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DOCUMENT DE CONSENSUS

SUR LA BIOSÉCURITÉ

AVRIL 2011
1
ISBN : 978-84-694-3755-1
Publié par : Asociación Nacional de Directivos de Enfermería.Imprimerie Grammar

2
SOMMAIRE

Présentation ............................................................................................................................................4
Introduction........................................................................................................................................ 5
Adopter l’utilisation des dispositifs de sécurité :
Meilleures pratiques. Définitions .......................................................................................................... 6

Réduction des coûts dérivés des blessures par piqûres d’aiguilles .......................................... 7

Risque légal et coûts d’indemnisation .............................................................................................. 8

Conclusions de l’introduction ........................................................................................................... 9

Document de consensus.............................................................................................................. 10

L’utilisation universelle et obligatoire


des dispositifs de sécurité. Arguments .......................................................................................... 10

Choix adéquat des dispositifs pour


garantir la protection réelle
des professionnels de santé et des patients ........................................................................... 11

La formation du personnel en tant qu’élément essentiel


à la réduction réelle du nombre de blessures par
objets coupants. ................................................................................................................................ 12

Assurer la réussite de la gestion de


la conversion dans les établissements de santé.......................................................................... 13

Programmer les dates pour la mise en place


des dispositifs de sécurité pour les professionnel de santé....................................................... 13

Réflexions supplémentaires sur le non-signalement


des blessures par piqûres d’aiguilles ............................................................................................ 15

Forum sur la méthodologie relative à la sécurité du personnel de santé.............................. 15

Bibliographie.................................................................................................................................... 16

Liste des participants................................................................................................................... 17

Comité de direction ANDE ......................................................................................................... 18

3
PRÉSENTATION

Ce document est un nouveau maillon dans la ligne éditoriale de la National Association of


Nursing Managers (Association nationale des responsables des soins infirmiers) à travers lequel
nous définissons notre point de vue sur différentes questions que nous considérons dignes
d’intérêt. Nous avons ainsi publié les documents suivants, disponibles sur notre site internet :
http://www.ande.org/ :

 La gestion du produit de l’activité infirmière.


 La gestion clinique des soins infirmiers.
 La professionnalisation de la gestion infirmière.
 L’excellence des soins infirmiers.
 La gestion de la carrière professionnelle et des compétences.

Ce document inclut les contributions et les conclusions approuvées, en réunion, par un groupe
d’experts. Les conclusions présentées dans ce document sont validées par le conseil
d’administration qui en a autorisé la publication.

La nouvelle Directive européenne EU 2010/32/EU du 10 mai 2010 sur la prévention des


blessures par objets coupants des professionnels de santé requiert que toutes les établissements
de santé mettent en œuvre les réglementations sécuritaires obligatoires de telle sorte à protéger
les professionnels de la santé. Cette Directive est entrée en vigueur le 1er juin 2010 et doit être
transposée dans les états membres de l’Union Européenne au plus tard le 11 mai 2013.

Afin de faciliter la transposition nationale de cette directive, nous considérons qu’il est essentiel
de développer un document de consensus sur la biosécurité, soutenu par les professions de la
santé concernées et par les différents établissements, associations et syndicats qui représentent
ces professions ; notamment la Asociación de Especialistas en Enfermería del Trabajo (AET), la
Asociación Nacional de Enfermería Coordinadora de Recursos Materiales (ANECORM), la Asociación
Nacional de Directivos de Enfermería (ANDE), le Consejo de Enfermería de la Comunidad
Valenciana (CECOVA), le Sindicato de Enfermería (SATSE), la Central Sindical Independiente y de
Funcionarios (CSIF) de Séville. Nous souhaiterions exprimer notre gratitude envers ces
organisations qui ont participé à la définition et à l’établissement de ce document.

Jesús Sanz Villorejo.


Président d’ANDE

4
INTRODUCTION

L’Union Européenne (UE) a publié une nouvelle directive spécialement élaborée pour aider à
prévenir les blessures et infections par objets coupants, notamment les aiguilles et les
cathéters intraveineux. L’UE estime que les blessures par piqûres d’aiguilles sont « à l’origine
de plus d’un million de blessures chaque année », et que la prévention de ce genre de
blessures est donc un problème que toutes les établissements de santé européennes doivent
prendre en charge. Cette Directive, qui doit être transposée dans la loi nationale de chaque
état membre au plus tard en mai 2013, traite spécifiquement de la nécessité de « fournir des
dispositifs médicaux équipés de mécanismes de sécurité », dont le rôle essentiel dans la
réduction du nombre de blessures par piqûres d’aiguilles a été démontré dans de nombreuses
études.

