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PDF of Physique Chimie en MP MP Le Cours Complet 1St Edition Olive Pascal Full Chapter Ebook
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PHYSIQUE
CHIMIE
en MP/MP*
PHYSIQUE
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Le cours complet
Pascal Olive
Du même auteur, chez le même éditeur
ISBN 9782340-084193
© Ellipses Édition Marketing S.A., 2023
8/10 rue la Quintinie 75015 Paris
V
AVANT-PROPOS
I
VI Avant-propos
lecture plus approfondie. Ces compléments sont identifiés à l’aide d’une barre
dans la marge de gauche et d’un interligne plus petit :
Pour les mélanges de gaz, on se rapproche du cas parfait ( γ i → 1 ) quand la pression tend vers
0 (interactions négligeables).
Pascal OLIVE
II
1
[PREMIÈRE PARTIE]
BOÎTE À OUTILS
Les chapitres :
1. Différentielles et formes différentielles 3
2. Les systèmes de coordonnées 11
3. Analyse de Fourier 17
4. Champs et opérateurs différentiels 33
5. Grandeurs physiques : dimensions et unités 57
Dans cette première partie du livre sont exposés les outils nécessaires à l’étude
des parties suivantes.
Le chapitre sur les champs et les opérateurs différentiels introduit de
nouveaux opérateurs, ainsi que la notion de bilan local. Il doit impérativement
être maîtrisé avant d’aborder les parties portant sur l’électromagnétisme, la
thermodynamique et la Physique quantique.
f
En mathématiques, une fonction est notée f ou bien x ֏ f(x) , pour la distinguer
de l’image f(x) de x par f. En Physique, la notation g(x,t) est souvent utilisée pour
indiquer que la grandeur g dépend des variables x et t.
1
2
3
[BOÎTE À OUTILS 1]
DIFFÉRENTIELLES ET FORMES
DIFFÉRENTIELLES
1. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
1.1 Dérivées partielles
f
On raisonne sur une fonction f de deux variables réelles : ( x, y ) ֏ f ( x, y ) , à va-
leurs réelles, de classe C1 .
∂f
On note la dérivée de la fonction f par rapport à la variable x, les autres
∂x y
variables (ici y) étant fixées.
∂f
On note simplement cette dérivée partielle lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté.
∂x
Par exemple, en thermodynamique, une fonction d’état d’un corps pur sous une seule
phase, comme l’entropie S, est une fonction de deux variables indépendantes. On peut
choisir comme couple de variables la température T et la pression p, mais aussi T et
∂S ∂S
le volume V. Il faut distinguer et ∂T , qui sont a priori différentes.
∂T p V
∂ ∂f ∂ ∂f ∂ 2f ∂ 2f
= , soit = : peu importe l’ordre des dérivations.
∂x ∂y ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x
f
Par exemple : ( x, y ) ֏ x 2 ln( y ) est de classe C 2 sur son domaine de définition.
3
4 Partie I. Boîte à outils
∂f ∂f x2 ∂ ∂f 2 x ∂ ∂f
On calcule = 2 x ln( y ) et = . On a bien = = .
∂x ∂y y ∂x ∂y y ∂y ∂x
2. DIFFÉRENTIELLES
2.1 Fonction d’une seule variable
f
La fonction f : x ֏ f ( x ) étant suffisamment régulière, elle admet au voisinage
de x un développement de Taylor :
(δx )2
⋅ f ′′( x ) + O (δx )3 .
f ( x + δx ) = f ( x ) + δx ⋅ f ′( x ) +
2!
Intéressons-nous à la différence f ( x + δx ) − f ( x ) , quand δx est très petit :
(δx )2
f ( x + δx ) − f ( x ) = δx ⋅ f ′( x ) + ⋅ f ′′( x ) + O (δx )3 . On a donc :
2!
f ( x + δx ) − f ( x ) δx
= f ′( x ) + ⋅ f ′′( x ) + O (δx )2 .
δx 2!
On note dx un accroissement δx infiniment petit :
f ( x + dx ) − f ( x ) f ( x + δx ) − f ( x )
= lim = f ′( x ) , ce qu’on écrit sous la forme :
dx δx →0 δx
f ( x + dx ) − f ( x ) = f ′( x )dx .
df
Ceci fait tout l’intérêt de la notation de Leibniz : f ′( x ) = .
dx
df = f ( x + dx ) − f ( x ) est la variation infinitésimale de f au voisinage de x, due à
une variation infinitésimale dx de x.
Remarquons que, contrairement au cas d’un accroissement fini δx , il n’y a pas
dans df de termes en (dx )2 , (dx )3 , etc. Ceci n’est pas une approximation car :
Adx + B(dx )2 = dx [ A + Bdx ] = dx ⋅ lim [ A + Bδx ] = Adx .
δx →0
Un infiniment petit du premier ordre dx est infiniment plus grand qu’un infini-
ment petit du second ordre (dx )2 . Des termes en (dx )2 n’interviennent que s’il n’y a
pas de termes en dx ( A = 0 ).
4
Chapitre 1. Différentielles et formes différentielles 5
df dg exp(2 x )
On en déduit dF = ⋅ dx . Par exemple, si F ( x ) = exp(2 x ) , dF = dx .
dg dx x
∂f ∂f
df = f ( x + dx, y + dy ) − f ( x, y ) = dx + dy , différentielle de f en (x,y).
∂x ∂y
2.3 Intégration
Pour une fonction d’une seule variable, découpons l’intervalle [a, b ] en N inter-
N
b−a
valles de longueur δx =
N
et calculons I = ( f [a + i δx ] − f [a + (i − 1)δx ]) .
i =1
Cette somme discrète se simplifie :
I = f (b) −f (b − δx ) + f (b − δx ) − ... −
��������� f (a + δx ) + f (a + δx ) − f (a) , soit I = f ( b ) − f (a ) .
