B
Arbo
Mai 2013 • 179
édito
“Dans le monde actuel nous investissons cinq fois plus
d’argent en médicaments pour la virilité masculine et
le silicone pour les seins des femmes que pour la gué-
rison de la maladie d’Alzheimer.
Dans quelques années, nous aurons des femmes avec
des gros seins, des vieux à la verge dure, mais aucun
d’entre eux se rappellera à quoi ça sert.”
Drauzio VARELLA, prix Nobel de médecine
Les plantes sont
intelligentes !
La vision de la « plante automate » est morte. Sensible
et dynamique, le monde végétal se sert de son intelli-
gence pour s’adapter à son environnement et lutter
contre les agressions extérieures. Cette découverte va
révolutionner notre façon de voir le monde qui nous
entoure.
De nombreux biologistes ont découvert des choses
étonnantes : les plantes bougent, entendent, éprou-
vent des sensations, communiquent et possèderaient
même de la mémoire. Elles ont même l’esprit de
famille. Le monde végétal se sert des animaux pour
accomplir sa sexualité, et même de nous, peut-être,
pour voyager. Les scientifiques ont de plus en plus ten-
dance à montrer que l’intelligence des plantes, ou
neuro- biologie des plantes, est désormais une réalité
de la nature.
Les premières hypothèses de l’existence d’une forme
d’intelligence entre les végétaux remontent aux débuts
des années 80 grâce au biologiste américain Jack
Schultz qui déclare en premier « les peupliers parlent
». Cette hypothèse, folle pour l’époque, fait l’état d’une
télécommunication chimique par voie aérienne entre
les arbres. En quelques décennies, la vision scientifique
sur les plantes a évolué, du simple organisme auto-
mate à un être complexe dont les capacités n’ont pas
fini de nous surprendre.
Le comportement du végétal se doit d’être étudié. «
Pendant vingt ans, beaucoup ont ricané, mais aujour-
d’hui on sait que les plantes parlent » affirme Ian
Baldwin, directeur de laboratoire à l’institut d’écologie
chimique Max-Planck en Allemagne. Certains scienti-
fiques pensent que la sensibilité des plantes est simi-
laire voire supérieur à celle des animaux et des
humains. Actuellement, plus de 700 capteurs senso-
riels différents sont répertoriés dans le monde végétal
: thermiques, chimiques, lumineux, mécaniques, etc.
Au niveau olfactif, lorsqu’un être humain traverse une
forêt sans rien sentir, les végétaux sont constamment
en alerte pour obtenir des indices sur l’état du monde
qui les entoure. Des racines à la pointe des feuilles,
tous les organes de la plante sont essentiels.
Les scientifiques expliquent que le monde végétal est
j e a n - l u c
c h e m i n P i m a y o n
04 100 Manosque
09 77 58 11 00
jlpetit.arbo-bio@wanadoo.fr
www.arb obio.com
io Infos
I S S N
continuellement en mouvement, dans le but de
s’adapter au mieux à son environnement. Cependant,
comme l’explique Stephano Mancuso, professeur à
l’université de Florence : « leurs actions passent inaper-
çues parce que leurs mouvements sont trop lents pour
nous, et que la chimie est invisible sans instruments ».
À l’échelle individuelle, l’homme a du mal à com-
prendre ce mécanisme, car il se base sur son référen-
tiel de vie, principalement basé sur la vue au niveau
sensoriel, et sur un laps de temps court au niveau
comportemental.
Les chercheurs également ont découvert que les
plantes ont la capacité de transformer leur métabolis-
me (se remplir de composés chimiques divers) sans
pour autant changer d’apparence. Lorsqu’un événe-
ment compromettant survient, comme un excès d’hu-
midité ou une morsure d’insecte, les capteurs s’allu-
ment et libèrent les gènes végétaux qui corrigent l’inci-
dent. Et ce n’est pas tout. Grâce aux condensés de
molécules qui s’envolent des feuilles et des sécrétions
chimiques émises par les racines, les branches peu-
vent communiquer entre-elles, les plantes peuvent
échanger entre espèces, et même attirer les prédateurs
de leurs agresseurs
Chaque plante ne possède pas une panoplie de capa-
cités de super héros, mais le monde végétal dans son
ensemble a de quoi impressionner l’être humain, qui
peut se remettre en question. Les arbres ont le sens
de l’équilibre et savent bouger, le tremble possède une
mémoire, le tabac peut lancer des cris d’alarme et sait
d’ailleurs se défendre seul, le concombre anguleux a le
sens du toucher alors que le maïs entend et la cuscu-
te sent. Pour approfondir un cas, prenons l’exemple du
trèfle qui possède l’esprit de famille. Lors d’expé-
riences, par la mesure de la taille des racines, la bota-
niste américaine Susan Dudley a montré que cette
plante arrivait à reconnaitre si son voisin était de la
même famille que lui, ou pas. Conséquence : la plan-
te qui pousse à côté de son ainé a tendance à réduire
ses racines et développer davantage son appareil
reproducteur pour développer l’espèce plus rapide-
ment (l’ensemble des explications de ces talents
cachés est disponible dans le dernier numéro du
magazine Science & Vie N°1146). Les plantes sont
intelligentes, car elles s’adaptent au monde extérieur
et arrivent à réagir aux agressions qu’elles subissent.
De telles découvertes rendent enthousiastes les bota-
nistes, mais en contrepartie, apportent de très nom-
breuses interrogations. Les plantes arrivent à émettre
des signaux, mais surtout à en interpréter d’autres.
D’où leur vient cette “intelligence verte” ?
Contrairement aux animaux et aux hommes, les
plantes ne possèdent pas de cerveau clairement iden-
tifiable, ni de système nerveux. De telles découvertes
ne nous incitent-elles pas à repenser nos pratiques
agricoles ? Devrait-on voir apparaitre des calendriers
d’espèces végétales menacées ?
Mathieu Doutreligne
Documentaire Arte :
“L’esprit des plantes, intelligence végétale”
p e t i t
: 2 2 6 1 - 9 6 5 8
Un groupe de discussion
sur le patrimoine fruitier
Vous savez probablement que la réglementation
européenne concernant la circulation du matériel
végétal pour la commercialisation est en forte
évolution. Vous trouverez un résumé pour l'arbo-
riculture fruitière de Rémy CAILLIATTE qui suit ces
questions au Ministère (voir les points en gras
notamment).
Il nous semble donc important et relativement
urgent (nous avons deux ans) de nous organiser
au niveau national pour :
- discuter d'une stratégie nationale concertée, si
la volonté est là...
- identifier toutes les variétés à enregistrer au
catalogue européen (avec toutes les complica-
tions que ça suppose : synonymie, clones...)
