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Les aspects psychologiques

de la douleur

M. CHAKALI
Introduction
• Proximité Hôpital Psy – CAC

• Cellule d’accueil des victimes de violences

• Douleur:
– patients,
– parents,
– soignants,
– Corps social dans sa globalité.
Introduction
Douleur =

• Symptôme le plus ancien mais le plus mal connu.


• Expérience, mais aussi moyen de communication.
• Sujet d’intérêt pour de nombreuses spécialités
médicales, même si elles se sentent toutes
concernées : C’est Stt : anesthésie, chirurgie,
neurologie, neurophysiologie, oncologie,
psychiatrie, rhumatologie, etc.
Introduction
• Malgré les progrès, la douleur est toujours
présente à des degrés divers.
• Surtout à un stade avancé.
• Si la mort angoisse les malades, la douleur les
terrifie.
• La prise en charge efficace de la douleur
améliore le pronostic général
A titre d’exemple: les principales causes de douleur
chez une personne atteinte de cancer sont :

• liées à l’évolution de la maladie.


• liées aux traitements et gestes à visée Dg ou Ѳ.
• liées à une altération de l’état général.
• La douleur est présente dans 30 à 60 % des cas au
début et dans 75 %  des cas dans sa phase avancée .
• Elle est encore sous-estimée par les soignants,
quelquefois non déclarée par les patients.
• Il est démontré qu’un patient qui a un Tt antalgique
bien équilibré tire un meilleur profit du Tt Anti-Kc.
Conséquences de la douleur chronique
• Physiques :
- Diminution des capacités fonctionnelles, diminution de la
résistance, sommeil de mauvaise qualité, etc.
• Psychologiques :
- Morosité, perte d’intérêt, anxiété, peur, dépression
- Sensation de détresse, perte d’autonomie, angoisse de mort
• Sociales :
- Diminution des activités relationnelles, réduction du statut
social, baisse de la libido, diminution de l’affectivité
- Altération de l’image corporelle, dépendance accrue
• Spirituelles :
- Perte du sens donné à la vie avec augmentation de la souffrance.
- Réévaluation des croyances religieuses
Qu’est ce qu’une douleur ? 

• La douleur est un phénomène complexe,


pluridimensionnel qui concerne l’individu dans son
intégralité, surtout le patient atteint de cancer.
• Toute douleur qui dure génère une souffrance
définie par  "une menace sur l’intégrité de
la personne physique, psychique et sociale".
• Ces deux notions doivent être présentes et prises
en compte lors de la prise en charge d’un problème
de douleur chez le patient atteint de cancer.
Qu’est ce qu’une douleur ? 
Définition officielle de l'Association Internationale pour
l‘Etude de la Douleur (IASP) :
1976: «  La douleur est un vécu désagréable, à la fois
sensoriel et émotionnel, associé à un dommage
tissulaire présent ou potentiel ou simplement décrit en
termes d’un tel dommage ".
2016 : « la douleur est une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire
réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes".
 
«Définition complexe et fait intervenir la notion
d'émotion car la douleur est un phénomène très
complexe qui peut être :
• augmenté,
• diminué,
• et même supprimé,
• ou encore déclenché par certaines émotions
Dans la douleur, la psychologie est partout :
• avant,
• pendant
• et après l'événement douloureux.

Plus une douleur s'éternise et plus elle prend une


place dans notre vie courante et peut perturber la
vie de tous les jours.
Il y a deux grands types de douleur :
•La douleur aiguë
•La douleur chronique
Plus une douleur s'éternise et plus elle prend une
place dans notre vie courante et peut perturber la vie
de tous les jours.
Les différences entre la douleur aiguë et la douleur
chronique impliquent des différences dans les
approches thérapeutiques : la manière de les
approcher, de les apprivoiser pour les changer, etc.
Toute douleur est pluridimensionnelle avec :
1. Une composante sensori-discriminative : assure la
détection des stimuli de la  douleur et permet l’analyse
de sa topographie , de son intensité et de ses 
caractéristiques. (nociception).
2. Une composante affective émotionnelle exprimée par
la notion "désagréable"  pénible de la perception
douloureuse pouvant entraîner anxiété ou dépression.
3. Une composante cognitive : qui se réfère à
l’ensemble des processus mentaux pouvant
moduler les autres dimensions de la douleur
(interprétation de la situation présente, référence à
des situations passées vécues ou observées).

4. Une composante comportementale : c’est l’ensemble


des modifications observables induites par la douleur,
physiologiques, verbales ou motrices.
Douleur aiguë et la douleur chronique :
D’après F. BOUREAU
La douleur cancéreuse est comme les autres
douleurs chroniques  inutile et destructrice, elle
nécessite une évaluation et une prise en charge
globale, les mécanismes en cause sont
multiples et évolutifs.

