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REPUBLIQUE TUNISIENNE
Ministère de la Jeunesse et de l'Enfance
Le code de la
protection
de l'enfant
annoté
Par
Unicef
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4
Présentation
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en matière de protection et de promotion de ses générations futures, le
C .P .E. procède d'une éthique nouvelle selon laquelle l'enfant, en rai-
son de sa faiblesse tant physique que morale, est titulaire d'une
créance de protection à l’égard de la société tout entière. Aussi
parents, communauté et établissements publics et privés du large
réseau de la santé, de l'éducation et des services sociaux et
judiciaires sont-ils désormais invités a unir leurs efforts pour que le
moment de l'enfance soit réellement le moment qui permettra d l'en-
fart d'inscrire éternellement !'humanité dans sa confiance.
Autant de responsabilités complémentaires, d'actions préventives
et, le cas échéant, de formes d’intervention pertinentes qui doivent
être conjuguées en vue de trouver, à temps utile et dans le respect
de l’intérêt supérieur de l'enfant, les solutions adéquates à nombre
d'enfants vivant parfois des situations difficiles qui compromettent
leur sécurité et leur développement.
Plus de trois années après son entrée en vigueur et la mise en place
des organes chargés de son application, II reste bien entendu que ce
nouveau mécanisme juridique de protection, que d'aucuns élèvent
au rang du Code de statut personnel adopté en Tunisie depuis 1956,
doit pour être pleinement efficace et remplir ses finalités
fonctionnelles être constamment accompagné de mesures et programmes
visant a diffuser auprès des masses et de l’ensemble des
intervenants les principes et valeurs enchâssés dans le Code.
Puisse cette modeste contribution apporter quelques repères utiles
et s'inscrire dans une stratégie éducative qui est déjà en
mouvement!
Les auteurs
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Loi n° 95-92 du 9 novembre 1995
relative à la publication du code le la protection de l'enfant(1)
Au nom du peuple,
La chambre des Députés ayant adopté,
Le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
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8
TITRE PRÉLIMINAIRE
PRINCIPES GENERAUX
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10
Présentation
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Autant de principes, parmi tout d'autres, par lesquels la
Tunisie met sa législation nationale en harmonie avec la
Convention des «droits de l'enfant et va même, dans bien des
cas, au-delà des garanties qui y sont prévues.
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TITRE PRELIMINAIRE
PRINCIPES GENERAUX
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contexte des grandes options
nationales, qui ont fait des droits de
l'homme de nobles idéaux qui
orientent la volonté du Tunisien et lui
permettent de développer sa réalité et
d'accéder à un meilleur vécu, et ce
conformé-
ment aux valeurs humaines.
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Qui est l'enfant visé par le
Code? Article 3 - Est enfant, aux effets du
présent code, toute personne humai-
• Tous les enfants âges de moins
de 18 ans ont droit aux mécanismes de
ne âgée de moins de dix-huit ans et
protection définis par qui n'a pas encore atteint l'âge de la
le Code. Il s'agit là d'une limite majorité par dispositions spéciales.
d'âge qui est en harmonie avec
celle définie par la Convention
des droits de l'enfant (Article
1er) et qui correspond sans
doute à l'idée que les enfants
ainsi visés n'ont pas encore
atteint une maturité physique et
psychologique suffisante.
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règle parfaitement en harmonie avec
les normes internationales de
protection en ce
domaine ;
- les lois de la famille qui permettent à
une fille de contracter directement
mariage à partir de l'âge de 17 ans et
d'accéder du coup à la pleine capacité
civile avant l'âge
de 20 ans ;
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auraient pu commettre, du
champ d'intervention de la loi
pénale et de l'administration
de la justice pénale pour
enfants, mais ils pourraient
bénéficier. en revanche, des
mécanismes de protection
définis au Titre 1er du C .P .E et
relatifs aux enfants dits en
danger ;
- à partir de l'âge de 13 ans
l'enfant qui a commis une
infraction aux lois pénales
relève du champ d'application de la
loi pénale, mais il
bénéficie d'un traitement
adapté à son âge et favorisant,
notamment, les mesures
visant à assurer sa rééducation
réinsertion sociale.
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Droit à une identité Article 5 - Chaque enfant a droit à
à part entière une identité dès sa naissance.
• L'enfant est une personne juridique à part L'identité est constituée, du prénom,
entière du nom de famille, de la date de
• II a droit à tous les attributs de naissance et de la nationalité.
la personnalité juridique :
- le droit à un nom et à un pré-
nom ;
- le droit à une date de naissance ;
- le droit à une nationalité.
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Un appel à la dignité
d'être parent
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de continuer à bénéficier des
différentes conditions de vie, et des
services adaptés à ses besoins, à son
âge et correspondants au milieu
familial normal.
Informer pleinement
l'enfant et ses parents de
toutes les décisions qui le
concernent
• L'enfant et ses parents ont le
droit à la défense de leurs intérêts et de
leurs droits.
• le droit à la défense commence
Article 9 • Dans toutes les mesures
par le droit de l'enfant et de ses
parents à être informés sur le
prises à l'égard de l'enfant, celui à qui
contenu de toutes les procédures incombe la responsabilité d'intervenir,
ou mesures envisagées et sur les informe l'enfant et ses parents ou
garanties qui leur sont offertes ceux qui en ont la charge, du contenu
par la loi, y compris leur droit à détaillé et des différentes étapes,
l’assistance d’un avocat. ainsi que de tous les droits et garanties
énoncés par la loi en leur faveur,
y compris leur droit à se faire assister
par un avocat ou à demander la
révision ou l'infirmation des décisions
prises en la matière.