- identifier les descriptions déjà réalisées et valo-
risables ...
Un échange par mail peut permettre d'avancer,
c'est pourquoi je propose cette liste de discussion
sur le patrimoine fruitier, fédérant un maximum
de personnes concernées, en espérant qu'elle
n'existe pas déjà !
Pour s'inscrire, envoyer un mail vide
à cette adresse :
patrimoine-fruitier-subscribe@yahoogroupes.fr
Eléments de contexte relatifs à la
réglementation portant sur la
commercialisation des matériels de
reproduction d'espèces fruitières
destinées à la production de fruits
Cette réglementation est définie au niveau com-
munautaire dans la directive du Conseil de l'UE
2008/90/CE. Cette directive abroge et remplace
la directive du Conseil 92/34/CE qui était en
vigueur jusqu'au 30 septembre 2012. Cela signi-
fie que la commercialisation des matériels frui-
tiers de reproduction est aujourd'hui régie par la
directive 2008/90/CE. Néanmoins, cette directive
prévoit la mise en place de mesures d'application
(directives établies par la Commission UE) qui
définissent (i) les règles d'enregistrement des
fournisseurs et des variétés, (ii) les règles relatives
aux modalités de production et de certification
des 24 genres et espèces couverts par la directi-
ve (schémas de certification harmonisés) et (iii)
les règles relatives à l'étiquetage, l'emballage et le
scellage des matériels.
L'élaboration de ces mesures d'application a pris
du retard et elles n'entreront en vigueur qu'à par-
tir, au plus tôt, de mars 2015. Dans l'attente, les
disposition jusque là en vigueur dans le cadre de
la directive 92/34/CE continuent à s'appliquer.
Dans la perspective de l'adoption et de l'entrée
en vigueur des mesures d'application de la direc-
tive 2008/90/CE (au plus tôt en 2015 donc), il
convient de préparer au niveau national les
meures et les orientations pour lesquelles les
propositions de la Commission, à défaut d'être
votées, ont déjà fait l'objet d'un large consensus
parmi les experts des États membres.
La directive 2008/90/CE prévoit notamment que
l'ensemble des variétés commercialisées doivent
être enregistrées sur les Catalogues nationaux
des États membres, qu'elles soient commerciali-
sées en tant que matériel CAC ou en tant que
matériel certifié. Cette inscription conduira à une
inscription sur le Catalogue commun qui sera
créé et qui autorise une commercialisation de la
variété sur l'ensemble du territoire de l'UE.
Cette inscription (ou enregistrement) peut être
réalisée selon deux modalités:
- sur la base d'une description offi-
traitements
phytosanitaires
Nouveau
ARMICARB®
La lutte biologique contre
l’oïdium et le botrytis de la
vigne
a
ARMICARB® est enfin disponible en France. C’est
une nouvelle substance naturelle à mode d’action
original. La spécialité est composée de 850 g/kg de
bicarbonate de potassium (de grande pureté) +
co-formulants. Il a un mode d’action complémen-
taire à celui du soufre contre l’oïdium.
Mode d’action
Action de contact sur le champignon par la combi-
naison de la pression osmotique et de la perturba-
tion du pH. Action préventive et “stoppante”. Dose
maximale autorisée : 5 kg/ha. Durée de protection :
7 à 10 jours.
Renouveler le traitement dans les 48h si pluie >
20mm et/ou forte intensité.
ARMICARB® sera utilisé en stratégie préventive
même si son mode d’action lui confère une efficaci-
té “stoppante” sur les hyphes mycéliens. Une
hygrométrie élevée favorise le mode d’action.
Associations possibles avec des spécialités à base
de soufre mouillable homologuées contre l’oïdium
ou avec des spécialités à base d’hydroxyde de
cuivre.
Ne pas mélanger avec des formulations acides, EC,
des fertilisants foliaires, des adjuvants et/ou sol-
vants. Pour la mise en œuvre du produit, il est
conseillé de pré-diluer ARMICARB® et de le verser
en fin de remplissage de la cuve afin d’éviter le
risque de mousse.
www.desangosse.fr
BURAN
un nouveau fongicide Biologique contre la tavelure
sur le pommier et le poirier et de l’oïdium sur la
vigne. Poudre d’ail à 15%
Buran est une formulation liquide contenant de
poudre d’ail comme ingrédient actif, agit contre les
agents responsables de l’oïdium (blanc) de la vigne
et de la tavelure du pommier et du poirier.
Des applications répétées et une couverture com-
plète du feuillage sont nécessaires pour maintenir
une bonne répression de la maladie.
Application foliaire : 18 L/ha dans un volume de
cielle qui correspond à un examen DHS. Les
matériels des variétés enregistrées sur la
base d'un description officielle pourront être
commercialisés soit en tant que CAC soit en
tant que matériel certifié (dépend du choix
de l'opérateur);
- sur la base d'une description officiellement
reconnue (DOR). Une DOR est une descrip-
tion qui utilise la liste minimale des carac-
tères descriptifs de l'OCVV et peut par
ailleurs être le résultat de descriptions réali-
sées par les opérateurs eux-mêmes (pépinié-
ristes) et être validées ensuite par l'office
d'examen (GEVES). Cette description est
moins complète que la DHS, plus rapide à
réaliser et donc moins coûteuse. Les maté-
riels des variétés enregistrées sur la base
d'une DOR ne pourront être commercialisés
qu'en tant que matériels CAC.
Dans la perspective de l'entrée en vigueur de ces
nouvelles dispositions, il convient que nous
bouillie suffisant pour assurer une couverture com-
plète du feuillage. Un volume de pulvérisation entre
250-1000l/ha est recommandé. Les applications
subséquentes peuvent être faites aux 7-14 jours si
symptômes persistent.
ENTREPOSAGE : Conserver le contenant bien fermé à
l’écart de la lumière directe du soleil et à des tempé-
ratures entre 4°C et 20°C. Une température d'entrepo-
sage plus froide est préférable. Pour éviter tout risque
de contamination, entreposer ce produit loin de la
nourriture pour les humains ou pour les animaux.
www.aefglobal.com
Prev-AM
Dans les dernières spécialités de lutte contre l’oï-
dium, à noter également celle de l’entreprise
Vivagro, qui propose un produit naturel à base d’es-
sences d’orange, anciennement Prev B2. Ce produit
est également homologué contre le mildiou.
RAK
Sur le marché des produits vigne contre les rava-
geurs enfin, Basf Agro proposera cette année, en
plus de ses diffuseurs à hormones Rak contre les
cicadelles eudémis et cochylis, un “nouveau service
d’accompagnement à leur mise en place et au
suivi”. “Certes le produit est important, mais ce qui
compte aussi pour une bonne part dans la réussite
