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Holbach, Paul Henri Dietrich (1723-1789 ; baron d'). Histoire critique de Jésus-Christ, ou Analyse raisonnée des Évangiles. 1972.

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Contraste insuffisant
HISTOIRE

CRITIQUE

D E

JESUS.CHRIST,
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des j&M~M/f.f.
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jECCE 0 AT 0.

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(*) CeKe EpiO-e pM'ut en ï73~ elle fut d~c Mit.
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dame )&ConneSe de Rupeintoude, D&nte du PâMs de !a
Reme. Quoique ce beau morceau de PoëOe <bH d~jà <U &)
~J M
du Public, cûnnne î! eft devenu ai!ez rare, on x S
connu
ne iet'ok pa!! fâché de k u'ôuv~r & ta t6M <u u
cru qu*on
avec ~usi }i a beaucoup de ~ppaft. <D
~d'un Ou\T.tgc i <~t 'j
a
0.~ 'y' ~sS
) t
~S '1 'l:i:.J~

y<*p~t~-y p~rc~ d"~Mpas ~t~


p~MA'~<~M~~H~a~S~M~ J
Du Dieu ~O~/Uf C~O!Xque r~MtOpe
L'~9''fe?<r~'MMC~-oya~ MM~ j
~M~ faC~'t-ycM ~M~ MMf8~ tgM~
Mais la Tat/oMqui m'y e~~M!t
jPa~ marcher~tïMt moi ~&MM qui M'at~
Les P~r~ ce T~c, a'uccun ~en~cM,
M'offrent ~s&c~~H?îDieu que Je <M'c~ ~f~iS
iU~,Dieu qui ?!M~0~<t ~0~
JOW!4des ~~M!hS~
<OM:~OÏ~' 1"
.Pc~ auo~oH. :Ho~
's. ~M~
OM~ ~M~ ~M~M~e:~M~aJ~.fi.i~ ~s
~e nous ~t~MX~~îf~~i: !i~S y
Et ~C~ ~J~M~~t~ i:
;D<J :tOMf~C?ï.y
~~M~ ~t~M' J~~i~
'~ï main ~c~ A~ëMeune ~e ~i~~
~.H'0~Mt;~M~~ ~J'
Cam~ rO~r~r M'afo~~oJ <?
~M~~e~o~ra~
jËtJ~~?MM~M~i~t~
.J5~n~~~s ~e~/M~ ~K
J.PMmonde.~Ot~S~a~~ ~f~
DsMy~n ~~< ~'caM'.~t~~ en M~~ ~i~~
Z.CJ'~Cft~~ ~9&î< 'M
pa~f~t~O!tM terre entiere L~ 'r
De ~t~OntCM~ ~f~~MCMf.
~K:.r ~OM~ on le verrap~f 'M~MX C~
~eMJun ~f~w~f
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( ) ~iM "l'~
MOH'UMHX &MfM~MJ~ ~~CyL~~M~)~
De ~a ~f!tf a~J ~ONMW~ L; ~!4J
JVoM)~~fe~~po?~fc -<J ,i
Uy~MMUMM '-P~Mp~ ~i~
U~~ race ~'u~ c~por~
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~ue/efa & ? ~Më~'/~M~~ ~L~
~OMtfur CM-g~~M~
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~M~gZ, ~M~ 8 lt~~f~vres ~E',
~cno~ ~Mo~r ~M ~t ~J $'
f~a MOM~~r~f j~t~ !j Ï~J~!
J~ ~M 'P~M~~j~~ E
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Sj~' ~'on Me~M~r&~t c~wc~c/a~ L~
OMaTt~fcnt~ aMX~<M~c~'<M~,
t)M~ !RStMnous f<M~'<' aux a~~JL
dM fureurs e~a~sMt &t<'f!i!
'~y~t w~ .H J<t~ Pour ~~t~' nos cr~j,
!M~ ceux ~M~)'MtM~ ~J~r:
~j~r~M~ -enfa :cr~ïere'~
~i'F: :~M~; ~Cf<Mh~ s,P'éra;:
j,a~ c~c~t pet ers
~i~~ ~.4~ :M~ :!jj ~J.j
~a~ ~t-W~MC ~g~ ~)~j
~< ~~M~iM~t~ ~j!
~'S~ ~~fMy,
.1- MS~e~<~y: j J~
~fS~t~<~ :ot~~t~ ~Lj~~~j~
~OW~~ 4M~pf~M~
~?~0~ .j'< r~ ~r~
"~OMr: pisa ~M'aMtf~t~, N"
~T)a~j~~ A~c~~j~L
J~~ ~'Mft~.C%<M'pe?:~r.~tfs~r~~
~6?!, ye WCMtMOt-f ~MRt M~t~ ~Mtg'~
.Lp D~M:queje dois a~M~f
~O~Mfgf
jP~MM~C~Mt~ &OMM<!g'e.
~~t~, D~M ~f, du &a~
~(~<'M~
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( w) :1i ~~j;
JMavoix ~oya~s f
~ifen <Mcr~M~e ne .ti~I~
Mon Ca!Mr<~eMt~ tM ~MX~\
On te/a~ un I~M, chercheen ~Oî:M~B~~i
~M~point C&r~c~
~!CMX, ~h~L~
;e~ ~c«' ~H~.o~ vient ~j~j~
ye fMOMMO~. C&f~ j~~Mt ~C~
<~f~ ~~<e~j~J/~t~~
Sa .1\t:',5~:
~Ot~~p~l~y~j~~~L'[~r~ 1 '=Ir cr J.
:eMJ j~f! ~j&o~.~<CM! Y~h>a~
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Des ~~j ~'S~
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~Oftrégne C~ aptM<<! ~j'E~~
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e, ~~M~~ï~eaentE pa~ ,ng de ~a~,t~~t~r~
Son2~Mf les pay~
TrB~e ~JaM~,<M~
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~Mf promet ~pj~em'K.f
j MFCMp~T~Mt ~~J- :J$~
~~o~ ~M ~cMt ~M~ ~~âç~'
Dan~les p~f~Mr~K~T~
JEt~ fur ~M!~M~; /on~
C' Mf!~C~Mf ~[~t~

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Kt que la nature
~i:j~
~t~~a~f~j~
~c que du T~Mt~
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(~) Vf~ezce qui eft dit de cetteR~ï~
Ch~M X. X\~ 4<~H~o~f~
'r~)l~f~i

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~f~l~ "a Mat~ ~L j!~S~

S~~ ~M ~i~M~
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~J~ ~~o~ f~M~~1~

~a~~s~

~J~ ~i

r
~F~ u rr,
~.A'F~'C.~

jt~/ E S Evangilesfont entre les mains


de coût le monde) <&cependantricn~~e~
plus rare que de trouver des Chrétiens
vraiment:inf~ruitsde i'M~oice
'd~eur.de leur R.e!i.gio~:.d'u~
t të' p~rmitceu~.~ur~.on~.Haje~t~~jf~~l~
re!, e~ plus r~ë~ëneore:e~t~J
~q~l aycn't'd~ l~rien~mehc~r
:~i faut pourtant convëmr que~
ce des uns~&J~~peu de~~eflexi~Ë~~h
outrés, fur un objet qu'~sreg~
néanmoins commein~himent Mp~
.-tant,~peuveotvenir~~du'~egoû~ ~~e~~sci~~
natureHemenc .cauter la levure d~ j~o~
veau Tef~ament. En e~et il ~éga~
eetouvrage un:defordre, une '¡
,<la~s
~nricë une
!ouvmg&un
-idans':eet barbarie~-dÉfbrdrë!)-H~
~!e~~t~~pt'o~
~pres~.a.jdëyouter
"!es ignoï'ans~~1~]ce-
pou~r tes pcrtbnnesëctairëes. ~itt
guère d'hifboirc,îbic anGienneTJM~
deme, qui n'ait plus de metâod~
c~rce que celle de Jë~~GhrHt,
ne voyonspas que~'Efpnt Sainl q~ï't
en fuppo~ rautéNt, ai< fufpa~ $gL
mêmeégale, un grand nom~~MË~
~)HFtt~~
,N\r~ 1
'Tiens profanes, dont cepeiidant les
crits ne ion!: point de la même confé-
quence pour le genre humain. Nos
Théologiens conviennent eux-mêmes
que les Apôcres étoient des hommes
groi~ers& peuinâruits. IIneparoî!:
pas que FEfprit de Dieu, qui les ihtpi..
roit, fe foit mis en peine de re6U6ef
ces défauts en eux au contraire it
-ifeinMeles avoir adoptés lui-meni~s~-
.~ré accommodeà'.la !foi!b!en~~de~!p~ë''
tï'es de.fes organes, celeur av~ii-in~pï..
rë des ouvrages dans lës~ueJsotl~ey~
contre ni le jugement~ m l~rdre,n~
.ià précifton que i'on trouve dans que!~
ques éçrits humains. En confequenc~
tes Evangiles nous prëfentent un ~~ern.-
Mage connus de prodiges d'anachro~
ïlifmes, de contradicHohs, dans lequel
la critique eft forcée de s'égarer ,<&
qui feroit rejctter toùc autre nyre a-
] ~ec~mâpris. ~i~ 1-
<ie~ par des my~ëres que l'on d~Q-
felesefprits a reipec~er la reHgion
ceux qui renieignent. On peut donc
ibupçonner que robfcuritë de ces écrits
~y a pas été répandue fans def~in. En
màtiere.de religion U eË a propos de ne
jamais par!er bien chir~ment. Des v~
rites Cm~es & faciles à comprendre,
P E F~ C'~jE.~
ne frappent: pas aufu vivement: rimasi- t
nat-ion des hommes que des oraG~s J
ambigus & des myft.eres impënëcrabies.r
D'aiDeurs Jcfus-Chrift, quoique venu!
tout exprès pour éclairer le monde, de"
voit écre pour le plus grand nombre de$
hommes une p~'<? ~~cAo~~M~ iTou~
annonce dans l'Evangile )e petit nom-
bre des éius, la dinicuke duj~ ~j~
danger de râifbnner, en un'mo~~jt~ut:jj~
femble prouver que Dieu ~n'a env~y: Jjf~
fon cher &Is aux nacions que pour Je~
tendre un piège, pour quMÏës~ i"
compriHent rienà la rehgion ~u'Hvou~~ r~
leur donner. En cela J'Eternel n'a p~-
ru (e propofer que de jetter les moTte~
~ns Jes ténebres, dans la perp!exice
~ns une défiance d'mix-memes~ d~r
des embarras continuels qui les oMi.
geanent: de recourir à chaque infant
aux lumières ~ntaiiubies de ieursPrêt~es~
&de refera jamais fous la tutëne <?
rEglife. Ses Minières, corhme 'on h
f~ait, poifedent cxc!uiivemehc îc pri~i.
lëge d'entendre & d'expliquer les iair~
tes Ecritures, & nul mortel ne peut fë
promettre d'obtenir le bonheur futu~
s'il n'a pour leurs décuions la fbumis'
ûon qui leur efl: due. ,}i!:
Ainfi il ~appartient poiï~:a.u vu~âi~
A
p'jEF'~G!i~i~r~
:¡i.r-r,i;ilf¡i,li

re d'examiner fa reHgion: i
yinfpëë-
tion feule de t'Evângtîe'ToMct~hrctten.
doit êcre convaincu que ce ji~re eft cH-
vm, que chaque mocqu'i! GOnCiëncjë~
inipiré par rEfprit Saine (ï)~&~u~ ii!
les explications que i'Eg!i~ lui don~L i'!
de cet ouvrage céiefte~nt-parëiM~ :1
ment ~manëes du Très-Haut. Dans les
j premiers n~c!es:d:u: Chrtftianifine~);c~~ <<
j qui ~mbranereRt: ta ~e~~ ~d'e~J~
~~oiënt que (ie~~!geh~'de ~r~?~
jpl~, par'con~quent "tresj-it~!p!J~p~}~~]
verfës-dans Iës~Lettres,rdiip~~ ~c~j~ 'l"
!i re toutes !es'. merveilles ~u'vo~t~~
~e~r annoncer. Jëfus!_l'> _):'¡- ':I; ,i_t~ :111'1>
lui-n~ê~~n~ ~j
jprëdicatmns~ne~s'adre~ ~qu'i'n~ i 'i~,
r' jïHes~ro~ers; il ne vou'!u~avo~~a~
des de cette :il
~u~ gens trempe; ~i~l-J~i~

('i) Le fent!meT)(:de la p~upa~Ldes-oI~


giens eft-que le ~SaintKfpriCa rëvë~ :auxrEcri~ :J~
vains ~r~s jusqu'à t'orth'agraphe!de§~m0(s qu't)~ S
ont !emp.)o~, jusqu'aux !pomts aux v!)' j
mais en fuppofant la rëa!H:é!de cette mïpirat~
des Ecrivains facrés, elle ne fn~r~tt: !pas en<~
re; il faudroit de plus que !'on pût nqus garant
tir que tous les Copiées & tous les Moines de?
Hèdcs d'ignorance qui nous ont tranûnis les
Ecrits révéiës, n'ont fait aucunes fautes en les ii
transcrivant; un point ou une virgule déplaces, U!
fuffifent, comme on fçaic, pour altérer tota~-
inentlefqn~npanage. .L 'yL! :[1
""s* .'i
P R EF~ C JE.
fa confhmmentd'opérer des miraclesen
prefence des peribn~esies plus clairvo-
yantes de fa nation il déclamafans ces-
fe contre les Sçavans, les Docteurs&
les riches, en un mot contre ceux dans
lesquelsil ne pouvoit trouver la ibupies"
fe requise pour adopter fes maximes.
Nous le voyons continuellementvanter
la pauvreté d'efprit la funpiicitc, la
foi (2).
Ses Difciples, & depuis lesMinières
de l'Egïi~e ont fuivi fidélement fes
traces ils ont toujours repréfenté la
foi, ou la ~bmntSionaveugle comme
la premiere des vertus, commela difpo-
(ition la plus agréable a Dieu, la plus
nëceûaire au falut. Ce principe iervic
toujours de bafe à la Religion Chrétien-
ne, & furtout:à la puinance du Clergé.
En çon~cquenceles Pafteurs, qui fuccé-
derent auxApôtres, eurent le plus grand
foin de ibuftraire les Evangilesaux re-
gards de tous ceux qui n'ëtoienc pas
(2) NousvoyonsqueJëfus-CM~inculque la
foi dans tous fes discours & fur-tout dans St.
Mathieu Chap. XXL vers. 2ï t ~2. dans St.
Marc Chap. XVI. vers. 16. C~M ~M a
j~ot, ~ra~a ~.f Mo~ag'nM. Cc~t ~MtCfMr<
~~fs~~</e,~f<sM~. &c. PinHeurs Sedes
Chrétiennes croyent d'après ces paiTagesque la
foi même fans les œuvres, iuiEt pour &uver.
3
P JE F C J~.
initiés aux myfieres de la Religion. On
ne montroit ces livres qu'à ceux dont
on avoit éprouvé la foi, c'eft-à-dire,
qu'on ~avoit difpofcs d'avance à les re-
garder comme divins. Nous voyons
que cet efprit mystérieux s'eiï: perpé-
tué jusqu'à nos jours. La lecture de
l'Evangile eft en plufieurs pays rigou-
Teuiemenc interdite au commun des
Chrétiens, fur-tout dans la Communion
Romaine, dont le Clergé eft !e plus au.
fait de la manière de gouverner leshom-
mes. Le Concile de Trente a décidé
de la façon la plus formeHe que
J' feule ~M'~~p~m~M~ juger du
f~if~ ~c~K~y ~H donner
n~r~ (3).
H eâ vrai que ia !e~urc des Livres
faints eft permise, &mémerecomman<
dée aux Pro~~y, c'eft- à-dire, à ceux
des Chrétiens qui fe font depuis quel-
ques ~écles ieparës de l'Eglife Romain
ne; bien plus, i! leur eit enjoint d'exa-
miner leur Religion mais la foi doit

(3) V. Cenf: yw'~t. IV. Le Caréna!


Patiavidn) d~ns {on hi~oire du Concile de
Trente, (ratiche rnuce di~cu!t~ en dtfarn que
tCM~la /et C~.C~f!~ H'~ fondée que /Mf î<~
~M~ af(~a~:f' ~'aM~f~c t~t~t~
J'f~
jP R jE F~ C.JE. vu

toujours précéder cette lecture & fuivre


cet examen; enforte qu'avant de lire,
un Proférant eft tenu de croire que
l'Evangile eH divin; & l'examen qu'il
en fait n'eft valable que lorsqu'il y trou-
ve ce que les Minières de fa. fec~e ont
rcfblu qu'il y trouvàt fans cela il elt
regarde comme un impie, ibuvent il
eft puni de fon peu de Jumieres.
Il faut donc conclure que le fa!ut des
Chrétiens n'eft attache ni à la lecture
ni à l'intelligence de i'EvangiIe & des
Livres faints, mais à la ferme croyan-
ce que ces livres font devins. Si par
m;dhjur la lecture ou l'examen qu'il en
faii: ne s'accordent pas avec les déci-
les inierprëcations, les commen-
teiiresde l'Eglise (c'eil-à'dire) des Prê-
tres, qui, prëpoies à chaque ie6):e, ré-
g!cnc fa façon particuliere de lire &
d'entendre les Ecritures) il eft en dan-
ger de fc perdre <&d'encourir la dam-
nation e!:ern-e. Pour lire l'EvaB~i!e,
il faut commencer par avoir de la foi
c'cf~a-dire, être di~pole a croire aveu-
glement tout ce que ce livre contient;
pour examiner cet E'van2Ue, il faut
encore de la foi, c'eâ-a-dire, être fer-
mement rcfblu à n'y trouver rien que
de faim & d'adorable. Knân à' pour en-
A 4.
vin P .E F~ CjE.
1 ttT~ '<

tendre ~vangitc, il faut encore de la


foi, c'eH:a dire, une ferme perfuafion
que nos Prêtres ne peuvent jamais ni
ie tromper eux-mêmes, ni vouloir
tromper les autres, dans la façon dont:
ils expliquent le livre que nous Hfbns.
“ Croyez, nous difent ils fur notre
parole, que ce livre eit l'ouvrage de
“ Dieu lui-même; vous feriez damnés
fi vous ofiez en douter. Ne pouvez-
“ vous rien comprendre à ce que Dieu
“ vous y rëve!e? croyez toujours: Dieu
s'eft rëvëic pour n'être point com-
M pris (4). L~ gloirede D~M ~c/~r
“ y~~ro~; ou plutôt, en parlant d'u-
nefa~on ininie!iigib!e. Dieu ne vous
fait-il pas connoître qu'il veut
qu'on
“ s'en rapporte à nous, qui fommes les
confidens de tes importans fccrets ?

(4) Pt-M'er~<~ ~~o~. C~.Z~ vers. 2.


C'en:furcettemaximeodieuse,& déshonorante
pourla Divinité,quetousles Af~-M fontfon-
dés. De quel droit S. jufhn reprochoit.ijaux
Pnyensl'impiëtëd'un de leursPoètesqui avoit
dit les Dieuxla plupartdu tems~'a~c~MS
d ~o?Hp~ les~oMMfj? Touteia Biblen'eftc)!é
pasunniëge continueltendua:'e(pnt humaine
Toute la conduitedu ChnH, fuivantt'Ev:tnpi!e
~ême, n'eR-eHe pasun piëgetendu aux Juifs.
afin'qu'en écoutantils n'entendiffentpas &,
qu'envoyant,i!$ne cruHentpointauMe~ ?
P ~\F C F. ix.
vérité donc vous ne pouvez douter,
vu que nous persécutons dans ce mon-
“ de,& nous damnons dans l'autre qui-
“ conque oie récufer Je témoignage que
“ nous nous rendons à nous-mêmes
Quoique vicieux que ce raifbnnement:
puiû'e p~roïtre à des profanes, il fumt
à la piuparc des Croyans; en conséquen-
ce, ou ils nelifent point i'Evangi!e, ou
s~i)siejiicnt;, ils ne l'examinent point;
ou s'ils l'examinent, c'eft avec des yeux
prévenus, & dans la ferme réfolution
de n'y trouver que ce qui fera confor-
me a leurs préventions & aux intérêts
de leurs guides. D'après fes craintes
& tes préjugés un Chrétien fe croit
perdu ior~u'i! trouve dans les Livres
iaints des rairons de douter de la véra-
cité de fes Prêtres.
Avec ces difpofitions il n'en: point
Surprenant de voir ies hommes perfin.er
dans leur ignorance, <&fefaire un mérite
de repouner les !umieres que la raifon
leur Drcfcnie. C'en: ainfi que l'erreur fe
perpétue, & que ies peuples, de moitié
avec ceux qui les trompent, accordent
à des fourbes intéreiies une confiance
fans bornes dans la chofe qu'ils regar-
dent comme la plus importante a leur
propre bonheur.
A~
P R JE F~ C JE.
i

< 1

Cependant les ténèbres répandues de*


puis ta'K de fiécles fur l'efprit humain,y
commcnc~m: à le difÏiper rr.a!grë les
foins tyranniques de fes gujdesfbupcon-
neux, l'homme femble vouloir forcir de
l'enfance ou tant de caufes réunies s'ef-
forcent de le retenir. L'ignorance dans
laquelle le Sacerdoce nourriffoit les peo."
p)es crédulcs eft au moins difparue pour
un grand nombre de personnes le
defpodfine des Prêtres s'cÛ: affoibli
dans piuiieurs Etats BoriHans; la fcien-
cc a rendu les efprits plus libres, &
bien des gens commencent à rougir des
f'-rs honteux dans lesquels le Clergé a
fait: longtcms gémir <x les Rois & les
peuples. En un mot l'efprit humain iem-
ble faire des efforts en tout pays pour
brifL;r fes chaînes.
Cela pofe, nous allons examiner fans
préjuges la vie de Jëfus-Chriû:. Nous
ne puiierons nos faits que d~ns les Evan-
giles mêmes, c'elt. à-dire, dans des mé-
moires reipectës & avoués par les Doc-
teurs de la Religion Chrétienne. Nous
employerons les fecours de la critique
peur éclaircir ces mêmes faits. Nous
cxpofërons de la façon la plus fimple la
conduite, les maximes & la politique
d'un Lëgiûateur obscur, qui depuis fa,
P F~ C I:.
mort s'e~: acquis une célébrité, à laquel-
le il n'y a pas iieu de préfumer qu'il ait
prétendu de fon vivant. Nous conH-
dérerons dans fon berceau une Reli-
gion, qui, deftinëe d'abord uniquement:
a la populace la plus vile de la nation
la plus abjecte, la plus crédule, la plus
Itupide de la terre, eft devenue peu à
peu la maHreûe des Romains, ie iiam-
beau des nations la Souveraine abfolue
des Monarques Européens, rarbitrede$
devinées des peuples, la caufe de l'ami.
tic ou'de ia haine qu'ils fe porcent:, le
ciment qui ferc à fortifier leurs alliances
ou leur~ discordes le levain toujours
préc à mettre les efprits en fermen-
tacion.
En un mot nous verrons un artifan
enthoufiafle métancolique & jongleur
mal~ adroic, fortir d'un chantier pour
féduire des hommes de fa claÛe é-
chouer dans tous fes projets être puni
comme un perturbateur public, mourir
fur une croix, & cependant après fa
mort devenir le Lëgiûaicur <&le Dieu
d'un grand nombre de peuples .,&fe fai-
re adorer par des Etres qui fe piquent
de bon lens.
11y a tout lieu de croire que fi l'Ef-
prit Saint eu1: prévula fortune éclatan-
xii P F~ C jE.
te que devoit faire un jour la Religion
de Jefus; s'il tût pu prenentir qu'elle
dût être par la fuite des tems reçue par
des Rois, des Nations civiiifees, des
Sçavans des perfonnes de la bonne
compagnie; s'i! eût fbupconnc que cet-
te Religion pouvoit être examinée, an~-
~yfëe, discutée, critiquée par des Lo-
giciens il y a, dis-je, lieu de croire
qu'il nous auroit Mue fur la vie & la
doctrine de fon fondateur des mémoires.
moins informes, des faits mieux cir.
confhnciés, des preuves p!us autentl-
qucs, en un mot des matériaux mieux
digères que ceux qui nous relent. Il
eût choifi des Ecrivains plus habiles que
ceux qu'il a inf pires, pour transmettre
aux nations les harangues & les actions
du Sauveur du monde; il l'eût du moins
fait agir & parler d'une manière plus
digne d'un Dieu il eût mis dans fa bou-
che un langage plus noble, plus clair, plus
perfuafif il eût employé des moyens,
plus fûrs de convaincre la raifon re-
belle & de confondre l'incrédulité.
Rien de tout cela n'eiï: arrivé l'E-
vangile n'en: qu'un Roman Oriental
dégoûtant pour tout homme de bon
fens, & qui ne femble s'aclreffer qu'à
des ignorans, des ftupides, des gens de
P FACE. xiii

la lie d'j pcup!s !es îeu!s qu'il p!.nHe


~'). -) 1

fcduire (~). La cridque n'y trouve


nulle Uaifoa dans les faits, nul accord
dans les circonfhnces, nulle fuite dans
les principes, nulle uniformité dans les
récits. Quatre hommes groffiers & fans
lettres p~lienc pour les véritables au.
teurs des mémoires qui. contiennent la
vie de Jéfus.Chrin:; c'eïï: fur leur té-
moignage que les Chrétiens fe croyent
obligés d'admeccre la Religion qu'ils
profeûent:, <&d'adopter fans examen
les faits les plus contradictoires, les ac.
tions les plus incroyabtes, les
prodiges
les plus étonnans, le fyf!:ëmele plus dc-
coufu, la dodtrine la plus inint:e!!igib!e,
les my~eres les plus révoltans
Cependant en fuppofant que les E-
vangiles que nous avons entre les mains
font des auteurs à qui on les attribue,
c'eft.a'dire, ont été véritablement ë-
crits par des Apôtres ou des Difciples
des Apôtres, ne fembleroit il pas que

(5) Vi~orde Tunisnous apprendque dans


,1eVIc. fiede l'EmpereurAndta~efit corriger
les Evangilescommedesouvragescomposes par
des fotsou desgensfanslumieres. Me~ co/t.
~Ma/?s~a Imperatore ;M~ E~e~a,
~~u~ a~ D t o Ti s ~af~e~t~tj'co~o/?ta,r~.
~A~MM~Mr mundantur.
xiv P E C
par-)a'même leur tëmo~nagc devrez
être fufpe6t ? Des hommes que l'on
nous annonce comme i~norans & dé-
pourvus de lumières, n'ont ils p~s pu
fe tromper? Des Endiouf):if!;es, des Fa-
nanqucs n'es" crédules n'ont-i)s pas pm
s'imaginer avoir vu bien des cho~s
qui n'ont, jamais exi~ë, n'onc ils pas été
les dupes de la fëduction? Des Jmpos-
tours, fortement attachés a une ie<3:e
qui les fufbit fubfif!:er, & qu'ils avoicnt
par coniequent inLërél: de Soutenir
n'ont-ils pas pu act~iler des miracies &
publier des faits dont ils connoi~bien~
très* bien la fauflete? D'un autre côté
les premiers Chrédens, par une ~M/f
~MJc, n'ont- ils point pu par la fuite
ajouter ou retrancher des choies eHen-
tieues aux ouvrages qu'on attribue ît
ces Apôtres? Au moins eH-it certain
qu'Origene fe rëcrioit déjà dans le troi-
iieme Hecle contre la corrupdoji des
manufcrits. j~M~~/ro?M-KOM~, dit-il,
des cr~Mr~des ~cy la tc~
Tffe ~M' o~ de co~ ?
~Më'~OM~'<'M0M~ /î<rC~ ceux ~M~
M~~ ~j)o~ oz<<f~~r ~?-~
Toutes ces quêtions forment fans
doute des préjugés légitimes contre ceux
à qui Ion fait: honneur des Evangiles fi
P~ jE F~ CE. xv
& contre la pureté du Texte de ces E-
vangiles mêmes. Au refhe, il cil très-
difficile de s'ailurer avec quelque degré
de certitude fi ces Evangiles font des
auteurs dont ils portent les noms. En
eSe. tout nous prouve que dans les pre-
miers ficelés du ChrifUanifme il y eut
un trés-grand nombre d'Evangiles di~e-
rens les uns des autres, compofës pont
l'ufage des diverses Eglifes, & des di-
verfes fcetes de Religion Chrétienne.
Cette vérité a été reconnue par Jes his-
toriens EccléfiafUques les plus accrédi-
tes (6). II y a donc lieu de fbup~on-
ner que ceux qui compofoient ces Evan"

