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2022-2023
Table des matières
1 Espace Ane 3
1.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Repère cartésien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Sous-espaces ane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3 Isométries et similitudes 23
3.1 Applications anes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.1.1 Théorème et dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.1.2 Exemples d'applications anes : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1
3.1.3 Application : Théorème Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2 Isométries Anes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.2.1 Isométries vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Bibliographie 30
2
Chapitre 1
Espace Ane
1.1 Dénition
Dénition 1.1. Soit E un espace vectoriel. Un espace ane de direction E est un ensemble
−→ −→
−→
non vide E muni d'une application Φ de E × E dans E qui à un couple (A, B) de E associe
−
−−−
→
un vecteur noté AB et qui vérie
−
−−−
→ −−−−
→ −−−−
→
1) ∀(A, B, C) ∈ E 3 , AB + BC = AC (relation de Chasles).
−→
2) Pour tout point A de E, l'application ΦA dénie de E dans E par
−−−−→ −→
ΦA (M ) = Φ(A, M ) = AM est une bijection de E dans E .
−→
La dimension de l'espace ane E est par dénition celle de l'espace vectoriel E associé.
Les éléments de E sont appelés des points.
−→
Dans toute la suite on notera par E un espace ane et par E sa direction.
Remarque 1.1.
−→
1) On peut munir un espace vectoriel E d'une structure d'espace ane, de direction l'espace
−→ −→ −→ −→
vectoriel E lui-même, dite structure ane canonique : Φ est l'application de E × E dans E
dénie par −uv
−→
= Φ(u, v) = v − u. Donc v = u + uv .
−−→
Sans autre précision, un espace vectoriel sera toujours muni de sa structure ane canonique.
−
−−−
→
2)Si Φ−1
A (u) = B on écrit : B = A + u et cela signie que AB = u.
D'après cette notation on a
−→ −→
E = A + E = {A + x | x ∈ E }.
3
b. On dénit Φ de E ×E dans R3 par Φ((x, y, z), (x′ , y ′ , z ′ )) = (x′ −x, y ′ −y, z ′ −z). Montrez que
−→
Φ(E × E) est inclus dans E et que Φ dénit sur E une structure d'espace ane dont l'espace
−→
vectoriel sous-jacent est E .
1.2 Propriétés
Proposition 1.1.
−→
i) Pour tout point A ∈ E et tous vecteurs u, v ∈ E :
A + (u + v) = (A + u) + v
ii) Pour tous points A, B ∈ E :
−
−−−
→
AB = 0 ⇐⇒ A = B,
−
−−−
→ −
−−−
→
BA = −AB .
Remarque 1.2.
−
−−−−−
→ −−−−−−→
(A0 , ..., An ) est un repère ane de E si et seulement si (A0 , A0 A1 ..., A0 An ) est un repère
cartésien de E.
4
Dénition 1.4. Soient F et G deux sous-espaces anes de E de directions respectives F et
−→
−→
G . On dit que :
−→ −→
F et G sont parallèles si F = G ,
−→ −→
F est faiblement parallèle à G si F ⊂ G .
Proposition 1.2. Soit (Fi )i∈I une famille de sous-espaces anes de E. Leur intersection est
−→ −→
soit vide, soit un sous-espace ane de direction ∩i∈I F i , où les F i sont les directions des Fi .
−→ −→
Démonstration. Si ∩i∈I Fi ̸= ∅. Soit A ∈ ∩i∈I Fi , alors ∩i∈I Fi = ∩i∈I (A + F i ) = A + (∩i∈I F i )
−→ −→
et ∩i∈I F i est un s.e.v de E .
Dénition 1.5. Soit X une partie non vide de E. l'intersection des sous-espaces anes conte-
nant X s'appelle le sous-espace ane engendré par X. On le note Af f (X).
Démonstration.
i) D'après la proposition précédente.
−
−−−→
ii)Posons F = A + V ect({AB |B ∈ X}).
−
−−−
→
Soit M ∈ F, alors il existe I ⊂ R tel que M = A + λ∈I, B∈X λAB ∈ Af f (X).
P
−
−−−→
Soit B ∈ X, alors B = A + AB ∈ F. Donc X ⊂ F et par suite Af f (X) ⊂ F.
5
Dénition 1.6. Soient F et G deux sous-espaces anes de E de direction respectives F et G .
−→ −→
−→ −→ −→
On dit que F et G sont supplémentaires dans E si E = F ⊕ G .
Démonstration.
−→ −→ −→
Si F et G sont supplémentaires dans E, alors E = F ⊕ G . D'après la Proposition 1.4,
−
−−−−−−−−−−−−−−
→ −→
Af f (F ∪ G) = E , donc Af f (F ∪ G) = E et F ∩ G ̸= ∅. De plus F ∩ G contient un unique
−−−−−
→ −→ −→
point car ∀M, N ∈ F ∩ G, M N ∈ F ∩ G = {0}, donc M = N.
−→ −→ −→ −→ −→ −→ −→
Si Af f (F ∪ G) = E et F ∩ G = {B}, E = F + G et F ∩ G = {0}, car ∀u ∈ F ∩ G , B + u ∈
−−−−
→
F ∩ G = {B}. Donc u = BB = 0.
