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Laissus Yves. Les Plantes du Roi. Note sur un grand ouvrage de botanique préparé au XVIIe siècle par l'Académie royale des
Sciences. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, tome 22, n°3, 1969. pp. 193-236;
doi : 10.3406/rhs.1969.2592
http://www.persee.fr/doc/rhs_0048-7996_1969_num_22_3_2592
(12) L'abbé Mariotte fit partie de l'Académie dès la fondation de celle-ci, en 1666.
(13) Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1668, p. 58 et 63.
(14) Ibid., Année 1668, p. 58 : « II fut arrêté que, dans l'histoire des plantes, M.
Marchand qui en étoit particulièrement chargé, suivroit les vues de M. Du Clos. »
(15) Ibid., Année 1670, p. 120-121.
(16) Histoire de i 'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1670, p. 121.
Samuel Cottereau-Duclos semble avoir joué à ce moment un rôle actif dans la préparation
de l'Histoire des plantes pour laquelle, dès 1668, il avait donné un mémoire « sur la
manière dont il croyoit qu'on y dût travailler » (ibid., Année 1668, p. 56). Les comptes
de la Surintendance des Bâtiments du Roi attestent qu'il reçut régulièrement, de 1666
à 1684, sauf en 1670 et 1683, une pension annuelle de 2 000 livres justifiée par sa « profonde
connoissance » de la chimie, cf. Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV,
publiés par M. Jules Guiffrey..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881, et t. 2, 1681-1687, Paris,
1887 (Documents inédits sur Vhisloire de France). Entré en 1685 dans un couvent de
capucins, Duclos y mourut en 1715.
(17) Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, Année 1670, p. 122.
Le laboratoire en question se trouvait dans les locaux de la Bibliothèque du roi, sur
l'emplacement du n° 6 actuel de la rue Vivienne, où les Académiciens tinrent séances
jusqu'en 1699. Sur l'activité de Bourdelin au laboratoire de l'Académie, voir ci-après
la note 24.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 197
(18) Cf. Fontenelle, Éloge de M. Dodart, dans op. cit., Année 1707..., Paris, 1708,
p. 182-192. Sur Dodart, on consultera aussi : Jacques-Albert Hazon, Notice des hommes
les plus célèbres de la Faculté de Médecine en l'Université de Paris..., Paris, 1778, p. 135-
138; N.-F.-J. Ëloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne..., t. 2,
Mons, 1778, p. 64-65; Roman d'Amat, dans Dictionnaire de biographie française publié
sous la direction de Roman d'Amat... et R. Limouzin-Lamothe..., t. 11, fasc. 62, Paris,
1965, col. 417-418.
Tournefort a dédié à Dodart un genre sous le nom de Dodartia orienlalis, cf. Tour-
nefort, Relation d'un voyage du Levant..., éd. in-4°, t. 2, Paris, 1717, p. 350-351 et planche.
(19) Cf. Lettres de Guy Patin, nouv. éd... par J.-H. Reveillé-Parise..., t. 3, Paris,
1846, lettres 521, p. 231 ; 538, p. 277 ; 547, p. 293, et Fontenelle, Éloge de M. Dodart,
dans op. cit., p. 183.
198 revue d'histoire des sciences
infini. Les Anciens ont eu sur cela assés de négligence ; et il n'est pas toujours
aisé de reconnoitre les plantes qu'ils ont décrites. L'Académie s'étoit
proposé une exactitude qui surpassoit de beaucoup la leur ; par rapport
à leur histoire, on examina le plan que M. Dodart en avoit dressé ;
MM. Perrault, Du Clos et Borel (20) y joignirent chacun en particulier leurs
remarques. On convint qu'il falloit examiner tout ce que les Anciens et les
Modernes avoient écrit sur ce sujet ; M. Marchant et M. Dodart s'en
chargèrent ; à l'égard de leur analyse, on fut d'avis encore que M. Bourdelin
les continuât ; on fit sur ces deux parties de la botanique plusieurs autres
remarques importantes, que M. Dodart ramassa et exposa depuis d'une
manière méthodique et suivie, dans ses Mémoires pour servir à Vhistoire des
plantes, qui furent imprimées au Louvre en 1676 » (21).
