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Sociologie

II – Intégration, conflit, changement social

2 - La conflictualité sociale: pathologie, facteur


de cohésion ou moteur du changement social

Thème 222 - La mutation


des conflits
Les indications du programme

Indications complémentaires : On s'intéressera


plus particulièrement aux mutations des conflits du
travail et des conflits sociétaux en mettant en
évidence la diversité des acteurs, des enjeux, des
formes et des finalités de l'action collective.
Acquis de première : groupes d’intérêt, conflit
Notions : Conflits sociaux, mouvements sociaux,
régulation des conflits, syndicats
Introduction - Les caractéristiques du conflit dans les
sociétés industrielles

La grève de 1963 des mineurs


La grève de 1948 A l'origine, les syndicats visaient à défendre les
Questions: ouvriers, en première ligne de la révolution
1.Qui sont les acteurs du industrielle et dispersés face aux capitaines
conflit dans les sociétés d'industrie qui les employaient, contrairement aux
industrielles? artisans ou aux commerçants, qui avaient le soutien
2.Un syndicat ne concerne-t-il de groupements corporatistes, de guildes, de métiers
que les salariés ? ou de compagnonnages.
3.Quel est alors le rôle des Depuis la loi de 1884 qui a autorisé la création de
syndicats ? syndicats, leur mission s'est élargie jusqu'à aboutir à
4.Quelles sont les des syndicats de patrons, comme la CGPME
revendications lors des (Confédération générale des petites et moyennes
conflits? entreprises) en 1944, et le CPPF (Conseil national du
5.Quels sont les moyens patronat français) en 1945, devenu le Mouvement des
d’action utilisés? entreprises de France (Medef) en 1998.
6.Quelles analyse théorique Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat?
est-elle alors pertinente? Le Monde.fr | 01.05.2015
I – Une disparition des conflits traditionnels ?
A – Des conflits du travail de moins en
moins nombreux
1- Constat
Nombre de journées individuelles non
travaillées pour 1 000 salariés (1900-1970)

Nombre de journées non travaill


ées pour 1000 salariés, depuis
2005 en France sur Alter éco

Source : Ian Eschstruth, « La France, pays des grèves ? Etude comparative internationale sur la longue
durée (1900-2004) » Les Mondes du Travail, n° 3/4, mai 2007
Questions:
1.Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre pointé
2.Comparez le nombre de jours de grèves pour 1000 salariés selon les pays dans les années 1930
3.Périodisez l’évolution de la conflictualité entre 1900 et 1970
4.Comment évolue le nombre de JITN/1000 salariés en France entre 2005 et 2013 ?
1- Constat