de la protection, c’est la mise en œuvre, qui néces-
site savoir-faire et attention, de la pose à la ven-
dange”, rappelle la firme dans son communiqué de
presse. Baptisé "Solutions Rak", ce service propose
notamment le soutien d’une équipe Basf “formée et
apte à former les responsables d’ilots” ; des outils
d’aide à la création de nouveaux ilots “rapides et
informatisés” avec le logiciel "EasyRak" ; des outils
d’aide à la pose et au suivi ou encore l’assurance
d’une chaîne du froid “maîtrisée et rodée par l’ex-
périence, importante pour la fourniture de diffu-
seurs de qualité”.
Eclaircissage des pommiers
par Juliette DEMARET
Dès le stade D3- E vous pouvez évaluer votre poten-
tiel floral par un comptage du nombre de bouquets.
Nous devrions avoir un bon retour à fleur dans la
plupart de nos vergers compte tenu des faibles
charges de l'année passée. Une faible floraison ou
trop hétérogène devra être interprétée et notam-
soyons en mesure de lister l'ensemble des
variétés non inscrites actuellement sur la
catalogue national et de leur attribuer une
DOR, selon un format homogène. Pour ce faire,
il est nécessaire d'interroger l'ensemble des pépi-
niéristes et intervenants du secteur qui commer-
cialisent des matériels fruitiers, destinés à la pro-
duction de fruits.
Il convient enfin de préciser que ces nouvelles
dispositions sont reprises dans le cadre de la révi-
sion générale de la réglementation relative à la
commercialisation des variétés, des semences et
des plants dont le nouveau régime entrera en
vigueur au plus tard en 2018. Le travail qui sera
ainsi initié nous permettra de nous mettre en
conformité avec le droit communautaire à cette
échéance.
Groupe de Recherche en Agriculture Biologique
www.grab.fr
ment d'un point de vu alimentaire.
Pour vous garantir un bon niveau de production
(calibre, qualité) et éviter l'alternance en année
n+1 il sera probablement indispensable de soula-
ger la masse florale de vos arbres le plus précoce-
ment possible. Trois techniques sont à votre dispo-
sition et doivent être combinées: l'extinction, l'éclair-
cissage chimique et /ou mécanique, l'éclaircissage
manuel.
Première étape: définir votre objectif de production
(nombre de kilo/arbre), prévoir de conserver de 5 à
6 fruits/kg en fonction des variétés. Répartir votre
objectif en fonction de nombre de branches. L'idéal
est d'avoir la place d'une main entre deux fruits.
Pratique de l’extinction
Etape la plus précoce, consiste à retirer à la main les
bourgeons floraux en surplus entre les stade D3 et F.
- seules les branches placées sous l'horizontale sont
concernées
- conserver en priorité les fruits en extrémités des brin-
dilles couronnées, les latéraux les mieux éclairés
- la tête de l'arbre peut être légèrement sur-chargée.
- Enlever en priorité les fruits situés dans le "puits de
lumière " et sous la branche
- Possibilité d'avoir un raisonnement plus fin de son
extinction avec l'utilisation de l'EQUIFRUIT.
Éclaircissage mécanique
L'utilisation de la Darwin
Le rotor soit “rouler” dans les arbres : être le plus
près de la haie pour ne pas “fouetter”
Vitesse d’avancement du tracteur au moins de 5
km/h et vitesse de rotation de l’axe de 220 trs/mm
minimum. Lien fort entre le choix des vitesses/épais-
seur de la haie/objectif de chute.
Avoir comme objectif d’éliminer au moins 30% des
fleurs. Ne pas faire si la floraison est faible.
Possibilité de retirer des fils et de n'intervenir que
sur le haut des arbres.
Adapter la forme des arbres : l’idéal est une haie
fruitière de 1.20 m de large soit 0.60 par côté.
Intervenir soit en D-D3 pour éliminer des boutons
complets et préparer les interventions aux déssi-
cants soit au stade E3 ou “boutons roses”.
Ne jamais renouveler l’intervention.
Éclaircissage "Chimique":
l'utilisation des dessicants
Objectif : brûler les pièces florales avant féconda-
tion. Pas d'efficacité sur fleurs noués.
Les traitements les plus efficaces s'effectuent entre
20% et 80% des fleurs ouvertes.
Stade floral le plus sensible : fleurs ouvertes
depuis– de 2 jours. Intervenir si possible par T° sup.
à 15°C et conditions sèches.
3 produits sont utilisables en AB et présentent une
efficacité, sans pour le moment bénéficier d'homo-
logation pour cet usage :
Par ordre d'efficacité:
- Huile de colza agricole ou alimentaire estérifiée
(Naturaven EV 10l/ha)
- BSC Nantaise BIOMAT (20 à 40 l/ha)
- Huile d’été (OVIPHYT, ARBOFINE ou ALPHASIS EV-
10l/h)
L'ARMICARB à 15 kg/ha + soufre PM n'a pas de
dérogation tavelure pour le moment et semble
avoir une efficacité plus modérée.
Lien fort entre phytotoxicité et efficacité: les phyto-
toxicités entrainent du russet et pénalisent le gros-
sissement du fruit.
Possibilité de faire des mélanges qui se révèlent
être les plus efficaces :
- Huile d'été + soufre
- Huile de colza + huile d'été
- huile minérale + BSC
Confusion sexuelle,
les différents diffuseurs
du marché
Certains m’ont demandé de faire le point sur les
différents difuseurs pour la confusion sexuelle, si
j’en oublie, merci de me le signaler !
ISOMATE C de chez SUMI AGRO FRANCE SAS
Carpocapse pomme, poire, noyer, cognassier et
nashi.
150 jours de diffusion - 1000 diffuseurs /ha
GINKO de chez SUMI AGRO FRANCE SAS
Carpocapse pomme, poire, noyer, cognassier et
nashi.
150 jours de diffusion - 500 diffuseurs /ha
GINKO DUO de chez SUMI AGRO FRANCE SAS
Double diffuseur pour Carpocapse pomme, poires
noyer, cognassier et nashi : 150 jours de diffusion
et TOP (tordeuse orientale du pêcher) : 100 jours -
500 diffuseurs /ha
ISOMATE-OFM de chez SUMI AGRO FRANCE SAS
Carpocapse PRUNE et pomme, poire, noyer,
cognassier et nashi et aussi TOP
165 j de diffusion – 600 diffuseurs /ha pour les
prunes et 500 pour les pommes, poires …
ECODIAN CP de chez ISAGRO SPA
Carpocapse pomme, poire, noyer, cognassier et
nashi
70 jours de diffusion (donc 2 poses) - 2000 diffu-
seurs /ha
CHECKMATE CM-XL de chez SUTERRA EUROPE
BIOCONTROL SL
Carpocapse pomme, poire, noyer, cognassier et
nashi.
15 jours de diffusion - 300 diffuseurs /ha
EXOSEX CM de chez MAKHTESHIM AGAN FRANCE
Carpocapse pomme, poire, noyer, cognassier et
nashi
Exosex® CM : technique différente, pas de diffu-
seurs à accrochés aux arbres mais il est composé
d’une cabane et de plaques contenant la poudre
EntostatTM (codlémone). Prévoir 25 cabanes /ha.
Exosex® CM est livré en carton de 50 cabanes +
100 attaches ou de 50 plaques (5 sachets de 10
plaques). 65 jours de diffusion
RAK 5 de chez BASF AGRO SAS
