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Complément sur le calcul intégral

___________________________
I.Fonction définie par une intégrale
1. Problème fondamental
Soit a un réel donné d’un intervalle I et u une fonction continue sur I. Soit V une primitive de
u sur I ; à partir de V, donner l’expression de f la primitive de u sur I telle que f(a)=0. Qu’en
déduit-on ?
Résolution :
∗ Toutes les primitives de u sur I sont toutes les fonctions x V(x)+C où C est une
constante réelle.
∗ f étant une primitive de u sur I, on écrit f(x)=V(x)+C pour tout réel x de I, avec C constante
réelle. f(a)= V(a)+C ainsi f(a)=0 pour C=-V(a) .
Finalement, pour tout x de I, f(x)=V(x)–V(a) et par définition des intégrales
x x
V(x)–V(a)= ∫a
u (t ) dt d’où : f(x)= ∫ u(t ) dt pour tout x de I..
a

2.Théorème fondamental
Au paragraphe précédent, on a justifié le théorème suivant :
u étant une fonction définie et continue sur un intervalle I contenant le réel fixé a, avec la
x
notation f(x)= ∫ u (t ) dt , f est automatiquement la primitive, prenant la valeur 0 en a de la
a
fonction u sur l’intervalle I.
II. Intégrale d’une fonction non continue.
1)Définition

a0 a1 a2 a3 an–1 an

On suppose que a0, a1, a2, . . . , an sont n+1 réels tels que : a0<a1<a2 . . .<an–1<an et que g1, g2, . ,
gn sont n fonctions numériques définies et continues respectivement sur les intervalles fermés
[a0 ; a1], [a1 ; a2], . . . ,[an–1; an].
On se donne une fonction numérique u qui vérifie les égalités suivantes :
u(x)=g1(x) pour a0<x<a1
u(x)=g2(x) pour a1<x<a2
.......................................
u(x)=gn(x) pour an-1<x<an .
-On dit que : u est continue par morceaux sur [a0, an]
-On dit que u est intégrable sur les intervalles [a0 ; an] et [an ; a0] et les intégrales de u de a0 à
an ou de an à a0 sont définies par :
an a1 a2 an a0 an
∫ u ( x ) dx = ∫ 1g ( x ) dx + ∫ 2g ( x ) dx + . . . + ∫ ng ( x ) dx et : ∫ u ( x ) dx = - ∫ u( x)dx
a0 a0 a1 a n −1 an a0

2)Propriétés
On généralise les propriétés vues en terminale, concernant les calculs d’intégrales comme :
- la relation de Chasles
- la linéarité du calcul des intégrales ( la somme de 2 intégrales de mêmes bornes, la
multiplication d’une intégrale par une constante…)
- les inégalités au sens large d’intégrales...
3) Exemple d’intégrale d’une fonction non continue

Exercice
On se donne une fonction numérique u définie par les égalités :
u(x)=e-x/2 pour -1<x<0
u(0)= 0,5
u(x)=x.sin2(4x) pour 0<x≤ π/4
u(x)=ln(x+1) pour π/4<x<π/2+1
u(π/2+1)=1 .

La représentation graphique de u est la suivante :

π/4 π/2+1

u est une fonction numérique définie sur]-1, π/2+1] , continue par morceaux sur [-1, π/2+1].

① Calculer l’intégrale I=
0
∫e
−x / 2
dx.
−1

② On a déjà calculé l’intégrale W= ∫ x. sin 2 x dx et on vu que W=π2/4.


π

π /4
En faisant le changement de variable x=t/4, calculer l’intégrale K= ∫ x. sin 2 (4 x) dx.
0

