).

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Fig .3-Caractéristique de transfert du CAN et CNA

Pour le CAN, la caractéristique de transfert idéal est une courbe en escalier qui lie l’entrée analogique au code
numérique qui lui est affectée : N=f(Ve) ; N=Ve/q
Les tensions de seuil VSk, correspondant aux transitions entre les codes de sortie, sont telles que : VSk =
k.q kÎ{1,…,7} ce qui correspond à une quantification linéaire par défaut. Sur la figure précédente est également
portée en pointillé la droite de transfert idéale ; elle correspond à un CAN de résolution infinie (un tel CAN
n’existe pas).
Le nombre de niveaux désigne le nombre total de valeurs différentes que peut afficher un CNA : un
n
CNA à n bits possède 2 niveaux (et 2n-1 pas)

III.6 Résolution et Quantum d'un convertisseur


La résolution d’un convertisseur est la valeur de la variation de la tension d’entrée Ve qui provoque un
changement d’1 LSB sur le nombre N en sortie. C’est donc la largeur d’un palier de la caractéristique de
transfert. Plus la résolution est petite, plus la conversion est précise. Pour le CAN, c’est la plus petite variation
de tension qui engendre une modification du code. Elle correspond au quantum, on l’exprime très souvent en
pourcentage (%) :

(La résolution est définie en % de la pleine échelle (FULL SCALE ou FS)).

 La résolution :

La résolution d’un C.N.A. est définie comme le rapport quantum à pleine échelle :

 Remarque :

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Par abus de langage, on dira que la résolution du convertisseur est de n bits. On noteras que cette résolution ne
dépend que du nombre de bits à convertir, et non de la précision du composant.

III. 7- LES ERREURS DES CONVERTISSEURS


III.7.1 Les erreurs des convertisseurs CNA
1. erreurs: décalage, non linéarité intégrale, non linéarité différentielle.

a- Erreur d’offset ( erreur de décalage)


Elle caractérise l'écart entre la tension nulle correspondant au code 00...00 et la tension de sortie réelle. Elle
s'exprime en % de la pleine échelle ou en fraction de quantum. De même, le code binaire 0 ne correspond pas
forcément à une tension rigoureusement nulle en sortie. Cette tension est la tension de décalage, ou d'offset .
En pratique, cette erreur est l'écart entre la valeur théorique et la valeur réelle mesurée sur la première transition du
convertisseur et exprimé en LSB. En pratique, pour ajuster un convertisseur, on réglera d'abord l'offset, et ensuite le
gain.

III.7.2 Les erreurs des convertisseurs CAN


erreurs: de quantification, de gain, de décalage, de linéarité, précision.

a- Erreur de quantification(ou de codage)

C’est l’écart entre la tension que l’on convertit (entrée du CAN) et la tension correspondant au code que
l’on obtient (sortie du CNA), autrement dit c’est la différence entre la valeur du signal échantillonné et
la valeur analogique d’entrée correspondant au code de sortie (correspondance donnée par la droite de
transfert idéale). l’erreur de codage est exprimée en LSB. La figure .7 donne l’erreur de codage d’un CAN à 3
bits pour une quantification linéaire par défaut.

Fig. 4. – Erreur de codage de la quantification linéaire par défaut

L’erreur de quantification est comprise entre 0 et 1 LSB. Plus la résolution (le nombre de bits) d’un CAN est
élevée plus l’erreur de quantification est réduite.

b- Erreur de gain
Il y a erreur de gain lorsque la tension pleine échelle VPE lue diffère de la tension pleine échelle VPE
idéale

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c- Erreur de linéarité
L'erreur de linéarité est due au fait que la résolution des convertisseurs n'est pas constante. On distingue deux formes de
non linéarité :
- la non linéarité différentielle
- la non linéarité intégrale
L'erreur de décalage et l'erreur de gain étant compensées, l'erreur de linéarité est caractérisée par l'écart
maximal entre la courbe réelle et la courbe idéale. Elle s'exprime en % de la pleine échelle ou en fraction
de quantum.