Cette Directive stipule qu’il est de la responsabilité des entreprises de protéger leurs
professionnels contre les blessures par objets coupants. La conformité à cette Directive est
obligatoire. De nombreuses institutions de santé européennes ont su construire de solides
arguments financiers en faveur de l’adoption des dispositifs de sécurité dans les pratiques
sanitaires, ce malgré des budgets serrés. Certaines d’entre elles se sont d’ores et déjà
converties de telle sorte à offrir un environnement de travail plus sûr, à améliorer la qualité
de leurs procédures, à éliminer les coûts de prise en charge de ces accidents et de
l’absentéisme du personnel victime de telles blessures et à éviter des actions en justice
coûteuses.

En Espagne, il existe déjà une réglementation imposant l’utilisation des dispositifs de sécurité dans
cinq régions autonomes. Cette initiative législative est née dans la région de Madrid et a été suivie
par les régions autonomes de Castilla la Mancha, des Baléares, de Navarre et de Galice.
Néanmoins, le champ d’application de ces lois diffère d’une région à l’autre. À Madrid, en Navarre
et en Galice, la loi imposant l’utilisation des dispositifs de sécurité concerne uniquement le système
de santé public, alors que pour Castilla la Mancha et les Baléares elle concerne à la fois les secteurs
public et privé. L’application de cette législation est également inégale. À Madrid, Castilla la Mancha
et aux Baléares, elle est presque entièrement mise en œuvre. Par contre, en Galice et en Navarre,
la mise en œuvre est retardée du fait des conditions d’application incluses dans la législation.

Le retour d’expérience de certaines de ces régions concernant la prévention des blessures par
piqûres d’aiguilles et l’utilisation des dispositifs de sécurité a beaucoup inspiré le contenu de ce
document de consensus.

Nous devons également saluer l’engagement de tous ceux et celles qui ont participé à
l’élaboration de ce document afin d’assurer le bien-être et la protection des patients et des
professionnels de la santé et d’accroître l’efficience économique des institutions de santé
qu’ils/elles représentent.

5
ADOPTER L’UTILISATION DES DISPOSITIFS DE SÉCURITÉ : MEILLEURES PRATIQUES. DÉFINITIONS.

L’adoption généralisée des dispositifs de sécurité n’est qu’un des éléments de la politique de
sécurité destinée à réduire de façon radicale le nombre de blessures par piqûres d’aiguilles et
d’infections. Il existe une hiérarchie reconnue des priorités en matière de prévention des
blessures par objets coupants :

Premièrement. Il est nécessaire d’éliminer et/ou de réduire l’utilisation des aiguilles et autres
objets coupants là où cela est possible. Certaines procédures autorisent l’utilisation de
dispositifs sans aiguille et d’autres moyens pour l’administration médicamenteuse.

Deuxièmement. Là où il est nécessaire d’utiliser des objets coupants, des mesures doivent
être prises de telle sorte à réduire au maximum le risque induit. Par exemple, à travers
l’utilisation de dispositifs équipés de mécanismes de sécurité tels que des mécanismes de
protection ou de rétraction.

Troisièmement. Des pratiques professionnelles sûres et des programmes de formation


réguliers soutenus par l’encadrement compétent et les figures marquantes des professions
infirmières et médicales sont absolument essentiels afin que l’utilisation des dispositifs de
sécurité soit aussi efficace que possible.

Selon le Secrétaire général de la Fédération européenne des associations infirmières, des


études indépendantes, menées en Europe et dans le monde, démontrent que « la formation,
des pratiques de travail plus sûres et l’utilisation de dispositifs médicaux équipés de
mécanismes de sécurité peuvent réduire de 80 % le nombre de blessures par piqûres
d’aiguilles ».

+ + +
Dès lors qu’il est admis que l’utilisation des dispositifs
de sécurité est un composant essentiel dans la
prévention des blessures accidentelles par piqûres
d’aiguilles, il est important de promouvoir leur utilisation
universelle dans les centres de santé.

