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UNIVERSITE MOHAMMED V RABAT


Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales
Agdal – Rabat
 

MASTER SCIENCES JURIDIQUES

M AT I È R E : D R O I T D E S S O C I E T E S

Les STAR-UP et le Droit des Sociétés

Réalisé par : Sous l’encadrement du :


ELMKADDEM Abdelhadi
ELMAHI Simohamed Pr El Oufir Chakib
ELIMRANI Mohamed
EL JOUHARI Younesse
Année universitaire : 2021-2022
 

UNIVERSITE MOHAMMED V RABAT


Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales
Agdal – Rabat
 

Problématique

Dans quelle mesure peut-on dire que l’arsenal juridique marocain en matière de
droit des sociétés, répond aux besoins des sociétés start-up au cours de leur cycle
de vie? en d'autres termes qu'elle est la forme juridique la plus adaptée aux
startups ?
Plan
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I- L’importance du choix de Forme Juridique


A. La complexité du choix de la forme juridique
B. Le défi de la levée de fonds
II- Le Rôle de la levée des Fonds dans le développement des Start up
C. La dissolution et la gestion délicate
D. Un potentiel de croissance limité
 
Introduction
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Une startup est une jeune entreprise innovante, notamment dans le secteur des
nouvelles technologies. Cette définition mérite d’être développée si on souhaite
être plus précis Une start-up pourrait être définie comme une jeune entreprise
ayant un potentiel de croissance élevé, Cette description rejoint l’étymologie du mot
anglo-américain, de start, démarrage, et up, qui signifie la croissance, et la
hauteur.
On peut dire aussi que c’est « une
institution humaine conçue pour
créer un nouveau produit ou
service dans des conditions
d’incertitude extrême ». Cette
définition met l’accent sur
l’innovation et la notion de risque
qui caractérise une start-up.
Introduction
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La Startup se singularise des autres entreprises par l'existence de certains


caractéristiques propres:
1- Perspective d'une forte croissance: un fort potentiel de croissance. il s'agit
d'une entreprise qui démarre'' start'' et qui a pour objectif principal de s élever ''
up''
2-l'utilisation d'une nouvelle technologie
3-un besoin en financement Massif, par des levée de fonds
4-un état d'esprit spécifique des créateurs. La devise de la Silicon Valley '' la
liberté, la créativité, solidarité''illustre l'état d'esprit de ces startupes.

De même, impossible de parler des start up sans un climat de forte incertitude,la


startup est une entreprise pionnière, elle est liée à une notion d'exploration et
développe une activité sur un marché nouveau, dont le risque est très difficile à
évaluer.
Introduction
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Sur le volet juridique et fiscal, les principaux constats qui ont été établis relèvent
un flou juridique autour de la start-up, surtout avec la rigidité et l'inadaptation des
formes juridiques existantes à ses particularités. L'AMIC relève également la
lourdeur de la procédure de la loi sur les OPCC (Organismes de placement
collectif en capital), combinée à la lourdeur et la complexité des procédures de
liquidation judiciaire ou d’internationalisation des start-ups.
A cela s'ajoute une inadaptation du système fiscal, en plus du manque d’incitatifs
fiscaux aux investissements, face auxquels l'AMIC recommande des exonérations
I- L’importance du choix de Forme Juridique
A- La complexité du choix de la forme juridique
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Le choix de la forme juridique de la start-up est l’une des premières décisions à


prendre. Ce choix a des répercussions importantes sur le fonctionnement interne
de l’entreprise, sur l'entrepreneur en tant qu’individu, de même que dans des
relations avec autrui.
Une start-up doit donc adopter un statut juridique qui lui permette :

•De faire entrer et sortir facilement des associés ou des actionnaires ;


•De protéger les droits des associés ou actionnaires fondateurs ;
•De s’adapter facilement aussi bien à une activité de petite taille que de grande
taille ;
•De protéger le patrimoine personnel des associés et des dirigeants.
I- L’importance du choix de Forme Juridique
A- La complexité du choix de la forme juridique
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Aussi, la forme juridique adaptée à la startup, doit être en concordance avec une
approche de rapidité des affaires et de facilité de mouvements des titres,
permettre l’entrée et la sortie des investisseurs et doit s’adapter à
l’environnement évolutif des startups.
La forme de société choisie doit également protéger les « fondateurs », les
premiers actionnaires, dit les« précurseurs ». En effet, par des levées de fonds
successives et régulières, le risque de dilution de la part du capital social
appartenant aux fondateurs est très important, la mise en place des clauses
efficaces et des mécanismes d’anti-dilution est donc essentiel.
Au Maroc, le législateur est tenu d’envisager une réforme profonde et radicale à la
SAS, régie par la loi 17-95 (art 425 à 440), le législateur marocain exige deux ou
plusieurs sociétés de constituer entre elles une société anonyme simplifiée (SAS),
en vue de créer ou gérer une filiale commune ou de créer une société qui
deviendra leur société mère commune.
I- L’importance du choix de Forme Juridique
B- Le défi de la levée de fonds