6
Chapitre 2
Espaces Ane Euclidien
2.1 Rappels sur les espaces vectoriels euclidiens :
Remarque 2.1. Cette première partie a pour but de développer les principaux résultats concer-
nant les espaces vectoriels euclidiens. Cette étude n'est pas une n en soi mais elle est le passage
obligé pour étudier ensuite les espaces anes euclidiens qui sont l'objet principal du programme
de géométrie.
−→
On note E un espace vectoriel de dimension n non nulle sur le corps des réels R.
couple de vecteurs (x, y) associe un scalaire réel noté (x|y) ( ou x.y ou ⟨x, y⟩, ...) vériant les
trois propriétés suivantes :
PS1) l'application ϕ : (x, y) 7→ (x|y) est bilinéaire, c'est-à-dire linéaire en x :
−→
∀x, x′ , y ∈ E ; ∀λ, λ′ ∈ R; (λx + λ′ x′ |y) = λ(x|y) + λ′ (x′ |y),
7
−→
Un espace vectoriel E de dimension ni muni d'un produit scalaire est appelé un espace vectoriel
euclidien.
Remarques 2.1.
1. Grâce à la symétrie on peut se limiter à vérier la linéarité sur l'un des facteurs.
2. La condition PS1 appliquée avec λ = λ′ = 0 montre qu'on a (0|y) = (y|0) = 0 pour tout
−→
y ∈ E . À l'inverse, 0 est le seul vecteur x vériant (x|y) = 0 pour tout y (comme on le voit
avec la condition PS3 appliquée à x). On dit que la forme bilinéaire ϕ est non dégénérée.
2.1.2 Norme :
Théorème 2.1. soit (.|.) un p.s sur E , alors : ∥x∥ =
−→ −→
(x|x) est une norme sur E . c'est à
p
dire :
−→
N1) ∀x ∈ E ; ∥x∥ ≥ 0 et (∥x∥ = 0 ⇐⇒ x = 0);
N2) ∀λ ∈ R; ∥λx∥ = |λ|∥x∥;
−→
N3) Inégalité triangulaire : ∀x, y ∈ E ∥x + y∥ ≤ ∥x∥ + ∥y∥.
−→
Cette norme s'appelle norme euclidienne de E .
|(x|y)| ≤ ∥x∥∥y∥.
Démonstration. Le résultat est évident si y est nul. Sinon, on applique la propriété (PS3) aux
vecteurs x + λy avec λ réel. On a donc
∀λ ∈ R; (x + λy|x + λy) ≥ 0.
8
Par bilinéarité on obtient :
Cette expression est un trinôme du second degré en λ qui est toujours positif ou nul, donc son
discriminant ∆ = 4[(x|y)2 − (x|x)(y| y)] ≤ 0. D'où l'inégalité cherchée.
Il est clair que si x et y sont colinéaires on a égalité. Réciproquement, si y est nul, x et y sont
évidemment colinéaires. Si on a égalité, et que y ne soit pas nul, le discriminant ∆ est nul, donc
l'équation a une racine double réelle λ0 :
(x + λ0 y|x + λ0 y) = 0.
Démonstration du théorème 2.1. La propriété N1 résulte du fait que (.|.) est dénie posi-
tive et N2 résulte de la bilinéarité. Pour prouver N3 il sut d'élever au carré (les normes sont
positives) et d'utiliser l'inégalité de Cauchy-Schwarz.
2.1.3 Orthogonalité :
Dénition 2.2. On dit que deux éléments x et y de E sont orthogonaux si on a (x|y) = 0. On
−→
9
Proposition 2.1. (Théorème de Pythagore vectoriel) : Deux vecteurs x et y sont orthogonaux
si et seulement si on a
∥x + y∥2 = ∥x∥2 + ∥y∥2 .
−→
l'ensemble A⊥ = {x ∈ E | ∀y ∈ A : (x|y) = 0}.
Remarques 2.3.
−→
1. A⊥ est un sous-espace vectoriel de E .
2. L'application V → V ⊥ est décroissante : si on a V ⊂ W on a, à l'inverse, W ⊥ ⊂ V ⊥ .
−→ −→
directe : E = V ⊕ V ⊥ et donc l'égalité : dimV ⊥ = dim E − dim V.
1) (V ⊥ )⊥ = V.
2) (V + W )⊥ = V ⊥ ∩ W ⊥ .
3) (V ∩ W )⊥ = V ⊥ + W ⊥ .
Dénition 2.4. Soit B = (e1 , ..., en ) une base de E . On dit que B est une base orthonormée
−→
−→
de E si :
ei .ej = 0 si i ̸= j et ∥ei ∥ = 1 pour 0 ≤ i, j ≤ n
Remarques 2.4.
Les calculs relatifs aux normes et aux produits scalaires sont très faciles quand on travaille dans
une base orthonormée.
−→ −→
Soient E un e.v.e muni d'une base orthonormée (e1 , ..., en ) et x, y ∈ E tel que x = ni=1 xi ei
P
10
et y = ni=1 yi ei . Prouver les résultats suivants :
P
1. Les coordonnées de x sont données par les formules xi = x.ei avec i = 1, ..., n.
2. x.y = ni=1 xiyi.
P
3. ∥x∥ =
pPn 2
i=1 xi .
Bien entendu il faut encore s'assurer qu'il existe des bases orthonormées. C'est l'objet de la
proposition suivante :
Proposition 2.3. Dans tout espace euclidien il existe des bases orthonormées.
