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Full Download Depuis Toujours Nous Aimons Les Dimanches 1St Edition Lydie Salvayre Online Full Chapter PDF
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Du même auteur
La Déclaration
Julliard, 1990
Verticales, 1997
o
et « Points », n 598
La Vie commune
Julliard, 1991
Verticales, 1999
et « Folio », 2007
La Médaille
Seuil, 1993
o
et « Points », n 1148
La Conférence de Cintegabelle
Seuil / Verticales, 1999
o
et « Points », n 726
Le Vif du vivant
(dessins de Pablo Picasso)
Cercle d’art, 2001
Contre
Verticales, « Minimales », 2002
Passage à l’ennemie
Seuil, 2003
o
et « Points », n 1252
La Méthode Mila
Seuil, 2005
o
et « Points », n 1513
Dis pas ça
Verticales-Phase deux, 2006
Portrait de l’écrivain en animal domestique
Seuil, 2007
o
et « Points », n 2121
BW
prix François-Billetdoux
Seuil, 2009
o
et « Points », n 2886
Hymne
Seuil, 2011
o
et « Points », n 2885
7 femmes
Perrin, 2013
o
et « Points », n 3342
Pas pleurer
prix Goncourt
Seuil, 2014
o
et « Points », n 4142
Rêver debout
Seuil, 2021
o
et « Points », n 5623
Famille
Tristram, 2021
ISBN 978-2-02-155456-4
www.seuil.com
Titre
Du même auteur
Copyright
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Bibliographie
1
Depuis toujours nous aimons, les dimanches matin, ouvrir les yeux
puis les fermer, puis les ouvrir et les fermer, et nous assoupir à
nouveau.
Nous aimons boire paisiblement notre café.
Caresser le chat Arthur qui s’étire.
Ou la chienne Nana qui s’ébroue.
Écouter la maison qui s’éveille, le parquet qui gémit au-dessus de
nos têtes, les premières rumeurs qui annoncent la naissance du jour,
et les chuchotements de nos jardins secrets.
Nous aimons observer les fissures au plafond qui dessinent
d’étranges figures par où la mélancolie, quelquefois, s’aventure. Elles
dessinent, ce matin, un grand bateau à voile où l’on peut
s’embarquer.
Depuis toujours nous aimons demeurer longtemps plongés dans nos
pensées, et sur les passants pressés qui pensent voir en nous de
parfaits imbéciles, nous posons un regard suprêmement idiot qui les
fait s’éloigner en courant.
Nous aimons plus que tout nous départir des rites casaniers sous la
couche desquels nos vies lentement s’ensablent.
Nous départir des places assignées, figées, engluées, chemins tout
tracés, étiquettes toutes prêtes, le travail à vingt ans et l’Ehpad à
nonante, l’ensemble scrupuleusement classé, consigné d’avance,
programmé dans le moindre détail : voyage de noces, promos,
médaille du travail, fêtes de famille, baptême du petit, dîner tous les
dimanches avec belle-maman.
Reprenons calmement.
Le travail, le travail, le travail ! rabâchent jusqu’à l’ivresse les
apologistes-du-travail-des-autres tout vibrants d’enthousiasme et
tous unis pour la dévastation de la planète.
Le travail, le travail, le travail ! s’exaltent-ils, alors qu’eux-mêmes
s’en dispensent afin de mieux s’adonner à leurs caprices et affaires
dont voici quelques exemples :
– participer à un safari au Kenya avec séjour au Neptune Beach,
– visiter l’expo Joseph Beuys au Palazzo Cini de Venise, pour se faire
voir – très important se faire voir – et comploter par la même
occasion avec d’autres puissants internationaux en soupesant les
hausses et baisses du marché de l’Art,
o
– consulter l’expert n 1 en combines boursières et sociétés-écrans
afin de tricher en toute légalité,
– peaufiner son revers de tennis tandis que madame est à son
brunch,
– aller écouter Madame Butterfly à l’Opéra de Vienne et se parer du
titre d’amoureux de Puccini, ça pose,
– rencontrer Donald Trump ou un autre porc de cette engeance, ça
peut toujours servir,
– ou honorer un plan cul avec une escort girl cinq étoiles qui leur
servira à la fois d’égout et de terrain de golf, d’une pierre deux coups
hahaha, prestation sans capote : la fille est nickel chrome.
