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Revue d'histoire des sciences et

de leurs applications

Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique


préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale des Sciences
Yves Laissus

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Laissus Yves. Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale des
Sciences. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, tome 22, n°3, 1969. pp. 193-236;

doi : 10.3406/rhs.1969.2592

http://www.persee.fr/doc/rhs_0048-7996_1969_num_22_3_2592

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Les Plantes du Roi

Note sur un grand ouvrage de botanique


préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale dee Sciences

« Et, comme on s'est avisé de consulter


sur les choses naturelles la Nature elle-même
plutôt que les Anciens, elle se laisse plus
aisément découvrir. »
FONTENELLE (1).

Dans le premier volume de l'Histoire de Г Académie royale des


Sciences, Fontenelle raconte comment, dès la fin de 1666, plusieurs
« physiciens » vinrent se joindre aux mathématiciens qui avaient
formé le noyau initial de cette Compagnie. Parmi ces nouveaux
venus figuraient notamment Claude Perrault (2) « en qui brilloit
le génie qui fait les découvertes », Samuel Duclos (3) et Claude
Bourdelin (4), tous deux « habiles chimistes », et « M. Mar-

(1) Histoire de Г Académie royale des Sciences, t. 1, 1666-1685, Paris, 1733, p. 2.


(2) Perrault (Claude), 1613-1688, le célèbre médecin, anatomiste et architecte, frère
de l'écrivain Charles Perrault, 1628-1703, membre de l'Académie française.
(3) Duclos, alias Du Clos (Samuel Cottereau-), mort en 1715, chimiste, médecin
ordinaire de Louis XIV. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment d'Observations
sur les eaux minérales de plusieurs provinces de France faites en Г Académie royale des
Sciences en l'année 1670 et 1671, Paris, Imprimerie Royale, 1675, et d'une Dissertation
sur les principes des mixtes naturels, faite en 1677, Amsterdam, Daniel Elsevier, 1680.
Ces deux ouvrages, publiés dans le format in-12, ont été réimprimés dans les Mémoires
de l 'Académie royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, t. 4, Paris, 1731, p. 1-119.
Voir son éloge dans Condorcet, Éloge des académiciens de l'Académie royale des Sciences
morts depuis 1666 jusqďen 1699..., Paris, 1773, p. 66-77.
(4) Bourdelin (Claude, dit Claude Ier), 1621-1699, chimiste, apothicaire de la maison
du duc d'Orléans. Sur ce personnage, qui joue un rôle important dans la présente étude,
on pourra consulter notamment : Fontenelle, Éloge de M. Bourdelin, dans Histoire de
l'Académie royale des Sciences..., Année 1699, Paris, 1718, p. 122-123 (premier éloge
prononcé à l'Académie des Sciences) ; Paul Dorveaux, Apothicaires membres de
l'Académie royale des Sciences. I : Claude Bourdelin, dans Bulletin de la Société d'Histoire de
la Pharmacie, 17e année, n° 64, Paris, août 1929, p. 289-298 ; N.-F.-J. Éloy, Dictionnaire
historique de la médecine ancienne et moderne, t. 1, Mons, 1778, p. 433 ; M. Prévost dans
Dictionnaire de biographie française sous la direction de M. Prévost... et Roman d'Amat...,
t. VI, Paris, 1954, col. 1437.
T. XXII. — 1969 13
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chand (5), qui avoit une grande connoissance de la botanique » (6).


Ainsi complétée, l'Académie était prête à se mettre au travail.
Dans les premiers mois de 1667, Perrault proposa à ses confrères
un vaste programme de recherches englobant les sciences physiques
et naturelles :
« Sur la botanique, M. Perrault dit qu'on la pouvoit traiter, ou d'une
manière purement botanique, en ne faisant que l'histoire et la description
simple des plantes, ou d'une manière philosophique, en examinant leur
naissance, leur accroissement, les différens changemens qui leur arrivent (...).
Enfin l'avis de M. Perrault étoit, que sur toute cette matière des plantes
on fît un assés grand nombre d'expériences, pour en tirer quelque chose
d'universel et de constant qui pût devenir principe (...) » (7).

D'enthousiasme, l'Académie décida d'entreprendre une grande


histoire des plantes. C'est cette entreprise qui fait l'objet de notre
propos (8).
De très importants ouvrages de botanique, richement illustrés,
avaient déjà été publiés ou entrepris. Parmi ceux-ci, il faut citer
au moins le grand recueil mis en chantier par Guy de La Brosse,
premier intendant du Jardin royal des Plantes, et interrompu par

(5) Marchant (Nicolas), mort en 1678, docteur en médecine, botaniste. Sur ce


personnage, cf. N.-J.-F. Eloy, Dictionnaire historique de la médecine..., t. 3, Mons, 1778, p. 159-160.
(6) Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1666, p. 15.
(7) Ibid., Année 1667, p. 19-20.
(8) Sur la grande « Histoire des plantes » entreprise par l'Académie royale des Sciences,
les ouvrages classiques ne donnent que des indications incomplètes et parfois fautives,
cf. par exemple, Histoire de la botanique en France sous la direction de Ad. Davy de Virville,
publiée par le Comité français du VIIIe Congrès international de Botanique (Paris-Nice,
1954), Paris, 1954, p. 47. Les historiens de l'Académie des Sciences, anciens déjà comme
Alfred Maury et Ernest Maindron, ou actuels comme M. Lucien Plantefol, n'ont guère eu
le loisir de s'y attarder, cf. par exemple L. Plantefol, Histoire de la botanique, dans
Institut de France. Académie des Sciences. Troisième centenaire 1666-1966, t. 2, Paris,
1967, p. 130-133. Enfin, l'œuvre récente et déjà classique de M. Nissen sur l'illustration
des livres de botanique, n'apporte guère plus que les titres précédents, cf. Claus Nissen,
Die botanische Buchilluslralion... zweite Auflage..., t. 1, Geschichte, Stuttgart, 1966,
p. 97-98.
On trouvera, au contraire, d'utiles renseignements dans les tomes 1, 1666-1685 (Paris,
1733), et 2, 1686-1699 {ibid., 1733) de Г Histoire de V Académie royale des Sciences ; dans les
Mémoires pour servir à Vhisloire des plantes de Denis Dodart (voir ci-après, n. 21), et
dans un texte manuscrit, apparemment inédit, de la main d'Antoine de Jussieu, intitulé
Mémoire pour rassemblée publique. VHisloire et l'usage que l'on peut faire d'un ouvrage
considérable de botanique qui se met au nombre des volumes ou recueil d'estampes du Cabinet
du roy. Ce texte, comportant 18 ff. pet. in-4°, et qu'une allusion à la mort toute proche
de Jean Marchant permet de dater de la fin de 1738 ou de 1739, est conservé à la
Bibliothèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle, sous la cote Ms. 2651. Sur les
autres sources manuscrites, voir ci-après les notes 24 et 27. Sur la bibliographie de la
partie iconographique de l'Histoire des plantes, voir ci-après la note 46.
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la mort de celui-ci. A l'étranger, Basile Besler avait fait paraître


à Nuremberg, en 1613, son fameux Horlus Eysletlensis, aux grandes
planches enluminées, dont une nouvelle édition vit le jour en 1640.
Si nous faisons état de ce dernier ouvrage, c'est que les
Académiciens de Paris semblent s'y être référés avant d'établir leur
propre plan de travail. Dans le manuscrit déjà cité, Antoine de
Jussieu écrit en effet :
« On n'avoit en ces tems là sur cette matière de modèles d'ouvrages
plus magnifiques et plus grands, au moins pour la gravure et la forme, que
celuy qui est connu sous le nom d'Hortus Eystetensis. C'est un recueil de
figures de plantes que Jean Conrad Gemmingen, évêque et prince ď Aichstad,
ou Eystet, en Franconie, cultivoit dans son jardin, gravées par Wolfgang
Kilián, Raphaël Custos, Henri Ulrich, Jean Leypold, Gervais Raven, et
tirées sur un papier impérial de la plus grande forme qui exista alors,
disposées dans leur arrangement suivant l'ordre des saisons dans lesquelles
elles paroissent et décrites par Basile Besler apoticaire de Nuremberg,
œuvre qui compose en tout 360 planches. Le fondement de la prétendue
perfection de ce grand modèle ayant été examiné par Mrs de l'Académie,
se trouva peu répondre par l'utilité qu'on en pouvoit tirer à la haute idée
que l'on s'en étoit formé. Des plantes mal choisies pour ce dessein, par
rapport à l'état dans lequel elles dévoient être représentées, des variétés
multipliées sans nécessité, données pour espèces, dessinées les unes et les
autres avec peu d'exactitude et de correction, et gravées sans ce goust
et cet art qui en font discerner les différentes parties, sont les défauts qui
se firent d'abord apercevoir dans l'exécution de ce livre.
« II falloit donc travailler d'un autre goust et répondre par quelque
chose de plus parfait à l'intention du roy » (9).

Ce qui donc est nouveau, dans le projet des Académiciens, ce


n'est pas tant son ampleur que l'esprit même dans lequel il est
conçu. En effet, à la description de chaque plante, aux
particularités de sa culture, à ses vertus médicinales ou autres, l'Académie
voulait joindre une analyse chimique (10) et des études de
physiologie végétale telles que Mariotte (11) et Perrault étaient en
train d'en réaliser par leurs expériences sur la circulation de la
sève dans diverses espèces :
« Après qu'on eut traité les plantes d'une manière botanique, et
chimique, on vint à les considérer phisiquement, et l'on tomba sur une

(9) Biblioth. du Muséum, Ms. 2651, ff. 3-4.


(10) Plusieurs ouvrages de premier plan, publiés en ce milieu du xvne siècle, donnaient
alors une impulsion nouvelle aux recherches chimiques. Rappelons, par exemple, les
Furni novi philosophici de Johann-Rudolph Glauber, dont les cinq parties furent
publiées à Amsterdam de 1648 à 1651, et The sceptical chymist de Robert Boyle, édité
à Londres en 1661.
(11) Mariotte (l'abbé Edme), mort en 1684, le célèbre physicien.
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matière dont M. Perrault avoit fait la première ouverture dès l'année


précédente. C'est la circulation de la sève. M. Mariotte reçu depuis ce
tems-là dans l'Académie (12), avoit eu la même idée, et s'y étoit confirmé
par plusieurs expériences, et plusieurs raisonnemens (...). Toute cette
question de la circulation de la sève ne fut dans l'Académie, que le
préliminaire du grand travail qu'on avoit entrepris sur les plantes. C'était d'en
faire l'histoire ; et pour cela M. Marchand apportoit chaque jour quelque
description qu'il avoit faite, que l'Académie comparoit avec la plante
même » (13).

A Nicolas Marchant, en effet, incombait la partie proprement


descriptive de l'ouvrage, sous la direction de Samuel Duclos (14).
Les mois passèrent. Des matériaux importants furent accumulés,
c'est du moins ce que laisse penser Y Histoire de l'Académie royale
des Sciences, malheureusement rédigée longtemps après les
événements eux-mêmes.
En 1670,
« on travailla beaucoup à l'Histoire des plantes ; on en fit faire des desseins
exacts, et on commença à semer des graines étrangères et à les cultiver.
M. Marchant en fit les descriptions, et ces descriptions furent comparées
aux plantes mêmes. On en décrivit vingt-six cette année » (15).

Parallèlement, Duclos lut à l'Académie un « mémoire sur la


manière dont il croyoit qu'on devoit analyser les plantes » (16),
et Bourdelin, « à qui l'on avoit donné le laboratoire de l'Académie,
examina cette année 42 plantes » (17).
Nous n'avons pas la liste des espèces décrites et analysées, ni

(12) L'abbé Mariotte fit partie de l'Académie dès la fondation de celle-ci, en 1666.
(13) Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1668, p. 58 et 63.
(14) Ibid., Année 1668, p. 58 : « II fut arrêté que, dans l'histoire des plantes, M.
Marchand qui en étoit particulièrement chargé, suivroit les vues de M. Du Clos. »
(15) Ibid., Année 1670, p. 120-121.
(16) Histoire de i 'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1670, p. 121.
Samuel Cottereau-Duclos semble avoir joué à ce moment un rôle actif dans la préparation
de l'Histoire des plantes pour laquelle, dès 1668, il avait donné un mémoire « sur la
manière dont il croyoit qu'on y dût travailler » (ibid., Année 1668, p. 56). Les comptes
de la Surintendance des Bâtiments du Roi attestent qu'il reçut régulièrement, de 1666
à 1684, sauf en 1670 et 1683, une pension annuelle de 2 000 livres justifiée par sa « profonde
connoissance » de la chimie, cf. Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV,
publiés par M. Jules Guiffrey..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881, et t. 2, 1681-1687, Paris,
1887 (Documents inédits sur Vhisloire de France). Entré en 1685 dans un couvent de
capucins, Duclos y mourut en 1715.
(17) Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1670, p. 122.
Le laboratoire en question se trouvait dans les locaux de la Bibliothèque du roi, sur
l'emplacement du n° 6 actuel de la rue Vivienne, où les Académiciens tinrent séances
jusqu'en 1699. Sur l'activité de Bourdelin au laboratoire de l'Académie, voir ci-après
la note 24.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 197

de celles — peut-être les mêmes — qui furent le sujet des « desseins


exacts ». De toute manière, 26 et 42 plantes, même ajoutées à
quelques autres, sont peu de chose dans l'ensemble du règne
végétal. Le départ était pris, mais l'immensité de la tâche à
accomplir demandait évidemment une longue persévérance et,
dans le cours de sa réalisation, elle impliquait d'inévitables
changements, sinon de doctrine, au moins de personnes. Le premier de
ceux-ci se produisit dès 1673 avec l'entrée en scène de Denis Dodart.
Fils d'un bourgeois qui « quoique sans lettres, avoit beaucoup
d'esprit », Denis Dodart (18), né à Paris en 1634, avait reçu une
éducation et une instruction soignées. Il suivit l'enseignement de
l'École de Médecine et obtint, en 1660, le bonnet de docteur-régent
de la Faculté de Paris, après des études particulièrement brillantes
à en croire Guy Patin qui, cette même année 1660, l'appelle :
« un des plus sages et des plus sçavans hommes de ce siècle », et
le dépeint comme « un grand garçon fort sage, fort modeste, qui
sçait Hippocrate, Galien, Aristote, Cicéron, Sénèque et Fernel
par cœur » (19). Pour un homme de vingt-six ans à peine, un tel
jugement était flatteur, surtout sous la plume de Guy Patin,
habituellement peu indulgente. Le caractère agréable, la piété et
le zèle du jeune docteur lui valurent ensuite un rapide succès. La
duchesse de Longueville le prit pour son médecin, bientôt imitée
par la princesse douairière de Conti. Ses mérites furent connus.
Les frères Perrault le signalèrent à la bienveillance de Colbert
et, en 1673, l'Académie royale des Sciences lui ouvrit ses portes.
Élu comme botaniste, il arrivait à point nommé pour collaborer
avec ardeur au projet d'Histoire des plantes dont les proportions
commençaient, semble-t-il, à effrayer un peu les académiciens :
« N'y eût-il que la description des plantes à faire, n'y eùt-il qu'à les
ranger sous leurs genres, et sous leurs espèces, ce seroit déjà un travail

(18) Cf. Fontenelle, Éloge de M. Dodart, dans op. cit., Année 1707..., Paris, 1708,
p. 182-192. Sur Dodart, on consultera aussi : Jacques-Albert Hazon, Notice des hommes
les plus célèbres de la Faculté de Médecine en l'Université de Paris..., Paris, 1778, p. 135-
138; N.-F.-J. Ëloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne..., t. 2,
Mons, 1778, p. 64-65; Roman d'Amat, dans Dictionnaire de biographie française publié
sous la direction de Roman d'Amat... et R. Limouzin-Lamothe..., t. 11, fasc. 62, Paris,
1965, col. 417-418.
Tournefort a dédié à Dodart un genre sous le nom de Dodartia orienlalis, cf. Tour-
nefort, Relation d'un voyage du Levant..., éd. in-4°, t. 2, Paris, 1717, p. 350-351 et planche.
(19) Cf. Lettres de Guy Patin, nouv. éd... par J.-H. Reveillé-Parise..., t. 3, Paris,
1846, lettres 521, p. 231 ; 538, p. 277 ; 547, p. 293, et Fontenelle, Éloge de M. Dodart,
dans op. cit., p. 183.
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infini. Les Anciens ont eu sur cela assés de négligence ; et il n'est pas toujours
aisé de reconnoitre les plantes qu'ils ont décrites. L'Académie s'étoit
proposé une exactitude qui surpassoit de beaucoup la leur ; par rapport
à leur histoire, on examina le plan que M. Dodart en avoit dressé ;
MM. Perrault, Du Clos et Borel (20) y joignirent chacun en particulier leurs
remarques. On convint qu'il falloit examiner tout ce que les Anciens et les
Modernes avoient écrit sur ce sujet ; M. Marchant et M. Dodart s'en
chargèrent ; à l'égard de leur analyse, on fut d'avis encore que M. Bourdelin
les continuât ; on fit sur ces deux parties de la botanique plusieurs autres
remarques importantes, que M. Dodart ramassa et exposa depuis d'une
manière méthodique et suivie, dans ses Mémoires pour servir à Vhistoire des
plantes, qui furent imprimées au Louvre en 1676 » (21).