Démonstration. On démontre la proposition par récurrence sur n. Elle est triviale pour n =
x
1 (car on peut toujours remplacer un vecteur x non nul par le vecteur , colinéaire et
∥x∥
de norme 1). Supposons la démontrée pour n et passons à n+1. Prenons un vecteur e0 non
nul que l'on peut supposer de norme 1 comme ci-dessus et considérons la droite vectorielle
D = Re0 engendrée par e0 e. D'après la proposition 2.2, D⊥ est un hyperplan et on a E =
D ⊕ D⊥ . L'espace D⊥ muni de la restriction du produit scalaire est un espace euclidien de
dimension n. Par l'hypothèse de récurrence il contient une base orthonormée (e1 , ..., en ). Alors
−→
(e0 , e1 , ..., en ) est une base orthonormée de E . En eet, par hypothèse, les ei sont de norme
1 et les ei pour i ≥ 1 sont orthogonaux deux à deux. Enn e0 est orthogonal aux autres ei par
dénition de D⊥ .
−→
dit que E est un espace ane euclidien si E est un espace vectoriel euclidien, i.e. si l'on s'est
−→
donné un produit scalaire sur E .
Exemple : Si on munit l'espace vectoriel E = Rn de sa structure ane canonique et du
−→
produit scalaire déni par x.y = ni=1 xi yi , on obtient un espace ane euclidien que l'on peut
P
appeler espace ane euclidien canonique de dimension n. En utilisant les repères orthonormés
on montre que tous les espaces anes euclidiens de dimension n sont isomorphes à celui-là.
Dans toute la suite E désigne un espace ane euclidien xé, de dimension n et −x→.−y→ le produit
−→
scalaire des vecteurs −x→ et −y→ de E .
11
Remarque 2.2. Si F est un sous-espace ane de E euclidien, la restriction à F du produit
−→
2.2.2 Distance :
Dénition 2.6. On dénit une distance d sur E par la formule : d(a, b) = ∥ab ∥. On notera
−
−→
Réciproquement, déterminer l'ensemble des points x = (x1 , ... , xn ) vériant une équation de
la forme :
x21 + ... + x2n − 2a1 x1 − ... − 2an xn + c = 0.
12
2. Dans le plan ane euclidien canonique R2 , montrez que le cercle de centre a = (a1 , a2 )
et de rayon r admet la représentation paramétrique : x1 = a1 + rcost, x2 = a2 + rsint pour
t ∈ [0, 2π[ ou pour t ∈] − π, +π].
3. Montrer que pour tout point M d'une sphère de diamètre [AB], le triangle ABM est rectangle
en M.
13
−→ −→ −→ −→ −→ −
−→
Puisque F ⊕ G = E , alors il existe −x→ ∈ F et −y→ ∈ G tel que ab = −x→ + −y→. Il existe un point c
−
−→ −
− → −→
de F tel que −ac
−→
= x . Donc ab = ac + y , d'où cb = y . i.e : c ∈ b + G = G.
−
→ −
−→ −
→ −
→
Exemple :
- Les hyperplans vectoriels d'un espace vectoriel E de dimension quelconque sont la générali-
sation des plans vectoriels d'un espace de dimension 3 : ce sont les sous-espaces vectoriels de
codimension 1 dans E. Si E est de dimension nie n non nulle, ses hyperplans sont donc ses
sous-espaces de dimension n − 1.
- Un hyperplan ane d'un espace ane est un sous espace ane associé à un hyperplan vecto-
riel.
- Une droite D et un hyperplan H orthogonaux sont sécants en un point. Pourquoi ?
Remarques 2.5. Dans le cadre vectoriel, un sous-espace F n'admet qu'un seul supplémentaire
−→
−→ −→⊥
orthogonal, qu'on appelle le supplémentaire orthogonal de F (c'est F ). Ce n'est plus vrai dans
le cadre ane.
14
Remarques 2.6.
- En dimension 2, les trois dénitions précédentes de la perpendicularité coïncident. En parti-
culier, pour deux droites d'un plan ane, orthogonales est synonyme de perpendiculaires.
- En revanche, en dimension 3, deux hyperplans ne peuvent jamais être orthogonaux (puisque
la somme des dimensions de leurs directions est ≥ 2n − 2 > n), et a fortiori on ne peut pas dire
que deux hyperplans sont perpendiculaires si et seulement s'ils sont sécants et orthogonaux. Cet
exemple illustre la diérence des notions introduites.
- En réalité, il n'existe aucune dénition de la perpendicularité qui englobe simultanément les
trois dénitions précédentes (et qui réponde donc aux conventions habituelles) en toute dimen-
sion.
Exercices :
1) Montrez que les plans V et W de l'espace de dimension 3 sont perpendiculaires si et seulement
si l'une des propriétés équivalentes suivantes est vériée :
−−→⊥ −→ −→⊥ −−→
i) W ⊂ V et V ⊂ W ,
−
−→⊥ −→ −
−→⊥ −−→
ii) l'intersection de V et W est une droite D et les sous-espaces D ∩ V et D ∩ W sont
orthogonaux,
2) Soient E un e.a.e de dimension n et V un s.e.a de E de dimension p et a un point de
E. Montrez qu'il existe un unique sous-espace ane de dimension n − p passant par a et
perpendiculaire à V.