(a) (b)

Fig.4-(a) Erreur de linéarité, (b) Erreur de décalage

IV.TYPES DES CONVERTISSEURS


Il existe deux types de convertisseurs : un convertisseur analogique-numérique CAN et numérique analogique
CNA

IV.1 LES CONVERTSSEURS NUMRIQUES-ANALOGIQUES CNA/DAC


IV.1.1 Définition
Un Convertisseur Numérique –Analogique (Digital Analog Converter DAC) convertit un nombre binaire
(naturel, signé, réfléchi, BCD) en une tension ou un courant proportionnel à ce nombre. Donc l’équation de la

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sortie peut se mettre sous la forme : Sortie analogique = k . entrée numérique , Vs = k. NE ; où k est un facteur
de proportionnalité qui dépend de chaque CNA. Si la sortie est une tension alors k est un facteur en volts, et si
la sortie est un courant alors k est en ampères.

Le nombre d’entrées peut atteindre 16 soit une possibilité de 216 (65536) valeurs de sorties.

Fig.5 Convertisseurs analogiques numériques.

IV.1.2- CNA à résistances pondérées

Pour ce type de CNA il y a autant de sources qu’il y a de bits ; la valeur des sources étant pondérée de façon
binaire. Elles sont combinées entre elles en fonction du code numérique d’entrée de façon à obtenir la sortie
analogique correspondante.
Description :

Il comprend :
1- une tension de référence Vref,
2- une batterie de commutateurs commandés par le code numérique contenu dans les cases d’un registre
binaire,
3- une batterie de résistances pondérées de manière à ce que les courants générés soient dans une progression
géométrique de raison ½.
Le circuit de la figure 6 permet de présenter le principe de base utilisé par les convertisseurs pondérés
Ce circuit est basé sur un amplifiacteur monté en sommateur inverseur

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Fig.6 - CNA avec réseau de résistances pondérées.

La tension de sortie obtenue Vsa est une fraction de la tension de référence Vref, fixée par le mot binaire à
convertir b1, b2…bN. Le réseau résistif est constitué de N résistances pondérées de valeurs 2kR avec
Si : représente un interrupteur électronique commandé par le bit de poids i.
Il sera fermé si le bit est à 1, ouvert s'il est à zéro. En appelant bi le bit associé à Ki, on pourra écrire :
k {0,1,…,N-1} toutes reliées en parallèle à Vref d’une part, et d’autre part individuellement, soit à la masse,
soit à l’entrée V- d’un amplificateur opérationnel, par l’intermédiaire des switches S1 à SN. Les N switches sont
commandés par les bits du mot binaire d’entrée. Pour bk = 0, le switch correspondant Sk connecte la résistance
de valeur 2k-1R à la masse, et pour bk = 1 à l’entrée inverseuse de l’amplificateur opérationnel.
Quelle que soit la position des switches, la tension aux bornes de chaque résistance est toujours Vref (en effet V-
= 0V, masse virtuelle de l’A. Op.). Le courant traversant une résistance donnée est donc toujours le même. Le
rôle des switches est d’aiguiller les courants des résistances soit directement vers la masse, soit vers l’entrée de
l’A. Op.

On a

vSa est proportionnelle à la valeur numérique d’entrée, on a bien réalisé une conversion N/A.
La précision de ce type de CNA est liée :
- à la précision de la tension de référence Vref,
- aux imperfections des switchs,
- à la précision de la réalisation des résistances

IV.1.3- CNA à échelle (ou réseau) R – 2R.


La figure 7 présente le principe d’une échelle de résistances R – 2R afin d’obtenir des courants pondérés
binairement dans les différentes branches. Son intérêt est lié à l’utilisation seulement deux types de résistance
R et 2R (soit deux résistances de valeurs R en série.

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Fig. 7- CNA à échelle R – 2R.

