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A. Introduction
Deux phases successives sont introduites dans la procédure de séjour des citoyens de
l’Union et des membres de leur famille, avec une première phase dont la durée est
généralement de trois ans et durant laquelle il peut être mis fin au séjour. Un séjour
permanent, illimité ne pourra être octroyé que lors de la seconde phase.
Par ailleurs, les documents de séjour pour citoyens de l’Union sont supprimés. Cette
suppression concerne à la fois la carte de séjour pour ressortissant d’un Etat membre
1
Rappel : il s’agit de ressortissants des Etats suivants : Bulgarie, Chypre, Danemark, Allemagne,
Estonie, Finlande, France, Grèce, Royaume-Uni, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie,
Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Autriche, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie, Slovaquie,
Espagne, Tchéquie et Suède.
1
des Communautés européennes (appelée « carte bleue ») et l’attestation
d’immatriculation de modèle B (« carte mauve »). De nouveaux documents de séjour
spécifiques sont prévus pour les membres de la famille qui ne sont pas citoyens de
l’Union.
En outre, la procédure de séjour est harmonisée. Le principe repose sur une procédure
de séjour unique, quel que soit le statut du citoyen de l’Union (par exemple travailleur
salarié, travailleur indépendant, retraité, rentier, étudiant ou membre de la famille d’un
autre citoyen). La procédure sera néanmoins différente, d’une part, pour les citoyens de
l’Union et, d’autre part, pour les membres de la famille d’un citoyen de l’Union qui ne
sont pas eux-mêmes citoyens de l’Union.
Dorénavant, le conjoint des ascendants et descendants d’un citoyen de l’Union n’a plus
droit au regroupement familial dans le cadre des articles 40 et suivants de la loi. Le cas
échéant, ce conjoint peut néanmoins faire usage du droit au regroupement familial des
articles 10 et 10 bis de la loi.
Les membres de la famille d’un Belge seront assimilés aux membres de la famille d’un
citoyen de l’Union. Selon leur nationalité, les membres de la famille suivent soit, la
procédure pour les citoyens de l’Union, soit, celle pour les membres de la famille qui ne
sont pas citoyens de l’Union. Deux conditions supplémentaires sont toutefois
applicables aux ascendants des Belges, à savoir en matière de moyens de subsistance et
d’assurance maladie (article 40 ter de la loi et article 43 de l’arrêté royal).
Toute personne souhaitant faire valoir les dispositions avantageuses applicables aux
citoyens de l’Union et aux membres de leur famille, mais qui ne peut prouver ni sa
qualité de ressortissant de l’Union européenne, ni son lien de parenté avec un citoyen de
l’Union, recevra une annexe 19quinquies, sans possibilité de recours suspensif.
Les citoyens de l’Union et les membres de leur famille qui viennent en Belgique pour un
séjour n’excédant pas trois mois, doivent signaler leur présence à la commune dans les
10 jours ouvrables suivant leur entrée. Les intéressés reçoivent alors un document
spécifique, appelé « déclaration de présence » (annexe 3ter).
Cette obligation de signalement est une obligation administrative qui n’a aucune
incidence sur la légalité du séjour. Si les étrangers concernés ne se sont pas manifestés
auprès de la commune dans les 10 jours ouvrables, ils encourent une amende
administrative de 200 euros. Cette obligation de signalement ne s’applique pas au séjour
dans un hôtel, dans une prison ou dans un hôpital (article 48 de l’AR).
2
l’Union européenne par un autre moyen, la commune devra contacter préalablement
l’Office des Etrangers, qui prendra une décision.
Si une personne est en possession d’une annexe 10quater, la commune pourra toujours
délivrer une déclaration de présence : le contrôle aura en effet déjà été effectué à la
frontière.
Remarques :
(1) Cette déclaration de présence est également délivrée lorsque l’intéressé souhaite
exercer une activité professionnelle pendant une période n’excédant pas trois mois. Le
document spécifique qui était auparavant utilisé dans ce cas précis est supprimé.2
(2) L’Office des Etrangers peut imposer une amende administrative de 200 euros au
citoyen de l’Union qui n’est pas en possession des documents prévus par l’article 2 de
l’AR du 8 octobre 1981 ainsi qu’au membre de sa famille qui n’est pas en possession
des documents prévus à l’article 2 de la loi du 15 décembre 1980, même s’ils sont
également en mesure de prouver de la façon décrite ci-avant qu’ils ont un droit d’entrée
ou un droit au court séjour.