TOP du pêcher - 165 jours de diffusion - 500 diffu-
seurs /ha
Éclaircissage manuel
Affiner le travail, après la chute physiologique en
privilégiant le fruit central pour s'approcher de son
objectif de production.
CAS PARTICULIR DES JEUNES VERGERS (≤ à
Pêcher
Cloque
3ans). Pendant cette période la pousse végétative
Pas mal de dégâts en raison de temps chaotique printanier,
doit toujours être favorisée. Privilégiée des éclaircis-
la seule chose à faire : bouillie sulfocalcique (de préférence
sages précoces.
Italienne) mais la Nantaise donne de bons résultats.
Vergers de poiriers L’argile et le lithothamne associés au soufre au moment
des passages contre l’oïdium sèche le champignon de la
Le raisonnement est le même, En bio dans la gran-
cloque.
de majorité des cas, seul l'éclaircissage manuel est
Et pensez à nourrir vos arbres affaiblies par la malaldie
pratiqué.
avec un peu d’azote organique, oligos, plantes, thé de
compost….
Myzus
Abricotier
!!! Les insecticides végétaux ne sont plus efficaces à cette
saison, ils peuvent même reculer la phase de migration.
En cas de présence de fourmis, poser des bandelettes de
glu. Ce travail servira aussi contre les forficules (pince-
Anarsia
oreilles).
Les dégâts sont de même type que ceux de la tordeuse
orientale. Tordeuse Orientale
Bt à 1 kg/ha, bien mouiller ou Succès 4 dans les situations La confusion sexuelle et pour les petites parcelles BT
graves (ce qui est rarement le cas pour ce ravageur). (Bacillus de thuringiensis) : à 1 kg/ha tous les 10 jours et
au pire SUCCESS 4 à 0,02 l/hl.
Cerisier
Mouche
Oïdium
Traitement au soufre (mouillable 0,5 /ha – poudre : 15 à
30 kg/ha suivant votre matériel de poudrage) tous les 14
jours, tous les 10 à 12 jours sur variétés sensibles et jus-
qu’au durcissement .
Plusieurs solutions :
Prunier
1 – Toujours aucun produit bio homologué en France sur
la mouche de la cerise. Sinon seul le traitement au pyrè-
thre est possible (de loin la solution la moins écologique).
Poser des pièges pour connaître le début du vol pour pla-
cer vos traitements. Rouille
2 - Le piégeage massif du commerce - 4 pièges dispo- Prévoir 3 traitements avec des cuivres doux additionnés
nibles : de soufre (maxi 400 gr/hl).
Rebell (Suisse), Frutec (Israélien, commercialisé par Sinon décoction de prêle et un extrait fermenté de
Agriclean), Mc Phail de chez Biobest et Proctecta, sans Fougère sont une bonne alternative.
attractif (société au Thor 84). Il est possible de traiter à la BSC, attention à la phyto-
2- Pièges « maison » : Prendre des carrés de plastique de toxicité.
couleur jaune (entre le jaune citron et le jaune paille)
environ de 30 cm x 30 cm (ou plus si le verger est peu
venté), et appliquer de la glu sur les deux côtés. Disposer
les dans les allées : l'idéal étant 1 piège par arbre ou tous
les 2 arbres suivant vos distances de plantation et à 2/3
de la hauteur en partant du sol.
Pommier
Oïdium
Ou posez des rouleaux de bandes jaunes puis enduizer Soufre tous les 14 jours en mouillable ou en poudrage
les de glu. La mise en place a lieu lorsque les variétés pré- (voir dose plus haut).
coces rosissent.
Éviter si possible le soufre sur type Reinette, Belle de
Le Spinosad n’a pas d’homologation sur la mouche de la Boskoop et certaines variétés anciennes.
cerise (seulement sur la mouche de l’olive et la mouche
Poirier
méditerranéenne des agrumes). On attends l’homologa-
tion du Syneis sur la mouche de la cerise.
Le pyrèthre une efficacité (comme la roténone) attention
à la faune auxiliaire.
Traiter avant le rosissement de chaque variété. Carpocapse
Des essais avec la kaolinite calcinée montre une efficaci- Le virus de la granulose (Carpovirusine, Madex, Pavois) suf-
té, mais pas d’autorisation pour l’instant. fit en général sur poirier sinon passer ou alterner avec le
Spinosad (Succès 4).
Forficule La confusion sexuelle n’est pas nécessaire en verger de
Engluer vos troncs, si vous n’êtes pas sur de votre glu, poirier. Sauf dans le cas de parcelles contiguës à des par-
poser la sur des bandelettes. Le scotch double face englué celles de pommier sous confusion sexuelle.
Raisin de table
fonctionne bien.
Cossus gâte-bois
Placer les pièges (chez Biosystèms), en début d’infesta-
tion, 10 pièges à l’hectare. Ou fabrication maison : Prenez
Mildiou
un tube PVC de diamètre de 20 cm et coupez le à 30 cm
de long, englué le à l’intérieur et uniquement sur la partie 1ère application cuprique dès la deuxième feuille, maxi-
basse. Puis posez une phéromone (demander pour cos- mum 4 feuilles étalées (100-150g/ha de cuivre métal) +
sus cossus et toujours chez Biosystèms) au centre du 5-6 kg/ha de soufre mouillable
cylindre sur la glu. La changer toutes les 5 semaines. En cas de gravité pensez au Prévam, engrais foliaire à base
de terpènes d'agrumes et de bore, présente des effets assè- dehors de son milieu naturel, et sans emporter
chants très intéressants sur les tâches d'huile... et aussi il Abeilles, bourdons, son pollinisateur, on s'est condamnés à... poloni-
stoppe l’oïdium. Attention à ne pas l'associer avec du soufre ser à la main.
mouillable. Vous risqueriez de brûler plus que le mildiou ! papillons… Un travail de titan, que la Melipone faisait pour
nous depuis la nuit des temps, et sans rien
Oïdium Vous connaissez bien sûr le rôle des abeilles à
demander à personne... C'est que la Nature est
miel dans la reproduction des fruits, légumes et
Les soufres réalisés avec les traitements cupriques suffi- bien faite !... quand elle n'est pas profondément
plantes à fleurs, mais savez-vous qu'elles se parta-
sent à lutter contre cette maladie. perturbée par l'Homme.
gent la tâche avec des milliers d'autres pollinisa-
En cas d'attaque d'oïdium, appliquer 2 poudrages à 3 jours Car ces milliers d'espèces sauvages sont, tout
teurs qui sont bien souvent ignorés du grand
d'intervalle avec 15 à 20 kg/ha de soufre poudre + argile comme les abeilles à miel, dangereusement
public ?
kaolinite 15 à 20 kg/ha + lithothamne à 7 à 15 kg/ha. menacées. C'est ce que prouvent deux études
Les bourdons sauvages par exemple, protégés par
Il est possible d’ajouter lors des traitements des fertili- scientifiques majeures.
leur épaisse fourrure, supportent des tempéra-
sants foliaires (sur supports acides aminés) riches en Que faire pour protéger ces insectes indispen-
tures bien plus basses que les abeilles domes-
azote pour soutenir le végétal. sables ?
tiques. Ils peuvent donc polliniser certaines