(20) Borel, alias Borelli (Pierre), vers 1620-1689, chimiste et opticien, entré à
l'Académie royale des Sciences en 1674.
(21) Cf. Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 162. Il y a trois
éditions anciennes de l'ouvrage de Dodart : A) Mémoires pour servir à l'histoire des plantes,
dressez par M. Dodart, de V Académie royale des Sciences, docteur en médecine de la Faculté
de Paris, Paris, Imprimerie Royale, 1676, in-folio, 2 ffnc-132 p., 39 pi. Le livre se divise
en deux parties : « Projet de l'Histoire des plantes » (p. 1-52) et « Description de quelques
plantes nouvelles » (p. 53-131), disposée dans l'ordre alphabétique des polynômes et
illustrée de 39 planches signées dont l'une, représentant deux espèces du genre Trifolium,
figure deux fois. B) [même titre], seconde édition, reveue et corrigée, Paris, Imprimerie
Royale, 1679, in-12, 8 ffnc-329 p. Cette seconde édition ne reproduit, avec quelques
corrections de forme, que le « Projet de l'Histoire des plantes ». C) [même titre], dans
Mémoires de VAcadémie royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, t. 4, Paris, 1731,
p. 121-324, 38 pi. Dans cette édition, les planches ont été réduites au format in-4° ;
celle qui représente Trifolium n'est donnée qu'une fois. Certaines planches portent la
signature du graveur Dominique Sornique, 1708-1756. Les signatures de Nicolas Robert,
Abraham Bosse et Louis-Claude de Chatillon ont disparu. Voir ci-après p. 217 et n. 70.
(22) Galloys, alias Gallois (Jean), 1632-1707, ecclésiastique, géomètre, entré à
l'Académie royale des Sciences en 1668. Cf. son éloge par Fontenelle dans Histoire de
VAcadémie royale des Sciences, Année 1707..., Paris, 1708, p. 176-181.
(22 bis) Samuel Cottereau-Duclos avait, jusqu'à l'entrée en scène de Dodart, joué un
rôle actif dans la préparation de l'Histoire des plantes (voir plus haut, n. 16). Fut-il
jaloux du nouveau venu ? En tout cas, il semble avoir pris une attitude nettement
défavorable à l'entreprise, telle que Dodart la présentait. La Bibliothèque du Muséum
conserve en effet (Ms. 1278) la copie, de la main d'Antoine de Jussieu, d'un mémoire
apparemment inédit, intitulé : Remarques sur le projet de Vhistoire des plantes dressé par
MEMOIRES
POUR S E RV I R
A LHISTOIRE
DES PLANTES
Drefe7 Dofîeur
par M. en
D o^Médecine
d a rt, dedel'Académie
la Faculté
Royale
de Parts.
des Sciences,
A PARIS,
DE L'IMPRIMERIE ROYALE.
M. DC LXXVI.
(24) Cf. Histoire de l'Académie royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 122 (1670),
p. 162 (1673), p. 252 (1678), p. 282 (1679), p. 307 (1680), p. 328 (1681), p. 373 (1683),
p. 405 (1684) ; t. 2, Paris, 1733, p. 9 (1686), p. 26 (1687), p. 68 (1689), p. 122 (1691),
p. 148 (1692), p. 182 (1693). Dans le Journal des savants, octobre 1858, p. 643, n. 1,
Chevreul a donné un relevé succinct des analyses faites par Bourdelin pour l'Académie
des Sciences, en y incluant celles qui n'étaient pas destinées à la préparation de l'Histoire
des plantes.
