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INC 2 - Incendie de niveau 2

Bienvenue dans le cours de la formation INC 2 ! Cette formation vous apprendra à


devenir un chef d'agrès incendie et donc pouvoir intervenir en tant que CA FPT.

1 - Les différents agents extincteurs

a) L'eau

C'est l'agent extincteur le plus utilisé car il est relativement efficace, économique,
pratique d'emploi et disponible.

b) La mousse

La mousse permet d'intervenir sur des feux spécifiques sur lesquels l'eau serait
inefficace, voire dangereuse (hydrocarbures). Elle se compose de trois éléments,
l'émulseur, l'eau et l'air qui lui permet par sa faible densité de flotter à la surface des
liquides. Le chef d'agrès qui décide d'une attaque à la mousse devra prévoir ses
réserves en émulseur (avec les bidons du FPT ou avec l'appui d'une Cellule
Émulseur (CEEM)).

c) Le dioxyde de carbone

Le gaz stocké dans les extincteurs permet de maîtriser ou d'éteindre un incendie de


faible importance. Il n'est pas conseillé d'utiliser cette option pour un incendie
classique, sauf scénario correctement limité (feu électrique dans une armoire, etc.).
Le dioxyde de carbone² est aussi utilisé lors d'extinctions automatiques. Il est alors
stocké dans de grandes bouteilles dans un local technique et l'agent extincteur est
amené par l'intermédiaire de conduites rigides.

d) La poudre

La poudre reste encore de nos jours un moyen utilisé couramment dans certains
sinistres, même parfois en grande quantité. Son efficacité et sa simplicité
d'utilisation ont amené les industriels à concevoir des engins spécialement réservés
à cette utilisation. La poudre est lourde mais techniquement maîtrisée par les
sapeurs-pompiers.

e) Mesure de sécurité
Les agents extincteurs, leur mode d'action et leur adaptation au type de feu doivent
être parfaitement connus et leur manipulation maîtrisée. Malgré une action efficace
sur le sinistre, les agents extincteurs peuvent présenter certains dangers pour le
personnel. Le chef d'agrès doit veiller à ce que les consignes liées à chaque agent
extincteur soient respectées.

2 - Marche Générale des Opérations

Lors d'opérations d'extinction, plusieurs phases se déroulent suivant un ordre


chronologique. Cet ordre chronologique s'appelle la marche générale des
opérations qui comprend :

La reconnaissance.
Les sauvetages et mises en sécurité.
Les établissements.
L'attaque.
La protection.
Le déblai.
La surveillance.
Ainsi que le reconditionnement du matériel à la fin de l'intervention.
1) La reconnaissance

Cette opération consiste à explorer tous les endroits menacés par l'incendie afin :

D'effectuer sans attendre les sauvetages.


D'effectuer les coupures de gaz, d'électricité, d'eau, ...
De déterminer ce qui brûle.
De déterminer les points d'attaque et les cheminements pour y parvenir.
De déterminer combien il y a de victimes et où se trouvent-elles.
De déterminer si il y a un risque de propagation.
C'est le chef d'agrès accompagné du binôme d'attaque (BAT) qui effectue la
reconnaissance.

2) Les sauvetages et mises en sécurité

Le sauvetage est la mission première sur toutes les interventions d'extinction et est
effectué en même temps que la reconnaissance. Le sauvetage est l'opération visant
à évacuer une victime ne pouvant pas sortir seule du bâtiment. Ils sont donc
effectués en urgence mais en toute sécurité sans mettre en danger les personnels et
avec tous les moyens disponibles : échelles, escaliers, fenêtres, LSPCC, etc.

La mise en sécurité consiste à déplacer une personne qui pourrait subir les effets de
l'incendie (brûlure, intoxication) ou de l'effondrement en l'accompagnant et en la
dirigeant vers une zone de sécurité.

3) Les établissements

Un établissement est la disposition donnée aux tuyaux pour amener l'eau à la lance.
Il peut être horizontal, vertical ou oblique. Ceci en vue de protéger, d'anticiper et de
procéder à une attaque. L'emplacement des lances est nommé point d'attaque.