(6) Voyez Tillemont. ToMg17. pa~ 47. 2<


~.38. S. ~!p~. Homil 34, Le cÉfebrc Hcn.
ri Dodwell a<Iureque ce ne fut que fous le fe~te
de îf~M, OMMt~mC<f~~t?n,C'C/?-A-< ~Hf
d'un ~C~ après y. C. que l'onfit M?îrecueil ou
Canondes Ecrits qui COfMpO/gf!~ ~VoMt;MM ycj'"
taMc?it:ces Ecrits jusqu'alors avoient ~ë cachas
dans les archives des EgH~s, & (~toiencentre
les mains des Prêtres, out pouvoient en difpo-
fer à leur ?r~. P. H. Do~<tuf/~d~~a~o~y
/fM<?MM!. pa~. 66. ~~Mt~. (On peut encore y
joindre l'ouvrage profond de M. Fr~'ret, pnbtié
en 1766 fous le titre d'J~M~c?! des ~)o/~t/?cj-
de la Religion Chrétienne.) Au reftc it ef~ cv;
dent que parmi les Doéteurs des premiers Chrc'
tiens il s'en: trouvé un grand nombre de pieux
fauûaires, qui, pour faire valoir leur caufe, ont
iuppotë & forge des Evangiles, des Légendes,
'xvi P E C.E.
giles, dans la vue de leur donner ph:s
de poidd, onc pu les attribuer à des
.Apo-

des Romans, des Oradcs de Srb~Hes, en un


mot des ouvrages dont rin~~ofture & ja rb!ie
ont été fi frappantes, que !'i'~)'fe ene-meme a
été forcée de !es rejeter. Pour fc convaincre
du fait on n'a qu'a je!:t?r tes yeux fur l'otjvragc
qui a pour titre: Co~c ~y;-&?~<- ~V~î ?T'~a-
MgKï<pt-tbtië~.ar y. F~r~M.)- /~K&:<r~t ;t7tg. i
,La mode de faire des Romans Evan~Uques n'e~ J
pas encore paiïee dans l'E~!ifc Ro.namc. Ua
nommé
pas encore
Jefuite )e P.
paŒ¿e dansl'E¡.lî[c Mtfnonna~
~ef~? ~f! RomaÍne..9,
re en Perte, compofa en ian~ue Perfannc une
hiAoJre ridicule de Jéfus de fa mère & de &. 3
,.Pierre, qui a été publiée en Perf&n & en Ladn i
fous le titre de ~</?orM C~n/I!: J~r/?ca. M~M.
Lugd. Batav. !63o. Tout ie monde coirnoit
~ot~Mp~~DMM,t:outréce!nmentpub!ice j
par le R. P. Berruyer. On îçait que dans fe
j~e. uec!e les Freres Mineurs composèrent:un !T.
vre fous !c titre d'~ra~ t!crne~. En un mot:
dans tc~us les tems, des Chrétiens, foit orthd- j
doxes, foit hërëtiques, fe font pteu(ememoccu-
pës à tromper les nmp!es. Que!ques-uns ont été
jusqu'à fuppc'(%rdes ouvrages a Jéfus, dont nous
avons une Lettre au Roi ~a~. Il eft bon de
remarquer que des Auteurs approuvés par FËgU- à
fe, tels que S. Ctément Romain, S. Ignace Mar-
tyr, S. Juûin, S. C!ément d'Atexandt-tf. ont ci.
té des paffages qui ne fe trouvent point dans le~
IV. Evangiles qu'on admet à prêtent. Quand la
Religion Chrétienne fut étabue & eut été adop.
tee par des perfonnes moins ftupide< que Ces
premiers adhërens, les chefs de !'Ëgn~e, crat.
gnant de fe rendre mepr!fables eux-mêmes, ii.
rent
PR JE F ~CJE.
m t '< <

apôtres ou des Difciples, qui dans le


vrai n'y avoient eu aucune part. Cet-
te idée un fois adoptée p~r des Chré-
tiens ignorans & crédules, a pu ie
traaCnettrc d'âges en âges, & paGer a
la fin pour indubitabledans des tems oùt
il n'étoic plus poCibiede con&Mcrni Ie~
auteurs ni les fait. rapportés.
Quoi Qu'i! en foit parmi une cin-
~uatuainc <fE~j dont le ChruHa-
ai~ne fut inondé dans ~B commence.
N~tt, rEgufe, aCemb!ëeen Conciïe &
i~Mée, en choifit quatre feuiement, &
tejetta tous les autres. comme apocry-
phes, quoiqu'ils n'euiïent rien de plus
ridicule que ceux qui furent admis.
Aintt au bout de trois fiècles (c'eH-à-
dire, ï'an g&jde i'Ere Chrétienne) des
Evêques deciderent que ces quatre E-
v&ugilesétoient lei ïëuts que l'on duc
yentun triageparmilesrecueilsde fablesdont
<~ï<~o!t inon~, d~dMerent ~aeryp~ des
oavya~es qu'Hsjugèrentcapables de décréd!ter
lesauteursrefpe~aMes a qai <Mïte<attr~buoit.
jtÏ parottcependant quece$eavrages avotentëté
jpMcédetcment admh&dteapar des Doreurs
t~tM dMBciïes qaeteursSteceSewa.
nousM~ent,
CetEc!'it<.
&!'ef.
t
c ~bM
nt qsMÏ~ee-tNM
c:WIi.'
'cil,csquo ruccetreur,.CeI£criti
prouvent
r.;40ntqaelquea-uns
~ontededeteannous reft.enr,p&UmbecHtité
6b!ficaceurs,ro.uvent
&l'ef..
de!;prem~eK Cht'MeM, a quiï'oapre~atoitde
&mbïab~M&9mMS.
B
xy!n PR C

adopter, ou qui euffent été véritable-


ment inipirés par le Sr. Efprit. Un mi.
racle leur fit découvrir cette importan
te vérité~ difficile à déméler dans un
tems déjà trés-éloigné de celui des Apô-
tres. On plaça, dit on, péle-méle les
livres apocryphes & les livres autenti-
ques fous un autel les Peres du Conci-
le îe mirent en prieres pour obcenir du
Seigneur qu'il permît que les livres faux
ou douteux rémanent fous l'autel, tan-
dis que ceux qui feroienc vraiment ini~
pires par le Saint Eiprit viendroient fe
placer d'eux mêmes fur cet autel, ce
qui ne manqua pas d'arriver. C'e~
donc de ce miracle que dépend notre
foi C'eft à lui que les Chrétiens doi-
vent Fanurance de poueder des Evan-
giles vrais, ou des mémoires fideles fur
la vie de Jéfus-Chrin: C'eft là uni-
quement qu'il leur eft permis de puifer
les principes de leur croyance & les rc*
gles de la conduite qu'ils doivent tenir
pour fe procurer le falut éternel
Cela pofe l'autorité des livres qui
fervent de bafe à la Religion Chrétien-
ne, n'eft fondée que fur l'autorité d'un
Concile, c'en:, a-dire, d'une anemblée
de Prêtres & d'Evêqucs. Mais ces
Evéques & ces Prêtres, juges <&parties
nC
'~C&`

~i~

~te araire ~H~S


~nt i~ë~ ~~E.~ %s-
~~omper ? Ind~
<ocryph~ ~j-i~g~
Evangiles. d~
~~e ~gne pM%
~§r~ ~eg ~~i~ 'W~$!~j!!i~
~J'

,.ffl
r és, j ~uLs
qg à

enfrau~tôt
ndçi té d~s

~M)~ ~S~~
~c

~~Q~
~B~M~

xx PR E FACE.
Malgré cette décifion, il nous rdtc
pourtant encore quelquesdifficultésfur
î'autenticité des Evangiles. En premier
lieu Fon pourroit demanderfi la déci.
fion du Concilede Nicée, compofé de
318 Evêques, doit être regardée com-
me celle de l'Eglife univerle!le? Tous
ceux qui formoientcette aQembIéeont-
P~été parfaitementd'accord entre eux?
/y eut-i! point de difputes entre ces
hommes infpirés par l'Efprit Saint ?
Leur décifionfut eUeunanimementac-
ceptée?L'autorité féculierede Conftan-
tin n'eut elle pas beaucoup de part à
l'acceptation des Décrets de ce fameux
Conçue? Dans ce casne feroit ce pa<
la pmOanceImpérialequi auroit, bléa
plus que l'autorité Spirituelle, °décide
de l'autenticité des Evangites?
En fecond lieu beaucoup de Théolo-
giens conviennent que l'Eglife univer*
felle, quoiqu'infaiihbledansÏe dogme,
peut errer dans les faits or il eft évi-
dent que dans le cas dont il s'agit le
dogmedépend de faits. En effet avant
de décider fi les dogmes contenus dans
les Evangiles font divins, il eût fallu
ravoir, à n'en pouvoir douter, les
quatre Evangiles en queition ont été
réellementécrits par les auteurs infpir~
P RjE CJE. xM
à qui on les attribue, ce qui eft vifible.
`
ment un fait. Il auroit faUn ravoir de
plus fi ces Evangiles n'ont jamais été
akérés, tronques augmentés inter-
poles, falfifiéspar les différentes mains
par lesquellesils ont paffé pendant le
j cours de trois fiècles; ce qui eft enco.
re un fait. Les Peres du Concile ont-
ils pu nous garantir infailliblement la
probité de tous les dépofitairesde ces
f; écrits, ~exactitude de tous les copis-
tes ? CesPeres ont ils pu décider fans
g appel que pendant un,fi longtems per-
fonne n'eût inféré dans ces mëmoiret
des récits merveilleuxou des dogmes
B inconnus des écrivainsque l'on en fup-
po~ les auteurs? L'hutoire ~ccténafh-
ne nous apprend elle pas que des
que
1
} origine du ChrifUaniûnei! y eut des
ichitmes, des difputes, des herëSes &
des lèchesfans nombre“ & que chacun
des difputans fondoit égafemenc fon
opinion fur l'Evangile? Du tems me*
me du Concile de Nicée ne trou.
vons-nous pas que l'Eglife entiere
étoit divifée fur l'article fondamental
t de k Religion Chrétienne, je veux di-
re, fur la Divinité de Jétus-ChnA?
Ainfi en regardant ia chofede près,t
nous trouveronsque:fe le ~oncxet c
Concilede Nt~
n
B3;J
Mi F JE F~ C E.
ces fut le véritable infticuteur de îaRe<.
ïigion Chrëdenne qui jusqu'à, mi er"
roit à l'avanture, ne ~avoit à quoi s'en
tenir, ignoroit: Jëfus étoit un Dieu,
n'avoic poinc d'Evangiles autehuqueSy
manquoit d'une loi fûre, n'avoi!: aucun
corps de do<3:rinea laquelle on pâc fe
~er. Un nombre.d'Evéques & de Prê-
tres, trés'petit: en comparaifbn de ~eux
quicotnpofbient toute FEglife Chf~-
tienne, <&:cesEvêques, trés~p€u~d~<~
çord entre eux, ont décide de lacto~
Ja p!us eûentie!!e au falut des nations..
~ls ont décidé de la Divinité de Jë~;
i!s ont décidé de i'autendcité des~
giles Us ont décide que d~p~ê~~s
ËvangHes leur autorité propre dë~t
~e reputëe infailîible; en ~t~
ont~ëcidë de la foi. Cependant leurs
d~c~ns ieroient demeurées ians~çe
e~iesn'cuilent été appuyées de rà~-
loritë de ConHantin ce Prince pré-
valoir ropinion de ceux des ~ërëSjd!
Concife qui f~urent pour un tems rat-
tire!' de .qu.i,
"c.Qncife, côt' O.U.r &
fsur fçu.,re,nt,
c~té (~y q~i r 'a" i
U,nt~s
qui
(~ L'HtC:0!re nousprouve<~e
Ecctëi!aHiquë
Con~anttnpar la fuite perfécutaS. Atbap;t~,
!'@xUaà Trêves, & mourutArien. Son
Con~nt;~vécut &mourutdans la mêmeiec.
te. Ëîenptus, le P. Petan, JéMte, .nsS qas
P~-EF~C~
cette foule d'E~angiies <& d'écrits, dont
ie Chriâianifmemoit inonde, ne man-
queren!: pas de dëc!arer divins ceux
qu'ils jugèrent les plus conformes a leurs
opinions part:!cu!iere& ou à M faction
dominante. Dans !a Religion corn.
meai!!eurs, /~M~r~
~M~7~~<?~M'<?.-
Voi!à donc en dernier report raut0-
nté d'un Empereur qui décide des
points capKaux de Religion Chr~.
tienne! CecEmpereM., très-peu ~r de
~a foi, décide jusqu'à nouvel ordre que
Jéfus eâ un Dieu M~ à M
& force d'admectrecotn~ë~ '];
père,
les quatre
pires' EvangUes ~quË:1~
~dns '-encre les mains c'e~~ d~es:
~ëtnoires, exch~vement ad~p~~t~r
p: ~"FL ~-<

d'autres Sçavans, a cru qu'avant: le Cone~È ~e


Nicëe i'EgHfe étoit ~:M!~M ou ~r~
moin~ef!il certain que Je moc po~ qui
fut adopte & con~cfëparceConctîe/a~~
profcrft & condamna par !e Conci~ d'A~ôe~,
~nu contre le fameux ~M~ .~M~ ~a~
OM ta:~e~burcc-.de ~&6C.
~nQs Doreurs
que les anciens Conciles gé~ër.au~
~M
font corriges.par des Conc~es~i~
~emes
Co~~M ~T~a a~~rM~M~
~JF~ ~~M
~M~r~ou bien i~s nous~i.ront: &ve,e.jc"~d~Met
Cuïa ~)~cAM~a~
Ê
t cM~ ~M c~ c~MM aM~. C'eÏ~
&nyft que Clergé ~'joue des Chrét~t~f
B R #
B4.
xxiv P R F~ C E.
quelquesPeres du Concile de Nicée;
par eux attribués à des Apôtres, ou à
des témoins irréprochables, infpirés
par FEfpric Saint par eux propofés
commedevant fervir de régie auxChré-
tiens, que nous allonschercher les ma-
tériaux de notre niû-oire.Nous les pré-
senteronsavec fidélité nous compare-
rons & nous rapprocherons les récits,
fouvent discordans, qu'ils contiennent;
nous verrons fi les faits qu'ils nous of-
frent font dignes de Dieu & propres à
procurer aux hommes les avantages
qu'ils attendent. Cet examen pourra
nous mettre à portée de juger fainement
de la Religion Chrétienne, du dégré
de confiance que l'on doit avoir en el-
le de l'efUmeque l'on doit faire de fes
ïecons & de fes dogmes, de l'idée'que
l'on peut fe former de Jéfus fon fon-
dateur.
Quoique pour compofercette hiftoi-
re nous nous foyonsfait la loi de s'em-
ployer que les Evangiles, c'eft'à~ire,
des matériaux approuvés par FEglife,
nous n'ofonspourtant nous flatter qu'el-
le plaife à tout le monde, ni même que
l'Eglife adopte notre travail. Les rap-
prochemensque nous ferons, les inter-
prétatioM que nous donneront, ie$ ré-
P jE F ~C JE. xxv
Vexionsque nous présenterons aux lec-
teurs ne ieront pas toujours entièrement
conformesaux vues de nos guides ipiri-
tuels, dont la plupart font ennemis de
tout examen. Mais nousleur repréfen-
terons que la critique donne un nou-
veau luftre à la vérité; que rejette? tout
examen c'eA reconnoître la tbibleue de
fa caufe; que ne vouloir pas qu'on la
difcute c'eft avouer qu'elle eft incapa-
ble de foutenir aucune épreuve.
Si l'on nous dit que nos idée: font
entièrement oppoféesaux décifions des
Conciles, des Peres, de l'Eglife univer-
felle nous répondronsque d'après les
livres facrésla réfiftance n~ft pas tou-
jours un crime nous nous appuyerons
de l'exemple d'un Apôtre, a qui la
Religion Chrétienne a les plus grandes
obligations, quedis-je à qui feul elle
doit peut-être fon exiftence. Or cet
Apôtre fe glorifie d'avoir y~~ en face
au grand St. Pierre, ce Chef vifible de
l'Egtife, établi par Jéfus-Chrut lui-mê-
me pour paître fon troupeau, & dont
par conséquentl'infaillibilitéeft pour le
moins auni probable que celle de fes
iucceneurs, & même<~uecelle de FEgli-
fe anencibléeen Concile Oecuménique.
Si l'on nous taxe d'M~~f~ nous nous
s
Bj
C
appuyeronsde ~exemplede Jëfus'ChriË
lui-même, <~1 regardé comme un
~~Mr par le~ Juifs~ crop èfit~~ de
leur antique loi <&qui iut }emart:yfde
~a. réforme qH'Mvouloic ifïtTOdu~ë.
Cependant: jï~s déclarons hâUËemen~
R'a.Yoirnulle envie de l'imiter ërteeia~
'nousne voulons prêcher que jMu~
TinartyreexcluSvernent. Si 1~ do~rme
qû'<MT'préiente'dëpIa~ ~eomme ~t~
ne.pretend~poinc-'al'~nfpir~M~
~f!M~e.& chacun..la libër!~ !d$~~ej~~
~<f admettre;~iiiterprétanons-i,[~
~6n 'd'envi~ger' les;choies. 1~
~ee'point 'de tournons éter~s~ee~:
~s' arguï~@~
qut' referont à
~nt.~aÏÏez de~crëdi!:pour proï~t~~}~
~M~'ceuyqQr;s'y''rendront~n~
të~'m ~êhé~'En.réduire céu~njDe~
pëntënt pas commelui; ilvoudr~i~
JemenctranquiJi~erl'esprit, adoucir Ïe
~el <~calmer Jes papousde ces ~erIM-
''nes 'zélées, toujoup~~prêtes t~Tï~~
ter leurs iemblablespour des op~Ms,
M peuvent ne pa$ paroîtrë é~~en~
convaincantes"a tout" le mond~S~~
'pyopotede'faire~ieiitirla ridicu!t!a~
te de ces hommes de ~ang qui ~er~e'
entent pour des dogmes, qu'ilsn~ com-
prennent point eux-mêmes.' Il oïe
P'A

Natter que ceux des teneurs qui !M~)~'c',


cec examende'~ng-~oid~rBGonMO~~ti~
qu'it eft trés-pouibtede douter de)
piradon des auteurs ~EvMgéliq~~
de h million'divine ct'M Ctiar!~ah
"Judce) ~.ns ce~er 'pôur.â~d~e~ J
néce-homme~& raifbnn~ë.
Ceux qui pourroie~Mte~ c~
cet onvra~e~fbnt.pn~t~ jf:
~.que~!a foi ~.Ëun-doM-
~~p~&~s~u~ !i~
point cru aux pîodigë& j ~i
"Us.furentite&~émoirté~M~s~~ï~~
'~bte ~d'en'doucer~outt' ~e~~ ~t
'Ëèc~s ,r-~out' -en-tFOH~a~c~
veillestfanfmifespar/des Ncriv:
''? Saint E'fpric R'a~~j~e'
'~infpirer unifbrmën~~Ë~
-d'accordles unsavec'1~ autres.
Enfin les ~dévots'~émt~~s::;M~~
'aminen!: iuppH~s~~t~jod~ër~r~
te fureur & de ~perh~~e-4~j .j1
'ceury"û recommapdeetp~"i~r .d~n!
SanV€< de prendreque~efo~
''ce dëee-zcle amer de Ge<e%~t.
"iecuteu!'~qH!. l'ait:tant~d'ennen~s~
'~igM'ChrëHenne & ~s!~oc~~L:
Qu'Us fe fou viennentdortë'que,
à !a patience ou à !a tdl~ranee qêë' te
Chrifc prometla po~Sloïl d~ la tër~~
xxvm P R jE F~ C E.
'11.\
il e(t bien a craindre que peu à peu l'or-
eueil,j¡ l'intolérance l'inhumanité ne
Mène dételer les Miniftres de l'EsIi-
fe, & ne leur fa~e perdre cet empire
iur les efprits qui leur parole fi doux.
S'ils veulent régner fur des hommesrai-
ionnab!es, il faut qu'ilsleur ~montrent de
la raifon, des lumieres, & fur-tout des
vertus plus utiles que cellesdont depuis
iongtems l'Evangiie infecte les fociétés.
Jéfus a dit de la façon la plus claire,
bienheureux ccMe~M~Mtdoux car ils pos-
/~fCH~ terre à moins que les inter-
pretes ne trouvaient que cela fignifie
qu'il faut perfécuter, exterminer, égor-
ger ceux que l'on veut attirer.
S'il étoit permis de citer la maxime
d'un profane à côté de celle du fils de
Dieu, nous rapporterions ici celle du
profond Machiavel, qui dit que les jEyM-
~r~~ycH~M~~r les M~.f ~oy~par
~M~M~ C'en: à foi-
ce de douceur, de patience & de pré-
venancesque lesDisciplesduChn~ font
parvenus dans l'origine à faire adopter
la Religion Chrétienne. Leurs Succès-
leurs n ont ufé de violence que lorsqu'ils
fë font vus appuyéspar des Tyrans dé-
vots. Depws ce tems l'Evangile de la
paix à été le fignai de la guerre; les
P R F~ c F. xxm

Disciplespacifiquesde Jéfus, devenM


desguerriersimplacables, fe font traita
les unslesautresen bêtes ïéroces: l'R-
gïtte s'eAvue perpétuellementdéchirée
par des diuentions“des ~hiCnes, det
tarions. Si l'efpricprimidfde paden.
ce & de douceur ne revient promte.
ment au fecoursde la Religion, il eft
&craindrequ'ellenedeviennel'objetde
ia haine des nations, qui commencent
à Sentirque la moraleeft prëierable&
des dogmesobfcuM & que la paix
vaut mieux ~ue les fureurs(aéréesde$
Minières de l'Evangile.
On ne peut donc, pour leur propre
intérêt, les exhorter trop vivementà
la modération. Qu'ils imitentleur di-
vin' Maître qui jamais n'employa le
pouvoir de fon Pere pour extermiaer
lesjuifs, dont il avoit ~aoeà fe plaia.
dre il ne fit point defcendredes ar-
méesdu ciel pourétablirfa doctrine, il
aima mieuxîe livrerlui-même au &f~
~s~f, que d'y livrerlesmécréans,que
jïesprodiges & fes raifonsvic~orieu&t
ne pouvotentperfuader. Quoiqu'iltut
dépoStaire de la puiuance du Très-
Haut quoiau'il fut évidemmentm~p!-
ré par fon Efprit Saint, quoiqu'ileut à
fes ordres tous les Anges du ~rad~,
~x- r F~ C
nous ne voyons pas qu'il ait fait de
grands miracles fur i'efprir. de fes audi.
teurs il leur permit de refier dans leur
aveug!cment, quoiqu'il ne fût venu que
j~ur !es éclairer. Nous ne pouvons dou-
ter qu'une conduite il iage n'ait en
pour objet de faire fentir aux Payeurs,
defbnEg!ife, (auxquels nousnccrou~
vons pas qu'i! ait légué un pouvoir de
convaincre & de convertir plus e~ca-
ce qu'il n'avoit lui-même) que ce, n'eit
point par la violence que l'on peut ap-
privoiferies efprits avec des choies in-
croyables & qu'il ne ~roit: pas jufte
de forcer ies autres de comprendre ce
que fans des grâces d'en-ham, l'on fe-
roit dans i'impoflibi~tc de comprendre
jfbiméme, ou ce que, même avec ces
grâces~ on ne comprend que crès~im-
parfaiccment.
Mais il eft tems de terminer la prefa*
ce, peuc-ccre déjà trop longue, d'un
ouvrage, qui, même fans préambule,
pourra bien ennuyer ie Clergé & don-
ner de l'humeur aux devons, & fur-tout
aux dévotes. L'auceur fe rend ju~ice,
& croie en avoir ancz dit pour être en
droit de ~e promettre d'être attaque par
une nuée d'Ecrivains, ob!igés par état
der~pôuiÏer ~'s traits, & de défendre,i
P R EF CjE. xxxï
bien ou mal une caufe trcs-intéreiïante,
à voir après fa
pour eux. Il s'attend
mort fon livre cruellement flétri, fa ré.
mis
putation déchirée fes argumens
en pièces ou troM~-y. Il s'entendta trai-
ter d'impie, de blafphêmateur, d'
~r~ il aura le chagrin de fe trouver
iurchargé -de tous les titres que les abo-
yeurs d'Ilraël font dans l'ufage de prodi-
guer à ceux qui les inquietent. Il n'en
dormira pas moins; mais comme il pour-
roit fe faire que fon ibmmeU F empêchât
alors de répondre, il croie devoir faire
entendre d'avance à les pieux antago.
nift-esque des ~M~~ M~yo~~pas des f~
fons. Il fait plus il leur lègue un avis
j! charitable, auquel les défendeurs de la
j Religion ne font pas commnnément as-<
fez d'attention. Ils font donc avertis
que fi dans leurs gavantes rëfucadons
{ ils ne parvenoient point a réfoudre com-
plettemcnt toutes les pbJecUons qu'on
leur oppoic ils n'aurolenc rien fait
pour leur caufe. Les défenfeurs inî~illi-
bles d'une Religion dans laquelle on as-
fure que tout eft divinement inspire,
font tenus de ne point laiffer un feul ar-
$ gumenc en arriere, & doivent fe perfua-
der que répondre à un argument n'eit
pas toujours l'anéantir. Ils voudront
xxxn P~ EF~ C
bien encore fe Souvenir, qu'une feule
fauCetë, une ~euleabfurditë, uneieuïe
contradiction, une feule bévue bien dé-
montrées dans rEvangHe iuinroienc
pour rendre iu~pec~e & même pour
renverfert'antoricë d'un livre qui doit
être par&it en tous pointa, s'it e~t v~a
qu'i! foit Ï'ouvrage d~JE~ ~~ny. (,
parfait. Un incrëduÏe n'étant quim t
homme, e& ~~que~B~r~t~era~
tonner trét mal, "p
permisà un Dieu ou à or&anes ni
de fe contredire ni dederaii~n~.
~ri%&~
FiN DX LA P~Ëy~CZ.
<
fv1
~~3 ~-J<4

HIS-
HISTOIRE
CRITIQUE
.~i~
D.E

j%S~S~C
iy.~ H&~ST.

~~PjryRB r
2~M~ p~~ yMf/' ~<
~t~ ~JC~~HS!~Pr~C*
l~~s
~hw~ ,``~f~s,
y~.
T~
Jt, O~R. pen que l'on jette !e< y~ax
iur rhi~oife des Juifs celle ~'dk B<M«
eft tranfmifedansieurs Uvrea~cr~, Qï~
~eraforcé de reconnoître que ce peuple
fut tout tems le plus avenue
pia$ rapide le plus crédule, le p!a<
iupar&meux & le p!us talen~e qm me
paru fur Ïa terre. Moytc, à force de
miraclesou de prefHge<,parvint a iab-
juguer les Ifraëtïtes après les avoir tï*
res des fers des Egyptiens, il les mk
t dans les ilens. Ce fameux Lëg~ateu?
?
c
9.
2 H~sT~ïi~ C'mTi~~

ne s'eft évidemment propofé dansles


écrits & les initicutions qu'on lui, attri-
bue, que de fbum~ttrepour tbajou~sles
Hébreux à fes vues, & après !ui, de
les rendre efclavesde fa famille & de ia
Tribu. En effet il dl vifible que tou-
te F ceconomieMoMque n'eut jamais
d'auto ~bj~~ue d$ hvfefie'~e~))<î
d'fÏm~~ ~annie & aux ex~ornon~
des Prêcret
~f'' &des~fnomLèvres., que ia loi
ide ««~"a*?"mje~M'
proMMf~ëesa i Ecen!~autn-
rifbit~rerie re~e de !a na~on &
à rëcrafer Ïbas un joug infu~poàabie.
En un mot le peuple choifi de Dieu ne
parut defUnéqu'à être !a M'~e~d~Sa-
cerdoce, qu'à iatisfaire K)n ï~n~ce <&
fon ambition, qu'à ~e~eniffjn~fument
& !a vi~ime de fes paÛions.
En con~quence de ia !oi &d~ta p~-
HMqoede ~s Prêcre~ïe peu~ë d~Biëu
fut entretenu dans une ignora~~@pro-
fonde, dans une fuperfMiionabjecte
dans une ~verfion in~ciabie ~ou~
chef pour!e re~ des hommcy,d~mi! une
haine invétérée pour cou$ ï~s aotres
cuites, dans une Mtotéranc~ barbare &
~tngmn~epour toutes tes ~.eïig~on~é-
tfan~crcs. Tous les peup!@~voiîins des
Mébpeux~rent donc leurs aMenus
ja nxdoaMMe fut l'objet d$ ram~ïr
D~ J~ < ~CN& < T~t
~i/18
dw'Me- H~t t elle &?~<ôbj~ ~e~~
pris ~6d~h~eur ~~r tiouscettx~i @~
rem occ~ïon de ~bonoîtyc~<~c~$
à ies it~~uta~os fe~~a~ &&ax
de ie~Pré~cs, 6etceBatiba ~an~~e~a
p&t~uaaM~e ~civtjt~r ei~ na:
~nrdm' d~ Bïg~r&nce. p~' C!'&
;s~~ ~Mcs~ B~ÏGrê~ae ceim~ d~
~M&i~s~d~isï~B~~'a&tVï~/QMe pse~
ib~ïu~'e~'e~<~èa<e's&-jMM:ti~mT8'~
~m~80~at.ïa:'fB~ &a PïÊ~~f.~
i ~J~d~&sJ~Htis~ce~
jpM&~c~c~d~ -&3~d~ïké~ "p~M
montBCtf. -iM'cdig~&'poor. '.&Ï!aM~
~8 <MH.a a j.
.Sowt.t~ 0~ad~Ms:deMby~e.,<det
<&éa~~j0~u~qm.ie g~M.a~~
enfMite~ ~o~ ae~
ftnfUi~,¡: B~a&c~es-'deé.~eM'B~~
~iâiNt~"pe~plcr.rJ4I'~ ~fii., mi>
y~s, d~) <~uâdte<~t dee,!<td!!t<pa~Rs~
dsa' .MBnie~ti 'hïi~i.~û~BBCM~
.t-
(~sappK~ÏHi-tn~Be~~eq~;
!')~.am~td9&ration, çp dttbH.0~~~M~
~~r~r ~Mf~M~M \B~w.e~~
~~<~ ~t ~~r~
V~~OtB~L C.J&MIM iL~~Ib~~a~
MMd~ peufow~d'<
~c~J;f<f&~ j~~) C~Mtdanf ietttaw~
des Sçayantf anë~ tveug!<M pùar prëteûat~ ~4
tes Gr~ca<M!ten~tunt6 un grané ooNt~N~
PM!oj~phique<& TMol<~u<<t da. ~a~&~&~tfq
"c~a s'
HYS T0 ï &B<3Nj~Ti Z
au nom de FEterncI.f Fat)~ <t-
vernement de tes Presses,'qmae M
attira que des matheuM &d~ d~faM~
fanglantes ce peuple voulut d~ &??;
tnais fous ces Princes l'Etat fut ~~ë-
tuellement déchiré par des difputës en-
&e le Sacerdoce & F Empirern<~afu.
permuon voulut toujours cMthMndef
à îa Politique; les Prophètes <S~Ï~Prê-
tres pî~tendirent régner fur les Rois;
ceux-ci furent rejettes du Seigneur &
dès-lors' méconnus & combattus par
Ïeurs propresfujets, quand ils ne~enc
point anez foumis aux interpre~s du
Ciel. Des fanatiques& des impoâeurs,
maîtres abfolusde l'efprit de leur na-
tion, furent ccntinueUementà portée
de la foulever& d'exciter dans ~n ffe!R
les plus terriblesrévolutions. Ce farent
les intrigues des Prophètes qui oterent
la couronneà Sau! & la firent pa~er à
David cet Ao~oM ca'Mr Dieu,
c'eû-a'dire, fi dévoue aux vo!ontésdes
Prêtres. Ce furent des Prophètes qui
pour punir Salomonde fà défection ~n
la perfonne de fon fils cauferent la 'fe-
paration des Royaumes de Juda & j
~fraël. Ce furent des Prophètes qui 'il
tarent ces deux royaumesfanscette aux
prises, qui les an'oiblirent l'un par rau. J
tre, qui les d~blerens par des guerres
BB JÉSPS-CHRÏST.
p
de religion enfin qui les conduiûreat
à la ruine entiere à une dt~perdont0*
ta!e de leurs habitai, à une longue
captivité chez tes'A~yriens.
Tant de calamitésne firent point ou*
vrir les yeux .M~Juifs: ils s'ob~inerent
à méconnoîcr~M~mic Source de leuc~
maux. Rendusèteurs foyerspar ia bon.
té de Cyrus, ils furentdenouvieauigou*
vernés par des Prêtres & désignes,
dont les maximes les rendicen~ttM'bu-
ïens<&leur attirerent !a àamed~ So~
verains qui les ûtbjuguerent. Les Prin-
ces Grecstraiterent avec la plus gran''
de dureté un peuple que les oraclesde
fes Prophètes & leurs promenés rendi-
rent toujours rebelle & indomptable.
Enfin ce peuple devint la proye de$
Romains, dont il porta le joug en fre-
minant 1 contre lequel des impo~euM
!e fouleverent Souvent, & qui à ia fin,t
JafTësde fesrévoltes fréquentes, le dé.
truifirent entièrement.
Telle e~ en peu de mots l'hiftoire du
peuple Juif. Il e~ l'exemple le plut
mémorable des malheurs que peuvent
produire le fanatifme & la ~uperfUcion.
En effet il eft évident que lesrévolu-
tions continuelles, les guerres ianglan-
tes, & la deitrucUon totaÏe de. cette
C3
1~ HISTOIRE C&~Tïquz

mtion <n'ont point eu d'autre caufe


~ue&crëduiiitc infatigable, ~~bu-
tnitEon a des Pitres, on enthou~afme
& fon zê!e furieux,
excit~spa~ des inf-
pires. En un mot en lisant Bible on
foBeé de con~en~ue ie pcupte de
~ieu~ ~mcea à i& m~chancet~ de tes
~guMes ~ïritue! été j[Ms ço~redn: !e
peuple ie plus malheureux qui ait mmais

(~pendant Ïcs promenés ies~uc ÏQ-


}emîieHes de ~c~ fem~a~eN~ ~Rtrcr
-& ce peupte un Empire ~ori~ani &
iMM~nt. Ce Dieu ~v~ f~it ~ne aï-
4mnce etemeHe avec ~bmh~~i& fa
pb~éritë ks J~ifs, bin de re~J~r les
traits de cctM aUiance~ ~in J~
bonheur qu'on J~ur av~t
~t;
'te~ ,f yocurent toujours da~s. ï~n~ortQ-
~Be~ &Mtrent, ~us ~q~e toute: Jes&u-
.Mes~àtions, jouets d'a~jB~<es rë.
.ib!udons. Néanmoins tant d@malheurs
ne furent point capables de les rendre
'r; T. <
(2) L Auteur à pfou'~ tomes teg i~r~s dans
~ouvrage ÏBttt~: L'J~M ~-y~ q6t
être tegard6 tMtime !'introA~M: <!c ce'
~èut
.M-cL L'Empere~JuMendaM <bnC~ccM~<M-
n~~ c~~ryë par S. CiMïe. corn.
pare !&'triÏte Ûtuadon du Penoïc Mf; li Tavori~
la Prudence, a~ec l'état ~maR<f~de~ autres
~tïon~ 4,
<-
~J~&ù~Cn'&T~T.

