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LE RAPPORT D’EXPERTISE

LE RAPPORT D’EXPERTISE
 Le présent exposé comprendra 4
parties :
 1. Les principes
 2. Le plan
 3. La rédaction et présentation du rapport
 4. Les observations complémentaires
LE RAPPORT D’EXPERTISE
 1. Les principes

 1.1. Les textes


Le rapport d’Expertise est prévu par l’article 282 du
Nouveau Code de Procédure Civile et l’article 166 du
Code de Procédure Pénale.

 1.2. Le but du rapport


Le rapport est le dernier acte de la mission de
l’expert et en constitue sa conclusion logique.
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 1.3. Les caractéristiques et les mentions obligatoires du rapport
 date et signature de l’expert à la fin du rapport ; l’expert peut également viser chaque page
du rapport s’il le souhaite afin d’éviter des difficultés futures
 identité et titres de l’expert ; en préambule, l’expert peut indiquer qu’il n’y a, à sa
connaissance, aucun élément susceptible d’être retenu au titre d’une incompatibilité pour
l’exécution de la mission (théorie de l’apparence)
 décision de nomination avec la juridiction et les références du dossier communiquées par le
Greffe
 rappel de la mission qui sera reproduite intégralement
 identité des parties et noms de leurs avocats et avoués éventuellement
 la prestation de serment si l’expert n’est pas inscrit
 les déclarations des personnes mises en examen du témoin assisté de la partie civile, en
application de l’article 164 du CPP
 exposé sur les diligences effectuées par l’expert et les difficultés rencontrées pendant le
déroulement de l’expertise
 historique afin de permettre de situer les parties, le litige et son origine
 opérations d’Expertise proprement dites
 les chiffres figurant dans les rapports actuellement déposés doivent être en euros, ce qui
signifie que les chiffres en francs doivent être convertis
 avec, évidemment, pour but du rapport de répondre aux questions posées dans la mission,
de préférence dans l’ordre de celles-ci.
LE RAPPORT D’EXPERTISE
 1.4. Le nombre de rapports et les destinataires du rapport date
et signature de l’expert à la fin du rapport ; l’expert peut
également viser chaque page du rapport s’il le souhaite afin
d’éviter des difficultés futures
 Les destinataires sont les juridictions et les parties, c’est-à-dire
généralement les avocats ou les avoués.
 Il est bien entendu que l’expert ne peut diffuser le rapport à aucun
autre tiers,
 Le nombre de rapports à déposer est, par exemple :
 au greffe de la Cour d’Appel : 2 ; 1 à chaque partie (avoué) qui se
trouve dès lors avisée du dépôt du rapport
 au greffe du Tribunal de Grande Instance : 2 ; 1 à chaque partie
(avocat)
 au greffe du Tribunal de Commerce : 1 ; 1 à chaque partie (avocat)
 au magistrat instructeur : 2, parfois 3 dont 1 non agrafé pour faciliter
les tirages en photocopie, le magistrat communiquant les conclusions
et le rapport aux avocats des mis en examen et des parties civiles
 au greffe du Tribunal Administratif : 4, le greffier assurant la diffusion
aux parties
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 1.5. Les pièces à joindre au rapport
 les avis de réception des convocations
 les plans ou photographies
 la copie des documents communiqués,
extraits du cadastre etc..
 les photocopies des relevés de compte
 les dires des parties
 les rapports ou notes techniques qui ont été
remis à l'expert
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 1.6. Les types de rapport
 le rapport de caducité
 le rapport de carence
 le rapport en l'état
 le pré-rapport : il y a 4 catégories :
 à destination de la juridiction
 à destination des justiciables
 à la demande des parties
 à l'initiative de l'expert
 le rapport d'étape
 le rapport
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 2. Les principes

 2.1. L’introduction
 Elle doit permettre au lecteur de connaître l’origine du litige et les
parties en cause ainsi que les noms des avocats ou divers conseils
techniques intervenants afin de situer les raisons du procès.
 Il s’agit de mettre en scène des personnages et/ou des sociétés qui
vont intervenir dans la procédure.

 2.2. La quête documentaire ou diligences d’expert


 C’est la partie la plus importante et la plus longue pour l’expert. Elle
doit être minutieusement développée dans le rapport afin que le
magistrat puisse apprécier les diligences de l’expert et son
cheminement.
La quête documentaire est de 2 ordres :
la quête documentaire auprès des parties

