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Université Paris Ouest Nanterre La Défense - Cours SEGMI Paris X

Résumé des cours de fiscalité

Sommaire :
- Partie 1 : Introduction à la fiscalité (page 3 à 18)
o Chapitre 1 : Introduction au droit fiscal
 La notion d’impôt
 La technologie de l’impôt
 Les sources de droit fiscal
 Fiscalité et finance publique

o Chapitre 2 : Introduction à l’économie publique


 Le fonctionnement de l’économie
 La justification de l’intervention de l’Etat
 L’intervention publique

o Chapitre 3 : Aperçu du système fiscal français


 Méthode
 La structure des finances publiques
 Comparaison internationale

- Partie 2 : La fiscalité des ménages (page 18 à 32)


o Chapitre 1 : L’impôt sur le revenu
 Personne et revenu
 Les catégories de revenu
 Le revenu net global
 L’impôt sur le revenu en France
 Autres dispositifs fiscaux

o Chapitre 2 : Les impôts sur le patrimoine


 La taxe foncière
 La taxe d’habitation
 L’impôt de solidarité sur la fortune (ISF)
 Les droits d’enregistrement
 Le poids des impôts sur le patrimoine

o Chapitre 3 : Les inégalités sur longue période


 Introduction
 La mesure des inégalités
 Explication

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- Partie 3 : La fiscalité des entreprises (page 33 à 42)


o Chapitre 1 : La taxe sur la valeur ajoutée
 Les mécanismes des taxes sur le chiffre d’affaire
 La mise en place de la TVA

o Chapitre 2 : La Sécurité Sociale


 Evolutions et fondements
 Organisation et gestion de la Sécurité Sociale
 Les prestations
 Evolution des dépenses
 Le marché de la santé

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Partie 1 : Introduction à la fiscalité

Chapitre 1 : Introduction au droit fiscal

I. La notion d’impôt

1) Définition au sens strict de l’impôt


L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité, à
titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques.

Prestation pécuniaire des particuliers : transferts monétaires des ménages et entreprises

Voie d’autorité : prérogatives de l’autorité publique.

Sans contreparties : Il n’y a pas de relation entre l’impôt payé et l’usage de l’impôt.

Couverture des charges publiques : Financer l’autorité publique mais aussi améliorer le
fonctionnement de l’économie ou encore corriger les comportements.

2) Les notions voisines de l’impôt


- La Taxe : est une prestation pécuniaire requise des particuliers à l’occasion d’un service
rendu. Ex : la TVA (taxe sur la valeur ajoutée)

- La redevance : est comme la taxe mais avec un principe d’équivalence entre le montant de
la redevance et le service rendu. Ex : la redevance TV

- Les taxes parafiscales : sont perçues au profit d’un organisme privé.


Ex : Coopérative agricole financée par les agriculteurs par voie de taxes parafiscales.

- Les cotisations sociales : sont des taxes perçues au profit des organismes de sécurité sociale
et sont gérées par les employeurs et les travailleurs.
On va depuis les années 90 vers une fiscalisation de la sécurité sociale avec la création
d’impôts sociaux.

II. La technologie de l’impôt

La technologie de l’impôt caractérise le champ d’application d’un prélèvement. On se


pose alors 3 questions :

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- Qui paye ? L’unité d’imposition


- Quand ? Le fait générateur
- Sur quoi ? Le support de l’impôt

1) Le support de l’impôt
On utilise la notion de matière imposable et d’assiette.

La matière imposable : est l’ensemble des revenus, droits, biens et autres valeurs sur
lequelles un impôt est prélevé.

L’assiette : désigne le montant de la matière imposable auquel sera appliqué le taux d’impôt.

Les principales matières imposables :

- Le revenu : est une somme d’argent provenant d’une source permanente et de manière
périodique. On distingue alors les impôts cellulaires (suivant l’origine du revenu) et les
impôts généraux (pour tous les types de revenu).

- Le capital : qu’on assimilera à la richesse accumulée. On y distingue les capitaux


immobiliers des capitaux mobiliers. On regarde ensuite si ce capital est générateur de revenu.

On peut imposer le capital de 3 manières différentes :


- lorsqu’il est détenu (comme l’ISF)
- lorsqu’il change de main (transaction ou héritage)
- lorsqu’il est générateur de revenu on peux imposer ce revenu

- Les dépenses : qui consistent à se défaire d’une partie de sa richesse en vue de l’acquisition
d’un bien ou d’un service. Ex : la TVA, les droits d’accises (sur le tabac, l’essence,…)

Le choix de la dépense comme matière imposable repose sur deux idées :


- La dépense reflète la richesse, ou capacité contributive, des individus.
- Cela permet de tenir des objectifs de politique économique ou sociale

2) Le taux de l’impôt
a) Taux de l’impôt et produit de l’impôt

La relation entre le taux de l’impôt et le produit de l’impôt peut être de deux sortes :

- Soit l’autorité fixe le produit, dans ce cas elle observe l’assiette puis détermine le taux de
l’impôt, on parle alors d’impôts par répartition.
- Soit l’autorité fixe le taux, dans ce cas elle détermine les produits obtenus grâce à ce taux.
On parle ici d’impôts de quantité

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b) Taux de l’impôt et niveau de l’assiette

C’est la différence entre un impôt proportionnel et un impôt progressif.

Impôt proportionnel : Le taux est le même quelque soit le montant de la matière imposable.
Impôt progressif : Le taux augmente avec le montant de la matière imposable.

La justice sociale est obtenue plus facilement par un impôt progressif.

L’adaptation du taux se fait pour les impôts progressifs de deux manières :


- Selon la situation du contribuable (personnalisation de l’impôt)
- Selon la nature de la matière imposable (discrimination de l’impôt)

3) Impôts directs et indirects


Un impôt est direct lorsque le redevable se confond avec le contribuable.
Un impôt est indirect lorsque le redevable ne correspond pas au contribuable.

Redevable : celui qui verse l’impôt à l’administration fiscale


Contribuable : celui qui supporte l’impôt sur sa richesse.

Ex : sur la TVA, on est contribuable et l’entreprise est redevable donc l’impôt est indirect.

III. Les sources de droit fiscal


Le droit fiscal régit la fiscalité en France. Ses sources sont les textes qui décrivent la
fiscalité en posant de grands principes

1) Les principaux textes


- La déclaration des droits de l’homme et du citoyen : art 13 et 14
Art 13 : « Pour l’entretien de la force publique et par les dépenses d’administration, une
contribution commune est indispensable. Elle doit être également repartie entre les
contribuables en fonction de leurs facultés. »
Art 14 : « Tous les contribuables ont le droit de constater par eux mêmes ou par leurs
représentants la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’ens suivre
l’emploi et dans déterminer la quantité, l’assiette, le recouvrement de la durée. »

Trois grands principes en découlent :


- Principe de nécessitée : financer l’autorité publique
- Principe de légalité : décidé par le parlement
- Principe de l’égalité : suivant les capacités et les situations

- La constitution : art 84
L’article 84 fixe le principe de légalité de l’impôt qui est voté par le parlement.

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Les cotisations sociales ne sont pas gérées par le parlement car ce ne sont pas des impôts.

- Autres documents :
- Le code général de l’impôt
- Les livres de procédure fiscale
- La doctrine administrative

2) Les sources internationales


a) Les sources internationales :
Ce sont les conventions internationales qui sont des accords entre des pays pour des
opérations ayant lieu sur les deux pays, on essaie ainsi d’éviter la double imposition.

b) Les sources européennes :


Le conseil de l’Union Européenne peut rendre deux types de textes :
- les règlements qui sont obligatoires et immédiatement applicables.
- les directives qui lient les Etats sur des objectifs à atteindre.

L’UE a comme objectif d’harmoniser les fiscalités au travers de deux champs :

- L’impôt direct sur le revenu et les revenus de l’épargne, il n’y a aucune harmonisation sur
ce champ des impôts.

- L’impôt indirect sur la dépense, il y a une harmonisation plus importante entre les
différents membres. Le conseil de l’union est ainsi compétent pour la TVA c'est-à-dire
qu’elle contrôle les différentes TVA. Cette mesure est justifiée par plusieurs raisons : libre
circulation des biens et services et marché commun de la consommation où il est nécessaire
d’éviter la concurrence fiscale.