③ Calculer, en faisant une intégration par parties, l’intégrale L= ∫


π / 2 +1
ln( x + 1) dx ( on fera
π /4

intervenir la fonction x↦x+1 en fonction auxiliaire). On vérifiera si L=


π +4
[ln(π+4)–1].
4

④ Calculer l’intégrale M= ∫
π / 2 +1
u ( x) dx en expliquant le calcul.
−1
III. Problème
x x x
Avec x réel, on pose F(x)= ∫ e-0,2t dt , G(x)= ∫ te-0,2t dt et H(x)= ∫ t2 e-0,2t dt.
0 0 0
ère
1 partie
1°) Calculer F(x).
2°) En faisant une intégration par parties, exprimer G(x) en fonction de F(x). En déduire
l’expression de G(x) en fonction de x.
3°) En faisant une intégration par parties, exprimer H(x) en fonction de G(x). En déduire
l’expression de H(x) en fonction de x.
4°) On a les limites de référence 0= lim (1/et)= lim (t/et)= lim (t2/et).
t → +∞ t → +∞ t → +∞
2
10,2 x (0,2 x)
∗ Exprimer H(x) en fonction de 0,2 x
,
0, 2 x
et .
e e e 0, 2 x
∗ En déduire lim H(x) à partir des 3 limites de référence.
x → +∞
5°) Calculer la fonction dérivée de H et étudier les variations de H.
ème
2 partie

On a la représentation graphique (C) de la


fonction xx2e-0,2x dans un repère orthogonal
r r
( O, i , j ) .
On précise que sur l’axe des abscisses 15 cm donne
la distance des graduations -10 et 80 et sur l’axe des
ordonnées 15 cm donne la distance des graduations -
0,5 et 14,5.
Soit α un réel positif (ou nul) et (Dα) l’ensemble
des points M de coordonnées x et y vérifiant
0≤ x≤ α et 0≤y≤ x2e-0,2x.

1°) Hachurer le domaine (Dα) et calculer en cm2,


l’aire A(α) du domaine (Dα).

2°) Calculer la limite de A(α) lorsque α tend vers


+∞ .
(C)

α
Corrigé
1ère partie
x
1°) On a : F(x)= -5 ∫ - 0,2e -0, 2t dt = - 5[e −0, 2t ]0x = -5[e-0,2x–e0] où e0=1d’où :
0
F(x)=5[1–e-0,2x] .

2°) On écrit :
u(t)=t u’(t)=1
v’(t)=e–0,2t = -5[-0,2 e-0,2t] v(t)= -5e-0,2t u’(t)v(t)= -5e-0,2t
u’ et v’ sont encore dérivables et continues sur  et ainsi :
x x
G(x)= -5 [te -0, 2t ]0x − ∫ - 5e −0, 2t dt = − 5( xe -0, 2 x − 0) + 5∫ e -0, 2t dt d’où G(x) = - 5 xe -0, 2 x + 5 F ( x) .
0 0
Ceci donne : G(x)=-5xe-0,2x + 25[1–e-0,2x] soit : G(x)= 25 – 25e-0,2x–5xe-0,2x.

3°) On écrit :
u1(t)=t2 u1’(t)=2t
v’(t)=e–0,2t = -5[-0,2 e-0,2t] v(t)= -5e-0,2t u’(t)v(t)= -10 te-0,2t
u1’ et v’ sont encore dérivables et continues sur  et ainsi :
x x
H(x)= -5 [t 2 e -0, 2t ]0x − ∫ - 10te −0, 2t dt = − 5( x 2 e -0, 2 x − 0) + 10 ∫ te -0, 2t dt d’où
0 0
2 -0,2x 2 -0,2x
H(x)= -5x e + 10 G(x) et H(x)= -5x e + 10 (25 – 25e-0,2x–5xe-0,2x) soit :
H(x)= 250– 250e-0,2x–50xe-0,2x – 5x2 e-0,2x .

0,2x 0,2x 2 0,2x 1 50 0,2 x 5 (0,2 x) 2


4°) ∗ H(x)= 250– 250/e –50x/e – 5x /e =250–250 − × − × 0, 2 x ,
e 0,2 x 0,2 e 0, 2 x 0,2 2 e
1
0,2 x (0,2 x) 2
soit H(x)= 250–250 − 250 ×
− 125 × .
e 0,2 x e 0, 2 x e 0, 2 x
∗ On a lim 0,2 x = + ∞ alors les 3 limites de référence donnent (en faisant t= 0,2x) :
x → +∞

1 0,2 x (0,2 x) 2
0 = lim = lim = lim et d’après l’égalité précédente concernant H(x) on
x → +∞ e 0 , 2 x x → +∞ e 0 , 2 x x → +∞ e 0 , 2 x

obtient : lim H(x)=250–250×0–250×0–125×0 soit lim H(x)= 250.