Le court « Avertissement » placé en tête de ce livre, mérite


d'être cité tout entier. Outre les précisions qu'il apporte, il est
caractéristique, en effet, des méthodes de travail communautaires
alors en usage à l'Académie :
« Avertissement. Ce livre est l'ouvrage de toute l'Académie. Il n'y a
personne de ceux dont elle est composée, qui n'en ait esté le juge, et qui
n'y ait au moins contribué par quelques avis. MM. Du Clos, Borel, Perrault,
Galois (22), Mariotte, l'ont examiné en leur particulier ; et la matière de
cet ouvrage est le résultat des propositions, des expériences, et des réflexions
de plusieurs particuliers de l'Assemblée. Il est donc de mon devoir d'avertir
le public, qu'il doit à M. Du Clos (22 bis) et à M. Borel, presque tout ce

(20) Borel, alias Borelli (Pierre), vers 1620-1689, chimiste et opticien, entré à
l'Académie royale des Sciences en 1674.
(21) Cf. Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 162. Il y a trois
éditions anciennes de l'ouvrage de Dodart : A) Mémoires pour servir à l'histoire des plantes,
dressez par M. Dodart, de V Académie royale des Sciences, docteur en médecine de la Faculté
de Paris, Paris, Imprimerie Royale, 1676, in-folio, 2 ffnc-132 p., 39 pi. Le livre se divise
en deux parties : « Projet de l'Histoire des plantes » (p. 1-52) et « Description de quelques
plantes nouvelles » (p. 53-131), disposée dans l'ordre alphabétique des polynômes et
illustrée de 39 planches signées dont l'une, représentant deux espèces du genre Trifolium,
figure deux fois. B) [même titre], seconde édition, reveue et corrigée, Paris, Imprimerie
Royale, 1679, in-12, 8 ffnc-329 p. Cette seconde édition ne reproduit, avec quelques
corrections de forme, que le « Projet de l'Histoire des plantes ». C) [même titre], dans
Mémoires de VAcadémie royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, t. 4, Paris, 1731,
p. 121-324, 38 pi. Dans cette édition, les planches ont été réduites au format in-4° ;
celle qui représente Trifolium n'est donnée qu'une fois. Certaines planches portent la
signature du graveur Dominique Sornique, 1708-1756. Les signatures de Nicolas Robert,
Abraham Bosse et Louis-Claude de Chatillon ont disparu. Voir ci-après p. 217 et n. 70.
(22) Galloys, alias Gallois (Jean), 1632-1707, ecclésiastique, géomètre, entré à
l'Académie royale des Sciences en 1668. Cf. son éloge par Fontenelle dans Histoire de
VAcadémie royale des Sciences, Année 1707..., Paris, 1708, p. 176-181.
(22 bis) Samuel Cottereau-Duclos avait, jusqu'à l'entrée en scène de Dodart, joué un
rôle actif dans la préparation de l'Histoire des plantes (voir plus haut, n. 16). Fut-il
jaloux du nouveau venu ? En tout cas, il semble avoir pris une attitude nettement
défavorable à l'entreprise, telle que Dodart la présentait. La Bibliothèque du Muséum
conserve en effet (Ms. 1278) la copie, de la main d'Antoine de Jussieu, d'un mémoire
apparemment inédit, intitulé : Remarques sur le projet de Vhistoire des plantes dressé par
MEMOIRES

POUR S E RV I R

A LHISTOIRE

DES PLANTES

Drefe7 Dofîeur
par M. en
D o^Médecine
d a rt, dedel'Académie
la Faculté
Royale
de Parts.
des Sciences,

A PARIS,
DE L'IMPRIMERIE ROYALE.

M. DC LXXVI.

Fig. 1. — Page de titre de l'édition originale (1676)


des Mémoires pour servir à l'histoire des plantes de Denis Dodart.
(Clichés A.-M. Monseigny.)
200 PEVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES

qu'il y a de chymie ; que M. Perrault et M. Mariotte y ont beaucoup donné


de leurs soins et de leurs méditations ; que M. Bourdelin a exécuté et
conduit presque toutes les opérations chymiques, donné plusieurs avis,
fait plusieurs remarques, et tenu la pluspart des registres, d'où j'ay tiré
les expériences chymiques dont il est parlé dans ce livre ; que nous devons
aux soins et aux correspondances de M. Marchand, presque toutes les
plantes rares que nous donnons, et qu'il nous a donné les noms des plantes
non encore descrites, leurs descriptions et leur culture ; que M. Perrault
a beaucoup travaillé à confronter ces descriptions avec le naturel en présence
de la Compagnie, qui en a jugé tant dans ce premier examen, que dans le
rapport qui a esté fait des mêmes descriptions retouchées : après quoy
elles ont esté mises en Testât où on les abandonne, comme tout le reste de
l'ouvrage, au jugement des personnes habiles et équitables. »

L'ouvrage est composé de cinq chapitres : I. « De la description


des plantes » ; IL « Des figures des plantes » ; III. « De la culture
des plantes » ; IV. « Des vertus des plantes » ; V. « Des mémoires
que la Compagnie doit donner au public sur l'histoire des plantes ».
Le chapitre quatrième, consacré à la recherche ou la
vérification des « vertus » des plantes au moyen de l'analyse chimique,
est, de loin, le plus important puisqu'il représente seul 43 des
52 pages de texte. Dans un des nombreux articles qu'il a donnés
au Journal des savants (23), Michel-Eugène Ghevreul en a souligné
les mérites :
« II est impossible, écrit-il, d'avoir mieux compris l'esprit des recherches
que la connaissance des plantes exige en général, et en particulier au point
de vue chimique, que ne l'a fait Dodart (...). Aucune idée juste sur l'analyse
organique n'existait alors, et Dodart, en acceptant l'expression vertus des
plantes, faisait d'ailleurs une critique parfaitement juste de la manière dont

M. Dodart de V Académie royale des Sciences et imprimé au Louvre, par M. Duclos de la


même Académie. Dès les premières phrases, ce mémoire apparaît comme une acerbe
critique du projet exposé par Dodart : « Ce projet d'histoire est nouveau, ou ne l'est pas ;
s'il n'est pas nouveau, pourquoy refaire ce qui a été fait ? S'il est nouveau, ce doit être
pour rendre meilleure cette histoire qui n'est pas nouvelle, ayant été faite et refaite
plusieurs fois. Pour rendre raison de cette amélioration d'histoire, il en falloit marquer
les défauts et c'étoit par là que l'auteur du projet devoit commencer pour proposer
ensuite les moyens de la rétablir et faire un projet de ce rétablissement dont le titre
auroit dû être tel : Projet de rétablissement de l'histoire des plantes. » Et Duclos ajoute,
un peu plus loin : « L'Auteur de ce projet devoit ici parler en nombre singulier et non
comme personne publique ni au nom de l'Académie qui n'a point dit sur ce sujet tout ce
qui lui est venu dans l'esprit, et à qui l'on n'a pas communiqué tout ce qui est dans ce
projet, où il y a des choses que l'Académie ne peut avouer et qui ne luy doivent point
être attribués. » La suite de ce texte, principalement consacrée à l'analyse chimique des
plantes, est du même ton.
(23) Cf. Michel-Eugène Chevreul, Recherches expérimentales sur la végétation par
M. Georges Ville... Examen précédé de considérations sur... différentes recherches relatives
à l'agriculture et la végétation des xvnie et xixe siècles. Neuvième article, dans Journal
des savants, février 1858, p. 113 et 116.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 201

l'Antiquité et le Moyen Age s'en étaient servis ; en conséquence, il insistait


sur la nécessité de constater avant tout si telle vertu, qu'on avait
attribuée à une plante, y existait réellement, puis il indiquait comment on
devait procéder pour en découvrir de nouvelles. Et le mot vertu était,
pour lui, synonyme du mot propriété, car il retendait aux facultés
que les plantes peuvent avoir de servir à la préparation des laques, à la
teinture, etc. »

Bourdelin, poursuivant le travail commencé en 1670, fit encore


de nombreuses analyses : 40 en 1678, époque à laquelle « le nombre
des plantes analysées dans l'Académie montoit à 450 », 90 en 1680,
un « grand nombre » en 1684 et 1687, et les continua régulièrement
jusqu'en 1699, l'année de sa mort (24). Mais l'analyse chimique

(24) Cf. Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 122 (1670),
p. 162 (1673), p. 252 (1678), p. 282 (1679), p. 307 (1680), p. 328 (1681), p. 373 (1683),
p. 405 (1684) ; t. 2, Paris, 1733, p. 9 (1686), p. 26 (1687), p. 68 (1689), p. 122 (1691),
p. 148 (1692), p. 182 (1693). Dans le Journal des savants, octobre 1858, p. 643, n. 1,
Chevreul a donné un relevé succinct des analyses faites par Bourdelin pour l'Académie
des Sciences, en y incluant celles qui n'étaient pas destinées à la préparation de l'Histoire
des plantes.
Les comptes de la Surintendance des Bâtiments du Roi attestent que Bourdelin
reçut régulièrement, de 1666 à 1690, « en considération de son travail pour l'analize des
plantes », une pension annuelle de 1 500 livres, cf. Comptes des Bâtiments du Roi sous le
règne de Louis XIV, publiés par M. Jules Guiffrey..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ;
t. 2, 1681-1687, Paris, 1887; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891. A cette pension s'ajoutait le
remboursement des frais engagés au laboratoire de l'Académie, dont le montant, suivant
les années, oscille de 240 à plus de 700 livres, cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1,
col. 271 (1669), 503 (1671), 647 (1672), 781 (1674) ; t. 2, col. 378 (1683), 779 (1685), 1009
(1686), 1204 (1687) ; t. 3, col. 438 (1690), 584 (1691).
Les cartons 1 et 2 des archives de l'Académie des Sciences contiennent les cahiers
d'expériences de Bourdelin, formant 11 vol. pet. in-fol. reliés en parchemin à recouvrement,
qui ont été décrits et analysés par Paul Dorveaux dans le Bulletin de la Société d'Histoire
de la Pharmacie, 17e année, n° 64, Paris, août 1929, p. 295-297. Rappelons ici seulement
qu'on trouve, au bas de la p. 1 du vol. 1, la mention : « Registre des analyses faites par
M. Bourdelin pour l'Académie des Sciences »; que la première analyse datée (vol. 1,
p. 5) est du 14 juin 1672 et la dernière analyse botanique (vol. 11, p. 182) du 17 juin 1699 ;
qu'enfin, dans chacun des onze volumes, en maints endroits, on trouve trace du contrôle
de l'Académie exprimé sous la forme : « Veu et vérifié le ... » Les résultats des analyses
de Bourdelin, repris par plusieurs mains, sous une forme méthodique, remplissent
10 vol. in-4° cartonnés, également conservés aux Archives de l'Académie des Sciences
(carton 3).
Il faut rappeler enfin l'existence, dans le fonds des manuscrits français de la
Bibliothèque nationale, des registres, tenus par Claude Ier Bourdelin et son fils Claude II, de
procès-verbaux des analyses et expériences faites au laboratoire de l'Académie des
Sciences, entre 1667 et 1689 inclus (N.a.f. 5133-5146). Dans le même fonds se trouve un
registre des dépenses faites pour le laboratoire de l'Académie de 1667 à 1699 (N.a.f. 5147)
et des papiers divers se rapportant au même laboratoire (N.a.f. 5149). Un microfilm de
tous ces papiers est conservé aux Archives de l'Académie des Sciences dont nous
remercions vivement les secrétaires-archivistes, Mme Gauja et M. Pierre Berthon, pour leur
aimable collaboration à nos recherches.
202 revue d'histoire des sciences

des plantes se révéla finalement décevante, au moins pleine de


difficultés qu'Antoine de Jussieu (25) a très clairement résumées :
« (...) cet objet seul demandoit tant de précision, et des opérations si
répétées, qu'il n'eust pas été prudent d'en mettre au jour le résultat sans
avoir fait différentes comparaisons du produit que donnoit la plupart de
ces plantes relativement aux tems qu'elles étoient cueillies, et aux genres
desquels elles étoient tirées.
« Ce ne fut effectivement qu'à l'occasion de ces sortes d'épreuves et de
ces comparaisons que l'Académie s'aperçut insensiblement que la voye
de l'analyse chymique ou de la décomposition des plantes par le feu, n'étoit
pas un moyen sûr d'en découvrir les vertus, qu'il arrivoit quelquefois que
plusieurs espèces de plantes de différens genres et de vertus reconnues
tout à fait opposées, dans l'usage ordinaire que l'on en fait en médecine, se
trouvoient rendre à peu près les mêmes quantités et avoient les mêmes
qualités de sel, d'huile et de phlegme, et que telles qui passoient dans
l'opinion commune pour être rafraîchissantes, donnoient par cette analyse
des substances qu'on n'auroit cru ne pouvoir se tirer que des plantes
reconnues pour être douées d'une qualité acre et chaude : d'où il arrivoit
que l'on ne pouvoit plus faire de fond sur la diversité des principes dont on
prétendoit qu'elles étoient composées. En sorte que l'on peut dire que
c'est toujours beaucoup de s'être convaincu par ce travail des bornes que
l'analyse chymique doit avoir pour la connoissance de l'intérieur et des
vertus des plantes.
« C'est ce qui fit en partie que dans le nombre des descriptions des
quarante plantes choisies et rares pour la plupart, que Mr Dodart publia au
nom de l'Académie, comme un essay dans le volume dont nous avons parlé, il
ne voulut point s'hazarder à y joindre des analyses de la bonté, des
perfections et de l'usage desquelles l'Académie n'étoit pas encore sûre » (26).