Démonstration. Supposons que H est un hyperplan de vecteur normal −n→. Soit c un point de H
de composantes (c1 , ..., cn ). Donc
−
−−→ −
→
∀m(x1 , ..., xn ) ∈ H, cm .n = 0,
c.à.d : n n n
ai ci = 0 ( on prend b =
X X X
ai xi − ai ci .)
i=1 i=1 i=1
15
Réciproquement :
supposons qu'il existe b ∈ R tel que H est l'ensemble des points m(x1 , ..., xn ) d'équation :
n
X
ai xi + b = 0.
i=1
ker f = vect(⃗n)⊥ .
n n
X X c −−−
→ −
→
m ∈ H ⇐⇒ ai xi + c = 0 ⇐⇒ ai xi + ak (xk + ) = 0 ⇐⇒ cm .n = 0.
i=1 i=1, i̸=k
ak
Donc H = c + vect(⃗n)⊥ est l'hyperplan qui passe par c et de vecteur normal −n→.
Exercices :
Soient a, b deux points distincts de E et soit i le milieu de [ab].
1) Montrer qu'il existe un unique hyperplan H de E passant par i et perpendiculaire à la droite
(ab).
−
−−→ −
−→
2)Montrer que H = {m ∈ E \ im ⊥ab } = {m ∈ E \ ma = mb}.
H s'appelle hyperplan médiateur du segment [ab]. En dimension 2, on dira plutôt médiatrice
du segment [ab].
3) Médiatrices d'un triangle. On suppose E de dimension 2.
a) Montrez que les médiatrices des côtés d'un triangle sont concourantes.
b) Montrez que si abc est isocèle en a la médiane issue de a est aussi médiatrice de [bc].
16
L'application qui à m associe son projeté orthogonal sur V est appelée projection orthogonale
de E sur V et notée p⊥
V ou simplement pV .
Exercices :
E est un e.a.e et a, b, c trois points de E.
1) Montrer que pour tout m ∈ E , on a
−
−−→ −
−→ −
−→ →
−
−
−→ −−−→ −
−−→
mb .ca + ma .bc + mc .ab = 0 .
2) Montrez que les trois hauteurs d'un triangle sont concourantes en un point h appelé ortho-
centre du triangle.
3) On suppose que abc est un triangle isocèle en a (i.e. vériant ab = ac).
a) Montrez que le projeté orthogonal de a sur (bc) est le milieu m de [bc]. Autrement dit :
dans un triangle isocèle en a, la médiane issue de a est aussi hauteur.
b) Soit m un point de (bc). Montrez qu'on a :
−
−−→
−
→
|aa′ .n |
d(a, H) = −→ .
∥n ∥
17
Supposons E muni d'un repère orthonormé R. Dans ce repère, soient (ai )1≤i≤n les coordonnées
de a, et soit α1 x1 + ... + αn xn + c = 0 une équation cartésienne de H. Alors
|α1 a1 + ... + αn an + c|
d(a, H) = p .
α12 + ... + αn2
−
−−→ −
−→⊥ −
−−→ −
−−→
Démonstration. Comme
−
−−→
aa′ ∈ H , alors il existe λ ∈ R tel que aa′ = λn . Par suite aa′ .n =
−
→ −
→
−
→
aa′ .n
λ∥n ∥2 . Donc λ = . d'où
−
→
−
→
∥n ∥2
−
−−→ −
−−→
−
→ −
→
−aa′ .n −→
−−→
′ |aa′ .n |
d(a, H) = ∥aa ∥ = −→ 2 ∥n ∥ = −→ .
∥n ∥ ∥n ∥
Donc −
−−−
→
−
→
BA .u
t = −→ 2 .
∥u ∥
On conclut que −
−−−
→
−
→
BA .u −→
−
−−−
→
AH = BA − −→ 2 u .
∥u ∥
18
2.3.2 Sphères, Hyperplans tangents :
Intersection d'une sphère et d'un sous-espace ane :
Proposition 2.10. Soit S la sphère de centre o et de rayon R de l'espace ane euclidien E et
soit V un sous-espace ane de E. Soit w le projeté orthogonal de o sur V et posons d = ow.
Alors, l'intersection S ∩ V est
la sphère de l'espace ane euclidien V, de centre w et de rayon r = R2 − d2 si R > d,
réduite au point w si R = d,
vide si R < d.
−→ −→⊥
Démonstration. w = pV (o). Si m ∈ V, on a −wm −−−
→
∈ V et wo ∈ V , donc le théorème de
−
−−→
D'où
∅ si R − d < 0
2 2
S∩V = {w} si R2 − d2 = 0
√
S (w, R2 − d2 ) la sphère de V si R2 − d2 > 0.
′
Exemples :
1) L'intersection d'une droite et d'une sphère est formée de 0, 1 ou 2 points.
Déterminer les points d'intersection
( de la sphère d'équation x + y + z − 4x + 2z − 4 = 0 avec
2 2 2
x+y+z+2 = 0
la droite d'équation cartésienne
3x − y + z + 4 = 0
2) L'espace ane E de dimension 3 est rapporté à un repère orthonormé. Soit H le plan ane
d'équation : x − 2y + 2z − 1 = 0. S est la sphère de centre o(2, −2, 2) et de rayon R = 3.
Déterminer S ∩ H.
19
Proposition 2.11. Soit S une sphère de centre o. Pour a ∈ S il existe un unique hyperplan
tangent à S en a, noté Ta (S). C'est l'hyperplan orthogonal à la droite (oa) passant par a. Les
sous-espaces anes tangents à S en a sont exactement les sous-espaces anes de Ta (S) passant
par a.