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Enfant séparé
de ses parents Article 11 - Le présent code garantit
• Garantir son droit de maintenir à l'enfant séparé de ses parents ou de
des contacts avec ses parents. l'un d'eux, le droit de rester en contact
• Tenir compte de son intérêt de façon régulière, et de garder des
supérieur. relations personnelles avec ses deux
parents ainsi qu'avec les autres
membres de sa famille, sauf si le tri-
bunal compétent en décide autre-
ment, compte tenu de l'intérêt supé-
rieur de l'enfant.
Enfant en situation
de conflit avec la loi Article 12 - Le présent code garantit
• Droit à un traitement spécial à l'enfant accusé, la droit de bénéfi-
adapté à son âge et à sa situa- cier d'un traitement qui protège son
tion. honneur et sa personne.
• Droit à la protection de sa
dignité.
• Priorité aux mesures visant sa
réinsertion sociale.
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vue, à la détention préventive ainsi
qu'aux peines privatives de liberté, et
surtout les peines de courte durée.
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Enfant handicapé
Droit à des mesures de protection
spécifiques. Article 17- L'enfant handicapé mental
Egalité des chances et pleine participation.
ou physique a droit, en plus des
droits reconnus à l'enfance, à la
protection et aux soins médicaux ainsi
qu'à un degré d'enseignement et de
formation qui consolide son auto-
prise en charge et facilite sa
participation active à la vie sociale.
Autres formes
d'exploitations
Lutter contre l'exploitation de l'enfant dans la
criminalité organisée. Article 19- II est interdit d'exploiter
l'enfant dans les différentes formes de
Prévenir toute forme d'embrigadement
idéologique de l'enfant. criminalité organisée, y compris le fait
de lui inculquer, le fanatisme et la
haine et de l'inciter à commettre des
actes de violence et de terreur.
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TITRE PREMIER
PROTECTION DE
L’ENFANT EN DANGER
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Présentation
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sont des ascendants de la victime, s'ils ont de quelque manière
autorité sur elle, s'ils sont ses instituteurs, ses serviteurs,
ses médecins, chirurgiens, dentistes, ou si l'attentat est commis par
plusieurs personnes... " (Article 229 du Code pénal).
Nombre de ces peines viennent d'être, par ailleurs, aggravées
a la faveur d'une loi adoptée le même jour que le C .P .E (la loi n°
95- 93 du 9 novembre 1951 modifiant et complétant certaines
dispositions du Code pénal). Cette aggravation concerne des
infractions aussi diverses que l'emploi d'un enfant âgé de
moins de 18 ans dans une association de malfaiteurs en vue
de préparer ou de commettre des attentats contre les personnes ou les
propriétés (Article 132), l'emploi d'un enfant âge
de moins de 18 ans a la mendicité (Article 171 ter), le fait d'ex-
poser, de délaisser ou de faire délaisser, avec l'intention de
l'abandonner, un enfant ou un incapable hors d'état de se protéger lui-
même (Articles 212 et 213), l'attentat à la pudeur
commis sur des enfants de moins de 18 ans (Articles 228 et
228 bis), l'enlèvement, le détournement ou le déplacement
d'un enfant âge de moins de 18 ans (Articles 237 et 238).
L'apport du C .P .E reste pourtant considérable ! L'idée en est
que la protection des enfants contre les mauvais traitements
affectant sa sécurité et son développement exige, en réalité;
que le droit ne se limite pas â " une affaire de pompiers ". Et
quelque soit l'exemplarité des peines en ce domaine, celles-ci
pourraient s'avérer insuffisantes â assurer le bien-être de l'enfant si
elles n'étaient pas précédées d'une action de prévention générale des
diverses situations qui donnent ouverture â
des interventions de protection.
De nouveaux mécanismes de protection sont-ils dès lors
introduits par le Code afin d'assurer une plus grande effectivité des
droits de l'enfant et de réaliser, en particulier,
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La complémentarité requise entre les objectifs de la prévention
sociale et ceux de la protection juridique :
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Qui est l'enfant en danger ? TITRE PREMIER
LA PROTECTION DE L'EN-
• Tout enfant a le droit à la protection FANT EN DANGER
aménagée par le C .P .E
lorsqu'il se trouve dans une
CHAPITRE PRELIMINAIRE
situation difficile.
DÉFINITIONS
•L'enfant vit une situation difficile
ou urgente lorsque sa vie, sa
sécurité ou son développe- Article 20 - Sont considérés, en par-
ment sont menacés d'un danger ticulier, comme des situations diffi-
grave, actuel ou
imminent, de façon telle qu'il
ciles menaçant la santé de l'enfant ou
faut lui apporter immédiate- son intégrité physique ou morale :
ment secours :
- Enfant victime de négligences a/ La perte des parents de l'enfant
graves ou abandonné par ses qui demeure sans soutien familial.
parents ; b/ L'exposition de l'enfant à la négli-
- Enfant vivant une situation de gence et au vagabondage.
vagabondage et " d'isole-
ment " ; c/ Le manquement notoire et continu
- Enfant privé d'éducation et de
à l'éducation et à la protection
protection ; d/ Le mauvais traitement habituel de
- Enfant victime de mauvais l'enfant
traitements habituels ; e/ L'exploitation sexuelle de l'enfant
- Enfant soumis à l'exploitation qu'il s'agisse de garçon ou de fille.
sexuelle ; f/ L'exploitation de l'enfant dans les
- Enfant victime d'exploitation crimes organisés au sens de l'ar-
économique ; ticle 19 du présent code.