Les arrêts des cours européennes sont également sources de droit fiscal :

- La cour de justice des communautés, qui vérifie l’application des traités et règlements et
la non-discrimination entre les Etats membres.

- La cour européenne des droits de l’homme, qui vérifie l’application des droits européens.

IV. Fiscalité et finance publique


On regarde l’application du droit fiscal dans le cadre des finances publiques (ensemble des
dépenses et recettes des APU).

1) Les comptes des administrations publiques

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Les APUC (administration publique centrale) :


- L’état
- Les ODAC (organismes divers d’administration centrale), qui sont des organismes
financés par l’Etat ou des impôts nationaux (ANPE, CNRS,…)

Les APUL (administration publique locale) :


Ce sont les organismes ayant une compétence géographique limitée, on trouve :
- Les collectivités locales (mairie, département,…)
- Les organismes financés majoritairement par les collectivités locales.

Les ASSO (administration de sécurité sociale) :


- L’ensemble des régimes obligatoires de sécurité sociale
- Les organismes financés par les régimes de sécurité sociale

L’union européenne :
- Prélèvements fiscaux
- Subventions versées

2) Les administrations financières


Les administrations financières exécutent les finances publiques.
MINEFI : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie
Le Minefi a pour rôle de faire respecter la concurrence, de donner des informations
économiques, d’exécuter les finances publiques.

Pour l’exécution des différentes mesures, plusieurs directions interviennent :

1° La direction générale des impôts :


- Conception et élaboration des textes législatifs et réglementaires relatifs à la fiscalité
- Recouvrement de certains impôts (TVA, ISF,…)
- Contrôles fiscaux
- Coopération économique internationale

2° Le réseau du trésor public :


- Recouvrement d’impôts (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés,…)
- Réalisation du paiement des dépenses de l’état

3° La douane :
- Contrôle aux frontières des marchandises et personnes (droits de douanes)
- Contrôle de la TVA intracommunautaire
4° La direction du budget :
- Préparation de la loi de finance et suivi de son exécution
La loi de finance est l’acte législatif par lequel les pouvoirs publics sont autorisés à disposer
d’un budget pour mettre en œuvre la politique du gouvernement et assurer le fonctionnement
de l’état. Concrètement le gouvernement présente un projet de loi de finance au parlement,
lorsqu’il est accepté il devient la loi de finance initiale. En cas de fautes prévisionnelles, l’Etat
peut modifier la loi de finance initiale grâce aux lois de finance rectificatives.

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5° La direction du trésor :
- Charger des opérations financières de l’Etat qui ne se traduisent pas par une dépense
ou une recette définitive.
Cela concernera la gestion des actifs financiers de l’état (détention de titres, marché des
changes,…)

3) Les principes budgétaires


Ces principes s’attachent à l’exécution des finances publiques et donc la loi de finance.
Les principes de l’ordonnance de 1959 ont été modifiés récemment (Lolf). On a ainsi 6
principes, 4 anciens et 2 nouveaux :

- Principe d’immuabilité :
Le parlement se prononce tous les ans sur les dépenses et recettes qu’il juge utiles pour une
année, ce qui est une contrainte forte. Pour contourner ce principe, on utilise les programmes
pluriannuels des dépenses.

- Principe de spécialité par chapitre :


Le chapitre est l’unité fondamentale de l’exécution du budget. Ce principe spécifie que les
dépenses sont votées à un niveau très fin.

- Principe d’unité budgétaire :


La loi de finance est un document unique et exhaustif.

- Principe d’universalité :
- règle de non contraction (pas de montant net)
- règle de non affectation (pas de liens entre les recettes et les dépenses)

- Principe de sincérité :
La loi de finance pose une prévision de croissance.

La réforme de Lolf concerne les lois organiques relatives aux lois de finance. Elle a été
voté en 2001 et a commencé à s’appliquer en 2003. Le principal changement est l’abandon
des chapitres pour la notion de programme qui est moins restrictive et moins fixe. Le
programme peut être commun à plusieurs ministères, il peut être pluriannuel et il propose une
plus grande liberté de gestion.

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Chapitre 2 : Introduction à l’économie publique

I. Le fonctionnement de l’économie

1) Economie de marché et économie mixte


On parle d’économie de marché quand on a la notion d’échange de biens et services
contre de l’argent. Le marché est le lieu de rencontre des offres et des demandes.
L’économie de marché désigne une économie où c’est la confrontation de l’offre et de la
demande qui détermine les conditions de l’échange.
Le marché de l’éducation ou celui de la défense n’est pas régi par l’offre et la demande,
c’est l’autorité publique qui décide.

On parle d’économie mixte quand il y a coexistence entre les marchés régis par les
principes de l’économie de marché et des marchés régis par les autorités publiques.
Toutes les économies sont donc mixtes mais marquent leur différence par les limites données
par l’autorité publique.

2) Economie de marché et intervention de l’Etat


L’économie de marché porte une concurrence parfaite qui entraîne une organisation
efficace de l’économie, ce qui signifie que l’on ne peut pas mieux faire et donc que
l’intervention de l’Etat n’est pas souhaitable.
Si l’intervention est évitable on évitera de modifier de fonctionnement de l’économie,
ce principe n’est cependant pas applicable à la défense, à la police ou à la justice.
Si l’économie n’entraîne pas une organisation efficace, l’intervention est méritée et
l’Etat a pour rôle de corriger les défauts de l’organisation.

II. La justification de l’intervention de l’Etat

1) Classification des fonctions de l’état


L’action de l’Etat est de 3 natures :
- L’action d’allocation : pour corriger les disfonctionnements de l’économie de
marché.
- La fonction de répartition : volonté d’atteindre une certaine justice sociale.
- La fonction de stabilisation : pour éviter les excès

2) Les défaillances du marché :


On parle de défaillance du marché lorsque les hypothèses de la concurrence parfaite ne
sont pas vérifiées.

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Si la concurrence est imparfaite le marché est défaillant et la confrontation de l’offre et


de la demande ne permet plus la meilleure situation possible. L’intervention de l’état est donc
légitime

Absence de concurrence :
S’il y a absence de concurrence, en concurrence parfaite on parle d’atomicité des
agents (diversification de l’offre et de la demande), on parle de monopole (1 seul offreur), de
duopole ou d’oligopole, on parle également de monopsone (1 seul demandeur), de duopsone
ou d’oligopsone.
Derrière ce principe, on a les fondements de l’existence de monopoles publics : EDF,
SNCF,...
On parle d’économie de réseau dans le cas où un réseau est nécessaire et où souvent
il y a un monopole naturel public.
Le droit de la concurrence protège les particuliers des possibles abus d’une
entreprise dominante.

Prix et efficacité :
L’économie est l’allocation des ressources rares, cela entraîne un coût et un gain. Dans
une économie de marché, les ajustements se font par le prix et on se demande si le prix reflète
bien les gains et coûts. Si c’est le cas on dit que le marché est efficace.
Dans le cas du monopole, le prix ne reflète pas le constat de gain, on est donc en cas
de défaillance du marché

Externalités (ou effets externes) :


On parle d’externalités lorsqu’un individu ou une entreprise entreprend une action qui
affecte directement un autre individu ou une autre entreprise sans verser ou recevoir
d’indemnisation.
Cette absence d’indemnités conduit les décisions individuelles à ne pas prendre en
compte un coût ou un gain externe. Les décisions collectives sont donc en ce sens
souhaitables car la totalité des gains et coûts est pris en compte. Dans ce cas, l’économie de
marché fondée sur les décisions individuelles, est défaillante et justifie l’intervention
publique.
Les externalités posent un problème au niveau du prix car le coût ou le gain des effets
externes n’est pas pris en compte et n’est pas associé à un marché.

Biens publics :
Ce sont des biens qui ne sont ni exclusifs, ni privatifs.
Un bien est exclusif lorsque la consommation de ce bien par un agent économique
empêche d’autres agents de le consommer.
Un bien est privatif dans la mesure où il n’est pas coûteux d’en empêcher la
consommation.
Un bien public n’est pas un bien produit par l’autorité publique.
Ex : L’éclairage public est un bien public, un café n’en est pas un.