���������
0 0
δx devient infiniment petit si N → ∞ , et est noté dx. La somme I n’est alors plus
x =b x =b
discrète, mais continue, et s’écrit I = [f ( x + dx ) − f ( x )] = df = f ( b ) − f ( a ) .
x =a x =a
Ce résultat est bien traduit par la notation de Leibniz :
x =b x =b
df = f ′( x )dx = [f ( x )] ab = f (b ) − f (a ) .
x =a x =a
5
6 Partie I. Boîte à outils
B
La somme continue df = f (B ) − f ( A) = f ( xB , yB ) − f ( xA, y A ) ne dépend que de
A
A et B, et ne dépend donc pas du chemin γ suivi pour aller de A à B.
3. FORMES DIFFÉRENTIELLES
3.1 Définition
Pour un système décrit par deux variables x et y, une forme différentielle s’écrit
δW = P ( x, y )dx + Q( x, y )dy .
G G G
Par exemple, dans un champ de force F ( x, y ) = P ( x, y )ex + Q( x, y )ey , le travail
reçu par une particule se déplaçant de M ( x, y ) à M ′( x + dx, y + dy ) vaut :
G →
δW = F ⋅ d OM = P ( x, y )dx + Q( x, y )dy .
Malgré la notation, qui est la même que celle d’un accroissement fini, c’est un
travail élémentaire, ou infinitésimal, défini pour un déplacement élémentaire :
→ → G G
d OM = MM ′ = dx ex + dy ey de la particule, se produisant entre les dates t et t + dt .
Une forme différentielle est donc définie pour une transformation infinitésimale
correspondant à une variation dx de x et dy de y au voisinage de ( x, y ) .
Lorsqu’on somme les formes différentielles δW le long d’un chemin γ entre deux
points A et B, on obtient la grandeur WAγ →B (par exemple, le travail de la force s’exer-
çant sur la particule qui se déplace entre A et B le long de γ).
B
La grandeur WAγ →B
= δW dépend a priori du chemin γ suivi entre A et B.
A
6
Chapitre 1. Différentielles et formes différentielles 7
(ii) La forme différentielle δW = 2 x sin( y )dx + x 2 cos( y ) − 1 dy peut être une différen-
∂P ∂Q
tielle puisque = 2 x cos( y ) = . Cherchons donc s’il existe une fonction f telle que
∂y ∂x
∂f
∂x = 2 x sin( y )
δW = df . On identifie pour cela les dérivées partielles : .
∂f = x 2 cos( y ) − 1
∂y
On intègre alors une de ces deux relations, par exemple la première :
∂f
= 2 x sin( y ) f ( x, y ) = x 2 sin( y ) + ϕ( y ) .
∂x
7
8 Partie I. Boîte à outils
différentielle. Pour une transformation finie, on note WAγ →B = δW , ou simplement W
A
B
s’il n’y a pas d’ambiguïté, et ∆f = df = f (B ) − f ( A) .
A
4. APPLICATIONS
4.1 Fonctions implicites
Considérons trois variables x, y et z liées par une relation f ( x, y , z ) = 0 (∗) , par
exemple f ( x, y , z ) = yx 3 + z ln( x ) + 1 = 0 . Les variables x, y et z ne sont donc pas indé-
pendantes. Si par exemple on fixe les valeurs de y et de z, alors x ne peut prendre que
certaines valeurs, solutions de (∗) . Cependant, comme dans l’exemple, on ne peut
pas toujours expliciter x en fonction de y et de z, c’est-à-dire exprimer analytiquement
x
la fonction ( y , z ) ֏ x( y , z ) : x est alors une fonction implicite de y et de z.
On peut néanmoins obtenir des relations entre les dérivées partielles. En effet,
comme f est une constante, on a, en prenant la différentielle de (∗) :
∂f ∂f ∂f
df = d x + d y + dz = 0 .
∂x y ,z z, x
∂y ∂z x,y
∂f ∂f dy
Si z est constant ( dz = 0 ), on a dx + dy = 0 , or à z constant
∂x y ,z ∂y z, x dx
y
est la dérivée partielle par rapport à x de la fonction implicite ( z, x ) ֏ y ( z, x ) . On a donc
∂y ∂f ∂f
= − ∂x ∂y . On constate qu’il faut bien se garder de « simplifier » par
∂x z y ,z z, x
∂f , cette simplification étant dénuée de sens, et amenant à un résultat faux.
8
Chapitre 1. Différentielles et formes différentielles 9
−1
∂x ∂f ∂f ∂x ∂y
De même = − ∂x , d’où la relation = .
∂y z ∂y z,x y ,z ∂y z ∂x z
Un certain nombre de résultats peuvent être ainsi démontrés sans avoir à ex-
z x y
pliciter les fonctions ( x, y ) ֏ z( x, y ) , ( y , z ) ֏ x( y , z ) et ( z, x ) ֏ y ( z, x ) .
9
10 Partie I. Boîte à outils
δW
La puissance instantanée, définie par p(t ) = , n’est pas une dérivée puisque
dt
W n’est pas une fonction du temps (parler du « travail reçu à la date t » n’a pas de
sens ; parler du travail δW reçu entre t et t + dt en a un).
élémentaires : W = δW = Ri 2 (t )dt .
t1 t1
10
11
[BOÎTE À OUTILS 2]
LES SYSTÈMES DE
COORDONNÉES
1. COORDONNÉES CARTÉSIENNES
1.1 Définition
G G G G
On définit le repère orthonormé direct (O, ex , ey , ez ) : le sens de ez est celui du
G G
déplacement d’un tire-bouchon quand on tourne de ex vers ey .
G → →
dr = MM ′ = d OM est le déplacement élémentaire entre un point M et un point
M ′ infiniment proche.
11
12 Partie I. Boîte à outils
2. COORDONNÉES CYLINDRIQUES
2.1 Définition
G G G
Soit un repère orthonormé direct cartésien (O, ex , ey , ez ) .