~us.~en~s$ ~'expériencede tant deiie~


~es ne les~empêchapas de fe &era.des
~~e~ ~ouvent démentis; plus ils ie
~re~malheureux, ptus i!s ~obftinerent
~~f, jbsur<.crédulité la de~ruc~ionde
jeur n~non ne pNt Jeur~ire donter m
de Ja boncëde leur loi, m de ~ageÛe
jde te~ ~Bâitutions ni de la~~cicë
des I~j~Ms qui ~cce~vement rd~
erenc, ïoLcpoupiejs meMcer ~auno~dt;
Seigneur, ibic pourtrammer~em'&e~ë-
rances frivoles.
~rtement convaincus qu'ils étoient
la nation iaince & choi~e par le Très-
Haut, la feule di~nc de ~s faveurs
ïna~rë toutes leurs misères ces Jui~ jfe
perâïadcren;ttoujoursque teur Dieu ne
pouvoit tesavoir abandonnes ils atten*eo
dirent, donc constamment la ceSation
de leurs peines; ils fe piomi~ent une
devance que des oracles obicuMleur
falibi~at eipërer. Fondes fur ces no-
tions fanatiques furenc ~ans;ceSe
difpo~ës à écouter avidement tout
homme qui s'annonça comme in~mé
~en-haut ils coururent avec enMtteSe-
mesca tout per~bnaage Snguher ouï
voulut cimenter !eurl attente i!s Mi-
-virent quiconque eut ~e Secret de les
-étonner par des prefMges, que
àl't f leur,~:u'
C 4'
HïSTOI&B CRITIQUE
–:j:t.j: ~.<- fit j~- _r–
pidité leur prendre pour des mim~
des pour des œuvrer ~uynatureHes~ i>
pour des fignes indubita~e la puis-
fance divine. Diipo~â veir du mer~
veilleux dans !es ëv~ncMMB~Iesplus
impies, tout impofteuB'a~oitfut à por-
t~ !es tromper, &fut fur de fe fai-
g~ ea moins d'adhërens, fur-tout
~Mïi ïe peup!e~ qui par. tout eftdë-
~oui'v~ d*expër~nce& de lumières.
fut âmmi~eu d'un peuple aind
~ifp~fe que parut le perfonnage dont
n(~~<~rivon~4'hmoire;bientôt il trou-
va ~es~<3:ateursparmi des hommesde
~vite populace; féconde par eux
prêcha felon l'ufage, la réforme à fes
concitoyens; ii opéra des prodiges, il
feditrEnv~ë de la Divinitë,~ fon-
ada ~r-touC~ mi~ion fur des prédic-
tions vaau~ obfcures,ambiguës con-
tenues,Q~~es livres îaints des Juifs;
i~~ï~ appliqua à ~i-même; Hs'an-
~~n~a~mme ie M~~ ou l'Envoyé, le
~orateur d'Ifi-aët, qui depuis tant de
~écïesfaifoit robjetde Fattente de la na-
tion. Ses Difciples, (es adhërens, &de-
puis leursfucceSeursont trouvé le mo-
ye~d'appliquer leur maître les prophé-
*t~esanciennesdans lesquellesil Jemb!oit
ic moins viCbiemencdefign~. DesChre~
M
J~W~j~ï~T.
t o « <
tteM ~ocHe$& tem~M foi ont <*?
baah~a~ <~voHr ~M~âteuf de~Mf
Mt~M ~e !a m p~ cM~
m ~as M~j'a~ïca TeHamest; à
~é~t~,<~ ~W€$, ~'m~~
<ec~~Haa~B&aire<,ktM$Ï~~e~$
~M CMfait voir daM cette ~mpi~.
<~B~M~me toM ce qs'i!$ avoi~t m-
t~~ys~îyor. QHMddes pa.0~~$
Mt$ ~<e~ene ~tj~ot~E po~~
<~M~V!?~~ ka? J~~&fent SB<M~
~tea~~K ~u'M M~t
p<~ ~seo~~e h ~tye, n~Mj~y
~h~~M~'sa ~en$.eM~Mc, ~~<w~
jjw~~MdLl~ca~~ë~Mesce poa~ e~dK~
~~r o~ ~~ta~Ms p~<M,M é~
~h~ ~HNttd~MmC M œMBà M M"
??: B~!M~< Mjett~ t;Mé~ p~tf
am ~M ~t:~ $'.Mt ~B~
'J~o~sKMmh ~a$ <~ SM~
m~B~ pa~€i~
~~MM~~MMK.Opp~ ça y~
a<MN$.<~ p~MM~e$ V~
M~M~ <MgB~ ~w Œettïe ~t
p&dm <~JM<f; @a.tm NM~ !?
~a~~p~t <Se ra~k p~ €M$~
~d?~)~aB?~~e~<h~B~3g~,
€~apNH~<t 6é~
BOB$ ~<R~ CX@S~~pMïM <~
-NNoaaï@<~3B&I~~e~aM~ de hM~-
C
c~ ?
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_<r<t~–M~t.î/f ~–
monChretteMeonc.i~ ~Mpa~
sion
SgesC.h.r. r~Ctttofe, v~Mite,M<ït
4~é..tien~e¿ont;dsépi,.
,Té:(at>p$
oM d~~e~Btoy~ poof h~ appÏMM~
à0.°,'5'
J~~C~~ D~ c@~aphFe
d4mtlé'Dto1fê' Diett
pourta, appliquet
ïm ~p~R< coMvaMteM~'svett
~~i& /M~
~~ï C@K@ pyophéHapsM~i
d'autan ~t~di~c~e~ app~uer J~
@e~mûMtbM~~i$~
d'autal}~:ot,U5,diffiaiJe4a~pJiqum:
~a$.C~iâ
~esxci, MK~~ ~Oït
tre~~ïn~~Ts~depomptettdye€~a~
tM~CC@tt€~M~~ <~~~M~~ dOtC~<M~
t~dr~dc Jé~. $'tt~M!t
j~ <? Dietï ~n~ne, H ït'& puêtM~
~~MB ~f ~~M~~ /t
~t t~M~ tfs'e~p~ï~ dé~tt~ ~sae
~~a~pM~ ps? ee$ mo~ vê
to~m@s @xe@pMeM ~M
~@~aït$ ~J~s~~ S@"
{c<t,0~ ~'p'~Ct 'eM.~
"p~ch~ïïM!ace deh.feMaa~
"t''<~c~ J~~ ~aestnïéd~~te. ??
~g'MaM~-C~t."dcpQM-$
&~$~~ ~c~ ~ré
~p~e~ d~-1~
'& ~r~-<~ .<~ac~@~oe ~~<*
CM~. t~ Ï~.p~~t d~k~& <~ .paur
M~
~U~t ~~d~t~t! tM''t~ Rt
t~ï~
.~u~
~B jËS~-CMÏtT. Il
%L~)$!M le chapitre XX~I. de M (Mhefe
Dieu pr(MB8&~ Abfsham qae couce~tet;
!~tion& M~pM~ dansfa ra-
Les qM~bt~x noMmoient ~c-
~~y ce ~Mi~t nous !'on nomme
pyofpéfi~: ~Abraham& face (~:
joui d unepro~rne cooâaï~te,c~
que pendant très*pe~ d~n<~
Hébreux devinrent p~ ta ~~e
",He,
d~~breu,:JI:
~ypue~, & t la,'fttt,~te
~ev,inrent,par 'com~~
'efd,
vu, le peupte Ïc p~~ MfïÏ&eNfet!
terre. A~~sCM~ïe~Ms
4Qnnëun ietMmy~que ~~c~'pf<
tie. Ils ~ut~UtueyeM nom dé
a cetui d'~r~M c'e~
~ue toutes t@$M~ons &yont béni~~
avancagesdoncettesjouiront ~oï!t
de&perfëcut~ns des c~àmnet,
.~nfpfttïnesde toute efp~c~; <e$~fe~
t .-j~ ~btf<mt, -~m~Me~d~pp~
~e<-<!bu!omreu-x. 'D-oàfën v~c'~e
-uiVMCnos tnterprete~ ie.mot"
a~a'changé de ~n~ i~ne~~
g gne p~ dewprofpeyïtét~ tt ~ïg~~
t iEpt@i'f~n appeMed~t Ïs isn~~
jmce des m~edi~mm des ~a~e<M~
~~t~fances, de< cfooMes,~~di~
S. j~MM~, deâ ~terfe$ de~ye~ïon~
ïïioc des ca!âmi~< donc ~$ n~cia~$
~fê~enne~ ont coat~c~îe~@n$
Il HïMOM~ CSXTÏQ.~K
,.e.. r.
~c~ depuia ~étabUilemenc de ~R<
~~(3).
Les Chrédcns croyenc furt~ut ~otf
]~~is form~iementannoncedans !e ch~
phre XLiX. ~e la Genéie. Le Pa~
che J~cob y prom-<:ta puiÛ~ncefû~h
varaine a J nda. Le ~c~ dît i!,
po~~~<' de ~M~ Mr'~ /Mr
~~fc les que c~M~
ne, 6~ P~~ lui ~ûM~ les ~WtB
Ce~ ainfi que ptuûeo$ iMM'pr~
tes traduifent le verfet~o du ~.t~ch~
pttre de la Gënéfe. D'autrea ûM tl~
duit: f~M~M~ e~f~M*'
/</rj~ le ~r~ ~~M B'~fet
hfenc: f~on~JT/~ ~M~A
~~M~~y~ r~ é$/~
~t~~M~ D'aucriBsencore j~n-
dent ce pafïa~e de cène ïnam~eïr
peuplede ~M~ ~fao~M J~
/~K~~ ~M~R~ ~M~
Kc fuivant d~tïtre~, ~~H*A
ville ~/A~yû~détruit'
Cette diverfité dans !es tradu~ioM
~an même pa~a~ë devroic <aMdoute
~M~M!c~Ke prophétie trét-~o~pe~e.
€~ vott qu'i! eft impoiÏïMede dë<
t~t~tae!' fignification du mot ~M~
/P(:
Voyez le ch~toe XVIH.du p~~ ca'
tirajge~
DE JÉSU~CHKÏST. Il ;'<
ni de fcavpir fi c'e~:!enom d'un hom~~
me ou d'une ville. H e~~ro<M~~
par les livres i~incs, égaieNa~c ~î~~
par les Juifs <&tes Chr~~ns~ 4~~
paf les fouveraine
puiilance R~uverainceChrétœui,.
~ ~rn~ !tie)u<i~
fut totalement anëandc jaeï~da~t~{ "1.,1101-,
~4
tivité de Babylone, <&~!$'é~ p<eH!C
rétablie depuis. Si i'on prëc~dqt!!pje-*
fuseft venu rétablir la put~nce d~ Ju.
da, nouadironsq~au con~aïret~u~mê
defj~tus, Juda fut fans autorité pu;s-
que Judée étoit fournie aux Romat!
En conséquencenos Do~eur< ont e~
core recoursa !'aué~one: ~e!oneux Ï~
puiHance de Juda fut la pui~ïcw~~
ritueUe de Jéfus Chriit fur ics C~~4
titM, dë~gnë~par Jud~ ~c"
CesmèmesDo6t:eurïvoy@Mpar<~î~
ment Jëfus-Chri~ annoncepar Ba!a~
qut cependant n'ëtoit qu~ faax i*r~
phéte. Voici commeil s'éxpnwe ch~
ts~apitre ~4. des Nombre~ C~~
~fM~MjM D~a ~$$
~~f~ a A c~
~rPM~j~, ~t~
~~F, le t: ~N~<iW~~
~M;M~M~ r~r~ ~.?~
~f. Une E~~<<~&
MM Sceptre <fJ~ Dans
ce galimathiasiNinteiiigË~rétend
1~ HïtTOmZ CUXTÏQCX
monter aux CMtiens une prcd~on.
@~aM!@ ~M( ~ûnda.tcurde Ï€ur re~gio~.
~~tu~unc JE~/c, p~ce~que
~do~Mne~!n~<!ufe écrite, tout le
e~Mt$. j~ ~'jf~< t
c'~ cfot~ dni~hfi~, à l'aide de t~
qa@!~Hja; Miomphédu Dëmoh qui
wat~'4 e~t~ vjMoire ne iai.ile DM d~
~gp@ï' e~cofe fuïr. ACTre& oe rea~
<~eMMti!eiecnomphe.de Téfut.C&y~
'Mai< de tousc~~Bt~phënet co~te-
nets danst'Aj~iea Teâament H n'en eft
P$$ que ~ê Do~euM ChrëtîeM~ayeat
Wt plus valoir que celle qui ~e trouve
da~ I~aïe chap. VII. vers. i~ UM
~fg~ OMK~j~~M<! (car Ïe mot hé*
t~CM~gniâe i'Nne & l'antre) c<)M~w~,
fi~ f~c 7'CM JE~'
~M~ Po~tf<)uvec.~ë~.C~i~~hH~
~tt$ prédt~ton~ ïï @~d'abeMt 4~
d~tM' convaincu que ce~té .%M~
~n~e eH Mïw; enfm.t& it'~M~~
~int <~omeïque te no~~H~aMM~ae
~Mtte Même que~rO~ ~Abje~é,~
~bn obj~~er~touj<yttrs~pnCEe cette p~
~he de qu'B ât~t de tirete~hapttr~d~
<aÏc, d'o& ce paNaj~~e&tiré, poMF
convMBcrequû~ P~nhêtey a en ~e
~c~s, Roi. Jad~ Btï eifet c@Pua"
ce nou<y ef~p~&nté commeeoB~y
b BJ Aa ~a~ s T. ï~
« << ~<o it ft-.t
~é par l'arrivée de RazM~ de Phaser
RMSde Syrie & d'î~raë!, qui avec ïe~~
t~ces ï~~nies venoi~c fondée tur! ie$
S<~M. îiaîe i'encourâge ~n h! fepr~
~!tMC qu'i!~!ui ~e<encoïe des forces;;
~~Im piomet ra~aaee du Seigneor
~eque MbMtoujours chaque P~ophé~
dans fon ~t~re partt. Pour ~n'aM~
ia v~ti~ de ces promena, I~ïe dit $
&m Rdi qu~l c'a qa'a hn demander uït
~%necce ~ipï~e décourage réppnd qu'H
~c veut poot teate~ k Seigneur. Ce.
petïdMt~e Ptophétequi vettt le con.
vaiMM, lui ann~cewt ~gne; NMfJeu.
~~wwt, dtC'.M,c~c~ ~c~
ra ~Mt'~M~M~ i~MM!Msf/. Or le
eha~~e iu~antBou~ apprend queHc
ëto~t cette j€QnefenmM~;cëtO!c!a fem-~
me d~Me'tu~inêm~ ~< pris, d!t-i!,t
de
~MNM' ES ~C~MM
fldt*~t'mm1II,'~<Ma~.pro~K & c~
~M~'MM M An~e iï~ec~on de
ce ~exte ~mbicdonner-gaii~ de cau~
aux incrëdMiës qui pfécendent.que e~t~
ceprophede n'eâMhemcnc'~ppticab~
a JéÛM'Chritt lïtais ies T~ëb{p~$
<Mtpptu" eux le dro~ .de J'iïKerp~te~
de Ïa ~o~ la p!ue ~vorabje à ~u~
~ues fans compter !c M'rage ~e §t,
Mathieu' qui éMM~ivinemeac ihipir~,
16 HISTOIREC~ïTï~E
cornas les Peres du Concile de Nicee
foM d~Ndé (ans appet.
Bo coadtauant à Jire Itaïe on trouve
eacore un pat!age favorable aux deux
MftM. Un ~0'~ MOMJ M~,dit
Prpph~e, la ~~MM
te ~'rc~h~te, ~nation ~ife dit
<JMM~.Si rcnfant. prédit par ~Ïe
d@fon tems, on ne peut plus dt-
ye m:ele Prophète ait voulu parler de
J~M- Chrift qui eâ né plu~eur~~ec!e<
~res !ui d'ameur<la nalHance de Jé-
iu< étant fi ëbi~née, ne pouvoit être
un figne de détivrancc pour Acjj~zque
~c<ennemM~errotentde très pr~. Voi-
!a ce qu'oppo~nt Ie< incrédutee; ii e~
vrat que l'on répond que les Prophète~
pilotent des évcnemens futurt comme
<% ~toient ou pa~ea ou prëïen~ i! ne
manquea cette réponfeque d'~e
dée en preuves On ajoute enco~que
!a na~~aocedu 6!~d~I~aÏen'étpit a&e
~gurc de celle de Jéfu* Chn~Q<!t
~eur< on aCure que pouvo~ J(!mte
convenir la ~ow~~oMyMrr~M~ dont
il e~ ici parle & dans !aque~e noa
Doéleurs voyent très < clairement
gaée !a croix que Jéfu< ChriA porta
mr ~esépau!e< &ant au Cataire.
AinGnos interp~ete$ont le bonheur de
voir ~e figne de b dominationoude
~??
rEm.
DE J~S US. CHRIST
FEmpire dans ce qui paroîr~<S<é
yeux moins éclairés 'e fîgn~ ou ~p.
piice de la foibtefîe ~fê~~
va~e!1 -?~q t~
II eft bon d'ob~'v~~n~S
vient d'être dic~t~ d~s' j~
qui
~~s Chrétiensil n'efkaucunetnenjE ~.c~
faire qu'une prophétie ait <~
dans toutes les pannes avec te ~(~
le fait auquel on~~Ï'àppiique.
teurs facrësne p~eRrne!~ j~our cicer H~
propH~tiequ'un~pa~tgé','qu'une pjh~të
détacha ou mea~ Ïbuvent un ~U;L
mot convenableà la macère qu*i!~tra~
tent, ians s'embarraBFer 6 ce quî~<c~
de ou ce qui fuit la cita~on qt!jf~
ncnt a du rapport ou 'no~' ° a~
chofes dont i!s parlent. AM M~s
r
l'~mp!~ dont ïl~it, Mat~
~~iant eket Haie & app!!qu€~
pro~h~M ~Jëfus.Chri~, ne pfé~d~~
d~Proph~e~ue ces mots detacnes,
C~~O~ &MM~7~ C~!C~M~C.
ne'tttt en~$uiEpat davantage felon c~
Evangëlin-eM~~c vierge avoit co~cu~
.ïc a voit d~ qu'une fille on f~mma
concevroit, il éM~ndttt fur je chacop
que la conception dé J~jfu~ëtot&prédis
te par IfaÏe. Ce ~app< vague tuf"
ât a St. Mathieu to~ )~ cEr~tien~
r\
D
T8 HiSTOtKB CutfYQUZ
qui diapréslui croyent voir leur fonda-
teur dëtignédanscette prophétie.
C'eft:en fuivant cette méthode il é*
trange que l'on a encore a!iegué l'auto-
tkë d~~Ïe pour prouver q~e J&fus:ë.
toit le Mei~e promis aux Juifs. Dan<
le chap. ~o. ce Prophête décrit d'one
façon orés-pathëttqueles malheurs& les
ibuiFrancet de fon confrère Jérémte.
On s'e~ longtems enfonced'appliquer
eette prophétie ao Chrift, on l'a vu
clairementdéfigné dans cette AoMM~
jtM~M~dot!t Ihiïe paf!@en cet endroit
que l'on a regarde, plutôt comme~ne
narration ûdeUe<StdëcaïUéede la pat.
ibn de Jëfus, que comme one pMdM:*
tion. Mais enfinla faine critique a..forcé
de reconnoÎLrequ'il n'ëcoic~uefUonque
de Jérëîme dans cette hifto~e~ N~m<
<nom$pour ne point fe priver des res~
~burce< qaepeucfourDM'unpsSagcË
utile, on a décide qu'en fait de ~ro"
~héties le rapport t~r~ devoit avoir
Béa; par ce moyenen convenant que
le fëctt: d'IfaÏe avoit Jëremie pour ob*
iec, l'on a mit en principe que Jérétïu~
ëcoit ~~a~ ou le Typede Jëfus Chnâ.
€e n'eH:pa~squela vie de t'cn <&de rau.
tre ait été parfaitementconforme, mais
é&a~ Retigion Chrétt@anela confor.
t~E~SU~CitRTSt. f~
mite Suiviedes rapports n~ef!:p~ &bfb*
lument requiîe pour m jufieGe dea pa..
ralleles.
Cette façon de raifbnner, partieuUo*
Teà la Religion Chrétienne, lui fut de
la plus grande commodité. S~. Paul
fur-tout, ainfi que la plupart des pre-
niiers prédicateurs du ChritHanitme, (&
après eux ies Pères & les Doc~eur~de
rEgh~e, fe font fervu avec iuccès de
cette rare méthode pour prouver ïeup
fyftémc. Selon eux tout tous I~ncien~
ne loi fut l'image de la nouvelle !e<
per~onna~e~les p!m célebresde l'ancien
Te~amenc ~guroient prophétiquement
Jéfus.Chrin:& ~n Ëgli~c. ~M aila~
né par fon frere fut une figure prophé.
tique de Jé~s mi~à mort par les Juifa.
Le ~crince d'7/ quii ne fut point
con~nxmé, fut l'image de celui qui fut
conioMmé fur la croix. Les récits ou
prëdic~ot:s~ui avouent eu vifibletnene
pour objet Abraham, lfaac <&Jacob,
Moyfe, Jofuë, Samue!, Cavid, Sa!o-
mon, Jérémie, Zorobabel, ou d'autrea
psï~bnnagctanciens furent app~quës
Jëfus-Chf~, Sa mort fut reprëî~ïitëc
par le ~ta~ des~M~ ~F ~MfM~. En
un mot à r&idede leurs allégoriestoute
rhi~oirc Meienne de< Juifs ne ~rvit
Ds
SO HISTOIRE CRITIQUE

qu'à.annoncer les événemensde h vie


du Chrift t & t'hiftoire de i'ëcab!
ment de fa religion. En s'y prenant
de cette manière il eft facile de trou.
ver dans l'Ecriture tout ce dont on a
befoin.
Il feroit inutilede discuter ici !a fa-
meufc prophétie ~0~
nes de Daniel, dans laquelle les Doc-
teurs Chrétiens croyent voir la venue
du'Chrift très-clairementannoncée. U
eit vrai que fi Daniel ou fes éditeurs a-
voient eu foin de fpécifier la nature de
ces Semaines,ils auroient épargné bien
des peines aux interpretes: alors cette
prédiction auroit pu être d'une très-
grande rc~ource pour la Religion Chré-
tienne. En effet les plus habiles criti.
ques avouent qu'ils font Mcs-embarras-
fes T)uandil s'agit de fixerle commen-
cement &la fin de ces fbixante.dixSe.
maines;:ils n'ont jamais pu s'accorder
!def!us, ni convenir entre eux d'une
datte précifet qui manquejusqu'à pré-
tent au grand événement de la, venue
du MefÏie. Onfçaitque les Juifs fai.
foient uiage de femainesde jours de
fen!<unesde(emaines,de fcmainesd'an-
nées. C'ef!:par une conjecture pure-
ment bazardéeque l'on avance dans la
DE JÉSUS-CHRIST, ~i
Bible de Louvain que les femaines dont
~*t< 1 v .< t* <

il eft parlé dans'Daniel, fbncdes femai.


nés d'années. Cependant cette fuppo-
fition eUe-mêmen'écIaircitrï~i, puis-
que le ca!cul de la table chronologique
que ies Doreurs de Louvain ont pu-
bHée, ne nous donne que 343 ans, ë-
cbulës entre le tems où ils font com-
mencer ces Semaines, & j~a mor~ de
Jëfus-Chrift:. PiuTieurs critiques ont
cru que cette prédictionavoit été ajou-
tée après coup au texte de Daniel en
faveur de JonathasMaccabëe. On peuf
juger du peu de fond que Fon peut im-
re tur cette prophétie de Daniel par ïe
nombre prodigieux des commentairet
qui ont été faits fur elle (~).

(4.) Le célebre Antoine Collins a compofé en


Ang!ois deux ouvragescurieux & profonds, dans
lesquels il a prouve de la façon la plus claire
qu'aucune des prophéties de l'Ancien Testament
ne peut être Httératement appliquée à Jéfus.
(On a pubHé depuis peu un extrait en François
de ces deux ouvrages de CoHins fous le titre
d'Examen des PfO~ttC~ qui ~fT! fondement.
la Religion C&r~tCMMe. é Londres!768 <" 8vo.)
Nous avons encore lâ-deuM p!uueurs écrits jb
Udes compofés par des Juifs & entre autres
deux ouvrages dont l'un a pour être L~r
JVtZSac&M MtM~,& t'autre, MttM~M~~<. qui
trouvent dans ie recueil intitulé 7~ ~?tM
~tan~ publié pa~-Wagen(eit, CRun volume in,
D
3
S~ HïSTOïRB CRJTI~B
C@!spote, iansn<MH ~recer plus
tcmg fur des propMdes mint~ti~~bies
pour ceux-mém~s quij€sciteat en preu~
ve,1 paSmis ia vie de Jëfus-ChrH~ 9
voyonsii elle~m pluspropreà ton-
~rmer uii Chrétiendans Religion.

CH~pjrr~~ s

De y~-c~.
qp
JL O~T~s T~Sles
les prophéties
prt>phétiesconfi~~
con~~R~
dansles livres &ints, ou rëpândue~par.
Nii les Jtîi~, s'accordoiencà leur faire
eipërer ie recour de ta faveur du Toat*
PuiSant, Dieu leur avoit promis un
Libemteur, ~n Envoyé, ~n j~f~F Qui
tétabHtoit ;& puiïïaate ~UraëL ~Ji.
bëfâteto-devoit ibrcir de h race deDa'

~o. jMtozfeR i~gi. On t~~ y ~Mre !'oa-


w~e a ~om titre JP~~ a ~~&o~ ~c
j~Mty <L~<j~:o~~ès:~s ~WM
~w~c yad~e<H~to. Et~n<mt~e~fa ~easn&
ae~tfe!desProphéties
~da~q~s!!btns
<?<)
%)<??-
ge<mMeox duJuif Ot~~e,d<ttM~ise! «et.
~~defeea~vammcnttM~e. 'CM ~tvr~ge~
<~t~ e~t~~ ~taB~ potBrt~fe.~-a~
wa~)~f ~t tts~~N~rjPi~ <ts$
€M J~
M JÉSUS-CHRIST. ?$
n. ~*<*
~d, Mnce~M ~sr ~D~, ~~s
auxPpétMs~~ie pour rdi~on, Ce
!futfansdoute !pom':rjecompenierd~-
vc~n & ~odiitédece ~i~ n~r~-
teur, queiesPmphstes <~les Prêtre
~omMës deies bicofans,hi promire~
auiMmd~Ca.djqu€ &mï! rëgn~roic
toujours. Si c~ce pï-ed~~on émeute
ie dëmeiatEE payla ~it~ d'M~ntta capn-
vits deBaby~one & ~$ temsqM M-
~iretït, ~sJuifs d'alors, non moms
crédules ~ueïaursan~tres, demeurè-
rent danst'aKent~& <e p~~&dermc
qu'il tétoitimpo~bieqae~~s PropM-
tes~&teuMDe~msc~Sentpuonvoulu
;cstromper.En e~B~quence s'ima-
gmerentque~U!N oraclesitôt ou tard
dévoients'RccQthp!ir~ & q~ ron ve<
toit un de~ceRdaat: de Davida-emcttcs
hnattonenAanneur.
Cefut pour confotmer à cesp~-
di~ions &à ce$notionspopahiresque
tesEcdvamsdes EvangUeseucencfom
de.faireà JjB~us.Chrm unegénéaÏogte,
par Jaque!tc ils prétendirentpr&uiMf
qu'il deicendoit@n~r~eH~e de Da-
~dd,& par c~~ueot, en'~eMude&
paifïance <avMt Je droit depréteiMbac
à ta aqaa~ jM~Sie. (~peadaM
D~
HïSTOIRB CRITÏQ.UE

< < <*


critique s'eft exercée fur cette gënéalo"
gie: ceux qui n'ont pas la foi ont été
furpris de voir que le Saint-Efprit l'eût
dictée diverfement aux deux Evangë*
liftes qui nous l'ont rapportée. En ef-
fet, commeon l'a tant de fois obfërvé)
la génëa!ogiedonnée par Saint Mathieu
n'eil point la même que celle de Saint
Luc difparitéqui a jetté les Inierpret
tes Chrétiens dans des embarras dont
jusqu'ici toute leur fubtilité n'a encore
pu les tirer. Ils nous difent queJ''une
de ces généalogieseft celle de Jofeph;
mais en fuppofantce Jofeph de la jcacp
de David un Chrétien ne peut croira
qu'iî fut le vrai pere de Jéfus- Chtiâ~
puisque fa religion iuïCBJointde ccm*
re fermement que Jéfus eft le n!s de
Dieu. Celapofé, ces deux gënéabgies
difparatesferont celles de Marie; ïna~
dans ce cas le Saint. Efprit s'en: trompe
fur l'une de ces généalogies & les in"
.'crédules auront toujours lieu de fe
plaindre du peu d'exactitude des Ecri.
Tvainsqu'il a daigné infpirer. AinH de
quelque façon qu'on s'y prenne, Fune
des généalogiesdes Evangiles fe trou-
toujours fautive & incomplette,
~~a deicendancede Jcfus fera tr~s-fbix
~< -4.
v 2~
DBjÉSUÊ-CïrKIST.
blement confbtée. Cependantc'étoit un
point qui méritoit quelqueattention, v~
que relativementaux Juifs, c'étoit évi<
demmentfurcette n<afîanceillu~re que:
les droits du Meuiedévoientêtre fondés~
Quoi qu'il en~bit, examinonsle~
dëtatts qui précédèrent & accompagne-~
rent la naiffancedu ChriH:. Un .feu][
Evangé~ntenous les a transmis tous
les autres ont paûc légérement fuxdes,
circonftancesaufn merveilleufesqu'un-
~ortantes. St. Mathieu, content de
généalogie, ne parle qu'en peu de mot$
de la fa§'on ~tmatureHedont Jétus fut
formé dansle fein de fa Mere. La pa-
role d~un Ange vu en fonge iunic
pour raITurerJofeph fur la vertu de 1~
femme~ il adopte l'enfant qu'elle porte
fans aucunediinculté. St. Marc ne fait
aucune mentionde cette avanture me*
morabte. St. Jean qui eût pu orner ce
fait à l'aide de fa Théologie myfUque
Platonicienne, ou plutôt Fembroui~
Ïer d'une maniere a le mettre à l'abri
des attaquesde la critique, n'en a point
dît un mot. Nous ibmmes donc réduits
à nous fervir des matériauxque St. I~uc
nous a laines. .i
Suivant côt Evangéli~e jE~
parente de Marie, & femmed'un Pré-'
nDj?
HiSTOHH CRITmCE
tre aommë Z~& (t) étoit da~M le
~xieme mois de la gro&iÏe, lorsque
“ i'A~e Gabïie! fut esvoyé de Dieu
da'ns un@ vi~e de GaIHëe ~ppeUee Na-
a~reth, à une Vierge qu'un homme
~ehEaaiïbn deDavida~oi~ëpouiee;
<& cette Vier~ ~Uoit Marie.
L'Ange, ~t~a~t entre dat~ ~e Htu on
elle ëtoit, lui dit: je vous Mue, ô
“ pleiae de graces, le Sei~nem' eft: a-
vec vous vous êtes bénie ~atre tou-
tes tes femmes..MaM.eUci'a~'aBten-
tendu, fut troublée de fes paroles,
& eUe penfoit queHe pouvoit être
cecie Mutation. L'Ange lui dit ne
craignez point Marie car vous
avez trouve grâce devant Dieu. Vous
“ concevrez dans votre ~ein & vous

-(i) QueîqiM'scritiques ont tiré de cette pafen.