Lorsqu’une start-up a un projet de croissance ambitieux, elle peut avoir besoin de


financements externes importants. Les aides publiques ou les financements
bancaires traditionnels peuvent alors ne plus suffire.
L’univers des start-ups n’a jamais été autant prometteur, ces entreprises
innovantes seront les initiateurs des révolutions de demain. Les entreprises de
nouvelles technologies sont primordiales pour la compétitivité et l’emploi dans un
pays. Les pouvoirs publics en ont pris conscience et ont développé des
dispositifs d’incitations à l’innovation, de subventions ou de crédits pour
ces jeunes sociétés

Toutefois, bien que le Maroc affiche une évolution encourageante dans le


développement de startups, une carence au niveau du financement reste à
combler, le secteur manque cruellement de business Angels, et le Maroc
gagnerait à stimuler l’investissement privé par des incitations fiscales.
I- L’importance du choix de Forme Juridique
B- Le défi de la levée de fonds

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Au Maroc, De même que la PME a traditionnellement recours à des financements


classiques, une startup fait généralement l’objet d’une levée de fond et suit un
cycle de financement spécifique.
•L’idée commence par être développée grâce à des fonds propres du porteur de projet, qu’il
va compléter par le « love money » et le Crowdfunding lors de la phase d’amorçage. A ce
stade le fondateur n’a pas encore démontré le potentiel de croissance du projet et doit
généralement prétendre à des financements « altruistes ».

•La phase de croissance est soutenue par les « business Angels », les incubateurs, les
subventions et les concours. Des grands groupes développent des partenariats avec des
fonds d’investissement pour soutenir des startups opérant dans leur secteur ou sponsorisent
des concours (Orange, INWI, OCP, IAM, CDG...).

•Le cycle suivant fait appel à une autre catégorie de financeurs, plus mercantiles. Le produit
a fait ses preuves et le modèle économique de la startup devient celui d’une entreprise
ayant recours à des financements plus classiques comme les prêts bancaires, les
investisseurs ou la bourse.
II- Le Rôle de la levée des Fonds dans
le développement des Start up
A- La dissolution et la gestion délicate
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La philosophie des la start-up repose sur l’innovation, la prise de risques et


transformer une simple idée a une entité capable de lever des fonds pour une
croissance de son activité et viser une internationalisation.
Mais en réalité, les « startuppeurs » ou jeunes entrepreneurs connaissent aussi des
défaillances, à côté des « Success stories », une autre réalité moins brillante se
dessine.
L'histoire est souvent la même. L'idée vient d'un créateur bardé de diplômes, mais
ensuite l'entreprise pêche côté finance. Mal structurée, elle manque de fonds de
roulement. Et une fois que l'aventure a démarré, elle ne trouve pas les fonds
d'investissement pour continuer.
Puiseurs raisons peuvent pousser un entrepreneur à fermer son entreprise: un
changement de vie, une faillite ou simplement l’envie de faire une pause dans son
activité. Un entrepreneur peut faire face à deux situations: une liquidation à
l’amiable lorsque la fermeture est volontaire, ou judiciaire et donc forcée si elle fait
suite à une faillite. Dans ce dernier cas, la société qui ne dispose plus des fonds
pour payer ses créanciers, est dite en cessation de paiement.
II- Le Rôle de la levée des Fonds dans
le développement des Start up
A- La dissolution et la gestion délicate
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Dans le cas d’une liquidation amiable ou judiciaire, la procédure est identique. Le