Le raisonnement qui permet de trouver les valeurs des courants I1 à IN se fait de la gauche vers la droite de
l’échelle de résistances. Si on considère ses différents points (X pour commencer par exemple), la résistance
équivalente à droite vaut 2R, donc le courant partant dans la branche de droite est égal au courant partant vers le
bas dans la branche verticale.
D’où, on en déduit :
I1 = 2I2 = 4I3 = … = 2N-1IN
avec en outre

I1 = Vref / 2R

Ce qui conduit à

Au final on a la même expression de la tension analogique de sortie vSa que dans le cas
précédent.

IV.1.4 spécifications:
1. plage de conversion,
La plage de conversion numérique va de 0 à 2N-1, N étant le nombre de bits du convertisseur, et à chaque valeur
numérique correspond une valeur analogique de sortie et une seule. Par rapport à celle du CAN, la plage de conversion
s'arrêtera donc un LSB plus tôt (sur l'échelle analogique du CAN, ceci correspond à la dernière transition numérique).

2. temps d'établissement,

Les étages de sortie des CNA sont généralement des amplificateurs opérationnels. On a vu que la tension de
sortie va varier " par bonds " quand le code binaire d'entrée va changer. De ce fait, l'ampli de sortie va
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fonctionner en mode impulsionnel. La stabilisation de la tension de sortie n'est pas immédiate : elle peut être du
type premier ordre ou oscillatoire amortie (deuxième ordre et plus).

On appellera temps d'établissement (settling time en Anglais) le temps mis par la sortie pour atteindre un
certain pourcentage de la tension finale stabilisée lorsque l'entrée va varier.

3. erreurs:
 non linéarité intégrale,
 non linéarité différentielle,
 décalage.

VI.2 LES CONVERTISSEURS ANALOGIQUES NUMERIQUES ( CAN/ADC)


VI.2.1 Définition
On appelle Convertisseur Analogique Numérique (C.A.N. Analog Digital Converter ADC) tout dispositif
électronique qui transforme une grandeur analogique d’entrée ue en un nombre binaire de sortie N proportionnel
à cette grandeur ue. En anglais, le Convertisseur Analogique Numérique est appelé Analogic Digital
Conversion (A.D.C.).
Un Convertisseur Analogique Numérique convertit une tension (ou un courant) en un nombre binaire (naturel,
signé, réfléchi, BCD) proportionnel à cette tension (ou courant).
Donc l’équation de la sortie peut se mettre sous la forme : Sortie numérique = k . entrée analogique

où k est un facteur de proportionnalité qui dépend de chaque CAN, il s’exprime en V-1 .

VI.2.2 Convertisseur CAN/ADC Flash


Le convertisseur flash est un convertisseur parallèle, l’entrée analogique à convertir est comparée
simultanément aux 2N-1 tensions de seuils (pour un CAN N bit). Ces tensions de seuil sont obtenues par un pont
diviseur comportant 2N résistances connectées en série entre Vref et la masse.
Ce convertisseur utilise 2N résistances de valeurs identiques et 2N-1 comparateurs,

On obtient la valeur numérique en un seul coup d’horloge. Si toutes les résistances sont identiques on obtient
des tensions de seuil correspondant à une quantification linéaire par défaut. Pour obtenir une quantification
linéaire centrée, la résistance connectée à la masse est prise égale à R/2 et celle connectée à Vref égale à 3R/2
(c’est le cas de l’exemple présenté figure 8). Un CAN flash à N bits comporte 2N-1 comparateurs (un pour
chaque seuil à comparer), 2N-1 bascules d’échantillonnage et une logique de conversion. Chacun des

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comparateurs délivre en sortie le résultat de la comparaison entre la tension de seuil correspondante et le signal
analogique va, le résultat est stocké dans une bascule d’échantillonnage.