G G G
On définit la base mobile (elle dépend du point M) ( er , eθ , ez ), orthonormée et
directe, ainsi que les coordonnées cylindriques de M, de la manière suivante :
G
— Si m est le projeté orthogonal de M sur le plan xOy, le vecteur unitaire radial er est
→
G Om →
er = , avec r = Om .
r
12
Chapitre 2. Les systèmes de coordonnées 13
G G
— θ est l’angle orienté ( ex , er ) dans le plan xOy : cet angle est positif si un tire-bou-
G G G
chon se déplace dans le sens du vecteur ez quand on tourne de ex vers er .
G G π
— Le vecteur unitaire orthoradial eθ se déduit de er par une rotation de + autour
2
de Oz.
G
— Le vecteur unitaire ez complète le trièdre direct.
G → →
dr = MM ′ = d OM est le déplacement élémentaire entre un point M et un point
M ′ infiniment proche.
13
14 Partie I. Boîte à outils
3. COORDONNÉES SPHÉRIQUES
3.1 Définition
G G G
Soit un repère orthonormé direct cartésien (O, ex , ey , ez ) .
G G G
On définit la base mobile (elle dépend du point M) ( er , eθ , eϕ ), orthonormée et
directe, ainsi que les coordonnées sphériques de M, de la manière suivante :
→
G G OM → G
— Le vecteur unitaire radial er est er = , avec r = OM = r .
r
G G
— θ ∈ [0, π] est l’angle ( ez , er ). Lorsque θ = 0 , le point M se trouve sur l’axe Oz du
côté des z positifs ; lorsque θ = π , le point M se trouve sur l’axe Oz du côté des z
négatifs.
14
Chapitre 2. Les systèmes de coordonnées 15
G G G
— Le vecteur unitaire orthoradial eθ est un vecteur du plan vectoriel ( ez , er ) se dédui-
G π
sant de er par une rotation de dans le sens des θ croissants.
2
— Si m est le projeté orthogonal de M sur le plan xOy, l’angle ϕ est l’angle orienté
G →
( ex , Om ) dans le plan xOy : cet angle est positif si un tire-bouchon se déplace dans
G G →
le sens du vecteur ez quand on tourne de ex vers Om .
G
— Le vecteur unitaire eϕ complète le trièdre direct. C’est un vecteur du plan vectoriel
G G G
( ex , ey ) car il est orthogonal à ez .
15
16 Partie I. Boîte à outils
G
Si r varie de dr, le point se déplace de dr selon le vecteur er .
G
Si θ varie de dθ, le point se déplace de r dθ selon le vecteur eθ .
G
Si ϕ varie de dϕ , le point se déplace de r sin θ dϕ selon le vecteur eϕ .
G → →
dr = MM ′ = d OM est le déplacement élémentaire entre un point M et un point
M ′ infiniment proche.
16
17
[BOÎTE À OUTILS 3]
ANALYSE DE FOURIER
1. SÉRIE DE FOURIER
1.1 Théorème pour une fonction f à valeurs réelles
Théorème
f
Toute fonction T-périodique du temps t ֏ f (t ) , à valeurs réelles, peut être dé-
composée en une somme d’un nombre fini, ou infini, de composantes sinusoïdales
2π
discrètes, dont les pulsations sont multiples de la pulsation fondamentale Ω = :
T
+∞ +∞
f ( t ) = c0 + [an cos(nΩt ) + bn sin(nΩt )] = c0 + cn cos(nΩt + ψn ) .
n =1 n =1
On a alors cn = an 2 + bn 2 .
Convergence
Il existe des conditions pour que la série de Fourier (somme infinie) d’une fonc-
tion converge bien vers cette fonction. Dans le cas des fonctions de classe C1 par
+∞
morceaux, c0 + cn cos(nΩt0 + ψn ) converge bien vers f (t0 ) pour toute valeur t0 où
n =1
17
18 Partie I. Boîte à outils
+∞
f est continue, mais si f est discontinue en t0 , la série c0 + cn cos(nΩt0 + ψn ) con-
n =1
f (t 0 − ) + f (t 0 + )
verge vers , qui peut être différent de f (t0 ) .
2
Vocabulaire
t ֏ c0 = f est une fonction constante (période infinie ⇔ pulsation ω = 0 ).
t ֏ c1 cos(Ωt + ψ1) est le fondamental de f (même période T que f).
t ֏ cn cos(nΩt + ψ n ) est l’harmonique de rang n de f (période T / n ).
Spectre de f
L’analyse de Fourier permet une représenta-
tion de l’amplitude des harmoniques d’un signal en
fonction de la pulsation, appelée spectre du signal.
Chaque composante sinusoïdale apparaît comme
une ligne verticale, appelée raie. On représente
souvent, comme sur la figure ci-contre, l’amplitude
cn des harmoniques en fonction de la pulsation ω
(qui ne prend que les valeurs discrètes ω = nΩ ,
avec n ∈ N ).
Approximation de f
Pour toute fonction « physique », on a cn → 0 , ce qui permet d’approximer f
n →∞
par une somme finie de fonctions sinusoïdales. Pour les fonctions qui présentent des
discontinuités (créneaux par exemple), donc des variations infiniment rapides, les cn
décroissent lentement avec n puisque ces variations rapides correspondent à de
grandes pulsations.
Exemples de calcul
— Fonction « créneaux »
Prenons f paire et :
f (t ) = F0 pour 0 ≤ t < T / 4
f (T / 4 ) = 0 .
f (t ) = −F0 pour T / 4 < t ≤ T / 2
Il s’agit de créneaux symétriques
(sur une période T, le signal prend pen-
dant T / 2 la valeur « haute » et pendant T / 2 la valeur « basse »), de valeur
moyenne nulle. On a donc : c0 = f = 0 et bn = 0 ∀n car f est paire.
18
Chapitre 3. Analyse de Fourier 19
T / 4 T /2
4
= fN
T
(t )cos(nΩt )dt + fN
(t )cos( nΩt )dt
0 F0 T / 4 −F0
4F0 sin(nΩt ) T / 4 sin(nΩt ) T /2 4F nπ 4F0 nπ
0
an = − = 2sin = sin puisque
T
nΩ 0 nΩ T / 4 nΩT 2 nπ 2
Ω = 2π / T . Il faut distinguer les cas n pair et impair : pour n = 2 p : a2 p = 0 ; pour
4F0
n = 2 p + 1 : a2 p +1 = ( −1)p .