+ + +
Pour garantir que l’investissement dans un tel équipement atteint son objectif de réduction du
nombre de blessures au sein des établissements de santé, nous devons tout d’abord définir
avec exactitude ce qu’est un dispositif de sécurité, quelles sont ses fonctionnalités et à quels
besoins il doit répondre. Un certain nombre d’études aident à définir les caractéristiques de
ces « mécanismes de protection sécurisés » auxquels la nouvelle Directive européenne fait
référence. 2,3,4,5,6,7,8,9,10

6
RÉDUCTION DES COÛTS DÉRIVÉS DES BLESSURES PAR PIQÛRES D’AIGUILLES.

Ces dix dernières années, des discussions et études ont été menées sur les coûts associés aux
blessures par piqûres d’aiguilles. La plupart n’intègre dans ces coûts que le coût de prise en
charge de la personne blessée, avec un montant allant typiquement de plusieurs centaines à
plusieurs milliers d’euros.

Cependant, ces articles scientifiques excluent des facteurs tels que l’absentéisme, la perte de
l’investissement en formation, ou bien encore les coûts élevés de recrutement de nouveaux
professionnels de la santé. En cas de blessures par piqûres d’aiguilles graves pouvant être à
l’origine d’une infection par des agents pathogènes transmis par le sang, les coûts susceptibles
d’être évités sont bien plus importants. Le Service national de santé écossais déclare que
« dans de telles situations, les coûts financiers et humains sont importants et sont estimés à
une somme comprise entre 10 000 £ et 620 000 £ ».11

Même si l’adoption des dispositifs de sécurité implique un investissement supplémentaire, il


n’est pas insurmontable. Par exemple, une étude européenne 12 a démontré que
« l’augmentation des coûts directs (d’utilisation des dispositifs de sécurité) était de 0,558 € par
patient pour le service des urgences, et de 0,636 € par patient et par jour d’hospitalisation »,
et que « dans le cadre de la prévention des blessures percutanées parmi les professionnels de
la santé, l’utilisation appropriée des dispositifs de sécurité constitue une mesure très efficace ».
Ces études démontrent généralement que l’adoption des dispositifs de sécurité est un retour
sur investissement viable, puisque leur utilisation réduit de manière significative le risque de
blessure par piqûre d’aiguille et les coûts associés, et attire davantage les professionnels de la
santé souhaitant travailler pour des établissements prestigieus appliquant des standards élevés.
Cela a été prouvé par expérience. En Italie, par exemple, l’adoption de ces dispositifs, associée
à la formation et à la sensibilisation, a été extrêmement efficace dans la diminution du nombre
de blessures par piqûres d’aiguilles – « la diminution allant de 63 % à 100 % selon le dispositif
utilisé » 13 14 15, tout en étant à la fois abordable et rentable.

En Espagne, cinq régions autonomes ont d’ores et déjà fait de l’utilisation des dispositifs de
sécurité une exigence légale. Le rôle leader de l’Espagne a été mis en évidence dans le cadre
d’une étude menée, il y a quelques années, par le Conseil général des soins infirmiers qui a
identifié une économie de quelques 30 millions d’euros par an, générée par l’adoption des
16
dispositifs de sécurité.

7
RISQUE LÉGAL ET COÛTS D’INDEMNISATION.

Alors que certains établissments ont introduit des politiques de conversion totale ou partielle à
l’utilisation des dispositifs de sécurité en se basant sur les chiffres issus d’analyses
économiques, le facteur financier n’est généralement pas le facteur déclenchant qui incite
l’encadrement à considérer l’adoption de ces dispositifs comme une priorité. Les éléments
déclencheurs sont parfois les poursuites juridiques potentiellement préjudiciables ou les
demandes d’indemnités élevées, faisant suite aux blessures par piqûres d’aiguilles. Il est donc
utile d’étudier ces procès à travers l’Europe afin de se faire une idée de la menace qu’ils
constituent.

En Italie, le tribunal de Campobasso a rendu un jugement accordant 400 000 € à une infirmière
qui, alors qu’elle faisait une injection à un patient atteint d’une hépatite C (HCV), s’est
accidentellement blessée avec l’aiguille et a été infectée par le virus qu’elle a transmis à son
bébé. 17 Le tribunal a reconnu la nécessité d’adopter des mesures de sécurité plus efficaces au
sein du centre de santé employant l’infirmière. En France, selon l’Article 452-1 du Code de la
Sécurité Sociale, une entreprise se rend coupable d’une grave négligence si elle ne respecte
pas ses obligations de sécurité et de résultats. En cas de négligence grave de la part de
l’entreprise contractante, le montant de l’indemnité accordée aux employés est majoré, et selon
l’article L452-4 du Code de la Sécurité Sociale, cette dernière s’expose à payer à l’employé(e)
une indemnité supplémentaire sur ses actifs personnels.