Taux de syndicalisa
tion selon les pays

Source : Dares Analyse, La syndicalisation en France, mai 2016


1.Comment a évolué le taux de syndicalisation en France depuis 1945? Quelle relation peut-on
effectuer avec la diapo précédente ?
2.Comparer le taux de syndicalisation de la France avec ceux des autres pays. Que pouvez-vous en
conclure ?
2 – Les explications
a- Les transformations économiques
La détérioration de la situation économique est sans doute la première cause de l’atténuation de leur nombre.
La croissance et l’inflation ont pendant longtemps donné aux entreprises la possibilité de satisfaire assez
aisément les revendications, notamment salariales. Une dynamique positive se créait ainsi, la grève
débouchant sur la hausse des salaires (et souvent sur le paiement des jours de grève). Le ralentissement de la
croissance et l’exacerbation de la concurrence ont remis en cause cette dynamique. Dans le même temps, le
chômage, lié au ralentissement de la demande, est devenu la préoccupation essentielle qu’affronte le salariat.
Face à ce problème, il est peu efficace de menacer de bloquer provisoirement la production. (…)
Les nouveaux modes de gestion de la main-d’oeuvre jouent également contre la grève, car ils ont tendance à
diviser les salariés. L’individualisation des rémunérations, le rôle essentiel des promotions impliquent que les
salariés occupant le même poste sont en concurrence les uns avec les autres ; ils voient leur carrière dépendre
étroitement de la notation faite par les supérieurs hiérarchiques. La multiplicité des statuts, en particulier le
fossé séparant les salariés permanents des salariés précaires, ne facilite pas non plus l’action collective, car les
salariés n’ont pas tous les mêmes intérêts.
La mondialisation peut aussi expliquer l’atténuation des conflits du travail. Par la grève, les salariés cherchent
à imposer un rapport de force favorable du fait que l’entreprise perd de l’argent avec l’arrêt du travail et de la
production. Mais ils ne peuvent pas pour autant trop mettre en jeu la capacité de l’entreprise à résister à la
concurrence.
Source : Arnaud Parienty, Déclin ou évolution des conflits du travail ?, Alternatives Economiques n° 275 - décembre 2008
1.Quelle corrélation pouvez-vous effectuer entre conflictualité et contexte économique? Comment pouvez-vous l’expliquer ?
2.En quoi les nouveaux modes de gestion de la main d’œuvre limitent-elles les conflits du travail?
3.En quoi la mondialisation limite-t-elle l’ efficacité de la grève ?
b- Des acteurs traditionnels en crise
La fin des années 70 a marqué le crépuscule de ces De manière générale, dites-moi si vous faites tout à
usines en France : disparition des mines, de la fait confiance , plutôt confiance, plutôt pas
sidérurgie, restructuration drastique de l’automobile. confiance ou pas du tout confiance aux syndicats ?
Au-delà de la disparition de ces "forteresses ouvrières"
1, l’industrie manufacturière ne compte plus que 3,6
millions de salariés (contre 5,9 millions au moment du
premier choc pétrolier) ; les ouvriers sont passés de 38
% à 24 % de la population active depuis 1975, les
grandes entreprises reculent au profit des PME, dans
lesquelles l’implantation syndicale est moindre.
Source : Arnaud Parienty, Déclin ou évolution des
conflits du travail ?, Alternatives Economiques n° 275 -
décembre 2008
45 %Moins d'un Français sur deux juge les syndicats
utiles et moins d'un sur trois (31 %) pense qu'ils sont
représentatifs des salariés, selon un sondage réalisé les
22 et 23 avril pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Questions:
Business. Plus de deux tiers des Français (67 %) disent
1.Quels sont les acteurs majeurs des conflits
aussi ne se sentir proches d'aucun syndicat
Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat? Le
dans les années 50-70?
Monde.fr | 01.05.2015 2.Quelles évolutions expliquent alors la
c- Le développement de l’individualisme :
le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson

Dans Logique de l'action collective, l'économiste américain Mancur Olson souligne


au contraire l'apparent « paradoxe de l'action collective » : un groupe d'individus
ayant tous un intérêt commun, conscients de cet intérêt et pouvant chacun
contribuer à sa réalisation, ne font, la plupart du temps, rien pour le promouvoir.
Pour Olson, ce comportement n'a en réalité rien de paradoxal. Le bénéfice d'un bien
collectif n'étant pas restreint aux personnes qui se sont organisées pour l'obtenir (par
exemple, une augmentation de salaire négociée par un syndicat), l'individu
économiquement rationnel est nécessairement tenté de se comporter en passager
clandestin (free rider) qui profitera des acquis d'une action menée par quelques-uns
sans en supporter les coûts (temps, prix).
Source : La lettre Trésor-Eco, La syndicalisation en France : paradoxes, enjeux et
perspectives, n° 129 , Mai 2014
Questions:
1.Pourquoi Olson qualifie-t-il l’action collective de paradoxale ?
2.Quelles en sont les explications?
e- Le développement de l’individualisme :
le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson

Les études réalisées aux États-Unis confirment cette théorie. Depuis 1935, la présence d'un syndicat doit
y être approuvée par la majorité des salariés d'une entreprise. L'adhésion est ensuite obligatoire. Mais
depuis 1947, chaque État peut déroger à ce système en adoptant le « right to work » : il permet aux
salariés de ne pas rejoindre le syndicat élu tout en bénéficiant des avantages obtenus. Au fil du temps,
l'adoption du « right to work » par plus de la moitié des États américains a contribué à la chute du taux de
syndicalisation, passé de 33 % au milieu des années 1950 à 11 % en 2012.
De même, un degré élevé d'extension des négociations collectives, qui prévaut dans différents pays
européens et notamment en France, est associé à un taux de syndicalisation plus faible.
Relativisant la logique de lutte des classes de Marx, dans laquelle interviennent d'autres dimensions,
notamment sociales, politiques ou affectives, Olson considère qu'il ne suffit pas aux syndicats d'invoquer
l'action collective pour attirer de façon pérenne des adhérents mais qu'ils doivent proposer de véritables
avantages individuels en contrepartie de la cotisation, comme l'accès à l'assurance-chômage, à des
services sociaux, des mutuelles, une assistance judiciaire
Source : La lettre Trésor-Eco, La syndicalisation en France : paradoxes, enjeux et perspectives, n° 129 ,
Mai 2014
Questions:
1.L’analyse d’Olson est-elle vérifiée ?
2.Quelles peuvent être les solutions pour augmenter le taux de syndicalisation ?
B – Ou transformation des conflits
traditionnels ?
1 – La persistance des conflits traditionnels : l’exemple
du conflit sur le réforme du statut des cheminots

A la veille d'un conflit touchant la SNCF, la question du statut semble l'emporter sur bien des volets de la réforme proposée par le
gouvernement, et pour cause. D'hier à aujourd'hui, des mineurs aux cheminots, le statut des personnels et des entreprises
nationalisées ont toujours été au cœur de l'identité et des mobilisations revendicatives des salariés concernés. Dès lors, il était
évident que sa mise en cause par la réforme actuelle ne pouvait déboucher que sur un conflit d'importance. Certes, les personnels
en place sont assurés de conserver leur statut professionnel et les avantages qui lui sont liés, seuls les nouveaux embauchés
étant concernés par un nouveau régime. Mais c'est précisément là que réside la force symbolique du statut du cheminot qui
implique des capacités de mobilisation élevée dès lors que celui-ci est menacé, même de façon potentielle.(…) Les mouvements
d'opposition à la loi El Khomri ou aux "ordonnances Macron" ont débouché sur des échecs patents. Aujourd'hui, un nouvel échec
des luttes des cheminots pour la défense de leur statut entraînerait la CGT dans une spirale de plus en plus infernale(….)
Cet échec n'est pas impossible, il est même fort probable, le gouvernement semblant déterminé à mener à bien la réforme de la
SNCF comme l'a récemment affirmé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie. En fait, par-delà les initiatives gouvernementales,
c'est surtout du côté du président de la République que beaucoup de choses se jouent. Pour diverses raisons, celui-ci ne peut pas
renoncer à la réforme engagée et notamment au niveau de ce qui symbolise celle-ci, à savoir le fameux statut des cheminots.
« Pour Emmanuel Macron, renoncer à cette réforme aurait un coût politique considérable du point de vue du programme qu'il s'est
fixé dès la campagne présidentielle, mais aussi du point de vue de l'opinion ou des attentes européennes à l'égard des réformes
entamées dans notre pays. » (Guy Groux, directeur de recherche au Cevipof). À l'évidence, la mise en cause totale ou partielle de
la réforme de la SNCF interviendrait dans un contexte où d'autres réformes importantes sont à l'œuvre et où de nouvelles
réformes sont prévues comme celle des retraites notamment. Dès lors, face aux multiples résistances que déclenchent tout
mouvement global de réformes et tout changement, le pouvoir politique serait durablement affaibli et les réformes à venir bien plus
difficiles à réaliser comme l'espèrent d'ailleurs beaucoup d'opposants de droite comme de gauche.(…)
Ainsi, le scenario qui se met en place et les rôles impartis aux principaux acteurs de ce nouveau "drame à la française" peuvent
laisser prévoir a priori un conflit dur et radical.
Source :
https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/greve-a-la-sncf/greve-a-la-sncf-au-dela-du-statut-les-vraies-raisons-du-conflit_2683316.ht
Questions:
ml
1.En quoi la mobilisation des cheminots correspond-elles aux caractéristiques du conflit traditionnel ?
2.En quoi l’intransigeance du gouvernement correspond-elle à la position traditionnelle d’un gouvernement qui veut réformer (utilisation de
l’argument TINA : there is no alternative)?
1 – La persistance des conflits traditionnels