'd'E~!2~ avec ia Vierge Maf~, une pfeu*
ve que ce!ci n'ë'o!t point -de !a race de Da.
Vtd; vu qu'Eiizabeth. pour ëpou~r un P~tfe,
~evott être de la Tribu de Lévi. attenju que
les Juifs ne fe marioient que dans leur propre
Tribu; auque) c.a:!fa parente Mâne devoit être
pareillement de la Tribu de Levi, & non de
celle de Juda dcr.t étoit David Au re(te S.
Au~u~in nous apprend que de fon tems ptu~eurs
ouvrages qu'i cuaiifie d'~er~ dirent
I~ï-te de la 'i'rtbu de I~v!. V. LatB. XXML
e.~N~R~ ~Apsyu;M pH. p.
M J~S<y$-CMMST.
essaierez un n!s &qui vous donne..
rcx le ~om de Jéfus. Alors Marï~
“ ditàFAnge, comment cela ite feraf-
t-i!? car je ne connois point d'hotn"
me. L'Ange!ui Tépondtt ïe Saint
Eiprit demeureraen vous, &Ïav€:f-
t~ du Trés~Hautvouscouvrira de ton
ombre c'eft pourquoi te Saist
“ naîtra de vousi~ya appellé le fils dû
Dieu. Alors Marie dit: voi~
ci ~Servante du Seigneur; qu'il
» fait fait fuivant votre parole. E~
<~it~ t'Ange fe ~cparad'eî~e ajo~
te le texte; & celan'a rien de merveiï*-
îeux.
Rien dep!us Simpleque cette narra-
tion pour peu qu'on y rëûéchine on
en verra difparoîcre!emervei!!eux; on
trouvera que l'on a ~u Ïe plus grand
foin d'y menacer la pudeur des jeunes
perfonnes qui pourroient lire cerécit.
URAnge~ntre chez Marie, dont FE-
poux étoit abfent. Il la falue, c'eH-a-
dire,1, lui fait un compliment dans la
langue du pays, qui traduit fuivant ~e
gënic de la notre ftgniûe ~B~~Mr, ma
f~~ Marie! je ~aï~ trouve~o~c:
~~r~ ~r~c~~ MK.c êtes
tes~J~M<?J ~/My iM~y<?MJP.)J~
C~W~ ~M~ ~aMf
&8 HïSTOïKB CRïnQ:UB
Couronnezdonc mes feux. A~ q'
point:lesfuites devotre co~ ~<?~c
~OM~ un yo~, qui des T:OMy
~~0~~ on ~M~r~ croirece qu'on vou.
Le bon ÂOM77~ ~g~~ TP~C.gros-
cp~~F miracle du 7~
jH~ il adopteravotre FK/~ ~u~c ~o~t
tout ~~Mjcdu inonde JMarie
tanurée par ces mot:s, & peu accoucu-
mée à recevoir de pareils compHmens
~e~bn Epoux, luirépondi! E~<'
?KC~CM~. e cc~p~ fur votre ~f
fur votre parole ~p0/~ ?KOïtout COM-
mc vousplaira.
Rien n'eft donc plus facile que de
dégager le récit de Saint Luc du mer-
veiHeux, qui pourroit embaraûer. L'ë-
vënement de la grcnc~e de Marie ren-
tre dans l'ordre nature!, & fi l'on met
un jeune homme à la place d'un .Ange,
!e pauage de l'EvangëUile n'aura plus
rien d'incroyable (2). En effet bien

(2) Laqualitéd'~<?, que!'Evang~!i~:e don-


ne à Gabriel,ne do:t pas nous arrêter cette
difHcu!të, à lever, roule uniquement
t) es-facile
furla. fynonimitédes mots d'~M~, de Dieu,&
d'&</WMC. MaisJéfuse~ tantôtappeUë
l'homme &tantôtle fils de Dieu. LésJuges, les
Princes&lesGrandsfontappeUës desD~~cdans
pleurs endroitsde l'Ecriture, ~yes ~xode
d~p. ~77. w~ ~Mt~. f/caM~c8!. ~r/ct 6.
ÛE JÉ~S-CHRIST.
p 2~

des gens onc~~i que lAnge Gâbnet


n'écoic aucr~un Amant qui pro6<*
tant de Fab~nce de Jofeph trouva le

Les Patriarches & Moyfe croyoient que Diéti


{e momroit à eux dans leurss vivons; mais S~
Paul dans ton Epitre aux Hébreux (chap. il.
&.) nous afîure que ce h'étoient que des ~M, t
& non pas Dieu lui-même (lui avoient promu!-
gué la !6t & parlé aux (amts Patriarches. Voilà
déjà Dieu réduit à n'être qu'un An~e. Dans ts
nouveau Tcftament les Doreurs font appet~s
des ~?t~. Voyez St. Mathieu <p. IL 7. in.
i. Eoitre aux Galates c~'p. IV. id. Apo.
c:(!ypfëc/Mp.H. 3. VoHà des hommes chan.
gës en Anges. En un mot parmi les Juifs tes
noms de Dt~c, d'cy, de Saints étoïent de
vains titres, que l'on donnoit & qu'on prenoit
fans conféquence, comme Jëfins.Chrijfttui-mâtne
le fait remarquer dans St. Jean chap. X 34..
& fuivans. Cela funit pour expliquer le paSage
de Saint Luc, où il e(t dit ~s ~u~M
vous, ~era a~p~ fils ~c D<~M;& tout te fn~r-
véreux du mot ~~e fera forcé de difpar~re.
Pour & former une idée nette de la naifïance de
Jéfus !e Jeteur pourra confulter !'avanture de
FrereLM"ëdans les Contes de'la Fontaîne. Sui-
vant rEvangUe apocryphe de !a ~VaHut~' Ma-
rie (que le Pere Jérôme Xavier J~fuite adopte
pourtant en entier) Marie fut confacrëe,au Sei.
gneur._&~evée dan$ le T~emp!e,d'oh e!!ë ne
fbrtitqu'à l'~e de 16 ahs;~ë qu! pourrit fatre
(bupçoanef que fa' grôfIeSë fut t'cfFet de quel.
que intrigue des Prêtres, qui tu! firent peut être
entendre c'ëtoit Dieu qui lui avoit fait un
` que Co~.c
enfant.' epof~V. y. '~F. 19.
1
~F.
HïSTOïRE CRITIQUE

~cr@t de déclarer & de iatis~ir~


paffion.
Nous ne nousarrêteronspoint à for-
mer des conjectures fur le nom venta*
Me& fur ïa quatite de l'Amant de Ma-
rÏe. Les Juifs, dont le témoignagedoit
paroitre iufpeO~en cette occafion, as-
furent, comme noua le dirons par la
fuite, que cet Amant favorifé fut un
Soldat (tes militaires eurent toujours
des droits fur les cœursdes belles:) i!<
ajoutent que de fon commerce avec la
femme de Jofeph nâquit !e MeiÏte des
Chrétiens que l'Epoux mëcontencquit*
ta fa femme infidele pour fe retirer à
Baby!one, & que Jéfus, avec fa mere,
païïa en Egypte, où il apprit le métier
de Magicien,9 qu'i! vint par la fuite
exercer dansïa Judée (3).
Quoi qu'il en foit de ces hMtoires~ f
du H Fon veut de ces fables Rabbinï*
ques, il eft certain que le récit de Saint
Luc, s*iî n'eA dépouillé du mcrveU'

(3) Ceuxqui ferontcutieuxde voirÏ*M~o!*


ye &les fablesqueles Rabbinsont~itM
Jëfus,lestrouveront dansunlivreHébreutra-
dnîten Latinfousle titrede ?o~~ ?M&M, in-
ïerédansun recue:!pubUë fous!etttrede7l'~
~gaM&tt<m<c, par WageateH in ïo~ t
AMorS.
11, DE J~S~S~CHRIST. ~ï
i.
~ax, préfentera toujours a l'efprit des
incrédules des dinicuités â infurmonca."
bles. Ils demanderont comment Dieu,
étant un pur Efprit, a pu coM~' une
~~MMC ~M ambre, de faire naître ea
e!ie les mouvemensnëce~ires à la pro<
du<3:iond'un Enfance Ils demanderont
commentla nature divine a pu fe ~om<*
biner avec la nature d'une femme?
prétendront que ce récit eft indigne de
la pui~Ïance& de la rnajeUëde rEtte
Suprêmequi n'avoit pas befoind'empto~
yer des moyensauiÏi ridicules ou indé~
cens, pour opérer le falut du genre ht~
main. Kn effet il fembleroit que !ë
Tout.Puiiïant auroit pu prendre d'<n~
tres voies pour faire pafIerJëfus-Chri~:
dans le fcin de fa mere enfin il auroit
pu le faire paro~crefur la terre fansa-
voir befoin de prendre de chair dans ta
ventre d'une femme (~) mais il faut

(4.)DesThéologiens ontagitéia quefUon,


dansla conception du ChrUtta ViergeMarnS
tM~fKy<-MM? SelonMr. de Tf!!emont Tome
H. pag. s. les G~e.r, hérétiques vi-
ON!,
voiencdu temsdesApôtres,ntoientdéjàqu<S
dansle feind'unerbta<
le Verbefe fût incarné
BM~&dirent qu'iln'avoitprisun corps~H'<M
~o~'M'e ce~ui dévoieaneantu'!e miractede
la ~Mn-~M~.BaûiideibutenoitpareiDefnem
queJéfu<Me~ott ~ct~~ar~. Vûyez21~.
H f St <y1 R B C &1 T Ï QVt
<ïumervciHeux dans les Romans & fur*
loat d&BStoute.- Ie$ reUgioss. On fup-
pofa

M~t ToM. Mi. ~t. a~r~ A<z-


f~. T~o~oMt&<Bfft!c./ï&. Z<t&. pa~. 195.
Lae~nce, pour prouver que feiprit de Dieu a
pa féconder une Vterge, c:te l'exempledes ça'
haïtes de Thrace& d'autres femeUesfécondées
!e vent. f~~Mt. Dt~M. L~. cap.
}[t. Cependantle ïnê.meLaitance, reprochant
aux Payonsque leurs Dieux avoient eu befoin
de femmes pour engendrerleur avoit dit C"~
~ît~ e~M~ e~Jex~tMco: cùm D~t~. ~t
MM~~tM, ~M cpcra /«'MM~t ~Mo~
~oc~M~? V. LaS. <&M:~!&. L cap. ~7~.
p.!en de plus indécent & de p!us nd!cu!e que
~s oueAionsthëo!ogîquesauxquelles la na!8ant-
cé ~e C. a do~nelieu. Queîqusa Dodeurs,
pout:fauverla VirgtnMde Marie, ont prétendu!
ue Jéîus n'étoU potnt venu au monde comme
?$ autres hommesap<f~ ';M~, mais plutôt
<MM~ p~M/atM;!e tameuxJean Sçotau contr.ti-
te rsgMdottcette opinionromme a'és-dan@efeu<
~0 ~u'H s'onfmvro!t~u~ y. C. sejere~
< <~ ~a ~er~e, <tM~M /~<MC ~Mp~cMt~tt.
Un Mo~Bede Cîteaux, nommé fto~ LM-
prétendît _fc~ a~Mt«~ fft~
t)f~ ~Mcsaf ~e ~~c ~fo~~OMtM ~M
~H~/ Voyez ~~tNr&~M~~M/c Tome ÏI. p~a.
~3~4 & $S. Le grand S. Thomas d'Aquma
examine y. C. M'aafp~ pw~c jM~f~e.
~M~tM? pM ~fC ~M&.iCC
aMfOft J~M~M?
D'autres ont agité!a que~ton, S Jéfus &uroitpu
S~ncsn!~~njr MW~f&c? L'on peut voir par.tà
combien une abfbrdttépeut en engendrerd'au-
tres, dan$reipnt féconddes Théologien&
M jÉS~S-C~RigT.
po~atoujours que les grands hommes
étaient nés d'une façon extraordiniàire.
Chezles PayensMinerve fortit du ccr~
veaude Jupiter; Bacchus fut confervé
dans la cui~ede ce mê~ Dieu. Chez
les Chinois le Dieu ~ofut engendré pat
une Vierge rendueféconde par un m"
i vondu ib~eiL Chez les Chrétiens J~
fus eâ né d'une Vierge ~condëe par
l'opération du Saint-Efprit, &qui de-
meura vierge après cette opération.
Incapabtesde s'élever jusqu'à Dieu, les
hommesFont fait descendrejusqu'àïeM
propre nature; voilà l'origine de toa~
tes ies M~rM~cM~,dont la croyance eft
répanduepar toute la terre.
Cependant tout le merveiHeuxqm
prëeedeianaiûancede Jé~us<e terïm"
ne par un événement trcs-namret an
bout de aeuf mois fa mere accouche
comme toutes les autres femmes~à la
fuite de tant d'ëvënemens incroyaMcs
&furnature!s lents de Dieu vient au
monde commetous les encansdes hom-
mes. Cette conformitédans lanaiCan~
ce fera toujoursibupconnerune ~oafor~
mite dansïes caufe,sphy6qucs~quï0nt
produit ~en!s de Mayie. En~retï~
furnaturelRe peut produite que dà ~r~
ïmare~ des ageas ni$térie!s ne~~ut
E
M
)f HïtT~~B C~ÏTÏQ~Z
M~terq~e des ~H~Mphyfiquesf &
t'en ibu~at daMt~cote qu'il~<~tou~
jours y avoi? paynede E~urc entre la
~& i'c~
PNisqne,fuivant les Ch?c:Mns,Jé.
<Métoit homtoe<&Dt~Ma fo~, ies
incrédulesdiront qu'il a f~~ oece~d.
~tn~nt que le gern~ divin apporté dtï
od pom-être déposedatïs ~io de
Marie,9 cojatïm en ïsêmc ?0~ la
Divinité& corpsà venir d~ &~ d~
Dieu. En mot, po~rparlerle hn-
~ge des Tb~~gieos, /*M< ~y~~
des d~ux aatuf€~en ~tut'C~ri~ a
dà & f~M ~vaot na~n~, t & fe
trouver con~doe dans le j[eta de
mere. Dw cason ne pourra c~n~
ecvou'cpïp~em iï a pu Mrnvefque Ja
Mtuy9 d~e dct~HjF&t eng~rdic &
r~~Mt pe~d$Mtout je tems de
la gro~Sc de M~, pM~ que ce!-
te-et o'iMtpu nïen~ été av~ne du
tsnMde fon accou~eïneot. Ncua en
tt~uvoM pyeuv~~M St.L~: Ver!
ce mêmet~M, d~ au ch~). lï.,
on puj~~Mt de Ce~M'A~~ci
pow fMr~ dët~aeaf de to~-
? ~~nae. coïBRt~ to~ aboient
faire eor~~fM' eh~~o dansfa
~tHe, Jc~~ pwttt aMjQt de NM~
))E JË~S~~<$~

S ~h .«.& vin~ ~e~~he~ po~f


faire eRre~firer avec M~nP au~
g écok groûe pendant qu'Us çtp~np
~n pe Heu, U arnva q~ ÏP où
g
ej~~voi~ accoucher s'aç~pH)p!i~
elle <~ïf<Mion fi!~ pr~tni~r np
l'ayant gnmaU!o~, e!~ !e çp~ç~
dans !!neprêche, pa~ q~'Hn'y ay?~
g~ pp~ d~ p!acç pour ~u~ ~ans Ï'M~
g~ teHerie
Ç<~dtno:K prouva qu~ ~r}e tu6
pr~fç au d~pouryu & que r~~
~~m~ t ~u; avo~ ~î: t~nt de ç~ô~
pour e)!e, ayp~ nëg! 4e rav~~
~d'nn ~y~iMtne~cH propre a rintpre~
~& fi itnpprtant pouf tout le genre hu~
~main, L'hpman~ ~e Jë~-C~~
~taot a tous les ace~n$ de np<
nature pouvoit pprtr dans ce voy&-
entrepris dans un iems trés-criti*
que paur fa mère. En~R <OB ae coi~*
éprend pas que cette mère <bit feité~
une ignoranceentière de la pro~
de fon terme, <8!que r~terne! a~
teHemeat abandonner le précieuxeo-
qu'il avpit dépose~ans~bn ~in.
jjj Qu~!que,s autres circon~nces du r~
de §t. 'Ln~ ptë~ntent eNeQte<ie
diaicuités. H y eâ par~
~ouveïl~s
s~un ~ow~ ordonné par Cé~f
E3
HISTOIRE CRITIQUE

Augure, fait dont il n'en: fait mention


dans aucun des hiftoriens Juifs ou pro.
fanes (3).
On eft encore tout furpris de voir le
~s de Dieu naitre dans la pauvreté,
n'avoir d'autre azyle qu'une étable, d'au-
tre berceau qu'une crèche; en un mot,
dans l'âge le plus tendre & dans une
laifbn rigoureuse, fe trouver expofé s
des miferes fans nombre.
Il eH: vrai que nos Théologiens ont
toutes
prouve le moyen de répondre à
ces difficultés. I!s prétendent qu'un Dieu
voulant s'appaifer lui-même,
m~e,
detlina dés l'origine aux fouffrances fon
fils innocent, ann d'avoir un motif de
au genre humain coupable,
pardonner
devenu odieux par !a faute
qui lui étoit
d'Adam, à laquelle néanmoins fes des'

a~u.
(5) L'on peut encore ajouter que S.'Luc
re que ce dënombrenMnt prétendu & fit fous
ou
OMr:HM~- Cy~!t~ candis qu'il eâ prouva
~ci~
que c'ëto!t pour lors OMtM~:Hj~'afM~,qui
Gouverneur de la Province.
Les prédicateurs & ies Ecrivains Chrë~ens
font remarquer avec &fTe6tanonque le Temp~~
de 7dnM~ fut fermé & qu'il régnoit une paix
profonde par toute la terre, au tems de la na:s.
~ance du Chrift; mais la fauueté de ce fait a
prouvée dans un livre pubtié en 1700.
J9efM~ Nouvelles de la ~Mt'tM des 7.
vr~
7cM<?X~T.
g DEjÉSUS-CKRIST. 3~
cehdansn'avoient point eu de part. Par
un effet d'une juîtice, donc Fefprit de
l'homme ne peut point fe faire d'idée,t
jun Dieu, que fon efïence rend incapa.
b!e de pécher, fe trouve chargé des
iniquités de l'homme, & doit les expier
pour défarmerla fureur d'un Pere qu'il
n'a point offenfé. Tels font les prin'
cipes inconcevablesqui fervent de bâte
à la Théologie Chrétienne.
Nos Dodeurs ajoutent que Dieuvou-
lut que Ja naiffance de fon fils fût ac-
compagnéedes mêmesaccidens que cel-
les des autres hommes, dans la vue de
confoler ceux ci des malheurs atta-~
chés à leur être. L'homme difent-
')is, eft coupable avant de naître vu
que les enfans font tenus de payer les
dettes de leurs pères: Ainft l'homme
fouffre juftement comme pécheur lui-
même & comme chargé du péché de
fon premier pere. Cela pofé, quoid~
plus confolant pour nous que de voir
un Dieu, l'innocence & la fainteté me*
me, fouffrant dans une étable tous les
maux attachés à l'indigence Cette con-
.folation eût fans doute manqué aux
hommes fi Dieu avoit permis que fon
filsnâquît dansla fplendeur& dans l'a-
bondance de tous les'-pbienswde la vie.t-
E3
HïstôÏRË C~ïTi~E

Ënnn M iô Chrift înhëce~t a'e~t point


ibun~rt, 1 ie genre humain e incapabis
dé fad~faire à !a d'elle contfa~ëe pat
Adam, eQt ëtë pour toujours exclu du
parada.
Quant au voyage pëtuMe que Mâr~
fut obligée d'entreprendre dans des ctr*
échéances critiqués, (ec ëvénentenc a.
~oic été prë~u par !a Sageile Eterneïie, t
qui avoit rëiblu que te Chrift naÈcrôic
& .Bc~~ï, <& non à ~XM~Â. Cette
tirconftânce ë~oit: në~enaire ayant été
prëdité elle devoit s'accomplir,
Quelque ibÏideS que ces répond pa~
foinent a tou~ ceu& qui ont re~H !à M
eh dote fu8i~nte~ elles ne ~bht pomt
capables de convaincre les incrëdutet.
HÊ ie fëcrieht fur t'injun:i(?e de faire
ïbuSrir un Dieu tré~- innocent & de le
charger des iniquités de !a terres lit
iné peuvent pas p!uS concevoir par
qùeïs principes d'ëquirë rE~re Suprême
à pu rendre la race humaine ~poa~
b!e de ïa faute commUe à ton in~u <S
~ns Ïa pamdpatïon par ~on promit
père. Ils prëtendent ~u'~ b0nïi@ ju~
dce tes entans fbht en droit de !'enoB-
~rà !a fuccefrion dé leurs parens auan~
Ils ibnt hors d'état de payer les a'ett~
çc~~ci ~t c~ir~~e., E~
SB JëSPt-CKR~T.
ta! i~~m~~J~~t~
*<tA~~at
îacrëdutes tf<M~acque <tftk~ ~~o~
~t~È~~l
te attribua à Dieu p~r ta Th~&tog~
ChrëHenne~eft iajurieûfe pouf M,t
€Mce qu'e!~ )e repf~cste <~oaime
plus in~)p!acaM€, k ptu~c~ Ï@pt~
injure det tyrans. En~mi~ tr~~venc
~t: écé p~ ~@ d'emp~ch~
oa'ii
HMmtnede pécher, que de pëfH~tM
qu'il péchât & de faire ï~Mif 8~
pour expïef(btt pêche.
A l'égard<dovoyage BethMb€mOï~
n'en devine point ta nëc@SIt:ët Leiiett
où dévoienaître te Sauveurda ïho~@
paroîtunedrco~ttancepar~ethetït in*
diH'ërent€au latttt du genre humsiil.
(~tânt à ta Prophétie,f qui annoïï$'oit
h ~toxredeBeth~h~mpouravoirdo~né
te jour ~Mc<w~M~Mr d~ éHeae p~.
roîc pas convenira Jcfus qui y nâquic
dansune ëc~Me& qui fut rey@t~psr te
peuple dont il devoit être te conduc~.
leur. I! n'y a qu'une p'eufe entorie
qui puîné faire appliquercette prëdie"
tion à Jëfm Chria:. I! eft vrai qu'oa
!)oaaaÏÏurequ'il avoit été prédit qu~
Jélus naîtfoit dans la pauvreté ïna~
d'un autre c~té, teMe~e des Juifs eA
trés-fbuveat~nnoscépar lesProphètes
commeun Prince, an Héros, un Cos*
quërant i!faudroit donc
Ti' lavoir a la-
E~
~.fl Hï s~r~'c
H,xST0 Ï RECR TtÏQ-trE.
~U~E.
quellede ces Prophéties il eft. a propos
de s'en tenir. Nos Doreurs ne man-
queront pas de nous ~tire que les pré-
dirions qui annoncent que Jéfus naî-
troit & vivroic dans l'indigence & la
bauc-He,doivent être priies lettre,
~c que cellesqui annoncent fa puinance
& fa gloire doivent être prifes ~on.
mais cette folution ne JfaLjsfe*
ra pas les incrédules ils diront qu'en
s'y prenant de cette maniere on trouve-
ra toujours dans l'Ecriture & les Ora-
cles divinstout ce que l'on croira avoir
befoin d'y trouver. Ils en concluront
que l'Ecriture efl: pour les Chrétiens
comme les nuéesdans lesquelleschacun
s'imagine appercevoir toutes les figures
qu'il lui plaît (6).

(6) Le P~o'J~a~ attribué à S. ~que~,


rapporte des circon~ances curieufes & ridicules
fur tesqueUesaucuns de nos quatre Evangéliftes
canoniquesn'ont voulu appuyer: cependant el-
les n'ont rien de révoltant pour des gens qui
ont &Hezde foi. Ce Proto Evangile nous ap-
prend, par exempte, la mauva{fohumeur de
Joseph en voyant fa femme grofl?, les repro.
~ches qu'il lui fit de fon libertinage, îndigne,
felon lui, d'une Vierge élevée fous les yeux des
Métrés. Marie fe défend par fes pleurs, elle
pîotejfte de fon innocence & jure au no?Mdu
P~M vivant qu'elle t~HOrC J'~ C~ C~MC~t
t*
't*
-i,-v0 1,e
1,~e(
-J,$ #14,
r ,lé5~~

~Ï@~
.M; ~< -r' ~~h~

~î ~J M~j B< ~a~s.~


,7~ y.
~M~ ~Mïrent ~~Ma~y~
~y' .~>
~M~. ~es~.qu~
d~~i;~5~
~t~ ab~i$!r~$. ~.a~
~n&p~rj.~ c~h~
~y~N~
pa~ro~que daM t~oub~ ë~M
0~ I~vanture de :~ab~Ï ,~Cpt~
MN~~xnMrâubrer~p~r u6 ~ûgol.ë'~a~
"t.cr~e~B~ëô~ ~nd ~f~
~i~avec tes ~ôcres~,?q~i~Ji'acc~(~S~r
J~briquë. ce~enfant, au~'mëpris''d~ee9'~(i!e~
mté'(ip..
dç cet
Marte, Lâ-de~ts
cnfant, "les'Prêtres
au mépris Fr~tres.L~F~
~rit ~s:
~ëux EpQttX ~M-~<' 'M~ ~@~~
'?6~ Veuvage-, :qM~~t't~
;t'aucuti:ïna!; ,en/con~n~nc<3:[Je]<3~
[ dectara tres-înnQC~t;$. L"
~iH''e~ encore rapporte daîis'~e'm9~
'qu'après que ~ahe cuttëté ac~ouch~ .~ï~-
M~ n'&yan~pas voulu croire !a fage. f~EfiMaq~
4~utrutt que l'accouchée étott~em~urë~ ~ie~e%
F .p~rta ta mai!i fur ~arte pour s'en a~rer a~
~t cette main tëmëraiî'e (e ~ntit brûter cep~<
''daht eUe fut guërte en prenant le peticjëf~ dans
~bBas. C~c~~o~T.~aM.
¡ ~j~M'ïi3.i :j
E
Hïtïexaz C&ïtïq~a
d'aiMemraSt. Mathieu & St. Lttc ~i
nous les ont tranimis, ne font aucune.
ment d'accord iùr les cïfconftanees.
Les plus habiles Commentateursn'onc
i~u comments'y prendre pour !es con*
ciiier, tant leurs récits font din'éren&.I!
eit vrai que ces différences~bnt moins
fenfiblesquand on lit les Evan~ë!i(tes
les uns après les autres, ou fans ré-
~exion mais elles deviennent tr~<.
~ï-appanteequand on a de la mëmoite
ou quand on fe donne la peine de les
compafef. Voil~ fans doute pourquoi
jusqu'à préfent l'on n'a pu faire une con-
des E~angi!es qui eût rappro*
bati,ongénérale de l'Egïife Jesconcor-
dances même dont on a permis rim"
pretÏion n'ont point été universellement
ttdoptées quoiquel'on fut forcé de re*
eonnoître qu'elles ne renfermoient rien
de contraire à la foi. Peut être eH: ce
pat une ~ge politiqueque les Chefs d~
Ï'Eglife n'ont approuvé aucun fyttcme
cet égard i!s ont vral~mb!ab!ement
fenti i'impoihbiiitcde concilier des ré-
cits au~ discordansque ceux des quatre
Ëvangé!i~es; rEfpn: Saint, ian~doufe
pour exercer la foi 'des fideles les n
inspires tre~ diverfement. D'ai!!eurs
une concordance bien faite des Evsa-
&&JM~Cnmgt,
~L~ <
gU@s Ïeroit un ouvrage trèt-d&nger~x~
e!!e rapprocheroic në~i&ïremem dëW
~iM rapportes par de~ Auceur~ q~i
bien !oin de s'&ppuyer ne ~cfoieni que
$'aifoïb!ir reciprt~uemeat, ce qui îï6
manqueron: pa! d'ébranler a~ aloiM
foi du réda~eur~
St. Mathieu, qui ~e!(m ropinion c<Mh*
munë a ëcric ïe premier i'h~oHfe da
nous âilure qu'au~tiôt
Jéûts qa'~
Kë, <& lorsqu'il étoit encore da~s ré''
ïaMe ~e Bcth~heM t de< Magea ~rêût
de rOneoc à JëîuM~m, ~~fortne~
rent de rendroit oH étoit t!ë je Roi de$
Juifs, dont Us avoient ob~er~ ï'a&rê
dM< ieuf Hérod@ ¡ ~ui reg~o~
pays.
~ors en Judée, informa ~M M~df d&
Ïeur voyage ) confd!t& les dé
ïôi; & ayant appris que Je CM~ dc~
voit naître Bethtehëni, perMit ~X
Mages d'y aHer, leurpeëû~n~ndânt de
t'mforn'ïet ex~cment de ccï ~~t, i
&nnque!td-mêïne pût ~B~ïte lui ~en*
dte hommages (ï).
Il pàroît par le récit de St. Mathieu
ûu'auaitôt que tes Mages eUMt q~!tt~
Hërode, iis prirent Ï@ c~~ia de Bëth"
~hcm, lieu très-peu
ëio!g~ de JeM.