1. Citoyen de l’Union
Les dispositions reprises sous ce point s’appliquent à la fois au citoyen de l’Union qui
demande le séjour de son propre chef (en tant que travailleur salarié, travailleur
indépendant, étudiant ou détenteur de moyens de subsistance suffisants) et aux
membres de sa famille qui sont eux-mêmes citoyens de l’Union.
Un citoyen de l’Union qui souhaite séjourner pendant plus de trois mois en Belgique, est
tenu de demander à la commune une attestation d’enregistrement dans les trois mois
suivant son entrée. Après ce délai, il peut toujours introduire une demande, mais l’Office
des Etrangers pourra lui infliger une amende administrative de 200 euros.
2
Concrètement, il s’agissait de l’ancienne annexe 22, « attestation délivrée en application de
l’article 47, 48, 50 § 2 ou § 3 » de l’AR du 8 octobre 1981.
3
Si l’intéressé souhaite prouver sa qualité de ressortissant de l’Union européenne par un
autre moyen, la commune devra contacter préalablement l’Office des Etrangers, qui
prendra une décision. Si la décision de l’OE est positive, la commune délivre
immédiatement une annexe 19 et l’intéressé est immédiatement inscrit au registre
d’attente, sans contrôle préalable à l’adresse.
Cette annexe 19 précise les motifs du séjour (travailleur salarié ou demandeur d’emploi,
travailleur indépendant ou détenteur de moyens de subsistance suffisants, étudiant ou
lien de parenté), les documents produits et à produire éventuellement. Les documents
qui doivent être présentés selon le motif du séjour, sont énumérés à l’article 50, § 2, de
l’AR.
3° demandeur d’emploi :
a) une inscription auprès du service de l’emploi compétent ou copie de lettres de
candidature ; et
b) la preuve d’avoir une chance réelle d’être engagé compte tenu de la situation
personnelle de l’intéressé, notamment les diplômes qu’il a obtenus, les éventuelles
formations professionnelles qu’il a suivies ou prévues et la durée de la période de
chômage ;
4
c) pour le partenaire visé à l’article 40bis, § 2, alinéa 1er, 2°, de la loi : la preuve d'une
relation durable et stable, et, si les partenaires ne sont pas tous deux âgés de 21 ans au
moins, la preuve qu’ils ont tous deux 18 ans au moins et qu’ils ont déjà cohabité
pendant au moins un an avant l’arrivée dans le Royaume du citoyen de l’Union qui est
rejoint ;
d) pour les descendants âgés de 21 ans au moins, les ascendants et les enfants visés à
l’article 40bis, § 4, alinéa 3, de la loi, la preuve qu’ils sont à la charge du citoyen de
l’Union concerné ;
e) pour les ascendants d’un Belge : en plus de la preuve qu’ils sont à la charge du Belge
(voir point d), la preuve des moyens de subsistance stables, réguliers et suffisants, ainsi
que d'une assurance maladie telles que visées à l’article 40ter, alinéa 2, de la loi.
Si tous les documents requis ont été transmis immédiatement ou dans le délai prescrit,
la commune peut, dans les cas repris à l’article 51 § 1 de l’AR, donner son approbation
immédiate, sans nécessiter l’intervention de l’Office des Etrangers. Il s’agit des cas
suivants :
- les étudiants ;
3
Voir remarque 1 concernant la légalisation et la traduction.
5
La commune délivre alors immédiatement une attestation d’enregistrement en version
papier, conformément à l’annexe 8 de l’AR. Si un contrôle à l’adresse a déjà eu lieu et
qu’il s’est avéré positif, l’intéressé est inscrit au registre des étrangers. Si le contrôle
s’avère négatif, l’attestation d’enregistrement mentionnera qu’il est inscrit au registre
d’attente.
Désormais, un citoyen de l’Union peut donc régler toute sa procédure de séjour en une
seule visite à la commune, à condition qu’il dispose déjà de tous les documents
nécessaires lors de l’introduction de sa demande et qu’il s’agisse d’un cas pour lequel la
commune peut donner son approbation.