x → +∞ x → +∞


2 -0,2t
5°) La fonction u : t  t e est dérivable et continue sur . Avec l’égalité H(x)= u(t) dt,
0

H est la primitive sur , prenant la valeur 0 en 0, de la fonction u d’où : H’(x)=u(x)=x2e-0,2x .

et H(0)=0. D’autre part : H’(0)= 0 et sans difficulté pour x≠0, 0<x2 et 0<e-0,2x d’où 0<H’(x).
On obtient bien le tableau de variation suivant :

x –∞ 0 +∞
H’(x) + 0 +
H(x) 0 250
2ème partie

1°) L’ensemble de points (Dα) est le domaine de frontière constituée par la droite d’équation
x=α, l'axe des ordonnées, l’axe des abscisses et (C) la représentation graphique de la fonction
positive xx2e-0,2x.

On précise que sur l’axe des ordonnées l’unité graphique vaut 1cm puisque la distance des
graduations -0,5 et 14,5 vaut 15cm alors que la différence de ces graduations est égale à 15.
Sur l’axe des abscisses l’unité graphique vaut en cm 15/90 = 1/6 parce que la différence des
graduations -10 et 80 vaut 90 alors que leur distance vaut 15 cm.
r r
Le rectangle construit à partir de ( O, i , j ) a une aire, en cm2, égale à 1×(1/6)=1/6.

α
Forcément A(α )= (1/6)× ∫ x 2 e -0, 2 x = (1/6)H(α).
0

Soit A(α) = (1/6)( 250– 250e-0,2α–50αe-0,2α – 5α2 e-0,2α)

2°) D’après la limite de H en +∞, on sait que lim A(α)= (1/6)×250=125/3 .


α → +∞
III. Exercices divers
x
2
① On écrit f(x)= ∫ e −t dt . Déterminer l’ensemble de définition de f, la fonction dérivée de f,
0
les variations de f. Étudier la parité de f.
x
② On écrit f(x)= ∫ t 1 + t 4 dt . Déterminer l’ensemble de définition de f, la fonction dérivée
0
de f, les variations de f. Étudier la parité de f.
x x x
③ Avec x réel, on pose F(x)= ∫ e-0,2t dt , G(x)= ∫ te-0,2t dt et H(x)= ∫ t2 e-0,2t dt.
0 0 0
1°) Calculer F(x).
2°) En faisant une intégration par parties, exprimer G(x) en fonction de F(x). En déduire
l’expression de G(x) en fonction de x.
3°) En faisant une intégration par parties, exprimer H(x) en fonction de G(x). En déduire
l’expression de H(x) en fonction de x.
4°) On a les limites de référence 0= lim (1/et)= lim (t/et)= lim (t2/et).
t → +∞ t → +∞ t → +∞
0,2x 0,2x 2 0,2x
∗ Exprimer H(x) en fonction de 1/e , x/e et x /e .
∗ En déduire lim H(x) à partir des 3 limites de référence.
x → +∞
5°) Calculer la fonction dérivée de H.

Corrigé
2
① ∗ On écrit u(t)= e −t : u est une fonction définie, dérivable et continue sur . Avec
x

l’écriture f(x)= ∫ u (t ) dt , f est automatiquement la primitive sur , prenant la valeur 0 en 0,


0
2
de la fonction u. De cette manière u = f’ ; pour tout réel x, f’(x)=u(x)= e − x > 0 . f est ainsi
strictement croissante sur .
2 2
∗ Pour tout réel t, u(-t)= e − ( −t ) = e − t = u (t ) . u est ainsi une fonction paire sur . D’après
un théorème concernant les intégrales des fonctions paires et continues :
−x x −x x

Pour tout réel x, ∫ u (t ) dt = – ∫ u(t ) dt


−0 0
d’où ∫ u (t ) dt = – ∫ u(t ) dt
0 0
soit : f(–x)=–f(x). De cette

manière f est une fonction impaire sur .