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La conséquence est l’impossibilité de financement privé d’un bien public. On a donc


un ensemble de biens publics financés par l’autorité publique et donc par l’impôt.

Bien sous tutelle :


C’est l’ensemble des biens dont l’Etat interdit la consommation.

3) La redistribution
On vient d’observer les imperfections du marché : degré de concurrence, externalités,
biens publics,…

Si l’une de ces imperfections est présente, le marché est défaillant et l’intervention de


l’état est justifiée par sa fonction d’allocation.

Question : Si le marché n’est pas défaillant, l’état doit il intervenir ?


L’Etat doit intervenir pour sa fonction de répartition (ou de redistribution).
La redistribution vise à modifier la répartition des richesses entre les agents par des opérations
de prélèvement et de versement de prestations.

Pourquoi les fonctions d’allocation et de redistribution coexistent elles ?


L’efficacité concerne uniquement l’allocation, elle sert à savoir si des ressources déjà
réparties sont bien allouées. La répartition doit être juste socialement et la question de
concurrence ne se pose pas.

4) Assurance (ou prestation) sociale


Ce sont des cas particuliers où les fonctions d’allocation et de redistribution sont liées. En
général les agents n’aiment pas le risque, on dit qu’ils ont une aversion au risque qui entraîne :

- qu’il faut payer les risques pris et que les taux de rendements correspondent au risque.
- qu’on est prêt à payer pour éviter le risque (se prémunir contre les risques), c’est le
principe de l’assurance.

Le système d’assurance sociale de la sécurité sociale est un système particulier


d’assurance, il ne concerne pas tous les risques mais seulement les risques économiques
(dont la réalisation modifie la richesse de l’agent) : maladies, famille, vieillesse, accident du
travail,…
L’assurance sociale a un caractère obligatoire pour obliger toutes les personnes à
s’assurer et ainsi assurer même les revenus faibles.
Elle a une fonction de redistribution, de mise en commun des risques entre des agents aux
richesses différentes.

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III. L’intervention publique

1) Les principes
- Principe de nécessité : sachant que l’Etat doit financer ses dépenses, il doit réaliser des
prélèvements avec un principe de neutralité vis-à-vis du marché.

- Principe social : sachant que les marchés sont soit inefficaces, soit dans l’incapacité
d’atteindre des objectifs sociaux, l’Etat doit modifier l’économie.

2) Les modalités
- L’Etat se transforme en producteur de services publics
- L’Etat utilise la fiscalité pour inciter les comportements
- L’Etat réglemente pour intervenir dans l’économie

3) Les critères d’efficacité de l’impôt


Un impôt bien fait est un impôt équitable : équité horizontale, à revenu identique impôt
identique, et équité verticale, les individus les plus favorisés doivent payés plus.

L’impôt doit être neutre, sauf s’il y a un but social, flexible, facile à modifier pour l’Etat,
transparent et simple, sur le plan de la collecte.

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Chapitre 3 : Aperçu du système fiscal français

I. Méthode

On a quelques ratios importants :

- Taux de pression fiscale (TPF) = Impôt Le TPF mesure le poids des impôts
PIB prélevé sur le PIB.

- Taux de prélèvement obligatoire = I + Cot soc Le TPO prend en compte le rôle


PIB des Administrations de Sécurité sociale.

- Prestation sociale : mesure l’importance de la redistribution dans l’économie.


RDB (M)

Il faut regarder le déficit et la dette des différentes APU.


Bruxelles demande un déficit inférieur à 3% et une dette inférieure à 60% du PIB.

II. La structure des finances publiques

1) Les dépenses publiques

Le poids des dépenses publiques :

Les dépenses publiques représentent 50% du PIB, ce chiffre est stable depuis 20 ans
mais a connu une forte évolution durant le 20 ème siècle. Cette évolution est observable dans
toutes les économies semblables à celle de la France.

1872 1912 1920 1947 1970 1985 1995


11% 12% 32% 40% 44% 52% 53%

Composition des dépenses publiques par administration :

APUC : 50% des dépenses publiques


APUL : 18% des dépenses publiques
ASSO : 32% des dépenses publiques

La nature des dépenses publiques :

Dépenses de fonctionnement : 35% (personnel : 25%, Conso intermédiaire : 10%)


Prestations (RMI, aide pour l’emploi,…) : 45%

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Intérêts de la dette : 6%
FBCF : 6%

La dette est payée principalement par les APUC (82% soit 11% du budget).
Les prestations sont payées par les ASSO (77% du budget).

Autre mesure de l’importance des prestations : Prestations = 55%


RDB (M)

Décomposition des dépenses de l’état par ministère :

1er : Ministère de la jeunesse et de l’enseignement scolaire => 23%


+ Enseignement supérieur => 4%
+ Recherche => 4% => 31%

94% de ce budget est consacré au personnel, on a donc 22% des dépenses publiques qui sont
consacrées au personnel d’éducation.

2ème : Ministère de la défense => 17%


45% est consacré au personnel.
3ème : Ministère du travail => 13%
4ème : Ministère de l’équipement => 10%
5ème : Ministère de l’économie => 6%
Autres : Ministère de la Justice => 2%
Ministère de l’agriculture => 2%

2) La structure des recettes fiscales

Le poids des recettes fiscales :

Les recettes fiscales représentent 667 Mds d’€, elles sont composées de l’impôt (au sens
large) et des cotisations sociales.
Impôt : 62% Cotisations sociales : 38%
Et donc TPO = 44% TPF = 28%

Composition des recettes fiscales par administration :

On décompose les 44% de recette fiscale :

APUC : 17%
APUL : 5% (dont 1% versé par l’état)
UE : 1%
ASSO : 21% ( > 16% car le financement est double, d’une part les cotisations
sociales, d’autres part des impôts versés aux cotisations sociales.)

Entre 1996 et 2004, le poids des cotisations sociales dans les prélèvements obligatoires
est passé de 42% à 37% alors que la CSG est passé de 0% à 9%. On a donc un changement
dans le mode de financement des ASSO.

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On différencie les impôts indirects qui représentent 60%, et les impôts directs qui représentent
40%.

Dans les indirects : 45% par la TVA


8% par la TIPP

Dans les directs : 16% par l’impôt sur le revenu


15% par l’impôt sur les sociétés

Les proportions sont stables depuis plusieurs années mais l’impôt sur le revenu tend à
réduire alors que l’impôt sur les sociétés a augmenté.

3) L’équilibre des comptes


Le solde est la somme des recettes (fiscales ou non fiscales) auquel on soustrait la
somme des dépenses. Si le solde est positif, on a une capacité de financement, et inversement.
Les seuils critiques de Mastricht sont de 3% de déficit et 60% du Pib de dette.

Les déficits (en % du PIB) :

En 2004, le déficit des APU était de 3.6% répartie sur les différents secteurs :
Etat : -3.7% ODAC : +0.4% APUL : +0.2% ASSO : -0.5%

L’Etat est toujours en déficit en France et souvent c’est même le seul secteur en
déficit. De manière structurelle, on a un besoin de financement des APUC, une capacité de
financement des APUL et des variations des ASSO.
La dégradation actuelle est due à un déficit élevé et un surcoût des ASSO.

Les ASSO sont organisées en branches couvrant un risque particulier :


Branche Maladie : -14.1 Mds d’€
Branche Vieillesse : +0.6 Mds d’€
Branche Famille : 0 Mds d’€
Branche Accident du travail : -0.2 Mds d’€
-13.5 Mds d’€

La réforme Douste-Blazy vise à réduire le déficit de la branche maladie.

La dette :
Jusqu’en 1990, la dette française n’était pas très importante mais la succession de
déficits importants a crée une dette devenue gênante. En 1980, la dette française était de 20%
du PIB alors qu’elle atteint 60% actuellement.
L’Etat supporte l’essentiel de la dette (48%), avec les APUL (7%) et les ASSO (1%)

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III Comparaison internationale

1) Le poids de la fiscalité

TPO :
France U.E. (15) OCDE Etats-Unis
1975 36% 33% 30% 27%
2000 45% 41% 37% 28%

La tendance mondiale est à la hausse sauf aux Etas-Unis. Certains pays ont des TPO
plus élevés que la France comme la Suède (53%) ou le Danemark (49%).