Pour les membres de la famille qui sont eux-mêmes citoyens de l’Union, l’attestation
d’enregistrement sera toutefois délivrée uniquement si le citoyen de l’Union qui
l’accompagne est lui-même en possession d’une attestation d’enregistrement.4
Si tous les documents requis ont été transmis mais que la commune n’est pas habilitée
à prendre une décision, elle doit transmettre la demande à l’Office des Etrangers. Il
pourra notamment s’agir des cas suivants :
- le demandeur d’emploi ;
- le détenteur de moyens de subsistance suffisants obtenus en tant que rentier ou
par l’intermédiaire d’une autre personne que le citoyen de l’Union lui-même (par
ex. conjoint, partenaire, parent, enfant ou même une tierce personne) ;
- le membre de la famille qui est lui-même citoyen de l’Union mais qui est dans
l’impossibilité de prouver son lien de parenté ou d’alliance au moyen d’un
document officiel, ou qui est un partenaire non considéré comme équivalent à
mariage, ou qui doit prouver qu’il est à sa charge (ascendant ou descendant âgé
d’au moins 21 ans).
Si tous les documents requis ont déjà été transmis le jour de la demande, la commune
complète le deuxième volet de l’annexe 19. En revanche, si tous les documents requis
sont transmis après la demande, la commune complète la partie inférieure de l’annexe
19. Dans les deux cas, l’Office des Etrangers prend une décision dans les cinq mois à
compter de la demande.
L’Office des Etrangers examine les documents de preuve au fond qui lui ont été
transmis. Dans ce cadre, une demande d’enquête peut toujours être introduite pour
vérifier s’il y a une installation commune. S’il constate que les conditions liées au séjour
sont remplies, il donne l’instruction de délivrer une attestation d’enregistrement (annexe
8). Par contre, si les conditions liées au séjour ne sont pas remplies, l’OE donne
l’instruction de délivrer une annexe 20 avec un ordre de quitter le territoire.
Si aucune décision n’a été prise dans les cinq mois, une attestation d’enregistrement
doit être délivrée par la commune.
Si une partie des documents de preuve ou aucun de ceux-ci n’a été transmis(e) dans le
délai de trois mois, l’administration communale refuse le séjour au moyen d’une annexe
20. Dans ce cas, cette annexe 20 n’est pas accompagnée d’un ordre de quitter le
4
Repris directement de l’article 8.5.c de la directive 2004/38/CE.
6
territoire, étant donné qu’il n’a pas pu être constaté que l’intéressé ne satisfaisait pas
aux conditions liées au séjour.5 L’intéressé bénéficie alors d’un délai supplémentaire d’un
mois pour transmettre tous les documents requis. Ce point est repris au premier volet de
l’annexe 20.
Si, à l’issue de ce mois supplémentaire, une partie des documents de preuve ou aucun
de ceux-ci n’a été transmis(e), une nouvelle annexe 20 est délivrée, mais cette fois,
assortie d’un ordre de quitter le territoire. La première case de l’annexe 20 est à
nouveau cochée, mais la deuxième phrase est biffée. Le délai dans lequel le citoyen doit
quitter le territoire est de 30 jours. Dans des cas urgents dûment motivés, la commune
peut contacter l’OE pour éventuellement convenir d’un délai inférieur à 30 jours pour
quitter le territoire.6
Si tous les documents requis ont été transmis dans ce délai supplémentaire d’un mois, il
est procédé au retrait de l’annexe 20 et, selon le cas, la procédure décrite au point 1°
ou 2° ci-avant est suivie. Dans ce cas également, une décision est toujours prise dans
les cinq mois à compter de la demande.
La commune ne peut pas délivrer d’annexe 20 avec ordre de quitter le territoire sans
avoir donné au préalable au citoyen un délai supplémentaire d’un mois au moyen d’une
première annexe 20 sans ordre de quitter le territoire. Cependant, s’il s’avère que le
citoyen ne manifeste pas d’intérêt pour la demande de séjour (par ex. s’il ne se présente
pas à la commune ni après 3, ni après 4 mois), la commune peut contacter l’OE pour
éventuellement délivrer immédiatement une annexe 20 avec un ordre de quitter le
territoire.
Remarques
(1) Si l’acte produit est un acte étranger, la copie intégrale de l’original légalisé doit être
transmise pour que la demande puisse être déclarée recevable. La légalisation doit se
faire conformément à l’article 30 du Code de droit international privé, excepté si l’acte
tombe sous le champ d’application de la Convention de La Haye du 5 octobre 1961
supprimant l’exigence de la légalisation des actes publics étrangers. Cette convention
prévoit le recours à une procédure d’apostille simplifiée.
Un acte étranger établi dans une autre langue que l’allemand, l’anglais, le français ou le
néerlandais, doit être traduit par un traducteur juré qui le déclare conforme à l’original.
(2) L’inscription dans les registres et le contrôle à l’adresse, d’une part, et la décision
relative au séjour du citoyen de l’Union, d’autre part, sont indépendants l’un de l’autre.