- Parents ou gardien totalement g/ L'exposition de l'enfant à la mendi-
incapables d'assumer leurs cité et son exploitation écono-
devoirs d'éducation et de mique.
contrôle de l'enfant.
h/ L'incapacité des parents ou de
ceux qui ont la charge de l'enfant
• S'agissant d'une définition
visant essentiellement à mettre d'assurer sa protection et son édu-
en place des mécanismes pré- cation.
ventifs d'intervention sociale ou
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judiciaire, les situations ainsi
définies sont naturellement plus
ouvertes à une interprétation
variable au gré de la conjonc-
ture et des divers aspects de la
situation réelle vécue par l'en-
fant.
Enfant victime de
négligences graves ou
abandonné
•L'enfant est orphelin de père et
de mère et il n'y a aucun titu-
laire de l'autorité parentale.
Article 21 - La négligence signifie la
mise en danger de l'intégrité mentale
•L'enfant dont les parents sont ou psychologique ou physique de
disparus en le laissant seul. l'enfant soit par son abandon par ses
•L'enfant est délaissé à une per-
parents, sans motif valable dans un
sonne ou à un établissement endroit ou dans une institution
par ses parents qui sont dis- publique ou privée, soit par l'abandon
parus sans laisser d'adresse ou du foyer familial par les parents pen-
de moyens pour les rejoindre.
dant une longue période sans fournir
•L'enfant dont les parents refu- à l'enfant les commodités néces-
sent d'assumer la garde, le saires, soit par le refus des deux
soin ou l'entretien. parents de recevoir l'enfant suite à un
•L'enfant est privé de soins
jugement relatif à sa garde, ou par le
appropriés ou qui vit une situa- refus de le soigner et de veiller à son
tion " d'isolement " consistant bon traitement.
en sa privation régulière ou
continue de réponse aux
besoins essentiels de son déve-
loppement affectif, mental ou
psychologique :
- malnutrition sérieuse ;
- ne pas donner le minimum de
soins hygiéniques de base à
un nouveau né ;
32
- refuser de donner ou d'autori
- ser des soins ou des traite-
ments médicaux nécessaires
à la survie de l'enfant (inter-
vention chirurgicale jugée
nécessaire par ses médecins,
transfusion de sang ou autres
soins requis) ;
- un jeune enfant qui est
presque constamment mainte-
nu dans sa chaise ou dans
son lit et ne peut apprendre à
marcher ;
- un enfant qui n'entretient
aucun contact avec d'autres
enfants ;
- un enfant handicapé qui est
caché et enfermé de façon
fréquente.
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Enfant privé d'éducation
et de protection
• L'enfant dont les parents ne se Article 23 - Est considérée comme
préoccupent pas de façon manquement notoire à l'éducation et
continue ou suffisante de son à la protection, l'habitude de laisser
éducation et de son suivi, met- l'enfant sans contrôle ni suivi et la
tant ainsi en péril imminent son renonciation à le conseiller et à
développement affectif ou l'orienter, où à veiller sur sa situation.
moral.
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- L'enfant est menacé gravement
d'un abus sexuel :
- abus sexuels antérieurs sur un
autre enfant de la famille lorsque
les circonstances entourant ces
abus semblent se recréer sur un
autre enfant ;
- parent ou gardien qui émet des
propositions verbales ou des solli-
citations à des comportements illi-
cites ;
- parent ou gardien qui expose un
enfant à la prostitution ou à des
Enfant victime
d'exploitation économique
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Parents ou gardien totale-
ment incapables d'assumer
leurs devoirs d'éducation et
de contrôle de l'enfant
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CHAPITRE PREMIER
LA PROTECTION SOCIALE
SECTION l
LE DÉLÉGUÉ À LA PROTECTION
DE L'ENFANCE
• Institution d'un corps de délé-
gués à la protection de l'enfan- Article 28- Est créée la fonction de
ce dans tous les gouvernorats. délégué à la protection de l'enfance dans
chaque Gouvernorat , avec possibilité
• Mode de désignation du délé-
gué à la protection de l'enfance selon les besoins et la densité de la
population, de créer une ou plusieurs
autres fonctions dans le même
Gouvernorat.
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SECTION II
LE DEVOIR DE SIGNALEMENT
Alerte ! Article 31 - Toute personne, y com-
Un enfant est en danger ! pris celle qui est tenue au secret pro-
• Alerter le D.P.E est une obli- fessionnel, est soumise au devoir de
gation incombant à toute per- signaler au délégué à la protection de
sonne adulte dans le cas où un
enfant vit une situation particu- l'enfance tout ce qui est de nature à
lièrement difficile: constituer une menace à la santé de
- enfant victime de mauvais
l'enfant, ou à son intégrité physique ou
traitements répétés ; morale au sens des paragraphes (d et
- enfant soumis à des abus e) de l'article 20 du présent code.
sexuels.