Nous sommes d’autant plus surpris par votre apathie, ajoutent ces
enfoirés, que, si nous en jugeons par vos apparences, vous n’êtes
pas de cette engeance qui a la feignasserie dans le sang. Vous avez
compris, bien entendu, à qui nous faisions allusion. Mais chut ! pas
un mot ! Certaines choses ne sont pas à dire ! Idem pour le scandale
des aides sociales prodiguées à la racaille !
Nous leur répondons (en nous retenant, quoi qu’il nous en coûte, de
les piétiner, de leur casser la gueule, de leur botter le cul, de leur
arracher la tignasse, de leur faire bouffer leur fric, de les enfermer
tout vifs dans leur coffre bancaire avec leurs gros lingots, car bien
que paresseux convaincus et nous abstenant de réagir à chaud à ces
propos infâmes, il nous arrive d’éprouver quelques intimes
bouillonnements), nous leur répondons par un exposé en neuf
points,
neuf points mûrement réfléchis, réécrits cinq fois par notre amie
Salvayre avec un sérieux exemplaire qui nous a tous déconcertés, et
qui disent :
1. qu’il est extrêmement dangereux – tous les rapports économiques
le confirment – de produire plus qu’il n’en est besoin. En quelle
langue faut-il le dire ?
2. que la surproduction dans vos usines de plastique et de mille
autres saloperies qui s’immiscent dans les glaces du pôle Sud, dans
les eaux de l’Arctique, dans l’estomac des chameaux, dans l’air de
Dongguan, dans les palmiers de L.A., dans le lait maternel, dans le
foie, dans le cerveau, dans les reins, dans la rate, dans les poumons,
dans l’âme et à tous les niveaux du vivant, que cette surproduction
est un désastre ;
3. que la surproduction d’images et de spectacles avalés comme on
avale une friandise et qui se substituent au vécu de chacun,
4. que la surproduction d’excitations lumineuses : éclairages en tous
lieux auxquels nulle nuit n’échappe, et disparition concomitante des
lucioles,
5. que la surproduction d’excitations sonores : écouteurs greffés
dans les oreilles et fracas de toutes sortes contribuant à
l’extermination du silence,
6. que la surproduction d’excitations émotionnelles pour épicer nos
vies : pas un jour sans son scoop, sans sa cata, sans sa ration de
bruit et de fureur, sans son crime à sensation, sans le divorce de
Johnny Depp titre pleine page, ou les Mémoires de Britney Spears à
la Une, pas un jour sans sa pantalonnade jouée comme une tragédie
de Shakespeare, une info chassant l’autre à une vitesse effrénée,
abolissant toute mémoire et nous engluant dans un présent
perpétuel, vous connaissez la chanson,
7. et que donc et que donc : cette pléthore d’excitations de toutes
sortes émousse sans qu’on y prenne garde nos sensibilités,
lesquelles exigent désormais, pour ne pas s’assécher, s’étioler et
carrément crever, toujours plus de stimulants : une ligne de coke, un
malheur épouvantable, une guerre fratricide, un enlèvement
d’enfant, un meurtre bien sanglant, ou un viol perpétré par…
8. que la surproduction de propagandes racoleuses qui s’infiltrent
dans nos têtes par le biais de vos médias et nous exhortent à
consommer toujours plus de pensées racistes, toujours plus de lave-
vaisselle payables en trois fois, et toujours plus de blocs de haine
contre des délinquants inventés de toutes pièces, que cette
surproduction ne sert qu’à formater, domestiquer et crétiniser les
masses, à leur insu,
9. que la surproduction de besoins factices qui peu à peu nous
deviennent vitaux et qui nous sont vendus comme devant nous
mener directo sur la voie du bonheur, que cette surproduction,
Messieurs les profiteurs, éreinte notre terre dont la splendeur nous
émerveille encore, l’assèche, la calcine, la salope, la gangrène, la
dévaste ou la fait saigner, tandis qu’augmentent dans le monde la
détresse et la pauvreté, sur lesquelles fermente une colère qui
jamais ne s’épuise.
– que nous ne voulions plus du tout, mais alors plus du tout, vous
avez entendu : plus du tout ! tolérer cette hâte insensée, cet
activisme frénétique, cet air empesté, ces crises épileptiques, ces
prédations, cette insécurité, ces injustices, cette obsession de la
productivité et cet attrait pour le désastre, infligés par une économie
marchande qui régnait aujourd’hui sur le monde et vampirisait tous,
nous avons bien dit tous, tous, tous les aspects de nos vies et
jusqu’aux plus intimes.
Nous leur avons concédé dans un premier temps que nous n’étions
pas stupides au point de récuser en bloc toute idée de travail,
conscients du fait qu’il nous fallait subvenir au nécessaire si nous
voulions vivre, ce qui s’appelle vivre.