Noyer
espèces de fleurs précoces dès la sortie de l'hiver, Tout d'abord, il faut absolument que les études de
quand la température contraint encore les abeilles risques réalisées sur les abeilles domestiques
à rester au chaud dans leur ruche. avant la mise en vente des pesticides prennent
Il y a aussi, bien sûr, les papillons dont les couleurs aussi en compte les pollinisateurs sauvages. C'est
un point que notre association va mettre en avant
Carpocapse vives égayent nos jardins, et leurs comparses de
nuit, plus ternes, mais pas moins efficaces, car cer- lors de nos prochains rendez-vous avec les parle-
Le carpocapse du noyer (le même que la pomme) a une mentaires.
taines plantes comme le chèvrefeuille nécessitent
seule génération, après il migre sur les pommiers. Et puis, chacun peut, à son échelle, contribuer à
une pollinisation nocturne.
Confusion sexuelle ou traitez avec le virus de la Granulose protéger ces petits insectes en leur offrant un
Et enfin, il y a les 850 espèces d'abeilles sauvages
(tous les 10-12 j) et bien mouiller le feuillage. Ou BT (moins habitat au fond de son jardin par exemple (pour
que l'on trouve dans notre pays, les quelques
efficace mais spectre plus large) ou Succès 4 (le plus vio- des idées de cabane à abeilles sauvages, voir
6000 espèces de guêpes, les syrphes, les osmies,
lent, peu respectueux de la faune prédatrice et cher !). notre article ci-dessous). Ne vous en faites pas, ils
les bombyles (sortes de mouches à trompe et