Parmi les moyens destinés à la réduire ou à


l’éliminer; la psychothérapie est loin d’être
négligeable.
L’entretien thérapeutique
Il peut être unique et permettre d’exprimer la
souffrance et d’en dynamiser la gestion.
(éléments importants : temps consacré au patient,
disponibilité, qualité de l’évaluation …).

La relaxation
La relaxation est une réponse qui inhibe l’anxiété.
Cet outil que le patient douloureux pourra utiliser
à chaque instant, réduira l’anxiété et favorisera la
détente musculaire. Elle est indiquée pour presque
toutes les situations douloureuses.
Techniques les plus connues: (Jacobson et le
training autogène de Schultz, biofeedback)
Les thérapies cognitivo-comportementales
 Méthode fondée sur les lois du conditionnement. Elle a pour
objet de réduire le symptôme gênant pour le sujet. L’objet du
travail est le symptôme et non la cause, enracinée dans
l’inconscient.
 Consiste en l’apprentissage de comportements différents.
L’acquisition de tout nouveau comportement bénéfique doit
être renforcé par le patient et par l’entourage.
 Les TCC visent, tout en modifiant le comportement, à prendre
conscience des systèmes de croyance dysfonctionnels pour
mettre en place d’autres systèmes de réflexion.
 Psychothérapie structurée: 15 à 20 séances d’une heure par
semaine. 
L’hypnose:
L’hypnose peut être définie comme un état passager
d’hypovigilance qui permet des suggestions thérapeutiques.

L’état de conscience modifié induit par l’hypnose entraîne des


modifications sensorielles et affectives qui permettent au
sujet de modifier l’information douloureuse au niveau cortical
en faisant disparaître l’aspect psychologique : la souffrance.
Les indications de l’hypnose :
- les douleurs aiguës chirurgicales, obstétricales, des grands brûlés,
- les douleurs chroniques, les douleurs cancéreuses, les migraines.

Tout le monde est hypnotisable à condition d’être demandeur,


d’adhérer pleinement et d’accepter de “lâcher prise”.
La psychanalyse:

• Les thérapies d’inspiration psychanalytique et la psychanalyse ont


pour objectif de permettre l’émergence des facteurs inconscients
par le biais de libres associations émises par le sujet.

• Le travail porte sur l’interprétation du conflit inconscient et


l’analyse du transfert.

L’EMDR :
Ou désensibilisation par les mouvements oculaires, peut être
utilisée.
Le groupe de parole:
• Technique thérapeutique, permettant d’obtenir un soulagement à
travers l’expression verbale d’un groupe partageant les mêmes
souffrances.

• Le groupe est bien sûre, contenu par la présence d’un thérapeute


qualifié.

• Il aura pour effet :


– De constater que d'autres vivent les mêmes difficultés, ce qui peut rassurer,
– De rompre l'isolement car l'on se sent relié aux autres.
– D’exprimer à haute voix ses difficultés, ce qui permet de les clarifier et de
trouver en soi les ressources pour les surmonter.
– Entendre les réactions des autres sur ce que l'on vit peut offrir un éclairage
aidant. Etre entendu et compris favorise l'acceptation de soi.
• La nécessité d’un travail en équipe est particulièrement
importante, l’objectif restant toujours de préserver la
meilleure qualité de vie du patient.

• Au lieu de déléguer la PEC psychologique au


psychologue du service, il y a lieu de faire « activer » un
psychologue dans chaque soignant.
• Dans le contexte de l’accompagnement d’un patient
douloureux chronique par une équipe multidisciplinaire
au sein d’une structure de lutte contre la douleur, tous
les professionnels sont confrontés à la psychologie du
patient et aux effets psychothérapeutiques de leurs
interventions.

• La question consiste alors à déterminer ce qui dans


l’accompagnement de ces patients relève du champ de
chacun dans le domaine de sa compétence
professionnelle...
Mécanisme de défense du personnel
• Banalisation
• Esquive
• Fausse réassurance
• Rationalisation
• Evitement
• Dérision
• Mensonge :
– Opération défensive des soignants, qui est dommageable à
l’équilibre des malades : consiste à travestir la réalité.
– Le mensonge annihile le dialogue, interdit le questionnement.
– Ne pas dire la vérité altère la relation soignant-soigné sur le long
terme.
« Le pire ennemi de l’homme, c’est la
douleur et il faut la combattre ».

Marc Antoine Petit , un des plus grands noms de la


chirurgie française du 18ème siècle, le 5 brumaire 1791
devant l’assemblée constituante.

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