TPF :
France U.E. (15) Etats-Unis
1975 21% 24% 21%
2001 28% 30% 22%

L’écart entre la France et les USA est principalement dû aux cotisations sociales. Si le
financement des ASSO est fait par la fiscalité, il est intégré au TPO. Si l’épargne est privée,
cela n’est pas intégré au TPO.
Le TPO français n’est donc pas comparable au TPO américain.

2) Comparaison de la structure des impôts


Part des principaux prélèvements obligatoires dans le PIB :
IR + IS Sécurité sociale Impôt sur la Total
Consommation
France 11% 16% 11% 45%
U.E. (15) 15% 11% 12% 42%
OCDE 14% 10% 11% 36%
Etat-Unis 15% 7% 5% 27%

On observe aux Etats-Unis une TVA très faible ainsi qu’un rôle réduit de la sécurité
sociale.

3) L’état des finances publiques

France U.E. (15) Etats-Unis


2000 -1.4% +0.7% +1.4%
2003 -4% -2.7% -4.9%

La France a ainsi comme particularité de connaître presque toujours le déficit.

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Partie 2 : La fiscalité des ménages (ou fiscalité personnelle)

Chapitre 1 : L’impôt sur le revenu

I. Personne et revenu

1) Les revenus imposables

Les personnes physiques peuvent être imposées dans trois cas :


- en tant que personne
- en tant que ménage (ensemble de personnes physiques vivant sous le même toit)
- en tant que foyer fiscal (ensemble de personnes physiques partageant une déclaration
fiscale commune)

Pour être imposable, il faut :


- Soit avoir son domicile en France
- Soit percevoir un revenu lié à une activité en France

Les conventions internationales permettent d’éviter la double imposition.

2) Le revenu imposable

Définition :

Le revenu imposable est un revenu familial, net, annuel et disponible.

Familial signifie que c’est le revenu d’un foyer fiscal qui est composé d’un couple
marié ou pacsé pour former une famille avec éventuellement des enfants à charge.
Le terme de net illustre un grand principe de l’impôt sur le revenu qui est le passage du brut
au net. On a ainsi le droit de soustraire aux revenus bruts toutes les dépenses effectuées en vue
de l’acquisition et de la conservation du revenu (par exemple les frais de déplacement)..

Annuel signifie simplement que l’impôt est demandé tous les ans, l’évaluation des
revenus étant faite sur l’année écoulée.

Disponible signifie que l’évaluation du revenu ce fait à partir du moment où celui-ci


est disponible.
En effet on distingue 3 étapes dans l’obtention d’un revenu : l’acquisition, qui est la date où
on obtient le droit sur ce revenu, la disposition, qui est la date où l’on dispose du revenu, et la
perception, qui est la date où l’on reçoit le revenu.

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II. Les catégories de revenu

1) Définition économique et fiscale du ménage

Economique :
Le ménage a comme travail de consommer et d’épargner, c’est également l’agent qui
offre des facteurs de production c'est-à-dire à offrir du travail et du capital (via l’épargne).
Les revenus du ménage sont donc les revenus du travail et de l’épargne. Les
entreprises familiales comprises dans les ménages, réalisent l’activité de production et
rémunère les facteurs de production.

Fiscale :
Pour la fiscalité, il existe beaucoup de ménages qui réalisent l’activité de production
comme les commerçants, les artisans, les agriculteurs ou encore toutes les professions
libérales.

Le revenu imposable va intégrer 3 types de revenus :


- Les revenus du travail
- Les revenus du capital
- Les revenus mixtes

Le problème est qu’un même revenu peut relever de la fiscalité sur les ménages ou de la
fiscalité sur les entreprises.

La fiscalité employée dépend ainsi :


- de la forme juridique de l’entreprise
- dans certains cas, c’est le choix de l’entreprise

2) Les revenus mixtes


Les revenus mixtes sont obtenus par les « menages-producteurs ».

On a trois types de revenus mixtes :


- BIC : Bénéfices industriels et commerciaux (industrie, commerce, artisanat)
- BA : Bénéfices agricoles
- BNF : Bénéfices non commerciaux

BIC :
Les BIC est le bénéfice lié à l’activité avec l’application des règles de la comptabilité
privée.

On distingue deux régimes applicables :


- Le bénéfice réel : lorsque l’on applique la comptabilité privée
- Le micro BIC : avec un régime forfaitaire pour les petites entreprises

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Le problème de ce type d’activité vient souvent de la place du conjoint voir des


enfants, le plus souvent ce dernier sera considéré comme participant à l’activité et il y aura un
bénéfice d’impôt.
Pour éviter de confondre l’entreprise du ménage, il existe une délimitation entre
professionnel et privé. On peut ainsi faire rentrer l’achat d’un véhicule utilitaire dans les
charges de l’entreprise et donc en réduire les bénéfices et obtenir une réduction d’impôt.
Cependant il existe des règles strictes pour empêcher les abus.

BA :
Le BA est le revenu des exploitants agricoles (culture, élevage, exploitation
forestière), il a pour spécificité de permettre la formation de groupes d’intérêt économique
(GIE) pour l’évaluation des impôts.
Il existe deux régimes, soit forfaitaire, soit réel.

BNF :
Le BNF est une rubrique fourre-tout avec notamment les professions libérales.

Revenu mixte :
Revenu mixte = BIC + BA + BNF

3) Revenu du capital

Revenu des capitaux mobiliers :


- Dividendes
- Revenus d’obligations
- Revenu de placements bancaires
- Tous les autres revenus financiers en France ou à l’étranger

Revenu des capitaux immobiliers :

- Les revenus foncier : qui proviennent de la location des actifs. Le revenu brut
provient des loyers auxquels on soustrait les dépenses d’entretiens ce qui donne le
revenu net. On peut également avoir un régime forfaitaire de 15% du revenu de frais
d’entretien.

- Les plus-values sur capitaux immobiliers : On distingue la plus-value à court terme


(< 2ans) qui est imposée et la plus-value à long terme qui bénéficie d’aménagements
fiscaux : 5% par année de détention et étalement de la plus-value sur 5ans (soit une
réduction d’impôt du fait que l’impôt sur le revenu est progressif.)

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4) Revenu du travail

Rémunération des dirigeants de société

Traitement, salaire, pension et rente viagère :

- Pension : comprend la retraite, les pensions d’invalidités, alimentaires, etc.


- Traitement et salaire : rémunération versée aux fonctionnaires et agents publics (par
l’état), ainsi qu’aux personnes en état de subordination juridique vis-à-vis d’un
employeur (par le secteur privé)
- Rente viagère : revenu tiré d’un loyer

Rémunération au sens large = salaire versé + rémunération en nature


+ partie non déductible des impôts sociaux

Passage du brut au net :

- on peut soustraire 10% des revenus de manière forfaitaire


- on peut utiliser le régime réel avec une évaluation personnelle
- on a également la présomption de sincérité fiscale pour les salariés qui bénéficient de 20%
d’abattement
Revenu imposable = 90% * 80% = 72% du revenu du travail

Synthèse :
Mixte, 3 catégories : BIC, BA, BNC
Capital, 2 catégories : revenu des capitaux mobiliers, immobiliers
Travail, 2 catégories : Revenu des dirigeants, salaire…

Le revenu imposable est la somme de ces 7 revenus.

III. Le revenu net global

1) Revenu net global


RNG = ∑ revenus + crédits d’impôts (négatif car versements de l’administration publique)
- certaines charges

2) Le quotient familial
Il a pour objectif de proportionner le montant de l’impôt aux facultés contributives de
chaque famille compte tenu du nombre de personnes qui la compose.