• Alerter le D.P.E est un droit Toute personne peut signaler, au délé-
pour toute personne dans le gué à la protection de l'enfance, tout ce
cas où un enfant vit une des qui lui parait menacer la santé de l'en-
autres situations difficiles défi-
nies à l'article 20 du C.PE fant ou son intégrité physique ou mora-
le au sens des autres paragraphes de
l'article 20 du présent code.
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Un enfant vous appelle
lui-même au secours
Protéger le signalant
Article 33- Nul ne peut être poursuivi
• Alerter de bonne foi n'en- devant les tribunaux pour avoir
gendre aucune responsabilité
pour le signalant sauf s'il est accompli de bonne foi le devoir de
établi qu'il a fait son signale- signalement prévu dans les
ment dans l'unique intention dispositions précédentes.
le nuire.
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SECTION III
Le D .P .E mène son enquête
• Faire une première évaluation LES MÉCANISMES DE PROTECTION
du caractère sérieux du signalement et
décider de la recevabilité du cas signalé : Article 35 - Le délégué à la protection
- un signalement est jugé recevable lorsque de l'enfance apprécie l'existence
les informations
effective d'une situation difficile
obtenues laissent croire, à menaçant la santé de l'enfant ou son
priori, que la sécurité ou le intégrité physique ou morale au sens
développement de l'enfant de l'article 20 du présent code.
pourraient être sérieusement
compromis ;
Le délégué à la protection de l'enfance
- un signalement est jugé non dispose à ce cet effet des prérogatives
recevable lorsque les informations qui l'habilitent légalement :
obtenues ne paraissent a) à convoquer l'enfant et ses
pas crédibles ou ne présentent pas une parents afin d'écouter leurs
menace sérieuse
pour l'enfant. déclarations et leurs réponses à
propos
• Décider que la situation est à des faits objet du signalement.
priori recevable : prendre en b) à ce rendre seul en tout lieu où se
charge la situation et passer à
l'étape d'enquête et trouve l'enfant, ou bien accompagné
d'évaluation de ce celui qu'il juge utile,
• Le D .P .E a le pouvoir d'enquêter: en étant tenu de montrer un
- il peut (avec l'autorisation du document qui prouve sa fonction.
juge de la famille) convoquer Mais
toutes les personnes intéressées (les
parents de l'enfant,
il ne peut entrer dans les
son gardien, l'enfant lui- maisons
même et toute autre personne habitées que sur permission de
pouvant contribuer à l'établissement des ses occupants.
faits) ;
c) à procéder aux investigations et à
- il peut (avec l'autorisation du prendre des mesures adéquates
juge de ta famille) ordonner
de rechercher l'enfant et de en faveur de l'enfant.
l'amener devant lui s'il est d) à s'aider des enquêtes sociales
caché ou a fait une fugue ; nécessaires pour parvenir à
apprécier la réalité de la situation
particulière de l'enfant et prendre
les mesures préventives appropriées
à son égard.
e) à établir un rapport sur les
agissements qu'il constate à ['encontre
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des enfants qu'il soumet au juge
- il peut décider de mener son
de la famille.
enquête et recueillir les informations sur le
terrain ; Pour pouvoir prendre les mesures
- il peut (avec l'autorisation du citées aux paragraphes a, b et clé
juge de la famille) pénétrer délégué à la protection de l'enfance
dans tout lieu où se trouve
doit présenter une demande écrite
l'enfant, y compris le domicile
parental sous réserve d'y être sur papier ordinaire et ce pour obtenir
autorisé ; dans un bref délai une autorisation
- il peut recueillir des témoignages et émanant du juge de la famille.
rassembler toute
information utile pouvant
contribuer à l'appréciation de
la situation ;
- il peut se faire accompagner par
toute personne
compétente en vue de mener
efficacement son enquête
(une assistante sociale, un
médecin, un psychologue).
Le D .P .E informe le juge de
la famille de la situation de
l'enfant.
Levée du secret
Article 37 - Les agents des différentes
professionnel
administrations et des établissement
Les médecins, les avocats, les travailleurs
publics et privés et toutes les
sociaux, les éducateurs
ne sont- pas tenus par le secret personnes qui s'occupent de l'enfant,
professionnel chaque fois qu'il ne sont pas tenus au secret
s'agit de protéger un enfant. professionnel à l'égard du délégué à la
Le D .P .E informe toutes les personnes
intéressées de l'inexistence réelle d'une situation
difficile.
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protection de l'enfance dans
l'accomplissement de sa mission et
pour le
besoin de renseignements qui lui
sont nécessaires.
SECTION IV
42
Favoriser la conclusion
d'une entente SOUS SECTION l
43
Respecter la liberté de
consentement des
parents et de l'enfant
• Le D .P .E informe obligatoire-
ment les parents et l'enfant
capable de discernement :
- de leur droit de consulter un
avocat ; Article 42- Le délégué à la protection
- de leur droit d'être entendus ; de l'enfance doit obligatoirement
- de leur droit de refuser les informer les parents et l'enfant âge
mesures proposés. de 13 ans de leur droit de refuser la
mesure proposée. Dans les cas où
• Le D .P .E n'exerce aucune pression
démesurée sur les parents
aucun accord n'est établi dans un
et l'enfant dont le consentement délai de vingt jours à partir du
aux mesures proposées doit moment où le délégué à la protection
être tout à fait libre. Il ne doit de l'enfant s'est saisi du cas, le dossier
pas tenter d'obtenir un consentement en
laissant entendre
est soumis au juge de la famille.
qu'un refus pourrait entraîner Il en est ainsi dans le cas où
l'application de mesures plus l'accord
sévères ordonnées par le juge est résilié par l'enfant ou par ses
de la famille.
parents ou par celui qui en a la
• Le D .P .E doit assurer que le charge.
consentement des parents et de
l'enfant soit éclairé et en pleine
connaissance de cause. Il doit
leur expliquer en des termes
clairs et accessibles la signification
de la prise en charge,
ses étapes et sa durée.