Les comptes de la Surintendance des Bâtiments du Roi attestent que Bourdelin
reçut régulièrement, de 1666 à 1690, « en considération de son travail pour l'analize des
plantes », une pension annuelle de 1 500 livres, cf. Comptes des Bâtiments du Roi sous le
règne de Louis XIV, publiés par M. Jules Guiffrey..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ;
t. 2, 1681-1687, Paris, 1887; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891. A cette pension s'ajoutait le
remboursement des frais engagés au laboratoire de l'Académie, dont le montant, suivant
les années, oscille de 240 à plus de 700 livres, cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1,
col. 271 (1669), 503 (1671), 647 (1672), 781 (1674) ; t. 2, col. 378 (1683), 779 (1685), 1009
(1686), 1204 (1687) ; t. 3, col. 438 (1690), 584 (1691).
Les cartons 1 et 2 des archives de l'Académie des Sciences contiennent les cahiers
d'expériences de Bourdelin, formant 11 vol. pet. in-fol. reliés en parchemin à recouvrement,
qui ont été décrits et analysés par Paul Dorveaux dans le Bulletin de la Société d'Histoire
de la Pharmacie, 17e année, n° 64, Paris, août 1929, p. 295-297. Rappelons ici seulement
qu'on trouve, au bas de la p. 1 du vol. 1, la mention : « Registre des analyses faites par
M. Bourdelin pour l'Académie des Sciences »; que la première analyse datée (vol. 1,
p. 5) est du 14 juin 1672 et la dernière analyse botanique (vol. 11, p. 182) du 17 juin 1699 ;
qu'enfin, dans chacun des onze volumes, en maints endroits, on trouve trace du contrôle
de l'Académie exprimé sous la forme : « Veu et vérifié le ... » Les résultats des analyses
de Bourdelin, repris par plusieurs mains, sous une forme méthodique, remplissent
10 vol. in-4° cartonnés, également conservés aux Archives de l'Académie des Sciences
(carton 3).
Il faut rappeler enfin l'existence, dans le fonds des manuscrits français de la
Bibliothèque nationale, des registres, tenus par Claude Ier Bourdelin et son fils Claude II, de
procès-verbaux des analyses et expériences faites au laboratoire de l'Académie des
Sciences, entre 1667 et 1689 inclus (N.a.f. 5133-5146). Dans le même fonds se trouve un
registre des dépenses faites pour le laboratoire de l'Académie de 1667 à 1699 (N.a.f. 5147)
et des papiers divers se rapportant au même laboratoire (N.a.f. 5149). Un microfilm de
tous ces papiers est conservé aux Archives de l'Académie des Sciences dont nous
remercions vivement les secrétaires-archivistes, Mme Gauja et M. Pierre Berthon, pour leur
aimable collaboration à nos recherches.
202 revue d'histoire des sciences
(25) Antoine de Jussieu n'entra à l'Académie royale des Sciences qu'en 1712, après
la mort de Dodart (1707) et des chimistes Bourdelin (1699) et Borel (1689). Mais Samuel
Duclos vivait encore, ainsi que Jean Marchant, et il paraît avoir été bien informé sur
toute cette affaire.
(26) Antoine de Jussieu, manuscrit inédit, Biblioth. du Muséum, Ms. 2651, ff. 8-10.