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Pour mesurer la taille du foyer fiscal on utilise la notion de parts :


1 adulte = 1 part
er ème
1 et 2 enfant = ½ part
3ème, …, enfant = 1 part

Dans le cas particulier des familles monoparentales, 1 enfant = 1 part


P : nombre de part du foyer fiscal

3) Le barème progressif de l’impôt sur le revenu


1° Il faut avoir déterminé le revenu net global et le nombre de parts
2° RI = RNG / P Revenu imposable par part
3° Application du barème progressif
4° I total = P x impôt par part

Le barème progressif (en euros, par part) en 2002 :

Tranche Montant Taux


0 0 < R ≤ 4191 0%
1 4191 < R ≤ 8242 7.05 %
2 8242 < R ≤ 14506 19.74 %
3 14506 < R ≤ 23000 29.14 %
4 23000 < R ≤ 37000 38.54 %
5 37000 < R ≤ 47000 43.94 %
6 R > 47000 49.54 %

Le taux de l’impôt sur le revenu augmente avec les tranches, c'est-à-dire avec l’assiette.
Ex : R = 9000€ I = 4191 x 0% + (8242-4191) x 7.05% + 758 x 19.74% = 435 €

En France, la baisse de l’impôt sur le revenu a été engagé depuis plusieurs années (par
exemple, en 2000, la tranche 6 avait un taux de 53.25%)

Le taux moyen de l’impôt sur le revenu est très inférieur au taux marginal de l’impôt sur le
revenu.
TM = 500 / 9000 Tm = 19.74% (sur le dernier euro gagné)
= 5.55%

Remarques :
Lorsque l’on considère un impôt progressif, on a toujours un taux marginal d’imposition
supérieur au taux moyen d’imposition.

Illustration : taux Tm

TM
R

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4) Paiement de l’impôt sur le revenu


Par acomptes : système des tiers
Mensualisé : tous les mois, souvent par virement bancaire

IV. L’impôt sur le revenu en France


Décomposition selon la source de revenu :

- Revenu du travail : 85% du revenu déclaré


- salaires et traitements : 63%
- pensions et rentes : 22%

- Revenu mixte : 9% du revenu déclaré


- BIC : 3.7%
- BNC : 3.8%
- BA : 1.5%

- Revenu du capital : 6% du revenu déclaré


- revenu foncier : 3.4%
- revenu des capitaux mobiliers : 2.6%

Ces chiffres correspondent à une moyenne sur l’ensemble des revenus, la différence
est grande suivant la richesse de l’individu.

Proportion des foyers imposables : 50%


Ce taux est stable avec une légère baisse (60% en 65 contre 15% en 1920)

V. Autres dispositifs fiscaux

1) Les impôts sociaux


Ce sont des impôts destinés à financer les ASSO, en complément des cotisations sociales.

On trouve deux impôts sociaux :


- CSG : contribution sociale généralisée, crée en 1990 par Rocard.
- CRDS : contribution au remboursement de la dette sociale, crée en 1996 par Juppé.

La CRDS n’a pas vocation à rester en place mais devrait être retiré lorsque la dette sera
réduite, elle est toujours égale à 0.5% du revenu.
Comme l’impôt sur le revenu, la CSG et la CRDS touchent tous les revenus c'est-à-dire
que le financement des ASSO ne repose plus uniquement sur le revenu du travail.
A la différence de l’impôt sur le revenu, ce sont des impôts proportionnels et non
progressifs, qui touchent l’ensemble des foyers fiscaux, et qui sont prélevé à la source.

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Application :

Pour les revenus d’activité :


- Salarié : 8% du salaire
- Non-salarié : 8% des bénéfices

Pour les revenus de remplacement (pension, retraite, allocation,…) :


- Taux à 6.7%

Pour les revenus du capital :


- Taux à 10%

Evolution :
L’évolution de ces deux impôts a été très importante, tout d’abord la CRDS n’existe
que depuis 1996, et de plus on observa une évolution très importante de la CSG depuis 15 ans.

CSG CRDS Total


1990 1.1% 0% 1.1%
1993 2.4% 0% 2.4%
1997 3.4% 0.5% 3.9%

2) Prime pour l’emploi


La prime pour l’emploi est un crédit d’impôt c'est-à-dire un transfert de l’administration
fiscale vers les particuliers.
R : crédit d’impôt si I > R , transfert vers le fisc de (I – R)
Si I < R , transfert vers les particuliers de (R – I)

La prime pour l’emploi est une solution à l’existence de trappes à inactivité, c'est-à-
dire la situation dans laquelle le passage à l’activité s’accompagne d’une perte de revenu.
Le fait de commencer une activité rémunérée crée une perte d’accès à d’autres
revenus.

R R + PPE Pour certaines durées de travail, il existe des


trappes à inactivité.
R Pour contrer ce phénomène, on subventionne les
particuliers avec un revenu supplémentaire pour
compenser la perte des revenus sociaux.
C’est la logique de la prime à l’emploi.
Nombre d’heures travaillées

Application de la PPE :
Conditions d’attribution :
- Le revenu total doit être inférieur à un seuil par part
- Un des membres du foyer fiscal doit exercer une activité professionnelle

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- Le revenu lié à cette activité doit être : ≥ 30% du SMIC


≤ 140% du SMIC

En 2001, 26% des foyers ont reçu la prime pour l’emploi avec une moyenne de 145 €
reçu par an pour un revenu de 10000 € moyen

Cette prime soulève deux problèmes :

- Pourquoi fait on le choix de l’inactivité ?


- L’incitation du conjoint à l’inactivité

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Chapitre 2 : Les impôts sur le patrimoine

I. La taxe foncière
La taxe foncière est un impôt local ce qui implique que :

- Le produit de l’impôt est récupéré par les APU locales (commune, département et
région)
- Son application (taux) varie selon la localisation et est décidé par les collectivités
locales.
- Ce taux est encadré au niveau national avec une bande supérieure

Ce taux est inégal à cause des différences au niveau du territoire avec un accès à des
services variés et inégaux.

Objet de la taxe foncière :

La taxe foncière frappe la détention des propriétés bâtis ou non bâtis, elle ne frappe
cependant pas le revenu de ces propriétés.

Calcul de la taxe foncière :

TF = Taux x Revenu net cadastral (estimation du patrimoine)

Le revenu net cadastral correspond à 50% de la valeur locative des propriétés bâtis, et
à 80% des propriétés non bâtis.
La valeur locative est le montant des loyers que pourraient recevoir le propriétaire s’il
décidait de louer son bien.

II. La taxe d’habitation


Objet :
La taxe d’habitation frappe tout occupant d’une habitation meublée au 1er janvier de
chaque année.

Calcul :
TH = Taux x valeur locative

On a des conditions d’exonération possible pour les foyers les plus modestes.

Les bornes supérieures des impôts locaux :


- Le taux ne peut être 2.5 fois plus grand que la moyenne des taux des communes du
département

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- Ce taux ne peut pas non plus être 2.5 fois plus grand que le taux national de l’année
précédente

Cette réglementation permet de contenir les éventuelles hausses du taux.

III. L’impôt de solidarité sur la fortune

L’ISF est un impôt annuel qui frappe les foyers fiscaux français possédant un
patrimoine supérieur à 720000€, c’est un impôt très jeune (1989).

Matière imposable :

On prend en compte le patrimoine au sens large : immeubles, placements financiers,


véhicules,….
Les biens professionnels et les droits de propriétés liés à des œuvres artistiques permettent une
exonération partielle.

Barème progressif de l’ISF :

Tranche Montant Taux


0 P ≤ 720 000 € 0%
1 720 000 ≤ P ≤ 1 160 000 0.55%
2 1 160 000 ≤ P ≤ 2 300 000 0.75%
3 2 300 000 ≤ P ≤ 3 600 000 1%
4 3 800 000 < P < 7 270 000 1.3%
5 7 270 000 < P < 15 000 000 1.65%
6 P ≥ 15 000 000 1.80%

On applique la même méthode que pour l’impôt sur le revenu.


On remarque que les taux sont faibles par rapport à l’impôt sur le revenu mais heureusement
car le revenu et le patrimoine sont très différents.

IV. Les droits d’enregistrement

Rappel :
On a trois manières d’imposer le capital : soit en frappant le revenu du capital (IR),
soit en frappant la détention de capital, soit enfin lors de transmission.
Dans ce dernier cas on a deux situations : achat-vente ou succession

Définition :

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Les droits d’enregistrement désignent les impôts perçus lors de transmission de


capital, lors d’achat-vente ou lors de succession.
Le taux d’imposition varie selon les cas :
- achat-vente : Taux unique de 4.85% du montant de la transaction
- succession : Le taux varie en fonction de la valeur de la succession et du lien de
parenté entre le donneur et le successeur.