la quête documentaire auprès des tiers


LE RAPPORT D’EXPERTISE
 La quête documentaire auprès des
parties
 Cette quête documentaire comprend :
 La communication des dossiers
 La documentation complémentaire
 Les explications et observations écrites ou
orales
 Elles sont fondées sur l’article 276 du
NCPC dont il a été fait état
précédemment.
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 La quête documentaire auprès des tiers
 La quête documentaire auprès des tiers est
fondée sur l’article 242 du NCPC.
 L’article 243 vient le compléter.
 L’expert a la possibilité de demander les
documents soit sous forme écrite, soit sous
forme orale.
 La forme écrite
 La forme orale : l’audition
 Le recours à un technicien d’une autre spécialité
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 Le secret professionnel
 Je ne vais pas traiter ici du problème du secret
professionnel en général ni des secrets
professionnels particuliers, mais de l’attitude de
l’expert judiciaire lorsqu’il est confronté au
secret professionnel qui lui est opposé.
 Il me paraît opportun que l’expert judiciaire :
 évite toute pression sur le détenteur de l’information
 essaie de « tourner » la difficulté en ayant recours à
des moyens conformes aux règles
 prenne ses responsabilités si ceux-ci échouent.
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 2.3. Les réponses aux questions incluses dans la mission le rapport de
caducité
 Après avoir fait l’inventaire des informations nécessaires pour satisfaire à
l’exécution de sa mission, l’expert judiciaire s’est lancé dans la quête
documentaire et a effectué de nombreuses diligences.
 A partir des informations recueillies, des vérifications qu’il aura effectuées, des
calculs et rapprochements divers auxquels il aura procédé, des analyses
comparatives qu’il aura réalisées, de l’examen des dires et des réclamations
des parties, c’est-à-dire des travaux indispensables de l’expert, celui-ci
dégagera les résultats techniques nécessaires à la bonne exécution de la
mission.
 A partir de ces résultats techniques, l’expert, pour chacune des questions de
son mandat, dégagera :
 soit des solutions multiples, soit une solution unique suivant qu’il aura rencontré
ou non des préalables juridiques
 soit des solutions approchées, soit une solution précise, suivant qu’il aura ou non
disposé de l’ensemble des informations techniques nécessaires.
 Je rappellerai d’ailleurs les limites de l’expert fixées par le NCPC ;
 d’une part par l’article 238, et,
 d’autre part, par l’article 244.
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 2.4. La conclusion
 Elle doit être détaillée, développée et claire
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 3. La rédaction et présentation du rapport
 Le rapport doit être établi par l’expert lui-même.
 S’il y a plusieurs experts, ils doivent rédiger en commun
un seul rapport (art. 282 al.2
 En ce qui concerne le style du rapport, il doit être rédigé
en français correct, dans une langue claire et
impersonnelle, et sans erreur d’opération.
 L’expert est un technicien ; il ne doit pas hésiter à user de
termes techniques. Mais, comme il s’adresse à des non-
spécialistes (magistrats, avocats, parties…), il devra
expliquer ces termes et les définir.
 L’expert doit vulgariser son savoir technique afin que les
lecteurs du rapport ne soient pas arrêtés dans leur analyse
par des questions techniques.
 Enfin, l’expert doit s’expliquer avec modération, sans
hostilité.
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 Le rapport ne doit pas être un simple résumé. Il doit
s’expliquer sur les recherches et sur les méthodes.
 L’expert, dans son rapport, doit indiquer avec précision les
pièces sur lesquelles il fonde ses conclusions et non se
contenter d’énoncer celles-ci ou de ne les appuyer que par
des formules trop vagues.
 Le rapport pourra être agrémenté, si besoin est, de
statistiques, de plans et de tout autre document que
l’expert jugera bon.
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 4. Les observations complémentaires

 4.1. Le rapport oral


 Le rapport oral est utilisé dans les cas suivants :
 lorsque l’expert ne fait qu’assister le juge qui procède
lui-même à l’instruction de la cause ; en ce cas, c’est le
juge qui rédige ou dicte le procès-verbal des opérations
dans lequel sont consignées les constatations et
explications de l’expert (art.274 NCPC). L’expert n’a pas
à signer ce procès-verbal
 aux termes de l’article 282 al.1 du NCPC :
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 4.2. Les compléments
 Ils sont prévus par les articles 245 et 283 du NCPC.

 4.3. Le rapport additif


 Bien que l’expert soit dessaisi de sa mission par le dépôt de son
rapport, on admet qu’il peut encore :
 s’il s’aperçoit qu’il a commis une erreur, déposer un rapport rectificatif,
 et même, s’il s’aperçoit d’une omission ou que les parties la lui
signalent, déposer un rapport additif.
 Il conviendra d’user avec prudence et modération de ces rapports
complémentaires, mais si une erreur a été commise, il vaut mieux la
rectifier avant que l’affaire ne revienne à l’audience.
 Enfin, si l’expert reçoit quelques jours après le dépôt de son rapport
un dire tardif, il lui appartient de le transmettre à la juridiction
compétente avec, éventuellement, son avis, celui-ci devant bien
entendu être transmis aux parties.
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 4.4. Les interventions à l’audience Ils sont prévus par les articles 245 et
283 du NCPC.

 Le fondement juridique
 Ces interventions sont prévues par l’article 168 du Code de Procédure Pénale.
 En matière civile, mais essentiellement en matière de procédure collective, l’expert
commis par le juge commissaire assiste aux audiences au cours desquelles le
tribunal lui demande divers renseignements d’ordre comptable, financier, social
voire industriel ou commercial.

 Les recommandations pratiques


 En matière pénale, il arrive que certaines juridictions exigent, le plus souvent à la
demande des avocats, que les experts soient entendus séparément à l’instar des
témoins.
 Aucune disposition légale n’exige que les experts se retirent de la salle d’audience
avant d’être entendus.
 Il en résulte que les experts peuvent prendre connaissance des pièces de la
procédure postérieures à leur rapport et notamment du réquisitoire.
 L’expert n’est pas un témoin et les dispositions légales qui le concernent sont
différentes.

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