Principe
La tension à convertir est amenée à un ensemble de comparateurs dont les sorties sont envoyées à un codeur
prioritaire ; celui-ci fournit en sortie le numéro de l'entrée active de plus grand numéro.
Caractéristiques de ce convertisseur
 Très rapide. Temps de conversion très court (quelques ns ou dizaines de ns).
 Mais très couteux (Coûteux en raison du nombre de comparateurs).

Fig. 8-CAN flash

VI.2.3 Conversion par approximations successives


 Le convertisseur compare la tension d'entrée Ve avec la sortie d'un CNA par pesées successives, comme
le ferait une balance. La technique consiste à procéder par dichotomie, en divisant successivement par
deux l'intervalle de tension dans lequel est mesurée Ve .
 Au départ, le bit de poids fort (MSB) est positionné à 1, les autres bits sont à 0.
 Par exemple, pour n = 8, le mot test N = 1000 0000 est envoyé au CNA, qui fournit la tension Vr : (Pour
augmenter la rapidité, on utilise une logique de commande qui positionne le bit de poids fort à 1, les
autres restant à zéro).
- si Vr > Ve , le MSB est mis à 0, et le bit suivant est positionné à 1 : on envoie N = 0100 0000
dans le CNA.
- si Vr < Ve , le MSB ne change pas, et l'on envoie N = 1100 0000 dans le CNA. Etc.
 Cet algorithme est réalisé dans un "registre à approximations successives" (Successive Approximation
Register ou SAR).
 Mais on peut aussi facilement l'implémenter dans un microcontrôleur, qui possède en général une entrée
analogique reliée à un comparateur, et un CNA interne.
 Le microcontrôleur commence par inscrire dans un registre le premier mot test N = 1000 0000 (et
envoyé au CNA) et dans un second registre un mot de contrôle M = 1100 000 :

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-si Vr > Ve un OU Exclusif est effectué entre N et M, ce qui entraîne la mise à 0 du bit de poids fort
de M et la mise à 1 du bit de poids 6 de N.
-si Vr < Ve un OU simple est effectué entre N et M, ce qui conserve le bit de poids fort de N.
M est ensuite décalé vers la droite de 1 bit. Puis le cycle recommence, jusqu’à ce que tout 1 ait
été chassé de M.

Fig.9- CAN par approximations successives

Autre : Pour augmenter la rapidité, on utilise une logique de commande qui positionne le bit de poids fort à 1
(MSB), les autres restant à zéro.
Le mot bn-1bn-2bn-3…. … b2b1bo

 si Vr < Ve, bn-1 est maintenu à 1, on positionne alors bn-2 à 1


 si Vr > Ve, on remet bn-1 à 0 puis on passe au bit suivant on le met à 1 et ainsi de suite.

Exemple 1 pour 11q < Ve < 12q (q : quantum) et une conversion sur 4 bits : b3b2b1b0
 Vr = 8q < Ve ⇒ 3 = 1 valeur affichée : 1000 en TH
 Vr = 8q + 4q > Ve ⇒ 2 = 0 valeur affichée : 1000 en 2TH
 Vr = 8q + 2q < Ve ⇒ 1 = 1 valeur affichée : 1010 en 3TH
 Vr = 8q + 2q + q < Ve ⇒ 0 = 1 valeur affichée : 1011 en 4TH

Fig.10- Les chemins possibles pour N=4 , N=3.

Exemple 2 pour n = 3 (cf figure ci-dessus) :


N = 100 ; M = 110
1) Vr < Ve +100 = 110 
15 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A
Vr > Ve 110 = 101 M = 001
3) Vr < Ve +101 = 101 M = 000
4) Vr < Ve +101 = 101 Fin

VI.2.4 Les convertisseurs à intégration :


Il existe plusieurs sortes de convertisseurs à intégration basés sur un principe similaire, le décompte du temps
écoulé lors de la charge d’une capacité.