En Allemagne, selon la réglementation intitulée « Biological agents in


the health professions and in social service facilities » (Agents
biologiques dans les professions de santé et les installations d’aide
sociale) (TRBA 250), les parties incriminées peuvent encourir jusqu’à
trois ans d’emprisonnement.

La Grande-Bretagne est le pays disposant du plus grand nombre d’exemples de demandes


d’indemnités accordées, généralement à la suite de poursuites engagées par un syndicat. Très
récemment, un important procès a fait jurisprudence en accordant des dommages et intérêts
non seulement pour la blessure physique causée par la piqûre d’aiguille, mais également pour
la détresse induite par un standard de traitement ou une prise en charge post-blessure
inapproprié(e) de la part du centre de santé responsable.18

Quel est le montant des indemnités que recevra un travailleur infecté par l’hépatite C ou le
VIH ? ». 18 L’Union européenne estime à environ un million le nombre de blessures accidentelles
par piqûres d’aiguilles chaque année. Le coût d’indemnisation et le coût de prise en charge de
ces blessures ; qu’une étude menée dans un pays européen a estimé à environ 600 000 € par
an et par centre de santé ; sont deux choses différentes. 19 En Allemagne, un expert estime le
seul coût de prise en charge à 40 millions d’euros auxquels viennent s’ajouter 130 millions
d’euros de coûts annexes, sans compter le temps de travail perdu. 20

8
CONCLUSIONS DE L’INTRODUCTION.

Quelle conclusion tirer en mettant ces différents éléments bout à bout ? L’appareil législatif
européen est désormais irrémédiablement en marche. Dans moins de trois ans, tous les
organismes de santé européens seront légalement contraints de respecter la nouvelle directive,
qui stipule précisément la nécessité de « fournir des dispositifs médicaux équipés de
mécanismes de sécurité ».

Le fait est que certains établissements de santé, des secteurs public et privé, ont reconnu le
poids des arguments financiers dans l’adoption immédiate des dispositifs de sécurité. Leur
raisonnement combine généralement des facteurs financiers, de prévention des risques et
éthiques.

Elles comprennent que les coûts issus des blessures accidentelles par piqûres d’aiguilles
peuvent être élevés lorsque l’on prend en compte la prise en charge du traitement, la perte en
temps de travail et la rotation du personnel. Ces établissements ont construit une analyse
financière soutenant l’adoption des dispositifs de sécurité en tant que mesure n’induisant pas
une perte de rentabilité ; il y a en fait de grandes chances qu’elle génère des économies.

Elles souhaitent également éviter des actions en justice préjudiciables, des demandes
d’indemnités élevées, et une mauvaise publicité qui les détourneraient de leurs objectifs
principaux : fournir des soins de santé de grande qualité.

Enfin, ces établissements souhaitent créer un environnement, pour leur personnel et leurs
cliniciens, apportant une meilleure protection contre les blessures qui sont au mieux
désagréables et au pire désastreuses pour une carrière professionnelle.

Ce document de consensus a été développé afin d’aider les établissments de


santé espagnoles et européennes à mettre en œuvre, de façon efficace, des
systèmes de prévention contre les blessures par piqûres d’aiguilles qui soient
proprement adaptés à la nouvelle directive européenne.

Le document présente les points clés concernant les blessures par piqûres d’aiguilles et
l’utilisation des dispositifs de sécurité. Il inclut également les recommandations destinées à
établir un système de protection approprié pour les professionnels de la santé.

Ce document a été établi en collaboration avec les différentes associations qui participent à la
promotion de la prévention des blessures par piqûres d’aiguilles au sein des établissements de
santé : directions infirmières, travailleurs de la santé, services de médecine préventive, groupes
infirmiers impliqués dans les ressources matérielles, associations professionnelles et syndicats.
Les personnes participantes ont acquis, au sein de leurs centres de santé respectifs, une
grande expérience et expertise dans le développement et la mise en œuvre de programmes de
sécurité pour les travailleurs de la santé.