1er cas : Ligne directe (parents-enfants)

Montant Taux
P ≤ 7 600 € 5%
7 600 ≤ P ≤ 11 600 10%
P ≥ 1 700 000 40%

2ème cas : entre frères et sœurs


P ≤ 23 000 € => Tx = 35%
P ≥ 23 000 € => Tx = 45%

3ème cas : autres liens de parenté


Tx = 55%

4ème cas : aucun lien de parenté


Tx = 60%

Néanmoins, une loi votée par le parlement aura comme intention supprimer la quasi-
majorité des droits de succession (environ 95% des successions seront concernées).

V. Le poids des impôts sur le patrimoine

IR : 53 Mds d’€ (en 2002)


ISF : 2.5 Mds d’€
DE: 12 Mds d’€

Impôts locaux:
TF: 20 Mds d’€
TH : 12 Mds d’€
Taxe professionnelle : 28 Mds d’€

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Chapitre 3 : Les inégalités sur longue période

I. Introduction

On va essayer, grâce à l’ouvrage de Mr Pikkety, « Les hauts revenus en France au 20ème


siècle », de mesurer les inégalités de revenus tout au long du 20 ème siècle.
On cherche le lien entre la fiscalité et les inégalités avec la question de savoir s’il faut réduire
ou non les impôts progressif sur les ménages.
La lutte contre les inégalités peut être l’un des objectifs de politique économique.

Aperçu des conclusions :


- L’impôt sur le revenu a fortement progressé au cour du 20ème et a été à l’origine d’une
grande chute des inégalités en France.
- On assiste donc à la fin des rentiers qui ne peuvent faire face aux deux effets de l’IR :
- effet statique : redistribution vers les défavorisés
- effet dynamique : accumulation de richesse d’une période sur l’autre
Il devient alors difficile de vivre de ses rentes lorsque l’IR est élevé.

II. La mesure des inégalités

1) Mesurer la dispersion
On utilisera des indicateurs statistiques, permettant de caractériser une population, de 2 types :
- Indicateur de position : moyenne, mode (Comportement commun)
- Indicateur de dispersion : amplitude, variance (Comportement autour des positions)

On utilise un indicateur, les fractiles, qui permet de diviser la population en fractions égales
selon la contribution étudiée
Si la fraction retenue est ¼ , on étudie des quartiles
½ , on étudie la médiane

Exemple :
Quartile Note Moyenne
Q1 N ≥ 11 14
Q2 8 ≤ N ≤ 11 09
Q3 5≤N≤8 06
Q4 0≤N≤2 02

Médiane : 08

2) Application au revenu
1° : On va découper la population française selon le revenu
2° : On regarde l’écart entre les classes

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3° : On regarde le poids des classes dans le revenu total

Revenu du foyer fiscal, sachant qu’un foyer est en moyenne composé de 1.3 personnes :
PX : seuil de revenu pour faire partie des (100-X)% des personnes les plus riches.
PX - PY : seuil pour faire partie du groupe entre X et Y.

P90 = 10% les plus riches dont 5% en P95


5% en P90 – P95

3) La situation actuelle

Indicateur de position :
- Revenu fiscal annuel moyen : 137 000 F
- Revenu fiscal annuel médian : 102 000 F
- Revenu moyen par habitant : 70 000 F

Etude des hauts revenus :


Seuil Nombre de foyer Revenu Salaire mensuel
P90 3.000 000 271 000 F 3 500 €
P65 1.500 000 353 000 F 4 500 €
P99 300 000 638 000 F 8 000 €
P99.9 30 00 1.579 000 F 17 500 €

Etude des écarts de revenu :


Seuil Moyenne Rapport à la moyenne
P0 – P100 130 000 F 1
P90 438 000 F 3.3
P99 8.2
P99.9 21

Le poids des classes :


Seuil Population Revenu total
P90 10% 32%
P95 5% 21%
P99 1% 8%

4) Evolution au cours du 20ème

Fait n°1 :
Le poids des hauts revenus dans l revenu total a fortement chuté depuis l’après guerre. Cela
signifie une baisse des inégalités de revenu.
Seuil 1900-1910 1990-1998
P90 45% 32%
P95 34% 21%
P99 19% 8%
P99.9 8% 2%

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III. Explication

1) Qui sont les hauts revenus ?

- Sources de revenus :
Pour P90-P95, le travail représente encore 85% du revenu, le capital 5%.
Pour P99.9, le travail ne représente plus que 20%, le capital 60%.
On observe donc une inversion du poids du travail et du capital dans le revenu, cette situation
est vraie en 1998 mais également en 1932.

- Taux d’imposition des hauts revenus :


Tranche Taux moyen
On a des taux moyens
P90-P95 8%
importants pour les hauts
P95 11%
revenus
P99 25%
P99.9 35%

- Evolution :
L’existence de taux moyens élevés ne datent que de l’après guerre, avant la seconde guerre
mondiale ils ne dépassaient guère les 10-15%.

Fait n°2 :
Forte hausse du taux moyen de l’impôt sur le revenu des hauts revenus.

2) Le rôle de l’impôt sur le revenu dans la baisse des inégalités

Fait 1 : Chute du poids des hauts revenus dans le revenu total depuis l’après guerre.
Fait 2 : Forte hausse du taux moyen d’imposition des hauts revenus.

On va comparer les inégalités liées aux revenus du travail et du capital.


Concernant le revenu du travail, les inégalités sont constantes alors que pour le capital il y a
une forte chute.
La chute des inégalités s’est principalement passée sur les revenus du capital car avec un taux
d’imposition élevé, on ne peut plus vivre de ses rentes.
r : Taux d’intérêt
K t+1 = K t (1-τ) + r K t – C t τ : Taux d’imposition
C : consommation
Avec un taux d’imposition plus élevé, on ne peut plus vivre uniquement du capital. Leur
solution est d’investir ou de travailler.

Remarques :
- La lutte contre les inégalités n’est qu’un objectif parmi d’autres (croissance, emplois,…).
- On taxe les riches pour financer les dépenses publiques, ce n’est pas si vrai car les riches
sont peu nombreux et même une augmentation importante ne créera que des effets très réduits

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(pour une augmentation de 10pts du taux pour les salaires supérieur à 8000€ /mois, on obtient
à peine 0.02% du PIB).
- France / Etats-Unis : On considère les USA comme une société plus inégalitaires que la
France car depuis 1980 il y a eut une forte hausse des inégalités de revenus.

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Partie 3 : Fiscalité des entreprises

Chapitre 1 : La taxe sur la valeur ajoutée

Comme son nom l’indique, la TVA est une taxe ce qui signifie qu’elle est donnée en
contrepartie d’un bien ou service. La TVA est la taxe donnée pour l’achat d’un bien ou
service.

Taxe sur le chiffre d’affaire = Montant des achats = Dépenses de consommation

C’est un impôt indirect, le contribuable (consommateur) n’est pas le redevable


(entreprise).
La TVA contribue pour 45% au budget de l’état.

I. Les mécanismes des taxes sur le chiffre d’affaire


La TVA fonctionne avec le mécanisme de taxe unique à paiement fractionné mais on
trouve d’autres mécanismes.

1) La taxe unique
C’est le cas simple où il n’y a qu’un seul redevable, la dernière entreprise du circuit, celle
qui fait la vente au consommateur. On a alors une seule application de la taxe, lors de la vente.
Fabricant : Prix de vente : 1000
Grossiste : Marge : 100 Prix de vente : 1100
Détaillant : Marge : 200 Prix de vente : 1300

Application :
On a un taux unique de 20%, 1300*120% = 1560 c’est le prix TTC
Le détaillant devra verser 260 à l’Etat.

L’avantage de ce système est la simplicité mais l’unicité du redevable pose l’inconvénient


de la gestion de trésorerie gérée par le détaillant. Elle pose également le risque de fraude avec
la vente « au noir ».

2) La taxe en cascade
On applique le taux à chaque étape du circuit :

Fabricant : 1000*120% = 1200 TTC dont 200 au Fisc.


Grossiste : 1300*120% = 1560 TTC dont 260 au Fisc.
Détaillant : 1760*120% = 2112 TTC dont 342 au Fisc.