(25) Antoine de Jussieu n'entra à l'Académie royale des Sciences qu'en 1712, après
la mort de Dodart (1707) et des chimistes Bourdelin (1699) et Borel (1689). Mais Samuel
Duclos vivait encore, ainsi que Jean Marchant, et il paraît avoir été bien informé sur
toute cette affaire.
(26) Antoine de Jussieu, manuscrit inédit, Biblioth. du Muséum, Ms. 2651, ff. 8-10.
D'après Ad. Davy de Virville (Histoire générale des sciences, publiée sous la direction
de René Taton, t. 2, La science moderne, Paris, 1958, p. 402), « Dodart eut, le premier,
l'idée d'utiliser l'incinération pour étudier la composition chimique des végétaux ». Sur
ce sujet, voir aussi ce que dit Chevreul, op. cit., dans Journal des savants, février 1858,
p. 122. De son côté, dans le manuscrit déjà cité (Biblioth. du Muséum, Ms. 1278 ; voir
plus haut, n. 22 bis), Duclos écrit, au sujet des précautions décrites par Dodart, à prendre
au cours de l'analyse par le feu : « Si l'on examine ces (...) moyens, l'on verra qu'ils ne
sont aucunement propres pour faire que l'analyse par le feu altère moins les plantes :
car les plantes pilées et laissées fort longtems dans leur propre suc ou en macération au
froid, ou en digestion au chaud, reçoivent d'autres altérations en pourrissant ; les unes
deviennent aigres, les autres puantes et corrompues ; les autres plus aqueuses, les autres
plus huileuses, etc., selon leur diverse constitution. Et en cette putréfaction, il se fait
autant de nouveaux mélanges que de dégagemens, et néantmoins le dessein est de
connoitre ce que les plantes sont elles-mêmes et non pas ce qu'elles peuvent devenir. La
modération du feu et la prolongation du tems en la distillation des plantes ainsi préparées
est un autre mauvais moyen. Car en continuant longtems la distillation à moins de chaleur
les parties moins volatiles ne pouvant s'élever se rencontrent les unes dans les autres
et viennent plus altérées, quand enfin on les force de sortir à plus grand feu. »
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 203

En fait, ces analyses ne furent jamais imprimées, non plus


d'ailleurs que les descriptions botaniques de Nicolas Marchant
et de son fils Jean. On sait pourtant que ce dernier donna des
textes régulièrement et, semble-t-il, en grand nombre jusque
vers 1694 (27).
Dans son premier chapitre (28), Dodart avait fixé les règles à
suivre pour la description des plantes ; celle-ci, sans tomber dans
l'excès de développement, devait cependant être aussi précise que
possible. Les Académiciens étaient convenus de donner au besoin,
outre « l'idée de toute la plante », la description exacte de « quelques
circonstances particulières de la germination et de la radication »,
et de la « structure intérieure » telle qu'elle apparaîtrait après
dissection, au besoin en s'aidant du microscope ; cette dernière
précision mérite d'être soulignée.
« II seroit à désirer, écrivait Dodart, que chaque plante fust descrite
de telle sorte, qu'il fust comme impossible de la confondre avec aucune
de celles qui sont desja découvertes ; et mesme, si l'on ose le dire, avec
aucune de celles que l'on pourra descouvrir. »

(27) Marchant (Jean), mort en 1738, fils de Nicolas Marchant (voir n. 5) et son
successeur à l'Académie des Sciences, en 1778.
Sur les descriptions botaniques de Nicolas et Jean Marchant, cf. Histoire de V Académie
royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 63 (1668), p. 121 (1670), p. 162 (1673), p. 282 (1679),
p. 307 (1680), p. 328 (1681), p. 374 (1683), p. 431 (1685) ; t. 2, Paris, 1733, p. 10 (1686),
p. 29 (1687), p. 93 (1690), p. 122 (1691), p. 188 (1693).
Les comptes de la Surintendance des Bâtiments du Roi attestent que Nicolas puis
Jean Marchant ont reçu régulièrement, de 1666 à 1677 et de 1680 à 1690 (sauf en 1681),
une pension annuelle de 1 200 et parfois de 1 500 livres « en considération de l'histoire
naturelle des plantes », cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ;
t. 2, 1681-1687, Paris, 1887 ; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891.
La Bibliothèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle conserve, sous les
cotes Ms. 447 à 451, une partie des manuscrits des descriptions botaniques préparées par
Nicolas et Jean Marchant. Cet ensemble, qui se présente sous forme de liasses, est
hétérogène ; il renferme de nombreuses descriptions portant des dates postérieures à 1694,
mais on y trouve aussi beaucoup de textes de la main de Nicolas Marchant, donc
antérieurs à 1678. Nous avons des doutes quant à l'origine des papiers conservés sous la
cote Ms. 450, qui sont très différents des autres par le format et les écritures. Dans Ms. 89,
dossier 2, on trouve des pièces intéressantes relatives à la préparation de l'Histoire des
plantes, notamment à son illustration. Un catalogue de la bibliothèque de Nicolas
Marchant, daté du 24 mars 1670 et portant des ajouts sans doute postérieurs, est conservé
sous la cote Ms. 2253.
A la Bibliothèque de l'Institut de France se trouve une Note de travaux effectués par
Marchant pour l 'Académie des Sciences, adressée à l'abbé Bignon (1717), sous la cote
Ms. 2103, Mélanges, pièce 19.
(28) Chapitre I : « De la description des plantes », dans Dodart, Mémoires pour servir
à l'histoire des plantes, lre éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 2-5; 2e éd. (in-12), ibid., 1679,
p. 8-29.
204 revue d'histoire des sciences

Et, un peu plus loin, il ajoutait :


« Si nous pouvons porter ces recherches aussi loin que nous le désirons,
il ne sera pas possible que nos descriptions soient courtes. Mais si nous les
pouvions exprimer bien nettement, et en aussi peu de paroles qu'il est
possible, on peut dire qu'elles ne seroient longues que par l'abondance des
choses agréables et utiles qu'elles contiendroient. »
Les Marchant ne se contentaient pas de décrire les plantes, ils
les cultivaient. Le poste de « concierge et directeur de la culture
des plantes du Jardin royal » fut créé le 9 novembre 1674, par
Colbert, pour Nicolas Marchant qui l'occupa jusqu'à sa mort,
en 1678. Jean Marchant, son fils, lui succéda de 1678 à 1694, date
à laquelle la charge fut supprimée. Au Jardin du Roi, les deux
hommes ont disposé d'un terrain spécial, communément appelé
le « petit jardin », qui paraît avoir disparu en même temps que la
charge de directeur de la culture, en 1694. Après cette date, en
effet, les comptes de la Surintendance des Bâtiments du Roi
cessent de faire état des dépenses nécessitées par son entretien.
Nous n'avons guère de précisions sur l'étendue et sur la situation
de cet enclos à l'intérieur du Jardin royal ; cependant, les dépenses
de son entretien étant plusieurs fois associées à celles du nettoyage
de « la terrasse » devant laquelle passe la procession de la Fête-
Dieu, on peut supposer qu'il était situé non loin de la rue du
Jardin du Roi (aujourd'hui rue Geofïroy-Saint-Hilaire), à proximité
de l'ancien amphithéâtre également utilisé à de fréquentes reprises
par l'Académie royale des Sciences (29).
Dodart, au troisième chapitre de son ouvrage (30), avait pré-

(29) Cf. Yves Laissus, Le Jardin du Roi, dans Enseignement et diffusion des sciences
en France au XVIIIe siècle..., Paris, Hermann, 1964, p. 335 (Histoire de la pensée, XI).
Voir les lettres de nomination et le brevet de Nicolas Marchant aux Archives nationales,
O1 18, f. 167 ; voir aussi A.-M. Bidal, Inventaire des archives du Muséum national
d'Histoire naturelle, première partie, série A, archives du Jardin du Roi..., dans Archives
du Muséum national d'Histoire naturelle, 6e série, t. 11, Paris, 1934, n° 341, p. 204. Sur
le « petit jardin », cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, Paris, 1881, col. 818 (1675),
947 (1677) ; t. 2, Paris, 1887, col. 221 (1682), 501 (1684), 1010 (1686), 1204 (1687) ; t. 3,
Paris, 1891, col. 120 (1688), 302-303 (1689), 438 (1690), 584 (1691), 730 (1692), 863 (1693),
997 (1694). Cf. également Joseph Schiller, Les laboratoires d'anatomie et de botanique
à l'Académie des Sciences au xvne siècle, dans Revue d'Histoire des Sciences, t. 17, n° 2,
avril-juin 1964, p. 110-111.
(30) Chapitre III : « De la culture des plantes », dans Dodart, Mémoires pour servir
à Vhistoire des plantes, lre éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 7-8; 2e éd. (in-12), ibid., 1679,
p. 38-44. Plusieurs indications intéressantes sur le programme d'étude de la croissance
des plantes aux diverses saisons, des fruits, semences, bois, etc., se trouvent dans le
même ouvrage, au chap. V : « Des mémoires que la Compagnie doit donner au public sur
l'histoire des plantes » (lre éd., p. 51-52 ; 2e éd., p. 320-329).
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 205

conisé d'inclure dans l'Histoire des plantes diverses observations


et expériences sur la germination, la croissance, l'acclimatation
et l'amélioration de nombreuses espèces, à l'exclusion des plantes
potagères pour lesquelles, écrivait-il, un « homme habile dans les
lettres » était sur le point de publier un ouvrage, fruit de plus de
vingt années de travail (31). Sur leur terrain d'expériences du Jardin
du Roi, les Marchant cultivèrent un grand nombre d'espèces
étrangères ou rares, jusqu'au moment de leur croissance le plus favorable
pour les décrire. La seule année 1680, Jean Marchant fit « venir
des pays étrangers plus de cinq cents différentes graines ou plantes
qui ne se trouvent point en ces pays. Il les cultiva, et à mesure
qu'elles fleurissoient, il en faisoit la description, les fournissoit
au laboratoire pour les analyser, et au dessinateur de l'Académie
pour en faire les desseins » (32).
De cet immense travail, poursuivi avec persévérance de 1668
à 1694, il n'est rien sorti. Jean Marchant a bien publié, après 1700,
quelques notices (33), mais celles-ci ne peuvent être confondues
avec l'Histoire des plantes dont l'Académie avait rêvé et, selon
toute apparence, n'en sont même pas des fragments.
Pourquoi les manuscrits des Marchant, comme ceux de Claude
Bourdelin, sont-ils restés inédits ? Plusieurs hypothèses ont été
formulées pour expliquer l'abandon du grand travail dont Perrault
avait été l'initiateur et Dodart, le théoricien : d'abord, en
septembre 1683, la mort de Colbert qui avait été, pour l'Académie
royale, un protecteur éclairé. Il est vrai que Louvois, son successeur,
eut de la recherche scientifique une conception beaucoup moins
désintéressée et désirait assigner à la Compagnie « des travaux
d'une utilité sensible et prompte » (34) ; mais, outre que la
préparation de l'Histoire des plantes ne paraît pas s'être ralentie au
temps de Louvois, celui-ci, décédé en août 1691, fut remplacé

(31) Allusion à Jean de La Quintinie, 1626-1688, dont l'ouvrage, Instruction pour


les jardins fruitiers et potagers, avec un traité des orangers, suivy de quelques réflexions
sur l'agriculture, ne devait paraître qu'après la mort de son auteur, en 1690, à Paris,
en 2 vol. in-4°.
(32) Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1680, p. 307.
(33) Dans le t. 10 des Mémoires de VAcadémie royale des Sciences depuis 1666
jusqu'à 1699, Paris, 1730, Jean Marchant a publié des « Observations de quelques
productions extraordinaires du chêne » (p. 81-83 et pi. 3), et une « Description d'une
production extraordinaire de la plante appelée Fraxinelle, avec quelques réflexions »
(p. 266-271 et pi. 12). Voir la n. 43 ci-après.
(34) Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1684, p. 386.
206 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES

à son tour par Pontchartrain, d'esprit plus libéral, sans que


l'entreprise s'en portât mieux, bien au contraire. On a parlé aussi de la
disette financière provoquée par la belliqueuse politique extérieure
de Louis XIV. Pourtant, l'impression des textes de Marchant
père et fils et de Bourdelin eût coûté sans doute beaucoup moins
cher que l'illustration de l'ouvrage, pour laquelle on a effectivement
payé des sommes importantes (35).
Les véritables motifs nous paraissent donc autres. En ce qui
concerne les analyses chimiques de Bourdelin, elles aboutirent
finalement, nous l'avons dit, à une impasse ; le même motif de
prudence qui, en 1676, avait empêché la publication de certaines
d'entre elles par Dodart, pouvait donc jouer encore, quelques
années plus tard, pour interdire l'impression de l'ensemble.
Quant aux descriptions botaniques des Marchant, leur cas est
différent et mérite qu'on y prête attention. On a fréquemment
insisté — et à bon droit — sur les rapports étroits qui ont existé,
dans la deuxième moitié du xvne siècle, entre l'Académie royale
des Sciences et le Jardin royal des Plantes. En 1671, à la mort
d'Antoine Vallot dont la gestion avait été taxée de négligence,
Colbert fit réunir, par déclaration royale, la surintendance du
Jardin à celle des Bâtiments royaux dont il était alors pourvu.
Lui-même, puis Louvois et Colbert de Villacerf, ses successeurs
dans cette charge, exercèrent donc, jusqu'en 1699, une stricte
surveillance sur la gestion du Jardin royal. Le premier médecin
du roi, Antoine d'Aquin, continua d'assurer la direction technique
de celui-ci, mais dut se contenter du titre d'intendant. Dans ses
rapports avec l'Académie, protégée par Colbert et à laquelle il
n'appartint jamais, d'Aquin se trouvait en position d'infériorité.
Il ne put sans doute pas s'opposer à la création, en 1674, de cette
charge de « concierge et directeur de la culture des plantes du
Jardin royal » (36), manifestement inutile, mais qui devait
permettre à l'Académicien Nicolas Marchant d'utiliser sans entrave
les ressources du Jardin pour la préparation de l'Histoire des
plantes. Encore que Marchant disposât, nous l'avons vu, d'un
terrain spécial pour ses expériences, nous ignorons l'étendue
exacte de ses attributions sur le reste du Jardin, où la surveillance

(35) Voir ci-après la note 42 et les pages relatives aux planches de l'Histoire des
plantes.
(36) Voir plus haut la n. 29.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 207

des plantes vivantes incombait jusque-là au « sous-démonstrateur


de l'extérieur des plantes », assisté de jardiniers. Or, trois ans plus
tôt, en 1671, un personnage de grand avenir, Guy-Crescent
Fagon (37), venait d'être installé dans les fonctions de sous-
démonstrateur. Petit-neveu de Guy de La Brosse, le fondateur du
Jardin royal, Fagon ne pouvait que défendre, au besoin contre
l'Académie, les intérêts d'une maison où il était né et à laquelle
tout le liait. Des heurts étaient donc prévisibles entre lui-même
et Marchant, et nous avons trouvé, dans les papiers de ce dernier (38),
la preuve qu'ils se produisirent effectivement.
La lettre ci-dessous est adressée à Colbert par Nicolas Marchant.
Bien qu'elle ne porte pas de date, il est facile de la situer après 1671,
année de l'entrée en fonctions de Fagon, et avant 1678, date de
la mort de son auteur ; l'allusion à l'absence de Louis XIV, alors
aux armées, ne peut être d'un grand secours car les péripéties de
la guerre de Hollande ont, à maintes reprises, tenu le roi éloigné
pendant plusieurs mois de Versailles.
« Monseigneur,
« Vous estes très humblement suplié de considérer que l'on a suiet de
se plaindre de la conduitte de Mr Fagon en ce que qúoyque le Jardin royal
soit en meilleur estât qu'il ait jamais esté, par le soin que l'on a eu non
seulement de conserver et entretenir toutes les plantes qui ont de coustume
d'y estre ; mais mesme d'en augmenter de beaucoup le nombre par les
correspondances que l'on a hors du Royaume et quelques petites
herborisations que l'on a faict aux contours de Paris, il n'a pas laisé d'insinuer
dans le discours qu'il a faict à l'ouverture du Jardin qu'il n'estoit pas dans
Testât qu'il devoit estre et que ce désordre devoit estre imputé, tant aux
troubles de la guerre et à l'absence du Roy qu'à la mauvaise conduite de
ceux à qui on en a commis le soin, ce qu'il a exprimé en des termes si
offençans que l'on a peu les entendre sans en estre surpris. Et sunt (a-il-dit)
harpiae quaedam rapaces quae horium depopulantur. Et que Sa maiesté
à son retour et vous Monseigneur y donneriés ordre. Quoyque ces termes
semblent le regarder plustot qu'aucun autre en ce que la démonstration
estant faite trop tard et les plantes printanières estant passées, joinct au
changement de l'Escole qui en a fait périr quelques unes, les choses ne se
sont pas trouvées dans Testât qu'elles dévoient être et qu'ayant donné
d'ailleurs les clefs de TEscolle à des personnes qui luy ont donné
correspondance en Angleterre, on aura peu enlever les graines les plus rares pour
les communiquer à des personnes du dit Royaume qui mettent quelque chose
au jour sur cette matière, ce qui leur auroit touiours esté dénié quelques
solicitations qu'ils en ayent faict parceque Ton jugeoit la chose estre d'un