(2 p + 1)π
Les conditions de convergence étant vérifiées pour toutes les valeurs de t, on a
+∞
4F0 ( −1)p
finalement f (t ) =
π
2p + 1cos [(2p + 1)Ωt ] .
p =0
4F0 1 1 1
f (t ) = cos(Ωt ) − cos(3Ωt ) + cos(5Ωt ) − cos(7Ωt ) + ... .
π 3 5 7
4F0
Le fondamental t ֏ cos(Ωt ) des créneaux possède une amplitude plus
π
grande que celle des créneaux.
19
20 Partie I. Boîte à outils
— Fonction « triangles »
Prenons une fonction g impaire
et de valeur moyenne nulle (on a donc
c0 = g = 0 ), correspondant à des
triangles symétriques (la pente, en va-
leur absolue, est la même lorsque le
signal croît que lorsqu’il décroît).
Il est possible d’éviter le calcul
des coefficients an et bn en remar-
quant que la dérivée de g est la fonc-
tion en créneaux paire, symétrique et
de valeur moyenne nulle étudiée pré-
cédemment, dont la série de Fourier
est connue.
+∞
4F0 ( −1)p
On a ainsi g ′(t ) = f (t ) =
π
2p + 1cos [(2p + 1)Ωt ] à tout instant en prenant
p =0
20
Chapitre 3. Analyse de Fourier 21
8G0 1 1 1
g (t ) = 2
sin(Ωt ) − 2 sin(3Ωt ) + 2 sin(5Ωt ) − 2 sin(7Ωt ) + ... .
π 3 5 7
8G0
Le fondamental t ֏ f (t ) = sin(Ωt ) des triangles possède une amplitude
π2
plus petite que celle des triangles.
21
22 Partie I. Boîte à outils
cn 2 an 2 + bn 2
et = si n ≠ 0 . On a donc :
2 2
1 +∞ 1 +∞ 2
f 2 = c0 2 +
2 n =1
(an 2 + bn 2 ) = c02 +
2 n =1
cn (théorème de Parseval).
n =−∞
Les coefficients Cn ∈ C de la série de Fourier se calculent à l’aide de la formule
T0
1
f (t )e
−2i πnν0t
suivante : Cn = dt . Le spectre de f fait donc intervenir des fréquences
T0
0
22
Chapitre 3. Analyse de Fourier 23
+∞ +∞ +∞
f (t ) = C0 + C− n e −2i πnν0t + Cn e 2i πnν0t = C0 + Cne2i πnν t + (Cne2i πnν t )∗ .
0 0
n =1 n =1 n =1
+∞
On a donc f (t ) = C0 + 2Re Cn e 2i πnν0t .
n =1
Ainsi, on peut ne considérer que les fréquences positives. Le spectre est alors
par exemple la représentation de 2 Cn = cn pour ν = ν0 , 2ν0 , 3ν0 ,…, nν0 , et de la
T0
1
valeur moyenne C0 = c0 =
T0 f (t )dt = f correspondant à la fréquence ν = 0 .
0
2. TRANSFORMÉE DE FOURIER
2.1 Théorème
Toute fonction du temps f, non périodique, à valeurs complexes, telle que
+∞
f (t ) dt converge (ce qui implique lim f (t ) = 0 ), est une somme continue de fonc-
t →±∞
−∞
+∞
Le spectre de f fait donc intervenir des fréquences négatives, mais pour une
fonction f réelle, on a fɶ( −ν ) = fɶ∗ (ν ) , d’où :
23
24 Partie I. Boîte à outils
0 +∞ +∞ +∞
f (t ) = fɶ(ν )e 2i πνt dν + fɶ(ν )e 2i πνt dν = fɶ( −ν )e −2i πνt dν + fɶ(ν)e
2i πνt
dν , soit :
−∞ 0 0 0
+∞
ɶ +∞ ∗
f (t ) = f (ν )e
2i πνt
+ fɶ(ν )e2i πνt
(d ν = 2Re fɶ(ν )e 2i πνt dν .
)
0
0
On peut donc ne considérer que les fréquences positives. Le spectre est alors
par exemple la représentation de 2 fɶ(ν ) pour ν ≥ 0 .
n =−∞
+∞
Si T0 → +∞ , fT0 (t ) → f (t ) , fɶT0 (nν0 ) → fɶ(nν0 ) = f (t )e
−2i πnν0t
dt et ∆ν → dν .
−∞
+∞ +∞
Ainsi fɶT (nν0 )e2i πnν t ∆ν → fɶ(ν)e2i πνt dν
0
0 puisque, pour n ∈ Z , ν = nν0 varie
n =−∞ −∞
continûment entre −∞ et +∞ lorsque ν0 = ∆ν devient infiniment petit.
+∞ +∞
On a bien f (t ) = fɶ(ν )e 2i πνt dν , avec fɶ(ν ) = f (t )e
−2i πνt
dt .
−∞ −∞
2.3 Propriétés
— La TF est linéaire : TF( λ f + µg ) = λTF(f ) + µTF( g ) .
— TF [ TF(f )] (t ) = f ( −t ) .
24
Chapitre 3. Analyse de Fourier 25
dfɶ
+∞
t ⋅ f (t )e
−2i πνt
— = −2i π dt = −2i π ⋅ TF [t ֏ t ⋅ f (t )] (ν ) .
dν
−∞
f (t / λ ) e
−2i πνt
TF t ֏ f ( t / λ ) (ν ) = dt . Après le changement de variables t ′ = t / λ :
−∞
+∞
TF t ֏ f ( t / λ ) (ν ) = f (t ′)e
−2i πνλt ′
λdt ′ = λ ⋅ fɶ(λν ) .