Démonstration. On sait d'après la Proposition 2.10 que si Ta (S) ∩ S = {a}, alors p⊥ Ta (s) (o) = a,
donc Ta (S) = a + vect(oa ) .
−−→ ⊥
Ta (S) est associé à l'hyperplan vectoriel vect(oa )⊥ . Donc les sous-espaces anes tangents à S
−−→
en a ont pour directions les sous espaces vectoriels inclus dans vect(−oa ) . Donc sont exactement
−→ ⊥
Exercice 1 :
Soit P : 2x + y − z + 1 = 0 et P ′ : 4x + 2y − 2z − 1 = 0.
1) Vérier que P et P ′ sont parallèles.
2) Soit A(1, −2, 1) un point de P. Déterminer une équation de la sphère tangente en A à P et
tangente à P ′ .
Exercice 2 : On considère dans l'espace rapporté à un repère orthonormé (O, i , j , k ), le
→
− →
− −
→
plan P qui passe par les points A(0, 2, 0) et B(1, 0, 2) et qui est parallèle à la droite Ox et
ainsi que le plan Q qui passe par le point C(1, 2, −2) et de vecteur normal −n→ = (0, 3, 1).
a) Ecrire les équations cartésiennes des plans P et Q.
b) Déterminer l'équation cartésienne de la sphère S de centre Ω(1; 0; 0) et tangente au plan P.
c) Déterminer les coordonnées du centre ω et le rayon r du cercle Γ d'intersection de la sphère
S avec le plan Q.
d) Montrer que la droite D d'intersection des plans P et Q est tangente au cercle Γ.
Exercice 3 :
Soient a, b, o trois points du plan tels que o soit le milieu de [ab]. Montrer qu'un point m du
plan appartient au cercle de diamètre [ab] si et seulement si le triangle amb est rectangle en m.
1
En déduire qu'un triangle amb est rectangle en m si et seulement si om = ab.
2
Exercice 4 :
Tangentes à une sphère issues d'un point. Soit S(o, R) une sphère et a un point de E. On
se propose de déterminer les droites D tangentes à S et passant par a. 1) Montrez que si
D ∩ S = {m}, on a R2 + am2 = ao2 . Déduisez-en que l'ensemble des points de contact m
éventuels est l'intersection de S et d'une sphère S ′ . Discutez.
2) On se place dans le plan, donnez une construction à la règle et au compas des tangentes à
un cercle C passant par un point a donné. Discutez.
20
2.4 Barycentre dans un espace ane euclidien :
2.4.1 Dénition et propriétés :
Dénitions 2.1.
1) On appelle point pondéré un couple (A, α) où A est un point de E et α un réel. Le nombre
α est appelé le poids ou la masse de A.
2) Le réel ni=1 αi s'appelle la masse totale de la famille des points pondérés {(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), ... (An , αn )}.
P
Théorème 2.2. Soit {(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), ... (An , αn )}. une famille de points pondérés de
masse totale non nulle. Il existe un unique point G de E qui vérie l'une des conditions équi-
valentes suivantes :
−−−−→ →
−
i) ni=1 αi GAi = 0 ,
P
−−−−→ →
−
ii) ∀λ ∈ R∗ ni=1 λαi GAi = 0 ,
P
−
−−−→ −−−−→
iii) ∃A ∈ E, ( ni=1 αi )AG = ni=1 αi AAi ,
P P
−−−−→ −−−−−→
iv) ∀M ∈ E, ( ni=1 αi )M G = ni=1 αi M Ai ,
P P
Dénitions 2.2.
1) le point G du Théorème 2.2 s'appelle le barycentre des points Ai aectés des masses αi
ou barycentre de la famille {(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), ... (An , αn )}. On note quelques fois G par
bar(Ai , αi )1≤i≤n .
2) Si α1 = ... = αn = α ̸= 0, alors d'après l'assertion ii), G = bar(Ai , 1)1≤i≤n et G s'appelle
aussi l'isobarycentre
des points A1 , ..., A2 .
Remarques 2.7.
1) Soient α, β ∈ R tel que α + β ̸= 0 et G le barycentre de (A, α), (B, β). Les point A, B, G
sont alignés.
2) l'isobarycentre de deux points A et B est le milieu de [AB].
Exercice 1 :
Construire dans le plan le barycentre G des points (A, 2), (B, −3), (C, 5).
Exercice 2 :
−
−−−
→ −
−−−
→
E et F deux points du plan tels que : EG = 2EF et E ̸∈ (AB) et G est le barycentre des
points (A, 2) et (B, −3).
Montrer que les droite (AB) et (EF ) sont sécantes.
Proposition 2.12 ( Associativité). Soit (Ai , αi )i∈I un système de points pondérés de E avec
αi ̸= 0 et I = ∪pk=1 Ik une partition de I. On suppose que, pour tout k ∈ {1, ..., p}, le
P
i∈I
21
scalaire µk = i∈Ik αi est
P
non nul, et on note G k = bar(Ai , αi )i∈Ik et G = bar(Ai , αi )i∈I ,
alors G = bar(Gk , µk )k∈{1, ..., p} .
D'autre part
P −−−−→
Pp αi OAi
i∈Ik
k=1 µk
Pp −
−−−−
→ Pp P −−−−→ P −−−−→
Exercice 4 : Soit ABC un triangle et G l'isobarycentre des points A, B, C. Montrer que les
médianes du triangle ABC sont concourantes en G.