Framboisier
fourrure). vous rendront cette petite attention au centuple...
Certaines espèces sont mêmes dédiées à une en décuplant la récolte de vos vergers et potagers !
plante particulière ; si le pollinisateur s'éteint, la Nicolas LAARMAN
plante aussi... Délégué Général Pollinis
Botrytis Vous êtes vous déjà demandé par exemple pour- Réseau des Conservatoires Abeilles et
quoi la vanille était si chère? C'est qu'il n'existe Pollinisateurs
En cas de temps pluvieux et orageux, traiter quand les Association Loi 1901
qu'une seule espèce d'abeille, la Melipone, qui
drageons ont la taille de 90-120 cm avec un cuivre léger. soit exactement de la bonne taille pour entrer Conservatoire des Fermes et de la Nature
Renouveler 1 mois plus tard, et/ou une décoction de dans la fleur et en sortir avec son pollen accroché 143 avenue Parmentier - 75010 Paris
prèle additionnée d'un purin de pelure d’oignon. Traiter aux pates. En exportant la culture de la vanille en- www.pollinis.org
en jours “feuilles” avant floraison et jours “fruits” après la
floraison.

Byturus
Les adultes apparaissent peu de temps avant la floraison,
l’AB mais la mettre en avant : l’AB est actuellement la
en avril-mai.
Après l’accouplement, les femelles pondent dans les
fleurs du framboisier à la mi-mai. Les variétés remon-
brèves seule forme d’agriculture agroécologique institutionna-
lisée et reconnue au niveau mondial. Il a aussi confir-
mé que :
tantes, en général sont moins attaquées. - la qualification de l’ITAB est un des premiers axes forts
Le piégeage est obligatoire pour placer vos traitements : Le ministère de l’agriculture du plan Bio 2017 : l’agriculture biologique a besoin
Le piège chromatique blanc lumineux englué, il permet
de suivre le vol dès le mois d’avril. Le seuil d’intervention
conforte l’ITAB et la d’un institut technique indépendant et transversal qui
répond aux spécificités de l’AB ;
est de 10 prises entre le début du vol et le début de la flo- recherche en AB - en cohérence avec la qualification, la dotation de
raison à 5-10 % de fleurs ouvertes. Le 11 avril 2013, à l’occasion de l’assemblée générale base de l’ITAB passera dès 2013 de 500 K€ à 1 mil-
Ou le frappage : le seuil est de 5-10 adultes par 25 coups. de l’ITAB, Luc Maurer, conseiller en charge de l’agricul- lion d’euros pour poursuivre voire renforcer les
Ou le contrôle visuel : le seuil est de 1 adulte par 100 ture biologique auprès du ministre de l’agriculture, a actions engagées et maintenir l’équipe salariée :
inflorescences. rappelé que l’agriculture biologique a toute sa place au cette enveloppe permet d’équilibrer le budget de
Traitements avec le pyrèthre, si gravité utiliser le Spinosad sein de l’agroécologie. Cette voie dans laquelle le l’institut dont la mission de coordination s’est forte-
(il est homologué en Suisse soit 0.2l/ha). ministère en charge de l’agriculture souhaite engager ment accrue ces dernières années.
L’absinthe + tanaisie est l’alternative en phytothérapie. l’avenir de l’agriculture française, ne doit pas occulter La table-ronde “Agroécologie et Produisons autrement :
quelle place et quels moyens pour la recherche-expéri-
mentation en AB ?” a également permis à trois dépu-