liquidateur doit faire le bilan financier de l’entreprise en analysant les actifs et les
passifs avec l’expert- comptable. L’argent disponible sert à payer les créanciers
dans l’ordre légalement établi (Etat, administrations, fournisseurs…). Le liquidateur
doit également licencier les salariés.
De grands chantiers attendent l’écosystème marocain, l’association marocaine des
investisseurs en capital met dans le cœur des préoccupations, la définition de la
Start-up, son statut juridique et les dispositions relatives à la liquidation de cette
dernière et les outils d’accélération des procédures et des structures de défaisance
devront être mis en place.
L'AMIC relève la complexité des procédures de liquidation judiciaire, elle exige une
mise en place d’une procédure de liquidation simplifiée propre à la start-up, qui se
caractérise par une réduction de la durée de la procédure, allègement des
documents administratifs à fournir, création de structures de défaisance sous
certaines conditions, notamment des cas d’absence d’actif immobilier ou d’effectif
inférieur à cinq salariés ou encore un chiffre d’affaires hors taxes ne dépassant pas
1 million de DH
II- Le Rôle de la levée des Fonds dans
le développement des Start up
B- Un potentiel de croissance limité
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Le Maroc est une terre d’innovation, de nombreuses start-up se créent dans tous
lessecteurs. Cette décennie a connu une pléthore de dispositifs, d’incubateurs,
accélérateurs, Hackathons et autres structures d’accompagnement.
Le Maroc est aussi un pays encourageant l’innovation numérique, par plusieurs
stratégies et politiques comme le cas de la digitalisation et la numérisation apportée
par la stratégie Maroc digital 2020.
Le statut de start-up ressemble plus à une phase de la société. Une phase de
recherche, ou le risque de perdre l’ensemble de l’investissement, voir même plus,
est quasi dominant. En créant une activité inexistante ou en révolutionnant une
activité préexistante, le risque pour les start-up parait logique.
Ainsi, dans ce même raisonnement, si la start-up est une phase de la société, celle-
ci possède indéniablement un caractère évolutif. Sa croissance est alors
nécessairement rapide et de ce fait l’entrée et la sortie des investisseurs doit être
facilitée. Effectivement, les levées de fonds sont matières courantes dans le
domaine des start-up et atteignent aisément des millions d’euros pour les plus
prometteuses.
II- Le Rôle de la levée des Fonds dans
le développement des Start up
B- Un potentiel de croissance limité
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De ce fait, le choix du statut juridique de la start-up doit être en cohérence avec une
logique de rapidité des affaires. La société ne doit effectivement pas être contrainte
par un fonctionnement trop lourd qui repousserai les investisseurs et qui atténuerai
son évolution.
Cependant le ciel n’est pas aussi gris qu’il ne parait, d’abord parce que malgré
toutes les contraintes précitées, les jeunes marocains se lancent dans l’aventure
entrepreneuriale, et souvent bien accompagnés. Depuis 2011 le Maroc a vu
l’éclosion de plusieurs structures d’accompagnement, ces structures permettent
aux start-up de profiter de l’accélération de leurs projets, de participer à des
événements de Networking, et de profiter de conseils d’experts.
Pour expliquer sa croissance, il faut prendre en compte le fait que la solution
proposée par une start-up est par nature extensible « scalable » dans le jargon des
start-up), à savoir que son modèle d’affaires pourra se répliquer et se développer à
très grande échelle, très rapidement.
Conclusion
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Comprenant l’impact des start-up dans l’économie de demain, le Maroc a décidé d’encourager et
d’accompagner ce phénomène a travers plusieurs instruments. Or, en étudiant la pratique et la réalité de la
loi au Maroc, on se rend compte que la situation est loin d’être propice au développement des start-up.

En plus de leurs besoins propres, les start-up marocaines doivent faire face aux problèmes des PME ce
qui ralentit voir annihile toute leurs ambitions de croissance. C’est pour cette raison que le législateur
marocain envisage d’adopter un Start-upAct Marocain en réservant aux startup un dispositif juridique
spécifique. On pourrait alors imaginer un régime dérogatoire aux start-up pour adapter leur forme juridique
aux différentes étapes de leur croissance, améliorer leur financement, accompagner leur
internationalisation, simplifier leur dissolution et faciliter leur exit ou entrée en bourse…Cela nécessitera
bien sur une refonte de bien des matières de droit dont notamment le droit des sociétés marocain.

Reste que l’idée du Start-upAct commence déjà à être critiquée puisqu’elle pose des barrières a l’entrée
pour les entrepreneurs qui veulent se lancer dans l’aventure de la start-up. S’il est vrai que le
gouvernement peut encourager et faciliter la tache a tous les entrepreneurs marocains, le succès de tout
dispositif réside en majeur partie sur les succès des plus grandes start-up set c’est bien une future licorne
marocaine dont le Maroc a besoin pour changer certaines mentalités auprès des investisseurs, futurs
entrepreneurs et grandes entreprises.
BIBLIOGRAPHIE
16

Ouvrages et thèses :
DELPERIER (G) & RHATTAT (R), L'essentiel du droit applicable à la start-up, 1re éd., éditions Gualino, Paris,
2016.
EL BOURKI (M) & GOUJGAL (K), Introduction en bourse et performance des PME : cas des PME cotées à la
bourse des valeurs de Casablanca, Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agadir, thèse de
2016.
EL HSSINI (S), Le Capital- Risque : Mode de financement des start-ups innovantes, Faculté Polydisciplinaire de
Tétouan, thèse du 1 janvier 2016.
KOUAME (D), Les facteurs de succès ou d'échec des jeunes entreprises innovantes françaises, selon leurs
modes de financement et de gouvernance, Université de Lorraine, thèse du 3 avril 2012
Rapports et Etudes :
Bouhmouch(M) &Markria (D) : Potentiel du Crowdfunding au Maroc : Etude complémentaire sur les
possibilités de Crowdfunding, ESS et start-ups au Maroc, l’Organisation Internationale pour les Migrations,
2018.
Chambre française du commerce et d'industrie au Maroc (CFCIM), Start-ups au Maroc, l’émergence d’un
écosystème, Conjoncture le mensuel des décideurs, 56e année, Numéro 992, 1mai & juin 2017.
L'association marocaine de l'investissement en capital (AMIC), Diagnostic : Capital amorçage et risque au
Maroc, Octobre 2018.
Ministère des Technologies de la Communication et de l’économie numérique de la république Tunisienne,
Start-up-Act : Cadre juridique régissant les start-ups en Tunisie. 2017.

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