1- Le convertisseur simple rampe

Il utilise le principe de la conversion tension-durée

1 Principe

A la valeur de la tension d’entrée on fait correspondre une impulsion dont la largeur est proportionnelle à cette
tension. Cette impulsion vient contrôler l’autorisation à s’incrémenter d’un compteur. On génère ainsi le code
binaire de sortie en comptant plus ou moins longtemps en fonction de l’amplitude du signal à convertir

Fig. 10- Le convertisseur CAN simple rampe

16 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


La tension Ve est comparée au signal issu d'un générateur de rampe Vr. Le compteur ne peut totaliser les
impulsions issues d'une horloge que pendant le temps durant lequel VS1 est à l'état haut. La mesure est
répétée au bout d'un temps T ; avant chaque comptage, le compteur est remis à zéro.
Vr = (E/T).t
à t = , Vr = Ve donc Ve = (E/T).et = (Ve/E).T

Pendant le temps , le compteur compte N impulsions :

N = /TH = (Ve.T)/(E.TH) = K.Ve avec K = T/(E.TH)


Le nombre N en sortie est bien proportionnel à Ve mais K dépend de
T et E : le générateur de rampe doit conserver une fréquence et une amplitude constante.
TH : l'horloge doit être à quartz pour une bonne précision.
Pour minimiser l’erreur sur le nombre d’impulsions comptées, on doit avoir également >> TH.

2 Caractéristiques
Ses avantages :
- Simple et peu coûteux.
- Inconvénients :
- N dépend de C donc de la tolérance sur C.
- Lent car nécessite 2N cycles d’horloges pour effectuer une conversion.
- Comme il n’y a pas de synchronisme entre l’horloge et le RAZ, cela induit une imprécision de
1 période au début et à la fin de la conversion soit une erreur moyenne de 1,5 quantum.

17 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


2- Le convertisseur double rampe (ou par intégration)
1-Principe

Ces convertisseurs sont une amélioration de la version précédente .Il sont très utilisés dans les chaines de
mesure car très précis. (Exemple voltmètres numériques), par contre ils sont très lents et ne peuvent convenir
pour la numérisation de signaux rapides. On effectue une double intégration de manière à faire s’annuler les
erreurs dues aux composants :

Fig.11- Le convertisseur double rampe

La conversion d’une tension analogique d’entrée va, négative par exemple, se décompose en
deux phases.
 Au début du cycle de conversion l’interrupteur S2 est fermé de façon à décharger
la capacité C, d’où vN1 = 0.
 La première phase commence lorsque S2 est ouvert et que l’entrée de l’intégrateur formé par
l’amplificateur opérationnel, R et C est connectée (via S1) à va. Il s’établit un courant
I = va / R dans la résistance R, dirigé de la droite vers la gauche (va < 0). D’où une croissance
linéaire de vN1 avec une pente positive |va| / RC (Fig. 12).
Simultanément le compteur est activé et il s’incrémente au rythme du signal d’horloge fclk (de fréquence
constante).
 La première phase se termine lorsque le compteur a compté 2N périodes (avec N la résolution du
CAN). On note Vpic la tension obtenue en sortie de l’intégrateur (vN1), elle vérifie :

Avec T1, la durée de la première phase. A noter que la valeur de T1 est fixe (elle est fonction de fclk et de
N). A la fin de la phase le compteur est remis à zéro.

 La deuxième phase de la conversion commence à t = T1, en connectant l’entrée de l’intégrateur au


potentiel de référence Vref (tel que Vref > 0). Le courant dans la résistance s’inverse, il est égal à Vref / R.
vN1 entame une décroissance linéaire avec une pente -Vref / RC (Fig. 12). Dans le même temps le
compteur a recommencé à compter dès le début de la deuxième phase. Elle s’achève quand la tension en
sortie de l’intégrateur s’annule (le passage par zéro est détecté par le comparateur) après une durée T2
telle que :
18 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A
 Les durées T1 et T2 sont respectivement proportionnelles à 2N et à n la valeur de sortie du compteur à
l’instant t = T1 + T2, avec le même coefficient de proportionnalité, ce qui implique

 La sortie du compteur représente l’équivalent analogique de va.