(t) St..MMM~ eb~. ~ef~t i, & IM~~


HISTOIRE C~ïTiqux
falem. On eft furpris que ce Prince
ayant été froM~~par l'arrivée des Ma.
ges parce qu'ils lui avoient annoncé
f a nouvellede la natHanced'un Roi des
Juifs, n'ait pas pris plusde précaudona
ppm' calmer fes inquiétudes propres,
& celles de la Capitaleque l'Evangile
nous reprëfenM comme dansla confter-
nation de ce grand événement. il lui
eût été très-facile de s'affurer du fait,
fans avoir befoin de s'en rapporter à
des inconnus, qui n'exécutèrent point
fa commi~ion. Les Mages ne revien-
pent point; Jofeph a le tems de s'en<
fuir avec fa petite fami!!e; Hërode res-
te tranquille maigre fes ibup~ons & ies
craintes; ce n'e~ qu'après un délai peu
vraifemblablequ'il ie met en colere &
s'appercoit qu'il eft trompé alorspour
mettre fa couronne en ~rete, il ordon~
ne un maCacregénéral des enfans de
~ethléhem & des villages d'alentour.
Commentpréfumercette conduite dans
un Souverain jaloux Soupçonneux&
crue! ? Ce Prince avoit atremblé les~
Poseurs de la Loi & les principaux de
la nation leur avis avoit confirmé le
bruit répandu par les Mages ils dirent
que excita Bethléhemque le Chriftde-
vpic D~e, & pourtant Hérode ne f~it
"BË'J'Esus-CuRïs'n 4~
rien pour fa propre tranquillité! On
Hérode ajoutoit foi aux prophéties des
ou il n'y croyoit pas dans le
Juifs,
premier cas, au lieu de s'en rapporter
à des étrangers i! devoit aUer !ui-mê-
me avec toure ~Cour à Bethléhem pour
rendre hommage au Sauveur de la na-
tion. Dans le fecond cas il eft abfurde
de faire ordonner à Hérode un mafïacre
généra! des cnfans, en vertu d'un foup-
~on fonde fur une prophétie à laquelle
ii ne croyoit pas.
ne fe
Quoi qu'il en ~bit ce Prince
met en colere qu'au bout de plufieurs
jours, après s'être apperçu que les Ma-
s'en font
ges fe font moqués de lui <&
retoarnés par un autre chemin. Mais
comment ne ~ut. il pas par la même
voie la fuite de Jéfus accompagné de
Jofeph & de fa mère ? Leur retraite
avoit du fans doute être remarquée dans
un lieu aunt petit que Bethléhem. L'on
nous dira peut-être, dans cette oc-
que
caHoQDieu permit qu Hérode fût aveu-
glé mais Dieu ne devoit pas permet-
tre que les habitans de Bethléhem & des
environs s'ob~inaCent à garder un fe-
ctec qui devoit couter la vie à tous leurs
enfans. A portée de faire des mirât.
c!es ce Dieu ne pou voit il pas fauver
H!ST9ÏKE C~ïMq~E
~n filspa~une voie plus douce que pa~
le maiÏ&eyeinunie d'un grand Domb~
d'ianoc~n~?
D'u~ at;@ côt<e, Hërode n'~oit
M)incma~n-~n~u d?ns la Jndée Je~
M ~i
point maint:
&om~n$ lui ~n~ent
guwent poïnt
point permis
pertn~
d'ex~-c~rde p~e cruautés; le p~H.
pte Juif, p9rM~ Ja n~iCa~ce <~
Chï'm,i3~s'y ~o~ point:prêté, Un Roi
d@Fra~ p~~ ~io!~ qu'un Rp~I~t
de Jttde~ dppendw d~ Hjopt~in~ 0 n~
feroit point obéi s'i! ordonnoiï:de g~Q<
té de CtBttï' ~s Gitfd~ Sn~s ~ef
égorger tens 1~ EcfaïM~e ~rene 0~
ds CI~ttd parce (j~ tToi~e~r~~
~rs !ncoMu$en pa~nt par Ver~iïl~
lui acro~nt d~ q~e parmi ~$ en~ n~
dans ces viMage~ il en ~Q:un qui,
vant b< Mg!~ de l'olp~ie judiciaife
@âd<eâin~aêc~ Wïjonr Roide FfM'-
<?. D~ns!? te~~ o~ ra~rologie e~p~
encore en vogue, on <e ~roip con~
té de faire chercher l'Enfant fuips~~p
on rauroic ~<i~e~ ou peut-~e fait
MOtirir~&os <c~Bp~d~ d'autre inB~
cens daM p~o~~pt;o!
Ës~n !'<m peM en~pye oppp&r
fécit de SaiM M~h~u le iï!e~e d~
au~~s E~asg~i~, & ~r tout c~
~e J<~epite~hi~WB ~1~ ci ayan~
Bt jËSUa.CtfUÏST.
~ea raifons pour haïr Hérode e n'eût
pas manqué de rapporter un fait aa~
propre a le rendre odieux que le maiï~
cre des innocens. Philon a pareiHem@n~
gardéle ~ence ~urcette action d'Hère
de, & l'on ne devine point !<traifba
pour laquelleces d~ux hiftofieM cë!e~
bres fe font accorde: à taire cet evën~
ment fi revotant. L'on ne peut point
fuppofer que ç'ait été en haine da la
Migion Chrétienne, car ce fait dénp.
ché ne prouve ni pour ni contre. Ain~
fi nous pouvons cone!ure que ce ma~Ha"
cre eft une fab!e, qui d'ailleursne s'a~
corde nu~ement avec ks dét~its~e )<
vie de Jé~us-Chrifttranfmit par les au-
tres Evangéliites. St. Mathieu ~mb!<
n'avoir inventé ce conte que pour avoir
occafion d'appliquer une ancicane pfo*
phétte ce qui étoi~ fon goût dom~
nant. Cependant en cela même if eft
ciair qu'H s'ei~ trompé. En effet
prophétie dont cet Evangé~He fait
!'app<ieationau maûacre de< innoceM,
e~ ttrée de Jërémie. Tous les Juif$
~ncendoient de la captivité de Bsby*
!one. Elle eft conçue en ces term@<
~ns i'Hcbreu' ~r
~y~M~f, ~cM~M~Mj' ~~<?~*y
«w~M J~
HISTOIRE CRI'fIQ?E
quipleuroitfes ~r~ cc~~
/o~~fur ~M~,parce M'y~K~'UMt plus.
Le verfet qui ~uiteit fi clair qu'il n'eit
pas concevableque Se. Mathieu en ait
ofé faire l'application au prétendu mas-
facre de Bethléhem. Le Seigneurdit 1
continue Jérëmie réprimeta voix de
pleurs tes yeuxde larmes, car ton ~M-
~'<?aM?'M~ tes enfans retourne-
~o~ terre de l'ennemi. Le retour
de la captivité e~ ici clairement dé-
ûgnë. Il n'y e~ aucunementfait men-
tion de Rama, dont parle !'Evangé!is.
te, maisdes montagnes de Samarie où
Jes IfraëMtesdoivent de nouveau plan-
ter des vignes après être revenus dans
,leur pays.
C'eâ encore pour accomplir une pro.
phëtie que le même St. Mathieu fait
voyager Jéfus en Egypte ce voyage
felon lui, ou plutôt le retour de ce voya.
ge, avoit été prédit par Ofëe dans ces
ïnots ~'a~~c monfils ~yp~y tan-
dis qu'U e~ ëvidKntque dans ce pana-
de il ne s'agit que de !a délivrancedes
Ifraeiites de la Servitude Egyptiennepar
ie nuniûere de Moyfe. v
D'aHIeurs le voyage <~ le fëjourdej
Jé~us en Egypte ne s'accordent aucune"
m~nt ,avec des circon~ance&arrivées
dans
j!
DB JÉSUS-CHRIST.
dans l'enfance du Chrift, telles qu'elles
Ibnt rapportées par Se. Luc. Gelui-ci
nous apprend qu'au bout de huit jonrs
il fut circoncis(2). Enfin le tems de la
purification de Marie étant accompli
fuivant la loi de Moyfe, Jofeph & fa
mere le porterent à Jérusalem, pour le
présenter au Seigneur, en vertu de l'or-
donnance qui prefcrivoit de lui conia-
crer les premiers nés & d'offrir un fa.
crifice pour eux. Le même St. Luc
nous apprend que dans cette occafion
le vieillard ~~OM prit l'enfant entre
fes bras, & déclara en préfence de
tout le peuple amitant a la cérémonie,t
que cet enfant étoit le Sauveur~'7/r~
Une vieille Prophéteile nommée ~MM
lui rendit hautement le même témoigna-
ge, & parla de lui a tous ceux qui
~~o~~ la réde1nption <f7/r~7(3). Mais
commentdes difcours, tenus publique-
ment dans le Temple de Jérusalem, où

(2) L'EvangUel'Enfance ~ey~/M~nousap-


prendqueionprépuce futmisdansunvafed'al-
bâtre& confervédansunbaume.Quelques Au-
teursaûurentquece divinprépucefe voitenco.
re à Rome deS. JeandeLatran.V.'
dans!'Eg!ife
Conrx~cfy~MjJV.y. ToM. 7.p~. i~î. Ce-
pendantla Villed'Anvers à Romel'hon-
difpute
neurdeponeder'cejoyau.
(3) Voyez St. Luc chap. 11. ~.2S,32.3<3S<
F
~0 HISTOIRE CRITIQUE

Hérode faifoit fa réfidence, furent-Ils


ignorés de ce Prince fi foupçonneux?
Ils ëtoient bien plus capables d'exciter
fes inquiétudes & d'éveiller fa jaloufie
que l'arrivée des apologues d'Orient,
Jofeph & Marie venus à Jëruialem
pour la préfentation de Jéfus <~ la pu-
rincationde fa mère, retournent ils à
Bechlëhem & de là vont ils en Egypte
au lieu d'aller à Nazareth?
CependantSt. Luc dit: très-pofitive-
ment qu' qu'ils- <?M~~ ~~ow~~ tout
ce qui ~M~ O~C~M~ p~t' la loi du Seigneur,
ils s'en retournerent en G~ MtS~.
reth leur ville {4). Mais dans quel tems
les parens de Jéfus accomplirent ils ce
fut-ce .avant d'aller
qui étoit ordonné?
en Egypte, ou après être retournes de
ce pays,. où felon St. Mathieu ils s'ë-

(4) Luc t~ Mf~c 39..Les anciens fai-


reurs d'Evangiles, qui ont fait celui de l'Enfance
de y<~M.f,& qui l'ont attribué à !'Apôtre S.
Thomas, nous ont confervé les miracles fans
nombre & les autres paSëtetns du petit ChriA;
il y eft fouvent rep~ë~entëcomme un trè~më~
chant enfant; Utuott'~es camaràdes quand il enf
étoit mécontent. Cet Evangile de !'Enfance
été rejette, comme bien d'aucrès, quoiqu'il ne
contienne rien qui doive paroïtre incroyable à
des gens affez robu~es dans ta foi pour admet-
tre les !V.Kvangt)es caHon~MRf..Y.;C~ex~o'
cfy~. ~V. y. ?o<t. p~. 159 ~JMT.
DE JÉSUS-CHRÏST. ~ï
toient réfugies pour fe fouftraire à la
cruauté d'Hérode? En un mot la pun-
fication de la Vierge & la présentation
de fon fils au Temple, eurent, elles
lieu avant ou après la mort de ce Prin-
ce fi méchant? Cependant fuivant le
Lévitique la purincation de la mere qui
avoit mis au monde un fils devoit fe
faire au bout de trente jours. D'où
l'on voit qu'il eft trés-diiRçiJede conci-
lier la fuite en Egypte & le ma~cre
des innocens dont parle St. Mathieu,
avec le récit de St. Luc, qui dit qu'
jpf~ avoir ~CCO~p~ les ordonnances de
Loi, y~~ Marier~~Mf~~M~ Gali-
Nazarethleurville d'où il ajoute
qu'ils alloienttouslesans à y~M/ pour
c~~w P~MC. En eiret fi l'on veut
adopterle récit des deux Evangéliftes,
dans quel tems placera-t-on la venue
des.Mages d'Orient pour adorer Jéfus-
Chrift, ia colere d'Hérode. la fuite en
Egypte le maSaçre des innocens?
L'on eft donc forcé de conclure, ou
que le récit de St. Luc eft défectueux,
ou que S. Mathieu a voulu tromper ie$
loueurs par des fables improbable~
Quelque parti que ron prenne, le Saiîït
Efprit qui les infpiroit tous deux iej
ïrouvera toujours en défaut.
TT* –
F 2
HISTOIRE CRITIQUE

–- < < .<


Voici un autre fait iur lequel nos
deux Evangëlittes ne font pas plus d'ac-
cord. S. Mathieu comme on a va,
fait venir à Bethléhem du fond de l'O-
rient des Mages, ou des gens conddé-
rables, pour adorer l'Enfant Jëfus & lui
offrir des préfens. St. Luc, moins é.
pris du merveilleux fait adorer cet
enfant par de fimplès Bergers, qui gar.
doient leurs troupeaux pendant la nuit,
& auxquels un Ange vint annoncer le
grand événement de la naiffancedu Sau-
veur d'Ifraë!. Ce dernier Evangélifte
ne parle ni de ~apparition de l'étoile ni
de la venue des Mages, ni de la cruau-
té d'Hérode, circonftances dignes nëan.
moins d'être rapportées par St. Luc
qui nous dit s'être fi foigneufement in.
formé de tout ce qui pouvoit regarder
Jëfus.ChrHt.
de Je.
Quoi qu'il en foit, les parens
fus, foit après leur retour d'Egypte
felon St. Mathieu foie après fa pré-
fentation au Temple felon St. Luc, vont
demeurer à Nazareth. Le premier de
ces Ecrivains à fon ordinaire voit en
cela !'accomp!inement de cette prédic.
tion, il fera appelléA~M. Malheu-
reufement on ne fçait où chercher cet-
te Prophétie dans la Bible, ni deviner
DE JLSUS-CHRIST. J~
eft feule-
par qui elle a été faite: on
ment a~furë que Nazaréen chez les Juifs
iigninoic un bandit un homme y~rc
du nwnde, & que Nazareth étoit: une
ville trés-chëdve, habitée par des mi-
fcrabtcs, au point que leur pauvreté
étoit pa~ee en proverbe, & que l'on
appelloit Nazaréens les gueux les va.
fans aveu (j).
gabonds & les gens

(5) 11en: très-important de remarquer que les


premiers Chtétiens ont été appellés 2V<!3~c??f.
On les trouve (encoredéfignés fous le non) d'E.
~tOMtt~,dérivé d'un mot Hébreu qui .~gnine un
tM~!aMt,un?Mt/un~:?<wc. Chacun fçait
que dans le X!!Ic. nêc!e S. François & S. Do.
miniauc,qui fe propofoient de faire revivre le
primitif, fonderent des Ordres de
Chrin:ia.nifme
Moines ~e~ta~, deftinés à ne vivre que d'au-
mônes,ctre de vrais ~Vaza~Mj-, & à lever
des contributions fur la fbciëté que ces vaga.
bonds n'ont point ceu~ de troubler. Salméron,
pour relever la fainteté des Moines mendians,J
a prétendu que Jéfus tui-méme avoit mendié.
de faire
Quoi qu'il en foit il eft à propos
fur les N~ZT-~M-tquelques remarques qui pour.
ront jetter un grand jour fur i'hifroire de la Rc.
ligion Chrétienne. Il eft tres-dair que l'on
donna le nom de 2Vaz.r~j aux Apôtres & aux
Les Juifs les
premiers Juifs qui fë convertirent. des
regardoient commedes hérétiques (MtMMn),
excommuniés,& fuivant S. Jérôme, les anathe.
matifoient dans toutes leurs Synagoguesfous le
nom de ~saf~~J. V. S. T~ter~y~. E/)t~.
M .t. & V. idem. in ~aï~ cap. f~
F 3
54 HiSfOÏRE C~ÏTIQ~UH
Nous venons de voir dans !e cours
le peu d'harmonie qui
de ~t?
chapitre
ï8. Les Juif~ donnent encore maintenant le
nom de Nazaréens (Nozerim) aux Chrétiens, que
les Arabe:)& les Perfans apposent Nazari. Les
premiers Juifs convertis par Jéfus & par fes
Apôtres, ne furent que des Juifs reformés; ils
conservèrent la circoncifion & les autres ufages
ordonnés par la oi de Moyfe. JVaz~r<Ct,dit
S. Jérôme, ita CAr!/?MH recipiuntut ~~r~a~tonc~
/.e?~ veteris non a'Mttta~CV. AD. J~s. 8. Ils
fuivirent en cela l'exemple de Jéfus, qui. (cir.
concis lui. même,& Juif pendant toute fa vie)
avoit fouvent fait entendre qu'il falloit rëfpe<3:er
& obferver la Loi. Cependant par la fuite des
tems les A~Mfccnj!'ou ~onttM furent anathë-
matifés par les autres Chrétiens, pour avoir al-
lié les cérémonies légales avec l'Evangile du
Chriîr. S. Jëtôme en parlant d'eux & des difci-
ptes de Cérinthe,dit <~M!(~toMet~Cen~~ts.
ni) C~M:~ n! C~)'t/h), propter hoc SOLUM
~atr~:<j'/M~?MttSat! funt, ~MO~ L~g' ccrctMo-
monias C&~t e~an~e~o nt</cM<?ru~C. Sic Mo-M
ifo~< funt ut vetera non a?K!tter~ït. V. ,S.
HiERON. IN EpJSTOL.AD AuGUST!N. H paroît
qu'en ie conduifant ainfi les ~tt~ ou ~Vasa-
~?~ (e conformoient aux intentions de Jéfus &
de fes Apôtres l'on eft donc n ès-furpris de les
voir traités d'hérétiques par la fuite. Mais on
fera voir (dans le chapitre X~/7) la vraie' caufe
de ce changement: il fut évidemment dû à S.
Paul, dont le parti prévalut fur celui dé S. Pier-
re, des autres Apôtres & des ~Vazar~M ou
C&r~tMf-yu~sanj. Ainfi S. Paul cofrigea&
réforma le Syftême de Jéfus- Chrift, quin'avoit
prêché qu'un'Judaïfme réforme. Cet Apôtre
DR J~SUS-CHRIST.
? trouve entre la-maniere dont deux
Evàngë!ifhs rapportent les circom&m".
c~ dont la naiiïance de Jéfus fut ac-
compagnée. Examinons maintenant
quellesont pu être les vues.de cesdeux
Ecrivains en rapportant iï diverfemenc
tes faits que Fon vient d'exposer..Au
moins cn:-i!impoffibleque Jéfus, corn-'
me dit Se. Luc, foit demeuré con~am-
ment à Nazareth jusqu'à douze ans, s'il
eft vrai qu'il ait été transperce pres~
qu'aunitôt a~rés fa naifïanceen Egypte,t
où Saint Mathieu le fait reâer jusqu'~
la mort d'Hérode.
Iî eâ iwn 'd'observer que du vivant
même de jéfus, on formoit un repro-
che contre lui de fon féjour en Egyp~
té (6); fes ennemis précendoient qu'il

des Gentils parvint à faire regarder fbn maître


fes anciens confrercs eumme d~s ~r~MM
ou de mauvais Chrétiens. Voifà comme les
'i hëoiogiensprennent fouvent la liberté de rec..
tifier ta religion du Sauveur qu'ils. adorent! Au
reRe les .A~s~cn-f avoient un EvangMe en Hë.
breu, tres-dUtetent de ceax que nous connoie*
fbns, & que l'on attribue à S. Barnabe, Voyez
Toîand, dans un oiuvra~eAngitoispubUé~bus le
titre de NAZAnëN~sM 8~0 LoM~r~ 1718. D'à*
prcs cet E~angt!~ '!ês Nazaréens ne croyoient
pas la DwinM&de~ts-Chn~. ~gx~ge.
Kctc~w ~'f~p~~ XVn cet ouvrage.
(6) L'Evangile de r~~tcc 1"
C. dont
F
~6 HISTOIRE CRITIQUE
y avoit appris la magie, à laquelle ils
attribuaient les prodiges ou tours d'ad.
dreffe qu'on lui voyoïc opérer. I! pa-
roit que St. Luc pour faire tomber ces
accusions, a cru devoir pafïer fous
jfilencele voyage en Egypte qui rendoit
fon héros fufpec~ en conféquence il le
nxe à Nazareth, & le fait venir tous
les ans avec tes parens à Jérusalem. Ce-
pendant la précaution de cet EvangëÏis-
te paroîc avoir été inutile; 8. Mathieu,
qui écrivit avant lui avoit établi l'o-
pinion du voyage & du Séjour de Jéius
en Egypte. Origene, en difputant con.
tre Celfe, ne le nie point d'où ï*on
voit que les Doreurs Chrétiens nedou-
toient point que Jéfus n'eût été dans ce
pays malgré le fi!ence de S. Luc ils
s'en rapportoient au témoignage de S.
Mathieu. Tâchons donc de dëmékr
les motifs de ces deux Ecrivains.
Les Juifs s'accordoienc généralement
t dans l'attente d'un Meilie ou d'un Li-
nous avons déjà p?t!ë fait voyagerla fainte
familleen F"ypte,& fui fait opérerde vUleen
vU!edes mira~'csfufHfanspour la faire très-
bien fuMfhr. L'e<tudomMarie fe (en'Ott
pour !averfcn enfant~uértÛbi:des tdpreuï&
despo<Rd<f's,la prëfcncedu Chriftfaifoittom-
ber !es Idoles, denouo!:i éguiilette &c. V.
C~xc~of. 7. ~2.
Y
DB JÉSUS-CHRIST~ j~
bérateur; mais comme les diverses das-
fes de l'Etat avoient eu leurs Prophè-
tes, elles avoient auili des lignes diveft
auxquels elles devaient reconnoître ce
Meiue. Les grands les riches les
perfonnes inf~ruites & bien élevées ne
ibupconnoient aûurëmenc pas que le it-
bérateur d'Ifraëi dût naître dans une e-
table & fortir de la lie du peupie; ii$
attendoïenc fans doute leur dë!ivrançe
d'un Prince, d'un guerrier, d'un hom-
me puinanc, capable d'en impofer aux
nations ennemies de la Ju~ëe & de bri-
fer iesfcrs. Les pauvres au contraire,
qui, auili bien que les grands & les ri-
ches, ont leur pordon d'amour-propre,
croyoient pouvoir fc iliCMrque !eMes-
fie naîtroit dans leur ciafT- icur nation
& les peuples voifins fourn~ïbient aSez
d'exemples de grands hommes Sortisdu
fein de la pauvreté. Bicnpius, les ora-
cles dont on ber~oit cette nation é*'
toient tels que chaque famine fe cro-
yoit en droit de prétendre à l'honneur
de donner un McHie, quoique Fopiniont
la plus gëncra!e fût que ce libérateur
devoit ~brdr de !a race de David.
Cela pofc des bergers & des gens
du peuple ont bien pu croire qu'une
femme accouchée dans une étable de
T~
F J
v HïSTOIRB CRïT~~UR
Bethïéhemavoumis au monde le Chri~.
On peut encore îoppofe? que Marie,
dansÏa vue de fe rendre mtérei3anie,=
dit à ceux qui la vifiterent qu'elle étoit
i~ue du iang des Rois mobile ian&
doute très-propre à exciter la commife-
ration & l'étonnement du peuple. Cet-
te confidence, & le fbuvenir confus
de queÏquesProphëcietfur Bethléhemla
patrie de David, ont pu fuffire pour
frapper l'imagination de ces gens cré-
dûtes & peu diiBci!esfur tes preuves de
ce qu*on!eur racontoit.
S, Mathieu, commeil paroît par fon
hiftoire avoit la tête remplie de pro-
phéties & de notions populaires ou
du moins H comptok fur la crëdutitë
de ies lecteurs. En compofantfon Ro-
man, pour remplir un vuide de trente
ans dans la vie de Jéfus, il imagina de
le faire voyager en Egypte, fans pré.
voir les ob)e6tionsqu'on pourroit faire
fur la négligence de la iainte familleà
remplir les ordonnancesde la loi, ce!-
les que la drconcinon de l'Enfant, fa
présentation an Temple la purifica.
tion de fa mere, la célébration de la
Pâque, cérémoniesqui ne pouvoient fe
faire qu'à Jérufaiem. Peut-être e~-ce
po'ir jQfHÉ~rce voyage & ces né~M.
DE JÉSUS-CHRÏST.

cences que Saint Mathïëa fait interve*


nir la Prophétie d'Ofee, relative. au
mppet d'Egypte, donc nous avons par*
lé. C'eft peut-être encore pour ju~ineF
la durée du iejour de Jéfus en Egypte
&
qu'il raconte la colere d'Hërode
la fable du maffacre des innocens qu'il
fait ordonner par ce Prince, que fes cri.
mes avoient d'ailleurs rendu très'odieux
aux Juifs ainfi qu'aux Etrangers. L'on
e~ difpoie à tout croire d'un homme
devenu célebre par fa méchanceté.
St. Luc, pour éluder, comme on a
vu les reproches que l'on pouvoit fai-
re de fon iema à Jëius ibr fon voyage
& fon fejour en Egypte, n'en, a point
du tout parlé cependant fon filence
n'en détruit pas la rëaiice. Il falloit
écarter du Chrift le fbupcon de magie,
mais il ne l'a point lavé d'accuiacions
tout aufïi graves que l'on faifoit fur ia
naiffance.
Celfe médecin célèbre qui vivoit:
dans le fécond fiècle du, Chriitianifme 1
&qui avoit recueiUi ibigneu~ement tout
ce qu'on avoit publié contre le Chrift,
anure qu'il étoit te fruit d'un adultere.
Origene, dans fon ouvrage contre Cei-
fe, nous a confervé cette accufation
mais il ne nous a point tranfmis les
<~0 HISTOIRE CRITIQUE
lespreuves fur lesquelleseUeétoit appu-
yée. Cependantles incrédulesont tâché
d'y fuppiéer, ils fondent l'opinion de
Celfe fur ce que,
io. Suivant le témoignage de St.
Mathieu lui même, il psrok très*cer-
tain que Jofeph époux de Marie fut
très-mécontent de la grogne de
femme, à laquelleil ~avoic n'avoir eu
aucune part; en ccnfëquence il forma
Ie.defTeinde la quitter fccrettement &
fans éc!at, réfolution dont il fut dé-
tourné par un Ange ou fi t'en veut
par un rêve, ou peut-être par la ré-'
Bexion qui chez les Juifs paHe tou"
jours pour l'effet d'une mfpiration d'en-
haut. Il paroît néanmoinsque ce des-
fein de Joîeph avoit échté, que le fait
s'étoit divagué, & qu'on en formoit
un reproche contre Jéfus. Mais St.
Luc, plusprudent que Saint Mathieu,
n'a ofé faire mention ni de l'humeur
de Joseph ni de la conduite débonnaire
quilafuivit. De plus, quoiqueJofeph
eût pris fon parti fur l'aventure de fa
femme, on ne le voit plus reparoitre
fur !afcene dés que Jéfusy entre. Quoi-
qu'on ne nous apprenne nulle part la
mort de ce bon homme ii eft à préfu~
mer qu'il ne vit jamaisde bon ceii fon
DE JÉSUS-CHRIST. dt
fils pMf~f/y,& qu'il abandonna totale-
ment un enfant à la naiffance duquel il
fç~voic n'avoir aucunement contribué
(/). Lorsqu'à trente ans Jefus & fa
mere fe trouvent aux noces de Cana,
il n'eH:plus queftion de Jofeph. Si !'on
admet avec St. Luc i'hiitoire de la dif-
pute de Jéfus avec les Docteurs dans !Q
temple de Jérufalem, on trouvera une
nouvelle preuve de l'indifférence aut
régnoit entre le pere prétendu & le niss
putatif: Ils fe retrouvent au bout de
trois jours & ne daignent point fe
parler.
20. Si l'on joint à ces préfomptions
des témoignages .plus pofitifs & d'une
haute antiquité qui confirment les fbup-
çons qu'on avoit fur la naiH'ance de Jë<

(7) S. Epiphane~u. 7. to des~M, nous


afTure qifcJofephctoittrcs-âgëdansle temsde
fon mariageavecla Vierge,;il ajoutequ'ilétoit
veuf, & pèrede fix enfans,qu'i! avoit eus de
fa premierefemme.Selonle Pfofo-jEMn~~c ac-
tribué à S. Jaquesle mineur, le bon homme
eut beaucoup de peineà fe déterminerà ëpon'
f?r Marie, dont l'âge !u! faifbitpeur;mais !e
Crand-Prêtre lui fit entendreraifon trouvant,
t
peut-être, que Jofephétoit l'hommele p!tja
c~nff'rmefes vues. V. Codex~oft-y~AN.
7~. p~. 88 ë' ~M!'u.Ce qui fembte
annoticerune tntrigucfaccrdotate,commenoHï
Favonsdcjàrcm&rquë ci devant.
~2 HISTOIRE CRITIQUE
fus, l'on acquerra une preuve convain-
cante pour tous ceux qui renonceront:
au préjuge. L'Empereur Julien, ainft
que Celte, qui tous deux avoient foi-
gneufëmentexaminetous lesécrits pour
& contre la Religion Chrétienne & fon
Auteur ~ubfiilansde leur tems, nous re-
prëfentent la mere de Jéfus comme une
proftituée, vivant de fes débauches, &
chafféepar ton fiancé.
Des l'origine du ChrHbanifmela fec.
te dc~ Antidicomarites regarda JëRts
commeun enfant bâtard. Dansles ou-
vrages des Juifs il eft traite d'
adultérin. Enfin presque de nos jours
Helvidius, gavant critique Proteftanc,
ainfi que plufieurs autres a ibutemi
non feulement que Jéfus étoiî: le fruit
d'une intrigue crimineUe, mais encore
que Marie, répudiéepar Joseph, avoit
eu d'autres enfans de din'ërcns ma.sis.
Quoi qu'il en foit, il paroit que Ma-
rie ne manquoit pas de raifons pour
t'ë!oigner de Jofeph & pour fuir en
Egypte avec ion fils. Une tradition
conitante parmi les Juifs nous affure
qu'elle fit ce voyage pour fe fbu~raire
aux pourfuites de fon Epoux qui l'au"
roit pu livrer à la rigueur des loix, mal-
~ré les vifionsnocturnes dont on j[cfer-
DÉ JÉSUS-CHRIST.

voie pour l'appaifer; on fçait que les


Hébreux n'cntcndoincpoint railleriefur
cet a.rdc!e.
Enfin nous trouvons dans le T~M~
le nom de P~M~~r,furnommé Bar-Pan-
~y que l'on met au nombredes amans
ou des maris de la Vierge. D'où il ré<
fulteroit, fi le fait e~ vrai, que Ma-
rie, répudiée par Joieph, ou après a'
voir fui, a époufé P~r foldat Egyp-
tien, ion amant favoriie, le vrai pere
de Jéfus. Saint Jean Damafcenea cru
réparer le tort que cette anecdote pou-
voit faire à la réputation' de Marie,
en difant,que les furnomsdeJ~M~rou
~r-P~M~ étoient héréditaires dans 1~
famille de Marie, & par. con~q~enc
dans celle de Jofeph (8). Mais i~. ou
Marie n'étoit point parente de Jo(pph~
ou elle n'étoit point la coufine d'EIiza*
bethy mariée à un Prêtre, & par con~
féquent de la-Tribu de Lévi. 2°. Nous
ne trouvons dans aucun, endroit de la
Biblele nom de Pantherparmi les des~
cendans de David fi ~'eût été unfur~.
nom héréditaire da~s cette famillj, on
devroicle trouver quelquepart, à moins
de fuppofer que St. Jean Damafcenea
(8) S. Joann.DamaÏcen. de 6de orthodox.
Lib.IV.cap.15.
6. HISTOIRE CRÎT:Q~E
f~u la chofe par une rëvclaiion particu*
liere. 3°. Le nom de Panthern'eiï: nul.
lement Hébreu.
On nous dira peut-être que ces
bruits injurieux pour Jéfus & pour fa
mere, font des calomniesinventées par
les ennemis de la Religion Chrétienne.
Mais comment juger un procèsfi l'on
n'examine les pièces des deux parties?
Au refte, ces reproches font très-an-
ciens ils ont été faits aux Chrétiens dès
l'origine de leur Religion; ceux-ci ne
les ont jamaisfolidementrepouHes.Dés
le tems de Jéfus iui-même, nous So-
yons que les contemporainsregardoient
fes prodiges commedes effets de la ma-
gie comme des prodiges du Démon,
comme des effets de la puiûancc de
JS~/z~Mf~,commedes tours de fouples.
ie. Les parens de Jéfus étoient fur-
tout de ce iendment & le rega~doieM
comme un impoûeur, vérité qui eft
consignée dans l'Evangile même, où
nous trouverons par la fuite qu'ils vou;*
lurent l'arrêter.
D'un autre côte, Jëfus lui-mêmene
parle jamais ni de fon enfance ni du
tems qui avoit précédé fa prédication.
Il y a tout lieu de croire qu'il n'aimoit
point à fe rappeller des circonRances
dés"
'DE JÉSUS-CHRIST. <5~
deshonorantespour fa mere pour Ia-
quelle même nous le verrons bientôt
manquerau refpect:filial.
Les Evangë!iftespareillement panent
très légèrementfur les premieresannées
de la vie de leur héros. S. Mathieu ~e
fait revenir d'Egypteen ce fans
fixer aucune époque. Hlai~e ainfi fes
commentateursdans l'embarras de ra-
voirfi Jéfus avoit alorsdeuxans ou dix
ans. Encore voit. on que ce terme de
dix ans eft inventé part complaifance
pour le fait de la difpute entre !ui&
les Docteurs de Jérufalem, que St. I~ûC
place à fa douzieme année. A ce!
près, dans l'un & Fautre EvangéH~
Jéfus difparoît de la fcene pour ne 4,s'y
remontrerqu'à trente ans (o).
Il e~ difficiLede démêlerce qu'i! 6t
jusqu'à cet âge. Si nous en croyons
St. Luc ~i! refh à Nazareth. Cepea*
dant il y a lieu de.croire qu'i! fut ail-
leurs pour apprendre le rôle qu'il avo~
(9) Peut-êtrequeJéfuspafïauneportioncon.
~dërab!e de faviechezlesJ~entCMf contempïa.-
Mfsou Tliérapeutes,quiëtoientdej<efpeces(?
MoinesJuifs très enthoufialtes, quivivaient
dansle voinna~e en Egypte,dhil
d'Alexandrie
parnïtque le Chrin:puifafa.doétrinefëvefe
vraiment monarque. Vo?EZLECHAf. X~I~,
NOTE I. DECETOUVRAGE.
r"
G
H~TQÏR~ C~ïTI~E
a jouer par la fmce. En ~fet ~'i! ~(
~oujou~sd~eure à ~a~are~, 1 Ie§ ha.
bkans de cettg petite VtU~i'auroiem
~nnn payfanerp~nc bien ~om d~ la,t
~s ~<; ~pris d~ !e VQH- a ~e~~e ans,
~~PSQRncntferment; de ~econ~cn:~
U~ te demandent te$ uns a~x au~
~es, <t~ y~~
(ïo) ? qH~o~ tr~s~r~dicn~da~$ ~w-.
g~n%q~ a~roi~ncvn ~abitu~
~e~ J~fm da~ r~ncemce de ~ur p~~
~evU~. Celan'empëc~ pa~ S~ JM~
~n d~ nQ~ dir~ qu'il ~t çharpeï)C~
~s rat~Her de ~bn préc~nd~~re, <~
QH' trava;Ha aux b~n~s çu auj~
jh~ il ,navail'f\
<~ labourage
3. ux b4time. QUau~
(~)..Mai<

