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Favour, une âme brisée

3.

« Favour, dépêche toi de te préparer. Je suis déjà en retard pour le rendez-vous


avec mes fournisseurs » cria Sènan.
Nonchalamment, Favour se retira du lit pour s’habiller. Encore un rendez-vous
avec cette Grâce. Cette femme a le don de déterrer tout ce qu’elle avait
soigneusement pris le soin d’enterrer. Elle aurait préféré rester dans son lit, à
surfer avec son téléphone même si elle n’était pas vraiment intéressée par ce
qu’elle regardait. Une routine s’installait dans sa vie. Elle consistait à manger, à
surfer sur internet, à réfléchir et à pleurer. Plus rien ne lui donnait envie. Même
tout ce qui la passionnait se trouvait être source de dégoût pour elle.
Bientôt, elle rejoignit sa mère qui l’attendait au salon.
- N’as-tu rien trouvé de léger à te mettre ? lui demanda sa mère. Il fait très
chaud pour que tu mettes un pull-over et un jogging.
- Maman s’il te plaît, n’en fais pas tout un plat. C’est confortable, je m’y
sens bien.
- Très bien ! Allons-y.
Dans le taxi, la jeune fille parlait à peine avec sa mère. Écouteurs dans les
oreilles, elle semblait évasive et répondait à peine à sa mère. Cela faisait déjà un
mois qu’elle se faisait suivre par Grâce. Sènan se demandait si cela en valait
vraiment la peine. Encore que sa fille ne s’était toujours pas confiée à elle sur la
raison qui l’a poussé à sa tentative de suicide. Chaque fois qu’elle abordait le
sujet avec Favour, elle se retrouvait face à un mur. Elle se sentait complètement
impuissante.
Elles étaient arrivées à destination. Favour descendit du taxi pour laisser sa
mère continuer sa route.
Elle entra dans le cabinet et se fit accompagner par la secrétaire jusqu’au bureau
de Grâce. Elle y pénétra.
- Bonjour Favour, dit calmement Grâce.
- Bonjour docteur.
- Comment allez vous ?
- Bien merci.
- Alors Favour, comment se passent vos nuits ?
- Rien à changer. Je tourne dans le lit jusqu’à 4h du matin et je suis déjà
debout à 7h. J’avoue quand même que les musiques que vous m’aviez
conseillé m’aident à m’endormir plus rapidement.
- Très bien. C’est déjà un pas. Et que faites-vous souvent pour vous
occuper durant vos journées ?
- Pfff ! Rien. Je mange, je respire. Je reste sur mon téléphone dès mon
réveil jusqu’à tard le soir. Tout m’exaspère. Ma vie m’énerve, rien ne me
motive.
- Je vois, dit calmement Grâce. J’ai une question pour vous.
- (Profonde respiration). Vous et vos questions, répondit-elle. Je vous
écoute.
- Qui êtes-vous ?
- Comment ça : qui je suis ?
- Qui êtes-vous Favour ? reprit-elle calmement.
- Vous voulez dire qui suis-je à part la fille violée ?
- Est-ce comme cela que vous vous voyez ?
- C’est ce que je suis. Une fille abandonnée par son géniteur, violée par des
inconnus, larguée par son petit ami. Qui suis-je docteur ? Je suis un échec
ambulant, une erreur de la création, un gâchis pour le monde.
- Je vois que vous vous définissez par vos traumatismes, par tout ce qui
vous a causé de la peine. Même si votre passé est douloureux, il est
important que vous renouez avec. Votre passé ne vous définit pas.
- Comment suis-je censée arriver à me décrire autrement ?
- C’est ce sur quoi nous allons maintenant travailler.