 La première phase du cycle de conversion est à durée constante T1 et à pente variable
(dépendant de va), à l’inverse, la deuxième phase est à pente constante (fixée par la tension de
référence) et à durée variable.
 Les CAN double rampe permettent d’obtenir une très bonne précision (jusqu’à 18 bits). Leur
principale force réside dans l’indépendance du résultat de conversion vis-à-vis des valeurs
exactes de R et de C, ce qui relâche la contrainte concernant la précision de ces éléments et
leurs éventuelles dérives (liées au vieillissement, à la température, etc.).
 Le temps de conversion est cependant relativement important, il peut atteindre 2N+1 Tclk pour
une tension proche de Vref en valeur absolue.

Fig.12 Détail de phase de conversion

19 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


Autre raisonnement

Cette conversion s'effectue en deux étapes :

Etape 1

La tension à convertir Ve est appliquée à l'entrée de l'intégrateur pendant une période t1 égale à
N1 période T d'horloge:

t1
1 Ve Ve

R.C 0
Vedt 
R.C
.t1 
R.C
.N1.T

Avec t1=N1T

N1 a en général une valeur ronde et fixe (1000 par exemple)

pente
définie par
Ve pente
définie par
Vref

t1 t

N1
impulsions Comptage
prédéfinies de
N2 impulsions

Etape 2

Au bout du temps t1, on commute l'entrée de l'intégrateur sur une tension de référence Vref de polarité
opposée à Ve. L'intégration s'effectue jusqu'à ce que la tension de sortie de l'intégrateur s’annule. Soit
N2 le nombre de période T d'horloge comptées pendant cette deuxième étape.

- t2=N2.T

20 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


En égalisant les deux relations on obtient

• On remarque que la valeur de Ve est proportionnelle à N2 et ne dépend pas de RC ni de T.

• Dans ce type de convertisseur :La première rampe est à temps constant. La seconde à pente constante.

N=N1+N2

21 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


VI.2.5 spécifications:
1. plage de conversion,
Le convertisseur délivrera en sortie un nombre fini de codes numériques, correspondant à une gamme
de tension analogique d'entrée bornée : c'est la plage de conversion (ou tension de pleine échelle) du
convertisseur. Cette plage de conversion sera couramment de 0-5V, 0-10V, ou encore ±5V ou ±10V.
Il existe aussi d'autres plages de conversion moins usitées.

VFS=K.VREF ou IFS=G.VREF
K et G : gains du convertisseur (souvent égaux à 1)

2-Dynamique : La dynamique d'un signal est le rapport entre la tension maxi et la tension mini que pourra
prendre ce signal. Pour un CAN, ce sera le nombre binaire le plus élevé divisé par le plus faible qui est 1 (et pas 0
qui correspond à un signal nul). Si on prend l'exemple d'un convertisseur 8 bits, la dynamique vaut 28 - 1 = 255.
En pratique, on arrondira ce nombre à une puissance de 2, qui sera le nombre de bits du convertisseur. Le
convertisseur aura donc une dynamique de 256, qu'on exprimera plutôt sous la forme " 8 bits ", ou encore 48db =
20log(256). Il est possible de relier la dynamique, la résolution et la plage de conversion d'un convertisseur. La
résolution correspond à la variation d'une unité du code binaire ; cette unité est égale à la variation du bit de poids
le plus faible (LSB = least significant bit). Si on désigne par VMAX la plage de conversion et N le nombre de bits
du convertisseur, on a la relation :

2. Résolution,
3. vitesse de conversion,
4. erreurs:
Erreur de quantification, Erreur de gain, de décalage, de linéarité, précision.

V. COMPARAISON DES DIFFERENTES TECHNOLOGIES

22 Chapitre 6 Les convertisseurs analogiques-numériques A/N et N/A


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