(10) V. S. LM~.
c~ap, ~e~ a),
(n) Voyez ~<~M Ma~yf p~r. ?r~o~.
]~'KvangUede l'JP~ïMcenous apprend que te p~
tit ~fUs s'amu(b!t a former avec de ta terre d~
petits oKeaux, qu'i! animoic entité & qui s'ea.
v~OtCHtd~M l'~tr. JLa tném~ ~vr~ ~it q~
~o!t p!Hs (~5 fon naître d ~coië (~t
tua pour t'avoir frappé parce qu'i) ref~tb!: de
~ter le$ !enres de :'A!pha~t, (~ vw e~co.
~e que J~(us aido{t Jo~ph dap~ t~ava~x i
tHongeoif par tniracie tesibon taiU~strpp çpuf~.
OU trop ëtro!M, Tonte~ ce~ ~mpettinençes $~
(ont pas plus disettes croirQq~e tant d'autre
~e~vetUes rapportées dans te~ Kva~g;!es a~
V, <~DR~ APQCRYfH, N. T< T<~ ~c tû$!
& & ToM. n. ~c 4x4-<~
tTEjÉSUS-CHRISt.
métier ne dut pas !ongtems convenir
un homme dans lequel nous trouvoot
un efprit ambitieux & remuant
II vaut donc mieuxquitter ici ~t. l~c
pour fuivre Si. Mathieu qui p!aee
Baptêmede Jean immédiatement a~ppe~
le retour d'Egypte, & qui fait auiÏttô~
commencer à Jef~s mi~on< C'c~
auili, à proprement parler, à ce~te~
poque que doit commencer la vie du
ChriH:. Cependant pour ne rien fa~
perdre au iec~eurde~ mémoires Evan<
piques fur lesquelsnouaëcnvons~nom
avons cru ne pas devoir pa~r fous
ienc@les circon~ances qui vienn~nc
d'être rapportées vu que ces préUmi*
nairesfont propres3 jetter beaucoupd~
jour fur la perfbnne & les actions ~Q
notre héros. D'ailleurs t'imerva!!e qui
fe trouve entre la naiffance& la prë~
dication de Jéfus n'a pas été parM
de fon hiftoire la moine expofée au<
traits de la critique <x i'on ne peut
affezadmirer combien elle a influé fur
la conduite des Evangëliftes. S. Ma-
thieu, comme on a ~u pour rendre
compte de t'abfence de trente ans de
fon maître, le fait aller ett Egypte &
i'en fait revenir dans un tema inimité.
S. Luc, qui depuis a rédige tes mémoi~
G2
HISTOIRE CKITïqUE

res, 5 voyant que îe féjour en Egypte


un foup~-on de
jectoh Magie tur les
miracles de Jétus, !e faic re&r en Ga-
ïiMe, aHer & venir tous les ans à Jeru-
~em, & ~e, à ce qu'il croK, ~bn
~epQT dans îe pays en k faifant n'oser
de douze ans dans !a
à fâ~e capuate,
a~ milieu des Doreurs,
argum@Ma~
contre eav. Mais S. Marc & Se.
Jean'
proinanc peut. être de !a cnii~se q~
voTenE éprouve ces divers
armngemeMs,
font tomber îe Me~ie des & le
noes
mettenc tout de fuiœ à travaiMet a~
grand œuvre du ~!uc des hommea.
C'eË ain6 qu'en combinanE com~
parsnE îes rëeiM divers ron peaE pspve-
B~ à découvrir vym fyftêBne des E.
vmgïÏes, dans lesqoeis ~M
y ries a~
cerer, nous trouverons de quoi compo-
fer îa vie de Jéfus, en rëdui~nc
~p:e=
mem !s partie ïnervei!!e).ïfe s ~3
m~e
~ai!e~.
DE JÉSO:-CHRI!T< ~P

CH~P/~R~ 2~
~<? ~f C&r~. &M~y<M<r
~?! Co?~MMC~~K~ ~<
~MM ~j~~ M~ N~-
C~K~.

JL~ E P U1S que ïes Romams emreme


tubjugne la Judée, îea hâbkaRS ~per<
~idetjx décèle concrce, tmp~ïens ~e
voir arriver te Me~e ou. te iibéfa.Ee<a~
ta.nc promis a. teurs Pères, ~mbtioieHË
voubiï' b<~er la tenceur de t'Knernel pa.?
t'~rdeur de !eurs deilrs. Cène dt~po~h.
tinn d~ns tes e%rk§ Se ectore des nr~
pelures des rëvolEes, des ïro~bîes
donc !a putiTa-nceRomaine punif&Mtks
anceur&de manieTe a dëcoora~ep ~QFs
adhérens ou du moins à tes di~Bpet
tres-promptemem. Jusqu'à rEpoqoe
donc nous allons parkr, que FEv&n~-
!e de S. Luc€xe l'a ~~SM~ï~ <
~< T~<~ aucun de ceux qm
avoi~nc voulu fe faire p~Ser ponr k
JMei~e n'âvoic pu rë~r pour bte~
remplir ce rô!e it eË!: fattu des forces
J ptus contidërabies que ceUes que Jt.t"
dée endere n'en pouvok oppofer mx
?t
G 3
yû Hï<TO!&&C&ITÏQ,CB
vaiMMenrs de la terre. H fut donccé~
cei~re de recourt?a ïa ru~e, d'emplo-
yer les preâigea & fourberieaa de-
iauc de a force pour cda Hétoit im-
portant de bi&nconnoîcrej'e~prit de t~
nation Juive d'~e~er nn grand ~ei-
pe~ pour jf~ïtoix <& u~agM,pour
lesquelselleavoit !a vënëradon 1~ph~
profonde de profuer habilementd$$
p~ëdi~ioMdont elle étoit imbuei de
r@ïB~@r les pa~on<& d'échaufferrim<t<
ginâCiond'un peuple fanadaue & cr~
du!e. M~n tout cela dévoie fMre
fourdemen! ii failoh évicerde~rcï!
dre fufpe~ aux Romains U Moit fe
meure en ~arde contre les PréMes,k<
Docteurs& lespersonnesmftrmces,c~
pâMe8de penë~rer<&de traverser jfe<
deiTeiM. Pour cec @ircti! éMk e~m.
tiet de cornmencerpar ie faire de$ad~
hérensd~ des coopëraceurs, enfile
un parti dansîe peup!eaiin des'en âp* 4
puyercontre!es~randtde i~nadon. H
po!idque~xigeoitde ie moïnret rare<
mènedansla capica!e,de prêcher dan<
les campagnes de rendre odieuxà !&
populacedes Pretrei qui dévaroient14
~âdoa des grandsqui roppnmoieMJ
de<riches donc@!!e dévoieê~re mcureï*
~ememJ~oul@. La d@m3~<
&ÈjÉ~~Ciï< tÊT. ~É
doitqu'onp&ri&t à m&t$ cou~ftt&
oe peutde tropâ!!armet Ï~
efprKs.EnfinFon nepou~oitdi<<.
pen(efd'opterdesprodiges, qd,bten
~uetoutes
plusfurent !esharanguer dun~o~-
de, eMfûuctem:propres à?<
duiredeedévots ignofans~difpo~ àvoit
D/csdanstou~<lesceuv~t
dont !tepeuvent démc!etie<ïMbibM
Vëntâb!es.
TeUe fut,comme nous~!o~s ïevoir,
f
!a conduite duperfbnna~e dontnoa~
examinonsvie. Soitqu'on~ppo~
qu'ilaitétéen Egypte pouryâcqu~nr
fesvues,~b!t
les~!en< néce~â!fex
au'i!fûttoujours detneur~à N~zsreth,J
J~fusn'ignoioit pâ~lesdîf~ontions de
~sconcitoyen comme i!~~voit corn-
bknÏ~ pfédicUoïM étaientnécë~
pouragir furi'efpritdesJuifs, i! fe
choi~t unProphète, ~n~M~' dan<
Ïapef~onne deJbJcouftn ~M.
Ceiui-ci,vj'ai~mb!abÏem@ntdec~nceft
avecJefus,prêchoït îapénitenec~ b~p*
ti~itfufi@8 bordsdu Jourdain â~
conçoit ia~enue d'unperibnnage pÏM
grandquelui.MM~Ï!diioitàceuxqui
ccmoieni: r~~
~Mïf~~~«~ doitT;
t~ ~yMM
C4
HKT~tRBC&ÏTÏ~E
j)~ digne de C<
MM~
~~J~~ dans le ~ï)/
Quoi qu'i! en foie, Jëi~s vint trou-
pour f~ ~4nc~r~
ver ean p~~ur concerMr~ec
~r~~ Ïnt,1
ou~ S~~ri
Fonveut pour rccevp~ te bsp--
tëtBe de fes ina.!M<Cetut cl au' mp
poM de Se..Mâchieu,~cd~bofdqud-
qae$diScu!tés, fbutenancque y Meïï
ïoin'd~tre dignede baptiserJ~m~
t~i~~deluiau contraijreqn'Mdev~i~re-
cev0~ b~pcemecependa-nclà iïD it
eéd~ aux ordres ou <mxinËsiï~esdu
C~nË & lui conférace SacremescdoïïC
ïe ~s innocencde Dieu ne pou~pn
vo~ un grand befoin,(2). 1;.
~ïï'y s Ïi.eude' croire qae~~ns.ce'Me
encrevuelesdeux~arens convinjrenc de
Je~s Mcs~ & prirenc Ie%mdtï~ n~
(ï) ~Ma~~M
c~p.ÎIL iï.
(~) ~(~M ÏII, t4, I<@~ M&
~~eM dans rafagp ba.pHtefCotïsÏ~ Pm~fy-
t~ fatM~Hf.Le bapt~Meé~, "t~y,
ttt~ ~~f< propfe ~îte dshasp~ CH~ow*
me to~ nouveau, au poïa~ de p~v~t a!cM
p~e~erfa propte mere. Ma~ g. jeaa & j~ug
votïÏMTeût:baptff<pfM
fé~~reï' ~wj'tï~ e~.
me~ pfëfcndantqa@h f~néra:ao~ ïe'MfëM~
aïtS n~e~ffe qu'aux profe~M~.~iy~~ Bernard
dans te$ JV~< Ï~.
~JP~. ~<$6.
HEjÉ~S~G~RÏ~T<r
césurespourf<nre ~u~r Ïen~d'
Lesdeuxprédicateurs qui CŒMrd~E
avoientde Fambtdon part~r~
Jambon. S. Jeanc~da~premtefr~-
te à Jëfusqu'itjugeaplusc~p~Mc d~
ï~joueravecfuccès,tlfe contentd'~
trefonP~ deprêchefdxïï~~
dëfert~de luirecruterde<ie~t~m~
de lui préparerles voies; touec~
coM~qucnce d'uneProphétie~M~
quiavotcdtt:~x~ ~~f 6~
~w, f~~x~J~~
Pfcdt~ion obfcurc<&vague d~
Jaque~e néanmoins on a cru voif c~
rementdefign~ Ïe Me~e & ~m M~
Pr~M~~r (3). 0
Lesarrangemens unefoispr~en~e
nosdeuxmi~onnaires, f Jeaneut ~m~
de direà ceuxquivcnoiene t~c~uc~
qu'itéiokternsdefairepëntCeoce pM~
appaifcr!ccie!,que i'arrivéedu Mea*
fien'é!:oitpa§ë!oignce; en6nildedar<t
net~menc qu'iirevoitvu. L<3S prëdi<
cadon% de Jean ayanefait quetqMe
bruit,les Prêtresde Jeru~em,vigi-
~nsfurce quipouvoic intére~er
ta y~
ligion,vouturenc êcremËrui~de fes
(3)IMcch.XL,vers. 3.
1.. y
Gj
e Hï$t~&t C~ïtt~B
we< x'inf~ p~fM$ ï ?<
dëpu~~ïtc ~efsM d~iMÏaH~ <
~iui firent des ~e~io~tt& îtn d~$a~
der~: C~ &<~
«? ~J~~ (4).s J~n ~p~it ~n'H
<t'écoit de tout cela. M~ï*
~n lui demandace qui !~Ut<M'iJMt
bMH~ & &prêcha, il dëdMa
Sic le Ffëcu~uî' du Mc~è. 6~@
~ëm&rchede<Pfétres ne poU~
<t~a~p~< de pûM<&uxdi$~
J~m, & devoit:n&Mfc~~méHt @M~
& curto~të du peupte a~~ p~~
Ï'@nteodfe~ dé<le ~ndëfMinï! ~t@&*
dit enfoui rendro~ où ce p~d~
teurbaptifbi! cdui cipfoSta~a~~
~tHM~de h dfcon~a~c~ ~snt y
~et!!f)~< !u~ 8'éC! f~~
D~K) ~d~M êf
celui
Me ûpMon
f~ C~~tdévoie feçae ph~<~
Ï(ï!K~t!'B!t~ avant!eM<~e.
psrûïtfe
tfandnombre cro!tencorede M~
deChrétiens
!ocrsnue t~venusd'~tedoitpïécé~ !'a~
de~fug.Chr~ Y~.
pourjugerle tï!<~(ië.
yeyles~~t'~w ~<~y~JB~.
C'e~~'opinion denosJan~ni<t@t d'aujoufd'M.
ou!,comme !espremierChréUens, ont!a ~ete
tempHe destd~c';
fansdques&lu~bMtdeta Se
~ochaiMdu moode.
jÉ~~Ct&ÏtT. Tf

~« ~Otun AM!M~
(~).
It ett bon d'obtcfver <~e Faneur d$
t'EvangUeattribué S<Jeaa) <eaaM~
du'il étoic impofcaat d'écarcef ~bnp"
fon de coU~~oQ entre ~iu8 & ibn pf~
CMieuf, fait déc~ef à Jean .Bapc~
par deux foi<~'t~ MC M~s~ ~t
t~M de le baptiier, ï~a-M qu'ilid ~ic
f~vêlépar ~Dwn~ qtiec~ttL~
qut tl verfûit
,rilvélépardefeendrelie
laDi.Vinik!q..
u~l.,u. Sainti.<f~
4.t~
anmnt:~bnbaptême, ~Mit !e 6~ dé
Dt~. D'où ron voit que ~oa ee~
Rvan~U~e, Jean-Bâpci~ ne coan~
fou pat Jéfusqui étoit pourtant~m pâ*
yent (uiv&ntS. L~
TeMétoit fort eMmëdu peuplequ'W
genre de vie au~re & excfâordim~
toujoursen droit de ~daire Ït ne
fbup~nM pM qu'un M~onn~re,
d~eaché des chofe$ de ce monde. p&e
jamaisle tromper. On crut fur p~
ro!e que i'~tpric S~n!: ~M~ ~M$
~MM~c~ ëtoltdetcendu ûtr y~,
& que céiui-ciéMit le C~ ou A~"
pr0)tnspar !e<Prophètes
Dans une aucMocca~on nou!!v~"
tons encore Je&n-Bapdfte~e~@r d~
S.JMQeh~~L v$M,a~?
($) Voyez
HlBTOt&E C~ltiQ~N
ne point connexe fon coafm Je~
Chnft; il lui députe qudques'uns de
difciples pour fçavoir ~t ? Jëfus
leur répond qu'ils n'ont qu'à rapporter
à Jean les miraclesqu'il opère, <x qu'à
ce ~gne leur maît-repourra le recennoî~
~e. Nousaurons occafionp!us!oind~
iB~er de cette amba~ade (6).
De fon côté, Jë~s s'ëcoit anbci~ un
d~!p!c ou conndent nomme pour ~r$
~M~, & depuis C~M ou ~~) ~uï
avon ëté difcip!e de Jean. A p~ine
eut-it pris fes arrangemensavec !e M~
~e, qu'il attira fon frere dans !à
nouveUeie~e. Ces deux frer~~oi~nt
pécheurs. On prëfume aiféË~ que
notre héros ne choiûÛbit pas tes gens
parjËHiles grands du pays. ?
Les progrès de Jean-Captifte &!'ac-
tachement du peuple pour lui aUarrne</
rent les Prêtres ils ie plaignirent ~m.
tement, & Jean fut arrête par ordres
Tetrarque i~érode, qui, ~!(mS. Ma*
thieu, lui fit trancherla téte,par coïn*
pïai~ancepour Hérodias iabeue-'foeur~
Cependanton ne voit pasque les hi~o-
riens de ce Prince lui reprochent ~eiu~
p!ice du Précurfeur. Après fa mort il

(~) Voyezle cbap.Xf.de cet Ouvrage.


"DE ''J'É'S~ CH'RtS 7~
p?roîtquefesdifciplés's'actacherent 4
ChrittdontH avoit annoncela venue;
& qui à ton tour !u~avoit rendu!e~
plus écrans tëmoj~nages en prë(ene~
du peuple. En efrecJëius avott h~?
tementdëdarëqueJeanétoit
P~ plus~'MM <~qu'it n~
toit poincne d'homnie
que
Cependantte Me~e ctajgnanc,~$
doute d'être compromisdans ~~tf~
deIonPrëcurteur, !a!nales deux
pies àjërufatem <&~erecira d~~
Dëfert,o~it demeuraqtmrante~o~~
On areMàrquëquedurantrempri~~
nementde Jean, !e Ch!'iAne fon~
poinca !e délivreri! neEt aucuna~
rade pour lui &depuis ia mc~?
n'enpariaquetrés~peû, &s'ab~inc d'~
faire Fëioge:il n'en',avo,it
plusbefoin-
peu~tré voutuc~i!~par'!à donner
leçona ceux qui ne-~rvencqu'ea~~
cond aux vuesdes ambitieux, &
apprendrequ'ils ne dotveRCpas ?0$
compterfurleur reconnoi~ance.
C'eûtétë mardébater~quede don~
!a craintepour motifde ÏaTecrai~~
Me{Ïtè autîil'Evangiienousapprend
qu'ilfut M/~Mr/ 'qui !c tran~
portadans!eDc(eK. D~Uoic,q~~
y8 Hï3TQ~Ë CRI TT~B
Chrift l'emportât fur fbn Précurfcun
Celui-ci menoit une vie trÉ~au~ere<
ne fe nourriHantque de w~ ~~<?
y~M~r~~j-t mais l'Evangile afTure
eue Jefusne mangea rien du tout pen-
dant fa retraite & que !e dernier jour
ayant fenti la faim, j'c~~
~Mf y<<
De plus, pour faire fentir l'itnpor~
tance de fa mi~on, le préjudice ~u'eï~.
ie alloit caufer à l'empire du Diable,
& les avantagesinfinis qui devoient en
rester pour ceux de fon parti) Je<M
à fon retour prétendit que !e Diable ra"
voit tenië, lui avoit fait I@)! p~res tea
p!u<flatteufespour rengager fe dé~
&@rde ion entrepriie tui avoit propos
la Monarchie de FUniver~ s'il re*
à ion projet de racheter le gen~
tioncoit
xe humain. Le refus qu'il oppofaà ce$
propofitionsmontra un de6r iurna~et
de travailler au fahc du monde ceu~
qui apprirent ces détails durentdeêtr~
remplis d'étonnement, pën~t~es re~
connoiGance, & brûler de ~Ie pour !e
prédicateur. EB efet ~cnombre de ie<
tdhërens s'accrut.
S. Jean rEvan~liih, ou celui qui <
~crit fous fon nom, dont l'objet paro~
tveM éta im~ut d'~abHr la DivM;~
DB J~SUS-CSRÏST.
de Jéfn~, n'a po:n2 parlé de fon en!e~
vement, de fon fé jour dans le Défère,
de fa tentation ces chofes lui ont iem~
blé préjudiciab!eaà la doctrine qu'H
vouioit introduire. S. Mathieu, S.
Marc &S. Luc rapporcenccet enlevé~
ment &Ie< tentadons qui le fuivirent
d'une fayon différente, mais propre~
faire voir la puiffancede SatM fur le
Me~iQ. Ene~it le cranfport:e,msJ'.
ère lui fans doute, fur le pinacle du
Tc~p~e, & par un miracle éconnaat i)
?haifait eonddëFerdu haut d'une mon-
tagne tous les royaumes de l'Univers,
~ns ïï~nic en excepter ceux dont
habitansétoient ~o~ de la Judë~
H faut convenir que d'après les Evan-
giles le Diable opere des merveillesqu~
ne le cèdent en Tienà celles de Jéfus-
Chri~.
La fuite <~!'ab~eneede Je fus lui S-
rent oerdre pour quelquetem~fes deu~
prerm~&D~cipks P~~ &- L~
aece~të de pourvoir à leur propre fub-
Chance les contraigni::à reprendre leur
premier n~der de Pécheufs. Comm~
leur ma~re n'ofoi: pour Jors fëjourney
à Jëru~)em, il retira vers les bord.
de la mer de GaH!ce,où il les retrouva.
~M~-aMt, ~r dit-ii~J ~~& ~M~
Sq HYStOIRE CRÏTIQCB
~~A~Mrj M~ToK~ ~OM~ ~r~t
~Mry ~M~~<?~. Il leur fit vraHem-
biablement entendre que les réflexions
qu'il avoit faites pendant fa retraite lui
avoicnt fourni des moyens ~Ùrs pour
tubûn-er fans travail de la crédulité du
vulgaire. Les deux freres le fuivirent
auSitôt..
Soit que Jéfus eût été chajSëde Na"
z&reth par fes concitoyens ~bit qu'il
eût quitté cette viUe de plein grë il
étoit venu fixer pour lors fa demeure à
Ca~rM~) viHe maritime, (nuée fur
ï~seonnns des Tribus de Zabubh & de
NephtaH. Sa mere, veuve o~ épatée
de fon mari, Favoit fuivi e!Iepouvoit
être utile à Jëtus, & a la petite trou-
j<edes lecteurs qui vivoient avec !ui.
<Cefut en ce tems'tà que notre Hé-
ros fecondé par fes Difciples fe mit a
ptecher. Sa prédication aM ~ue
ce}}~de Jean, confi~oit a dire:
y~cc, car le Roy~M~~ C~M~
~rc~. En effet il paroît que c~ ici
au'i~ faut fixer l'Epoque de la Mi~on
de Jéfus-Chrin-. Nous avons vu que
Jean commençaa prêcher la quinzieme
année du régne de Tibère, ce fut cet-
te mêmeannée que fe pana fon entre-
vue avec Jëfus, qui ieiit bspuie? ~a~ t
lui.
DE JÉSUS-CHKIST. 81

lui. C'eft encore vers la fin de cette


année que Jean diiparut. Après quoi
Jéfus fut au De~rt, d'où il revint de.
meurer avec fa mere dans la ville de
Capharnaüm il n'y féjourna que peu
de tems parce que la Pâque appro."
choit, pour la célébration de laquelleil
fe rendit à Jcrufa!em. Ainfi nous pou-
vons fixer le commencementde la pré*
dication du Chrift à la feizieme année
de Tibère, c'eft Funique fyflême que
prëfence !'Evan~i!e. I! célébra trois
fois la Pâque avant fa mort, & l'opi*
nion commune eft que fa prëdicatioM
dura trois ans, c'eft-a-dire, jusque
la dix neuvieme année du même Em-
pereur.
Les rumeurs qu~avoientexcitées le
baptême & la prédication de Jean &
les témoignagesqu'il avoit rendus à Jé-
fus-Chrift, s'étant ennn diŒpëespar
l'emprisonnement& !e fupplice du Pré-
curfeur, & par la fuite du Meille, ce-
lui-ci reprit courage & crut devoir à
l'aide de fes DiP:ip!e8, faire une nou.
veUetentative. T ropconnu ou décrié
à Nazareth, mcprifede fesparens qui,
fuivant toute apparence, Icavoienc à
quoi s'en tenir fur fon compte notre
Héros quitta cette ville ingrate pour
1-1
H
''Í~
~X HISTOIRE CRITiQt/k

s'établir, comme on a vu, à Caphar-


nalim la feizieme année de Tibère. Ce
fut là qu'i! fe mit à prêcher fon nou-
veau fyftême à quelques pauvres pê-
cheurs & autres gens du peuple. Ma~
il trouva bientôt que fa mij~on y étoit
trop circonfcrite. Cependant, pour lui
donner quelque éclat il jugea devoir
faire un miracle c'eft.à.dire, dans te
langage des Juifs quelque tour capa~
blé d'émerveiiicr le vulgaire l'occafion
s'en préfentad'eHc-méme. Deshabi~
tans de C~?M, petit viliage de la Gali-
lée fupérieure, éloigne d'environ quin-
ze lieues de Capharnai.un invitèrent
Jëfus & fa mère à leurs noces; les ma~
ries étoient pauvres fans doute quo~
que S. Jean, qui feul rapporte ce fait,
leur donne un maître-d'hôte! cepen-
dant il nous dit que le vin leur manqua
au moment où les convives ëtoient
demi ivres ou en gayetë les cruches
fe trouvèrent à fec. Marie, qui cor~
noiSbit la puinance ou FadreÛe de ~bn
fils, s'adrene alors à lui: ils M'~jM~
de vin, lui dit-elle d'un ton pénétré; fur
'quoi Jëfus lui répond trés.brusquemenc,
ou d'un ton qui dénoteroit allez un hom.
me ëchaurFépar le vin: femme! qu'y j-
<~MW!~ entre ~0~ ~M? Cepen-
Ï)E JÉ6US-CHRIST. 8~
dant il Faut fuppofer que le Chrift n'a-~
voit pas totalement:perdu la raifon puis-
qu'il eut encore a~ez de préfence d'es-
prit: pour transmuer de 1eau en vin,
enforte que le vin miraculeux futmê"-
me trouve meilleur que le vin naturel
l~
qu'on avoit bu d'abord.
Ce premier miracle, de Jéfus fe fit)
comme on voit, en préfence d'un grand'
nombre .'de témoins déjà entre deux
vins mais le texte ne nous apprend pas~
fi l'on en fut également ëmerveïHé ~e
jourfuivant, lorsque les fumées du vin
eurent été diilipées. Peut-être au~
que ce miracle n'eut pour témoin que
!e maître-d'hôtel avec lequel i! n'eH:
point impo~ible que Jéfus s'entendît.
En un mot les incrédules, moins ~acile~
à perfuader que de pauvres villageois
ivres à demi, ne voyent pas dans cette
transmutation de l'eau en vin un motif
pour fe convaincre de la puiflance di-
vine de Jéfus ils trouvent que dans
cette opération il fe fervit de l'eau pour
!) faire fon vin ce jqm donneroit lieu de
foupçonner qu'il ne ~qu'une compofi-
tion dont il pouy,oit avoir comme
bien d'autres, le fecret. En effet il
j; ne falloit pas plus de puiflance pour
S créer du vin & faire trouver les cru-
B fr
H 2
84 HISTOIRE CRITIQUE
ches pleinesfans y mettre de l'eau, que
pour faire une transmutation réelle de
l'eau en vin; au moins en s'y prenant
de cette façon eût-il écarté ridée de
n'avoir fait qu'une mixtion.
De quelque manière que le prodige
fe foit opéré, il paroit qu'i! fit pour-
tant impreffionfur ceux qui le virent
ou qui en entendirent parler; il eft cer-
tain au moins que Jéfus en profitapour
étendre fa miffionjusque dans la capi-
tale de la Judée il donna feulementà
fon miracle le temsde fe répandre pour
produire fon effet en attendant il fe
retira avec fa mere fes freres & fes
difciples à Capharnaum ou il refta
jusqu'à ce que la fête de la Pâque~ qui
ctoit proche eut raHembié à Jéru-
falem une multitude de *peup!edevant
laquelleil fe promit d'opérer un grand
nombre de merveilles.
DE JE SUS-CHRIST. 8~

CH~P/r~JE

~cy~c y~/Mj-c~~ y~ ~cH-


deurs c/J du Temple. Conférence
avec Mco~M~.

Jj~ E bruit du miracle de Cana s'étant


répandu à Jërufa!em par le moyen de
ceux qui s'y rendirent de Galilée, Je.
fus y alla lui.même accompagné de
quelques uns de fes Difciples dont on
ignore !e nombre. C'étoic, comme on
a dit, le tems de la Pâque & par con-
féquent un moment oa presque toute la
nation fe trouvoit raÛembiée dans la
capitale. Une telle occafion étoit fans
doute favorable pour opérer des mira*
cles; auûi St. Jean ailure-t.ij que Je*
fus en fit en grand nombre, fans pour-
tant en détaitier aucun. Plufieurs dei
témoins de la puiffance du ChriH:cru-
rent en lui, felon notre hiRohen; ce.
pendant Jéfus ne fe fioit point à eux;
voi~ la raifon qu'on en donne. C'~
qu'il COMMO~O~ tout; C'~ qu'il M~W~
~C/ohïqueperfonnelui ~Mj~ ~MO~M~
d'aucun homme,parçe qu'il COMMO~/6~ par
H3 3
8~ HiSTOïRB CniTIQ.UE

lui M~C tout ce qu'il y ~'DO~~HY f/~M-


(i). En un mot i! f~avoit tout;
hors !e moyen de donner a ceux qui vo-
yoient tes miracles, les difpoûdohs qu'il
ouvoic defirer.
Cependant comment concilier dans
ces nouveaux convertis la foi en Jëfus-
Chrift avec les mauvaiies difpo{itioi~
qu'il leur connolt? S'il connoifibit 1'~
difpofitions défavorables de ces tëmpin~
de fes miracles, pourquoi les opérer en
pure perte? C'eft une inconfequence de
l'Ecrivain qu'il ne faut pourtant point
imputer à Jéfus; il vaut mieux ne pas
<E'enrapporter à S. Jean, dans cet en-
droit, que de croire que fon fage maî-
tre fit des miracles fans dellern, ou
pour le feul plaifir d'en faire. D'ail-
!euïs dans ce voyage à Jérufalem notre
Héros fit. une aeHon qui vauc bien un
miracle & q~i montre un bras tout.
puiûant.
Suivant un ancien uiage des mar.
chands s'étabHubient, durant les fêtes
~blemnellesfur-tout, fous les portiques
dont le Temple étoit environné ils
fourninbient aux dévots des victimes <&
des offrandes qu'ils puffent offrir au

(i) VoyezS. Jeanchap.II. vers. 23 & 2$.


