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‘ «oe 1 te 26363! Grosses délivrées REPUBLIQUE FRANCAISE aux parties le : AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS, ‘COUR D’APPEL DE PARIS Séme Chambre - Section A 2 ARRET DU 20 AVRIL 2005 (n° 125, 5 pages) ‘Numéro d’ inscription au répertoire général : 02/1212 Décision déférée A la Cour : Jugement du 25 Mars 2002 -Tribunal de Commerce de MELUN - RG n‘ 200100448 APPELANTE STE SPEED KART prise en Ia personne de ses représentants légaux INDUSTRIEST 7 NORD CH326 LYSS SUISSE représentée par la SCP VERDUN-SEVENO, avoués 4 la Cour assistée de Me Jean-Michel BRANCHE, avocat au barteau de PARIS, toque : R 194 INTIMEE STE RACING KART BUFFO RKB prise en la personne de ses représentants légaux ROUTE NATIONALE 19 77390 LES ETARDS représentée par Me Frédéric BURET, avoué a la Cour agsistée de Me Daniel PFLIGERSDORFFER, avocat au barreau de PARIS, toque : B634 c IN DE LA COUR: Lraffaire a &é débatue le 9 Mars 2005, en audience publique, devant la Cour composée de : Madame RIFFAULT-SILK, président Monsieur ROCHE, conseiller Madame KERMINA, conseiller qui en ont délibéré Greffier lors des débats Madame KLEIN ARRET = contradictoire - prononeé publiquement par Madame RIFFAULT-SILK, président ~ signé par S RIFFAULT-SILK président et par Madame KLEIN greffier présent lors du prononeé. fh Ay an La société RACING KART BUFFO (ci-aprés désignée R.K.B.) dont activité principale était le karting de loisir avec l’exploitation dun circuit et la location de karts, avait signé, entre 1991 et 1993, avec la societé SPEED KART, elle-méme grossiste en Europe des pneus de marque BRIDGESTONE, trois contrats de distribution d'une durée déterminée d’un an ne prévoyant aucune possibilité de tacite reconduction. C'est ainsi qu’d compter du t* janvier 1994 tes relations commerciales se poursuivirent entre les parties dans un cadre purement tacite et non conventionnel. Cependant, le 28 juillet 2000, la socisté SPEED KART signifiait a la société R.K.B sa décision de cesser ses relations avec elle sous réserve du respect d'un préavis de 6 mois devant s’achever le 31 janvier 2001. Estimant cette rupture brutale et, parla méme, abusive, la société RKB a, par acte du 20 décembre 2000, assigné la société SPEED KART devant le Tribunal de Commerce de Melun en octroi de dommages et intéréts. Par le jugement présentement déféré du 25 mars 2002 le tribunal saisi a condamné la défenderesse au paiement de la somme de 90,000 euros au motif que la rupture litigieuse tait fautive du fait d°un délai de préavis insuffisamment long. Réguliérement appelante la société SPEED KART a, par conclusions enregistrées le 8 {févtier 2005, prié ta cour de : - infiemer le jugement et staiuant d nouveau, vu la convention de la Haye du 15 juin 1955 sur la vente A caractére international d’objets mobiliers corporels, ~ dire que 1a loi applicable au contrat est Ia foi suisse et que, par conséquent, Ia durée du préavis pour la résiliation du contrat entre les deux parties a été faite conformément & la toi applicable, sila cour rejetait l’application de la convention de ia Haye au profit de la convention de Lugano, dire que la juridiction frangaise doit se déclarer incompétente au profit de la juridiction suisse, ~ au cas oit la cour rejeterait néanmoins I’ application de fa loi suisse pour retenir le droit frangais débouter Pintimée de Vintégralité de ses demandes, ~ constater que fes conditions de la rupture n’étaient pas abusives, en conséquence : ~condamner Pintimée lui payer 46,000 euros pour procédure abusive sans fondement juridique et également A thre de dommages et intéréts pour atleinte 4 son image commerciale en France, = condamner aussi Pintimée aux dépens ainsi qu’au versement de 8 000 euros sur le fondement de I’articte 700 du nouveau Code de procédure civile. Par conclusions enregistrées le 20 janvier 2005 ta société R.K.B a sollicité de la cour de : - dire et juger la société SPEED KART irrecevable en son appel, - subsidiairement, dans la mesure of l’appel serait jugé recevable, rejeter l'exception de compétence au profit des juridictions suisses comme tardive, = dire et juger que le droit frangais est applicable au contrat compte tenu a la fois du lieu de Vexécution de 1a prestation et du lieu du dommage, au principal ~ condamner la société SPEED KART a fui payer 1a somme de 300.000 euros, - rejeter toutes prétentions contraires de V’intéressée, subsidiairement ~ dans ’hypothése of fa cour retiendrait i application de la loi suisse condamner la société SPEED KART ala somme de 182.938 euros & titre indemnitaire, soit une année de marge de vente de pneus, Cour 4 Appel de Paris ARRET DU 20 AVRIL. 