Une décision positive ou négative sur la demande de séjour n’a pas d’incidence sur
l’inscription. Après une décision négative ou positive de la commune ou de l’OE, le
citoyen de l’Union reste inscrit soit, au registre d’attente, soit, si le contrôle à l’adresse
s’est avéré positif, au registre des étrangers. Le citoyen de l’Union reste en principe
inscrit au registre d’attente tant qu’un contrôle à l’adresse positif n’a pas été effectué.
Après un contrôle à l’adresse positif, il est inscrit au registre des étrangers, quels que
5
Ce point découle de la condamnation de la Belgique par la Cour de Justice par l’arrêt du 23
mars 2006 (affaire C-408/03).
6
Voir article 46, §§ 3 et 4, de l’AR.
7
soient le stade de la procédure de séjour et l’éventuelle décision sur l’attestation
d’enregistrement.
Une décision positive ou négative sur le contrôle à l’adresse n’a pas non plus
d’incidence sur la demande de séjour du citoyen de l’Union. Même après un contrôle à
l’adresse négatif, il est possible qu’une attestation d’enregistrement mentionnant
l’adresse déclarée soit délivrée.
Les règles générales sont appliquées pour la radiation des registres. Ainsi, le citoyen de
l’Union est radié du registre d’attente lorsqu’il ne séjourne plus ou qu’il s’avère qu’il ne
séjourne pas à l’adresse à laquelle il a été inscrit et que le lieu où il s’est établi est
inconnu. L’inscription au registre des étrangers entraîne également la radiation du
registre d’attente.7 Le citoyen de l’Union est radié du registre des étrangers s’il a reçu
une décision négative sur sa demande de séjour et que le délai de recours de 30 jours a
expiré, ou si le Conseil du Contentieux des Etrangers a rejeté le recours.8
(3) Un citoyen de l’Union peut choisir librement entre une attestation d’enregistrement
sous forme papier, ou, si la commune concernée en délivre déjà, sous forme
électronique. L’attestation d’enregistrement sous forme papier et électronique ont la
même valeur juridique au niveau du séjour. Elles attestent qu’à une certaine date,
l’intéressé satisfaisait aux conditions liées au séjour et a été inscrit dans les registres.
Ces documents ne peuvent pas être considérés comme un document de séjour.
(4) Etant donné que les citoyens de l’Union ne peuvent plus être soumis à l’obligation
d’être en possession d’un document de séjour, on ne leur délivre plus d’annexe 15. Ce
document sert en effet à couvrir la période dans l’attente de la délivrance du document
de séjour et est donc inutile pour les citoyens de l’Union qui viennent demander le séjour
en qualité de citoyen de l’Union.10
Un membre de la famille d’un citoyen de l’Union qui n’est pas lui-même citoyen de
l’Union et qui souhaite séjourner en Belgique pendant plus de trois mois doit demander
une « carte de séjour de membre de la famille d’un citoyen de l’Union » auprès de la
7
Voir article 1bis, alinéa 2, de la loi du 19 juillet 1991 relative aux registres de la population, aux
cartes d'identité, aux cartes d'étranger et aux documents de séjour et modifiant la loi du 8 août
1983 organisant un Registre national des personnes physiques.
8
Voir article 12, alinéa 1er, 5° de l’AR du 16 juillet 1992 relatif à la communication des
informations contenues dans les registres de la population et dans le registre des étrangers.
9
Il convient de noter que la carte de séjour des éventuels membres de la famille possède la
même durée : voir plus loin au point C.2.d.
10
L’article 119 de l’AR a été modifié en ce sens.
8
commune dans les trois mois suivant son entrée. Après ce délai, il peut toujours
introduire une demande (donc par ex. aussi pendant son séjour illégal), mais l’Office des
Etrangers peut lui infliger une amende administrative de 200 euros.
Dès que la preuve du lien de parenté ou d’alliance avec le citoyen de l’Union a été
apportée, la commune délivre immédiatement une annexe 19ter attestant de la
demande, sans contrôle préalable à l’adresse. Contrairement aux citoyens de l’Union, ils
ne sont pas inscrits au registre d’attente.
Cette annexe 19ter précise les motifs du séjour (partenaire, conjoint…) les documents
produits et éventuellement à produire. Les documents qui doivent être présentés selon le
motif du séjour, sont énumérés à l’article 52, § 2, de l’AR.