Mais,
tout était dans ce Mais,
Mais que nous concevions le travail de telle sorte qu’il soit réalisé
pour le bien de chacun et pour le bien de tous, nous avons appuyé
en haussant le ton : pour le bien de chacun et pour le bien de tous,
et non pour remplir les coffres de quelques profiteurs qui pétaient
dans la soie,
et qu’il fasse place au plaisir, au désir, au goût de faire et d’inventer.
Envoyé !
Encouragés par notre propre audace, nous avons affirmé que nous
allions dorénavant nous limiter au strict nécessaire, nous avons
répété : au strict nécessaire, c’est-à-dire à ce qu’on appelle le travail-
patience pour bien le distinguer du travail-corvée.
Selon les experts les plus avertis, avons-nous développé : quinze
heures par semaine de ce travail-patience seraient tout à fait
suffisantes, en attendant que les usines fonctionnent seules grâce à
l’IA, et qu’il n’y ait plus sur terre qu’une communauté sans chef, sans
police, sans psychiatres et sans critiques littéraires, contemplant
dans la paix les vérités éternelles, Ainsi soit-il.
Mais ne rêvons pas ! Et consacrons-nous lucidement à l’essentiel : la
défense et l’illustration de la paresse qui, dans notre pays,
s’interrompt violemment, cruellement, sauvagement, chaque lundi,
jour odieux, jour honni, jour maudit entre tous.
Car oui, Messieurs, nous détestons le lundi autant que nous adorons
les dimanches.
d’aller pisser).
Nous aimons infiniment les dimanches, Messieurs, avons-nous
poursuivi, parce que précisément ils constituent tout l’inverse :
un temps vivant,
un temps délivré de la méchanceté des corvées et des peines,
un temps pour respirer, un temps pour s’arpenter puis pour s’asseoir
en soi et puis se recueillir, un temps pour descendre en nos gouffres
et un temps pour en remonter tout tremblants de visions obscures,
un temps pour réfléchir à nos fragiles destinées et à notre désir
d’avenir trop souvent confisqué, un temps pour observer le monde
qui continue de s’agiter et de flirter avec le pire, un temps pour
parler aux oiseaux, aux fontaines, aux nuages, aux merveilleux
nuages…
un temps qui n’est en rien ce temps de loisir tel qu’on l’entend
d’ordinaire et tel qu’il est défini par la norme internationale
ISO 8601 : c’est-à-dire ce temps de vacance obligée que nous
consacrons le plus souvent à nous délivrer de nous-mêmes :
– soit en nous jetant avidement sur des images afin de projeter nos
vies sur le miroir de nos écrans, et les visionner comme on visionne
une série merdique (cela s’appelle la maladie des écrans, une
pandémie, sans vaccin pour la prévenir et sans traitement curatif),
– soit en suivant passionnément les retransmissions télé de football
et autres sports patriotiques,
– ou en participant au Grand Marché de la consolation : ateliers
d’aquarelle, de macramé, d’improvisation poétique, de lecture à voix
haute, de rumba, de zumba, de danse acrobatique, de saute-
mouton, de cuisine végane, de cuisine exotique, de cuisine
espagnole, de jardinage sur balcon, de maquillage make-up, de
couture pour tous, de bricolage et déco, de dessin au fusain, de
chant et jeux vocaux, de gymnastique artistique, de magie blanche,
de magie rose, de magie verte, d’introspection par l’écriture, de
développement personnel, de rébellion en chambre, etc.,
– autant d’amusettes charmantes grâce auxquelles on s’épuise à se
désennuyer,
– autant de divertissements vendus avec tout le bluff lyrique
afférent, et fort prisés de nos populations vieillissantes, acharnées à
conjurer l’horreur du vide en l’enrubannant de grandes phrases,
– autant de dérivatifs plus asservissants encore que le travail dont ils
sont la continuation impensée, car se grisant de l’illusion d’être libres
et volontairement choisis.
On trouve toujours quelque chose, hein, Didi, pour nous donner
l’impression d’exister ?
(Beckett, En attendant Godot)
Nous, nous vous parlons d’un temps que les moins de vingt ans ne
peuvent pas…, excusez-nous, il nous arrive de nous égarer, ce sont
les pas de côté, les glissades, les sorties de route, les distractions
inopinées d’une pensée qui paresse, folâtre, serpente, furète,
s’empêtre, repart et s’aventure, s’exposant aux périls comme aux
joies de l’errance.
