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Le Conseil constitutionnel dans la vie

politique depuis 1958

Plan

Quel rôle joue le Conseil constitutionnel dans la vie politique


depuis 1958 ?

I : Structure du Conseil constitutionnel :


A : Composition
B : Fonctionnement

II : Les fonctions du Conseil constitutionnel :


A : Un juge de la constitutionnalité des lois
B : Une compétence en matière électorale et politique

III : Exemples de grandes décisions prises par le Conseil


constitutionnel:
A : L’avis de 1961 
B : La décision de 1962
C : La décision de 2010

Bibliographie
Ouvrage général :
Jean-Jacques CHEVALLIER, Guy CARCASSONNE, Olivier DUHAMEL, Histoire de la Vème
République (1958-2007), Paris, Dalloz, 2007

Ouvrage spécialisé :
 Louis FAVOREAU, Le Conseil constitutionnel, Paris, PUF, 2005
 Frédéric COLIN, L'essentiel de la jurisprudence constitutionnelle : 38 grandes décisions
commentées, Paris, Gualino : Lextenso éditions, 2010

Site internet : http://www.conseil-constitutionnel.fr/


Avis du 23 avril 1961 (réunion des conditions exigées par la Constitution
pour l'application de son article 16)

Le Conseil constitutionnel,

Vu l'article 16 de la Constitution;
Vu les articles 52, 53 et 54 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil
constitutionnel ;
Vu la lettre du 22 avril 1961 par laquelle le Président de la République consulte le Conseil
constitutionnel sur l'éventuelle application de l'article 16 de la Constitution ;

1. Considérant qu'en Algérie, des officiers généraux sans commandement et, à leur suite, certains
éléments militaires sont entrés en rébellion ouverte contre les pouvoirs publics constitutionnels dont ils
usurpent l'autorité ; qu'au mépris de la souveraineté nationale et de la légalité républicaine, ils édictent
des mesures de la seule compétence du Parlement et du Gouvernement ; qu'ils ont mis hors d'état de
remplir leurs fonctions et privé de leur liberté les plus hautes autorités civiles et militaires d'Algérie
dépositaires des pouvoirs qui leur ont été délégués par le gouvernement de la République en vue
d'assurer la sauvegarde des intérêts nationaux, ainsi qu'un membre du Gouvernement même ; que leur
but avoué est de s'emparer du pouvoir dans l'ensemble du pays ;
2. Considérant qu'en raison de ces actes de subversion, d'une part, les institutions de la République se
trouvent menacées d'une manière grave et immédiate, d'autre part, les pouvoirs publics constitutionnels
ne peuvent fonctionner de façon régulière,

Est d'avis :
que sont réunies les conditions exigées par la Constitution pour l'application de son article 16.
Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 23 avril 1961

Décision n° 2010-610 DC du 12 juillet 2010 : Loi relative à l'application du


cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution

Le Conseil constitutionnel a été saisi, le 16 juin 2010, par le Premier ministre, conformément aux
dispositions de l'article 61, alinéa 2, de la Constitution, de la loi relative à l'application du cinquième
alinéa de l'article 13 de la Constitution.

Vu la Constitution, dans sa rédaction résultant de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet


2008 de modernisation des institutions de la Ve République ;

Vu l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil
constitutionnel ;

Vu l'ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées


parlementaires ;

Vu la loi organique relative à l'application du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution,


adoptée par l'Assemblée nationale le 15 juin 2010, ensemble la décision n° 2010-609 DC du 12 juillet
2010 ;

Le rapporteur ayant été entendu ;


1. Considérant que le Premier ministre n'invoque aucun grief particulier à l'encontre de la loi soumise à
l'examen du Conseil constitutionnel ;

2. Considérant qu'aux termes du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution : « Une loi


organique détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au troisième alinéa, pour
lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et
sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de la République s'exerce après avis public
de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut
procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans chaque commission représente au
moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. La loi détermine les
commissions permanentes compétentes selon les emplois ou fonctions concernés » ;

3. Considérant que l'article 1er de la loi déférée détermine, dans un tableau annexe, les commissions
permanentes des assemblées parlementaires compétentes pour donner leur avis sur les nominations aux
emplois ou fonctions tels que fixés par la loi organique adoptée le même jour sur le fondement du
cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution ; qu'il prévoit que ces avis sont précédés d'une
audition de la personne dont la nomination est envisagée et que cette audition est publique sous réserve
de la préservation du secret professionnel ou du secret de la défense nationale ; qu'il précise que cette
audition ne peut avoir lieu moins de huit jours après que le nom de la personne dont la nomination est
envisagée a été rendu public ;

4. Considérant que l'article 2 de la loi déférée modifie diverses dispositions législatives pour tirer les
conséquences de la nouvelle procédure de consultation des commissions permanentes des assemblées ;

5. Considérant que les articles 3, 4 et 5 désignent la commission chargée des lois constitutionnelles de
chaque assemblée parlementaire pour émettre un avis sur les nominations des membres du Conseil
constitutionnel sur le fondement du premier alinéa de l'article 56 de la Constitution, sur celle du
Défenseur des droits sur le fondement du quatrième alinéa de son article 71-1 et sur celles des
personnalités qualifiées membres du Conseil supérieur de la magistrature sur le fondement du
deuxième alinéa de son article 65 ;

6. Considérant, enfin, que l'article 6 de la loi déférée modifie l'article 5 de l'ordonnance du 17


novembre 1958 susvisée pour prévoir que, lorsqu'il est procédé à un vote en commission en application
du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution, les scrutins doivent être dépouillés au même
moment dans les deux assemblées ;

7. Considérant qu'aucune de ces dispositions n'est contraire à la Constitution,

DÉCIDE :

Article 1er.- La loi relative à l'application du cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution est
conforme à cette dernière.

Article 2.- La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française.

Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 12 juillet 2010, où siégeaient : M. Jean-Louis
DEBRÉ, Président, MM. Jacques BARROT, Guy CANIVET, Michel CHARASSE, Renaud DENOIX
de SAINT MARC, Mme Jacqueline de GUILLENCHMIDT, MM. Hubert HAENEL et Pierre
STEINMETZ.

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