Exercice 5 :(Droite d'Euler)
Soit O le centre du cercle circonscrit à un triangle ABC. Soient A′ , B ′ , C ′ les milieux respectifs
des segments [BC], [AC] et [AB] et soit G l'isobarycentre de A, B, C.
−−−−→ −−−−
→ −
−−−
→ −−−−
→
1) Reconnaitre le point X vériant OX = OA + OB + OC .
2) En déduire que les point O, G et H sont alignés.
La droite (D) contenant O, G et H est dite droite d'Euler du triangle ABC (s'il n'est pas
equilatéral.)
22
Chapitre 3
Isométries et similitudes
3.1 Applications anes
3.1.1 Théorème et dénition
Soient E et F deux espaces anes et f une application de E dans F. On dit que f est une
−
→ −→ −→
application ane s'il existe un point A de E et une application linéaire f de E dans F tels
que, pour tout point M de E, on ait la formule :
−
→ −−−−→
f (M ) = f (A) + f (AM ). (1)
−
→
Alors, l'application linéairef est unique et, pour tout point B de E, on a aussi :
−
→ −
−−−−
→
f (M ) = f (B) + f (BM ).
−
→
On dit que f est l'application linéaire associée à f ; elle vérie les deux formules :
−
→ −
−−−−
→ −
−−−−−−−−−−−−
→
∀M, N ∈ E : f (M N ) = f (M )f (N ) . (2)
−→ −
→
−
→ −
→ −
→
∀A ∈ E, ∀v ∈ E : f (A + v ) = f (A) + f (v ). (3)
Remarques 3.1.
- Si E = F, f s'appelle un endomorphisme ane de E.
isomorphisme ane ou encore,une transfor-
- Une application ane bijective s'appelle un
mation ane.
Proposition 3.1. Soient f une application linéaire de E dans F, A un point de E et B
−
→ −→ −
−→
23
−
→
d'application linéaire associée f . Cette application est dénie par la formule :
−
→ −−−−→
∀M ∈ E : f (M ) = B + f (AM ).
et B0 , B1 , ..., Bn des points quelconques de F. Alors, il existe une unique application ane f
de E dans F qui vérie pour tout i dans {0, 1, ..., n}, f (Ai ) = Bi .
Les applications anes possèdent les mêmes propriétés ensemblistes que leurs parties li-
néaires :
Proposition 3.3. Soit f une application ane. Alors f est injective (resp. surjective, bijective)
−
→
si et seulement si f l'est.
Proposition 3.4. Soit f une application ane de E dans F. Alors l'image par f d'un sous-
espace ane V de E est un sous-espace ane de F. Précisément, on a la formule :
−→ −
→ −→
f (V ) = f (A + V ) = f (A) + f (V ),
−→
avec A un point de V et V la direction de V.
Corolaire 3.1. Soit f une application ane de E dans F. Si trois (resp. quatre) points sont
alignés (resp. coplanaires) dans E alors leurs images par f sont alignées (resp. coplanaires)
dans F.
E
ane.
Réciproquement : montrer que si f est une application ane d'application linéaire associée
id−→ , alors f est une translation.
E
Proposition 3.5. Une application ane f : E → E est une translation si et seulement si f
−
→
−→
est l'identité de E .
24
Homothétie ane :
- Homothétie vectorielle :
−
→ −→ −→
On appelle homothétie vectorielle de rapport λ ∈ R, l'endomorphisme : h : E → E , −x→ 7→ λ−x→.
- Homothétie ane :
Remarques 3.2.
- Si λ = 0, alors h(C, 0) est l'application constante.
- Si λ = 1, alors h(C, 1) est l'application IdE .
- Si λ = −1, alors h(C, −1) est appelée symétrie centrale de centre C et notée quelques fois
sC .
- Discuter suivant les valeurs de λ l'ensemble des points invariants par une homothétie ane
de rapport λ.
Proposition 3.6. Soient E un espace ane et f de E dans E une application ane. Les
assertions suivantes sont équivalentes :
(i) f est une homothétie,
−
→
(ii) f est une homothétie vectorielle.
On note HT (E) l'ensemble des homothéties et des translations de E. On l'appelle aussi l'en-
semble des dilatations de E.
Exercice 1 :
Quelles sont les applications linéaires de R dans R ? et les applications anes ? (On les écrira
analytiquement.) Montrez que toute application ane d'une droite dans elle-même est soit une
application constante, soit une translation, soit une homothétie.
Exercice 2 :
Montrez que les applications anes de R3 dans R2 sont les fonctions du type :
(x, y, z) 7→ (ax + by + cz + d, a′ x + b′ y + c′ z + d′ ),
25
Projection ane :
- Projection vectorielle :
−→ −→ −→ −→ −→ −→
Soient F , G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires dans E : autrement dit, E = F ⊕ G .
−→ −→
Donc pour tout vecteur −x→ de E , il existe un unique vecteur −x→−→ dans F et un unique vecteur
−→
F −→ −→
x dans G tels que x = x + x . L'application linéaire p : E → E , x 7→ x F est appelée
−
→ −→ −
→ −
→ →
− −
→ −
→
−→ −→ −→
G F G −→ −→
la projection vectorielle de E ⃗ sur le sous-espace F parallèlement au sous-espace G .