−∞
Cette propriété est fondamentale : une dilatation de l’échelle des temps ( λ > 1)
implique une contraction de celle des fréquences. Une contraction de l’échelle des
temps ( λ < 1) implique une dilatation de celle des fréquences. En d’autres termes :
Plus un signal temporel est bref, plus il est riche en fréquences (spectre étalé) ;
plus il dure longtemps, moins il contient de fréquences (spectre étroit).
25
26 Partie I. Boîte à outils
2
f (t )
2
fɶ(ν )
On peut donc considérer que et sont des densités de probabilité :
E E
2
f (t )
dt est la probabilité que le signal soit détecté entre t et t + dt , et on a bien sûr
E
2
+∞
f (t )
2
fɶ(ν )
E
dt = 1 . De même
E
dν est la probabilité que la fréquence du signal se
−∞
2
+∞ fɶ(ν )
trouve entre ν et ν + dν , et on a E
dν = 1 .
−∞
Par la suite, on posera E = 1 pour alléger les notations.
+∞
2
L’instant moyen de détection est t = t0 = t f (t ) dt , et la fréquence moyen-
−∞
+∞
2
ne du signal est ν = ν0 = ν fɶ(ν) dν .
−∞
+∞ +∞
2
fɶ(ν ) dν .
2
On a alors ( ∆t )2 = t 2 f (t ) dt et ( ∆ν )2 = ν
2
−∞ −∞
Cherchons maintenant à trouver une relation entre ∆t et ∆ν .
df
Comme on l’a montré au 2.3, TF t ֏ (ν ) = 2i πν ⋅ fɶ(ν ) donc la relation de
dt
Parseval-Plancherel nous assure que :
+∞ 2 +∞ +∞
df 2 2
dt = 2i πν ⋅ fɶ(ν ) dν = 4π2 ν
2
fɶ(ν ) dν = 4π2 ( ∆ν )2 .
dt
−∞ −∞ −∞
+∞ 2
df
Considérons la fonction λ ֏ Γ(λ ) = t ⋅ f (t ) + λ
dt
dt de la variable réelle λ.
−∞
26
Chapitre 3. Analyse de Fourier 27
2 ∗ 2 2
df df df 2 d f (t ) df
Comme t ⋅ f (t ) + λ = t ⋅ f (t ) + λ t ⋅ f (t ) + λ = t 2 f (t ) + λ t + λ2 ,
dt dt dt dt dt
+∞ +∞ 2 +∞ 2
2 d f (t ) df
2 2
on a Γ(λ ) = t f ( t ) dt + λ t dt + λ dt .
dt dt
��
−∞ ����
� −∞ �����
−∞
( ∆t )2 4 π2 ( ∆ν )2
L’intégrale du milieu se calcule par parties :
+∞ 2 +∞
d f (t ) +∞
dt = t ⋅ f (t ) − f (t ) dt , car la fonction t ֏ t ⋅ f (t ) doit s’annuler en
2 2 2
t
dt
�� ����
−∞
� −∞
−∞
0
�����
1
+∞
2
±∞ pour que f (t ) dt existe.
−∞
Finalement Γ(λ ) = ( ∆t )2 − λ + 4π2 ( ∆ν )2 λ 2 est un polynôme du second degré, or
Γ( λ ) ≥ 0 ∀t car l’intégrande qui intervient dans la définition de la fonction Γ est
positive.
Le discriminant du polynôme doit être négatif : 1 − 16π2 ( ∆t )2 ( ∆ν )2 ≤ 0 . Les
1
écarts-type sont liés par l’inégalité 16π2 ( ∆t )2 ( ∆ν )2 ≥ 1 soit ∆t ⋅ ∆ν ≥ .
4π
1
La relation ∆t ⋅ ∆ν ≥ est fondamentale en Physique.
4π
On peut aussi utiliser la pulsation ω = 2πν pour caractériser le spectre d’une
+∞
1
fonction f. On a alors f (t ) = fɶ(ω)ei ωt dω . La fonction ω → fɶ(ω) n’est pas la
2π −∞
1
même que la précédente où la variable était la fréquence ν. Le choix du facteur
2π
pour définir cette transformée de Fourier inverse permet d’obtenir une forme
+∞
1
« symétrique » pour la transformée de Fourier directe : fɶ(ω) = f (t )e −i ωt dt .
2π −∞
1
La relation entre les écarts-types s’écrit aussi ∆t ⋅ ∆ω ≥
.
2
Nous avons raisonné sur un signal temporel, mais les résultats sont bien sûr
valables pour une fonction ψ d’une coordonnée d’espace x. Dans ce cas, la
+∞
1
transformée de Fourier inverse s’écrit ψ( x ) =
2π ψɶ (k )e ikx dk , et la transformée
p =−∞
+∞
1 2π
ɶ (k ) =
de Fourier directe ψ
2π ψ( x )e −ikx dx , où k =
λ
est le nombre d’onde,
p =−∞
2π
analogue de ω = , avec λ la longueur d’onde (période spatiale) et T la période
T
temporelle.
27
28 Partie I. Boîte à outils
1
La relation entre les écarts-types s’écrit alors ∆x ⋅ ∆k ≥
.
2
On peut se demander s’il existe des fonctions pour lesquelles on atteint l’égalité
1
∆t ⋅ ∆ω = . Dans ce cas, Γ( λ ) = 0 admet une racine double λ0 = 2( ∆t )2 . Pour cette
2
+∞ 2
df df
valeur, on a Γ(λ0 ) = t ⋅ f (t ) + λ 0
dt
dt = 0 , ce qui entraîne t ⋅ f (t ) + λ0
dt
= 0 , équa-
−∞
t2 t2
− − 2
2λ 0
tion différentielle qui s’intègre en f (t ) = Ae = Ae 4( ∆t ) . C’est une fonction
gaussienne, et ∆t est bien l’écart-type temporel pour une densité de probabilité égale
t2
−
2 2( ∆t )2
à f ( t ) = A 2e .