(37) II existe de nombreux travaux sur Fagon ; signalons seulement : Dr J. Grozieux


de Laguerenne, Guy-Crescent Fagon, archiatre de Louis XIV, surintendant du Jardin
royal des Plantes (1638-1718), Paris, 1930.
(38) Biblioth. du Muséum d'Hist. nat., Ms. 89, dossier 2.
208 revue d'histoire des sciences

très grand preiudice à l'ouvrage de l'Académie Royalle des sciences. Pour


remédier dorsenavant à ce désordre, il seroit nécessaire, Monseigneur, de
faire défense à qui que ce soit de prendre ni de donner aucune graine ni
plante sans l'ordre exprès de celuy à qui on a commis la conduitte du dit
Jardin qui est »

Ici s'interrompt le texte de cette lettre, malheureusement


incomplète de son second feuillet. Nous l'avons trouvée
accompagnée d'un véritable catalogue de griefs, de la main même de Nicolas
Marchant comme la lettre ci-dessus qui s'en inspire en partie :
« L'Année passée, à l'ouverture de l'Escolle, dans sa harangue il a dit
que pour faire la fonction de soubs démonstrateur il falloit avoir beaucoup
de lettres et être consommé dans cette matière, et qu'il y en avoit qui y
avoient eu quelque prétention mais qu'il n'en étoient point capables (...).
« Cette année, il a dit que si le Jardin Royal n'estoit pas dans Testât
qu'il devoit être, que la guerre en estoit la cause, et quaedam harpiae rapaces
quae hortum depopulantur, mais lorsque Sa Maiesté seroit de retour et que
M. Colbert auroit plus de repos, qu'ils y mettroient ordre.
« En ses démonstrations, pour efacer les travaux de l'Académie et se
venger de moy, il a cité le S. Boccone (39) et a donné le nom du dit
S. Boccone à une plante qu'il sçait que nous avons gravée, disant qu'elle
estoit descrite par le dit S. B. quoyque le livre n'aist encore veu le jour (...).
« II a dit ces jours passés à des personnes que l'on pouroit veoir quelque
chose de plus beau dans le Jardin mais que l'on s'estudiet à distraire ce
qu'il y avoit de plus beau afin de les en priver.
« Que l'Escolle et Jardin estoit en friche, que la petite Escolle usuelle
qu'il y manquoit 7 ou 8 plant de suitte. »

La situation de Nicolas Marchant (et, après sa mort en 1678,


celle de son fils Jean), n'a donc pas dû être toujours facile. D'autant
que Fagon, très habile homme, sut, tout en cumulant deux chaires
importantes au Jardin royal, faire une rapide carrière à la cour
où il devint successivement premier médecin de la dauphine, de
la reine, des enfants de France. En novembre 1693, la disgrâce de
d'Aquin lui valut enfin la charge de premier médecin de Louis XIV
et, du même coup, l'intendance du Jardin royal. Il triomphait.
Mais plus décisive encore nous paraît avoir été l'entrée à
l'Académie royale des Sciences, en 1691, de Joseph Pitton de
Tournefort, suppléant de Fagon au Jardin du Roi et qui allait
rapidement s'affirmer comme un savant de premier ordre (40).

(39) Boccone (Paolo), 1633-1704, botaniste sicilien auteur de plusieurs ouvrages,


qui voyagea dans plusieurs pays d'Europe et séjourna notamment à Paris.
(40) Cf. Joseph et Yves Laissus, « Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) et ses
portraits », communication présentée au XCe Congrès des Sociétés savantes (Nice,
avril 1965), dans Comptes rendus... Section des sciences, t. 3, Histoire des sciences, Paris,
1966, p. 17-46, portr.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 209

Un projet de l'ampleur de celui de l'Histoire des plantes n'a pas


pu laisser Tournefort indifférent. De fait, l'Histoire de l'Académie
royale des Sciences pour 1691, 1692 et 1693, laisse penser qu'il se
joignit à Jean Marchant dans le travail de description des
plantes (41). Y eut-il des frictions entre Tournefort et Dodart,
entre Tournefort et Jean Marchant ? Rien ne permet de l'écrire.
On ne peut, toutefois, s'empêcher de penser que c'est en 1694,
l'année même où est abandonnée l'Histoire des plantes, que
Tournefort publie ses Elémens de botanique, ouvrage mémorable,
illustré de 451 excellentes planches dues à Claude Aubriet et qui
obtint d'emblée une large audience (42). Que pouvaient penser
Dodart et Marchant d'une telle publication ? La même année 1694,
Tournefort fit replanter l'école de botanique du Jardin royal pour
la distribuer suivant son célèbre système et c'est encore en 1694
que Jean Marchant se trouva écarté du Jardin par la suppression
du poste de « directeur de la culture » qu'il avait hérité de son père
et occupait depuis 1678.
La conjonction de tous ces événements dans les années 1693-
1694 nous semble trop significative pour avoir été fortuite. En tout
cas, l'Histoire de l'Académie royale des Sciences et les Comptes des
Bâtiments du Roi cessent, à partir de 1694, de mentionner l'Histoire
des plantes.
Privé des subsides du roi, de l'appui officiel de l'Académie et
de son jardin d'expériences, Jean Marchant continua ses
descriptions botaniques, mais celles-ci étaient maintenant destinées à
« un corps d'ouvrages particuliers » (43). Bourdelin, ses registres

(41) Cf. Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 2, Paris, 1733, p. 122 (1691),
154 (1692), 188 (1693).
(42) Elémens de botanique ou Méthode pour connaître les plantes, Paris, Imprimerie
Royale, 1694, 3 vol. in-8° dont 2 de planches. Les frais d'impression de cet ouvrage
avaient été payés par le roi ; les planches seules avaient coûté 12 000 livres, preuve
supplémentaire que le manque d'argent n'est pas le motif réel de l'abandon, au même
moment, de l'Histoire des plantes. Cf. Voyage de Lister à Paris en 1698..., traduit... publié
et annoté par la Société des Bibliophiles françois..., Paris, 1873, p. 81.
(43) Après 1700, Jean Marchant a publié une dizaine de notices dans les recueils
annuels de l'Académie, mais surtout il a lu devant ses confrères un grand nombre de
descriptions de plantes, dont 80 environ sont citées sous le titre : Liste des plantes citées
dans les Mémoires de V Académie, dont les descriptions, données par M. Marchant, ont été
réservées pour un ouvrage particulier, par les tables de Godin et Demours. Cf. Table
alphabétique des matières contenues dans VHisloire et les Mémoires de Г Académie royale des
Sciences..., dressée par M. Godin... [puis par Demours], t. 2, Années 1699-1710, Paris,
1729, p. 391-392 ; t. 3, Années 1711-1720, Paris, 1731, p. 216-217 ; t. 4, Années 1721-1730,
Paris, 1734, p. 210-211 ; t. 5, Années 1731-1740, Paris, 1747, p. 212-213. La Bibliothèque
T. XXII. — 1969 14
210 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES

d'analyse le prouvent (44), persévéra de même jusqu'à sa mort,


en 1699, mais sans aboutissement pratique. Et Dodart ? Agé de
60 ans en 1694, doux et pieux, il dut s'effacer d'assez bonne grâce
devant la jeune gloire de Tournefort, de vingt-deux ans son cadet.
Il mourut le 5 novembre 1707 et fut inhumé à Saint-Germain-
l'Auxcrrois. Dans ses dernières années, il était devenu, d'après
Saint-Simon, un vieillard piteux à la « physionomie hâve et
exténuée », ayant « quatre méchants cheveux verts sur une tête
chauve » et si négligé dans son vêtement que la duchesse de
Gramont, le rencontrant dans une église, le prit pour un « pauvre
honteux » et voulut lui faire accepter un écu (45).

* **
De la grande Histoire des plantes dont avait rêvé l'Académie
royale des Sciences, seule une partie de l'illustration a effectivement
vu le jour : elle consiste en 319 planches in-folio, gravées à l'eau-
forte, qui forment un recueil souvent baptisé Estampes pour servir
à V Histoire des plantes ou, plus brièvement : Plantes du roi (46).

centrale du Muséum conserve les manuscrits d'un grand nombre de ces descriptions, la
plupart datées, s'étalant de 1699 à 1738 et précédées d'un Catalogue des plantes dont
j'ai lu les descriptions retouchées depuis la nouvelle réforme de Г Académie en 1699, suivant
Vordre que je les ai lues (Ms. 89, dossier 3). Il faut signaler enfin que l'Histoire de l'Académie
cite, à plusieurs reprises, cet « ouvrage particulier » pour lequel Marchant a réservé la
plupart de ses travaux après 1694, cf. Histoire de l'Académie royale des Sciences...,
Année 1699, Paris, 1718, p. 65 ; Année 1700, Paris, 1719, p. 70 ; Année 1701, Paris, 1719,
p. 78 ; Année 1707, Paris, 1708, p. 54.
(44) Voir plus haut la n. 24. De même que Marchant et Dodart paraissent, comme
botanistes, avoir été éclipsés par Tournefort, de même le prestige et le rôle de Bourdelin,
comme chimiste de l'Académie, semblent avoir bien diminué après l'élection de Guillaume
Homberg en 1691. L'Histoire de V Académie, tout au moins, ne cite presque plus son nom,
alors que les travaux de Homberg sont complaisamment détaillés. Il faut encore ajouter
qu'après 1691, le nom de Bourdelin disparaît des Comptes des Bâtiments du Roi. Homberg
lui-même a collaboré un temps aux analyses chimiques de plantes. On conserve de lui,
en effet, une Liste des plantes analysées du premier volume de l'Histoire des plantes, à la
deuxième page de laquelle la mention du nom de Dodart ne laisse aucun doute sur la
destination de ces analyses (Biblioth. du Muséum, Ms. 1279).
(45) Cité par Roman d'Amat, dans Dictionnaire de biographie française..., t. 11,
Paris, 1965, col. 417. Les Comptes des Bâtiments du Roi attestent que Dodart reçut
régulièrement, de 1671 à 1690, une pension annuelle de 1 125 livres (en 1671), puis de 1 500 livres,
curieusement motivée : « en considération de la connoissance qu'il a des mathématiques »,
cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ; t. 2, 1681-1687, Paris,
1887; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891.
(46) Pour l'histoire de ces planches, on pourra, outre les textes déjà mentionnés
plus haut à la n. 8, consulter les ouvrages suivants : [Etienne-Alexandre Anisson-
Duperon], Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV, Paris, Imprimerie
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 211

Le problème de l'illustration du grand ouvrage méritait qu'on


lui accordât de l'attention et des soins. Denis Dodart lui consacra,
dans ses Mémoires pour servir à l'Histoire des plantes, un chapitre
où les divers aspects de la question sont soigneusement étudiés (47).
La dimension des planches, d'abord :
« Nous avons fait les planches les plus grandes qu'il a été possible (...).
Quand il s'est rencontré qu'une plante n'avait que deux fois la hauteur de
la planche ou peu plus, et qu'on peut la couper en deux sans la rendre
méconnaissable on en représente ordinairement les deux moitiés dans la
même planche. »
Un détail, représenté en vraie grandeur, servirait d'échelle
pour les espèces que leur taille obligeait de réduire. Pour les espèces
très petites et les petites parties des autres plantes, on était convenu
de dessiner « un brin de chacune tel qu'on le peut voir au
microscope ». « Gomme le port des plantes fait une bonne partie de leur
figure », les plantes devaient, autant que possible, être dessinées
dans leur milieu naturel, « c'est à dire estant encore sur la terre
où elles ont pris naissance ». De fait, elles furent presque toutes
représentées d'après nature et, contrairement à une opinion assez
répandue, seules quelques espèces rares ont été copiées dans la
collection des vélins. Le tableau que nous donnons ici même, en
annexe, permettra de s'en convaincre. Les planches seraient
gravées à l'eau-forte, procédé qui concilie avec une netteté
suffisante, plus de liberté et de rapidité d'exécution que la taille-douce,
et le graveur devait s'attacher à traduire par le jeu des blancs et
de la gradation des noirs, les valeurs claires et foncées de l'original.
Au moment où Dodart publiait ces instructions, en 1676, le
travail était commencé depuis longtemps et sans doute de
nombreuses planches étaient déjà dessinées et gravées, puisque,

Royale [1788], gr. in-fol. , v-14 p. Cet ouvrage comprend deux parties ; la première
(p. iii-v) s'intitule « Éclaircissement sur l'origine du recueil de 319 plantes et sur la cause
de l'état d'imperfection de cet ouvrage » ; la seconde (p. 1-14) est une « Table du recueil
des 319 plantes de Robert, Ab. Bosse et Louis de Chatillon, gravées par ordre du roi
Louis XIV » ; Jacques-Charles Brunet, Manuel du libraire..., t. 4, Paris, 1863, article
« Robert (Nicolas) », col. 1325 ; Georg-August Pritzel, Thesaurus literaturae botanicae...
editio nova reformata..., Leipzig, 1872-1877, article « Robert, Nicolas », n° 7661, p. 265,
col. 1 et 2 ; Claus Nisseis, Die botanische Buchillustralion... ziveile Auflage..., t. 2,
Bibliographie, Stuttgart, 1966, article « Dodart, Denis », noe 502 à 504. Le manuscrit 89 (dossier 2)
de la Bibliothèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle renferme un certain
nombre de pièces intéressantes pour l'histoire des Plantes du roi ; les principales d'entre
elles sont citées dans les pages qui suivent.
(47) Chapitre II : « Des figures de plantes », dans Dodart, Mémoires pour servir à
Vhisloire des plantes, l™ éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 6-7 ; 2e éd. (in-12), ibid., 1679, p. 30-37.
212 revue d'histoire des sciences

dès 1670, on trouve une allusion à celles-ci. Résumant les travaux


botaniques de cette année, l'Histoire de l'Académie royale des
Sciences nous apprend en effet qu'ayant beaucoup travaillé à
l'Histoire des plantes, on fit faire de celles-ci des « desseins
exacts » (48). A ne lire que le texte de Dodart, on pourrait penser
que Nicolas Robert fut le seul artiste employé à ce travail (49).
Mais les Comptes des Bâtiments du Roi prouvent qu'Abraham
Bosse y collabora également, du moins pour la gravure, de 1669
à 1672. Sa part reste d'ailleurs minime : 39 planches au total (50).
Il fut remplacé, en 1676, par Louis-Claude de Chatillon qui travailla
avec Nicolas Robert jusqu'à la mort de celui-ci en 1685, et continua
seul à dessiner et graver jusque vers 1691 (51). D'après Antoine de
Jussieu, Robert a gravé environ 130 planches, Chatillon une
centaine et le reste des cuivres serait dû à « différons graveurs au
burin desquels on a voulu faire des essays » (52). D'ailleurs, la
grande majorité des planches porte le nom du dessinateur et celui
du graveur. Le dessin original de chaque planche était payé
22 livres et le travail correspondant de gravure sur cuivre 85, 90
et même parfois 97 livres (53).