- Projection ane :
Dénition 3.2. Soient V un sous-espace ane d'un espace ane E, C un point de V et
−−→ −→ −→ −−→
W un supplémentaire de V dans E . La projection ane sur V parallèlement à W est dénie
comme l'application ane pV,W⃗ qui xe C et dont l'application linéaire associée est la projection
−→ −−→ −−−−→
vectorielle →
−
⃗ sur V parallèlement à W . (i.e : pV,W
p V⃗ ,W
→
−
⃗ (M ) = C + p V ⃗ (CM ).)
⃗ ,W
Exercice 3 :
−→ −−→
Soient V et W deux sous-espaces anes de E de de directions V et W supplémentaires.
1) Montrer que l'ensemble des points xes de pV,W⃗ est V.
2) Rappelons que V et W se coupent en un point et un seul (même démonstration que la
Proposition 1.5). Montrez que pV,W⃗ associe à un point M de E l'unique point M ′ tel que
−−→
V ∩ (M + W ) = {M ′ }.
Symétrie ane :
- Symétrie vectorielle :
−→ −→
Soient F , G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires dans E.
⃗ Donc pour tout vecteur
−→ −→ −→
x de E , il existe un unique vecteur x F dans F et un unique vecteur x −→ dans G tels que
−
→ −
→ −
→
−→ −→
G
x = x + x . L'application s V⃗ ,W − x est appelée la symétrie vectorielle
−
→ −
→ −
→ →− −
→ −
→ −
→
−→ −→
⃗ E → E , x 7→ x −→ −→
F G −→
F G −→
par rapport au sous-espace F parallèlement au sous-espace G .
- Symétrie ane :
Dénition 3.3. Soient V un sous-espace ane d'un espace ane E, C ∈ V et W un sup-
−−→
−→ −→ −−→
plémentaire de V dans E . La symétrie ane ou oblique par rapport à V parallèlement à W
est dénie comme l'application ane sV,W⃗ qui xe C et dont l'application linéaire associée est
la symétrie vectorielle ⃗sV⃗ ,W⃗ par rapport à V⃗ parallèlement à W
⃗ . (i.e :∀M ∈ E, s ⃗ (M ) =
V,W
−−−−→
⃗ (CM ).)
C + ⃗sV⃗ ,W
Remarque 3.1.
Une symétrie centrale de E de centre C est une symétrie ane avec V⃗ = ... et W
⃗ = ... ?
26
Exercice 4 :
Vériez que l'ensemble des points xes par sV,W⃗ est V .
Exercice 5 :
1) Montrez que la dénition précédente ne dépend pas du choix du point C ∈ V.
2) Soit M un point de E, on pose sV,W⃗ (M ) = M ′ . Montrez que M ′ est caractérisé par l'une des
deux propriétés équivalentes suivantes :
−−−−−−→ −−→
(i) M M ′ ∈ W et le milieu de [M M ′ ] appartient à V,
(ii) le milieu de [M M ′ ] est le projeté pV,W⃗ (M ) de M.
Dénition 3.4 (Mesure algébrique). Soient D une droite ane dans un espace ane E, ⃗v
un vecteur directeur de D. Pour A, B ∈ D, on appelle mesure algébrique du bipoint (A, B),
−
−−−
→
relativement à ⃗v , l'unique scalaire λ ∈ R tel que AB = λ⃗v . Cette mesure algébrique se note
AB.
A′1 A′3 A1 A3
′ ′
= .
A1 A2 A1 A2
−
−−−−−
→ −
−−−−−
→
Démonstration. Pour i = 1, 2, 3 Ai ∈ D, donc il existe α ∈ R tel que A1 A3 = αA1 A2 .
−−−
→
On considère la projection ane p de E sur D′ parallèlement à H1 . Par dénition de p, on a
les égalités :
p(A1 ) = A′1 , p(A2 ) = A′2 et p(A3 ) = A′3 .
Comme → p est linéaire, on obtient
−
−
−−−−−
→ −−−−−−−−−−−−−→ −
−−−−−
→ −
−−−−−
→ −
−−−−−
→ −−−−−−−−−−−−−→ −
−−−−−
→
→
− →
− →
−
A′1 A′3 = p(A1 )p(A3 ) = p (A1 A3 ) = p (αA1 A2 ) = αp (A1 A2 ) = αp(A1 )p(A2 ) = αA′1 A′2 .
Donc si ⃗v et v⃗′ sont respectivement des vecteurs directeurs de D et D′ , alors A1 A3⃗v = αA1 A2⃗v
et A′1 A′3 v⃗′ = αA′1 A′2 v⃗′ , d'où le résultat voulu.
27
3.2 Isométries Anes
3.2.1 Isométries vectoriels
Dénition 3.5. Un endomorphisme f⃗ de E⃗ est une isométrie s'il conserve la norme, c'est-
à-dire : ∀x ∈ E
⃗ : ∥f⃗(x)∥ = ∥x∥. f⃗ s'appelle aussi automorphisme orthogonal de E.
⃗
Caractérisations :
f⃗est une isométrie vectorielle
⇔ ∀x, y ∈ E ⃗ : f⃗(x).f⃗(y) = x.y (f⃗ conserve le produit scalaire)
⇔ f⃗ envoie toute base orthonormale de E ⃗ sur une base orthonormale.
Conséquences :
f⃗ désigne une isométrie vectorielle.