D'après Ad. Davy de Virville (Histoire générale des sciences, publiée sous la direction
de René Taton, t. 2, La science moderne, Paris, 1958, p. 402), « Dodart eut, le premier,
l'idée d'utiliser l'incinération pour étudier la composition chimique des végétaux ». Sur
ce sujet, voir aussi ce que dit Chevreul, op. cit., dans Journal des savants, février 1858,
p. 122. De son côté, dans le manuscrit déjà cité (Biblioth. du Muséum, Ms. 1278 ; voir
plus haut, n. 22 bis), Duclos écrit, au sujet des précautions décrites par Dodart, à prendre
au cours de l'analyse par le feu : « Si l'on examine ces (...) moyens, l'on verra qu'ils ne
sont aucunement propres pour faire que l'analyse par le feu altère moins les plantes :
car les plantes pilées et laissées fort longtems dans leur propre suc ou en macération au
froid, ou en digestion au chaud, reçoivent d'autres altérations en pourrissant ; les unes
deviennent aigres, les autres puantes et corrompues ; les autres plus aqueuses, les autres
plus huileuses, etc., selon leur diverse constitution. Et en cette putréfaction, il se fait
autant de nouveaux mélanges que de dégagemens, et néantmoins le dessein est de
connoitre ce que les plantes sont elles-mêmes et non pas ce qu'elles peuvent devenir. La
modération du feu et la prolongation du tems en la distillation des plantes ainsi préparées
est un autre mauvais moyen. Car en continuant longtems la distillation à moins de chaleur
les parties moins volatiles ne pouvant s'élever se rencontrent les unes dans les autres
et viennent plus altérées, quand enfin on les force de sortir à plus grand feu. »
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 203
(27) Marchant (Jean), mort en 1738, fils de Nicolas Marchant (voir n. 5) et son
successeur à l'Académie des Sciences, en 1778.
Sur les descriptions botaniques de Nicolas et Jean Marchant, cf. Histoire de V Académie
royale des Sciences, t. 1, Paris, 1733, p. 63 (1668), p. 121 (1670), p. 162 (1673), p. 282 (1679),
p. 307 (1680), p. 328 (1681), p. 374 (1683), p. 431 (1685) ; t. 2, Paris, 1733, p. 10 (1686),
p. 29 (1687), p. 93 (1690), p. 122 (1691), p. 188 (1693).
Les comptes de la Surintendance des Bâtiments du Roi attestent que Nicolas puis
Jean Marchant ont reçu régulièrement, de 1666 à 1677 et de 1680 à 1690 (sauf en 1681),
une pension annuelle de 1 200 et parfois de 1 500 livres « en considération de l'histoire
naturelle des plantes », cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ;
t. 2, 1681-1687, Paris, 1887 ; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891.
La Bibliothèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle conserve, sous les
cotes Ms. 447 à 451, une partie des manuscrits des descriptions botaniques préparées par
Nicolas et Jean Marchant. Cet ensemble, qui se présente sous forme de liasses, est
hétérogène ; il renferme de nombreuses descriptions portant des dates postérieures à 1694,
mais on y trouve aussi beaucoup de textes de la main de Nicolas Marchant, donc
antérieurs à 1678. Nous avons des doutes quant à l'origine des papiers conservés sous la
cote Ms. 450, qui sont très différents des autres par le format et les écritures. Dans Ms. 89,
dossier 2, on trouve des pièces intéressantes relatives à la préparation de l'Histoire des
plantes, notamment à son illustration. Un catalogue de la bibliothèque de Nicolas
Marchant, daté du 24 mars 1670 et portant des ajouts sans doute postérieurs, est conservé
sous la cote Ms. 2253.
A la Bibliothèque de l'Institut de France se trouve une Note de travaux effectués par
Marchant pour l 'Académie des Sciences, adressée à l'abbé Bignon (1717), sous la cote
Ms. 2103, Mélanges, pièce 19.
(28) Chapitre I : « De la description des plantes », dans Dodart, Mémoires pour servir
à l'histoire des plantes, lre éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 2-5; 2e éd. (in-12), ibid., 1679,
p. 8-29.
204 revue d'histoire des sciences
(29) Cf. Yves Laissus, Le Jardin du Roi, dans Enseignement et diffusion des sciences
en France au XVIIIe siècle..., Paris, Hermann, 1964, p. 335 (Histoire de la pensée, XI).
