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CHAPITRE 2
La règle juridique
I – La règle, la norme et la disposition légale
Les normes sont formulées de manières très différentes. Il peut y avoir des mots normatifs
comme c’est le cas dans l’article 782 du code civil. On peut y trouver un semblant d’histoire
comme c’est le cas dans l’article 121 du code pénal. Le type de rédaction peut être sous forme
de prévisions comme c’est le cas dans l’article 34 alinéas 1 du code pénal. Les fragments
cités sont des dispositions règlementaires. Il y a des dizaines de règles qui s’appliquent aux
organes. Cela peut être un article, un alinéa, un fragment qui ont un sens autonome. Il y a
aussi des dispositions à caractère grammatical. On y trouve la forme indicative, impérative
(rare, plutôt dans l’ancien droit), normative. Il faut reformuler pour obtenir le vrai sens
juridique. Les textes juridiques ont une autre relation avec la réalité. Les dispositions
juridiques produisent des réalités nouvelles. Les autres textes racontent la réalité.
Les normes sont créées par certains actes d’édiction. Pour expliquer cette création, on se sert
de l’analyse d’un juriste (Kelsen). Il explique comment précèdent les actes humains même
habiller en paroles peuvent créer des normes juridiques. Lorsque nous agissons, nous nous
associons à certains de nos actes. Parmi ces actes, il y a ceux qui créent les normes. On
distingue deux significations :
- la signification objective, c’est-à-dire selon les droits ;
- la signification subjective, c’est-à-dire selon l’auteur.
Mais, il y a un sens que le droit donne aux actes. Le caractère des actes juridiques est donc
donné par les normes en vigueur. Les normes elles-mêmes sont créées par les normes. Il faut
une procédure remplie correctement, que l’auteur soit habilité à créer des normes et que
certaines normalités soient remplies parfois avec beaucoup de détails.
Le mot « norme » exprime une idée que quelque chose doit ou peut être, en particulier, que
l’homme doit se comporter de telle manière. Il y a donc des actes humains qui ont pour but la
conduite d’autrui. Cette intention est soit d’ordonner, soit de permettre, soit d’interdire. C’est
une intention de prescrire un comportement. Lorsque quelqu’un a la compétence de créer la
norme alors l’objet de la signification d’un acte est la norme. Une norme juridique est donc la
signification objective d’un acte de volonté par lequel une conduite est prescrite. Kelsen
insiste sur la distinction entre l’acte et la norme. L’acte est quelque chose que l’on accomplit,
c’est un modèle de conduite. La norme est le sens normatif de l’acte. La distinction entre
l’être (« sein » en allemand) et le devoir (« sollen ») exprime l’idée que pour Kelsen, le droit
est dans le « sollen ». L’acte est quelque chose qui est et la norme est quelque chose qui doit
être. A ce stade, on pourrait représenter schématiquement le modèle de l’expression
normative :
Ce sont les lois qui sont abstraites et générales et non la norme. Ca dépend des noms utilisés
dans les normes car on sait qu’il y a des noms individuels et des noms généraux.
Les noms individuels sont ce que nous appelons des noms propres. Ces règles n’ont pas de
signification. Ce sont en quelque sorte des labels imposés de manière particulière.
Les noms généraux sont donnés aux choses en vertu de leurs caractéristiques. Il y a une liste
de caractéristiques pour nommer ces choses. Ces noms désignent des classes. Il peut y avoir
des erreurs. C’est d’une importance capitale en droit de classifier les choses, les actes. Il faut
apprendre à classifier correctement, à apprendre un langage précis et technique. C’est une
question historique (depuis le XVI° siècle). On exclut qu’une loi vise quelqu’un en particulier,
car cela signifierait que l’on donne un privilège à quelqu’un, c’est un statut particulier. C’est
le privilège au sens juridique. C’est pour cela que les lois devaient être générales et non
individuelles. Les actes règlementaires sont généraux.
Là, il faut réfléchir à qui s’adressent les règles. On parle aux organes de l’Etat. Nous
interprétons les lois nous-mêmes pour nous instruire un mode de conduite. On distingue deux
destinataires :
- les organes de l’Etat ;
- les citoyens.
On n’a pas besoin de nous donner une direction de conduite individuelle.
Quand pouvons-nous savoir que nous sommes face à une règle ? Il arrive que certaines lois ne
soient pas écrites. Il faut donc voir quelle est la sanction. Il existe deux types de sanctions :
- les sanctions socialement organisées ;
- les sanctions diffusées mais pas physiques.
C’est le critère de juridicité où une règle qui peut être juridique, c’est purement
conventionnel. Si la règle appartient à un système juridique, alors elle est elle-même
juridique : c’est le critère d’appartenance. Le droit décide de ce qui est droit. C’est la
validité juridique, autrement dit c’est l’auto-détermination du droit par lui-même. Le droit
s’auto-définit. C’est l’autopoïèse : le droit s’auto-créé.