Nous, nous vous parlons d’un temps à soi, un temps de liberté
intérieure, un temps de pause intime, un temps de paix essentielle,
disait Paul Valéry, s’il faut vous impressionner par des citations
illustres,
un temps pendant lequel, notait-il, l’être, en quelque sorte, se lave
du passé et du futur, de la conscience présente, des obligations
suspendues et des attentes embusquées… Point de souci, point de
lendemain, point de pression intérieure ; mais une sorte de repos
dans l’absence, une vacance bienfaisante qui rend l’esprit à sa liberté
propre,
un temps qui avance sans laisse autour du cou et sans direction
assistée, et qui redonne aux œuvres que nous avons délibérément
choisi d’accomplir le sens qu’elles avaient, depuis longtemps, perdu.
C’est par le loisir que j’ai, en partie, grandi, – à mon grand
détriment ; car le loisir, sans fortune, augmente les dettes, les
avanies résultant des dettes ; mais à mon grand profit, relativement
à la sensibilité, à la méditation, et à la faculté du dandysme et du
dilettantisme.
Signé Baudelaire, dont l’amie Salvayre est entichée.
Liber Septimus.
Cap. I. Now the golden head of Nebuchadnezzar’s statue is gone,
and the feet of iron and clay remain: the world is in its final stage of
deterioration. There are principally two causes, lechery, which leads
to sloth, and avarice, which is ever unsatisfied.
Cap. II. The avaricious are merciless to the poor, and their hard
hearts are typified by the iron of the statue. He is wretched who is
ever desiring more, not he who has little and is content.
Cap. III. The fragile clay signifies the frailty of our flesh, which
shows itself in fornication and adultery. There is also hypocrisy
everywhere, which conceals the foulness within by a fair show
without. Yet it will not escape detection.
Cap. IV. Things that were good are now changed into the
opposite forms, truth into falsehood, wisdom into folly, love into lust,
learned into ignorant; servants are become masters and masters
servants. Nothing pleases now but flattery. Courts do not keep their
former honour: knights there are in plenty, but little valour. Weakness
grows and strength is depressed, there is much talk but little action,
the burdens of war without the advantages. Justice has departed
and fraud has taken its place; even those of one family feel envy and
hatred one against another. Friendship is treacherous and seeks
gain like a harlot: hatred is everywhere common, but love is as the
phenix. There is no faith anywhere, and the right hand cannot trust
the left. All cry out against the world and say that it is growing worse
and worse.
Cap. V. The world is indeed full of evil and impurity, and this life is
a perpetual warfare, in which all that is good perishes and all that is
evil prevails. Even the elements of the world change and pass away,
and much more human things. No degree is exempted: the hearts of
kings are disturbed by fear of change, and terrors prevail in spite of
royal banquets and bodyguards.
Cap. VI. Man was created for the service of God, and the world
was given for his use. He was made in the image of God, and he
learnt gradually the purpose of his creation and to love his Creator.
Cap. VII. All things were put under his feet, and were made to
minister to him. He ought therefore to remember whence he is and
who gave him these things. Again, when by man’s sin the race of
man was corrupted, the Creator himself restored and redeemed it,
taking the form of a servant. Man ought therefore to confess him as
Lord and follow his precepts with a devout mind.
Cap. VIII. Man is a microcosm or lesser world, and according as
he does ill or well, the greater world is good or bad. Man ought
therefore to aim at high things, and not to submit himself to the rule
of sin.
Cap. IX. When death comes, when the throat is dry and the face
bloodless, when the eyes are fixed and the tongue silent, when the
pulse beats no more and the feet can no longer move, what then will
the proud man say? The body in which he prided himself is now food
for worms, his strength is less than that of a fly, and his beauty is
turned into loathing. His wealth and his pomp avail him no longer, the
serpent is his attendant and the charnel-house is his bed-chamber.
Cap. X. The envious man, who once gnawed upon others, is now
himself devoured: he who laughed at the misfortunes of others,
laughs now no more; the heart that so much murmured now suffers
putrefaction; the sting of envy can pierce no more.
Cap. XI. He who was full of anger, now cannot move his head; he
who uttered furious words, now cannot make a sound; he who
terrified others by his threats, now does not scare away the worm
which eats his heart.
Cap. XII. What can avarice do for him who has served her? He
has no chest but his coffin, no land but the seven feet of earth in
which he lies. He who preyed upon others, is himself the prey of
death; he who closed his purse against the poor, is now himself in
want.