1) Montrez que f⃗ conserve l'orthogonalité : si ⃗x et ⃗y sont dans E
⃗ on a : ⃗x⊥⃗y ⇔ f⃗(⃗x)⊥f⃗(⃗y ).
3) Montrer que les seuls valeurs propres (réelles) possibles de f⃗ sont 1 et −1.
Exercice 6 :
On suppose que f⃗ est une application qui conserve le produit scalaire. Montrez que f⃗ est
linéaire. (On pourra calculer ∥f (u + v) − f (u) − f (v)∥2 .)
Proposition 3.7. L'ensemble des isométries de E⃗ est un groupe pour la composition. Ce groupe
est appelé groupe orthogonal de E
⃗ et noté O(E).
⃗ C'est un sous-groupe de GL(E).
⃗
Forme matricielle :
Supposons l'espace E⃗ muni d'une base orthonormée B = (e1 , ..., en ), soit f⃗ une isométrie et A
sa matrice dans la base B. Soient x, y ∈ E
⃗ et X, Y les matrices colonnes de leurs coordonnées
dans la base B. La relation x.y = f⃗(x).f⃗(y) se traduit alors en t XY = t X t AAY pour tous
X, Y, ou encore t AA = I. Une telle matrice A est dite orthogonale et f⃗ est une isométrie si et
seulement si sa matrice dans une base orthonormée est orthogonale. L'ensemble des matrices
orthogonales est un sous-groupe (multiplicatif) du groupe GL(n, R) des matrices inversibles
encore appelé groupe orthogonal et noté O(n, R). et l'application f 7→ A est un isomorphisme
de groupes de O(E)⃗ sur O(n, R).
28
Isométries positives, Isométries négatives :
- Les éléments de L'ensemble des isométries vectorielles (resp. des matrices orthogonales) de
déterminant égal 1 sont appelées les isométries positives ou directes (resp. les matrices ortho-
gonales positives). On note respectivement ces deux ensembles par O+ (E) ⃗ (resp. O+ (n, R).)
- Les isométries de O(E)
⃗ qui ne sont pas dans O+ (E)⃗ sont appelées négatives (ou indirectes ou
encore rétrogrades) et leur ensemble est noté O− (E).
⃗
Dénition de l'orientation de E⃗ :
on dit que deux bases B et B ′ ont la même orientation si et seulement si, par dénition,
detB B ′ > 0, dans le cas contraire, on remarque que detB B ′ < 0 car le déterminant est non nul.
Dans le cas particulier où les bases sont orthonormales on peut remarquer que les déterminants
ne prennent que les valeurs 1 ou −1.
On remarque aussi que si B1 et B2 n'ont pas la même orientation, alors toute autre base B a
soit la même orientation que B1 soit la même que B2 . Orienter E ⃗ est choisir l'une des deux
bases B1 ou B2 comme base de référence : on dira qu'elle est directe ainsi que toutes les bases
qui ont la même orientation, les autres étant jugées indirectes.
Symétries :
Proposition 3.10. On suppose l'espace E⃗ décomposé en somme directe : E⃗ = V⃗ ⊕ W
⃗ . Soit
f⃗ la symétrie vectorielle par rapport à V⃗ , parallèlement à W
⃗ . Alors, f est une isométrie si et
seulement si W = V ⊥ .
Démonstration.
1) Supposons f⃗ ∈ O(E)⃗ et soient x ∈ V⃗ et y ∈ W ⃗ . On a alors f⃗(x) = x et f⃗(y) = −y. Si on
applique à ces vecteurs la conservation du produit scalaire : f⃗(x).f⃗(y) = x.(−y) = −x.y = x.y,
on en déduit x.y = 0. On a donc V⃗ ⊂ W ⃗ ⊥ et l'égalité résulte de l'égalité des dimensions.
2) Supposons maintenant V⃗ et W ⃗ orthogonaux. Il sut de montrer que f⃗ conserve la norme.
Soit x ∈ E ⃗ que l'on décompose en x = y + z avec y ∈ V⃗ , z ∈ W ⃗ , de sorte que l'on a
f⃗(x) = y − z. Le théorème de Pythagore permet d'écrire ∥x∥2 = ∥y∥2 + ∥z∥2 et de même
∥f⃗(x)∥2 = ∥y∥2 + ∥ − z∥2 = ∥x∥2 , d'où la conclusion.
29
Dénition 3.6. Soit V⃗ un sous-espace vectoriel de E.
⃗ La symétrie par rapport à V⃗ , paral-
lèlement à V⃗ ⊥ (qui est une isométrie en vertu de la Proposition3.10) est appelée symétrie
orthogonale par rapport à V⃗ . On la note ⃗sV⃗ . Lorsque V⃗ est un hyperplan (et donc V⃗ ⊥ une
droite) on dit que ⃗sV⃗ est une réexion orthogonale (ou symétrie orthogonale hyperplane).
Exercice 7 :
Montrez que le déterminant de la symétrie ⃗sV⃗ par rapport à V⃗ vaut (−1)n−p où p = dimV.
En particulier les réexions sont toujours des isométries négatives. (Ce qui montre l'existence
d'isométries négatives).
Exercice 8 :
Soient u et v deux vecteurs de même norme de E. ⃗ Montrez qu'il existe une réexion qui envoie
u sur v (faites un dessin !). Trouvez-les toutes !
30