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A ne pas faire
En tout cas, la réponse ne consiste pas en un « aménagement » de la technique classique pour
« accommoder » le dysfonctionnement. Ce serait comme si notre gouvernement baissait les
standards du niveau physique pour les militaires ou les pompiers parce que de moins en moins de
recrues sont capables de passer les tests.
En effet, il peut y avoir une condition médicale particulière où le médecin dira au patient que pour
lui/elle garder la tête et le cou dans une position neutre dans les exercices de flexion des hanches est
absolument nécessaire. Si votre médecin vous le dit, écoutez-le. Mais si c’est une prescription pour
un autre patient ? Ne pensez-vous pas que prendre les médicaments de quelqu’un d’autre est
dangereux ? La prescription médicale pour un patient particulier ne devrait jamais être considérée
comme la « procédure opérationnelle standard » pour tout le monde.
Et maintenant, la deuxième question : est-ce que cette nouvelle technique, cette nouvelle position de
la tête a amélioré les performances des athlètes de haut niveau ?
La réponse est : oui, pour certains. Mais la technique est loin d’être nouvelle.
Aspect « lent » : la Force Athlétique
Hugh Cassidy et Franco Columbu l’ont utilisée il y a déjà quarante ans. Si on passait en revue les
positions de la tête des athlètes lors des championnats de Force Athlétique, on constaterait une
variété remarquable. Andy Bolton a franchi la barrière mythique de 1000 livres [453,5 kg] avec le
cou neutre. En fait, au démarrage il fixe un point au sol 2-3 m devant lui. Quant à Lamar Gant, le
premier homme à soulever le poids égal à cinq fois son poids de corps (661 livres [299,76 kg] à 132
livres [59,86 kg]), il l’a fait avec son cou en hyper-extension extrême.
Mettre son corps dans une position ou une autre est souvent « donnant-donnant ». Relever la
tête et mettre le cou en extension aide à activer la chaîne musculaire postérieure, mais affaiblit
quelque peu les abdos et les quadriceps. Un athlète consciencieux, avec l’aide de son coach et/ou
par biais de l’écoute attentive de son corps, devrait déterminer le « donnant-donnant » optimal pour
lui. Pourtant, ce conseil n’est valable que pour les compétiteurs en Force Athlétique. Les amateurs
et les athlètes d’autres disciplines devraient suivre les recommandations pour les exercices avec
Kettlebells et avec la barre olympique détaillées ci-dessous.
Exceptions
La seule personne que j’aie jamais vue exécuter un parfait Swing hard style, puissant et gracieux,
tout en gardant son cou quasiment neutre est le Chef SFG Brett Jones. Il ajoute quelques nuances à
la recommandation standard et offre quelques options :
« Si votre tête subit un coup sec vers l’arrière quand vous « rattrapez » le Kettlebell dans la
descente, alors c’est une mauvaise chose. Si vos bras sont connectés au corps et si vous choisissez
de maintenir l’extension, cela peut être une bonne chose. Quand j’essaie de fixer mon regard sur le
mur en face, j’ai la sensation d’être brusquement tiré dans une extension au niveau des cervicales,
ce qui n’est pas agréable. Pour moi, il est bien mieux d’avoir un point [pour fixer le regard]
beaucoup plus près (1,50 à 2 m devant). »
Brett ajoute que son cou est en réalité dans une légère extension, même s’il regarde le sol à 2 m
devant lui. Il note également que la plupart de ceux qui pensent que leur cou est neutre, sont en
réalité en flexion.
Le Chef SFG nous met en garde par rapport à l’hyper-extension. Il est facile de tomber dans ce
piège quand on fait ses Swings avec les jambes presque tendues. Si vos genoux sont à peine pliés
dans la position basse, votre torse est forcément parallèle au sol (ou presque). Dans ces conditions-
là, regarder droit devant va automatiquement mettre votre cou en hyper-extension. Rappelez-vous
que le Swing hard style est un mouvement de la même famille que le saut. De ce fait, il
demande une certaine flexion de genoux. Pas au point de se transformer en Squat, mais
suffisamment pour activer les muscles fessiers.
Points de repère
1. La recommandation standard pour les Swings est de fixer les yeux sur l’horizon. Cela relèvera
votre tête et mettra votre cou en légère extension dans la position basse. Cela, à condition d’avoir
une extension thoracique saine et de ne pas garder les jambes tendues. Cet « horizon » peut être, par
exemple, la jonction entre le sol et le mur (si vous êtes suffisamment éloigné). Notez que
« l’horizon » est plus bas que le niveau de vos yeux.
2. Vous n’arrivez pas à regarder droit devant dans la position basse du Swing sans mettre le cou en
hyper-extension ? Il se peut que le haut de votre dos soit trop « raide ». Dans ce cas-là, trouvez un
professionnel pour corriger ce problème avant d’aborder un programme basé sur des Swings.
3. Disons que vous possédez la mobilité nécessaire et pliez les genoux, mais que votre cou n’est
toujours pas « à l’aise » dans la position basse du Swing. Alors, assurez-vous que ce sont les
dorsaux qui absorbent les forces lors du mouvement du Kettlebell vers l’arrière. Ce n’est pas le
travail des trapèzes, ni du cou. Si votre cou n’est toujours pas « à l’aise », expérimentez en baissant
légèrement la tête. Fixez votre regard sur un point un petit peu plus bas (typiquement, au sol, 1,5 à 3
m devant vous).
4. Ne projetez jamais votre tête en arrière dans la position basse (cou « cassé ») ou en avant dans la
position haute (« tête de poulet », chicken head) du Swing.
En conclusion
Gardez la tête haute et faites vos Swings, mesdames et messieurs !