(48) Histoire de VAcadémie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 120-121.


(49) « Nous raisons dessigner toutes les figures par le peintre dont feu Monsieur s'est
servi avec le succès que l'on sçait... », Dodart, Mémoires pour servir à l'histoire des plantes,
i™ éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 6 ; 2e éd. (in-12), ibid., 1679, p. 35. Sur Nicolas Robert
au service de Gaston d'Orléans, cf. Yves Laissus, Les vélins du Muséum, Paris, 1967
(Conférences du Palais de la Découverte, Dili).
(50) C'est du moins le chiffre qui ressort de l'examen des Comptes des Bâtiments
du Roi. D'après ce document, Abraham Bosse a gravé pour l'Histoire des plantes à
partir de 1669 et Nicolas Robert à partir de 1670, cf. Comptes des Bâtiments du Roi...,
t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ; Léon Bultingaire, Les origines de la collection des vélins
du Muséum et ses premiers peintres, dans Archives du Muséum national d'Histoire
naturelle, 6« série, t. 1, Paris, 1926, p. 139-140.
(51) Et non 1687, comme l'écrit Bultingaire. La dernière mention de plantes gravées
dans les Comptes des Bâtiments du Roi est du 7 janvier 1691, cf. Bultingaire, op. cit.,
p. 140, et Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ; t. 2, 1681-1687,
Paris, 1887; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891. Il semble d'ailleurs, d'après certaines pièces
manuscrites conservées dans les papiers de Jean Marchant (Biblioth. du Muséum, Ms. 89,
dossier 2), que celui-ci ait continué, après 1691, à employer Louis-Claude de Chatillon
ainsi que le peintre de vélins Jean Joubert, mais les dépenses correspondantes ne figurent
pas dans les comptes de la Surintendance des Bâtiments du Roi. Louis-Claude de Chatillon,
né en 1639, mourut à Paris le 28 avril 1734.
(52) Antoine de Jussieu, manuscrit intitulé Mémoire pour l'Assemblée publique.
L'Histoire et Vusage que Von peut faire d'un ouvrage considérable de botanique..., f. 11
(Biblioth. du Muséum, Ms. 2651).
(53) Cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ; t. 2, 1681-1687,
Paris, 1887 ; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 213

On conserve aujourd'hui 368 (54) dessins originaux exécutés


sur un papier léger, la plupart à la sanguine, quelques-uns à la
pierre noire ou au bistre. Un certain nombre d'entre eux sont
signés de Louis de Chatillon ; les autres ne portent pas de signature.
L'ensemble est précédé d'un titre richement orné, réplique assez
fidèle de la composition décorative entourant le portrait de Colbert
qui figure dans la collection des vélins (55). Ces dessins originaux
furent déposés à la Bibliothèque du Roi, sans doute vers 1692,
et enfermés dans deux grands portefeuilles de maroquin rouge.
Rapprochés de la collection des vélins, ils en ont suivi le sort et
y sont aujourd'hui incorporés (56).
De ces 368 dessins, 319 ont été gravés sur cuivre, à l'eau-forte
ainsi que le préconisait Dodart, et tirés sur papier. D'abord, en 1676,
Dodart inclut, dans la lre édition (in-folio) de ses Mémoires pour
servir à l'histoire des plantes, des « Descriptions de quelques plantes
nouvelles » illustrées de 38 de ces planches (57). Il s'agissait là,
en quelque sorte, d'un échantillon de ce que devait être la grande
« Histoire des plantes » de l'Académie. Cependant, Nicolas Robert
et Abraham Bosse, puis Louis-Claude de Chatillon, travaillaient
activement « de sorte, écrit Anisson-Duperon, que dès 1692, il
y avoit trois cent dix-neuf cuivres gravés, qui furent déposés à
l'imprimerie royale » (58), en attendant l'impression des textes
correspondants. Mais la préparation de ceux-ci, nous l'avons vu,
fut abandonnée par l'Académie en 1694.

(54) Et non 346 comme l'écrit Bultingaire, Les origines de la collection des vélins
du Muséum et ses premiers peintres, dans Archives du Muséum national ď Histoire naturelle,
6e série, t. 1, Paris, 1926, p. 140 et n. 2. Il faut d'ailleurs ajouter le titre orné, ce qui fait
369 pièces.
(55) Le titre proprement dit est ainsi libellé : Recueil de plantes dessinées par ordre du
roy, par Nicolas Robert, d'après ses propres mignatures ; Louis-Claude de Chatillon et
Abraham Bosse en ont dessiné plusieurs sous la direction de Robert vers 1681. Il y a là
plusieurs erreurs : 1) le tableau que nous donnons ci-après montre que rares sont les
vélins qui ont été copiés pour l'Histoire des plantes; 2) Bultingaire a bien montré
qu'Abraham Bosse, mort en 1676, n'a sûrement pas travaillé sous la direction de Robert
et l'on ne voit pas bien pourquoi Louis-Claude de Chatillon aurait accepté cette direction,
cf. Bultingaire, op. cit., p. 140 ; 3) la date de 1681 est absolument fantaisiste, les Comptes
des Bâtiments du Roi le prouvent. Ces erreurs autorisent à penser que ce titre
(abstraction faite de la composition décorative qui l'entoure) pourrait avoir été inscrit assez
tardivement.
(56) Cf. Yves Laissus, Les vélins du Muséum, Paris, 1967, p. 15, n. 6 (Conférences du
Palais de la Découverte, D 111).
(57) L'ouvrage de Dodart comporte 39 planches, mais l'une d'elles, où sont représentés
Trifolium echinalo capite et Trifolium blesense, figure deux fois. Voir plus haut, n. 21.
(58) Cf. [Etienne- Alexandre Anisson-Duperon], op. cit., « Éclaircissement », p. iv.
214 revue d'histoire des sciences

Pendant quelques années, les choses en restèrent là. Il n'est


pas douteux, toutefois, qu'un premier tirage, sans doute à un
petit nombre d'exemplaires, fut fait de ces planches, sinon en 1692,
au moment de leur dépôt à l'Imprimerie Royale, du moins dans les
années qui suivirent (59). Une tradition persistante donne 1701
comme date de ces premiers tirages, au moins de la constitution
des premiers recueils de 319 planches, et Georg-August Pritzel,
dans la lre édition de son célèbre Thesaurus, fournit à ce millésime
la justification suivante : « In exempláři bibliothecae Sherardianae,
Oxonii asservatae, tituli adsunt : Estampes pour servir à l'histoire
des plantes. Partie I et IL Paris, de l'imprimerie royale, 1701 » (60).
Plus tard, Bultingaire note également que « quelques exemplaires »
portent le titre : Estampes pour servir à l'histoire des plantes,
1701 (61) ; tout récemment, M. Nissen a adopté la même date
dans sa bibliographie des livres illustrés de botanique (62). D'autres
ouvrages, et notamment le Manuel du libraire de Jacques-Charles
Brunet (article : « Robert, Nicolas »), ne donnent pas de date
d'édition. Nous n'avons trouvé nulle part une raison sérieuse
d'adopter ou de rejeter cette date de 1701. De toute manière, les
319 gravures, réunies sans titre ni tables, ne pouvaient constituer
alors que des recueils factices, diversement ordonnés puisque les
planches ne sont pas numérotées.
En 1719, nouvel épisode : l'Académie des Sciences, en la
personne de Jean Marchant, fait retoucher les cuivres conservés à
l'Imprimerie Royale depuis 1692, en tenant compte des progrès
récents de la botanique dus en particulier à Tournefort et Vaillant :
« (...) il est certain qu'en 1719 M. le Duc d'Orléans, régent, fit remettre,
par le directeur de l'imprimerie royale, à M. Couplet (63), de l'Académie
des sciences, un certain nombre de planches, qui furent rendues et
remplacées par d'autres également délivrées à M. Couplet, jusqu'à ce
qu'elles fussent toutes rentrées à l'imprimerie royale, après avoir passé

(59) Des épreuves de ce premier tirage sont conservées à la Bibliothèque du Muséum


national d'Histoire naturelle, sous la cote 63606.
(60) Georg-August Pritzel, Thesaurus lileraturae botanicae..., Leipzig, 1851, article
« Robert, Nicolas », p. 248. Ces quelques mots relatifs à l'exemplaire de William Sherard
ont disparu dans la 2<> éd. (1872-1877) du Thesaurus.
(61) Cf. Bultingaire, op. cit., p. 140, n. 5.
(62) Claus Nissen, Die botanische Buchillustration... zweite Auflage..., Stuttgart,
1966, t. 1, Geschichte, p. 97-98 ; t. 2, Bibliographie, p. 48-49, n°s 502 à 504, article « Dodart,
Denis ».
(63) Pierre Couplet, alias Couplet de Tartreaux, trésorier perpétuel de l'Académie
royale des Sciences depuis 1717.
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(Clich.es A.-M. M nseijivj.)


216 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES

par les mains de M. Marchant, et supporté différens changemens dans leurs


phrases, et des augmentations qui ne sont autre chose que les parties de
la plante qui servent à en établir le genre et l'espèce, d'après un des systèmes
modernes. Ces changemens établissent les différences qui se remarquent
entre les recueils de ces planches qui ont été tirées depuis l'époque de 1719,
■et ceux des planches qu'on avoit tirées en très-petit nombre auparavant ;
et donnent lieu aux curieux de faire une distinction entre premières et
secondes épreuves » (64).

Ces lignes sont attribuées par Brunet à un personnage bien


renseigné : Etienne-Alexandre Anisson-Duperon, né en 1749, mais
associé dès son jeune âge aux travaux de l'Imprimerie Royale,
établissement dont la direction était assurée depuis 1691 par des
membres de sa famille et qu'il dirigea lui-même de 1788 à 1794 (65).
En admettant que le travail de retouche des cuivres ait
commencé en 1719, il est sûr que les dessins originaux qui devaient
servir de modèles pour ces retouches, ont été entrepris en 1714
au plus tard. On conserve, en effet, de la main même de Jean
Marchant, un état des Parties de fleurs dessinées par M. Simonneau,
commencé le 20 avril 1714, et une autre pièce intitulée : M.
Simonneau a commencé à travailler le 20 avril J714... (66). De l'examen
de ces documents, il ressort d'autre part que Charles-Louis
Simonneau, 1645-1728, et son fils Philippe Simonneau, né en 1685,
ont collaboré tous deux à ce travail de dessin, puis de gravure.
Louis-Claude de Chatillon y a également participé ainsi qu'en
témoigne un Catalogue des plantes que Mr de Chastillon a retirées
de Vimprimerie royale pour les augmenter, catalogue
malheureusement non daté (67).
Après Bourdelin, décédé en 1699, Dodart était mort en 1707,
Tournefort l'année suivante, Duclos en 1715. De l'équipe respon-

(64) [Etienne-Alexandre Anisson-Duperon], op. cit., p. iv-v.


(65) En 1691, la famille Anisson succéda à la famille Cramoisy à la tête de l'Imprimerie
Royale, et dirigea celle-ci jusqu'en 1794. Les directeurs furent : Jean Anisson, de 1691
à 1707; Claude Rigaud, son neveu, de 1707 à 1725; Louis-Laurent Anisson, cousin du
précédent, de 1725 à 1733 ; Jacques Anisson-Duperon, frère du précédent, de 1733 à 1788 ;
Etienne-Alexandre Anisson-Duperon, fils du précédent, de 1788 à 1794. Cf. L'art du
livre à V Imprimerie Nationale... [catalogue d'exposition], Paris, Bibliothèque Nationale,
1951, p. 79-80.
(66) Biblioth. du Muséum, Ms. 447, dossier 5.
(67) Biblioth. du Muséum, Ms. 89, dossier 2. Ce dossier contient un certain nombre
de pièces datées de 1717 à 1738, se rapportant à ce travail de révision des cuivres de
l'Histoire des plantes. Citons en particulier un Catalogue de nos plantes gravées, fait en
février 1725, 16 ÍT. pet. in-fol. de la main de Jean Marchant, qui énumère les 319 planches
avec les corrections faites ou à faire à chacune d'elles.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 217

sable de l'Histoire des plantes, Jean Marchant restait seul, non


découragé pourtant. L'examen de ses papiers prouve au contraire
qu'il continuait à accumuler, sans les publier, les descriptions
botaniques, et à surveiller le révision des planches
correspondantes (68). Ce travail de retouche des cuivres se poursuivait
encore en 1738. On garde, écrit par Marchant d'une main
tremblante, un Catalogue des planches de plantes mises en paquet chez
M. Simonneau sur lequel j'ay trouvé un étiquette marquant : paquet de
planches parfaites au nombre de six. Ce 30 juillet 1738 (69). Moins de
quatre mois plus tard, le 1 1 novembre, Jean Marchant disparut à son
tour sans avoir pu mener à bien l'entreprise à laquelle, après son
père, il avait voué tous ses efforts pendant près de soixante années.
Entre-temps, en 1731, l'Académie royale des Sciences avait
réimprimé, dans la collection de ses travaux, les Mémoires pour
servir à l'histoire des plantes de Dodart. Dans cette édition, les
planches, réduites au format in-4°, dont certaines portent la
signature du graveur Dominique Sornique, 1708-1756, ne sont pas
exactement semblables à celles de l'édition originale car, dit
l'avertissement placé en tête du volume :
« Nous avons seulement ajouté dans cette nouvelle édition des plantes
décrites par M. Dodart, les noms nouveaux que le grand recueil de plantes
gravées par les soins de l'Académie leur donne, sans changer ceux que
M. Dodart leur avoit donné. Et nous avons chargé les planches des mêmes
additions qui se trouvent dans celles de l'Académie, et qui servent à en
marquer les caractères et les genres » (70).

Il s'agissait donc d'une réduction des planches dans leur


deuxième état.
Peu après la mort de Jean Marchant, vraisemblablement
en 1739, Antoine de Jussieu retraçait, au cours d'une séance
publique de l'Académie royale des Sciences, les origines de l'Histoire
des plantes et, rendant hommage au travail accompli, proposait
qu'on en tirât enfin parti :
« (...) le nombre de ces planches ne laisse pas de faire un objet en
botanique, et un ouvrage d'autant plus considérable que, sans cette circonstance,

(68) Biblioth. du Muséum, Ms. 89, Ms. 447 à 451 inclus. Voir également, plus haut,
la n. 27.
(69) Biblioth. du Muséum, Ms. 89, dossier 2.
(70) Mémoires de l'Académie royale des Sciences, depuis 1666 jusqu'à 1699, t. 4, Paris,
1731, in-4°, p. 121-324, 38 pi. Voir plus haut, n. 24. La Bibliothèque du Muséum conserve
des épreuves avant toute lettre de 29 pi. de cette édition, portant des annotations
manuscrites (4° Rés. 175).
218 revue d'histoire des sciences

la pluspart des plantes qui y sont gravées, ne l'auroient peut-être jamais été,
que celles de ce recueil qui se trouvent gravées ailleurs le sont infiniment
mieux icy qu'en quelque livre que ce soit, et que dans l'entreprise même
d'un projet d'histoire générale des plantes, on auroit peine de rien exécuter
de mieux et qui approche de cette perfection (...). A l'égard des botanistes,
le fruit qu'ils peuvent tirer de cet ouvrage est d'avoir sous les yeux près
de deux cents genres de plantes de classes différentes dont ils ne trouveroient
pas ailleurs de figures aussi correctes. Le moyen donc de rendre utile ce
recueil de plantes choisies, seroit de faire imprimer à coté de chaque planche
la description de la plante qu'elle représente, dans la forme et sous le titre
que Mr Dodard l'a fait dans son projet, d'employer toutes les descriptions
faites par Mrs Dodart et Marchant, d'y ajouter les choses qu'ils auroient
pu y avoir obmises et de suppléer par des descriptions à ce qui manque à
plusieurs de ces planches.
« Un nouveau lustre à donner à cet ouvrage consisteroit encore dans
l'arrangement méthodique de ces plantes sous les classes et genres auxquels
elles se rapportent ; ordre tout à fait préférable à celui de l'alphabet et
beaucoup plus instructif ; ce qui composeroit trois gros volumes de cent
belles planches environ chacun » (71).
L'Académie, sans doute, écouta Jussieu mais elle ne bougea
pas. En 1767, les 319 cuivres de l'Histoire des plantes furent
transférés de l'Imprimerie Royale à la Bibliothèque du Roi.
Quinze d'entre eux étaient restés « absolument anonymes »,
c'est-à-dire sans légende ; ils « furent phrasés par M. Joly, garde des
estampes de la Bibliothèque du roi, avec l'approbation de
M. de Jussieu » (72). Et ce fut tout ; on ne toucha plus désormais
aux cuivres, sinon peut-être pour en tirer encore quelques
épreuves (73) et pour les changer de dépôt. Ils sont aujourd'hui
conservés à la Chalcographie du Louvre (74).
Nommé directeur de l'Imprimerie Royale en 1788, Etienne-
Alexandre Anisson-Duperon (75) édita la même année, sous le
titre : Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV,

(71) Antoine de Jussieu, manuscrit intitulé Mémoire pour l'Assemblée publique.