9
DOCUMENT DE CONSENSUS
Ce document présente les conclusions du groupe de travail susmentionné concernant les points
de sécurité suivants :

 L’utilisation universelle et obligatoire des dispositifs de sécurité.


 Le choix des dispositifs de telle sorte à garantir la protection réelle des
professionnels de santé et des patients.
 La formation du personnel en tant qu’élément essentiel à la réduction du nombre de
blessures par piqûres d’aiguilles.
 La garantie de la réussite de la gestion des conversions sécuritaires dans les centres de
santé.
 La planification des dates auxquelles débuter le développement des projets de
sécurité pour les professionnels de santé.
 Les réflexions supplémentaires sur le non-signalement des blessures par piqûres
d’aiguilles.
 Le forum sur la méthodologie relative à la sécurité du travailleur de la santé.

L’UTILISATION UNIVERSELLE ET OBLIGATOIRE DES DISPOSITIFS DE SÉCURITÉ. ARGUMENTS.

L’utilisation universelle des dispositifs de sécurité dans les établissements de santé doit être
obligatoire. L’adoption partielle des dispositifs de sécurité dans le cadre de certaines pratiques
cliniques ou uniquement dans certaines spécialités entraînerait des risques graves. Nous
concluons donc que :

a. L’utilisation des dispositifs de sécurité doit être universelle (lorsqu’un patient est admis dans
un établissement de santé, il est impossible de savoir quel est le niveau de risque), obligatoire
(tel que cela est stipulé dans une directive européenne, la constitution espagnole et la loi sur la
prévention), éthique (politique des ressources humaines) et efficiente (ratio coût-efficacité).

b. Les dispositifs conventionnels doivent être retirés simultanément à la mise en œuvre des
dispositifs de sécurité. La coexistence des deux types de dispositifs est déconseillée pour deux
raisons principales :

 Il y a une perception erronée selon laquelle le risque est inférieur dans les secteurs au
sein desquels il y a le plus grand nombre d’accidents (avec les systèmes d’injection).
L’objectif consistant à réduire le nombre d’accidents ne serait pas atteint avec une
utilisation différenciée.

10
 Il est inapproprié, injuste et moralement incorrect de fournir un degré de sécurité
supérieur à certains professionnels de santé travaillant dans des secteurs où les
dispositifs de sécurité sont disponibles vis-à-vis d’autres professionnels travaillant dans
des secteurs où ils ne le sont pas (responsabilité morale et légale des responsables).
c. Les établissements de santé doivent être autorisés à définir un plan de faisabilité incluant
différentes phases de mise en œuvre par dispositif/service, en fonction de leurs ressources
financières, taille et autres variables.

CHOIX ADÉQUAT DES DISPOSITIFS POUR GARANTIR LA PROTECTION RÉELLE DES


PROFESSIONNELS DE SANTÉ ET DES PATIENTS.

Le choix des produits sanitaires en général, et des dispositifs de sécurité en particulier, doit garantir
la protection réelle des professionnels de santé et des patients. Ils doivent également être
appropriés et évalués par une commission pluridisciplinaire composée de :

 Professionnels expérimentés utilisant le produit dans sa version conventionnelle.


 Professionnels dotés d’une expérience en sécurité des travailleurs de la santé,
matériels de sécurité et leur mise en œuvre.
 Professionnels dotés d’une expérience dans le domaine de la prévention des
risques professionnels.
 Ag en t s d e p r é ve n t io n d es r i sq ue s .
 R esp o n sab le s d es a ch at s e t d es re s s ou r ce s ma t ér i el l e s.

L’évaluation doit prendre en compte les aspects qualité et sécurité du produit ainsi que la sécurité
des nouvelles procédures et techniques devant être appliquées par le personnel. Quel est le niveau
de sécurité ressenti par le professionnel de santé vis-à-vis du nouveau produit et de la nouvelle
technique ?

Comme c’est le cas avec tout document d’achat, l’opinion des


professionnels de santé, émise dans le cadre de la commission
pluridisciplinaire visant à évaluer et choisir le produit, doit être prise en
compte lors de la préparation des appels d’offres, et doit également
refléter les exigences minimales de la législation en vigueur.