Questions:
1.Comparez le nombre de JINT/ 1000 salariés
selon le pays. Que pouvez-vous en conclure ?
1 – La persistance des conflits traditionnels

Questions:
1.Opérez une
typologie des
thèmes des
conflits en
2002-2004
2.Cette
typologie s’est-
elle
transformée
entre 2008 et
2010?

Champ : établissements de 20 salariés et plus du


secteur marchand non agricole
Source : Enquêtes REPONSE 2004, 2011. Volet RD –
DARES
2 – De nouveaux moyens d’action

Questions:
1.Peut-on dire que les
conflits du travail ont
disparu?
2.Opérez une typologie
des formes de conflits
en 1998.
3.Cette typologie s’est-
elle transformée entre
98 et 2010?

Champ : établissement de plus de 20 salariés


Source : Enquête REPONSE, 1998, 2004, 2011.
Volet RD – DARES
2 – De nouveaux moyens d’action

Source : Source :
http://rh.sia-partners.com/201
40908/les-nouvelles-formes-de-
conflictualite-dans-lentrepris
e-quand-le-conflit-social-devi
ent-le-passager-clandestin-du-
fonctionnement-normal-des-orga
nisations/
Questions:
1.Quelles sont les nouvelles
formes de conflictualité ?
2.Que traduisent-elles ?
3 – De nouveaux acteurs

Que va-t-il se passer, en France, le 32 mars 2017 ? Seule certitude : les acteurs de Nuit debout seront là.
En ce samedi 1er avril – soit 32 mars, selon le calendrier instauré par le collectif –, ils diffuseront dans
plusieurs villes un recueil de propositions de réformes démocratiques ayant pour objectif « la fin de la
professionnalisation de la vie publique ». Et une pétition adressée aux citoyen (ne) s, les appelant « à
construire ensemble, depuis la base, un débat public, populaire et indépendant sur la démocratie et les
institutions ». (…)
D’abord parce que pour beaucoup de citoyens, jeunes ou moins jeunes, l’occupation des places fut un
baptême. « Il y a tout un tas de gens qui n’auraient jamais mis les pieds dans une réunion militante
traditionnelle, qui ne seraient peut-être même pas allés en manif, pour qui le fait de venir place de la
République a été la première marche vers la participation », souligne Leila Chaibi. (…)
Autre constante de ces mouvements, particulièrement revendiquée par Nuit debout : la volonté de
demeurer des citoyens et rien d’autre. Dans une démocratie représentative, cela peut constituer une
faiblesse. Tout comme l’horizontalité absolue imposée par le collectif, qui refuse tout leader et toute
hiérarchie.
Source: Catherine Vincent , Un an après, Nuit (toujours) debout ?, LE MONDE IDEES, 30.03.2017
Questions:
1.En quoi le fonctionnement de Nuit Debout rompt-il avec le modèle traditionnel ?
4– Une transformation du rôle des syndicats

Dans des secteurs où le travail est peu qualifié, mal payé et pas reconnu, le syndicat peut créer
un lien de solidarité entre des employés isolés et vulnérables. Membre du comité d'entreprise, il
intervient dans les œuvres sociales de l'établissement.
Les syndicats sont reconnus comme personne morale et ont la capacité d'aller en justice afin
d'assurer la défense des intérêts des salariés. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs
membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont
insaisissables.
Ayant accès à de nombreux documents, ce sont eux aussi qui ont les moyens de garantir la
transparence vis-à-vis des autres salariés (ils ont le droit de convoquer des assemblées
générales, d'afficher des documents et des tracts syndicaux...), mais aussi vis-à-vis de la presse,
en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur lesquels la direction ne souhaite pas communiquer.
Protégés au sein de l'entreprise (il est plus difficile de licencier un représentant syndical, qui
dispose de protections spécifiques), ils peuvent s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci
craindraient un retour de bâton de l'employeur.
Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat? Le Monde.fr | 01.05.2015
Questions:
1.Quels sont les différentes fonctions des syndicats au sein des entreprises ?
4– Une transformation du rôle des syndicats