Dans le cas où la valeur moyenne t = t0 n’est pas nulle, on aurait :
( t − t0 )2 t2 t ⋅t 0
− 2
−
2 2 2( ∆t ) 2 2( ∆t )2 ( ∆t )2
f (t ) = A e =B e e . En conclusion, pour les fonctions gaussiennes
2
du type t ֏ Be −αt eβt , avec α et β réels, la relation entre ∆t et ∆ν n’est plus une
inégalité, mais une égalité : ∆t ⋅ ∆ν = 1/ 4π .
2.5 Exemples
Fonction « fenêtre »
τ /2 τ /2
e −2i πνt ei πντ − e −i πντ
fɶ(ν ) = e −2i πνt dt = =τ fɶ(ν ) = τ ⋅ sinc( πντ) .
− 2 i πν −τ / 2 2 i πντ
−τ /2
La fonction sinc est la fonction sinus cardinal, définie par sinc( X ) = sin X / X
pour X ≠ 0 et sinc(0) = 1 (elle est continue en X = 0 ). fɶ(ν ) est ici à valeurs réelles.
2
Le calcul des écarts-types ∆t et ∆ν pour des densités de probabilité t → f (t )
2 1
et ν ֏ fɶ(ν ) définies au 2.4 donne ∆t = τ / 12 et ∆ν → +∞ . L’inégalité ∆t ⋅ ∆ν ≥
4π
est bien vérifiée.
Avec les définitions de la durée δt = τ du signal et de la largeur de bande spec-
trale δν données sur la figure ci-dessus, on a δt ⋅ δν = 2 . On retrouve dans tous les
cas que plus le signal dure longtemps, plus sa bande spectrale est petite.
28
Chapitre 3. Analyse de Fourier 29
Fonction « gaussienne »
t2
−
C’est la fonction t ֏ f (t ) = e 4 τ2 . Elle obéit à l’équation différentielle :
df t 1 dfɶ
+ 2 f (t ) = 0 , dont la T.F donne 2i πνfɶ(ν ) − = 0 en utilisant les propriétés
dt 2τ 4i πτ2 dν
dfɶ 2 2 2
vues au 2.3, soit + 8π2 τ2ν ⋅ fɶ(ν ) = 0 . On obtient fɶ(ν ) = fɶ(ν = 0) ⋅ e −4 π τ ν .
dν
2
+∞ +∞ − t +∞
−β u 2
Par définition, fɶ(ν = 0) = e
2
f (t )dt = e 4 τ dt , or le calcul de du donne
−∞ −∞ −∞
π 2 2 2
, donc fɶ(ν = 0) = 2τ π . Finalement fɶ(ν ) = 2τ π ⋅ e −4 π τ ν est ici à valeurs réelles.
β
La transformée de Fourier d’une gaussienne est également une gaussienne.
2
Le calcul des écarts-types ∆t et ∆ν pour des densités de probabilité t → f (t )
2 1
et ν ֏ fɶ(ν ) définies au 2.4 donne ∆t = τ et ∆ν = . Pour une fonction f gaus-
4 πτ
1
sienne, on a l’égalité ∆t ⋅ ∆ν = .
4π
Le calcul des largeurs à mi-hauteur des deux gaussiennes donne δt = 4τ ln 2
ln 2 4ln2
et δν = d’où δt ⋅ δν = ≃ 1. On retrouve que plus le signal dure longtemps,
πτ π
plus sa bande spectrale est petite.
0 pour t ≠ 0
δ correspond à une impulsion idéale : δ(t ) = .
+∞ pour t = 0
29
30 Partie I. Boîte à outils
+∞
1
Comme fε (t )dt = ε ⋅ ε = 1 (l’aire sous la courbe des fonctions fε est la même
−∞
quel que soit ε), cette propriété reste vraie pour la distribution :
+∞
La distribution de Dirac vérifie δ(t )dt = 1.
−∞
La distribution de Dirac n’est pas une fonction, car pour une fonction f nulle
+∞ +∞
partout, sauf en t = 0 , on aurait f (t )dt = 0 , alors que δ(t )dt = 1.
−∞ −∞
Propriétés
+∞ +∞
— Si f est une fonction régulière quelconque, f (t )δ(t )dt = f (0) δ(t )dt = f (0) . En ef-
−∞ −∞
fet, puisque δ(t ≠ 0) = 0 , l’intégrale est la même que pour une fonction constante égale
à f (0) .
+∞
— f (t )δ(t − t0 )dt = f (t0 ) .
−∞
— La transformée de Fourier de la distribution de Dirac est :
+∞
ν ֏ δɶ (ν ) = δ(t )e
−2i πνt
dt = 1 . On retrouve qu’un signal de durée nulle possède une
−∞
largeur spectrale infinie.
+∞ +∞
— e 2i πν0t = δ(ν − ν0 )e2i πνt dν . Comme f (t ) = fɶ(ν)e
2i πνt
dν , on en déduit que la
−∞ −∞
30
Chapitre 3. Analyse de Fourier 31
Ainsi, pour qu’un instrument de musique produise un son le plus sinusoïdal pos-
sible, il faut qu’il vibre longtemps. C’est ce que réalise approximativement un diapason.
Néanmoins, la durée d’un signal réel étant forcément finie, sa largeur spectrale
peut être faible, mais jamais nulle.
Un signal rigoureusement sinusoïdal n’a donc pas de réalité physique.
fɶ(ν)e
2i πνt
Soit t ֏ R(t ) la réponse à une entrée t ֏ f (t ) = dν .
−∞
H (ν)fɶ(ν)e
2i πνt
égale à la somme des réponses : on a R(t ) = dν .
−∞
31
32 Partie I. Boîte à outils
32
33
[BOÎTE À OUTILS 4]
CHAMPS ET OPÉRATEURS
DIFFÉRENTIELS
1. DÉFINITIONS ET OPÉRATIONS DE BASE
1.1 Définitions
V
Un champ de scalaire R 4 → R (par exemple un champ de température) est une
fonction du point M et de l’instant t :
Ces champs peuvent n’être définis que dans un domaine restreint de l’espace.