② ∗ On écrit u(t)=t 1 + t 4 . Pour tout réel t, 0≤ t4 d’où 0<1≤ 1 + t4. De cette manière, u est
x

une fonction définie, dérivable et continue sur . Avec l’écriture f(x)= ∫ u (t ) dt , f est
0

automatiquement la primitive sur , prenant la valeur 0 en 0, de la fonction u. Alors :


u = f’ et pour tout réel x, f’(x)=u(x)= x 1 + x 4 .
∗ Pour tout réel x, 0< 1 + x4 d’où 0< 1 + x 4 ainsi f’(x) = x 1 + x 4 est du signe de x.
D’où le tableau de variation de f :
x –∞ 0 +∞
f’(x) – 0 +
f(x) 0
∗ Pour tout réel t, u(-t)= -t 1 + (−t ) 4 = -t 1 + t 4 soit u(-t)=-u(t).
. u est ainsi une fonction impaire sur . D’après un théorème concernant les intégrales des
fonctions impaires et continues :
−x x −x x

Pour tout réel x, ∫ u (t ) dt = ∫ u(t ) dt


−0 0
d’où ∫ u (t ) dt = ∫ u(t ) dt
0 0
soit : f(–x)=f(x). De cette

manière f est une fonction paire sur .

x
③ 1°) On a : F(x)= -5 ∫ - 0,2e -0, 2t dt = - 5[e −0, 2t ]0x = -5[e-0,2x–e0] où e0=1d’où :
0
F(x)=5[1–e-0,2x] .

2°) On écrit :
u(t)=t u’(t)=1
v’(t)=e–0,2t = -5[-0,2 e-0,2t] v(t)= -5e-0,2t u’(t)v(t)= -5e-0,2t
u’ et v’ sont encore dérivables et continues sur  et ainsi :
x x
G(x)= -5 [te -0, 2t ]0x − ∫ - 5e −0, 2t dt = − 5( xe -0, 2 x − 0) + 5∫ e -0, 2t dt d’où G(x) = - 5 xe -0, 2 x + 5 F ( x) .
0 0
-0,2x -0,2x
Ceci donne : G(x)=-5xe + 25[1–e ] soit : G(x)= 25 – 25e-0,2x–5xe-0,2x.

3°) On écrit :
u1(t)=t2 u1’(t)=2t
v’(t)=e–0,2t
= -5[-0,2 e ] v(t)= -5e-0,2t u’(t)v(t)= -10 te-0,2t
-0,2t

u1’ et v’ sont encore dérivables et continues sur  et ainsi :


x x
H(x)= -5 [t e 2 -0 , 2 t x
0 ] − ∫ - 10te − 0, 2t
dt = − 5( x e 2 -0, 2 x
− 0) + 10 ∫ te -0, 2t dt d’où
0 0
2 -0,2x 2 -0,2x
H(x)= -5x e + 10 G(x) et H(x)= -5x e + 10 (25 – 25e-0,2x–5xe-0,2x) soit :
H(x)= 250– 250e-0,2x–50xe-0,2x – 5x2 e-0,2x .

1 50 0,2 x 5 (0,2 x) 2
4°) ∗ H(x)= 250– 250/e0,2x–50x/e0,2x – 5x2 /e0,2x =250–250 − × 0, 2 x − × ,
e 0,2 x 0,2 e 0,2 2 e 0, 2 x
0,2 x 1 (0,2 x) 2
soit H(x)= 250–250 − − 250 ×
125 × .
e 0,2 x e 0, 2 x e 0, 2 x
∗ On a lim 0,2 x = + ∞ alors les 3 limites de référence donnent (en faisant t= 0,2x) :
x → +∞

1 0,2 x (0,2 x) 2
0 = lim = lim = lim et d’après l’égalité précédente concernant H(x) on
x → +∞ e 0 , 2 x x → +∞ e 0 , 2 x x → +∞ e 0 , 2 x

obtient : lim H(x)=250–250×0–250×0–125×0 soit lim H(x)= 250.


x → +∞ x → +∞

x
2 -0,2t
5°) La fonction u : t  t e est dérivable et continue sur . Avec l’égalité H(x)= ∫
0
u(t) dt,

H est la primitive sur , prenant la valeur 0 en 0, de la fonction u d’où : H’(x)=u(x)=x2e-0,2x .

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