L'histoire et l'usage que l'on peut faire d'un ouvrage considérable de botanique (...), ff. 11-12
(Biblioth. du Muséum, Ms. 2651).
(72) [Etienne-Alexandre Anisson-Duperon], op. cil., « Éclaircissement », p. v.
(73) Un exemplaire, conservé à la Biblioth. du Muséum (GF 8425), relié en 2 tomes,
des 319 planches dans leur deuxième état, porte sur le plat supérieur de chacun des deux
volumes : « Donné par le roy au Cabinet du Jardin royal, 1773. » Cette dernière date
signifle-t-elle qu'un nouveau tirage des planches a été fait depuis le dépôt des cuivres à
la Bibliothèque du Roi, en 1767 ? Cela est sûr au moins pour les 15 planches privées,
jusque-là de légende, puisque, dans la plupart des exemplaires, il n'y a pas d'épreuves
avant la lettre.
(74) Cf. P.-J. Angoulvent, La Chalcographie du Louvre. Catalogue général, Paris,
1933, noe 5436 à 5754. On trouve, dans cette édition du catalogue de la Chalcographie,
le détail des 319 planches omis dans les éditions ultérieures.
(75) Voir plus haut, n. 65.
TABLE

DU RECUEIL DES 319 PLANTES

de Robert, Abr. Bosse & Louis de Chatillon ,


gravées par ordre du Roi LOUIS XIV.

Kola. I-es
Celles
Plantes
où iloù feil trouve
n'y i quele nom
le nomde RobitT
de Покат,
& enfuite
ou celuicelui
de Chatulok
de Chatiliou,
, ou celui
font dedeflinc'
Bossees ,parfontRobekt
nîpuc'e», &dcUiiues
gravies&pargravies
Ciiatiuon.
par eux-mimei

NUMKKOS
dis NOMS DES PLANTES.
Plantes. & GHAVtUHt.
I Absinthium Ponticum, feu Romanům 'officinarum , feu 7
Diofc. C. B.' Pin. 138. Abfinthe vulgaire \ Robert.
2 Abfmtliium Ponticum, tenuifolium, incanum. Petite Abfinthe )
? Acctofa Bontis. Ofeille de Bontius -. -v
^ Acctofa Pratcnfis. Ofeille des Prés \chatillon.
5 Acetofa rotundifolia. Ofeille ronde. )
6 Aconitum czrulco - purpureum , flore maximo, five Napellus. {Robert.
4. C. B. Pm. iSj \ChatiUon.
7 Aconitum cxrulcum , feu NapeHus. C.B. Pin. Aconit ou Napel. . .
Robert.
8 Aconitum Lycočtonum luteum. C. B. Pin. i 8j 1
9 Aconitum Lycoâonum luteum majus , ampliorc caulc \
amplioribufquc
11 foliis. J. R. Her. r424. * f „
\Chatillon.
Aconitum Lycočtonum luteum. C. B. Pin. iSj \
IO Aconitum Pyramidale muhiflorum. H. R. Par S Robert.
\Chatillon.
II-.- Aconitum Pyrenaïcurn,fupinum,arnpliore folio tcnuiùs laciniato.
J. R. Her. 4.24
12 ■ Aconitum (alutiferum, five Anthora. C. B. Pin. 1 84. Anthora
vulgaire
13 Acorus verus , five Calamus aromaticus officinarum
14 Alchimilla Alpina minor. Alchimille moyenne des Alpes Robert.
Alchimilla minima, Montana. Col. 145. Petite Alchimille
I Í Alchimilla Alpina pubefeens minor. H. R. Par.
16 Alchimilla vulgaris. C. B. Pin. j 1 p. Pied-de-lion ou Alchimille Chatillon.

Fig. 3. — Première page de la Table du recueil des 319 plantes


publiée en 1788 par Anisson-Duperon.
220 revue d'histoire des sciences

un fascicule grand in-folio de 19 pages, destiné à précéder les


319 planches. Ce fascicule comprend (p. in-v) un « Éclaircissement
sur l'origine du recueil des 319 plantes et sur la cause de l'état
d'imperfection de cet ouvrage », suivi d'une « Table du recueil des
319 plantes » (p. 1-14). Venu trop tard, ce texte a été rarement
joint aux planches (76) ; la plupart du temps, celles-ci constituent des
recueils factices sous un titre manuscrit ou même sans aucun titre.
Par l'ampleur du dessein dont elles témoignent, par leur
valeur scientifique et aussi par leur grande beauté, ces planches
méritaient, croyons-nous, que quelqu'un tentât de conter leur
histoire.
Bibliothèque centrale
du Muséum national d'Histoire naturelle.

Yves Laissus et Anne-Marie Monseigny.

(76) Le fascicule préparé par Anisson-Duperon a été placé en tête d'un exemplaire
conservé au Département des Imprimés de la Bibliothèque Nationale et relié en trois
volumes (cote B.N. : S. 263-265).
ANNEXE

TABLEAU DES 319 PLANCHES


FORMANT LE RECUEIL DIT DES « PLANTES DU ROI »
Le tableau ci-après énumère les 319 planches dans l'ordre alphabétique.
Le texte des polynômes désignant les plantes a été copié sur les planches
elles-mêmes, dans leur deuxième état ; on a respecté leur forme, sauf en
ce qui concerne l'usage des majuscules, l'accentuation et la graphie i pour j.
Les signatures des artistes ont été également relevées sur les planches.
En regard du titre de chaque gravure (col. 1), on indique, le cas échéant,
le numéro du dessin original (col. 3) et celui du vélin qui a pu lui servir
de modèle (col. 2). On signale enfin si la planche en question fait partie des
trente-huit qui ont été publiées en 1676 par Dodart (col. 4).
Rappelons encore une fois que les planches ne sont pas numérotées.
Nous avons cependant jugé utile de placer, avant le titre de chacune d'elles,
un numéro d'ordre.
L'examen de la liste des 319 gravures permet de dégager les
constatations suivantes : .
A) 52 gravures s'inspirent, par dessin interposé, d'un vélin, soit :
31 signées « N. Robert del. et seul. » ;
19 signées « A. Bosse seul. » ;
2 anonymes.
B) Les signatures de Nicolas Robert et de Louis de Chatillon figurent
parfois seules, parfois associées lorsque l'un a dessiné et l'autre gravé ;
dans ce dernier cas, Robert est toujours l'auteur du dessin, Chatillon
toujours le graveur.
Au contraire, la signature d'Abraham Bosse est toujours seule, sous la
forme : « A. Bosse seul, (ou : sculp.). »
C) Quoi qu'il en soit des chiffres cités plus haut, le dépouillement
systématique de la liste donne le résultat suivant, en ce qui concerne les
signatures des artistes :
i del 42
N. Robert seul 0
f del. et seul, (ou fecit). . 123
1 del О
A. Bosse < seul 37
f del. et seul, (ou fecit) . . 0
del О
i

L. de Chatillon .... seul 74


f del. et seul, (ou fecit).. 40
Sans signature 48
222 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

1. Absinthium ponticum, seu Romanům officinarum.


seu Diosc. C.B. Pin. 138. Absinte vulgaire,
N. Robert del. et sculp.
2. Absinthium ponticum, tenuifolium, incanum.
C.B. Pin. 138. Petite absinte. N. Robert del.
et sculp.
3. Acetosa bonus. Ozeille de Bontius. Lud. de Chas-
tillon del. et seul.
4. Acetosa pratensis. Ozeille des prez. De Chas-
tillon seul.
5. Acetosa rotundifolia. Ozeille ronde. De Chas-
tillon fe.
6. Aconitum caeruleo-purpureum, flore maximo,
sive Napellus C.B. Pin. 183.
7. Aconitum caeruleum, seu Napellus Jus C.B. Pin.
183. Aconit, ou Napel. N. Robert del. et sculp.
8. Aconitum lycoctonum, luteum. C.B. Pin. 183- T. 40, n° 94 11
N. Robert del. et se.
9. Aconitum lycoctonum luteum majus ampliore
caule amplioribusque foliis. J.R. Herb. 424.
/Aconitum lycoctonum, luteum C.B. Pin. 183.
10. Aconitum pyramidale multiflorum. H.R. Par. 12
N. Robert del. De Chastillon se.
11. Aconitum pyrenaicum, supinum, ampliore, folio
tenuus laciniato. J.R. Herb. 424.
12. Aconitum salutiferum, sive Anthora. C.B. Pin- 13
184. Anthora vulgaire. N. Robert del. et se.
13. Acorus verus, sive Calamus aromaticus 19
officinarum. N. Robert deli. et seul.
14. Alchimilla alpina minor. Alchimille moyenne T. 52, n° 78 21
des Alpes. /Alchimilla minima, montana. Col.
145. Petite Alchimille. N. Robert del. et se.
15. Alchimilla alpina, pubescens, minor. H.R. Par. T. 52, n° 77 22
N. Robert del. et sculp.
16. Alchimilla vulgaris. C.B. Pin. 319. Pied de lion,
ou Alchimille. Lud. de Châtillon del. et sculp.
17. Aloë americana. A. Bosse sculp. T. 10, n° 14 23
18. Aloë americana florida. A. Bosse sculp. T. 10, n° 16 24
19. Aloë vera. Aloë de Dioscoride. N. Robert del. 25
De Chastillon seul.
20. Althaea Diosc. et Plin. C.B. Pin. 315. Guimauve. 30
N. Robert del. De Chastillon seul.
21. Althaea africana. Guimauve d'Afrique. De 26
Chastillon seul.
22. Althaea indica flore caeruleo minimo. Guimauve 27
d'Ynde à fleur bleue très petite. Lud. de
Chastillon del. et seul.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 223

Do-
Gravure Vélin Original dart
1 2 3 4

23. Ambrosia maritima. C.B. Pin. 138. Ambrosie. 33


N. Robert del. et seul.
24. Anagallis phaeniceo flore. C.B. Pin. 252. Mouron
à fleur rouge. / Anagallis caeruleo flore. C.B.
Pin. 252. A. Bosse seul.
25. Anagallis lusitanica flore caeruleo amplo. / T. 17, nos2 et3 34
Anagallis nemorum luteo flore. N. Robert del. et seul.
26. Ananas acostae, Lugd. L. d. C. d. e. s. 35
27. Anapodophyllon canadense Morini 61. N. Robert
del. et sculp.
28. Anchusa lignosior. A. Bosse seul. T. 25, n° 42 36
29. Androsaemum tragodes. Androsaeme, sentant 37
le bouquin. De Chastillon seul.
30. Angelica acadiensis, flore luteo. Acad. R. Par. 55. 39
N. Robert del. et sculp.
31. Angelica alpina ad nodos florida. J.R. Her. 313. 40
Lud. de Châtillon del. et sculp.
32. Angelica pyrenaica, angustifolia.
33. Angelica sativa. Casp. Bauh. Pin. 155. 41
Angélique domestique. Lud. de Chastillon del. et sculp
34. Angelica trifolia, canadensis.
35. Anonis hispanica, frutescens, folio rotundiori
J.R. Her. 409.
36. Anonis hispanica, frutescens, folio tridentato, car-
noso. J.R. Her. 408.
37. Anonis montana, praecox, purpurea, frutescens 42
Mor. H.R. Blés. N. Robert del. et seul.
38. Anonis spinosa, flore purpureo. C.B. Pin. 389
Arrête-bœuf.
39. Anonis viscosa spinis carens lutea major. C.B T. 56, n° 13 43
Pin. 389. A. Bosse seul.
40. Anthyllis maritima, Chamaesyces facie. Anthyllií 47
maritime semblable à la Chamaesyce. / Anthyllis
maritima, Alsines folio. Anthyllis maritime, £
feuille d'Alsine. N. Robert del. De Chastillon seul
41. Apocynum indicum, folijs Androsaemi maioris, T. 28, n° 1 48
flore Lilij convallium suave rubentibus. H.R. Par,
A. Bosse sculp.
42. Aquilegia canadensis, praecox, procerior. H.R T. 40, n° 81 51
Par. N. Robert del. et se.
43. Aster atticus, caeruleus, vulgaris. C.B. Pin. 267 T. 35, n° 37 55
N. Robert del. et se.
44. Aster canadensis, multiflorus, Linariae foliis
Aster de Canada à feuille de Linaire.
45. Aster canadensis, multiflorus, vimineo folio. Aste
de Canada à feuille d'ozier.
46. Aster conyzoides, odoratus, luteus, perennis. Hort, T. 35, n° 19 58
Eyst. N. Robert del. et se.
224 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

47. Aster flore caeruleo, Virgae aureae foliis. Aster à


fleur bleue, à feuilles de Verge dorée.
48. Aster latifolius, T rif olii flore. H.R. Par. N. Robert 59
del et seul.
49. Aster montanus caeruleus, magno flore, foliis 60
oblongis, C.B. Pin. 267. N. Robert del. et sculp.
50. Aster omnium maximus, Helenium dictus. Hele-
nium vulgare. C.B. Pin. 276. Aunée.
51. Aster praecox, flore caeruleo, majore. Mor. T. 35, n° 36 61
H. R. Blés. edit. 1655. N. Robert delin. et seul.
52. Aster serotinus, procerior, ramosus, Bellidis syl-
vestris flore. H.R. Par.
53. Aster serotinus ramosus alter flore purpurascente. 62
H. R. Par. Lud. de Chastillon del. et sculp.
54. Aster Trifolii folio. Aster à feuille de Trifolium.
55. Aster Verbasci folio. Hort. Reg. P. Lud. de Châ- 63
tillon del. et sculp.
56. Aster virgineus angustifolius serotinus parvo 64
albente flore. Parkins. Theat. 132. Lud. de
Chastillon del. et sculp.
57. Asteriscus aquaticus, annuus, patulus. J.R. T. 36, n° 16 57
Her. 498. N. Robert del. et seul.
58. Asteriscus maritimus annuus patulus. J.R. T. 36, n° 17 54
Her 498. N. Robert delin. et sculp.
59. Astragalus africanus luteus, odoratus. Bot. Monsp. 65
285. N. Robert del. De Chastillon seul.
60. Astragalus alpinus, procerior, alopecuroides .
Grand Astragale des Alpes, à fleurs en queue
de renard.
61. Astragalus canadensis, flore viridi flavescente. 66
Acad. Reg. Par. 65. N. Robert del. et sculp.
62. Astragalus pumilus, siliquâ epiglottidis forma.
J.R. Her. 416.
63. Astragalus supinus, siliquis villosis glomeratis.
J.R. Her. 416.
64. Astragalus tuberosus, scandens, Fraxini folio.
J. R. Her. íl5./Apios americana Corn. 200.
N. Robert del. et se.
65. Bellis pyrenaea folio crasso flore maximo. Lud. 75
de Chastillon del. et sculp.
66. Beta cretica semine spinoso. N. Robert del. et 77
sculp.
67. Blattaria hispanica, maximo flore. Blataire
d'Espagne à grande fleur.
68. Blittum americanum spinosum. Blette espineuseï
de l'Amérique. De Chastillon fe.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 225