** **
**
Ce soir, malgré les musiques conseillées par Grâce, malgré tout ses efforts,
Favour n’arrivait pas à s’endormir. Elle tournait encore et encore dans son lit.
Elle se leva et se mis à pleurer. Elle commença par répéter : « Laissez moi
mourir s’il vous plaît ! Je vous en supplie, laissez moi mourir ». Elle se tue un
instant comme si elle attendait que quelqu’un vienne mettre fin à ses
souffrances en lui ôtant la vie. Voyant que rien ne se passait, elle commença par
hausser le ton : « Je vous déteste. Qui que vous soyez en haut, providence, ciel,
Dieu, peu importe ! Vous qui êtes en haut et êtes supposé répondre à nos
prières, je vous déteste. Je vous déteste de m’avoir créé et encore plus de ne pas
me laisser mourir. JE VOUS DÉTESTE ! VOUS M’ENTENDEZ ? JE VOUS
HAIS ! »
Sènan, réveillée par les cris de sa fille, vînt voir ce qui se passait. Elle trouva sa
fille à genou en larmes. Elle s’approcha d’elle et se contenta de la prendre dans
ses bras, sans dire un mot jusqu’a ce qu’elle dorme dans ses bras.

Le lendemain, Favour s’était réveillée à 12heures. Elle était si contente de ne


pas s’être levée tôt. Pour la première fois, elle avait hâte de revoir Grace pour
lui faire part de sa grande victoire. Mais, son rendez-vous n’était que dans deux
jours. Elle devait patienter. Cela lui fit perdre toute sa bonne humeur
presqu’instantanément.
- Qu’aimerais-tu qu’on mange aujourd’hui ? lui demanda sa mère quand
elle montait les escaliers pour retourner dans sa chambre, après avoir pris
une bouteille de jus.
- Tout ce que tu veux maman. Ce n’est pas comme si ma volonté importait.
- Si je demande c’est parce qu’elle compte et parle moi sur un autre ton
jeune fille ! Je suis ta mère ! Pas ta copine Désirée !
- Pardon maman. Décide s’il te plaît. Tout m’ira, dit-elle calmement en
montant les marches de l’escalier.

Désirée ! Favour la fuyait presque, ne voulant pas lui raconter son viol. Elle
n’en avait parlé qu’à Térame et à Grâce. Désirée lui avait laissé des tonnes de
messages mais chaque fois Favour se disait être trop fatiguée pour y répondre.
Même si elle passait ses journées connectée à internet, elle ne voulait prendre
aucun appel et encore moins, répondre à un message.
Ses journées se résumaient qu’à la cuisine, le lit et ses rendez-vous avec Grâce.
Malgré qu’elle ne soit pas en vacances, Favour n’allait plus à l’université où elle
faisait la deuxième année de sciences biomédicales. Elle avait littéralement mis
sa vie en pause.

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- L’autre fois, j’étais super contente de vous annoncer que je n’avais plus
d’insomnies mais là je dors beaucoup trop, dit Favour d’un ton agacé.
- C’est-à-dire ? lui demanda Grâce
- Déjà à 22h, je suis endormie et je me réveille à 10h ! Et c’est pas fini.
C’est pour repartir à 12h et finir par me réveiller vers 17h. Et le cycle
recommence.
- Il est fréquent de voir un patient passer d’un extrême à un autre. De
l’insomnie à l’hypersomnie, du manque d’appétit à manger beaucoup plus
fréquemment.
- Oui c’est exactement ça ! Vous êtes forte docteur. En plus de cela, je me
sens tout le temps lourde. Pensez-vous que je fais un déni de grossesse ?
- Si c’était le cas, vous ne seriez pas en train d’y penser, répondit Grâce
d’un amusé.
- Non mais plus sérieusement. Il n’y aura vraiment rien de pire que de
tomber enceinte.
- Vous pouvez faire un test de grossesse. Parlez-en à votre mère.
- Je n’ai toujours rien raconter à mes proches, dit timidement Favour.
- Pourquoi ?
- Je n’aimerais pas leur faire de la peine et leur causer des soucis. Surtout
ma mère ! Elle a déjà beaucoup à gérer.
- Cela fera bientôt quatre mois. Je pense qu’elle a plus mal que vous ne
vous ouvrez pas à elle. Vous devez leur en parler. Ils pourront mieux
vous soutenir.
Favour quitta le cabinet de Grâce, pensive. Quels mots seraient appropriés pour
annoncer à sa mère qu’elle a été violée ? Sans qu’elle ne fasse une crise
cardiaque ? Ou sans que sa tension artérielle ne baisse brusquement ? Quoiqu’il
en soit, se dit-elle, Grâce avait raison. Il était temps qu’elle parle.

Une fois rentrée, elle vit sa mère et Désirée au salon.