Voir les lettres de nomination et le brevet de Nicolas Marchant aux Archives nationales,
O1 18, f. 167 ; voir aussi A.-M. Bidal, Inventaire des archives du Muséum national
d'Histoire naturelle, première partie, série A, archives du Jardin du Roi..., dans Archives
du Muséum national d'Histoire naturelle, 6e série, t. 11, Paris, 1934, n° 341, p. 204. Sur
le « petit jardin », cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, Paris, 1881, col. 818 (1675),
947 (1677) ; t. 2, Paris, 1887, col. 221 (1682), 501 (1684), 1010 (1686), 1204 (1687) ; t. 3,
Paris, 1891, col. 120 (1688), 302-303 (1689), 438 (1690), 584 (1691), 730 (1692), 863 (1693),
997 (1694). Cf. également Joseph Schiller, Les laboratoires d'anatomie et de botanique
à l'Académie des Sciences au xvne siècle, dans Revue d'Histoire des Sciences, t. 17, n° 2,
avril-juin 1964, p. 110-111.
(30) Chapitre III : « De la culture des plantes », dans Dodart, Mémoires pour servir
à Vhistoire des plantes, lre éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 7-8; 2e éd. (in-12), ibid., 1679,
p. 38-44. Plusieurs indications intéressantes sur le programme d'étude de la croissance
des plantes aux diverses saisons, des fruits, semences, bois, etc., se trouvent dans le
même ouvrage, au chap. V : « Des mémoires que la Compagnie doit donner au public sur
l'histoire des plantes » (lre éd., p. 51-52 ; 2e éd., p. 320-329).
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 205
(35) Voir ci-après la note 42 et les pages relatives aux planches de l'Histoire des
plantes.
(36) Voir plus haut la n. 29.
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 207
(41) Cf. Histoire de V Académie royale des Sciences, t. 2, Paris, 1733, p. 122 (1691),
154 (1692), 188 (1693).
(42) Elémens de botanique ou Méthode pour connaître les plantes, Paris, Imprimerie
Royale, 1694, 3 vol. in-8° dont 2 de planches. Les frais d'impression de cet ouvrage
avaient été payés par le roi ; les planches seules avaient coûté 12 000 livres, preuve
supplémentaire que le manque d'argent n'est pas le motif réel de l'abandon, au même
moment, de l'Histoire des plantes. Cf. Voyage de Lister à Paris en 1698..., traduit... publié
et annoté par la Société des Bibliophiles françois..., Paris, 1873, p. 81.
(43) Après 1700, Jean Marchant a publié une dizaine de notices dans les recueils
annuels de l'Académie, mais surtout il a lu devant ses confrères un grand nombre de
descriptions de plantes, dont 80 environ sont citées sous le titre : Liste des plantes citées
dans les Mémoires de V Académie, dont les descriptions, données par M. Marchant, ont été
réservées pour un ouvrage particulier, par les tables de Godin et Demours. Cf. Table
alphabétique des matières contenues dans VHisloire et les Mémoires de Г Académie royale des
Sciences..., dressée par M. Godin... [puis par Demours], t. 2, Années 1699-1710, Paris,
1729, p. 391-392 ; t. 3, Années 1711-1720, Paris, 1731, p. 216-217 ; t. 4, Années 1721-1730,
Paris, 1734, p. 210-211 ; t. 5, Années 1731-1740, Paris, 1747, p. 212-213. La Bibliothèque
T. XXII. — 1969 14
210 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
* **
De la grande Histoire des plantes dont avait rêvé l'Académie
royale des Sciences, seule une partie de l'illustration a effectivement
vu le jour : elle consiste en 319 planches in-folio, gravées à l'eau-
forte, qui forment un recueil souvent baptisé Estampes pour servir
à V Histoire des plantes ou, plus brièvement : Plantes du roi (46).
centrale du Muséum conserve les manuscrits d'un grand nombre de ces descriptions, la
plupart datées, s'étalant de 1699 à 1738 et précédées d'un Catalogue des plantes dont
j'ai lu les descriptions retouchées depuis la nouvelle réforme de Г Académie en 1699, suivant
Vordre que je les ai lues (Ms. 89, dossier 3). Il faut signaler enfin que l'Histoire de l'Académie
cite, à plusieurs reprises, cet « ouvrage particulier » pour lequel Marchant a réservé la
plupart de ses travaux après 1694, cf. Histoire de l'Académie royale des Sciences...,
Année 1699, Paris, 1718, p. 65 ; Année 1700, Paris, 1719, p. 70 ; Année 1701, Paris, 1719,
p. 78 ; Année 1707, Paris, 1708, p. 54.