Un champ est uniforme s’il est indépendant du point M. En coordonnées carté-
� � �
∂V ∂V ∂V ∂A ∂A ∂A �
siennes, on a pour un champ uniforme : = = = 0 , ou = = =0,
∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z
∂Ax ∂Ax ∂Ax
∂x ∂y ∂z
� � �
∂A ∂Ay ∂A ∂Ay ∂A ∂Ay
avec = , ∂y = ∂y et ∂z = ∂z . On peut représenter en quelques
∂x ∂x
∂Az ∂Az ∂Az
∂x ∂z
∂y
points un champ vectoriel uniforme à deux instants différents :
Un champ est stationnaire (ou permanent) s’il garde la même valeur en un point
�
∂V ∂A �
M donné au cours du temps : = 0 , ou = 0 , avec en coordonnées cartésiennes :
∂t ∂t
33
34 Partie I. Boîte à outils
G
∂A ∂Ax G ∂Ay G ∂A G
= ex + ey + z ez . On peut représenter en quelques points un champ
∂t ∂t ∂t ∂t
vectoriel stationnaire à deux instants différents :
→
Un déplacement élémentaire d OM le long d’une ligne de champ est donc co-
G → G G
linéaire au point M à A(M , t ) , soit d OM ∧ A(M, t ) = 0 , ce qui fournit un système d’équa-
tions différentielles permettant de trouver l’équation d’une ligne de champ. Par
G G
exemple pour un champ Ax ( x, y , t )ex + Ay ( x, y , t )ey en coordonnées cartésiennes :
dx Ax ( x, y , t ) 0
dy ∧ Ay ( x, y , t ) = 0 ⇔ Ay ( x, y , t )dx − Ax ( x, y , t )dy = 0 .
0 0 0
L’ensemble des lignes de champ qui s’appuient sur un contour fermé γ constitue
un tube de champ (c’est donc une surface).
34
Chapitre 4. Champs et opérateurs différentiels 35
G G G
— Produit scalaire dans une base orthonormée (e1, e2 , e3 ) :
G G G G G G
V = A ⋅ B = A B cos( A, B ) = A1B1 + A2B2 + A3B3 .
G G G G
— Produit vectoriel dans une base orthonormée directe (e1, e2 , e3 ) : e3 est orienté
G G
dans le sens de déplacement d’un tire-bouchon quand on tourne de e1 vers e2 .
A B A B − A3B2
G G G 1 1 2 3
C = A ∧ B = A2 ∧ B2 = A3B1 − A1B3 .
A B A B − A B
3 3 1 2 2 1
G G G G G G
C est orthogonal à A et à B , et tel que ( A , B ,C ) soit direct. En norme :
G G G G G G G
C = A ⋅ B ⋅ sin( A, B ) = A ⋅ B ⋅ sin θ .
G G G
Le signe de la projection C de C sur N dépend de l’orientation choisie pour N
comme on le voit sur la figure ci-dessus.
G G G
L’aire S du parallélogramme formé par A et B vaut S = A ⋅ h (base × hau-
G G
teur). On a donc aussi S = A ⋅ B ⋅ sin θ :
35
36 Partie I. Boîte à outils
G G
La norme du produit vectoriel A ∧ B est égale à l’aire du parallélogramme formé par
G G
A et B .
G G G G G
— Double produit vectoriel : A ∧ (B ∧ C ) est orthogonal à B ∧ C . Il est donc dans le
G G G G G G G
plan vectoriel généré par B et C , soit A ∧ (B ∧ C ) = βB + γC . On retient alors facile-
G G G G G G G G G
ment la formule A ∧ (B ∧ C ) = B ( A ⋅ C ) − C ( A ⋅ B ) .
G G G G G G
— Un produit mixte A, B,C = ( A ∧ B ) ⋅ C est invariant par permutation circulaire :
déf
G G G G G G G G G G G G
A, B,C = ( A ∧ B ) ⋅ C = (C ∧ A) ⋅ B = (B ∧ C ) ⋅ A .
γ γ
On a en conséquence C M1 →M2
= −C M2 →M1
.
36
Chapitre 4. Champs et opérateurs différentiels 37
G →
Si γ est fermé, on note C γ = v A(M ) ⋅ d OM la circulation, a priori ≠ 0 .
γ
Le flux Φ S d’un champ de vecteur à travers une surface finie S est défini de
la façon suivante :
37
38 Partie I. Boîte à outils
∂V
∂x
→
∂V G G G
gradV =
∂y sur la base de coordonnées cartésiennes (ex , ey , ez ) .
∂V
∂z
G
Remarque : on introduit parfois l’opérateur « nabla », noté ∇ , dont l’expression
∂
∂x
G ∂ → G
en coordonnées cartésiennes est ∇ = , si bien que gradV = ∇V .
∂y
∂
∂z
Définition intrinsèque
Lorsqu’on passe du point M(x,y,z) au point M ′( x + dx, y + dy , z + dz ) infiniment
∂V ∂V ∂V → →
proche, la fonction V varie de dV = dx + dy + dz = gradV ⋅ d OM .
∂x ∂y ∂z
Cette relation fournit la définition intrinsèque (indépendante du système de coor-
→
données choisi) de l’opérateur grad :
→
Lors d’un déplacement élémentaire d OM au voisinage d’un point M, V varie de dV,
→ →
avec dV = (gradV )(M ) ⋅ d OM .
∂V ∂V ∂V ∂V 1 ∂V ∂V → →
dV = dr + dθ + dz = dr + rdθ + dz = gradV ⋅ d OM .