2° pour les membres de la famille du citoyen de l’Union visé à l’article 40, § 4, alinéa
1er, 2°, de la loi, la preuve des ressources suffisantes et d’une assurance maladie telle
que visée à l’article 40bis, § 4, alinéa 2 ;
3° pour le partenaire visé à l’article 40bis, § 2, alinéa 1er, 2°, de la loi : la preuve d'une
relation durable et stable, et, si les partenaires ne sont pas tous deux âgés de 21 ans au
moins, la preuve qu’ils ont tous deux 18 ans au moins et qu’ils ont déjà cohabité
pendant au moins un an avant l’arrivée dans le Royaume du citoyen de l’Union qui est
rejoint ;
4° pour les descendants âgés de 21 ans au moins, les ascendants et les enfants visés à
l’article 40bis, § 4, alinéa 3, de la loi, la preuve qu’ils sont à la charge du citoyen de
l’Union concerné ;
5° pour les ascendants d’un Belge : en plus de la preuve qu’ils sont à la charge du Belge
(voir point 4°), la preuve des moyens de subsistance stables, réguliers et suffisants,
ainsi que d'une assurance maladie telles que visées à l’article 40ter, alinéa 2, de la loi.
11
Concernant la légalisation et la traduction, voir remarque (1) au point C.1
9
Si une partie des documents de preuve ou aucun de ceux-ci n’a été transmis(e) dans le
délai de trois mois ou si le contrôle à l’adresse s’avère négatif, l’administration
communale refuse la demande au moyen d’une annexe 20 et procède au retrait de
l’attestation d’immatriculation qui aurait éventuellement déjà été délivrée. En principe,
cette annexe 20 est accompagnée d’un ordre de quitter le territoire, excepté si le
membre de la famille a encore droit au séjour en une autre qualité. Le délai dans lequel
le citoyen doit quitter le territoire est de 30 jours. Dans des cas urgents dûment
motivés, la commune peut contacter l’OE pour éventuellement convenir d’un délai
inférieur à 30 jours pour quitter le territoire.12
Si tous les documents requis ont été produits et que le contrôle à l’adresse s’est avéré
positif, la demande est toujours transmise à l’Office des Etrangers. L’administration
communale n’est pas habilitée à approuver la demande de séjour des membres de la
famille qui ne sont pas eux-mêmes citoyens de l’Union. L’Office des Etrangers
examinera ensuite le contenu du dossier. Dans ce cadre, une demande d’enquête peut
toujours être introduite pour vérifier s’il y a une installation commune.
Ensuite, l’OE donnera l’instruction de délivrer soit, une « carte de séjour de membre de
la famille d’un citoyen de l’Union » (annexe 9), soit, une annexe 20 (en principe,
assortie d’un ordre de quitter le territoire). Si aucune décision n’a été prise dans les cinq
mois, une carte de séjour doit être délivrée par la commune.
Remarques
(1) Pour obtenir une annexe 19ter et une attestation d’immatriculation, il n’est pas
obligatoire d’apporter la preuve d’identité et de nationalité. Cependant, si cette preuve
n’est pas apportée dans les trois mois suivant la délivrance de l’annexe 19ter, une
annexe 20 est délivrée avec une possibilité de recours suspensif.13 Toutefois, la
demande n’est pas prise en considération au moyen de l’annexe 19quinquies si la
commune constate que les données personnelles (âge, sexe) qui figurent dans les
documents prouvant le lien de parenté ou d’alliance ne correspondent manifestement
pas à la personne sans preuve d’identité qui s’appuie sur ces documents pour obtenir
une annexe 19ter. On ne délivre alors pas d’annexe 19ter. Il s’agit en l’occurrence de
l’application de l’interdiction de fraude telle que prévue à l’article 42septies de la loi.
(3) Une personne qui affirme être ressortissant de l’Union européenne sans en fournir la
preuve, mais qui apporte toutefois les documents requis pour attester son lien de
parenté ou d’alliance avec un citoyen de l’Union, peut obtenir une annexe 19ter. S’il
apporte la preuve de sa qualité de ressortissant de l’Union européenne par la suite,
12
Voir article 46, §§ 3 et 4, de la loi.
13
Ce point découle de la réponse à la quatrième question de l’arrêt Brax de la Cour de Justice du
25/07/02.
10
l’annexe 19ter et l’attestation d’immatriculation qui aurait déjà été délivrée sont retirées
et une annexe 19 est établie.
Un membre de la famille qui a obtenu le droit de séjour à l’étranger avec un visa de type
D portant la mention nationale B20, doit se présenter à l’administration communale de
sa résidence après son entrée dans le Royaume. Celle-ci lui délivre alors une annexe 15
conformément à la règle générale.14
Après le contrôle à l’adresse, l’intéressé est inscrit au registre des étrangers et reçoit
une carte de séjour de membre de la famille d’un citoyen de l’Union.