(44) Voir plus haut la n. 24. De même que Marchant et Dodart paraissent, comme
botanistes, avoir été éclipsés par Tournefort, de même le prestige et le rôle de Bourdelin,
comme chimiste de l'Académie, semblent avoir bien diminué après l'élection de Guillaume
Homberg en 1691. L'Histoire de V Académie, tout au moins, ne cite presque plus son nom,
alors que les travaux de Homberg sont complaisamment détaillés. Il faut encore ajouter
qu'après 1691, le nom de Bourdelin disparaît des Comptes des Bâtiments du Roi. Homberg
lui-même a collaboré un temps aux analyses chimiques de plantes. On conserve de lui,
en effet, une Liste des plantes analysées du premier volume de l'Histoire des plantes, à la
deuxième page de laquelle la mention du nom de Dodart ne laisse aucun doute sur la
destination de ces analyses (Biblioth. du Muséum, Ms. 1279).
(45) Cité par Roman d'Amat, dans Dictionnaire de biographie française..., t. 11,
Paris, 1965, col. 417. Les Comptes des Bâtiments du Roi attestent que Dodart reçut
régulièrement, de 1671 à 1690, une pension annuelle de 1 125 livres (en 1671), puis de 1 500 livres,
curieusement motivée : « en considération de la connoissance qu'il a des mathématiques »,
cf. Comptes des Bâtiments du Roi..., t. 1, 1664-1680, Paris, 1881 ; t. 2, 1681-1687, Paris,
1887; t. 3, 1688-1695, Paris, 1891.
(46) Pour l'histoire de ces planches, on pourra, outre les textes déjà mentionnés
plus haut à la n. 8, consulter les ouvrages suivants : [Etienne-Alexandre Anisson-
Duperon], Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV, Paris, Imprimerie
Y. LAISSUS. LES PLANTES DU ROI 211
Royale [1788], gr. in-fol. , v-14 p. Cet ouvrage comprend deux parties ; la première
(p. iii-v) s'intitule « Éclaircissement sur l'origine du recueil de 319 plantes et sur la cause
de l'état d'imperfection de cet ouvrage » ; la seconde (p. 1-14) est une « Table du recueil
des 319 plantes de Robert, Ab. Bosse et Louis de Chatillon, gravées par ordre du roi
Louis XIV » ; Jacques-Charles Brunet, Manuel du libraire..., t. 4, Paris, 1863, article
« Robert (Nicolas) », col. 1325 ; Georg-August Pritzel, Thesaurus literaturae botanicae...
editio nova reformata..., Leipzig, 1872-1877, article « Robert, Nicolas », n° 7661, p. 265,
col. 1 et 2 ; Claus Nisseis, Die botanische Buchillustralion... ziveile Auflage..., t. 2,
Bibliographie, Stuttgart, 1966, article « Dodart, Denis », noe 502 à 504. Le manuscrit 89 (dossier 2)
de la Bibliothèque centrale du Muséum national d'Histoire naturelle renferme un certain
nombre de pièces intéressantes pour l'histoire des Plantes du roi ; les principales d'entre
elles sont citées dans les pages qui suivent.
(47) Chapitre II : « Des figures de plantes », dans Dodart, Mémoires pour servir à
Vhisloire des plantes, l™ éd. (in-fol.), Paris, 1676, p. 6-7 ; 2e éd. (in-12), ibid., 1679, p. 30-37.