Gravure
1

69. Borrago cretica flore violaceo. Bourache de Candie 78


à fleur violette. N. Robert del. De Chastillon seul.
70. Botrys. Piment. A. Bosse sculp. 79
71. Botrys ambrosioides mexicana. N. Robert del. 80
et sculp.
72. Brunella lusitanica, flore et spica maiore. Brunelle
de Portugal, à grande fleur. N. Robert del. et
sculp.
73. Buglossum creticum bullatum, flore vario odorato. 84
Buglosse de Candie à feuilles bosselées, et à
fleur odorante de plusieurs couleurs. N. Robert
del. et sculp.
74. Buglossum lusitanicum foliis bullatis. Buglosse 85
de Portugal à feuilles bosselées. N. Robert del.
et sculp.
75. Buphthalmun Dioscoridis. C. B. Pin. 134. /
Buphthalmun tanaceti minoris foliis. J.R. Herb.
396. (Eil de bœuf. A. Bosse seul.
76. Cacalia glabra. G. Bauh. L. d. Chastillon del. 87
et seul.
77. Calendula africana. Hermant. Lud. de
Chastillon del. et sculp.
78. Campanula americana, minor, flore caeruleo pa- 326 33
tulo. Petite Campanule d'Amérique, à fleur bleue
fort ouverte. N. Robert del. et sculp.
79. Campanula arvensis. Doucette. Lud. de Châtil-
lon del. et seul.
80. Campanula foliis Echii. C.B. Pin. 94. Campanule T. 30, n° 6 89
à feuille d'Echium. N. Robert del. et seul.
81. Campanula foliis Echii, floribus villosis. C. Bauh.
Prodr, 36. Campanule à feuille d'Echium et à
fleur velue. Lud. de Chitillon del. et sculp.
82. Campanula flore medii. Campanule à fleur de
Medium. N. Robert del. De Chastillon seul.
83. Campanula foliis incisis, flore angusto.
Campanule à feuilles découpées, à fleur oblongue.
84. Campanula foliis subrotundis, caulem amplexan-
tibus. Campanule à feuille arrondie sans queue.
De Chastillon seul.
85. Campanula saxatilis, Echii folio magno flore.
Campanule de roche, à grande fleur, à feuille
d'Echium.
86. Carduus stellatus Leucoii foliis. Chardon estoillé, 93
à feuilles de Giroflée jaune. N. Robert del.
et sculp.
87. Carlina acaulos, magno flore. Casp. Bauh. Pin. 94
380. Carline. N. Robert del. et seul.
T. XXII. 1969 15
226 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

Do-
Gravure Vélin Original dart
1 2 3 4

88. Carlina flore rubente, patulo. J.R. Her. 500. T. 32, n° 36 5


/ Acarna flore pur pureo- rubente patulo. C.B.
Pin. 379.
89. Castenea equina. Maronier d'Inde. A. Bosse seul.
90. Centaurium luteum africanum. N. Robert del. 97
et sculp.
91. Centaurium majus alterum profunde laciniatum 98
purpurascente flore. Hort. reg. P. Lud. de Châ-
tillon deli. et sculp.
92. Centaurium minus flore spicato. Petite Centaurée 99
portant ses fleurs en espy. N. Robert del. De
Chas tillon seul.
93. Chelidonium majus, vulgare. Casp. Bauh. Pin. 101
144. Eclaire, ou grande Chélidoine. N. Robert
del. et seul.
94. Chelidonium minus. A. Bosse seul.
95. Chrysanthemum foliis Abrotani multifidis. N. T. 35, n° 76 104
bert delin. et seul.
96. Chrysogonum Dioscoridis. Chrysogonum de Dios- 105
coride. De Ghastillon seul.
97. Chrysosplenium foliis amplioribus, auriculatis.
/Chrysosplenium foliis minoribus, subrotundis.
A. Bosse seul.
98. Cicer americanum. Pois chiche d'Amérique. 107
N. Robert del. De Chastillon seul.
99. Cichorium sylvestre. Chicorée sauvage. De 108
Chastillon seul.
100. Clematis americana siliquosa tetraphyllos. T. 27, n° 11 109 9
matis d'Amérique à quatre feuilles, portant des
gousses. N. Robert f.
101. Clematis quinquefolia americana sive Flos-Pas- 112
sionis. Clématitis d'Amérique à cinq feuilles ou
Fleur de la Passion. N. Robert del. et sculp.
102. Clématitis trifolia, sive Flos Passionis. Fleur de 113
la Passion. N. Robert del. et sculp.
103. Cnicus hispanicus foliis serratulae. Lud. de Châ- 115
tillon del. et seul.
104. Convolvulus purpureus Linariae folio. N. T. 26, n° 33 120
bert del. et seul.
105. Convolvulus siculus flore caeruleo minimo. 121
ron de Sicile à petite fleur bleue. N. Robert del.
De Ghastillon seul.
106. Conyza latifolia flo. luteo. Lud. de Chastillon del. 118
et sculp.
107. Corchorus sive Melochia. J.B.
108. Coriandrum. Coriandre. N. Robert del. et sculp. 122
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 227

Do-
Gravure Original dart
1 3

109. Cotyledon flore luteo, radice tuberosa repente. 10


Cotyledon à fleur jaune, à racine tubéreuse.
A. Bosse seul.
110. Crambe maritima Brassicae folio. Inst. Choux 124
marin sauvage d'Angleterre.
111. Cucumis sylvestris, Asininus dictus. A. Bosse T. 61, n° 15 125
sculp.
112. Cucumis sylvestris folio sinuato et dissecto. 126
A.R.S.P. Concombre sauvage.
113. Cyanus montanus, caule folioso, capite oblongo.
Bluet sauvage. L. d. C. d. e. s.
114. Cyanus montanus longifolius, vel Verbasculum 127
cyanoides. C.B. Bluet de montagne.
115. Cyanus orientalis flore luteo fistuloso. Aubifoin 129 11
de Levant, jaune, à cornets. N. Robert del.
et seul.
116. Cymbalaria. A. Bosse seul. T. 22, n° 1 130
117. Delphinium lusitanicum, glabrum, Aconiti folio. T. 40, n° 87 8
J.R. Her. 426. / Aconitum caeruleum, glabrum,
flore consolidae regalis. C.B. Pin. 183. N. Robert
del. et seul.
118. Dentaria siliquosa heptaphyllos . N. Robert del. T. 42, n° 36 131
et seul.
119. Digitalis americana purpurea folio serrato. 133 13
Digitale d'Amérique, pourprée, à feuilles dentelées.
N. Robert del. et se.
120. Doronicum. Doronic. De Chastillon se. 134
121. Dracunculus alpinus Agerati folio. N. Robert del. 135
et sculp.
122. Dracunculus indicus, caule viridi non maculato. 136
Serpentaire des Indes, à tige verte. N. Robert
del. et sculp.
123. Dracunculus polyphyllus. Casp. Bauh. Petite 137
Serpentaire de Mathiol. Lud. de Chastillon del.
et sculp.
124. Dracunculus sive Serpentaria triphylla, brasiliana. T. 5, n° 6 138 14
Serpentaire du Brésil, à trois feuilles. N. Robert
in. f.
125. Elichriso affinis af ricana arborescens, floribus 139
purpuroviolaceis, foliis Salviae, odore Romarini.
Hort. Lugd. Bat." Plante d'Affrique à fleurs
pourpre- violette à feuille de sauge, d'odeur de
Romarin aprochante de l'Elichrisum. Lud. de
Chastillon del. et seul.
126. Ephemerum spurium Lobelii. Ephemerum bas- 140
tard de Lobel. De Chastillon seul.
127. Epimedium Dioscoridis. Epimedium de Dios- 141
coride. N. Robert del. De Chastillon seul.
228 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

128. Ecura Tanaceti foliis. Roquette à feuilles de 143


Tanésie. N. Robert del. et sculp.
129. Eupatorium canadense foliis Enulae. Eupatoire 144
de Canada à feuilles d'Aunée. N. Robert del.
De Chastillon seul.
130. Faba major vulgaris. Fève. N. Robert del. el 146
sculp.
131. Filipendula. N. Robert del. et sculp. 151
132. Flos Solis indicus, Trachelii folio, radice repente 152
Soleil des Indes, à feuilles de Trachelium, et i
racine rampante. N. Robert del. De Chastillon
se. 1681.
133. Fraxinella, officinis Dictamnus albus. Fraxinelle T. 47, n° 57 153
A. Bosse sculp.
134. Fumaria canadensis, radice tuberosa squammata 154
Fumetere de Canada, à racine tubéreuse escaillée
N. Robert del. et sculp.
135. Fungus scoparum effigie. Champignon en epous-
sette. N. Robert del. De Chastillon seul.
136. Galega aegyptia, sive Sesban. Galega d'Egypte, 156
ou Sesban. N. Robert del. De Chastillon seul.
137. Galega vulgaris. C.B. Pin. 352. N. Robert del. 157
De Chastillon seul.
138. Gelseminum indicum flore phaeniceo. N. Robert T. 27, n° 13 158
del. et se.
139. Gentiana palustris latifolia flore punctato . C. Bauh. 159
Lud. de Chastillon del. et seul.
140. Gentianella alpina verna magno flore. A. Bosse T. 27, n° 26 160
seul. (non signé)
141. Geranium robertianum. N. Robert del. et sculp. 163
142. Gnaphalium americanum. Immortelle blanche. 164
N. Robert del. De Chastillon seul.
143. Gnaphalium montanum purpureum. Gnaphalium 165
pourpré de montagne. / Gnaphalium montanum
flore candido longiore. Gnaphalium de montagne
à fleur blanche longuette. / Gnaphalium alpinum
sive Leontopodium Matthioli. Gnaphalium des
Alpes, ou Leontopodium de Matthiole. N. Robert
del. De Chastillon seul.
144. Gossipium, sive Xylon semine albo. Cotton. T. 46, n° 10 166
A. Bosse seul.
145. Gramen dactylon maximum americanum. Hort. 167
reg. Par. L. d. С d. e. s.
146. Granadilla foetida, folio tricuspidi villoso, flore
albo. Inst. Fleur de la Passion.
147. Hederae trifoliae canadensi affinis. Espèce de lierre
à trois feuilles, de Canada. N. Robert del.
De Chastillon seul.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 229

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

148. Helenium canadense, Vosacan dictum. Helenium 169


de Canada, dit Vosacan. N. Robert del. De Chas-
tillon seul.
149. Helenium indicum maximum. A. Bosse seul. T. 36, n° 71 171
150. Heliotropium americanum, foliis Hormini. 174 15
Heliotrope d'Amérique, à feuille d'Ormin. N. Robert
del. et sculp.
151. Heliotropium majus Dioscoridi. C.B. Pin. 253. 175
Herbe aux verrues. A. Bosse sculp.
152. Heliotropium tricoccum. Tournesol. De Chastillon 176
seul.
153. Helleborine canadensis, sive Calceolus Mariae. 177
Elleborine de Canada. N. Robert del. et seul.
154. Helleborine flore rotundo, sive Calceolus. С. В. Pin. 178
187. Helleborine à fleur ronde, ou Soulier.
N. Robert del. et sculp.
155. Helleborus albus, flore atro-rubente. Hellebore 179
blanc, à fleur rouge-brune. N. Robert del.
De Chastillon seul.
156. Helleborus niger, amplioribus foliis. Ellébore noir,
à larges feuilles.
157. Helleborus niger ferulaceus Buphtalmi flore. T. 40, n° 12 180
N. Robert in. f.
158. Helleborus niger, foetidus. C.B. Pin. 185. Ellébore T. 40, n° 61
noir puant, dit pied de griffon. A Bosse seul.
159. Helleborus niger officinarum. Ellébore noir usuel. T. 40, n° 58 181
N. Robert del. et se.
160. Helleborus niger, Saniculae folio major. N. Robert 182
del. et sculp.
161. Helleborus niger, trifoliatus. Aid. 92. Ellébore
noir, feuille trois à trois.
162. Helleborus pumilus, tuberosa radice, flore luteo. T. 40, n° 57 10
Petit Ellébore, à fleur jaune. N. Robert del.
et seul.
163. Herba mimosa frutescens. Sensitive en arbrisseau. 183
De Chastillon sculp.
164. Herba mimosa altéra. Autre Sensitive, appellee 184
ordinairement la Paresseuse. De Chastillon sculp.
165. Hesperis allium redolens. Moris. Hist. Oxon.
Part. 2. 252. / Alliaria. C.B. Pin. A Bosse seul.
166. Hesperis hortensis, sive Viola matronalis. Gyro fiée 185
des dames. N. Robert del. et seul.
167. Hesperis, sive Viola matronalis, flore pleno. 187
Juliane. N. Robert del. et seul.
168. Hesperis montana pallida odoratissima. N. Robert T. 42, n° 2 186
del. et seul.
169. Hesperis pyrenaica inodora. Lud. de Châtillon
del. et sculp.
230 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

170. Hieracium caeruleum americanum. Hieracium 188


bleu d'Amérique. N. Robert del. De Chastil-
lon seul.
171. Horminum creticum coma caerulea. N. Robert del. 191
et seul.
172. Horminum sclarea dictum. Toute-bonne. De Chas- 192
tillon seul.
173. Hydrophyllon Morini. A. Bosse sculp. 12
174. Hyoscyamus rubello flore. C.B. La Jusquiame, 194
Hannebane, ou Pottelée.
175. Hypericum. Mille-pertuis. De Ghastillon seul. 195
176. Jacea lusitanica maxima sempervirens . Grande T. 33, n° 19 196 16
Jacée de Portugal tousjours verte. A. Bosse sculp.
177. Jacea lutea, cretica, foliis Cinerariae. N. Robert 197
del. et sculp.
178. Jacea montana incana capite strobili. N. Robert T. 33, n° 23 198
in. f.
179. Jacea sicula Erucae folio, lutea, echinata. Jacée 199 17
de Sicile à feuille de Roquette, à fleur jaune, à
teste espineuse. N. Robert del. et sculp.
180. Iris persica variegata praecox. Iris de Perse, 200 18
précoce, bulbeuse, de plusieurs couleurs. N.
Robert del. et seul.
181. Ketmia indica, Gossypii folio, Acetosae sapore.
J.R. Her. 100 / Althaea indica, Gossypii folio,
Acetosae sapore. H. L. Bat. L. d. G. d. e. s.
182. Kina kina falsa. Lud. de Châtillon del. et sculp. 202
183. Lactuca canadensis, altissima, angustifolia, flore
pallide luteo. Laitue de Canada, à feuille étroite,
à fleur jaune pâle.
184. Lactuca canadensis, altissima, angustifolia, flore
pallide luteo. Laitue de Canada, à feuille étroite,
à fleur jaune pâle.
185. Lactuca canadensis, altissima, latifolia, flore
leucophaeo. Laitue de Canada, à large feuille,
à fleur gris de perle.
186. Lactuca canadensis, altissima, latifolia, flore
leucophaeo. Laitue de Canada, à large feuille, à
fleur gris de perle.
187. Lactuca sativa. Laictue des jardins. N. Robert
del. De Chastillon seul.
188. Lactuca sylvestris, folio laciniato, dorso spinoso. 203
Laictue sauvage à feuille découpée, et à coste
espineuse. De Chastillon seul.
189. Lactuca sylvestris odore Opii. Laictue sauvage 204
sentant l'Opium. De Chastillon seul.
190. Lamium Parietariae foliis. Ortie morte à feuilles 205
de Pariétaire. N. Robert del. et sculp.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 231