2005 SémeChambre, section A RG n°2002/12212 - 2éme page A, > - condamner SPEED KART aux dépens ainsi qu’au paiement de 10,000 euros par application de T'article 700 du nouveau Code de procédure civile, SUR CE Sur la recevabilité de Uappel Considérant que la société intimée excipe, tout d’abord, de Virrecevabilité de 'appel interjeté par la société SPEED KART au moiif que sa déclaration d’appel régularisée le 11 juin 2002 ne “permet pas d'identifier l'organe habilité d la représenter”; que, toutefois, sil'article 901 du nouveau Code de procédure civile énonce que la déclaration d’appel est faite par acte contenant a peine de nullité lorsque l'appelant est une personne morale “V'organe qui la représente légalement’, il sera rappelé que indication de Fidentité de ta sonne physique représentant ledit organe n’ est exigée par auicun texte ; qu’en l’espéce, déclaration litigieuse mentionne expressément et conformément a l'article précité que fa société SPEED KART est une société de droit suisse et qu’elle est représentée pour ies besoins de la procédure par son représentant Iégal en exercice ; qu'elle répond ainsi aux exigences du texte allégué ; qu’au surplus, I irrégularité ou Y'omission d’une des mentions prévues par ledit article n‘entraine la nuilité que si la preuve d'un grief est rapportée ; qu’en l’oceurrence la société R.K.B ne justifie, ni méme n’allégue, existence d'un queleonque grief ; qu'il y a lieu, en conséquence, de rejeter l'exception de nullité de ta déclaration appel ; Sur la demande formée par la société SPEED KART et tendant a ce que soit écartée des débats ta piéce n“44 communiquée par Vintimée Considérant qu’en l’absence de toute preuve de la communication par la société R.K.B de la traduction de ta correspondance en langue étrangére que constitue la pitce n’ 44 susvisée, il y a lieu d’écarter celle-ci des débats ; Sur la compétence juridictionnelte Considérant qu’aux termes de Particle 74 du nouveau Code de procédure civile “les exceptions doivent, a peine d'irrecevabilité, étre soulevées simultanément et avant toute défense au fond ou fin de non recevoir. Ten est ainsi alors méme que les régles invoquées ‘au soutien de | exception seraient d’ ordre public” ; qu’en application de ces dispositions la société SPEED KART ne peut qu’étre déclarée iecevable 4 exeiper pour Ia premiére fois en cause d’appel, et alors qu'elle s‘est défendue au fond devant les premiers juges, de Vincompétence de la juridiction francaise saisie au profit d'une juridiction suisse qu'elle ne définit au demeurant pas ; Sur le droit applicable Considérant que la société SPEED KART, invoquant & cet effet la convention de La Haye du 15 juin 1955, soutient qu’étant une société de droit suisse, établie en Suisse, 1a loi applicable & l’exécution et a la rupture des relations !’unissant a la société R.K.B ne peut, en tout état de cause, qu’éire 1a lo} suisse, la vente étant nécessairement régie par [a loi interme du pays oi le vendeur a sa résidence habituelle au moment oi il regoit la que, toutefois, la convention susmentionnée est applicable aux seules “ventes & caractére international @’objets mobiliers corporels” ; qu’en espace le litige a trait non pas a fa cessation d’une activité de vente ou de livraison de marchandises mais ala rupture dun engagement de distribution liant les sociétés SPEED KART et RKB et confiant & cette derniére non seulement la commercialisation des pneus BRIDGESTONE mais aussi la représentation de son fournisseur sur le marché frangais au travers de différentes actions de promotion de la marque etd’ organisation de manifestations sportives et de soutien dont la réalité n’est pas contestée en tant que telle ; que, par suite, la loi applicable au présent contentiewx re peut qu’étte la loi francaise : ‘Cour d’ Appel de Paris ARRET DU 20 AVRIL 2005 ‘StmeChambre, section A RG n'2002/12312 - 38me page Amo

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