Que l’achat soit centralisé ou non, les mêmes standards de qualité minimum doivent être appliqués.
Afin de préciser les exigences pour chaque dispositif médical, il est nécessaire de développer, au
sein de l’établissement de santé, un protocole applicable au choix des produits de sécurité basé sur
le guide de mise en œuvre de la directive européenne de sécurité, publié par le Réseau européen
pour la biosécurité, qui définit les critères relatifs aux produits médicaux sûrs.

 L’activation du mécanisme de sécurité doit être pratique et permettre au personnel soignant


de garder un contrôle approprié sur la procédure.
 Une fois activé, le mécanisme de sécurité ne doit pas être facilement réversible.
 L’activation du mécanisme de sécurité doit se manifester auprès du professionnel de santé à
l’aide d’un signal sonore, tactile ou visuel.
 Le dispositif ne doit pas compromettre les soins prodigués au patient.

11
 Le mécanisme de sécurité doit faire partie intégrante du dispositif de sécurité, il ne doit pas s’agir
d’un accessoire séparé.
 Le dispositif doit être simple d’utilisation et nécessiter un changement de technique minimum
de la part du professionnel de santé.
 Le dispositif doit fonctionner de façon fiable.
 Une activation à l’aide d’une seule main ou automatique est préférable.
 Le dispositif ne doit pas générer de nouveaux risques de sécurité ou de nouvelles
sources d’exposition au sang.

Il doit également être adapté à l’utilisation par le personnel handicapé. Une formation spécifique
doit être conçue.

Il est fortement recommandé qu’un guide de sélection, à jour, détaillant chaque produit et ses
spécifications techniques, soit mis à la disposition des professionnels de santé.
Si un produit en particulier n’est pas disponible, il est conseillé de choisir le dispositif le plus sûr et le
moins risqué à utiliser, et de collaborer avec les prestataires de dispositifs médicaux dans le cadre de
la conception d’un prototype spécifique.

L’expérience a démontré qu’il est extrêmement utile de réaliser des tests pilotes au sein d’un ou
plusieurs services avant de procéder à l’achat.

LA FORMATION DU PERSONNEL EN TANT QU’ÉLÉMENT ESSENTIEL À LA RÉDUCTION RÉELLE DU


NOMBRE DE BLESSURES PAR OBJETS COUPANTS.

Nous considérons que la formation du personnel est un élément essentiel à la réduction réelle du
nombre de blessures par objets coupants. La formation doit être réglementée et incluse dans la
formation étudiante dispensée dans le cadre de la préparation des diplômes en Sciences de la santé,
ce avec la contribution et la participation des différentes écoles et sociétés scientifiques.

Nous sommes tous d’accord sur le fait que la formation doit respecter les principes éthiques
d’universalité et de justice, en garantissant que le nouveau personnel ou le personnel en formation
reçoive la formation appropriée puisqu’il a été prouvé que le pourcentage de blessures par piqûres
d’aiguilles croît chez les professionnels de la santé moins expérimentés.

La formation permettant d’acquérir des compétences dans la manipulation des produits de sécurité
doit être théorique et pratique (et inclure les concepts de base de sécurité pour les professionnels de
santé), doit être dispensée par le prestataire et incluse dans tous les contrats d’achats (pas
uniquement dans les appels d’offres publics) pour garantir une utilisation correcte et l’adaptation aux
exigences du centre (rotation du personnel, imprévus, etc.).

La formation doit également être continue, régulière et obligatoire afin de maintenir le niveau de
sensibilisation. Il est de la responsabilité de l’établissement de santé, et non seulement de celle du
fournisseur, de garantir la conformité avec les standards mentionnés ci-dessus, ce à travers :

 L’évaluation des compétences.


 L’évaluation de l’utilisation correcte des dispositifs.
 L’ajout dans les protocoles des différents services et unités (protocoles
des procédures générales de l’institution).
 Dans les centres, le suivi par des experts afin de renforcer la formation
initiale dispensée par le fournisseur.

12
La formation doit prendre en compte les trois aspects suivants concernant la pratique
professionnelle :

 La sensibilisation, qui aide à réduire la résistance au changement


vis-à-vis du produit de santé en lui-même et l’éventuel changement de
technique.
 Le comportement/l’utilisation efficace des dispositifs et la mise en
œuvre des nouvelles techniques.
 La conformité avec les protocoles, leur application et mise à jour.

ASSURER LA RÉUSSITE DE LA GESTION DE LA CONVERSION SÉCURITAIRE DANS LES CENTRES DE


SANTÉ.

