‘Au nom du Penple frangais
: gow yh République francaise
COUR D’APPEL DE PARIS
Séme Chambre - Section A
ARRET DU 16 FEVRIER 2005,
(a 61, 4 pages)
‘Numéto d’inscription au répertoire général : 03/09634
Decision déferge Ala Cour : Jugement du 25 Pévrier 2003 -Tribunal de Commerce de
PARIS - RG n° 200102357
APPELANTE
S.A. GEIMEX AGISSANT EN LA PERSONNE DE SES REPRESENTANTS
LEGAUX DOMICILIES EN CETTE QUALITE AUDIT SIEGE
15, RUE DU LOUVRE
73001 PARIS
représentée par fa SCP VARIN - PETIT, avoués a la Cour
assistée de Me Didier JOURDAIN, avocat au barreau de PARIS, toque : D754
INTIMEE
SOCIETE WULFERT GMBH REPRESENTEEEN FRANCE PARLASNCGYMA
ZUMNIEPMANNSHOF 5 - 47475
JAMP-LINTFORT - ALLEMAGNE
représentée par la SCP ROBLIN - CHAIX de LAVARENE, avoués & la Cour
assistée de Me Laurent PENARD, avocat au barreau de CARPENTRAS
SCP PENARD
COMPOSITION DE LA COUR
En application des dispositions de Particle 786 du nouveau Code de procédure
civile, l'affaire a été débattue te 18 Janvier 2005, en audience publique, les avocets ne s'y
étant pas opposé, devant Madame RIFFAULT-SILK, président, chargé du rapport, en
présence de Monsieur ROCHE, conseiller.
4 (Ce magistrat arendu compte des plaidoities dans le délibéré de la Cour, composée
le:
Madame RIFFAULT-SILK, président
Monsieur PICQUE, conseiller
Monsieur ROCHE, conseiller.
StnGreffier, lors des débats
Madame KLEIN
ARRET
- contradictoite
- ptononeé publiquement par Madame RIFFAULT-SILK, président
- signg par Madame RIFFAULT-SILK, président et Madaine KLEIN,
grefiier présent lors du prononcé.
seeenenneene
Courant juin 1998 la société de droit allemand WULFERT est entrée en relations
commerciales avec la société GEIMEX, négociante en produits agro-alimentaires,
notamment au profit de la marque “LEADER PRICE”, al effet de lui vendre des épices ot
condiments divers fabriqués par sa filiale la société GYMA, propristaire de la marque du
méie nom.
‘Cependant, alléguant la qualité défectueuse des produits livrés, la société GEIMEX mettait
fin le 16 mai 2000 aux relations ainsi nouées.
Estimant que la rupture était intervenue sans préavis et de maniére brutale Ia société
WULFERT a, par acte du 12 novembre 2000, assigné la société GEIMEX devant le
‘Tribunal de Commerce de PARIS en paiement de la somme de 663.085,76 enros titre de
réparation du préjudice qui tui aurait été ainsi occasionné.
Aprés que par jugement avant dire droit du 12 mars 2002 ait été désigné un constatant &
Teftet de vériir Jes produits encore en stocks détenns par Ja société WULFERT et que
celvi-ci eut déposé son rapport fe 15 novembre suivant le tribunal saisi a, par la déciston
présentement déférée du 25 février 2003, condamnéla société GEIMEX a payer 8 la société
demanderesse la somme de 510.636,74 euros A titre de dommages et intéréts avec intéréts
au taux [égel & compter du 12 décembre 2000.
Réguliérement appelante la société GEIMEX a, par conclusions enregistrées le 8 octobre
2004, prié fa Cour de :
= infirmer le jugement,
et statuant 4 nouveau
a titre principal :
- dire et juger que la rupture de la relation commerciale incombe & la société WULFERT
mui doit seule en supporter les conséquences ;
a titre subsidiaire :
= constater que la société WULFERT n’administre nullement l’existence d°un préjudice,
Ia débouter de toutes ses demandes, fins et conclusions,
A titre reconvemtionnel :
~condamner fa société WULFERT 8 lui payer la somme de 20.000 euros pour procédure
abusive,
la condamner également eux dépens ainsi qu’au versement de la somme de 15.000 euros
sur le fondement de article 700 du nouveau Code de procédure civile.