L’étranger qui produit les documents requis reçoit un visa de type C. Il s’agit d’un visa
de court séjour autorisant son titulaire à séjourner pendant une période maximale de
trois lois sur les territoires des Etats parties à la Convention d’application de l’Accord de
Schengen signé le 19 juin 1990. L’étranger qui reçoit ce type de visa est informé du fait
qu’il doit procéder à une déclaration de cohabitation légale en Belgique dans les trois
mois suivant son entrée sur le territoire des Etats parties à la Convention d’application
de l’Accord de Schengen.
Après avoir effectué une déclaration de cohabitation légale, le membre de la famille peut
introduire une demande de séjour telle que prévue au point a) ci-dessus. Toutefois, il
n’est alors plus requis de présenter à nouveau tous les documents énumérés à l’article
52, § 2, de l’AR. Si l’intéressé présente son visa de type C, pour introduire sa demande
14
Application de l’article 119 de l’AR.
11
de séjour, il doit encore fournir uniquement la preuve du partenariat enregistré grâce à la
déclaration de cohabitation légale.
Les membres de la famille qui ne sont pas citoyens de l’Union et qui bénéficient d’un
droit de séjour de plus de trois mois, reçoivent un document spécial de séjour : la
« carte de séjour de membre de la famille d’un citoyen de l’Union ». Il s’agit d’une carte
de séjour électronique (modèle F) telle que reprise à l’annexe 9 de l’AR. En principe,
cette carte de séjour possède une durée de validité de 5 ans. Cependant, si le citoyen de
l’Union qui est rejoint par le membre de la famille a fait part de son souhait de séjourner
pour une durée plus courte en Belgique, la durée de validité de la carte de séjour est
limitée à la durée du séjour prévue par le citoyen de l’Union.15
Dans les communes qui ne délivrent pas encore de cartes électroniques pour étrangers,
les membres de la famille reçoivent un certificat d’inscription au registre des étrangers
(CIRE) en version papier. Dans ce cas, il convient de compléter par la mention « carte de
séjour de membre de la famille d’un citoyen de l’Union » dans le champ vide de la page
6 du CIRE.16 Cette carte de séjour possède une durée de validité d’un an. Une fois cette
année écoulée, le CIRE est remplacé par une carte électronique de modèle F dont la
durée de validité est, en principe, de 5 ans.
D. Séjour permanent
1. Citoyen de l’Union
Les dispositions reprises sous ce point s’appliquent à la fois au citoyen de l’Union qui
demande le séjour de son propre chef (en tant que travailleur salarié, travailleur
indépendant, étudiant ou détenteur de moyens de subsistance suffisants) et aux
membres de sa famille qui sont eux-mêmes citoyens de l’Union.
15
Voir article 42, § 3, de la loi.
16
Voir article 39, alinéa 1er, de l’AR du 7 mai 2008 modifiant l’arrêté royal du 8 octobre 1981
sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers.
12
l’appui de sa demande. La commune déclare la demande irrecevable au moyen d’une
annexe 23 si le citoyen n’a pas encore séjourné pendant trois ans dans le Royaume et
qu’il ne peut invoquer un cas d’exception.
Le séjour de trois ans est calculé à partir du moment où le citoyen de présente pour la
première fois à la commune pour demander le séjour sur la base de sa citoyenneté de
l’Union. Concrètement, la date d’inscription au registre d’attente est la date de début
prise en compte pour le calcul de la durée. C’est la même date que celle mentionnée sur
l’annexe 19.
Pour les motifs d’exception pour lesquels le droit de séjour permanent est plus
rapidement effectif, le citoyen de l’Union devra au moins prouver que :
1° soit, il a travaillé en Belgique en tant que travailleur salarié ou travailleur
indépendant et est en incapacité de travail permanente ou est bénéficiaire d’une
pension de retraite anticipée ou d’une allocation de vieillesse ;
2° soit, il est membre de la famille d’un citoyen de l’Union tel que repris au 1° ;
3° soit, il est membre de la famille d’un citoyen de l’Union décédé qui a travaillé
dans le Royaume en tant que travailleur salarié ou travailleur indépendant.
Si le citoyen de l’Union qui a séjourné pendant trois ans dans le Royaume, ou,
conformément au point 1°, 2° ou 3° ci-dessus, prouve qu’il relève d’un motif
d’exception, la commune transmet la demande à l’Office des Etrangers, qui prend une
décision dans les cinq mois.