212 revue d'histoire des sciences
(54) Et non 346 comme l'écrit Bultingaire, Les origines de la collection des vélins
du Muséum et ses premiers peintres, dans Archives du Muséum national ď Histoire naturelle,
6e série, t. 1, Paris, 1926, p. 140 et n. 2. Il faut d'ailleurs ajouter le titre orné, ce qui fait
369 pièces.
(55) Le titre proprement dit est ainsi libellé : Recueil de plantes dessinées par ordre du
roy, par Nicolas Robert, d'après ses propres mignatures ; Louis-Claude de Chatillon et
Abraham Bosse en ont dessiné plusieurs sous la direction de Robert vers 1681. Il y a là
plusieurs erreurs : 1) le tableau que nous donnons ci-après montre que rares sont les
vélins qui ont été copiés pour l'Histoire des plantes; 2) Bultingaire a bien montré
qu'Abraham Bosse, mort en 1676, n'a sûrement pas travaillé sous la direction de Robert
et l'on ne voit pas bien pourquoi Louis-Claude de Chatillon aurait accepté cette direction,
cf. Bultingaire, op. cit., p. 140 ; 3) la date de 1681 est absolument fantaisiste, les Comptes
des Bâtiments du Roi le prouvent. Ces erreurs autorisent à penser que ce titre
(abstraction faite de la composition décorative qui l'entoure) pourrait avoir été inscrit assez
tardivement.
(56) Cf. Yves Laissus, Les vélins du Muséum, Paris, 1967, p. 15, n. 6 (Conférences du
Palais de la Découverte, D 111).
(57) L'ouvrage de Dodart comporte 39 planches, mais l'une d'elles, où sont représentés
Trifolium echinalo capite et Trifolium blesense, figure deux fois. Voir plus haut, n. 21.
(58) Cf. [Etienne- Alexandre Anisson-Duperon], op. cit., « Éclaircissement », p. iv.
214 revue d'histoire des sciences
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(68) Biblioth. du Muséum, Ms. 89, Ms. 447 à 451 inclus. Voir également, plus haut,
la n. 27.
(69) Biblioth. du Muséum, Ms. 89, dossier 2.
(70) Mémoires de l'Académie royale des Sciences, depuis 1666 jusqu'à 1699, t. 4, Paris,
1731, in-4°, p. 121-324, 38 pi. Voir plus haut, n. 24. La Bibliothèque du Muséum conserve
des épreuves avant toute lettre de 29 pi. de cette édition, portant des annotations
manuscrites (4° Rés. 175).
218 revue d'histoire des sciences
la pluspart des plantes qui y sont gravées, ne l'auroient peut-être jamais été,
que celles de ce recueil qui se trouvent gravées ailleurs le sont infiniment
mieux icy qu'en quelque livre que ce soit, et que dans l'entreprise même
d'un projet d'histoire générale des plantes, on auroit peine de rien exécuter
de mieux et qui approche de cette perfection (...). A l'égard des botanistes,
le fruit qu'ils peuvent tirer de cet ouvrage est d'avoir sous les yeux près
de deux cents genres de plantes de classes différentes dont ils ne trouveroient
pas ailleurs de figures aussi correctes. Le moyen donc de rendre utile ce
recueil de plantes choisies, seroit de faire imprimer à coté de chaque planche
la description de la plante qu'elle représente, dans la forme et sous le titre
que Mr Dodard l'a fait dans son projet, d'employer toutes les descriptions
faites par Mrs Dodart et Marchant, d'y ajouter les choses qu'ils auroient
pu y avoir obmises et de suppléer par des descriptions à ce qui manque à
plusieurs de ces planches.
« Un nouveau lustre à donner à cet ouvrage consisteroit encore dans
l'arrangement méthodique de ces plantes sous les classes et genres auxquels
elles se rapportent ; ordre tout à fait préférable à celui de l'alphabet et
beaucoup plus instructif ; ce qui composeroit trois gros volumes de cent
belles planches environ chacun » (71).