Les équipes de travail ont étudié de quelle façon garantir la réussite de la mise en œuvre des
programmes de sécurité pour les professionnels de santé dans les établissements de santé. Nous en
avons conclu qu’une conversion efficace à la sécurité est le résultat d’un projet complet dirigé,
planifié et programmé par le responsable de l’établissement de santé et son comité de direction :

a. Un projet complet – il n’implique pas seulement le changement des dispositifs


médicaux conventionnels pour des dispositifs de sécurité. Il implique le développement et
la mise en œuvre de bonnes pratiques de sécurité qui doivent être contrôlées par la
direction de l’établissement de santé.

b. Un projet complet – il implique la logistique critique, les achats, les protocoles des
procédures, la formation, la sensibilisation et le choix approprié des dispositifs. Il s’agit de
la seule façon permettant de réellement réduire le nombre de blessures par piqûres
d’aiguilles, et d’obtenir un impact financier neutre ou une importante réduction des coûts
au sein de l’établissement.

c. La planification des dates et des phases de mise en œuvre doit également être
réalisée par le responsable et le comité de direction de l’établissement de santé ; chaque
centre pouvant définir ses propres plans de développement et de mise en œuvre, ainsi que
ses besoins en formation, en fonction de sa taille, de ses ressources financières et des
types de dispositif.

PROGRAMMER LES DATES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES PROJETS DE SÉCURITÉ POUR LES
PROFESSIONNELS DE SANTÉ.

Voici plusieurs raisons pour lesquelles les projets de sécurité pour les professionnels de santé
doivent commencer immédiatement, indépendamment du fait que chaque centre peut planifier
ses propres dates d'exécution et de mise en œuvre en fonction des différentes phases qu'il
définit dans le cadre de la section précédente (section c, en fonction de sa taille, des ressources
disponibles et autres besoins) :

a. Le risque encouru par les professionnels de santé est réel. Il y a également une
utilisation inégale des dispositifs de sécurité dans chaque spécialité et l’établissement de
santé, ce qui place les professionnels de santé à des niveaux de risque différents.
L'engagement moral des établissements de santé doit mener à la sécurité des professionnels
et des patients.

13
b. Les établissements de santé n’auront plus le choix de mettre en œuvre ou non des
programmes de sécurité pour les professionnels de santé puisque la nouvelle Directive
européenne établit la date limite de mise en œuvre au 11 mai 2013.

c. La mise en œuvre des programmes de sécurité, les évaluations de risque


correspondantes, la définition des protocoles, la formation, le processus d’achat, la
logistique, etc., demandent du temps et des ressources. Plusieurs mois sont nécessaires à
la mise en œuvre efficace d'un programme de sécurité au sein d'un établissement de santé.

14
RÉFLEXIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR LE NON-SIGNALEMENT DES BLESSURES PAR PIQÛRES
D’AIGUILLES.

Le non-signalement des blessures par piqûres d’aiguilles dans les établissements de santé doit être
pris en compte dans l’évaluation des résultats. Ces derniers tendent à augmenter lorsque des
campagnes de sensibilisation aux risques de blessures par piqûres d’aiguilles sont menées.

Nous recommandons de mener des campagnes d'information et de sensibilisation afin de promouvoir


un tel changement.

FORUM SUR LA MÉTHODOLOGIE RELATIVE À LA SÉCURITÉ DU PERSONNEL DE SANTÉ.

Nous proposons de créer un forum sur la méthodologie relative à la sécurité du personnel de santé
pour partager et communiquer les synergies liées à l’analyse des risques, aux outils d’évaluation, aux
rapports techniques, etc., afin que chacun puisse profiter de la réussite de la mise en œuvre des
différentes initiatives et activités menées à bien ailleurs.

15
BIBLIOGRAPHIE

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16. El Consejo General de Enfermería de España y la Fundaciôn Española de Riesgos
Laborales Salud e Higiene, Epinetac Study 1996 2002.
17. Fryers vs Royal Victoria Hospital, Thompsons, Health & Safety News, Spring 2010.
18. Unison, Preventing Needlesticks with safer Needles, 2008.
19. Royal College of Nurses, Needlestick Injury 2008.
20. Die Welt, A needlestick decides, 5th July 2005, quoting Andreas Wittmann, Department
of Occupational Medicine and Infection Protection, University of Wuppertal. Ration
Directorate of Technical Support Office of Occupational Health Nursing, October 1997.