Caractéristiques du système :

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On a 3 redevables ce qui enlève le double inconvénient de la taxe unique et de


l’unicité du redevable, mais le montant de la taxe dépend alors de la longueur du circuit.
La taxe en cascade est dite cumulative. Ce système présente également l’inconvénient
de rendre incontrôlable le montant de la taxe prélevée et de rendre difficile l’harmonisation
entre les pays.

3) La taxe unique à paiement fractionné

Caractéristiques :
- plusieurs redevables
- indépendant de la longueur du circuit
- taxation uniquement sur la valeur ajoutée des entreprises

On va donc devoir distinguer les montants hors taxes des montant taxes comprises.
Fabricant : VA = 1000 Taxe = 200 TTC = 1200

Sur la facture il devra apparaître les deux montants (HT et TTC)


Grossiste : HT = 1000 VA = 100 Taxe = 220 TTC = 1320

Le Fisc doit 200 au grossiste et le grossiste en doit 220 au Fisc, et donc le grossiste ne versera
que 20 au Fisc.
Détaillant : HT = 1100 VA = 200 Taxe =260 TTC = 1580

Le montant total prélevé sera de 260 contre plus de 600 en taxe en cascade.

Cette solution évite tous les inconvénients, le grossiste aura en effet intérêt à déclarer
sa TVA pour récupérer son argent du Fisc, le seul petit inconvénient est que ce système est un
peu plus compliqué que les deux autres.

II. La mise en place de la TVA

1) Historique des taxes sur le chiffre d’affaire


Le mécanisme de paiements fractionnés a été une grande innovation fiscale dans les
années 60-70.
Avant guerre, on avait une alternance entre taxe unique et taxe en cascade.
La TVA fut crée en 1954 mais pour certains secteurs uniquement, elle fut généralisée en
1966 et 1978.

Remarque :

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On a intérêt à être assujetti à la TVA, le secteur agricole a ainsi demander d’être taxé ce
qui provoque une hausse du prix de vente mais ce qui leur permet de déduire la TVA facturée
sur les équipements agricoles.

2) Le rôle de la construction européenne

L’harmonisation :

- Le domaine le plus avancé est le marché unique avec la libre circulation et libre
concurrence. Cela pose problème car la TVA est un élément du prix et demande une
coordination des états membres concernant son taux.
- Dans le domaine des taxes sur le chiffre d’affaire, le système de taxe unique par paiements
fractionnés a été pris comme mécanisme européen.
- Il n’y a pas de taux identique de TVA en Europe mais leur variation nécessite l’accord des
pays membres.
- La TVA est le domaine fiscal où l’intégration est la plus forte

Le financement de L’union européenne :

Une partie de la TVA sert à financer les dépenses de Union Européenne. On parle de
TVA communautaire. Cette TVA représente 14% des ressources de l’union.

La suppression des frontières fiscales :

Depuis l’ouverture du marché unique en 1993, la TVA s’applique là où le bien est


consommé et c’est l’Etat du consommateur qui encaisse la TVA. Un bien produit en France et
exporté sera soumis à 0% de TVA française.
Ce système est appliqué par la France vers l’étranger mais en Europe il n’y a plus de
frontière et donc plus d’import-export. On utilise alors le terme de « livraisons intra-
communautaires » pour signifié ces mouvements et la TVA est encaissé dans le pays où le
bien est consommé.
Le système de TVA unique crée une dépendance entre les administrations fiscales
nationales du fait de la différence entre TVA facturée et TVA déductible.

3) La TVA déductible

Les modalités de droit à réduction :

La déduction de TVA est opérée par imputation sur la taxe due par le redevable.
Imputation = TVA déductible – TVA facturée

En général, la TVA facturée est plus élevée que la déductible car il y a création de valeur
ajoutée mais l’existence de différents taux fait qu’on peut trouer la situation inverse.

4) Le taux de TVA
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Calcul de la TVA :
Assiette x taux = TVA

Pluralité des taux de TVA :


Elle s’explique par les politiques économiques avec une taxe plus élevée sur le luxe
que sur les biens de première consommation par exemple, ou sur les actions sectorielles
comme pour la restauration.

Directives européennes :
Les directives européennes fixent deux objectifs concernant la TVA :
- Deux taux de TVA : l’un réduit à moins de 5%, l’autre normal à plus de 15%
- Des taux parkings à durée limitée pour faciliter les transitions.

Situation française :
La France possède 4 taux différents de TVA :
- Taux à 0%, pour les produits exonérés
- Taux à 2.1%, pour les médicaments et la presse
- Taux à 5.5%, pour l’alimentation de base
- Taux à 19.6%, pour le taux normal

Comparaison européenne :
Taux super-réduit Taux réduit Taux normal
Danemark 25%
Allemagne 7% 16%
Royaume-Uni 5% 17.5%
Italie 4% 10% 20%
Luxembourg 3% 8% 15%
Espagne 4% 7% 16%

On a une grande disparité entre les pays et pour le moment il n’y a pas
d’harmonisation en vue mais l’union contrôle toutes les variations de TVA pour éviter la
concurrence fiscale entre les pays.

Taux moyen :
Le taux moyen de TVA dépend de la structure des taux par catégorie de
consommation et de la structure de la consommation par catégorie.

Calcul : τ = Σ τi (di/D) τ : taux moyen K: nombre de


catégorie
τi : taux de la catégorie i di : dépenses réalisées dans la catégorie i
D : dépenses totales de consommation

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Ex :

19.6% 5.5% 2.1% 0% τ


1 0 100 0 0 5.5%
2 0 50 50 0 3.8%
3 0 0 100 0 2.1%
4 50 100 0 0 10.2%
5 500 100 0 0 17.25%

Pourquoi la TVA est en principe redistributif ?


Le taux devrait être croissant avec le revenu car la part des biens et services fortement taxés
est plus importante alors que celle des biens et services peu taxés baisse.

Pourquoi la TVA ne l’est pas en réalité ?


Il n’y a en réalité pas de relation entre le revenu et la structure de consommation.
(di/D) dépend très peu du niveau du revenu et le taux est quasi-constant autour de 8%.

Conclusion :

- La TVA n’est pas un impôt progressif


- La TVA est très différente du revenu
- Il faudrait changer la classification des biens pour avoir (di/D) dépendant du revenu

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Chapitre 2 : La sécurité sociale

C’est un système d’assurance collective protégeant les citoyens contre un certains


nombre de risques. Son adhésion est obligatoire et elle n’est pas gérée par des entreprises
privées.

I. Evolution et fondements
1) Les premiers systèmes
19ème : Apparition des mutuelles et de l’aide sociale

- Mutuelle : système d’assurance reposant sur un choix volontaire, ce système est rattaché à
des entreprises ou des industries spécifiques. Légalisées depuis 1898.
- Aide sociale : Début de l’assistance médicale gratuite.

Début 20ème : Apparition des assurances sociales.


Elles sont obligatoires et prennent en comptes les accidents du travail, l’assurance
vieillesse, l’assurance maladie,…
A cette époque le système est déjà presque fini avec l’obligation de participation et la
couverture de nombreux risques. Cependant, le système était très hétérogène d’un secteur à
l’autre et d’une catégorie à l’autre.
1945 : Naissance de notre système actuel de sécurité sociale.

2) La mise en place de la sécurité sociale


Elle a un triple objectif :
- Unité de la sécurité sociale, offrant une protection égale à tous
- Généralisation quant aux personnes assurées
- Extension des risques couverts

3) Evolution récente
Bilan :
La généralisation de la couverture a eut lieu mais sans atteindre l’objectif d’unité, on a
ainsi offert la sécurité sociale à plus de personne sur plus de risques. La population active a
ainsi accès à la même protection dans le principe, mais pas forcément dans la réalité où il
existe des régimes spéciaux.

Etapes importantes :

1958 : Couverture d’un nouveau risque mais cette fois géré hors de la sécurité sociale,
l’assurance chômage est ainsi gérée par l’association des ASSEDIC qui collecte et verse les
assurances et l’UNEDIC qui gère le tout.

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1967 : Répartition de la gestion par risques :


- Maladie, accident du travail - Vieillesse - Famille

1994 : Principe d’autonomie financière de chaque risque. On souhaite que chaque risque soit
indépendant pour qu’il soit également équilibré.