,J~j~. Ç~~i~~j
Seigneur pour accomplir !es ordonnant
ces de la loi. De ptus, pour ~a~epr~m~~
dite des Juifs quis'y rendpient de
~ren~pays, & pour leur prppre Mie*
rêc, (es Prêtres avoicnt permis que de~
changeursph~aÛëncleurs bure~
ce~,jie~. J~fu~~ q~ en 'touce.~c~â~
le mpncrapeu favorable au Cierge, f~
(jio~u~de cet uîage~ qui,; ~en:~t~
4'~e crinYine! tepd~ic;a
~~p!iIe,rncM 'de~a loi, .qu~
qpiifc-quence~ .U~fatt;unj'~ouecde (~rd~~ {
.<3~~dep.fpyanc;uïi~bras~~igoureu~
marchands, ;iUes cha(Ïe~dsn~~eg:u~i,
iji~e~raye~ !e 'becail,.jj-enverfe.tes~.c~~
toursfans que .pcrj~nne~~dans~to~~
.pû.~s'opposer,à ïon~~e~~j.'
~en;te.tïc
concratre l'on ppurroic fbup~nnerjq~
Ïe peuple n'eut poinc~ieu d'être~ f~
de ce defbrdre, qu'it pro$~ d~
gent;<~des,eirets,qne~notre.~erp,s~,r~ '"7"
~ër~adans cet;açces: z~e.jSan~.dpM-~
t~ que fes Bi~ipîes ne s'oub~eren~ ~a<
ejux mêmesdans cet~e QGca&onIe~
nEtaîtreput leur fournir par-la, fur-tp~
s'i!s é!:oient prévenus, de quoi fe d~
frayerpendant !e fejour dans la Capita'
ïe. D'aiUeursi!s virent dans cet ë~ë-.
nement Taccomphiîementd'une Prp-
phëde du PIatmifte qui yr.anhoncoit que~
H~
g8 HISTOIRE CRITIQUÉ
leMe~ieferoit ~or~ ~KX~ ~~w~"
yo~~M~~KCMr;Prophétie qui fuc évi-
demment:vérinéc par !e vacarmeque !e
Chritt produificen ce moment. A l'é-
eard des marchands,ils n'avoient point,
}e!on toute apparence, compris te îens
my~ique de cette prëdit~ton, ou du
moins Us ne s'attendaient pas à ta voir
vërifiëe a leurs dépens; dans teurpre~ j
miereTurpriteUsne s'oppoierent poinC[
aux attaques imprévuesd'un hommeqtu~
leur parut un furieux; cependantreve~
nus de leur étonnementils ie plaignirent
aux Magi~ratsdu tort qu'on leur ~O~
caufë. Ceux-ci craignantpeut-être de
compromettre leur autorité en punis.'
iant un hommedont le peupieétdit de"
venu te complice, ou un fanatique
dont le zê!e pouvoit ~tre approuvéde~
dévocs, ne voulurenc point ufer ~e ri-
gueur pour cette fois, i!sfe contente*
rent de députer vers Jéfus pout ~a'
voir de lui par quelle autorité il agis-
ibit. P~ M~c/c, dirent tes JuiFs
auChri(t,~OMj ~OH~z-~M~ T?~
t~x ~ro~ ~rc f~ ? Sur
,quoi Jéfus leur réponde ~~M~ ~~c~-
p~ ? ~n~o~ joHrj'. Hpa-
roît que les Juifs ne furent point tentes
d'en faire l'expérience; ils le prirent
BB JÉSUS-CHRIST. 8~

pour un fou <& s'en retournerent en


haunani les épaules. Cependant s'ils
avoientpris le Chrift au mot, il eût
été bien embarrafïe, car l'Evangile nous
apprend que ce n'ëtoit pas du Temple
de Jérufalem qu'il parloit c'étoit de
fon propre corps; il avoit en vue fa r~
~m'~ï dit S. Jean qui dévoie fe
faire trois jours après fa mort. Les
Juifs n'eurent point anez d'efprit pour
deviner cette énigme, & les difciples
eux-mêmes n'en pénétrerent le vrai,
fens que longcems après, c'e~-à-dire~
lorsqu'ils prétendirent que leur maître
étoit renitfcité. On ne peut fe iaSer
d'admirer la Providence qui voulant
inftruire, ëc!airer, convertir le peuple
Juif~ar la bouche du Chrift, n'em-
ployé que des figures des allégories, des
Jogogryphes totalement inexplicables
pour les perfonnes les plus ingénieufes
& les plus exercées
Cependant quoique Jëfus eût le
pouvoir de fe renufciter, ii ne voulut
point employer fa puiilance merveil!eu-
ie pour fe tirer des mains des Juifs,
prêts à t'arrêter & à le punir comme un
perturbateur du repos public il crut
plus convenable & plus fage de décam-
per fans bruit, <&defe mettre par des
H~
Hl S ï~ 1
~B.GrR. E
voies,![îature!!e§,a,FabrjLdes ppu~nnt;es,
d@ceux que jfa. grillanteexpëd~ion,pou?L
yoin avoir fâchas. Il alloit ~o~c_.ferc-
nrer de Jërufaiein pendant la.nû~~jprs.-
qu'un Pharifien devocon cherc~nt a
s'in~ruire !e vtpi trouver i~ie,~np~
moic N~c~~ avô~ une piaee ~e/Se~
~ceur, ran~ qu~ n'exempte pas ~ujqurs.
~Ja c~ëd~ite,; dijL.Jefu~
~PM~M~ ~C~~f~~ MM~ ~D~~r
~j, ~~M~f: 1
j~~ ~~C~ ~0~
p~U~ ~.L~L.
jtembieqMCcette occa~o,n ~pit
T~ab!e à Jeiuspour~e dëdarer~~ pp~.
~i~d'nn mocdec~e~ de fa D~;n~~<r
convenir, devam c~ Senaceur ~,b~eR~s~
p~ie~qu'il écoit ~eu cepcndan~~ n~~
fan: men; il ëvit.e.derëpondre di~~e-
inenta !a chofe;iLÏe conœnte de 1~ d~
re qu.e.~r/p~?~ ~o~' ~Mro~
D~My'~ M~ r~ so~~<~ Le,
Prof~yce ëtopne -s'ëcric qu'i~ e~ im-
pioSib!equ'un homme déjà vieu~, re~
nai~e ou rentre de nouveau daa~I~
~e mere. Sur quoi Jëfus~irëp!~
que: ~OM~J~ ~M<?~ MM Aorn~e7~ ~M~
~M /p~ ne ~~Mt ~r~
~M~ j~oy~M~ Dieu. Il paroîf: que
Nicodëme ne fut pas plus au fait: qu'au.
~B J~-SU~.€ HR1 S T.
gravant; c~ pourquoi Jéfus, poa~
ie rendre plus cîair ajoucc: .c~
prenez-vous M~
c~r c~r, ~M~<~ ~< M~
?~ ~OM~ ~0~2: ~~C
vous ai dit, ~~OM"
<~
yM~<%encoreM~f. L'-E/~n~~
Te~, ~OMJe~c~z ya c ~~J*
'OOM~ ne ~UCX d'eM <U~M~M~ <~ `
t~MC ~0~4omM~ ~M
-3
~E~
Ma!grë Ïa préci Son &!a hettëté d~
ces inSru~ions (a8ez ~embtabîës'a~~
rai~bnnem&nsde nos Théologiens) Ni-
Cddême dont fans ~ouce ~inteUe~ ë
toit touche, n'y concevoit encore rie~
Cc~~M~, demande-t-i!~ c~ ~f-~y~
~~? Ici Jëfus, pounc à bouc,
che~ ~MCf.~ lui dit il 'uo~ êtes M~f~
M jf/f~?, MM~~e~2! ~? Et
donc; je vous~J- que nous 6~/0~
~OMj-0~ !&i!M, que nousr~OMJ'
~K~M~~ KOMf ~~f ~M; ce.
notre ~~ï<
ec~~ ~oMf recevez ~Mn~
~M~ ~OM~ Hïc cr</y~
~r~~c 'BOMJ parle c~a/M la
MîMM~~me croirez vous ~j'~«? vout'
parlerai des rAc/~M ciel? MS/n~
MMHt~ au ~HCC~~Ï ~/C<'H~M du
r
$? HISTOIRE CRITIQ.UZ
ciel, le fils de ~OMMC~M dansle
<c~(2).
On a cru devoir rapporter ce dialo-
gue curieux comme un échantillon de
la logique de Jéfus; d'autant plus qu'il
Sembleavoir iervi de modèleà la façon
de raifbnner de tous les Docteurs Chré-
tiens ceux-ci font dans l'ufage d'ex-
pliquer des chofesobfcures par des cho-
fes plus obfcures & plus inintelligibles
encore; ils nniuënt toutes les difputes,
en ramenant la décifion à leur propre
témoignage, c'en-à-dire, a l'autorité
de l'Eglife ou du Clergé chargé par
Dieu lui-mêmed'attefter ce que les fi.
deles doivent croire.
Le refte de la converfation de Jéfus
avec Nicodème eH:de la mêmeclarté &
du même ton; le Chrift y parle feul, &
paroîc, par la force de fes raifons, avoir
fermé la bouche au docileSénateur, qui,
felon les apparences, le quitta pleine-
ment convaincu. C'tit ainUqu'une foi
vive difpoîe les Elus a fe foumettre aux
)econs, aux dogmes& aux m~eres de
la Rt-hgion lors même qu'yefc im-
poHtbIed'a~acher aucuneidée aux mon
que l'on entend prononcer.
(?) V.S. Jeanchap.111.vers.1 &
DBJËSUS'CHRIST. ?~
Au refte il n'eit plus queftion de,
Nicodème. On ne ~aic s'il quitta fa
place de Sénateur pour s'enrôkr parmi
les Difciples de Jéfus. Peut-être fe
contenta t- il de fournir des recoursen
fecret a Jëfus &à fa troupe en recon-
noiilance des ëdaircinemens lun~neux
qu'il en avait tirés. Il y a lieu de croi-
re qu'il en f~uc profiter, vu que St.
Jean le fait revenir fur la Icéne aprè.
la mort du Chrift, apportant cent~rcf
d'aloës& de myrrhe pour embaumerfon
corps & pour l'enfévelir avec Jofeph
d'Arimathie ce qui femble prouver
qu'il étoic forti de fon entretien avec
Jéfus plus habile Théologien qu'il n'y
étoit entré. H eïï:à préfumer que dans
cette 'occafion le Meffie lui accorda
une grace efficaceou ~M~M~, fans la-
quelleil eût été parfaitement impoŒMe
de rien comprendreà fa fublime Théo*
logie.
Cependanton doit convenir que Fim-
offibilité de concevoir la do~rine de
Jéfus-CMn. fournit aux incrédulesun
prétexte plaufibtepour nier qu'elle fait
divine. Ils ne peuvent comprendre
qu'un Dieu venu uniquement pour
inftruire les hommes, ne fe foit jamais
expliqué bien clairement. Nul oracle
p~ HISTOIRE CRITI~U'E

du Paganifme ne s'eit fervi de termes


plus ambigus que le Mi~onnaire divin
choifi par la Providence pour éclairer
les nations; on en conclut que dans ce
casDieu s'étudia lui même à mettre ob-
f~acieà fes projets, qu'il tendit un piège
inévitable non feulement aux Juifs, mais
encore à tous ceux qui devoient lire
l'Evangile pour y puifer les lumieres
les plus importâmes -au falut conduite
qui paroît également indigne d'un Dieu
bon, d'un Dieujufte, d'un Dieu rem-
pli de prévoyance & de îagene, cepen-
dant avec de !a foi l'on vient à bout
de tout concilier & de comprendre que
Dieu a été le maître de parler fans vou-
loir être entendu.
r Dés
que Jéfhs eut quitté Nico~ême;
il fortit de Jérusalem dont le féjou;
étoit devenu trop dangereux pour lui.
Il ïe mit à parcourir les campagnes de
la Judée où il fe irouvoic plus en fu-
reté. II y a lieu de préfumer que l'es-
clandre qu'il avoit faite dans la capita-
le où tant de peuple étoic pour lors
afiemb~é, n'avoit pas laiue de le faire
connoîcrc à bien des gens i! -trouva
donc des partions à la campagne. Mais
quoi s'occupa-t-il pour lors? 'S. Jean
nous apprend dans le chanitre HL qu~I
DE JE S US-CHRIS T.

~~?/c~ enfuite il nous dit dans Je


chapitre IV. ~M' ne baptifoitpoint, mais
quc.~sDifcipiesbapUfbient pourri.
Ce qu'il y a de fûr c'eft qu'après
cette époque il quitta la Judée pour al.
1er en Galilée. Ce fut peut-être pour
fe mettre/encore plus a couvert ou
pour prévenir le fchifme qui, futv~~t
~Evangile, étoit prêt à fe mettre ea-
tre les Juifs baptifes par Jean, & ceux
que Jéfus, ou fes Ditcip!es avoienc
baptifcs de leur côté. Jéfus comprit
que la prudence exigeoit qu'il s'ë}oi-
gnât, pour laiuer le champ plus Hbre
à un homme qu'i~ connoiCoic encore
utile à fes propres intérêts & qui,
comme on a vu, ~e contentoit de jouer
le fecond rôle fous lui. En effet on
s'apper~ut bientôt que le Chrin: failbic
un plus grand nombre de Profc!yte,s
que fon couun, ce qui auroit pu à la
fin mettre de la mésintelligence entre
eux. Ainfi Jéfus dirigea fa marche vers
la Samarie, où nous allons le fuivre, &
de là il repaila de nouveau en Galilée.
HISTOIRE CRÏTï~UE

c~pjrr~~ ~f.
~~K~rc Jéfus avec la Samaritaine.
Son ~oy~ fes miraclesdans le
n
paysdes G~r~M~Mj'.

J~j 0 U S obferverons ici une fois


pour toutes que dans cet examen de
rmn:oire de Jéfus, nousfuivons l'ordre
-desfaits le plus généralementreçu, fans
Touioir garantir que les chofesfe foient
paÛeesprécifément danscet ordre. Les
fautes chronologiquesne paroi1fentd'au-
cune importance quand ehes n'in~uenc
point fur !a nature des événemens
d'ai!!eurs les Evangëlutes fans nous
-fixer d'époques, fe contentent de dire
ence tems ce qui, dans le tems où
-nous fommes, nousdifpenfe de donner
une chronologie bien exacte des faits
que nous racontons. Pour mettre plus
de précifion, Hfaudroit un travail auui
immenfe que Superflu il n'aboutiroit
qu'à prouver que l'hiftoire de Jéfus,
didée par le Saint Efprit, eft beaucoup
plus incorrecte que ceHe des hommes
célebresdu Paganisme, mêmed'une an-
tiquité plus reculée; il prouveroit en-
cors
DE JÉSUS-CHRIST, p~
core que les Ecrivains infpirés de cette
importante hiftoire fë contredifent à
chaque innant en faifant agir leur héros
en même tems dans des lieux divers, &
fbuvent é!oignés les uns des autre".
D'un autre côté ce travail fi pénible
ne nous apprendrait pas quel eft celui
des EvangëUn-esque nous devons fuivre
prëférablemenc à fes confreres, vu que
tous, aux yeux de Ja foi ont égale-
ment ia raifon de leur côté. Le ]ieu <&
le tems ne changent rien à !a nature des
faits c'eft donc dans ces faits mêmes
qu'il'faut chercher a fixer nos idées fur
ic ié~iûateur des Chrétiens..
Jéfus s'écant mis en chemin dans
l'Eté, fuivant toute apparence îe fen-
tit preHe de !a fbif près de Sichar au
pays de Samarie ce qui donn~U'eu à
une avanture finguliere. Auprès de cec-
tevi!!ecn voyoic alors un puits, con-
nu fous le nom de la fontaine de y~co~
Le Qhrift, fatigué du voyage s'agit:
fur le bord du puits, en attendant le
retour de fes Difciples, qui étoient al-
iés à la ville chercher des provifions. Il
éMic environ, midi Jorsqu'une femme
vint puifer de l'eau à cette fontaine
Jéfus lui demande à boire dans le vafe
qu'elle tenoit mais la Samaritaine, qu~
1
p8 HUTOIRB CRITIQUE

reconnut à fa mine que Jéfus étoit un


Juif, fut étonnée de fa demande vu
qu'il n'y avoic aucun commerce, aucu-
ne fociabilité entre les Juifs Orthodoxes
& les Samaritains fuivant l'ufage des
partifans de jfec~esdifférentes ils fe dë-
reftoient très-cordialement. Le Mes-
~e, qui n'ëtoit point fi difficile que les
Juifs ordinaires, entreprit la converfion
de cette femme hérétique pour le fexe
& la profeffion de laquelle nous lui
trouvons du foib!e dans tout le cours
de fon hittoire. Si vous co~MO~ lui
dit-il, le donde D~M, celui qui vous
demandea boire, vous lui en auriez p~M!
~MM~n~ ~OHJ?M~MC la ~r~M~r~, (9*
~t~ ~r~ donnéde l'eau vive. Là Sa-
maritaine qui ne voyoic point que Jë-
fus eût aucun vafe dans tes mains lui
demanda d'où il prendroic l'eau vive
dont il par!oit. Alors le MefÏie, pre-
nant un ton mythique, lui répondit:
conue boit de/M de ce puits aura encore
yOE/, ~Mlieu que CC/Mqui ~OZ~ /'MM
queje lui donneraiy~r~ désaltérépour tou-
jours elle deviendrapour lui une&M~
qui rejaillira jusqu'àla vie ~cr~c~" No.
tre avanturiere, qui étoic une femme
de mauvaife vie, lui demanda de cette
eaumerveiiieuie, propre à la difpenfer
BE J~SUS-CîîHIStt

de ~enir en puifer par la fuite. Jéfus,


qui à fes discours avoit ~u découvrir
)<=métier de cette femme, fe tire adroi.
tement d'affaire en lui difant d'aller
chercher fon mari & de revenir à luit
comptant peut-être s'esquiver quand il
la verroit partie; mais celle-ci lui ra-
conte fa vie lui donne quelques dé-
tails de fa conduite & par-là le inet à
portée d'en foupçonner aHez pour par-
ler en Devin. En conféquence, apjés
l'avoir fait caufer il lui dit qa'e!!e a
eu cinq maris, qu'elle n'en a peine
maintenant, que l'hommeavec qui elle
vit n'eft qu'un Amant; aunitôt la Sa.
maritaine prend Jéfus pour un Sorcier
ou un Prophète ne s'en défend
point, & comme if ne craignoit pas
d'être lapidé ou puni dans ce moment,
H s'enhardit pour la premiere fois à
fairel'aveu qu'il étoit le MefRe<
Ils en étoient là lor~ue le retour des
Difciplesde Jéfus mit fin à la conver-
iadon; ceux-ci, foit qu'ils connanent
le métier de la caufeufe, foit qu'ils fus-
fent ohs intoléransque leur Maître, fu*
rent ic~nda!ifes& furpris du tête-à-te*
te; cependant aucun d'entre eux n'oia
critiquer la conduite du Chrift. D'un
anue côté la Samaritaine voyant fa
T
1
ÏOO HISTOIRE CKITIQ.UE

fuite, crut en effet qu'il étoit ou Pro-


phète ou le MefRc; taisant: là fa cruche
elle n'eue rien de plus preffé que d'al-
ler à ~cA~r: venez voir, dit-elle aux ha-
bitans, un ~o~~c qui dit tout ce que
j'ai fait ne ~ro~ ce point /<? C/ ?
Les habitans émerveilles s'aHembIency
ils vont trouver Jëfus, & ravis de l'en-
tendre pérorer, tans comprendre peut-
être un mot à les discours, ils l'invi-
tent à venir derpeurer parmi eux. Il
ne fe rendit a leurs orfres que pour deux
jours feulement. Les provifions ache-
tées furent mifes en réferve; la troupe
vécut pendant ce tems aux dépens de
ces hérétiques, charmés fans doute de
défrayer le Sauveur & fes gens.
Tout le merveilleux de cette avan-
ture rou!e fur ce que Jéfus devina que
jta Samaritaine avoit eu cinq maris, &
vivoit pour lors dans un commerce cri-
~ninet avec un favori. Cependant il
dt aife de voir que ie avoit pu
découvrir cette anccdote foit par la
converfation même avec cette femme
bavarde, foie par le bruit public, foit
par qudqu'autre voie très fimple~
De plus, les incrédules trouvent en-
core fujet de critiquer ce récit de St.
Jean; latent à part le merveilleux Us
DE JÉSUS-CHRIST. IOÎ
attaquent la vérité hifbrique du faic.
J'~n effet toute l'hiU'oire nous attelé
qu'au tems de Jéfus-ChrifUa Samarie
ccoit peuplée par des colons,de diverfes
notions, que les AHyriens y avoienc
tranfportés après la déduction du Ro-
yaume d'îfraë!, ce qui fembteroic dé.
mure l'attente.du MefH.edans laquelle
les Samaritains vivoient felon S. Jean.
En effet des Payens & des Idolâtres
ne devoient point avoir des notions
oien claires d'un ëvër~nenc peribnnet
a la Judée. Si les Samaritains ëtoient
des defcendans de Jacob il ne fanoic
pas mettre dans la bouche de la Samari-
taine ces paroles: nos Pcr~ 0~2~adorefur
la ~M~HC 'DM~autres dites que
f'~ ~HY y~'M/ ~M'~/<? lieu où ~'OM
adorer. H étoit encore abfurde de
faire dire à Jefus, 'U9MyM'~Jo~~r~p/M~
Pere ni fur la montagne, H~dans ~n~-
~M vous ~X ~f. vousne COMMO~X
p~. t°. La loi de Moyfe n'a jamais
défendu d'adorer Dieu en quelque lieu
qu'on fè trouvât. 2°. Les !oix ou î~s
u~i~es des Juifs voubienc du tems d~
1
Jéfus-Chrift que fon ne facnfîâc point
ailleurs que dans le Temple de la capi-
tale, mais lesH~ux de la priere dépen-
doienc de I~SSBë~de chacun, y. Ë
~T
3
ÏO~ HISTOIRE CRITIQUE

eft faux que les defcendans de Jacob ne


connuflenf pom)Lie Dieu qu'ils ado-
roient, c'étoit y~oM~ le Dieu de
Moyfe&des Juifs; à moins qu'on ne
prétendît que ceux-ci ne connoiÛent
point ce qu'ils adorent <&ia-deulis,
mêmedepuis la miuion de Jéfus, les
Chrétiens n'ont fans doute rien à leur
reprocher. 40. Les paroles de Jéfus
dans cette occafion iembieroienc inn-
nuer qu'il voulut abolir l'adoration du
Pere au moins eft îl certain que les
Chrétiens partagent leurs hommages
entre lui & fon fils, ce qui fans la foi
paroîtroit anéantir le dogme de Funite
de Dieu. Cependant Jéfus n'a point
rencontre jufte en difant que le Pere ne
ieroit plus adoré ni dans Jérusalem ni
fur la montagne., ce Pcre n'a point
çeffé un inftant d'y être adoré depuis
dix- huit fiècles par des Juifs, par des
Chrétiens & enfuite par des Maho-
métans.
Si l'on prétend que la Samaritaine é-
toit payenne, il eit peu vraifemblable
fuppofer qu'elle ait pu regarder Je.
~us comme Ij Meiue qu'eltc ne de.
voit ni connoître ni attendre. Ajou-
tez encore à tout cela que les Samari-
tains croyent en Jéfus fur la parole d'u-
DEJÉSUS-CHRIST. JO~
ne courtiiane crédulitédont il n'y eut
que des Juifs ou des Chrétiens qui pus-
fent être fufcepdbies. Enfin jéius ëc
fes Difciples écoienc des Juifs <&en
cette qualité exclusde la Samarie,n'im-
porte par qui le pays fût habité.
Deux jours s'étant écoulés & )c6
Sam.aritatnsde Sichar étant, Mon tou*
;te apparence ibStamment inftruits
Jéfus quitta leur ville, & accompagné
de fes Disciples il prit le chemin de la
Galilée iupérieure. Dans ce'voyage le
ChriH:crut qu'il étoit à propos de se
point entrer dans la ville de Nazareth
patrie, attendu les mauvaisesdilpo"
~dons de fes compatriotes. Il s'appH*
qua lui-même le fameux proverbe que
que MM/~f/o~~ ~j~~ ~yj (i).
Il n'en étoit pas de même dans le Mite
de la Province; dès que le Peuple i~ut
l'arrivée de Jéfus il ne négligea nea
pour le bien recevoir S. Luc même
nous allure qu'il étoit efUmé& hoRor~
de tout le monde (2). H y a tout Jie~
de croire qne ces bonnes gens ~voient
vu les merveilles qu'il avoit opérât
dans Jéru&Iemdurant la fêce de Pâ*

(t) V.S.Luc.chap.IV.~ers.23.
(x) V. S. Jeaochap.IV. vexs.4$.
1T<t
HïSTOIRE CRITXQ~U~
que (3). En reconnotHance de ces dis-
.poihions favorables & de la foi qu'il
trouva chez les Gatiiëens, Je Chrift ne
ie contenta pas de les inf~ruirc, mais
il coaforma fa miiîton & témoigna fa
bienveillance par une foule de prod!
ges. Le nombre en fut très-grand fans
doute puisque Se. Machieu cft comrainc
de dire vaguement qu'il ~o~ ~oMr~
~M~M~Mr~ ~f ~M~J les ~M~
p~/<? (4). Qu'ii Mifbic de lui prë
ienc~r les malades, quelques maux -qu'ils
eunen!: les Lunaciques dont le nom-
bré étoit grand dans ce pays, les fous,
les hypocondriaques les poucdës n'a"
voienc qu'a recourir à lui, & leur guë-
tilbnët.oic certaine.
Cette muicit-udede miracles, car c'eft
ainfi que l'on nommoict Les guëri(bns
opërëes par Jëfus attira prés de lui
~ne foute de fainëans & de vagabonds,
tant de la Galilée que de Jëru~a!em,
de la Dëcapoîe.~de ia Judée & du pays~
de delà le Jourdain. Ce fut dans ce
voyage qu'iï Rci'acqui~d<mde deux Dif-
cip!es fafneux ils étoient frères, His
d'no pêcheur nommé Z~ <~ s'ap-

(3) V. S. Lucchap.IV. vers. ï$.


(~) V. S<Mathieuchap.JV. ver~ 23 &
DE JÉSUS.CHRIS T. ÏO~
pell oient y~M<?y& Jean. Le premier,
quoique vraifembiablement il ne f~ût
poin~ lire composa depuis des ouvra*
gcs myftique.s, qui font encore aujour-
d'hui révères des Chrétiens. A regard
de .~M qui étoic fon beau gardon, H
devint le favori de fon maître, & en
re~ut des marques d'une tendreile dis-
tinguëe. H devint par la fuite un P)s.-
tonicien fublime, qui en reconnojilan-
ce déifia le Chri~ dans l'Evangile &
les Epitres que nous avons IbusfoH!
nom.
La réputation & les rejTburces de
Jéfus étoient fi grandes en Galilée,i
qu'il lui fuiR(bic de parler pouEaug--
menter le nombre de fes Difciples: il
ne fit qu'appeller les deux dont il s'a~ic
pour les attacher à perfdnae. Ce<
pendant voulant ~e repofef des fatigues
de la prédication & des miracles, il r<
foluc~dequitter les viHes, pouralle]' fitr
les bords de la mer. il comprit qu'M
cft à propos de ne pas i@lai~sr voir nî
trop longiems ni de trop près de
faire délirer & de ne point ufer M
crédit. Le peupil~avide d'entendre les
prédications merveilleufës de Jëfus, le
fuivit; celui-ci accable par ia foule ap'
percm: lieureuiemenc deux barques U
Ij
10~ HISTOIRE CRITIQUE

fe jetta dans l'une, qui précifément ap-


partenoit à Simon Pierre je premier
de fes Disciples; de là il harangua la
multitude emprenee. Ainfi le bateau
d'un pécheur devint une chaire d'où la
Divinité rendoit fes oracles.
Les Ga!i!éens n'étoient point riches,
& la troupe des adhérens de Jéfus aug-
mentoit en coniequence nous voyons
jes quatre premiers Apôtres travailler
de leur métier de pécheurs tant que
dura le féjour du Meffie dans cette
Province. Le jour qu'il prêcha dans
la barque n'avoit point été fortuné pour
eux nuit qui l'avoit précédé n'a-
voit point été plus favorable. Jéfus,
qui f~avoic plus d'un métier, crut qu'iî
dévoie faire quelque chofe pour des
gens qui lui montroient tant de zèle.
Lors donc qu'il eut ceûe de haranguer
& que la foule, fuivant toute apparen-
ce, fut retirée, il dit à Simon d'avan-
cer en pleine eau & de jetter fon filet;
celui-ci s'en défend en difant qu'il Fa
déjà jette plufieurs fois fans fuccès, mais
le Chrift infifte. Pour lors Simon lui
dit je le jetterai fur ~rc parole. Alors
par un miracle étonnant le filet rompit
de tous côtés, Simon & André ne font
pas aSez forts pour l'amener, ijs appel-
DEJËSUS-CHRYST, 10~
lent leurs camarades, & en tirent aiïez
de poisons pour en remplir deux bar-
que. Nos pécheurs furent fi furpris
que Picne prit fon Maître pour un
Sorcier <&le pria de je retirer de ~?.
Mais Jéfus le rancira& lui promit de
ne plus lui caufer de pareillesfrayeurs,
vu que déformaisil ne péclieroit pilis
de poinbns.
LeMefïie fe trouvani:auprès de C~M,
crut devoir y entrer attendu que ci-
devant il y avoit fait un miracle un
Officierde Capharnaum dont le fils
étoit maladede la fièvre, fe rendit en
ce lieu pour eilayer des remèdes de Jé-
fus, dont tant de gens vantoient l'eiii-
cacité. En con~quence il prie le Me'
decinde venir chez lui pour guérir ion
1 fils; mais notre Efculape,
qui n'aimait
point à opérer fous des yeux trop clair-
voyans, fe dën!:de Fimporlunde fa~on
à ne point fe compromettreen cas qu'il
ne réun'ïcpas: allez, dit-il a FOnicier,
fils y~j)oy~~K. Cet Officier ap-
prochancde chez lui apprit que la ne-
vre, qui peut-être étoit intermittence,
avoit quitté fon 6!s il n'en fallut pas
davantagepour crier au miracle, &pour
convertir toute la famille.
Après avoir parcouru le rivage de la
t08 HISTOIRE CRITIQUE
mer &fait que!que fejour a Cana, J~-
fus fe rendit à Capharnaum, où 'y com-
me on a dit, il avoit nxc fa demeure.
La famillede Simon Pierre étoit établie
dans cette vi!}e; ce fut cette raifbn j'ans
dou~e, jointe aux mauvais traitement
deshabitansdeNazareth, qui détermi-
na !e Chrift à choifr ce fejour. En ef-
fet il paroîc qu'il étoit en horreuf dans
la viile où il avoit écé ë!eve; des qu'i!
you!uc y prêcher on voulut ie précipi-
ter à Capharnaum on recoute, on l'ad-
mire il harangue dans la Synagogue,
i! explique l'Ecriture il fait voir que
lui-même y avoit été prédit. Au ïni-
lieu de fa prëdication un jour de Sab-
bath, on lui amené un poiïëde, qui
peut-être de concert avec lui fe met
crier de toute fa force: /ROt/j' en
~M'y ~c toi ~f nous, y~/M~
A~Z~r~? Fj' tu venupour nous perdre?
A~M~ ~T~POK~ ~M? -es, le ~~Kf D~M.
Le peuple épouvante attendoit l'iffue
del'ayaiiture lorsque Jéfus, fûr de fon
fait, s'adreilant, non à l'homme, mais
au Démon qui le poilede, f~ï, dic~
H, ~~0~ ~~MM~. Aui~tôt l'Es-
prit malinrenverfa le poHedé, lui caufa
d'horribles convulHons, &'difparut ~ns
~ucperfbnnelevît.
DE JÉSUS-C'H R 1 S T. 10%
Les Médecins, & fur-tout ceux qui
font aufait des pays Orientaux, n'ad-
mettent point lesmiraclesde la nature
de celui-ci: ils f~avencqueles maladies
qu'on prenoit du lems des Juifs pour
des po~~oM~ ne font dues qu'à des
dërangemensproduits dans le cerveau
par l'excèsde la chaleur. Ces maladies
ëtoient fréquentesen Judée, où la fu-
perfHtion& l'ignorance avoient empê*
chë la médecinede faire de grands prc~
grés; hors de ce pays on ne voit gue ·
res de poffédés. Ainfi l'incrédulité en.
levé à Jéfus un grand nombre de fes
miracles cependant en lui ôtant me:ne'
lespoueilions, il lui en refte encore
auez. La plupart des poûëdés que l'onf
trouve parmi nous font des hypocon-
driaques, des maniaques, des femmes
hy~ëriques, des mélancoliques, des
perfonnes toutmentées de vapeurs ou'
de fpafmes ou bien ce font des im-
pofteurs qui~ pour gagner de l'argent,
pour intéreHerles fimples& montrer le'
pouvoir des Prêtres, consententà. recë.
voir le Diable, afin que ceux ci ayent
la gloire de le chauer; il n'eft gueres de'
pone~ionparmi nous qui pût rënâer à
une fuftigation.
Des miracles font une pâture pout.
MO
110 HISTOIRE
niSTOiK~ ~KJL
CRITIQU'Ë
1 i~UJb

l'imagination mais le corps a befoin


d'autres alimens Favaniure qui vient
d'être racontée avoit conduit à l'heure
du dîner. On fortit de la Synagogue,
& Jefus fut invité chez. Simon Pierre,
où tout étoit felon les apparences,
préparé pour qu'i! eût occafion de faire
un fecond miracle. La beHe-mere de
Simon fe trouva très-malade, au mo-
ment où l'on avoit befoin de fon minis-
tere pour faire la cuifine Jéfus, qui
avoit Je talent de guérir très pfompte-
ment les parens de fes Difcip!es, la
prend par la main, la fait lever de fon
lit; elle en fort parfaitement guérie,
elle apprête à manger & fe trouve en
état de fervir les conviés.
Le même jour fur la brune, on âme'
na prés de Jéfus tous les maiades de Ca-
pharnaum & tous les poSedés qu'i!
~uérinhic, fuivant S. Mathieu, par des
paroles, & fuivant S. Luc en imposant
les mains fur chacun d'eux. Ptufieuis
Démons, en fortant des ponedés, 9 a*
voient l'imprudence de trahir le fccret
du médecin & témoienoienc haute-
ment qu'il étoic le C~n/f, /f de Dieu;
cette indiscrétion déplaifoit fort a Jé-
fus, qui vouloit, ou feignoit de'vou-
loir, garder l'incognito auflî S. Luc
DE JÉSUS-CHRIST. III

nous dic-U qu'il les ?M~~o~~? les c//ï-


~~A<?~ parler parce ~M'Ï/~~O/CM~
qu'ilétoit le CAr~. Sur quoi il eft bon
de remarquerque felon les Théologiens
Chrétiens, le fils de Dieu, dans tome
fa conduite, n'avoit pour objet que de
donner le change au Diable & de lui
cacher le myuierede la Rédemption.
Cependant nous voyons que Jéfus ne
put jamaisvenir à bout de tromper fon
Ennemi trop rufé. Dans tout le fyf~é-
me Evangélique le Diable eft & plus
habile & plus puiffantque Dieu le Pere
& que Dieu le fils. Au moins eft il
certain qu'il ne ceÛede ttaverfer leurs
dépeins avec fuccès & qu'il Snit par
réduire Dieu le Pere à la dure néceffité
de faire mourir fon cher nls pour répa-
rer le mal que Satanavoit fait au genre
humain. Le ChrifUanifmeeft un vrai
.M~M~w<?, dans lequel tout l'avanta.
ge eft toujours du côté du mauvaisprin-
cipe. Celui-ci par le grand nombre
d'adhérens qu'il fe fait encore rend
vifiblement inutiles tous les projets
Divins.
Si le Diable f~avoit QueJëjfus étoit
te Chrift, cette connoiimnce devoit ê-
j tre poftérieureà fa retraite dans le Dë-
fert, car alors il lui parloit iur un ton
tH HISTOIRE CRITIQUE.

qui annonce qu'il ne le connoiiTbit pas.