Par conclusions enregistrées le 30 aot 2004 la société WULFERT a sollicité de la Cour
de:
- confirmer Je jugement entrepris en toutes ses dispositions sauf condantner la société
GEIMEX 4 lui payer la somme totale de 797.390,77 euros,
- condamner la société GEIMEX aux dépens ainsi qu’au versement de la somme de 10.000
euros sur le fondement de l'article 700 du nouveau Code de procédure civile,
Cour d*Appel de Paris ARRET DU 16 FEVRIER 2005
StmeChamibre, section RG n°2003/9634 - 2eme page
SeaSUR CE
Sur la responsabilité :
Considérant qu’aux termes de Particle L 442-6-1-5 du Code du commerce :
“Engage laresponsabitité de son auteur et Voblige a réparer le préjdice cemsé le fait, par
tout prodicteur, commercant, industriel oupersonne immatriculée au registre des métiers,
de rompre brutalement, méme partiellement, une relation commerciale établie, sans préavis:
écrit tenant compte de ta durée de la relation commerciale et respectant la durée minimale
de préavis déerminée, en référence aux usages du commerce, par des accords
interprofessionnels. Lorsque la relation commerciale porte sur la fourniture de produits
sous marque de distributeur, ta durée minimale de préavis est double de celle qui serait
applicablesiteproduit n etait pas fourn sous marque de distributeur. Les dispositions gut
précedent ne fort pas obstacle & la faculté de résiliation sans préavis en cas d’inexécution
‘par l'autre partie de ses obligations ox de force majeure” ;
Considérant en Pespéce, que si les parties ne justifient de 1a conclusion d’aucune
convention écrite formalisant leur collaboration, elles doivent, néanmoins, étre regardées,
compte tenu de I’ancienneté de celle-ci et de la continuité qui I’a ceractérisée au cours des
années 1998 et 1999 comme ayant entretenu des “relations commerciales établies” an sens
de Particle précité ; que la décision dy mettre fin est ainsi, en application directe desdites
dispositions, subordonnée au respect dun juste préavis ; que, par ailleurs, celui-ci ne peut
courir qu’a compter du jour oit le cocontractant informe, par éerit, son partenaire de sa
yolonté non équivoque de ne plus poursuivre les relations contractuelles ; qu’en
Foceurrence, si la société GEIMEX a effectivement adressé les 28 décembre 1998, 17
février, 31 mai, 25 aoGt et 6 septembre 1999 différents courriers 4 l’intimée contestant la
qualité de es produits et amongant une éventuele suspension des relations en eas de non-
amélioration de celle-ci ou de nouvel incident, aucun de ces avertissements ne seurait, au
regard des termes mémes utilisés et a leur ambiguité intrins8que, étre regardé comme
constitutif d’un quelconque préavis formel de rupture ; qu’au surplus, la société appelante
n’a jamais tiré la moindre conséquence concréte des lettres ainsi envoyées et les relations
entie les parties se sont poursuivies comme le révéle la succession de commandes passées
‘en dépit des critiques émises ; que, par suite, en décidant le 16 mai 2000 de romipre, de
fagon uniiatérale et brutale, les relationsentretenues jusqu’alors avec la société WULFERT
Ja société GEIMEX a directement méconnu I’article précité et abusé du droit de résiliation
dont elle disposait ; que l’intéressée ne saurait, pour justifier l'absence de préavis, exeiper
de Hinexécution par Pintimée de ses propres engagements contractuels ds lors que les
défauts reprochés aux produits vendus par cette demigre n’ont jamais fait objet du
moindre constat contradictoire ou d'une quelconque mesure expertale et qu’elle ne
démontre, done, pas le bien-fondé des défectuosités alléguées ; qu’elle ne saurait
davantage, saufa dénaturer directement les termes des correspondances échangées entre les
parties, prétendre que la socigié WULFERT serait & ’origine de la décision de rompre leurs
relations ; qu’ainsi 12 rupture litigieuse engage nécessairement la responsabilité de
Pappelante et Poblige & réparer le préjudice provoqué par absence de tout préavis ;
Sur le préjudice :
Considérant que la brutalité de 1a cessation des relations entre les parties aconduit a laisser
ala charge dela société WULFERT un stock dont importance était induite par le courant
@ affaires existant entre elles depuis 1998 et constitu d”étiquettes et de produits destinés
exclusivement A la société appelante et A la marque “LEADER PRICE” qu'elle
commercialisait ; que, dans son constat effectué te 15 novembre 2002, Maitre DUPARC,
huissier commis 4 cet effet par le jugement avant dire droit susvisé du 12 mars précédent,
a considéré, en effectuant des sondages, qu’i] n’existait aucune raison de douter de Ja
sinoérité de I'état du stock @invendus de Ia société intimée qu'il était en charge
d’examiner ; qu'il y a lieu, en conséquence, de condamner la société GEIMEX 8 payer la
valeur de célui-ci arrétée & la somme, non utilement comtestée en tant que telle, de
469.612,71 euros, a laquelle doivent s°ajouter des frais de stockages’élevant, auregard des
Cour d’ Appel de Paris ARRET DU 16 FEVRIER 2005,
SémeChambre, section RG n°2003/9634 - 3éme page
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