Si les conditions liées au séjour permanent ne sont pas remplies, l’OE donne l’instruction
de refuser la demande au moyen d’une annexe 24. Il convient de noter qu’une décision
négative sur le séjour permanent (annexe 23 ou annexe 24) n’a, en principe, pas
d’incidence sur le droit de séjour de plus de trois mois.
Par contre, si les conditions sont remplies ou si aucune décision n’a été prise dans les
cinq mois, le « document attestant de la permanence du séjour » (annexe 8bis) est
délivré. Le citoyen de l’Union peut choisir librement d’obtenir le document en version
papier, ou, si la commune le délivre déjà, en version électronique. Pour des raisons
techniques, le document attestant de la permanence du séjour en version électronique
(carte E+) possède une durée de validité maximale de cinq ans.
Les membres de la famille qui ne sont pas citoyens de l’Union bénéficient eux aussi
automatiquement d’un droit de séjour permanent dès qu’ils remplissent les conditions
énumérées à l’article 42quinquies ou à l’article 42sexies de la loi.
Ce droit est constaté par une « carte de séjour permanent de membre de la famille d’un
citoyen de l’Union » (annexe 9bis). La procédure d’obtention de ce document se déroule
comme suit.
Les membres de la famille qui sont titulaires d’une carte de séjour de membre de la
famille d’un citoyen de l’Union, sont, comme tous les étrangers titulaires d’une carte de
13
séjour, tenus de se présenter à la commune entre le 45ème et le 30ème jour précédant la
date d’expiration de cette carte de séjour.17 Le fait de se manifester à la commune pour
renouveler la carte de séjour de membre de la famille d’un citoyen de l’Union est
automatiquement considéré comme une demande de carte de séjour permanent.
Le membre de la famille n’est toutefois pas soumis aux délais mentionnés ci-avant s’il
souhaite obtenir une carte de séjour permanent. Il peut la demander à tout moment,
donc même avant le 45ème jour précédant la date d’expiration. Néanmoins, s’il se
présente à la commune après la date d’expiration de sa carte de séjour, il est passible
d’une amende administrative de 200 euros.
Pour les motifs d’exception pour lesquels le droit de séjour permanent est plus
rapidement effectif, le membre de la famille devra au moins prouver que :
1° soit, il est membre de la famille d’un citoyen de l’Union qui a travaillé en Belgique
en tant que travailleur salarié ou travailleur indépendant et est en incapacité de
travail permanente ou est bénéficiaire d’une pension de retraite anticipée ou
d’une allocation de vieillesse ;
2° soit, il est membre de la famille d’un citoyen de l’Union décédé qui a travaillé
dans le Royaume en tant que travailleur salarié ou travailleur indépendant.
Si le membre de la famille a séjourné pendant trois ans dans le Royaume ou prouve qu’il
se trouve dans une des situations exceptionnelles conformément au point 1° ou 2°
ci-avant, la commune transmet la demande à l’Office des Etrangers, qui prend une
décision dans les cinq mois. Si, dans l’attente de cette décision, la carte de séjour arrive
à expiration, elle est retirée et une annexe 15 est délivrée. Cette annexe 15 couvre le
reste de cette période de cinq mois.
Si les conditions liées au séjour permanent ne sont pas remplies, l’OE donne l’instruction
de refuser la demande au moyen d’une annexe 24. Il convient de noter qu’une décision
négative sur le séjour permanent (annexe 23 ou 24) n’a en principe aucune incidence
sur le droit de séjour de plus de trois mois. Si la carte de séjour de membre de la famille
d’un citoyen de l’Union arrive entre-temps à expiration, elle est à nouveau prorogée pour
cinq ans.
17
Voir article 33 de l’arrêté royal du 08/10/81.
14
Par contre, si les conditions sont remplies ou si aucune décision n’a été prise dans les
cinq mois, la « carte de séjour permanent de membre de la famille de l’Union » (annexe
9bis) est délivrée : il s’agit d’une carte de séjour électronique (modèle F+) telle que
reprise à l’annexe 9bis de l’AR. Cette carte de séjour possède toujours une durée de
validité de 5 ans.
E. Fin du séjour
3. Lorsqu’un droit de séjour permanent a été obtenu, il ne peut y être mis fin qu’en cas
d’absence de plus de deux ans (art. 42quinquies, § 7, de la loi) ou en cas de fraude (art.
42septies de la loi). Dans ce cas, le fait que ce droit de séjour ait été constaté par un
document attestant de la permanence du séjour (pour le citoyen de l’Union) ou une carte
de séjour permanent (pour le membre de la famille qui n’est lui-même pas citoyen de
l’Union) n’a aucun effet.