- Même si tu me jetais à la mer, je reviendrai dans ta vie à la nage. Tu
pourras pas te débarrasser de moi petite, dit Désirée à Favour, un grand
sourire aux lèvres
- Ah je savais que tu n’étais rien sans moi, répondit Favour, amusée.
Bonsoir maman, continua-t-elle
- Bonsoir chérie. Ça s’est bien passé aujourd’hui ?
- Oui maman. À propos, je voulais vous parler.
- Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda sa mère
- (Elle respira profondément avant de continuer). Si j’ai tenté de m’ôter la
vie, c’est parce qu’on m’a violé maman, dit-elle en pleurs.
Sènan ne dit rien et se contenta de prendre sa fille dans ses bras et de pleurer
avec elle. Désirée également versait des larmes et tenait la main de son amie.
- Ne t’en fais pas ma fille. Le Seigneur saura te venger.
- Quel Seigneur maman ? Celui là même qui s’est tu quand mon géniteur
quittait la maison ? Celui là qui n’a rien fait pour empêcher mon viol ?
Où était-il maman pendant que des inconnus me prenaient ma virginité ?
Où maman ? Où ? demanda-t-elle en sanglots

** **
**
- Heureusement que le test est négatif, dit Favour avec un soupir de
soulagement
- Si c’était positif, qu’aurais-tu fais ? lui demanda Désirée
- Je ne sais pas Dési, je ne sais pas.
- Tu aurais pu avorter ?
- Parce que maman m’aurait laissé faire tu crois ?
- Ça, c’est vrai.
- Je suis simplement soulagée de ne pas être enceinte.

4.

Les mois passaient et Favour était toujours dans son processus de guérison.
Même si elle n’était pas encore complètement guérie, elle savait que la fille d’il
y a huit mois n’avait rien à avoir avec celle qu’elle était d’aujourd’hui. Elle
reprenait petitement ses activités habituelles. Elle sortait plus souvent avec
Désirée. Elle recommançait par rire et à sortir de sa chambre . Mais malgré cela,
Favour ressentait toujours un vide en elle. Elle se demandait constamment si
elle allait y arriver, si Grâce allait réussir à la soigner.
Aujourd’hui encore, elle avait un rendez-vous avec elle. Mais pas dans le
cabinet de Grâce mais plutôt chez elle. Les deux femmes étaient devenues très
proches. Parfois, elles se retrouvaient chez Grâce pour tenir la séance. Ainsi,
elles n’étaient pas contraintes par le temps et pouvaient aller beaucoup plus en
profondeur.

- Tout ce qui s’est passé m’a laissé une tâche indélébile. Je ne sais pas
comment passer outre. Je ne sais pas si j’y arriverai, dit Favour. J’ai une
vie merdique et j’ai l’impression d’y être coincée. J’ai l’impression qu’il
n’y a pas de porte de sortie et que je suis condamnée à vivre cette vie là.
- Je comprends ce que tu veux dire mais Favour, malgré tout ce que tu as
vécu, tu peux encore t’en sortir. À l’avenir tu vivras d’autres choses peut-
être pas aussi traumatisantes que celles-ci. Mais tu t’en sortiras.
J’aimerais que tu retiennes que tu as une vie à construire et non une vie à
subir. C’est à toi de prendre les décisions qu’il faudra pour changer ta vie.
C’est toi qui va devoir faire bouger les choses.
- Mais je n’y arrives pas !
- Essaies-tu au moins ?
- Non, répondit timidement Favour.
- Pourquoi ? demanda Grâce
- J’ai peur de ne pas y arriver ! Je…je ne veux vivre la vie de personne
d’autre que la mienne. Je ne veux être personne d’autre que moi !
- Bien ! Alors qui es-tu Favour ?
- C’est justement là que ça coince Grâce. J’en ai aucune idée !