4) L'attaque

C'est la phase primordiale destinée à abattre les flammes pour éviter la propagation
du feu et à l'éteindre. Elle est caractérisée par les messages suivants :

Feu circonscrit : les lances sont établies aux points d'attaque choisis et en nombre
suffisant pour empêcher le feu de se propager.
Sommes maîtres du feu : le feu diminue d'intensité et on est certain qu'il ne peut
plus se propager.
Feu éteint : le feu est éteint et seuls quelques débris brûlent.
5) La protection

La protection consiste à limiter les dégâts occasionnés par les eaux d'extinction, la
chaleur ou la fumée et les dangers d'effondrement. Elle doit être organisée le plus
rapidement possible et si possible pendant la phase d'attaque. Elle vise à protéger
le mobilier ainsi que les objets de valeur qui ne sont pas encore concernés par le
sinistre ou par les eaux d'extinction en les évacuant à l'extérieur du local sinistré, en
les déplaçant ou en les bâchant.

6) Le déblai

Le déblai est l'opération consistant à sortir dehors tous les matériaux ayant brûlés
ou étant endommagés par l'incendie. Les poutres, encadrements de porte et de
fenêtre seront grattés afin de s'assurer de leur complet refroidissement. Le port de
l'A.R.I est obligatoire durant l'opération tant que des fumées sont encore présentes
et/ou jusqu'à ce que les locaux soient complètement ventilés.

7) La surveillance

Après un feu, des points chauds peuvent provoquer un nouvel incendie. Pour éviter
cela, du personnel peut rester sur place avec du matériel d'extinction et de déblai
afin d'éviter toute reprise de feu.

8) Le reconditionnement

Le reconditionnement est une phase primordiale puisque la capacité opérationnelle


des engins et du personnel doivent être maintenus après toute opération. Les
engins doivent être alimentés (en carburant et en eau), nettoyés (tuyaux) et réarmés
en matériel. Les personnels quant à eux doivent s'alimenter (eau et repas) et avoir
une bonne hygiène (douche et changement de vêtements).

3 - Le matériel adapté

Pour atteindre son objectif, le chef d'agrès dispose d'un panel de matériels dans son
engin ou sur demande.

a) Les lances

Lances à débits variables (L.D.V.).


Lances à mousse (L.M.).
Lance du dévidoir tournant (L.D.T.) qui est à l'arrière de l'engin pompe.
Lances spéciales (lance canon par exemple).
Elles doivent être adaptées aux types de feu.

b) Les échelles

Bras élévateur articule (BEA).


Échelles aériennes (EPA).
Échelles à coulisse.
Échelles à crochet.
Elles permettent d'accéder aux étages pour effectuer des extinctions ou des
sauvetages.

c) Les moyens de pénétration

Les outils à mains (bélier, hache, petite pince, pied-de-biche, ...)


Les vérins hydrauliques.
Ils permettent de pénétrer dans les endroits inaccessibles.

d) Les caméras thermiques

Elles assurent une progression sécurisante aux binômes lors de reconnaissances


longues et périlleuses sous A.R.I.
Elles permettent de localiser les points chauds.
e) Les explosimètres et détecteurs

Ils permettent de s'assurer de la présence ou de l'absence de gaz explosifs ou


toxiques.
Ils sont à utiliser sur tous les incendies.
f) Les ventilateurs

Ils permettent d'évacuer rapidement les fumées pour :

Diminuer le risque d'intoxication par les fumées.


Éviter la panique et l'asphyxie des occupants.
Progresser en sécurité.
Il existe trois types de ventilateurs : électriques, hydrauliques et thermiques.

g) Conclusion
La liste de ces matériels n'est évidemment pas complète. Le chef d'agrès doit
prendre conscience que ces matériels, combinés de façon adéquate et intelligente
vont contribuer à une extinction judicieuse.

4 - Précautions à prendre

Les situations que doit affronter le chef d'agrès sont multiples et complexes et
l'obligent à appliquer des méthodes d'extinction différentes en fonction de ses
lectures de feux. Toutefois, des précautions élémentaires sont à prendre quelle que
soit la méthode adoptée.

A savoir :

Alimentation de l'engin pompe.


Coupure systématique des énergies.
Port des EPI.
Prévision d'un deuxième accès en étage au moyen d'échelles en cas de risque
d'effondrement.
Rotation d'engagement, un binôme fatigué se concentre moins sur les risques.
Surveillance du personnel.
Travail en binôme.
Un binôme de sécurité.
Pour atteindre son objectif, le chef d'agrès doit effectuer certaines actions en même
temps que l'extinction et surtout prendre soin de son personnel. Un binôme blessé
ou fatigué est inutile et risque d'aggraver la situation en augmentant les problèmes
à gérer.

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