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Voir article 39, alinéa 2, de l’AR du 7 mai 2008 modifiant l’arrêté royal du 8 octobre 1981 sur
l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers.
15
4. Le retrait du séjour est toujours décidé par l'Office des étrangers, non par la
commune. Le retrait du séjour se fait par la délivrance d’une annexe 21. Les documents
de séjour délivrés aux membres de la famille qui ne sont pas citoyens de l’Union sont
retirés, conformément à la règle générale prévue par l’article 35 de l’AR. L’attestation
d’enregistrement et l’éventuel document attestant de la permanence du séjour sont
également retirés selon le cas.
F. Dispositions transitoires
1. A partir de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, les dossiers qui sont introduits sur la
base de l’ancienne loi sont traités suivant la nouvelle réglementation. Après l’entrée en
vigueur, une « ancienne » annexe 19 n’entraînera donc plus la délivrance d’une carte
bleue au jaune, mais bien d’une éventuelle attestation d’enregistrement (en version
papier ou électronique) ou une carte de séjour de membre de la famille d’un citoyen de
l’Union (carte électronique F ou CIRE avec ajout de la mention supplémentaire à la page
6).
Dans l’attente d’une décision, les membres de la famille peuvent aussi rester en
possession de l’ancienne annexe 19 qui leur a déjà été délivrée. Cette annexe n’est pas
remplacée par une nouvelle annexe 19 ou 19ter. Ils restent également en possession de
leur attestation d’immatriculation jusqu’à la décision.
2. Les citoyens de l’Union et les membres de leur famille qui ont obtenu un droit de
séjour illimité en vertu de l’ancienne loi et sont donc en possession d’une carte bleue
valable pour cinq ans ou d’une carte d’identité jaune pour étranger, ne peuvent plus
perdre leur droit de séjour dans les cas décrits aux articles 42bis, 42ter et 42quater de
la loi. A partir de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi le 1er juin 2008, ils pourront
désormais être assimilés aux bénéficiaires d’un droit de séjour permanent.19
Les citoyens de l’Union peuvent, s’ils le souhaitent, faire constater ce droit de séjour
permanent par un document attestant de la permanence du séjour. La commune délivre
d’office ce document contre la carte bleue avec une durée de validité de cinq ans que
l’étranger doit remettre.
19
Voir disposition transitoire de l’article 47, 3° de la loi du 25 avril 2007, et art. 38 de l’AR du 7
mai 2008 modifiant l’arrêté royal du 8 octobre 1981 sur l'accès au territoire, le séjour,
l'établissement et l'éloignement des étrangers.
20
Lors de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, certains membres de la famille seront déjà en
possession d’une carte d’identité jaune pour étranger portant la mention supplémentaire
« document délivré à un membre de la famille d’un citoyen de l’Union », conformément au point
2.3 de la circulaire du 10 mai 2006. Pour eux, le droit de séjour permanent est déjà constaté
automatiquement.
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3. La carte bleue pour ressortissant UE reste, en principe, valable jusqu’à expiration de
sa durée de validité (article 47, 1°, de la loi du 25/04/07). Le citoyen de l’Union doit
restituer cette carte à la commune au plus tard dans les 30 jours précédant l’expiration
de la durée de validité (art. 33 de l’AR). Il peut néanmoins le faire plus tôt.
Pour les étudiants, la commune remplace d’office la carte bleue avec une durée de
validité d’un an par une attestation d’enregistrement. Le citoyen peut choisir de la
recevoir en version électronique ou en version papier. Dans ce cas, la carte électronique
sera en principe valable cinq ans.21 Par contre, conformément aux règles générales, si
l’étudiant concerné a déjà séjourné pendant cinq ans en Belgique, il peut demander le
séjour permanent au moyen de l’annexe 22. Nous vous renvoyons à ce sujet à la
disposition transitoire 5 reprise ci-après.
La carte bleue avec une durée de validité de 5 ans est remplacée d’office par le
document attestant de la permanence du séjour. Le citoyen peut également choisir de le
recevoir en version électronique ou en version papier.
De même, le séjour avec un CIRE délivré dans le cadre des dispositions transitoires pour
les travailleurs salariés des « nouveaux Etats membres » est également pris en
considération pour le calcul du délai requis pour le séjour permanent.
Dans ces cas, la commune est priée de contacter l’Office des Etrangers.
21
Voir à ce sujet le point C.1, remarque (4).
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