ABONNEMENT 2013 - ❒ 11 numéros papier par an : 65 €

❒ 11 numéros par internet par an : 55 €
tés-agriculteurs qui avaient appuyé la qualification de
l’ITAB de s’exprimer : Dominique Pottier (54), Yves
✂

Daniel (44) et Brigitte Allain (24). Tous ont insisté sur

l’importance de la formation (théorique et pratique), le
Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . besoin d’outils de politiques publiques en faveur de
l’installation des agriculteurs, la mutualisation des tra-
Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vaux de recherche au niveau européen et la levée de
verrous réglementaires liés aux matériels génétiques
............................................................................................................................
animaux et végétaux et intrants..., qui restreignent le
TÉLÉPHONE ..........................................................................................................
développement de l'AB.
Aude Coulombel
ADRESSE ÉLECTRONIQUE .................................................................................. aude.coulombel@itab.asso.fr

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Chemin Pimayon - 04100 MANOSQUE Rédaction : jean-luc PETIT • Réalisation : Xavier Picot
 Bilan des essais d’enherbement sur le rang en verger
Christelle Gomez, Claude-Eric Parveaud et Sophie-Joy Ondet (GRAB)

Ces essais d’enherbement permanent sur le rang d’abricotiers et de pêchers sont déjà connus par certains
d’entre vous puisque présentés dans ABI et dans Alter Agri en 2011 et 2012 entre autres. Nous avons
cherché et évalué différents couverts végétaux semés sur le rang, dans le but de gérer l’enherbement naturel
sans avoir recourt au travail du sol. Ces essais étant désormais terminés, nous vous proposons aujourd’hui de
vous présenter les conclusions que nous en tirons.

Semis de différentes espèces en mélange : essai dans les costières de Nîmes en verger d’abricotiers
Dans cet essai l’objectif était de semer sur le rang d’arbres de plus de 15 ans (variété Orangered/GF 305,
irrigué par aspersion sous frondaison), différents mélanges d’espèces sélectionnées principalement pour leur
capacité à s’installer assez vite sous climat méditerranéen de façon pérenne. Deux mélanges ont été
comparés à un enherbement naturel qui correspond au témoin et à la méthode « sandwich » où deux zones de
travail du sol encadrent la ligne de plantation non travaillée, avec un enherbement naturel. Ces deux
mélanges sont :
- mélange « LTF » de Lotier corniculé (1g/m²), de Trèfle blanc nain (var huia 0,3g/m²) et de Fétuque
ovine (8g/m²)
- mélange « EL » d’Epervière piloselle (0,2g/m²) et de Lotier corniculé (1g/m²)
Ils sont comparés à :
- l’enherbement naturel présent sur la parcelle : le témoin
- un enherbement naturel réduit à la ligne de plantation encadré de deux zones de sol travaillé : la
méthode « sandwich »
Après deux années, une seule espèce parmi les quatre semées : la fétuque ovine, a réellement recouvert le sol
et empêché les espèces spontanées de pousser.

La dérive vers un beau gazon sur le rang, était-ce vraiment souhaité et est-ce pénalisant ?
La recherche de semis de plusieurs espèces en mélange s’est au final traduit par
l’installation d’une seule d’entre elles qui a formé en deux années, un « gazon » vert,
ras et dense. L’objectif a été atteint : sur les rangs semés avec le mélange contenant la
fétuque ovine, plus de 90% de la surface est recouverte en l’espace de deux ans par
cette fétuque. L’enherbement naturel est remplacé par cet enherbement ras et choisi.
Ce couvert est total, permanent tout au long de la saison et assez ras (de 10 à 15 cm),
ne nécessitant pas de fauche.
Outre les caractéristiques visuelles de ce couvert, la présence de cette fétuque ovine a
permis d’aérer davantage le sol que sous les autres type d’enherbement (enherbement
naturel, enherbement EL ou méthode sandwich) : résultat d’une analyse des mottes
de terre plus ou moins compactes dans les échantillons prélevés à la bèche.
Cette fétuque permet également d’augmenter la vitesse d’infiltration de l’eau dans le
sol, ce qui est lié à l’amélioration de la structure du sol, plus ouverte. Des tests
d’infiltrométrie nous permettent d’arriver à cette conclusion.