Les syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d'organismes fondamentaux pour la vie des
salariés : à parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les Caisses nationales
d'assurance maladie, d'allocations familiales et d'indemnisation des chômeurs et de retraites.(…)
Ce sont les organisations de salariés constituées en syndicats qui sont, selon la loi, « seules
admises à négocier les conventions et accords collectifs de travail ». Il existe environ sept cents
conventions collectives, qui définissent les conditions de travail particulières de chaque secteur
d'activité : elles détaillent ce que doit comporter le contrat d'embauche, quel est le temps de
travail et comment il s'organise, les modes de rémunération, les règles en termes de congés, de
formation continue…(…)
Depuis la loi de 2007, les partenaires sociaux doivent être systématiquement consultés par le
gouvernement lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi
ou de formation professionnelle.
Les syndicats sont aussi censés être parmi les premiers interlocuteurs de l'exécutif lors de
grandes réformes touchant au système de cotisation, lors d'une réforme des retraites par
exemple, ou du droit du travail, comme dans la loi Macron
Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat? Le Monde.fr | 01.05.2015
Questions:
1.En quoi les syndicats sont-ils des partenaires sociaux essentiels ?
II – Un renouveau des conflits ?
A – De nouveaux mouvements sociaux

Le thème des "nouveaux mouvements sociaux" émerge au milieu des années soixante au
moment où le mouvement ouvrier qui était situé au creux de la société industrielle ne semble
plus avoir le monopole des grandes mobilisations sociales. On désigne alors les objets les plus
divers, du moment qu'ils se distinguent de la figure classique du mouvement ouvrier.
Questions :
1.A quelle époque apparaît le thème des « nouveaux mouvements sociaux » ?
2.Pourquoi les qualifient-on ainsi ?
3.Compléter le tableau suivant

La manif pour tous Les Françaises appelées à


arrêter de travailler jusqu'à
la fin 2016

Acteurs
Revendications
Moyens d’action
B - Explications
C’est Ronald Inglehart, sociologue américain, qui apporta une justification théorique des NMS,
notamment dans son livre La révolution silencieuse, publié en 1977. Pour lui les mouvements sociaux
sont généralement orientés selon les valeurs d’une société. Les « Trente glorieuses » constituent une
période de prospérité au cours de laquelle les revendications matérielles tendraient à perdre de
l’importance. Ainsi dans les sociétés occidentales, la satisfaction des besoins matériels de l’essentiel de la
population permettrait un déplacement du conflit vers des revendications plus qualitatives. A partir d’un
ensemble de faisceaux (développement économique, hausse du niveau d’instruction, développement des
moyens de communication, etc.) Inglehart esquisse un indicateur global de post-matérialisme qui
permettrait de mettre en évidence cette lente transformation des valeurs. C’est au final une révolution
culturelle qui est à l’oeuvre selon lui dans nos sociétés industrielles, d’où le titre de son ouvrage, à
travers les nouvelles générations.
Contrairement aux générations ayant connues les conflits mondiaux, la génération du baby-boom serait
moins matérialiste, plus ouverte à la « tolérance » et plus sensible aux questions environnementales. Ce
sont sur ces nouvelles bases culturelles que se structuraient de nouveaux conflits sociaux autour de
nouvelles causes.

Source : Eric Neveu, Sociologie des mouvements sociaux


Questions:
1.Expliquez la phrase soulignée
2.Comment R.Inglehart explique-t-il le changement de nature des conflits?

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