44
Le D .P .E porte le dossier devant le
juge de fa famille :
- si aucune entente avec les
parents n'est réalisée de façon
concertée ;
- si l'entente conclue n'est pas respectée par les
différentes personnes concernées.
Le D .P .E peut décider d'emblée de
porter le dossier devant le juge
de la famille s'il a la conviction
que la situation est insusceptible
d'être corrigée par voie d'entente
concertée, compte tenu de sa gravité particulière
et des conditions
de vie de l'enfant et de sa famille.
Donner la priorité
aux mesures concertées
visant à maintenir l'enfant-
dans son milieu familial
45
• Le D P E peut, tout en mainte-
nant l'enfant dans sa famille,
suggérer aux parents et à l'enfant, selon priés en collaboration avec
son âge, une mesure consistant à recourir à des l'organisme chargé de fournir les
services éducatifs, sociaux, de
services et l'aide sociale nécessaire
réadaptation ou à des services
de soins impliquant un hébergement de très courte pour l'enfant et sa famille.
durée.
c) Le maintien de l'enfant dans sa
Le D PE peut, à titre exceptionnel, suggérer aux
famille en prenant les précautions
parents et à
l'enfant, selon son âge, une nécessaires afin d'empêcher tout
mesure consistant à séparer contact avec les personnes qui
l'enfant de ses parents et à le sont de nature à constituer une
placer provisoirement chez une
menace à sa santé ou à son
famille d'accueil, un centre
éducatif ou social, public ou intégrité physique ou morale
privé, ou dans un centre hospitalier
d) Le placement temporaire de l'enfant
dans une famille ou dans tout
autre organisme ou institution
sociale ou éducative appropriée
qu'elle soit publique ou privée et si
nécessaire dans un établissement
hospitalier conformément aux
règles en vigueur.
Assurer le suivi
et réviser périodiquement
les mesures convenues
46
Dans l'urgence, le D.P.E prend SOUS SECTION II
les mesures appropriées
LES MESURES D URGENCE
47
• Informer le cas échéant l'enfant Article 47 - Le délégué à la protection
et ses parents et requérir leur de l'enfance informe l'enfant et
avis.
ses parents des mesures urgentes
qu'il a fixées après leurs avis s'il juge
cela utile.
48
CHAPITRE II
LA PROTECTION
JUDICIAIRE
PREMIERE SECTION
49
Le juge de la famille peut décider de Article 53 - Le juge de la famille
séparer provisoirement peut avant de statuer, autoriser une
l'enfant de ses parents.
Le juge de la famille doit réviser
mesure provisoire, suite à un rapport
périodiquement la mesure émanant du délégué à la protection
de séparation de l'enfant. de l'enfance concernant la nécessité
d'éloigner l'enfant de sa famille pour
sauvegarder son intérêt. Cette mesure
provisoire est révisée mensuelle-
ment.
50
Le juge de la famille fait une Article 56 - Le juge de la famille
évaluation des résultats de
l'investigation et décide des suites
décide des résultats des recherches
à donner. et rapports qui lui sont soumis. Il peut
se prononcer sur la non saisie,
Le juge de la famille peut comme II peut décider de soumettre
prendre des mesures consistant
à séparer provisoirement l'enfant de sa
le dossier à l'audience du jugement.
famille et à le placer Le juge de la famille peut si l'intérêt
sous le régime de la tutelle. de l'enfant l'exige, prendre la décision
provisoire d'éloigner de l'enfant de sa
famille et autorise à le soumettre au
régime tutelle, tout en obligeant ses
parents à participer au recouvrement
de ses dépenses, l'exécution de sa
décision est immédiate.
SECTION II
LE JUGEMENT
Assurer les droite de la défense. Article 58 - Le juge de la famille pro-
Grantir le caractère
contradictoire du débat.
cédé à l'audition de l'enfant, ses
parents ou la personne qui en a char-
ge ou la garde, ou son tuteur.
Il reçoit les observations du
représentant du ministère public, du
délégué à
la protection de l'enfance, et en cas
de besoins de l'avocat. Il peut décider
des plaidoiries sans la présence de
l'enfant, pour son intérêt.
51
Article 59 - Le juge de la famille
peut prononcer l'une des mesures
suivantes :
1) maintenir l'enfant auprès de sa
famille
2) maintenir l'enfant auprès de sa
Favoriser les mesures destinées famille et charger le délégué à la
à maintenir l'enfant auprès de protection de l'enfance du suivi de
sa famille.
l'enfant, de l'aide et de l'orientation
de la famille
3) soumettre l'enfant à un contrôle
médicale ou psychique,
4) mettre l'enfant sous régime de
tutelle ou le confier à une famille
Prendre les mesures adéquates d'accueil ou à une institution
et adaptées à la situation de
sociale ou éducative spécialisée
l'enfant.
5) placer l'enfant dans un centre de
formation ou un établissement
scolaire.