Cap. XIII. The slothful man who was given to sleep, has now
abundance of it, with the cold earth instead of his soft bed-coverings.
He who seldom came to the church, now never leaves it, but his time
for prayer is past.
Cap. XIV. Gluttony is no longer a pleasure; the body which
delighted in choice food and drink is now full of vileness and horror,
the abode of foul reptiles.
Cap. XV. The man who took pleasure in lechery, delights in it now
no more. His members are preyed upon by the serpent, and he can
no longer use his hands, his eyes, or his tongue in the service of
lust. No longer can he commit incest or violate the honour of virginity.
Cap. XVI. Answer, thou sinful man, what will thy pride do for thee
then, thy envy, thy anger, thy sloth, thy gluttony, thy lechery, or thy
avarice? All the glory of this world perishes and passes away.
Cap. XVII. Everything passes away, wealth, honour, beauty,
power, learning, and pleasure. Our flesh grows old as a garment and
we perish. He is happy and a true king who rules himself, he is a
slave (though called a king) who is subject to his own vices. Our life
is so short and death comes so soon, that we ought all to prepare for
our journey hence. Death comes when we least expect it, and takes
away our wealth and strength, nor can any man redeem himself with
gold, or move with gifts the Judge who judges all things justly.
Cap. XVIII. Death is common to all, but to the good it is a cause
of joy, to the evil of sorrow. The good will pass by means of death to
a place of perfect peace and perfect joy, such as cannot be
described or imagined.
Cap. XIX. The evil-doer has a twofold death, the death of the
body and the death of the soul. No words can tell the torment of that
second death, which is eternal. How terrible will the Judgement be
and how direful the sentence! Happy are they who shall escape such
punishment.
Cap. XX. Let each man remember what his condition is, and let
him repent in time, turning himself to the service of his Creator. Let
him submit to punishment in this life, that he may escape that which
is eternal: for it is the property of God to forgive and to have mercy.
Cap. XXI. Almost everyone, however, follows the lusts of his flesh
and neglects the cause of his soul. The unrighteous have power
everywhere, and all vices flourish.
Cap. XXII. The days are coming which Christ foretold, and the
signs which he predicted are visible now. God’s sentence is still
delayed, in order that the sinner may have room for repentance.
Hardly even a few just men are found to save the world from
destruction.
Cap. XXIII. Each one of the various degrees of society has
departed from its true virtue, and the deadly vices have rule over the
whole. Prelates are worldly, priests unchaste, scholars lazy, monks
envious and self-indulgent, knights are evil livers, merchants
defraud, peasants are disobedient and proud. The enticements of
the world have overcome them all.
Cap. XXIV. I love all the realms of Christendom, but most of all I
love this land in which I was born. From other lands I stand apart and
am not involved in their calamities; but this country of mine, which
brought me up from childhood and in which I dwell, cannot suffer evil
without affecting me: by its burdens I am weighed down; if it stands, I
stand, if it falls, I fall. Therefore it is that I bewail its present divisions.
One thing above all things is needful, and that is justice, with
which is associated peace. If in other lands the sins of the flesh
prevail, yet there they are to some extent compensated; for there
justice prevails and all are equal before the law. Among us, however,
not only is there carnal vice, but justice is absent; so that a terrible
vengeance is being prepared for us by God.
We, who have always been favoured by fortune, are now brought
low; this land, which was once reputed so wealthy, is now poor both
in virtue and in possessions; my country, which was so strong, is
made feeble by unjust judgements; she who was so fertile, is now
sown with salt; she who had Fame for her sister, is now infamous, all
her praise is taken away and her glory is departed. Her lords are
sunk in sloth, her clergy is dissolute, her cities full of discord, her
laws oppressive and without justice, her people discontented.
O land barren of virtue, where is thy past fortune? omens appear
which presage thy fate, and all point to thee as an example. It is not
by fortune or by chance that this comes about, but by our sins; and
the grace of God even now may be found by repentance. I pray that
God may show us his mercy and accept our tears. We know that
thou, O God, art alone to be worshipped, that thou art the ruler of all
things, and not fortune. Show pity therefore, O God!
Cap. XXV. Such were the verses which came to me by inspiration
in my sleep. It is not I who speak them, but the common voice of all.
Let him who feels himself in fault amend his ways, and he who feels
himself free from fault may pass untouched. I accuse no man; let
each examine his own conscience.
The world is neither evil nor good: each man may make of it what
he will by his own life. 71But this I say, that sin committed and not
purged by repentance receives at length its due reward.