Do-
Gravure Original dart
1 3

191. Leontopetalon. N. Robert del. et sculp. 207


192. Lepidium sive Piperais. Passerage. N. Robert 210
del. et seul.
193. Leucoium bulbosum serotinum polyanthemum. 211
N. Robert delin. et sculp.
194. Leucoium creticum parvum folio virente crassius- T. 42, n° 3 212
culo. N. Robert del. et se.
195. Leucoium luteum vulgare. Gyroflée jaune. N. 213
Robert del. et seul.
196. Lilionarcissus japonicus rutilo flore. N. Robert 214
del. et seul.
197. Lilium acadiense pumilum flore rubro punctato 216 19
Lis nain d'Acadie, à fleur rouge pointillée.
N. Robert del. et sculp.
198. Lilium album, foliis ex luteo déganter variegatis.
Lis blanc à feuilles pannachées de jaune.
199. Lilium album vulgare. J. Bauh. 2. 688. Lys.
200. Lilium flore lineis purpureis variegato. Lys à
fleur rayée de pourpre.
201. Lilium sive Martagon canadense flore luteo 219
punctato. N. Robert del. et seul.
202. Lilium montanum flore pleno. Martagon de 217 20
montagne à fleur double. N. Robert in. f.
203. Lilium persicum minus. Petit lys de Perse. 218
N. Robert del. De Chastillon seul.
204. Limonium frutescens Portulacae marinae folio.
Limonium en arbrisseau à feuille de pourpier
marin.
205. Limonium hispanicum, foliis Plantaginis bul-
latis. Limonium d'Espagne, à feuilles de Plantin
chagrinées.
206. Limonium lusitanicum, Auriculae ursi folio, flo-
ribus dense congestis. Limonium de Portugal à
feuilles d'Oreille d'ours.
207. Limonium lusitanicum, foliis lanceolatis.
Limonium de Portugal à feuilles en fer de pique.
208. Limonium minus, annuum, bullatis foliis, vel
echioides. Bot. Monsp.
209. Limonium parvum, Bellidis minoris folio. C.B. 21
Pin. 197. Petit Limonium, à feuilles de
Marguerite. A. Bosse seul.
210. Limonium syriacum, Asplenii folio. Limonium 220
de Syrie, à feuille de Ceterach. N. Robert del.
De Chastillon seul.
211. Linaria lutea vulgaris. N. Robert del. et seul. 221
212. Linaria sicula folio Gallii. Linaire de Sicile à 222
feuille de Gallium. N. Robert del. De Chastillon
seul.
232 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

Do-
Gravure dart
1 4

213. Linum lusitanicum umbilicato semine. N. T. 26, n° 16 224


Robert in. f.
214. Loto affinis Coryli folio. Espèce de Lotus à 225 22
feuille de Coudre. N. Robert del. et sculp.
215. Lotus syriaca. Lotus de Syrie. N. Robert del. 226
De Chastillon seul.
216. Lunaria major, siliqua longiore. J. Bauh. 2. 881.
N. Robert deli. et seul.
217. Lunaria major, siliqua rotundiore. J. Bauh.
2. 881. A. Bosse seul.
218. Lychnis hirta minor, flore variegato. Petite 228 23
Lychnis à fleur variée. N. Robert del. et sculp.
219. Lychnis sicula, glabra, Pseudomelanthii facie. 229
N. Robert del. et sculp.
220. Lychnis umbellifera montana helvetica. Lychnis à 230
umbelles. N. Robert del. De Chastillon seul.
221. Lysimachia purpurea spicata. A. Bosse seul.
222. Lysimachia purpurea spicata foliis Origani. De
Chastillon seul.
223. Maiorana syriaca sive Marum syriacum. A. Bosse T. 20, n° 3 231
seul.
224. Malva Betonicae folio. Mauve à feuille de Bétoine. 232
N. Robert del. De Chastillon seul.
225. Mandragora flore sub caeruleo purpur ascente. T. 23, n° 26 234
C.B. Mandragore.
226. Mandragora mas. Mandragore. A. Bosse sculp. T. 23, n° 25 233
227. Marrubium hispanicum, supinum, calyce stellato
et aculeato. J.R. Her. 192. / Alysson verticillatum,
foliis profunde incisis. C.B. Pin. 232. N. Robert
del. et seul.
228. Matricaria flore pleno fistuloso. N. Robert del. 236
et sculp.
229. Matricaria sive Parthenium. Matricaire ou Espar- 237
goutte. N. Robert del. et sculp.
230. Melilotus officinarum. Melilot. N. Robert del. 238
De Chastillon se. 1681.
231. Melo vulgaris. Melon. N. Robert in. f. T. 61, n° 19 239
232. Melocactus americanus echinatus. Melon-cardon 240
hérissé de l'Amérique. De Chastillon seul.
233. Mercurialis testiculata, sive mas Diosc. et Plinii. 243
C.B. Pin. Mercuriale mâle.
234. Mercurialis spicata sive faemina Dioscoridis et 244
Plinii. C.B. Mercuriale femelle.
235. Millefolium montanum, purpureum, Tanaceti 24
foliis. Millefeuilles de montagne, à fleurs
pourprées, à feuilles de Tanesie. A. Bosse sculp.
Y. LAISSUS. LKS PLANTES DU ROI 233

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

236 Millefolium odoratum minus album monspelien- 246 25


sium. Petite Millefeuille, blanche, odorante, de
Montpelier. N. Robert del. et seul.
237. Moly montanum latifolium luteo flore. / Moly 247
Dioscoridis. N. Robert deli. et seul.
238. Momordica. Cast. Dur. 16 / Balsamina rotundi- T. 61, n° 13 71
folia, repens sive mas. G. B. Pin. 306. Pomme de
merveille. A. Bosse seul.
239. Muscus marinus americanus reticulatus. Mousse 248
marine d'Amérique en réseau filigrane. / Traga-
cantha altéra. Prosp. Alp. De Exoticis. Seconde
espèce d'Adragant. de Prosper Alpin. De Chas-
tillon seul.
240. Narcissus bifolius promontorii Bonae-Spei. 252
Narcisse à deux feuilles du cap de Bonne-Espérance.
N. Robert del. De Chastillon seul.
241. Narcissus sylvestris multiplex. Narcisse de Gou- 256
mas. / Narcissus sylvestris. N. Robert del. et seul.
242. Nasturtium aquaticum supinum. Cresson d'eau. 257
De Chastillon seul.
243. Nasturtium hortense. Cresson des jardins, ou 258
Alenois. / Nasturtium pumilum vernum. Petit
Cresson printanier. / Nasturtium pumilum
supinum vernum. Petit Cresson printanier couché.
De Chastillon seul.
244. Ocymum caryophyllatum monachorum sive A cinos. 262
Col. J.B. Le Basilique.
245. Origanum heracleoticum verum. Origan heracleo- 266
tique. N. Robert del. De Chastillon se. 1681.
246. Orobranche squammata flore amplo violaceo. Herbe T. 18, n° 9 267
cachée ou Clandestine. N. Robert delin. et sculp.
247. Palmae nux indicae cocciferae angulosa. Noix du 260
Palmier des Indes, ou Cocos. N. Robert del.
De Chastillon se. 1681.
248. Papaver corniculatum, flore luteo. N. Robert del. T. 41, n° 56 268
et sculp.
249. Papaver corniculatum, hirsutum, flore phoeniceo. 269
N. Robert del. et sculp.
250. Papaver spinosum, mexicanum. A. Bosse sculp. T. 41, n° 41 270
251. Parietaria offleinarum et Dioscoridis. C.B. 271
Pariétaire ordinaire.
252. Persicaria maculosa. N. Robert del. et seul. 272
253. Petasites major vulgaris. L'Herbe aux Teigneux. 273
N. Robert deli. et seul.
254. Populago. Tabern. Icon. 750. Soucy d'eau. N. 279
Robert del. De Chastillon seul.
255. Pseudo-Dictamnus indicus, acetabulis molucae. 280
Faux Dictame des Moluques. N. Robert del.
De Chastillon se. 1681.
234 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

256. Ptarmica alpina Matricariae foliis triumfetti. 281


Lud. de Chastillon del. et sculp.
257. Ptarmica lutra suaveolens. J.R. Her. 497. A. Bosse
sculp.
258. Ranunculus luteus Aconiti folio magno flore. T. 40, n» 52 282
A. Bosse sculp.
259. Ranunculus nemorosus flore caeruleo. Ranuncule 283
des bois à fleur bleue. De Chastillon seul.
260. Ranunculus, Thalictri folio, Asphodeli radicibus. 284
Ranuncule à feuille de Thalictrum, racine
d'Asphodèle. N. Robert del. De Chastillon seul.
261. Rapuntium americanum, flore coccineo. Raiponce 285
d'Amérique à fleur d'écarlatte. N. Robert del.
De Chastillon seul.
262. Rapuntium americanum flore dilute caeruleo 286 26
Raiponce d'Amérique à fleur bleu-pasle. N.
Robert del. et seul.
263. Reseda vulgaris lutea. N. Robert del. et seul. 287
264. Sanicula alpina foliis Borraginis villosa. Sanicle 290
velue des Alpes à feuilles de Bourrache. N.
Robert del. De Chastillon seul.
265. Sanicula americana reptens. Sanicle rampante 291
d'Amérique. N. Robert del. De Chastillon seul.
266. Sanicula, sive Cortusa indica, flore spicato, 292 27
simbriato. Cortuse d'Inde, à fleur frangée. N.
Robert delin. et sculp.
267. Sanicula, sive Diapensia. Sanicle. N. Robert 293
delin. et sculp.
268. Satureia hirsuta, purpurea, Libani. N. Robert 294
del. et sculp.
269. Satureia hortensis, sive Cunila sauva Plinii. 295
B. Pin. Sariette de Jardin. Lud. de Chastillon
del. et sculp.
270. Saxifraga rotundifolia alba radíce granulosa. 296
N. Robert delin. et sculp.
271. Scabiosa gramineo folio. Scabieuse à feuille de 297
Chiendent. N. Robert del. De Chastillon seul.
272. Scabiosa pratensis hirsuta quae officinarum.
С Bauh. Pin. 269. Scabieuse commune. Lud.
de Châtillon del. et sculp.
273. Scabiosa stellata, annua proliféra. Scabieuse 298 28
estoillée, annuelle. N. Robert del. et seul.
274. Scamonium syriacum. Scamonée. N. Robert in. f. 299
275. Scolymus chrysanthemus annuus. Scolyme annuel, 29
à fleur jaune. A. Bosse seul.
276. Scrophularia Sambuci folio. Scrophulaire à 301
feuilles de sureau. N. Robert del. De
Chastil on seul.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 235

Do-
Gravure Original dart
1 3 4

277. Secale. Seigle. N. Robert del. De Chastillon sculp. 302


278. Sedum serratum, flore albo, multiflorum. Joubarbe T. 49, n° 28 304 30
dentelée, à fleur blanche. A. Bosse sculp.
279. Senecio americanus, amplissimo folio. Séneçon
de Canada à grande feuille.
280. Senecio americanus foliis Sideritis. Séneçon de
l'Amérique à feuilles de Sideritis. De
Chastil on fe.
281. Senecio minor, vulgaris. B. Pin. Petit Séneçon. 305
Séneçon commun. Lud.de Chastillon del. et sculp.
282. Senna italica. Séné d'Italie. N. Robert del. 307
De Chastillon seul.
283. Serratula. N. Robert del. et seul. 308
284. Sesamum. Jugioline, ou Sesame. N. Robert del. 309
De Chastillon seul.
285. Sigillum Salomonis, flore pleno. Seau de Salomon 278 31
à fleur double. / Polygonatum vulgare. Seau de
Salomon. N. Robert del. et seul.
286. Sisymbrium pirenaicum, latifolium, purpuras-
cente flore.
287. Solanum caianense, spinosum, hirsutum. N. 311
Robert del. et sculp.
288. Solanum pomiferum fructu luteo. Morelle espi-
neuse à pommes jaunes. De Chastillon fe.
289. Solanum vulgare officinarum. Morelle. N. Robert T. 23, n° 48 313
delin. et sculp.
290. Sophera. Prosp. Alp. L. d. С d. e. s. 314
291. Spartium hispanicum alterum. Seconde espèce 315
de Genest d'Espagne. De Chastillon seul.
292. Spiraea Opuli folio. J.R. Her. 618. N. Robert del.
et sculp.
293. Stachys alpina, foliis Betonicae. Stachys des 316
Alpes à feuille de Bétoine. N. Robert del.
De Chastillon seul.
294. Staphisagria. Herbe aux poux. N. Robert del. T. 40, n° 90 317
et seul.
295. Tanacetum vulgare, luteum. C.B. Pin. 132. Tanai- 319
sie. N. Robert del. et seul.
296. Thlaspi semper virens et florens. Thlaspi tousjours 323 32
verd et tousjours fleurissant. N. Robert del.
et sculp.
297. Tithymalus americanus nodiflorus. Tithymale de
l'Amérique fleurissant par les nœuds. De
Chastillon fe.
298. Tithymalus supinus cauliculis rubris. Tithymale 325
rampant à tiges rouges. / Tithymalus supinus
syriacus. Tityhmale rampant de Syrie. De
Chastillon seul.
23(3 REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES

Or- Do-
Gravure ginal dart
1 3 4

299. Trachelium valerianoides umbelliferum. N. 327


Robert del. et seul.
300. Tribulus terrestris, Ciceris folio, fructu aculeato.
C.B. Pin. 350. A. Bosse seul.
301. Trifolium echinato capite. Treffle à teste hérissée. / 328 34-35
Trifolium blesense. Treffle de Blois. A. Bosse
sculp.
302. Triticum. Froment. De Chastillon seul. 329
303. Tulipa vulgo dicta La Crustilleuse. / Tulipa 330
centifolia. Tulipe à cent feuilles. De
Chastil on seul.
304. Tussilago vulgaris. Pas d'asne. N. Robert deli. 332
et seul.
305. Valeriana major. Grande Valériane. De
Chastil on fe.
306. Valeriana sylvestris major. N. Robert del. et 333
seul.
307. Verbena nodiflora. Verveine fleurissante par les 335
nœuds. De Chastillon sculp.
308. Verbena peregrina, foliis Urticae. Verveine estran- 336 36
gère, à feuilles d'Ortie. N. Robert del. et seul.
309. Verbena vulgaris flore caeruleo. Verveine. N. 334
Robert del. et seul.
310. Veronica spicata latifolia major. De 337
Chastil on seul.
311. Viola pyrenaica Teucrii fol. flo. subcaeruleo 338
longius Cucullato. Lud. de Chastillon del. et
seul.
312. Virga aurea canadensis, foliis Scrophulariae- 340
Verge dorée de Canada, à feuille de Scrophulaire.
N. Robert del. et sculp.
313. Virga aurea latifolia serrata. L. d. С d. e. s. 341
314. Virga aurea major sive Herba Doria. N. Robert T. 35, n° 84 342
del. et se.
315. Virga aurea mexicana, Limonii folio. Verge dorée 343 37
de Mexique, à feuilles de Limonium. A. Bosse
sculp.
316. Urtica pilulifera Ia Dioscoridis, semine Lini. 344 39
Première Ortie à balles, de Dioscoride, à semence
de Lin. / Urtica altéra pilulifera Parietariae
foliis. Seconde Ortie à balles, de Dioscoride, à
feuilles de Pariétaire. N. Robert deli. et seul.
317. Urtica racemosa, canadensis. Ortie à grappes, de 38
Canada. N. Robert del. et sculp.
318. Plante chinoise : Aubépine. Lud. de
Chastil on del. et sculp.
319. Plante chinoise : Aubépine. Lud. de
Chastil on del. et sculp.

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