SECTION III
LE RECOURS
52
Droit de recours en appel Article 61 - Le droit d'appel appartient
reconnu aux parents ou au gardien de aux parents, ou au tuteur, ou à la
l'enfant et à l'enfant de personne chargée de la protection de
plus de 13 ans lui-même ou l'enfant ou à l'enfant capable de dis-
son représentant.
cerner ou son représentant.
Délai de recours en appel limité
à 10 jours et examen de la La demande est présentée au greffe
demande dans un délai maximum de 45 de la cour d'appel dans les dix jours
jours. qui suivent le prononcé du jugement.
La cour statue dans un délai de
quarante cinq jours à partir de la date
de
la présentation de la demande d'appel.
SECTION IV
LE SUIVI ET LA RÉVISION
53
Répondre aux demandes de Article 64 - Le juge de la famille statue
révision dans des délais sur la demande de révision dans
rapides et raisonnables.
les quinze jours qui suivent sa pré-
sentation. Les mêmes procédures
mentionnées à l'article 58 de ce code
s'appliquent à l'audience de révision.
Modalités d'établissement de
Article 66 - Des listes fixant les
la liste des familles d'accueil familles et institutions habilitées à
prendre en charge les enfants seront
préparées par les Ministres chargés
de la jeunesse et de l'enfance, des
affaires de la femme et de la famille,
des affaires sociales.
54
TITRE DEUXIÈME
PROTECTION DE
L’ENFANT DELINQUANT
55
56
Présentation
57
- La reconnaissance d'une présomption irréfragable
- d'innocence selon laquelle l'enfant, âge de moins de 13 ans, ne
peut pas avoir enfreint la loi pénale (article 68 du C P.tE.) ;
58
TITRE II
LA PROTECTION DE L'EN-
FANT DELINQUANT
Chapitre Préliminaire
Garantir un âge minimum DISPOSITIONS GÉNÉRALES
de responsabilité pénale
59
Article 71 - Les enfants, âges de
treize à dix-huit ans révolus auxquels
Tribunaux spéciaux sont imputés, une infraction qualifiée,
pour enfants contraventions, délits ou crimes, ne
Garantir le droit de l'enfant à
sont pas déférés aux juridictions
une justice adaptée à sa situa- pénales de droit commun. Ils ne sont
tion propre. justiciables que du juge des enfants
ou du tribunal pour enfants.
Favoriser la spécialisation de
la justice pour enfants aux
divers étapes de la procédure.
60
Alléger la procédure
applicable aux contraventions
61
Article 75 - La compétence
Assurer la spécialisation territoriale du juge des enfants est
des juges pour mineurs celle
du tribunal de première instance.
Etendre le principe de la La compétence territoriale du tribunal
spécialisation à l'ensemble des pour enfants est celle de la cour
magistrats (assis et debout). d'appel.
Tenir compte dans le choix des
magistrats de leur intérêt pour les Dans le ressort de chaque tribunal de
questions de ['enfance, leur formation et leur première instance, un ou plusieurs
expérience en la juges d'instruction et un ou plusieurs
matière.
magistrats du parquet sont chargés
en fonction de leur motivation, forma-
tion et expériences, spécialement
pour les affaires concernant les
enfants.
Requérir l'avis des experts
spécialisés dans les
questions de l'enfance
62
Dans tous les cas, l'enfant âge de
moins de 15 ans ne peut être entendu
par la police judiciaire qu'en présence
de son répondant, parents,
tuteur, gardien, proche ou voisin
majeur.
63
Favoriser la confusion
des peines
64
CHAPITRE PREMIER
La protection au cours
du jugement
SECTION l
65
Etendre les règles de la Article 83 - Le tribunal pour enfants
spécialisation, de l'expérience compétent en matière de crime est
requise et de consultation des composé de cinq membres qui sont :
spécialistes au tribunal pour - Le président ayant le grade d'un
enfants. Président de chambre à la cour
d'appel ;
- Deux magistrats conseillers dont
l'un est chargé des fonctions de
rapporteur et coordonnateur ;
- Deux membres conseillers choisis
parmi les personnes spécialisées
dans le domaine de l'enfance
nommés sur la liste citée à
l'article 82 du présent code.
66
67
Section II
Adapter la compétence
pour instruire et poursuivre Les procédures
68
scier relatif à l'enfant au profit Si une information a été ouverte, le
de ses juges naturels. juge d'instruction, compétent à
l'égard des inculpés de plus de dix-
huit ans révolus, se dessaisit dans le
plus bref délai pour tous les inculpés,
au profit du juge d'instruction
compétent à l'égard de l'enfant.
69
Le juge des enfants recueille, par
l'enquête sociale, tous les renseignements
sur la situation matérielle et
morale de la famille, sur la personnalité et
les antécédents de l'enfant, son
assiduité, sa conduite à l'école, sur
les conditions dans lesquelles il a
vécu ou a été élevé, et de son éducation. Il
ordonne si nécessaire, la
constitution d'un dossier médical qui
sera joint au dossier social. Ce dossier
comprend un examen médical et
un examen médico - psychologique
de l’enfant
70
Mettre le dossier de l'affaire à Article 89 - Le juge des enfants, une
la disposition de toutes les parties fois les diligences prévues à l'article
concernées et assurer le
caractère contradictoire des 87 accomplies, doit déposer le dossier
débats. au greffe du tribunal et le mettre
à la disposition de toutes les parties
concernées y compris le Parquet et la
victime.
