Vous êtes sur la page 1sur 2

Une étude du Butler Group qui rappelle les fondamentaux

Par Christophe Deschamps


www.outilsfroids.net

Publié le 09/10/2008

Le Butler Group a sorti récemment une étude intitulée Enterprise Web 2.0: Building the
Next-generation Workplace. Je n'ai pas eu la chance de l'avoir entre les mains (un peu
plus de 3000 euros tout de même) mais j'ai en revanche lu le long résuméqu'en donne le
site Research and Markets et cela m'a paru plutôt intéressant. Il me semble en effet que
cette étude remet les points sur les i à un moment où l'emballement autour des
solutions pour l'entreprise 2.0 pourrait bien faire oublier l'essentiel, toujours cette
agaçante épine dans le pied : l'utilisateur. Attention, aucune remise en cause de ces
technologies dans cette étude, au contraire, mais une invitation à les envisager
intelligemment :
Enterprise Web 2.0 might be about putting the user (i.e. employee, customer, or
stakeholder) first, but in order to do so it also requires supporting technology. And so at
the IT infrastructure level, Enterprise 2.0 means Internet Protocol (IP) everywhere --
voice, video, and data. Enterprise 2.0 also means, 'open' standards rather than
proprietary or 'closed' systems. Furthermore,Enterprise 2.0 technology means user-
driven technology and not IT-driven technology.
J'ai mis cette dernière phrase en gras car elle est évidemment (et depuis toujours)
essentielle en ce qu'elle invite à remonter aux usages pour en tirer les principes qui
transformeront la technologie en un outil, c'est-à-dire quelquechose d'impersonnel en
quelquechose de personnalisé.
Having accepted the fact that 'processes' means 'people', then we have to look for ways
in which these people (i.e. processes) can self-organise and reference one another.
Then, where possible, we need to somehow incapsulate the processes into a set of
business services.
La question soulevé par ce second extrait se posera toutefois différement lorsque,
comme l'envisage l'étude, ces outils ne seront plus "imposés" à l'utilisateur final (même
si cela se fait en douceur), mais qu'il fabriquera ses propres outils, et c'est aussi cela qui
se profile avec les technologies 2.0 :
Today applications that embody processes are built by IT professionals, but tomorrow
they will be built by a new breed of power user, using mashup builders, software agents,
and other Web 2.0 technologies.(...) Business and IT managers must therefore prepare
themselves for the new generation of power user who will be creating mashups and
situational applications that have a far broader impact than the typical spreadsheet
macro of yesteryear, and that if organisations are to avoid a proliferation of
unmanageable, siloed, micro-applications, then they must blend the power of
personal productivity with an appropriate management layer and a degree
of central oversight.
Là encore j'ai mis en gras la dernière phrase car elle me semble particulièrement
importante. En effet, on entend tous les jours que les applications proposées sont
orientées vers l'utilisateur final, mais c'est aussi ce que l'on disait des applications
deknowledge management il y a 10 ans et l'on voit ce que cela a donné. Ne vous
méprenez pas, je suis un fervent partisan des solutions 2.0 pour l'entreprise mais je
voudrais que l'on évite les erreurs déjà commises (vœu pieux, je sais). Oui, elles
risquent de chambouler la configuration des organisations, oui, elles sont susceptibles
d'apporter un niveau d'efficacité collective jamais atteint tant elles sont au service de
l'intelligence collective, et non, elles n'apporteront pas de grands changements lorsqu'il
s'agira pour un travailleur du savoir de produire du contenu. Certes il tirera profit de son
reséau pour obtenir des infos ou un peu d'aide ponctuelle, mais viendra un moment où il
se retrouvera seul devant sa copie. Il faudra bien se pencher alors sérieusement sur la
productivité personnelle, un élément que l'information overload et la nécessité de
transformer l'information utile en quelquechose d'"actionnable" rend de plus en plus
critique. Son optimisation devrait être depuis longtemps une préoccupation des
organisations car elle peut devenir un important levier de performance. Il est rare que
les cabinets d'étude type Butler le soulignent et c'est donc d'autant plus significatif.

Vous aimerez peut-être aussi