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LISTE DES PARTICIPANTS

MEMBRES PRÉSENTS DE

Miguel A. Alonso Lôpez Hôpital universitaire du 12 octobre de Madrid


Francisco Luis Álvarez Central Sindical Independiente y de Funcionarios (CSIF)
de Séville
José Antonio Ávila Olivares Consejo de Enfermería de la Comunidad Valenciana
(CE-COVA)
Pilar Bravo Aguí Hôpital universitaire de la paix de Madrid
Carmen Castilla Hôpital universitaire de la Vierge de la Macarena de Séville
José Manuel Corbelle Álvarez Asociación de Especialistas en Enfermeria del Trabajo
(AET)
María José Domingo Hôpital universitaire de la paix de Madrid
Pilar Elola Vicente Hôpital universitaire de la paix de Madrid
José Antonio Forcada Segarra Consejo de Enfermería de la Comunidad Valenciana
(CE-COVA)
Dolores García Hôpital universitaire de la Vierge de la Macarena de Séville
Fiona Garin Expert en sécurité des travailleurs de la santé
Mª Victoria Gumiel Hôpital clinique universitaire Lozano Blesa de Saragosse
Reyes HerceTomas Formateur au forum
Isabel Inchusta Hualde Syndicat infirmier (SATSE)
Carmen Jiménez Zarco Asociación Nacional de Enfermería Coordinadora de Recursos
Materiales (ANECORM )
Montserrat Llinás Hôpital universitaire du Vall d’Hebron de Barcelone
José Manuel Luque Hôpital universitaire de la Vierge du Rocío de Séville
Ángel Martín Hôpital universitaire de la Vierge du Rocío de Séville
Manuel Martínez Vidal Direction de la santé et de la sécurité au travail de la région de
Madrid
Domingo Morôn Hôpital universitaire de la Vierge de la Macarena de Séville
Carmen M uñoz Ruipérez Hôpital universitaire du 12 octobre de Madrid
Mª Soledad Neria Agujetas Hôpital universitaire de la paix de Madrid
Miguel Pichardo Cabrera Hôpital Juan Ramón Jiménez de Huelva
Miguel Sánchez Central Sindical Independiente y de Funcionarios (CSIF) de
Séville
Jesús Sanz Villorejo Asociación Nacional de Directivos de Enfermería
Antoni Trilla Hôpital clinique de Barcelone
Ana Vecino Soler Hôpital clinique universitaire Lozano Blesa de Saragosse
José Joaquín Vélez Lôpez Syndicat infirmier (SATSE)

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COMITÉ DE DIRECTION DE ANDE

Président :
Jesús SA NZ VILLOREJO
Vice Président :
Mercedes FERRO MONTIU
Secrétaire :
Charo VAQUERO RUIPEREZ
Secrétaire assistant :
José MOGUER MARTÍN
Trésorier:
Isabel ZALDÍVAR LAGUÍA
Membre d’Andalousie :
Alfonso J. CRUZ LENDINEZ
Membre d’Aragon :
Juan PARICIO MUÑÓZ
Membre des îles Baléares :
Patricia GÓM EZ PICARD
Membre des îles Canaries :
Rafael GARCÍA MONTESDEOCA
Membre de Cantabrie :
Mª del Rosario OLORIZ RIVAS
Membre de Castilla La Mancha :
Mª Luisa TEIJEIRA RODRÍGUEZ
Membre de Castilla y León :
A raceli TEJEDOR FRANCO
Membre de Catalogne :
Concepció CABANES DURÁN
Membre d’Extremadura :
Raquel RODRÍGUEZ LLANOS
Membre de Galice :
Alfredo MORENO ALEGRE
Membre de Madrid :
Marilia SEGARRA CAÑAMARES
Membre de Murcie :
Mercedes LASSO GONZÁLEZ
Membre de Navarre :
Mercedes FERRO MONTIU
Membre du Pays Basque :
Mª Carmen YARRITU FERNÁNDEZ
Membre de la Principauté des Asturies:
Manuel Bernardo GARCIA-SUAREZ
Membre de La Rioja :
Blanca LENZANO PÉREZ
Membre de la communauté Valencienne :
Mª del Remedio YAÑEZ MOTOS

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