71
Article 92 - Le juge d'instruction
pour enfants procède à l'égard de
l'enfant dans les formes du code de
procédure pénale et en harmonie
Varier les décisions pouvant avec la présente loi et ordonne les
être prises par le juge d'instruction Dour mesures appropriées prévues dans
enfants l'article 87 du présent code lorsque
l'instruction est achevée.
72
Article 93- Le juge d'instruction
pour enfants prévient des poursuites,
les parents, tuteur ou gardien
connus. A défaut de choix d'un
conseil par l'enfant ou son
représentant légal, le juge charge le
président
de la section du conseil national de
l'ordre des avocats de lui désigner un
• Informer les parents. conseil d'office.
73
Article 94 - L'enfant âge de moins
de 15 ans ne pourra être détenu
provisoirement en matière
Eviter la détention contraventionnelle ou correctionnelle.
préventive de l'enfant Dans tous les autres cas qui ne
Ne jamais détenir préventive- s'opposent pas aux dispositions de ce
ment un enfant âge de moins
de 15 ans et qui a commis une code, l'enfant ne pourra être placé
contravention ou un délit. dans une maison d'arrêt que si cette
Ne recourir, dans les autres détention parait indispensable, ou
cas, à la la détention préventive encore s'il est impossible de prendre
de l'enfant que lorsqu'elle
paraît indispensable. toute autre mesure.
Placer l'enfant détenu dans une Dans ce cas, l'enfant est placé dans
institution spécialisée ou, à une institution spécialisée et à défaut
défaut, dans un pavillon spécial en exigeant dans le pavillon réservé aux enfants,
sa séparation
des adultes pendant la nuit.. tout en veillant à le séparer
Rendre personnellement responsable immanquablement la nuit des autres
toute personne ou détenus,
autorité qui ne respecte pas ces L'inobservation de cette mesure
garanties.
Permettre à l'enfant détenu de entraîne la responsabilisation de son
bénéficier d'autorisations de auteur pour non respect à la loi.
sortie les samedi, dimanche et Pendant la détention préventive,
pendant les fêtes officielles. l'enfant pourra bénéficier d'une
autorisation de sortie, sur décision de
la juridiction saisie, et ce pendant les
jours
du samedi et dimanche et pour les
fêtes officielles.
74
SECTION III
LE JUGEMENT
Article 95 - Le juge des enfants ou
Garantir un bon déroule-
le tribunal d'enfants, statuent après la
ment de l'instance
lecture du rapport du représentant du
Ministère public et après avoir écouté
l'enfant, ses parents, le tuteur, la
Ne statuer qu'après avoir personne qui en a la charge, la
écouter, entre autres, l'enfant, victime,
ses parents, son avocat et les
experts spécialisés. les témoins, les experts spécialisés
Permettre à l'enfant, compte désignés, la défense.
tenu de son intérêt supérieur,
de ne pas comparaître à l'audience. Il peuvent entendre, pour une
en audience publique.
meilleure information ou à titre de
simple renseignement, les coauteurs
et complices concernés par l'affaire
et âges de dix-huit ans.
Ils peuvent également, si l'intérêt de
l'enfant l'exige, dispenser ce dernier
de comparaître à l'audience. Dans ce
cas, l'enfant est représenté par son
avocat, son parent, la personne qui
en a la garde et à défaut une personne
majeure choisie par l'enfant.
Garantir
la confidentialité
des débats
75
avocats, les représentants des services
ou représentants d'institutions
intéressées à l'enfant, et les délégués
à la liberté surveillée.
76
Article 99 - Si les faits sont établis à
l'égard de l'enfant, le juge des
enfants ou le tribunal pour enfants
prononce, par décision motivée, l'une
des mesures suivantes :
77
Délimiter dans le temps la Article 100 - Les mesures prévues à
durée des mesures prises et l'article précédent sont prononcées
veiller à ce qu'elle ne se pour-
suivent pas au-delà de l'âge de pour une durée que la décision
la majorité atteint par l'enfant. détermine, et qui ne peut excéder la
période où l'enfant aura atteint l'âge de
Favoriser la mise de l'enfant
dix-huit ans.
sous le régime de la liberté sur-
veillée. Article 101 - Lorsqu'une des
mesures prévues à l'article 99 du pré-
Etendre cette possibilité aux
enfants qui ont dépassé l'âge
sent code, ou une condamnation
de 18 ans avec plafonnement pénale est décidée, l'enfant peut en
à 20 ans. outre, être placé jusqu'à un âge qui
ne peut excéder vingt ans, sous le
régime de la liberté surveillée.
SECTION IV
78
• Reconnaître, entre autres, à Article 104 - L'appel peut être interjeté
l'enfant et à son représentant soit par l'enfant ou son représentant
légal le droit d'interjeter légal, ou le représentant du ministère
appel.
public dans les formes et délais prévus
par le code de procédure pénale.
CHAPITRE II
LA PROTECTION A L’ETAPE
DE L’EXECUTION
Article 106 - Le recours en cassation
Faire dérogation et rendre le
pourvoi en cassation suspensif suspend l'exécution si une peine
d'exécution des peines d'emprisonnement. d'emprisonnement a été prononcée.