1996 : Modification des règles de gestion et de financement de la sécurité sociale.

1999 : Mise en place de la couverture maladie universelle (CMU).

II. Organisation et gestion de la sécurité sociale


1) Branches et régimes
Aujourd’hui on a quatre branches différentes et autonomes :
- Branche maladie
- Branche accident du travail
- Branche vieillesse
- Branche famille

On a deux niveaux pour les régimes :

● Régime de base : on trouve 4 sous régimes.


- Régime général
- Régimes spéciaux de quelques catégories particulières (SNCF, fonction publique,…)
- Régime agricole, géré par la MSA
- Régime autonome, pour les libéraux et indépendants

● Régime complémentaire :
- ARRCO
- AGIRE

Les régimes sont autonomes administrativement mais pas financièrement.

2) Les organismes
URSSAF : Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et des allocations
familiales.
CAF : Caisse d’allocation familiale, verse les allocations.
CPAM : Caisse primaire d’assurance maladie.
CNAV : Caisse nationale d’assurance vieillesse.

La sécurité sociale est gérée par deux organismes :


- ACOSS : Agence centrale des organismes de sécurité sociale
- UCANSS : Union des caisses nationales de sécurité sociale

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3) Une gestion paritaire renouvelée par la loi de finance de sécurité


sociale (LFSC).
Gestion paritaire :

Les organismes de sécurité sociale sont gérés par des commissions paritaires qui
représentent les travailleurs et les entreprises. On les appelle alors partenaires sociaux. Ce
n’est donc pas l’Etat qui gère ces organismes mais il en a tout de même la tutelle ce qui lui
permet de nominer des directeurs et de contrôler les actes.

On peut avoir deux interprétation de la création de la LFSS en 1996 :


- Un « hold up » social de la part de l’Etat, cette interprétation est celle des syndicaux.
- Le gouvernement était seul maître en matière de sécurité sociale et la LFSS a donné un
vrai pouvoir au parlement.

Illustration :
Avant 1996, les droits fondamentaux étaient contrôlés par la loi mais en terme de
gestion et de politiques économiques et sociales le parlement ne pouvait rien faire.
Depuis l’instauration de la LFSS, les lois sont adoptées par le parlement et leur contenu
détermine les conditions générales de l’équilibre financier ainsi que les objectifs de dépense.

Le pouvoir du parlement a été accru mais il reste encore limité, en effet il fixe les
objectifs de dépense mais c’est toujours le gouvernement qui fixe le taux des cotisations
sociales.
Cependant la CSG et la CRDS permettent au parlement de contrôler une certaine partie du
financement.

Les LFSS, comme les lois de finances, sont annuelles et peuvent être révisées en cours
d’année. Mais les LFSS ne portent que sur les dépenses.

III. Les prestations


1) Prestations familiales
La condition pour toucher des prestations familiales est qu’une personne française ou
étrangère résidant en France ait un ou plusieurs enfants de moins de 20ans à charge.
On trouve un grand nombre de prestations différentes et le plus souvent elles sont
soumises à des conditions de revenus.

2) La maladie
L’assurance maladie prend en charge l’ensemble des frais médicaux, et en cas d’arrêt
maladie, elle verse des indemnités journalières.
Les actes et produits remboursés sont inscrits dans la « nomenclature des actes
professionnels » et la « liste des produits et médicaments remboursables ».

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L’assurance maladie est transmise par son activité professionnelle, puis elle peut être
étendue au foyer. On peut aussi utilisé la CMU (Couverture Maladie Universelle).

3) Accidents du travail et maladies professionnelles


Dans trois cas on parle d’accident du travail :
- Un accident lors de l’exercice de l’activité professionnel
- Un accident lors du trajet
- Une maladie professionnelle

La couverture pour les accidents du travail est beaucoup plus importante que celle de
l’assurance maladie spécialement dans le cas où il y a réduction de capacité de travail.

4) La retraite
On a deux systèmes de retraite :
- système par capitalisation : épargne personnelle
- système par répartition : prélèvement obligatoire sur les actifs

Pour avoir une retraite à taux plein, il faut :


- Avoir 60 ans
- Avoir cotisé pendant 40ans dans le privé et 37.5 ans dans le public (40 à présent avec
la nouvelle loi qui a été voté par le Parlement en 2007).

5) Les cotisations
Le taux de cotisation a trois caractéristiques :
- il est fixé par décret, donc par le gouvernement
- il s’appuie sur la rémunération des salariés ou sur le chiffre d’affaire
- il est variable selon le secteur et le statut

Les cotisations représentent une part importante du coût du travail ce qui pose problème
pour le niveau de l’emploi.

Répartition du coût moyen du travail :


- Salaire brut : 65.5%
- Autres rémunérations : 5.5%
- Charges sociales (cotisations patronales) : 26%
- Autres frais : 3%

Financement des prestations de sécurité sociale :


- Cotisations sociales : 65%
- Impôts et taxes affectés : 20%
- Etat (déficit) : 15%

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IV. Evolution des dépenses


1) Structure des dépenses par branche
Montant des dépenses de sécurité sociale : 312 Mds d’euros
- Branche maladie : 40%
- Branche vieillesse : 40%
- Branche famille : 15%
- Branche accident du travail : 5%

Depuis 10 ans, on observe une stabilisation des dépenses de sécurité sociale par rapport à
la richesse nationale autour de 20%. Mais la structure de ces dépenses a beaucoup changé,
avec une baisse du financement de la branche famille au profit de la branche maladie.
Actuellement, la branche vieillesse est stable mais elle va augmenter dans les années à venir.
La branche maladie a augmenté depuis 10 ans mais le problème est qu’elle augmente plus vite
que le PIB et on ne sait pas jusqu’où cela peut monter.

L’ONDAM (Objectif National de Dépense de l’Assurance Maladie) est un texte que vote
le parlement et qui fixe des objectifs de dépense mais ce n’est qu’un objectif et il est toujours
dépassé largement. La réforme de l’assurance maladie va essayer de réduire ces dépenses.

2) Comparaison internationale
- La forte progression des dépenses de santé est commune à l’ensemble des pays de l’OCDE :
en 60 : 4% du PIB 80 : 6.5% 90 : 7% 2000 : 8%

- La France est dans la moyenne des pays de l’OCDE concernant le niveau des dépenses avec
un financement public de 76%, Japon : 77%, GB : 80%. Les USA ont des dépenses de santé
bien supérieures aux autres pays mais le public ne finance que 44% de ces dépenses.

- Dans tous les pays, on observe une hausse des dépenses de santé couplée à une hausse de la
durée de vie mais cela n’explique en rien la hausse des dépenses. On a ainsi deux
explications, soit la santé est un bien prioritaire de luxe, soit le progrès technique fait que les
biens et services médicaux sont plus efficaces mais plus chers..

Femme Homme Cadres Ouvriers


Probabilité de décès entre 35 et 60 ans 6.5% 15% 8.5% 16%
Espérance de vie à 60 ans 23.5 19 22.5 17

V. Le marché de la santé
1) La santé, un bien particulier
La santé est un bien particulier qui donne lieu à des effets externes et à l’imperfection de
l’information.

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- Effets externes : Les externalités sont doubles. D’une part, on a un effet épidémiologique
positif (la vaccination me protège et protège les autres) et d’autre part, on a un effet
technologique avec la création de nouveaux biens et services.

L’innovation est ainsi protégée par le système des brevets qui donne un monopole
temporaire.

- Imperfection de l’information : On ne sait pas si un individu est à risque ou s’il a des


comportements à risque ce qui fait que l’information sur l’individu est imparfaite. L’assurance
maladie fait donc participer l’individu aux dépenses de santé grâce au ticket modérateur pour
influencer son comportement.
Avec le développement des assurances complémentaires, l’assuré peut choisir des niveaux de
couverture différents.

La santé a également pour particularité que la demande est induite par l’offre, c'est-à-
dire que c’est le médecin qui prescrit au patient et non le patient qui choisit seul. De plus,
c’est une offre solvable car c’est l’Etat qui paye.

On ne sait cependant pas combien il faudrait dépenser pour la santé et par quel mode
de financement, on a ainsi trois choix :

Public : 75% Privé : 15% Ménages : 10%

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