L'Académie, sans doute, écouta Jussieu mais elle ne bougea
pas. En 1767, les 319 cuivres de l'Histoire des plantes furent
transférés de l'Imprimerie Royale à la Bibliothèque du Roi.
Quinze d'entre eux étaient restés « absolument anonymes »,
c'est-à-dire sans légende ; ils « furent phrasés par M. Joly, garde des
estampes de la Bibliothèque du roi, avec l'approbation de
M. de Jussieu » (72). Et ce fut tout ; on ne toucha plus désormais
aux cuivres, sinon peut-être pour en tirer encore quelques
épreuves (73) et pour les changer de dépôt. Ils sont aujourd'hui
conservés à la Chalcographie du Louvre (74).
Nommé directeur de l'Imprimerie Royale en 1788, Etienne-
Alexandre Anisson-Duperon (75) édita la même année, sous le
titre : Recueil des plantes gravées par ordre du roi Louis XIV,
Kola. I-es
Celles
Plantes
où iloù feil trouve
n'y i quele nom
le nomde RobitT
de Покат,
& enfuite
ou celuicelui
de Chatulok
de Chatiliou,
, ou celui
font dedeflinc'
Bossees ,parfontRobekt
nîpuc'e», &dcUiiues
gravies&pargravies
Ciiatiuon.
par eux-mimei
NUMKKOS
dis NOMS DES PLANTES.
Plantes. & GHAVtUHt.
I Absinthium Ponticum, feu Romanům 'officinarum , feu 7
Diofc. C. B.' Pin. 138. Abfinthe vulgaire \ Robert.
2 Abfmtliium Ponticum, tenuifolium, incanum. Petite Abfinthe )
? Acctofa Bontis. Ofeille de Bontius -. -v
^ Acctofa Pratcnfis. Ofeille des Prés \chatillon.
5 Acetofa rotundifolia. Ofeille ronde. )
6 Aconitum czrulco - purpureum , flore maximo, five Napellus. {Robert.
4. C. B. Pm. iSj \ChatiUon.
7 Aconitum cxrulcum , feu NapeHus. C.B. Pin. Aconit ou Napel. . .
Robert.
8 Aconitum Lycočtonum luteum. C. B. Pin. i 8j 1
9 Aconitum Lycoâonum luteum majus , ampliorc caulc \
amplioribufquc
11 foliis. J. R. Her. r424. * f „
\Chatillon.
Aconitum Lycočtonum luteum. C. B. Pin. iSj \
IO Aconitum Pyramidale muhiflorum. H. R. Par S Robert.
\Chatillon.
II-.- Aconitum Pyrenaïcurn,fupinum,arnpliore folio tcnuiùs laciniato.
J. R. Her. 4.24
12 ■ Aconitum (alutiferum, five Anthora. C. B. Pin. 1 84. Anthora
vulgaire
13 Acorus verus , five Calamus aromaticus officinarum
14 Alchimilla Alpina minor. Alchimille moyenne des Alpes Robert.
Alchimilla minima, Montana. Col. 145. Petite Alchimille
I Í Alchimilla Alpina pubefeens minor. H. R. Par.
16 Alchimilla vulgaris. C. B. Pin. j 1 p. Pied-de-lion ou Alchimille Chatillon.
(76) Le fascicule préparé par Anisson-Duperon a été placé en tête d'un exemplaire
conservé au Département des Imprimés de la Bibliothèque Nationale et relié en trois
volumes (cote B.N. : S. 263-265).
ANNEXE
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Do-
Gravure Vélin Original dart
1 2 3 4
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Gravure
1
Do-
Gravure Vélin Original dart
1 2 3 4
Do-
Gravure Original dart
1 3
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Do-
Gravure Original dart
1 3
Do-
Gravure dart
1 4
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Do-
Gravure Original dart
1 3 4
Or- Do-
Gravure ginal dart
1 3 4