SECTION l
LA LIBERTÉ SURVEILLÉE
Préparer l'enfant à assurer sa Article 107 - La surveillance des
réinsertion sociale en le main-
tenant dans le milieu ouvert.
enfants placés sous le régime de la
liberté surveillée est assurée par des
délégués permanents rémunérés, et
par des délégués bénévoles à la
Charger les délégués à la liber-
té surveillée d'assurer la surveillance
liberté surveillée.
et le suivi de l'enfant.
Les délégués permanents ont pour
mission de diriger et de coordonner,
sous l'autorité du juge pour enfants,
l'action des délégués bénévoles. Ils
79
exercent, en outre la surveillance des
enfants dont ils ont personnellement
la charge. Les délégués permanents
sont nommés parmi les délégués
bénévoles par le ministre de la justice
sur avis du juge des enfants. Les
délégués bénévoles sont choisis
parmi les personnes majeures de l'un
ou l'autre sexe. Ils sont nommés par
le juge des enfants.
80
Le juge des enfants : SECTION II
juge d'application
des peines LA SUPERVISION DE L'EXECUTION,
LA RÉVISION ET LA MODIFICATION
Mettre l'exécution des peines Article 109 - Le juge des enfants est
sous l'autorité du juge des chargé de superviser les mesures et
enfants.
peines qu'il prononce, ainsi que celles
Inviter le juge des enfants à prononcées par le tribunal pour
suivre directement les décisions enfants.
prononcés à l'égard des
enfants :
Il est tenu de suivre les décisions
- se rendre sur les lieux ; prononcées à l'égard de l'enfant, avec
- Evaluer l'état de l'enfant et
ordonner, le cas échéant, des
la collaboration des services
examens médicaux, psycho- concernés, et ce en visitant ce
logiques ou des enquêtes dernier pour se rendre compte de
sociales. son état, du degré d'acceptation de la
Assurer la révision périodique
mesure décidée, et d'ordonner le cas
des décisions prises dans le échéant des examens médicaux ou
sens d'un allégement des psychologiques ou des enquêtes
mesures. sociales.
81
Toutefois, II ne peut changer une
mesure préventive par peine
Garantir la modification des corporelle. Le contraire reste permis.
mesures prononcées par
défaut.
Article 111 - Le juge des enfants
peut. à tout moment, et sur la requête
de l'enfant, de ses parents, de son
tuteur ou de son gardien changer les
mesures préventives ou pénales qui
ont été rendues, si elles ont été
rendues par défaut, ou si elles sont
devenues définitives par expiration
Faciliter les recours en modification des délais d'appel.
et en confier l'examen à un juge proche
de l'enfant.
Article 112 - Sont compétents pour
statuer sur tout incident et instance
modificative :
1) Le juge des enfants siégeant dont
le ressort du tribunal ayant statué
en premier lieu ; lorsque la décision
initiale émane du tribunal
pour enfants, la compétence
appartient au juge pour enfants du
domicile des parents ou de la
résidence actuelle de l'enfant.
2) Sur délégation de compétence
accordée par le juge des enfants
ayant statué en premier lieu, le
juge des enfants du domicile des
parents de l'enfant, de la personne,
de l'institution de l'établisse-
ment, de l'organisation à qui l'enfant
a été confié par décision de
justice, ainsi que le juge des
enfants du lieu où l'enfant se trouve
en fait placé ou arrêté.
82
CHAPITRE III
LA MÉDIATION
Favoriser un règlement
amiable entre l'enfant et la victime. Article 113 - La médiation est un
mécanisme qui vise à conclure une
conciliation entre l'enfant auteur
d'une infraction, ou de son
représentant légal, avec la victime, son
représentant ou ses ayants droit.
83
Exonérer i'acre de médiation Article 117 - L'acte de médiation est
des frais d'enregistrement et de
exonéré des frais d'enregistrement et
timbres.
des timbres.
CHAPITRE IV
DISPOSITIONS PÉNALES
Article 118 - Est passible d'une
amende de 100 à 200 dinars toute
Entrave au D. P. E dans l’exercice
de ses fonctions
personne qui entrave le délégué à la
protection de l'enfance de l'exercice
de ses fonctions, ou qui entrave la
bonne marche des enquêtes et des
investigations, et ce, en faisant de
fausses déclarations, en dissimulant
intentionnellement la situation réelle
de l'enfant, nonobstant l'application
des dispositions du code pénal qui
sanctionnent l'outrage fait à un
fonctionnaire public dans l'exercice de
ses fonctions.
En cas de récidive la sanction sera
doublée.
Non respect des règles relatives Article 119 - Est passible d'une
au devoir de signalement amende de 50 à 100 dinars toute
personne qui s'oppose aux dispositions
des paragraphes premier et troisième
de l'article 31 et des dispositions des
articles 32 et 34 de ce code.
84
Susceptible de porter atteinte à
l’honneur et à la dignité de l'enfant et
de
sa famille.
85
Entrave au délégué à la liberté Article 123 - si un incident à la liber-
surveillée dans l'exercice de
ses fonctions
té surveillée révèle un défaut de
surveillance caractérisé de la part des
parents, du tuteur, ou de la personne
qui en a la garde, ou des entraves
systématiques à l'exercice de la
mission du délégué ; le juge des
enfants,
quelque soit la décision prise à
l'égard de l'enfant, peut condamner
suivant le cas, les parents, le tuteur
ou la personne qui en a la garde
d'une amende civile de 10 dinars à
50 dinars.
86