** **
**
Cela faisait maintenant 14 mois que Favoir se faisait suivre par Grâce. La jeune
fille avait fait d’énormes progrès et même son entourage le témoignait. La jeune
fille renfermée, mal dans sa peau, débordait maintenant de joie de vivre et de
confiance en elle. Elle faisait l’exercice que Grâce lui avait demandé de faire
régulièrement. Elle était devant son miroir et disait à son propre reflet :
- Tu as de la valeur Favour. Avec ton parcours, avec ton histoire, tu as de la
valeur et je t’aime. Ta vie, tes choix t’appartiennent. Tu as une vie à
construire et non une vie à subir.
Elle continuait son exercice quand son téléphone sonna. C’était sa librairie qui
appelait pour l’informer que le livre qu’elle avait commandé était maintenant
disponible. C’était “La guérison de l’âme” de Rob Reimer. Grâce le lui avait
fortement conseillé. Mais avant de s’empresser pour partir, un autre bip se fit
entendre de son téléphone. C’était la notification d’une application de citations
quotidiennes. Celle du jour disait : « Ne pas pardonner c’est retenir une seule
personne dans la prison de votre cœur : vous-même ». Elle lu rapidement et se
dépêcha de quitter la maison.

Elle arriva à la librairie après une vingtaine minutes de route, conduite par un
chauffeur un peu bavard à son goût.
Elle entra dans la librairie où elle salua poliment ceux qui y étaient avant elle.
Il y avait deux caisses, donc deux rangs. Elle se rangea dans un des rangs et
attenda patiemment son tour.
- Bonjour madame, lança Favour quand se fût son tour.
- Bonjour. En quoi puis-je vous aider ?
- Eh bien, j’avais commandé “La guérison de l’âme ” de Rob Reimer et j’ai
reçu un appel aujourd’hui m’informant qu’il était disponible.
- D’accord, laissez-moi vérifier.
- Bien merci.
- Effectivement, c’est disponible. Il est à 10.075 francs. J’ai vu que vous
avez avancé 5.000 francs, il vous reste donc 5.075 francs à compléter.
- D’accord. J’ai un billet de 10.000 francs. Vous avez la monnaie ?
- Oui oui, répondit la caissière.
Pendant qu’elle fouillait son sac à la recherche du billet, elle entendit le client
de la seconde caisse donner son nom pour la facture : EDAH Rodolphe.
Elle sursauta quand elle entendit le nom et se tourna brusquement pour voir le
visage de la personne. Leurs yeux se croisèrent. Embarrassée, elle lui fit un
sourire nerveux. Elle s’empressa de remettre l’argent, d’arracher le livre et de
sortir brutalement, oubliant sa monnaie.

Non ! Non ! Non ! Pourquoi maintenant ? se dit-elle, larmes aux yeux. Favour
n’avait eu aucun mal à reconnaître son père. Elle retenait difficilement ses
larmes.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi maintenant que je vais mieux ? Pourquoi 14
ans après ? Elle se posait de tas de questions quand son esprit revint sur la
citation qu’elle avait lu ce matin.
Pardonner ? Pardonner à l’homme qui m’a abandonné ? L’homme qui m’a
détesté au point de me rayer de sa vie ? Puis-je lui pardonner ? Veux-je tout au
moins le faire ?
Ses pensées allaient dans tout les sens. Son esprit se noyait sous des flots
d’interrogations : Pourquoi ? Est-ce qu’il mérite mon pardon ? M’a-t-il au
moins reconnu ?
Tout le chemin du retour, elle était perdue dans ses pensées.

Une fois dans sa chambre, elle s’empressa d’appeler Grâce pour le lui raconter.
- Bonjour Grâce. Comment vas-tu ? dit-elle une fois que la ligne
téléphonique était établie
- Bonjour ma chérie. Je vais bien merci et toi ?
- Ça ne va pas Grâce. Ça ne va pas, dit-elle haletante
- Calme toi ma chérie. Respire et explique moi ce qui se passe.
- Aujourd’hui, je suis allée récupérer le livre que tu m’avais conseillé. Tu
sais ? La guérison de l’âme.
- Oui oui.
- Une fois là-bas, j’y rencontre mon géniteur Grâce, mon géniteur !
- Oh !
- Tu l’as dit. Oh ! Et ce matin, j’ai reçu une citation bizarre me parlant du
pardon. Grâce, comment veux-tu que je pardonne à la seule personne qui
était supposé m’aimer mais qui a préféré détaler ? Comment veux-tu que
je pardonne à la personne qui était à l’origine du séisme dans ma vie ?
Pourquoi il revient maintenant ? Maintenant où je recommence par
prendre ma vie en mains ? Pourquoi ?
- Calme toi ma chérie. J’aimerais te présenter qui est beaucoup plus apte
que moi pour t’enseigner le pardon.
- Je ne suis pas sûr de vouloir le pardonner, Grâce.
- Je te comprends et tu sais que je ne te forcerai pas à faire quelque chose
alors que tu ne te sens pas prête.
- Oui, répondit Favour timidement
- Cette personne t’enseignera le sens même du pardon, de l’amour, de la
vie. Viens à la maison, si tu peux. J’y suis.
- D’accord, je viens.