La densité racinaire du couvert de fétuque ovine a-t-il un effet desséchant pour le sol et stressant pour
les arbres ? Ce couvert de fétuque ovine dans notre essai a atteint 90% de recouvrement, deux années après
semis. Une question arrive donc rapidement à notre esprit : ce tapis racinaire qui peut être très dense,
laissera-t-il suffisamment passer l’eau de pluie et l’eau d’irrigation ? Faudra-t-il scarifier ce couvert pour
permettre une meilleure infiltration de l’eau d’irrigation ? Les observations sur l’état hydrique du sol sous ce
couvert dense de fétuque ovine ont été réalisées durant trois années après son installation maximale. La
quantité d’eau disponible sous cette fétuque est très proche de celle que l’on trouve sous un enherbement
naturel. La fétuque ovine s’est donc comportée d’un point de vu hydrique durant ces trois années, comme un
enherbement naturel. Cette conclusion est confortée par le résultat des suivis de sondes tensiométriques
placées à 15 cm 30 et 60 cm de profondeur sous les différents couverts comparés : la fétuque ovine ne
consomme pas plus d’eau qu’un enherbement naturel. Mais nous n’avons pas le recul suffisant pour savoir si
ce couvert va continuer à conserver ces caractéristiques avantageuses.
Les arbres ont eu des développements similaires sans stress apparent avec ces différents couverts sur toute la
durée de l’étude (durant trois années après installation pratiquement totale du couvert de fétuque).
Si aucun stress hydrique n’apparait sous la fétuque ovine, qu’en est-il de l’azote et des autres éléments
minéraux ?
Des analyses chimiques complètes ont été faites pour les différents types d’enherbements comparés. Les
enherbements se comportent de la même façon et le sol sous le couvert de fétuque ovine a une composition
similaire aux autres et notamment à l’enherbement naturel. Aucune consommation supérieure n’est observée
sous la fétuque comparé à un enherbement naturel ou à la méthode sandwich.
De plus la qualité organique et l’activité biologique sont également comparables entre les couverts semés ou
naturels. Ces résultats découlent d’analyses de la teneur en matière organique, du rapport Carbone sur Azote
(C/N), de la biomasse microbienne, de l’activité enzymatique, des coefficients de minéralisation du carbone
et des teneurs en azote et carbone minéralisables.

Mettre un enherbement de type gazon n’est-il pas antinomique avec le besoin de biodiversité
botanique dans nos vergers ?
L’unicité botanique du couvert végétal, reviendrait en caricaturant à faire un gazon. Cette méthode qui a ses
avantages, devrait logiquement être installée uniquement sur les rangs et laisser la biodiversité botanique
s’exprimer en inter-rang. La recherche d’autres couverts aux propriétés similaires à la fétuque ovine
(couvrants, ras, permanents et non concurrentiels sur arbres adultes), doit se poursuivre pour permettre
éventuellement de combiner différents couvre sol sur les rangs en alternant les espèces.

Semis de trèfle sous pêchers adultes : essai à Saint-Marcel-les-Valences dans la Drôme

L’essai, réalisé en collaboration avec l’unité expérimentale de l’Inra de Gotheron, a été mis en place en
verger de Bénédicte/Montclar de plus de dix ans et irrigué par mini-diffuseurs.
Deux modalités ont été comparées :
- semis de trèfle blanc nain de la variété Huia sur le rang
- travail du sol sur le rang par disques Ommas (7 à 9 passages par an)
Le trèfle a du être ressemé tous les deux à trois ans afin d’obtenir un couvert suffisant.

Le trèfle a-t-il permis de limiter suffisamment l’enherbement naturel ?

Non, dans nos conditions expérimentales, le trèfle blanc nain n’a pas permis de lutter contre l’enherbement
naturel du rang. Le semis est une opération manuelle et longue, et la levée du trèfle est délicate. Dans des
conditions climatiques favorables, le développement du couvert de trèfle a atteint 60% de recouvrement en
saison. Cependant, une à deux années après le semis, le taux de recouvrement du trèfle chute fortement.

Ce couvert de trèfle est-il concurrentiel pour les arbres d’un point de vue hydrique ?
Aucun effet négatif du trèfle n’a été observé sur la croissance végétative des arbres, sur le rendement, le
calibre et la qualité (sucre, fermeté) des fruits.

Le trèfle permet-il d’augmenter la quantité d’azote dans le sol ?

Oui. Une diminution de moitié des apports de fertilisation azotée dans la modalité trèfle a été réalisée depuis
2006, sans pénaliser le rendement ou la qualité des fruits. Les analyses de sol montrent que la disponibilité
en azote est la même dans les deux modalités, ce qui suggère un relargage d’azote par les nodosités des
racines de trèfle. Une piste à creuser pour la rendre opérationnelle en verger !

Pour lire le détail de ces essais et découvrir ceux réalisés sur la fertilité
des sols dans le cadre du programme Sol AB en arboriculture, en
viticulture, en maraîchage et en grande culture, allez sur le site de l’itab :
http://www.itab.asso.fr/programmes/solab.php