∂r ∂θ ∂z ∂r r ∂θ ∂z
38
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bon, puisque, c’est tout éveillée que je les fais ! — dans cette
chambre où je dois passer tant d’heures de ma vie…
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
J’ai tout vu, je n’en puis plus. Mais Mamita est si contente et si
fière ! Pío me remercie d’un regard et nous nous asseyons tous deux
sur le banc, près des lys…
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Hier après le dîner, nous sommes retournés au village, entendre
les chants des « gauchos » et voir leurs danses. Sauf la maman de
Pío, un peu fatiguée, tous les hôtes de l’estancia nous ont
accompagnés. Nous nous sommes assis sur des bancs, autour
d’une place carrée plantée de poivriers géants au feuillage
floconneux, et le spectacle a commencé. Un payador, — un
improvisateur, — s’est détaché du groupe que formaient les gens du
village, et se plaçant sur une chaise, il a commencé à accorder sa
guitare.
Un silence profond s’était établi… La guitare bourdonnait comme
un essaim d’abeilles d’argent et il a lancé les premières notes
tendres et plaintives d’un « Triste »… J’étais suspendue à cette voix
un peu gutturale, un peu voilée, qui chantait les peines d’amour du
gaucho solitaire, et son désir de mourir si celle qu’il aimait lui refusait
son cœur. Quelle passion criait dans cette mélodie primitive, et
quelle ardeur désolée ! Un autre nous dit une « vidalità », puis des
« milongas » lui succédèrent, et je ne me lassais pas d’écouter,
d’écouter encore ces voix incultes et puissantes. Les chanteurs
improvisaient souvent, quelques couplets ironiques se mêlaient aux
lamentations passionnées et toute leur âme passait dans la
musique… Ils se turent et la danse commença.
Quelques-uns des danseurs venaient de loin, et arrivaient à
cheval, portant parfois en croupe leur « novia ». Les hommes étaient
tous revêtus du costume national : des pantalons blancs garnis de
dentelles et recouverts d’une pièce d’étoffe qui passe entre les
jambes : « le chiripá », une veste courte, un mouchoir de soie
éclatante au cou, et sur des bottes étroites, des éperons d’argent
travaillé comme les boucles de leur ceinture, comme leurs étriers et
comme le harnachement de leurs chevaux. Les femmes dont la
figure un peu plate a un grand charme, portaient des robes claires et
empesées et une longue natte de cheveux noirs s’allongeait
jusqu’aux genoux des plus jeunes…
Celui qui conduisait la danse frappa dans ses mains, la musique
commença, les couples se formèrent et nous vîmes se dérouler les
figures charmantes et harmonieuses de la danse nationale
argentine : le Péricon. Avec des attitudes nobles, avec des
mouvements pleins d’une grâce sauvage, les danseurs mettaient un
genou en terre, se fuyaient, se retrouvaient, passaient sous un bras
étendu et faisaient la chaîne, les mains séparées par les foulards
qu’ils avaient retirés de leur cou. Entre chaque figure, un d’entre eux
s’avançait et improvisait deux vers amoureux ou plaisants qu’il
adressait à une des danseuses : celle-ci ripostait aussitôt, et la
danse reprenait. La lune faisait briller l’argent des éperons et des
ceintures, les robes passaient et repassaient comme des nuages
blancs, les pieds touchaient doucement le sol, et lorsque la musique
se tut, lorsque, fatigués, les couples se réunirent aux gens du village
assis sous les grands arbres, je poussai un soupir de regret.
— Et dire qu’en Europe on croit que c’est l’infâme et dégradant
tango qu’on danse ici ! m’écriai-je. Comme je voudrais pouvoir
démentir ceux qui ont créé cette légende !
— Consolez-vous, ma chère amie, me répondit Carlos Navarro,
la mode stupide du tango a déjà disparu de l’autre côté de l’Océan ;
tous ceux qui l’ont acceptée en ont été quittes pour avoir imité
pendant quelques mois les voyous des villes argentines et leurs
compagnes…
Nous fîmes nos adieux aux gauchos que je remerciai et qui nous
accompagnèrent jusqu’aux voitures avec mille souhaits courtois de
bonheur et de santé.
Pendant le retour dans la nuit tiède, aucun de nous ne parla, Pío
serrait ma main dans la sienne et une infinie douceur nous
engourdissait…
Je regardais les étoiles de mon nouveau ciel, plus rares et plus
brillantes que celles de l’autre hémisphère, et la route me parut bien
courte, car mon cher fiancé murmurait à mon oreille les mots
immortels qui font oublier, qui font espérer…
Ce jour est celui qui précède notre départ. Marthe ne tient plus en
place, malgré l’affection et les distractions qu’elle a trouvées à
l’estancia. Elle ne dit pas une phrase sans y introduire le nom de
Georges, et lorsque Mamita a fait des efforts pour retarder le
voyage, les yeux de la pauvre enfant se sont remplis de larmes. Je
comprends si bien son désir de revoir celui dont elle est séparée
depuis tant de mois que j’ai résisté énergiquement aux objurgations
de Mamita et aux prières de Pío.
Nous partons demain… mais pas seules ! mon fiancé nous
accompagne ; il a décidé cela sans me le dire, et il a prié Marthe en
riant, d’être notre chaperon.
Cher Pío ! vous n’avez pas voulu me laisser retomber dans mon
isolement, avec le spectacle du bonheur des autres devant les yeux !
Je reconnais là votre amour attentif et la délicatesse de votre
cœur… et, égoïste que je suis, je me réjouis de vous faire quitter la
maison, les amis, la maman même, pour me suivre et me protéger !
Tout est prêt, et Georges est averti. Pío a un ami dans le pays où
nous allons, un vieil Anglais qui s’est épris d’un site, et qui veut
mourir devant les montagnes qu’il aime ; une dépêche a avisé cet
original de notre arrivée et sa maison sera une des étapes de notre
route vers la mine de « la Carlota », résidence de Georges. Notre
équipement est déjà à la gare, nos adieux sont faits et j’ai entendu
Mamita me murmurer à l’oreille : — Au retour… je vais faire arranger
votre appartement…
Oh ! embrassez-moi bien fort, ma nouvelle maman… dans vos
bras, je redeviens une petite fille… vous savez si bien aimer vos
enfants !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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