5.
- Tout ce que je dis c’est qu’il y a un minimum de respect à avoir.
Comment peut-elle courtiser mon petit-ami ? On était amies, du moins je
le croyais. Je ne peux jamais lui pardonner cette trahison, vociférait
Favour
- Je comprends que tu ressentes tout cela, lui répondit Favour
- JAMAIS ! Jamais, je ne lui pardonnerai.
- Calme toi. Tu te souviens de ce livre dont je te parle tout le temps ?
- La guérison de l’âme ? Moi je te parle d’une chose sérieuse et tu me
parles de livre ?
- J’ai lu dedans ceci : « Avoir de l’amertume revient en quelque sorte à
boire du poison tout en attendant que ce soit l’autre personne qui meure. »
Quand tu ne pardonnes pas, tu es remplie d’amertume et c’est un peu ce
qui se passe.
- Plus facile à dire qu’à faire, répondit-elle plus calmement.
- Oui tu as raison. Ce n’est pas facile, c’est tout un processus. Dési, je suis
arrivée à ce niveau où j’ai décidé de pardonner.
- Hum !
- J’ai décidé de réellement pardonner. Cela m’a pris du temps pour prendre
cette décision. J’ai décidé de me pardonner pour tout ce temps où je n’ai
pas voulu guérir, tout ce temps où je n’ai pas su protéger mon cœur. J’ai
décidé de pardonner à Térance de m’avoir fait croire que c’était ma faute
si j’ai été violée.
- Tu vas lui pardonner aussi facilement?
- Oui ! Cela ne veut pas dire que je me remettrai avec lui mais juste que je
mérite la paix.
- Hum !
- J’ai décidé de pardonner à mes violeurs.
- QUOI ? s’exclama Désirée, les larmes aux yeux
- Oui Dési. J’ai décidé de leur pardonner. J’ai décidé de pardonner à ma
mère son absence émotionnelle quand mon père est parti. Mais surtout,
j’ai décidé de pardonner à mon père d’être parti.
- Tu as dit ton père, Favour ! Tu disais toujours ton géniteur, dit Désirée,
toujours les larmes aux yeux.
- Ah ! Ce sont déjà des signes que je lui pardonne vraiment.
- Et c’est tout ce travail avec Grâce qui a permi cela?
- Pas seulement Grâce même si elle y est pour beaucoup. Mais j’ai
également rencontré quelqu’un.
- Quelqu’un?
- Oui. Il y a un peu moins de deux mois, Grâce m’a présenté quelqu’un.
- Hum !
- Cette personne m’a enseigné ce qu’est réellement le pardon et l’amour.
Elle m’a enseigné comment garder mon cœur. Cette personne dont je te
parle, Dési, a su panser les blessures de mon cœur, essuyer mes larmes,
combler le vide en moi.
- Tu vis une belle histoire d’amour là.
- Oui Dési. Un amour inconditionnel ! Un amour qui ne s’ébranlera jamais.
Même quand par maladresse je l’attriste, elle me pardonne et continue de
m’aimer.
- Waouh !
- Je ne sais comment t’expliquer chérie, dit Favour coulant des larmes de
joie. Elle a pris tout ce qui me pesait et me donne une paix si intense. Elle
me remplit de joie et d’amour. Et dis toi que cette personne peut faire
pareil avec toi.
- Regarde, tu m’as fait pleurer. J’en ai la chaire de poule. Présente moi
cette personne s’il te plaît. Que je puisse également comprendre cet
amour.
- Si tu veux vraiment la rencontrer, lève-toi et suis-moi.

KANLINSOU Désirée Esther

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