Cependant il elt inu'iie d'examiner en
quels tems le Diable acquit cette con-
noiifance, au moins eft il apparent qu'il
ne l'eut que par une permHIion divine;
or Dieu en accordant au Diable h con-
noinance de fon fi!s, a voulu ou n'a
pas voulu qu'il en parlât: s'i! t'a voulu,
Jéfus a eu tort dé s'y oppofer s'il ne,
l'a pas voulu, comment le Diable a-t-H
pu agir contre la vulontë divine? Jéfus
cache avec foin fa qua!icë dont la cou-
noiffance pouvoit icuie opérer le ialut.
Or dans ce cas ie Diable a.voit lui-mê-
me le plus grand intérêt de ta cacher
c'en; donc contre ton propre intérêt &
conrre la volonté du Tout-Putiïant que
le Diable fait connoître la qualité du
Chrin'. Enfin fi Jëtus ne vouioit pas
rëeilement que le Diable Je découvrît,
pourquoi attendre qu'il eût parlé pous
lui impofer fiience?
La conduite du Menie dans ces cir-
conftances a fait croire que n'osant
fans danger en public la quali-
prendre
té de ChrifLou de fils de Dieu, i! n~é-
toit pas iincerement fâche que !cs Dia-
bles qui étaient à fes ordres divu~guas-
fent fon Secret, Se lui ëpar~naÛentLa
peine de parler. D'aineurs c'ëtoit ti"er
un
DE J~SUS-CHRIST. 113
un aveu très-important de la bouche
de fes ennemis.
Pour ne point perdre fon crédit fur
!'eij)~ des hommesil faut leur éviter la
ia~t. Jéfus ne l'ignoroit pas au~E
!e lendemain du jour où tant de mira-
cles avaient été opérés dans Caphar-
naüm, il fortit avant le jour & ~ere-
tira dans un Défert. Tous les iëg~a-
teurs ont aimé la retraite, c'eit là qu'ils
ont eu des infpirations divines c'eft
au fbrdr de ces a?.y!esmyftërieux qu'ils
ont fait des miracles propres à féduire
les yeux du vulgaire étonné. D'ailleurs
il eft bon de fe recueillir' quelquefois
pour fonger à fes affaires.
Cependant les Difciples de Jëfus,
malgré fa fuite, ne perdirent point
leur maître de vue; ils l'abordèrent au
moment où il croyoit être tout ieu!,
& lui apprirentqu'on le cherchent par-
tout. En effet ii y avoit encore biea
des malades & des poffédés dans le
pays; cependant cette confidérationne
fit point retourner Jëfus à Capharnaüm;
à ce défaut le peuple vint le trouver
dana~fa retraite.
Pour s'en débarafferil fe mit à par-
courir de nouveau la Galilée où il
continua de guérir des sr malades, &
K
IIA HISTOIRE CRITIQ.UE

de chaHer des Démons c'eft tout


ce qucl'EvangDe en apprend. Il pa.
roît qu'il ne s'arrêtoit que peu ou
point dans fa marche &qu'il Ij~n-
guoit en voyageant car en for~~eu
de tems il fe trouva très-avancé fur le
rivage de Galilée. La foule qui le fui*
voit augmentant fans cène par les re-
crues de fainéans &de curieux que pro-
duiroit chaque village, & notre Prédi-
cateur ie voyant encore fur le point d*e-
tre accablé donna ordre à fes Difciples
de le pa~er à l'autre bord fur le terri-
toire des Géraféniens.
un Docteur
Quand il fut débarque
de la Loi vint l'aborder & lui offrit de
ie mettre à fa fuite mais Jéfus com-
ne
prit très-bien qu'un Doêleur pouvoic
lui convenir; il auroit mal figuré dans
une troupe compotée de pêcheurs & de
groiïîers, tc!s que ceux dont le
gens
MeÛieavoit formé fa cour. Celui-ci
Ht entendre au Docteur qu'il pourroit:
fe repentir de fa démarche que. fon
ne pouvoit lui convenir;
eenredevie
~M~ lui dit-i~ n'a CM
f~o/~r
Le Chriit ne voulut point permettre
à fes Diicip!es de s'écarter fur les ter-
res des Géraféniens dans leur nombre
DE JËSUS-CHRÏST. lï~

il y en avoit de ce pays. L'un lui de-


manda la permnnor d'aiier rendre les
derniers devoirs à fon pere l'autre vou-
loit aller embrafferfa famille mais il
refufa durementleurs demandes. L'un
re~ut pour réponfequ'il faut laifferaux
mortsle foin J'fM/tr leursM~ Le
Second, que quiconque, ayantKt~la main
charrue,regardeenarriert, M*~point
propreau royaume descieux. Lesincrëdu-
les ont cru trouver dans ces répond
une preuve de ta dureté du cara~ere <Sc
del'efprit exclufif& defpodq'ie de Jé-
fus, qui, fous prétexte du royaume
du Ciel, obHgeoitfes Diicipies à man-
quer aux devoirs les plus iainte de
morale. Mais les Chrétiens,i dociles
aux leçons de leur divin Maître qu'i!s
n'ofent point examiner, ont fait confi-
âer la perfe~ion dans un détachement
total des objets que la nature doit leur
rendre les plus chers. Le ChriHianis-
me en conféquencefemblené fë propo-
fer que de i~parer les hommes, de les
Mbter, de brifer les liens qui devroient
lesunir. Il n'y a felon les maximes(~
Chri~ ~'MHF~~ cA~ H~ c'e~
des'attacher à lui fans,partage: maxime
trés-utUe pour mériter le ciel & très-
propre à détruire toute fociété fur la
ty
terre. K 2
:ï6 HISTOIRE CRITIQUE

Après que notre Millionnaire eut pas-


fé quelque tems dans le pays des Géra-
féniens, où il paroît qu'il garda l'inco.
~M/ un jour vers le foir il fe fit
paûer à l'autre bord du Lac, après avoir
congédié te peuple venu ce jour là
apparemment pour l'entendre; mais il
ne prêcha point. Jéfus fatigué s'en-
dort dans le panade tandis qu'une
tempête furieufe accueille la barque où
il étoit. Ses Difciples enrayés dans
l'idée que leur Maître écoic plus puis-
fant éveillé qu'endormi, lui montrent le
danger. Cette action leur attira des
reproches fur leur peu de foi, qui don-
nerent peut-être à la tempête le tems de
fe calmer. Alors Jéfùs d'un ton de maî-
tre commanda à la mer de s'appaifer, &
fur le champ cet ordre fut exécuté. Ce-
pendant malgré ce prodige la foi des
Difciples fut encore longtems chance-
Jante. Peut-être aufït que la tempête,
dont l'Evangile nous fait une defcrip-
tion pompeufe, fe borna à un coup de
vent, qui s'appaifa de lui-même. Auffi
Jéfus revint fur le champ au pays des
Géraféniens fans avoir ni préché t~faic
de miraclesà l'autre bord.
DEJ~SUt-CHRIST. Iiy

(7 ? 7 y 22 ~7Z

y~/MT~M~~ deux poffédés. A~rr~~ J~


~o~~f<ï! Prodiges opérés ~r
CÂ~~jusqu'à la fin de la
miereannéede fa M~OM.

J KS US débarque de nouveau fur


les terres des Géra~eniens prit une
route par où perfonne ne paffoit depuis
quelque tems. Deux Démoniaques, ha-
bitans des tombeaux du voifinage, ren-
doient ce paHage dangereux. A peine
le Chrift fe fut-il montré que ces deux
furieux coururent à fa rencontre. Com-
me il ëtoic connoineur en fait de pos-
fë~on, il ne les eut pas plus tôt apper-
<~usqu'il fe mit à les exorcifer pour en
faire fortir l'efprit immonde. Malgré
fon ravoir divin il s'exprima trés-im*
proprement dans cette occation ce n'ë-
toit point à un ~eu!Démon, mais à une
légion de Diables qu'il eut affaire.
L'un d'eux, riant de la mëprife du fils
de~ieu qui lui demandoit fon nom,
!ui répond, m'appelle légion. Alors
Jéfus change de batteries; il ailoit les
dc!oger, quand les Diables,
9f
ob~inésà
K3
US HISTOIRE CRITIQUE
refter dansle pays, ou très-peu curieux
de retourner en enfer, propoferent une
capitulation. L'un des articles portoit
qu'en fortant du corps des poÛedés, ils
entreroient dans un troupeau de pour-
ceaux qui panbient prés de là fur !e
penchant d'une colline. Jéfus voulut
bien pour cette fois accorder quelque
choie à !a priere des Diables & ne
point ufer avec rigueur de fon autori-
té. Ni lui ni fes difciples en bons
Juifs, ne mangeoientpoint de cochon,t
il jugea donc que cet animal, défendu
par la loi de Moyfe, pouvoit bien fer-
vir de retraite à tous ces Diables. Il
confentit au traité; les Démons Sorti-
rent de leur ancienne demeure pour
entrer dans les cochons qui ayant !e
diable au corps, s'ëbranJerent.ou peut"
être s'effrayerenttout naturellement, &
allerent fe précipiter dans la mer, où
ils fe noyèrent au nombre d'environ
deux mille.
Si une légion de Diables eft compo-
fée d'un même nombre que l'étoit la
légion Romaine, nous devons croire
qu'eue étoit de fix mille Diables; c~qui
fait évidemment trois Diables par co.
chon nombre ~unifantpour les déter-
miner au fuicide.
DE JÉSUS-CHRIST. lïp
De Auteursnous apurent que
graves
Jéf us n a jamaisri, ni mêmefouri (î),
cependant il eft:bien dimcilë de croire
que ie fils de Dieu ait pu garder fon
Jerieux après avoir fait une parère ma-
lice. Mais elle ne parut point rifible
aux condu~curs du troupeau, qui trou-
vèrent ce beau miracle fi peu plaifant
qu'ils s'en plaignirent a leurs maîtres,
& coururent à la ville où la chofe ne
fut pas plus tôt f~ueque les propriétai-
res de ces cochons, loin de fe conver-

(ï) M. Fleury,danslesM~Mff
desChrétiens
pag. 14. édition de i70ï. dit en parlant de Jé.
fus ces paroles remarquables. Il étoit t~.r~.
rieux. ÔM voit pleurer en deux efM/!oMj-, mais
il ft'~ point dit qu'il ait ri non pas M~c qu'il
OttJoMn dourement, comme remarque S. CAr~C.
~~c. Comme les hommes font accoutumes à
regarder Dieu comme un Etre fort méchant, &
<]ui n'entend point raillerie ils exigent de la
gravité dans tous ceux qui viennent de fa part.
Plus une Religion cft triite, plus elle piaît aux
hommes, qui aiment à avoir peur. Les Réfor-
mateurs pour rëulHr doivent toujours avoir un
extérieur aufiere. Les Dévots préferent un Con.
feUeur dur & bourru à un Confeffeur facile; un
Prédicateur qui fait trembler eft toujours fur de
fes fuccès. Les y/ï~n~c~ font de)! réforma-
teurs, qui s'efForcentde ramener les Chrétiens à
leur tn(te<Teprimitive, & qui réumroient à faire
revivre le fanatifme des tems Apo~oiiques, fi le
monde n'étoit changé.
T,~
K~
12$ HISTOIRE CRITIQUE

tir, fe plaignirentd'un prodige fi rui-


neux pour eux, &prétendirent que cet
événementintërenbit la chofe publique.
En conféquenceles Géraféniensvinrent
en corps s'oppofer à l'entrée de Jéfus
dans leur ville & le prièrent, faute
de pouvoir le punir de vouloir bien
au plus tôt fortir de leur territoire. Tel
fut l'effet que produifit le miracle des
cochons.
Ce fait mëmor,b!e doit être vrai, car
il eft attefté par trois Evangëli~es
cependant ils varient dans quelques cir<
conftances. S. Mathieu nous apprend
que les po~edës étoient au nombre de
deux Marc & Luc prétendent qu'il
n'y en avoit qu'un feul maisfi furieux,
ieton S. Marc qu'on ne pouvoitplus le
lier, M~ avec J~ c~n~. S. Luc a
içu que Je Démon l'emportoit fouvent
dans les Déferts; S. Mar& affirme qu'il
panbic les jours & les nuïts dans les
tombeaux &fur les montagnes des en-
virons.
Dans cette occafionJéfus eft encore
proclaméJe Chrift par le Diable com-
me il ne fe trouvoit pour lors qu'entre
amis ou parmi fes difciples il ne lui
impofa point filence cet aveu utile
dans le particulier, ne pouvoit lui faire
DE J~SUS-CHRIST. 1~
tort, mais il étoit des circon(tancesoù
il~ouvoit nuire en présencedu public,
de
pour lequel notre puisant fai~ur
miracles avoit des ménagemens, fur-
tout quand il ne~fe fendit pas funiïam-
ment appuyé.
Les incrédules prétendent trouver
des erreurs capitales & des fignes évi-
dens de fauûeté dans cette relation, qui
d'ailleurs ne leur paroîtt que ridicule,
10. Ils font furpris de voir les Diables,
qui fuivant les Chrétiens font condam-
nés à des tourmens éternels dans les en-
fers en Sortir pour s'emparer des ha-
bitans de la terre. 2°. On a lieu d'être
étonné de voir le Diable adreffer des
prieres au fils de Dieu. Il eft de foi
chez les Chrétiens que pour prier il
faut une grace, que les Damnésne peu-
vent prier, & à plus forte raifon que
cette grace doit être refufée aux chefs
des damnés. 30. L'on e(t fcanda!ife
d'un miracle par lequel Jéius fait da
bien à deux poiledés aux dépens des
des deux mille cochons,
propriétaires
a qui ce miraclecoutoic au moins vingt
mille écusde notre argent, ce qui n'eft
pas trop conforme aux régies de Féqui<
té. 4.°. L'on ne conçoit pas comment
des Juifs, à qui leur Loi infpiroit de
¡ K 's
12~ HISTOIRE CRITIQUE

l'horreur pour les cochons, pouvoient


avoir des troupeaux d'animauxqui chez
eux n'étoient d'aucun ufage, & qu'ils
ne pouvoient même toucher fans fë
huilier. ~°. On trouve de l'indécence
à faire encrer le fils de Dieu en com-
poûthn avec les Diables; du ridiculeà
faire entrer ceux ci dans des cochons
enfin de l'injustice à les faire entrer
dans les cochons des autres.
1 Au refte on ne nous
apprend pas ce
que devinrent ces Diables après leur
chute dans la mer; il y a lieu de croire
qu'au fortir des cochons ils rentrerent
dans des Juifs pour procurer au Sau-
veur le plaifir de les châtier de nouveau.
Car les guérifbns des poffédés étoient
de tous les miracles ceux dans lesquels
notre homme étoit le plus expert.
A l'égard du poûedé guéri par Je-
fus, pénétréde reconnoiffancepour ion
médecin, qu'il connoinbit peut-être de
longue main, il vouloit le fuivre jfe-
!on S. Marc mais on prévit que fon
témoignage pourroit devenir fufpec~,
s'il fe mettoit à la fuite du Meiue; ce-
lui -ci aimadonc mieuxqu'il allât dans
ia familleannoncer les gracesqù'i!àvoit
reçues du Seigneur. 11étoit de la Dé-
capolis, pays, comme on a vu, :,très-
DE JÉSUS-CHRÏST. ÏZ~

difpofé à croire. En effet dès que no.


tre homme y eut conté fon avanture,
tout le mondefut ravi d'admiration.Ce-
pendant on eft frappé de la différence
qui fe trouve entre ces gens fi dociles
à la foi, ils croyent tout ians rien voir,
tandis que les Géraféniens témoins
oculaires du prodige, n'en font point
ébranles, & refufenc impolimentl'en"
trée de leur ville à Jëfus. Commune~
ment on trouve dans l'Evangile qu'être
témoin d'un miracleeH:une raifon très-
forte pour n'y point croire.
L'endurcinement & l'incrédulité des
Gérafeniens& fur-tout la prière qu'Us
firent au Meûie de ne point entrer chez
eux, l'obligèrent à fe rembarquer avec
~a troupe, pour retourner en Galilée,t
où il fut très-bien re~u. Cependant il
n'en: point dit s'il y prêcha, ni s'il y
fit des miracles, & l'on ne fçait, au
juite le tems qu'il y ref~a. Les amis de
Jéfus, les parens de fes difciples & fa
mère recevoient fuivant les apparen-
ces, de tems en tems des nouvelles de
fes prodiges, qu'ils avoient l'attention
de répandre de fon côté il apprit qu*ort
ledefiroit, en conféquence il revint à
Capharnaum. A peine fon arrivée e(~
ellef~uequele peuple, toujours avide
1~ HISTOIRE CRITIQUE
i u < <* .~t
de fermons& de miracles, fe rend en
foule auprès de lui ni fa maifon ni
l'efpace qui étoit devant fa porte ne
purent contenir la multitude il lui
falloit une voix de Stentorpour fe fa.ire
entendre aux extrémités de la fouie,
ou peut-être les oififs contens de le
fuivre fans trop fçavoir pourquoi,
s'embarrafÏbient-iis fort peu de l'é-
couter.
Les Pharifiensà qui les fuccès de Jé-
fus commentoient à donner de l'om-
brage, réfolurentde voir par eux-mê-
mesfi ce qu'on en difoit avoit quelque
réalité. Pour éclaircir le fait, des Doc-
teurs de Galilée, qui n'étoient pas du
nombre des admirateurs de notre Mis.
fionnaire fe rendirent auprès de lui.
Ils l'entendirent prêcher & ne fortirent
de fes iermonsque plus prévenus contre
lui; fes miracleseux-mêmes ne purent
les convertir. Cependant fuivant S.
Luc ~cr~M du ~~Kc~r en leur
~r~/fM~pour la ~M~~M des malades.
Mais, commeon !'a fait obferver les
miracles du MeÛie n'étoient faits pour
convaincre que ceux qui ne les voyoient
pas. C'eft ainfi que ces miracles font
crus maintenant par des gens qui ne
voudroiencpas croire ceux qu'on feroit
DEJÉSUS-CHRIST. 125
en leur présence. Tout le monde à
Paris croit les miraclesde Jëfus,& beau-
coup d'efprits-forts doutent de ceux dès
eux
JanféniH.es dont plusieursd'encre
ont été les témoins.
un pa-
Quatre hommesqui portoient
ralytique fur fon lit, ne pouvant fe fai-
re jour pour pénétrer jusqu'à Jéfus,
s'aviferent de fe guinder avec leur far-
deau, fur le toît de la maifon, & d'y
faire une ouverture, pour defcendre le
maladedansfon lit aux pieds du méde-
cin. L'idée parut ingénieufe & neuve
à cetui-ci, & s'adreÛancau malade
~oM~/y, lui dit il, ayezconfiance,vos
péchés~ï~ remis. Cette abfolution
ou rémiiïion fut fans doute prononcée
pour être entendue des Docteurs émis-
jfaires, qui en furent trés-icanda!i(es.
Jéfus devinant leursdifpontidnspar fon
~/pn~ dit, en leur adreïïant la parole,
pourquoidonnez-vous ~M~ dans uoj-ca?Mr~
M~M'U~~J p~CJ' ? plus
de ~~f~/y~c t;oj'~c~.f
vousfont remis,oude lui dire levez-vous,
~~porf~ ~ofrc lit ~M~cz ? Cette
queftion proposéehardimentau milieu
d'un peuple fanatique & prévenu de-
venoit embarauante, les Dofteurs ne
jugerent point à propos d'y répondre.
12~ HïSTOIRE CRITIQUE
Alors Jëfus profitant de leur embarras
dit au paralytique, aufait du rôle qu'il
avoit à jouer /~cs-~oM?,emportezvotre
6f allezdansvotrem~oM. Ce prodi-
ge jetta la frayeur dans les efprits il
Et fur tout trembler nos Dofteurs es-
pions, & le peuple s'écrioit, jamais
KOM~ n'avonsrien vu defi merveilleux.
Si les Doreurs eurent peur, ils ne
furent pas convertis pour cela malgré
la guérifon du paralytique, ils n'eurent
pas foi à l'absolution accordée par Jë-
fus. L'on peut donc fuppofer qu'il y
eut dans ce miracle des circonstances
qui le leur rendirent fufpect, peut. être
l'Evangile mêmenous les fera démêler.
Nous obferverons d'abord que lors-
qu'un même fait eft raconté diverfe-
ment par différenshi~oriens égauxpour
l'autorité, l'on eft réduit à douter de
ce fait, 'ou du moins l'on eft en droit
de nier qu'il foit arrivé de la manière
l'on fuppofe. Ce principe de cri-
que
tique devroit être applicable aux récits
de nos Ecrivainsinfpirés comme à ceux
de tous les autres. Or S. Mathieu nous
dit tout fimplement qu'on présenta un
paralytique a Jéfus & qu'il le guérit
fans nous parler de la circonstancemer-
veilleufedu toit découvert & des au-
DE J~US-C~RÏ!T. Ï~
tM&ornemensdoncS. M~'c & S. Lac
MC embeilileur narrmon. AM oa
npn~tommesen droit de fufpendreno-
tre croyancerelativementà ce ra.it, o<i
du moinsnous pouvonscroire qu'il ne
s'eË point paife de h manière dont
les deux derniers EvangëiUtesle r~p-
porcenc(2).
En fécond lieu Marc <&Lac, qm
~~nc quei'on monca~emaladefur &c
Et as haut de m~bn oà éco~ !<e
Chn~ nous syMt appris aupa~vme
que la foule ëcoïcû grandeque lespor"
teursdu m&hden~votencpu 1~forccy,
&ppo&nc ~ns l'exprimer, an ~me
très-grandmirac!e en e~eEcette o~é"
Mcioafuppp(eque !esporteursont fe~
du la preMc& ne ronE point:fenda~~
arrives, on ne~<ticcommenc,aa pM<d
d'eiamurs~Le,Usn'onc pu grimperni
~eulsm c~rges du maladefur te Mee
de maijEbn.Luc dit qu'ilsfirent une
ouverturedanslescuiisa dansce cas ie
peupledut lesappercevoi.r 4&fur-~ttC
ceux donc!.i mai~bséton rempiie, d~
le filencequeFonpreco~icfan~doute
auxdiscoursdejéâta,durencemendre
(2) L'onpeutcomparerfurcetteh~c~eS.
V.2. S. JL<js
chap.JtX.S.M~rceh-;pt
Mat:hn:t!
chap.V.
Ï&g HISTOIRE CRITIQUE

bruit que faifoient les hommes pour


monter un lit fur un toît & puis pour
découvrir& percer ce toit afin d'y fai.
re pailer !e malade. Cette opération
devenoit plus difficileencore fi ce toît,
au lieu d'être couvert de tuiles, étoit
en platte-forme or toutes les maifons
des Juifs & des Orientaux étoient &
font encoie couvertes de cette maniere.
Toutes ces dinicukës fourniffent des
motifs f uffifanspour douter de ce grand
miracle. Iï deviendraplus vraiiembla-
b!e fi l'on fuppofe que le malade étoit
déjà dans la inaifbn de Jëfus~ que les
chofes étoient arrangées d'avance &
qu'on fit defcendrepar une trappe faite
exprès un paralytique bien ~r d'être
guéri fur l'ordre du Meffie. Cette ope-
ration put paroître merveillenfe à une
populace difpofëe a voir des prodiges
par tout, mais elle frappa, moins les
Docteurs, venus pour voir de prés la
conduite d~ notre avanturier ceux. ci
comprirent qu'il étoit dangereux de
contredire des fanatiques imbëci!!es9
mais i!s n'en crurent pas davantage au
miracle dont ils avoient été témoins.
A quelquesjours de là Jéfus alla pré.
cher te long de la mer: enpaûant près
d'un bureau desimj-ô~ il vit AM~M,
i UQ
BË~ÉS~CM'HT~ 12~h
Ï'M des Commis, qui y étoit~xMs,
mïoe p!ucau MeiEe, qui l'3ppA.tï~t~
tôt MOtfeiinsnder fa~e ~u'itM
~1t.-pourle fuivre,
po~epoarle fuîvre, aprét~v~
1 ( a~c~~r p~
pt~
JaMementd~nnëus gyand feâia 3 Jé~
~-â'~cros~pe.~ M~Men ttïi:dMM~~t~
c~~ives des PtibM~ms, de$ C~mm~
bafneTe fes coîïfrej'es<~ d'M~s~B$
~ée~s~y m~M tss Pii~M~B$<~ :]&~
~e~y ~m é~teitC ~c~J& ~~ji~jj.
vmr'eME exp~s-~z~ MatJJ!M'
e"p1*ès'~bftz:
vil
pc~'s~ËMfef d~ M~ J~~M~ o~a!p~~r!
i~ ds~Ee &tisfaiye ~M '~pp~ j"
s~pp~M d'abord <~M~' ~o~ ~j
~pesdanc des' paroles'dM~ ~j&MP~ j!
,sMïy~N~~aM@ndo.n; c~M<MC.@~~
~o~urs ŒUï~ FepTeciMien~ a~x~~p~
.~e'~ire de mang~ a~ec d@'sg@a!~
p@pdasde répac~tton Comme~c,
~esydifem-ttsfans doaE@-v~~sM~'
t~~ qui prêche i~I~ v@:r~~ J
bftécë la péKïtene'e,.o&tt'~ ?0~
en p~Mie
trer O.1rii.éCé eNncem~pa~
}.aP.l1.ite, 'OÍè.e.:i~(e:mQ.
gMi:e? CommenEpesé'CM~cey~
des fripon-s des mo'Ho-p~~M~
hommes que leurss exC(M'Soas.fe~d@s.C
odieux à !<tnacioaî ~OHF~mM M'~M"
t-it fmte des femm.~ de''mM~
vie., te~es' q;~ ~z~ <c@M@'
~d!K~ ""r-jEr~ c@$<.
qui raccompagneac
.t-.<
HiSTOÏRB
ÏgO CRITMqpB

r r

(3)? Les Difciple~ ëtonrdM de


cette abrite y ~reï~t trop ~e r~
pondre; mais Jé~is, &ns~e dëmonter, 1
~r
pOJ.ndre~; par un fans
répondemais¡érus, Éroverbe
fedémol1t..er
ce ne
~f, dit'i!, lesfains, y~M~
des qui ont Médecin. Pui: i!
~eun pâi~ge de f Ecriture <~ui De ~e
trouve nnIM parc. J~x, ienrd~
i~ cette ~r~;
H pa~oîc
t@sD'o~euM~e& tiMentp~s~~
~tss, c~Jé~~ s'emporta j~u'&~

(3) n paroic œ!e ~&s, ~sîg~ toot ~s ?.


rtettx, avMt du MMepom' j!es~Mmes n!é.
~€(~K~t;tesn'~n fboc pM le moux fMfe~Mes.
? fut tî~-vt~ement atmé par Matie Mtg&ï<in€,r
psyoic a.voîr te mode~ des d~~$ 3~
t?~?0~, ot! des fë!Nm~débauchées.
i parcdt avoir
le.,dei." a~Y<i,af'.leur
été.lemodt.
tem~f~est .dé~roM~ .com~u'aérneac~~ivrer~
à ~Mgion avec aptaM d'empoï~em~BCspre~
lew converSoa, ~'6'!îes & {ivj-cdeMmp~MvMt
au sK~d<e& -!et!ts amaf~. Les AM~e~t om
~Cttdtf~q~e~ M~d~ieiBe~'voK: ~< ~m.
p! ~tmtaetîë~ p~~ &M5e', ~a
î.' La FacttM de-T~oï~e de
PxrM tMcï~ ~fiïvemeat en K!~o ~qoc Mar~
Mggdei~~ 'Mans S<Ksrde La~f@', & ]Man<
~cwtt~M~ s'é~eat qu'u~ ~Ïe &-m~me
~~<. M~Mdcp~MJ~SorboaBMStCh&BgÉ~'3.
v~; e!îe pï-éËendque ce ~bnt trûM Maries :rcs.
~reates. Vc~ex j~M~ ~c~w~~
~aM. Z~ y~~ JMjf ~g~ &oc. ~'m. 2~
WMJCKJ~~ t4û.
D~EJÉ~US-CHRIST.
M~O~~M venu~M~~~?~ ~M~
~M~ /6M~ /<?. Dan<
ce cas pourquoi rejeMok-ii les J'har~
~ens & tes Do~eum, ~iJ. appel!<~ic
y~M/c~y~M~ Ou les adver~iMs(ie
Jëfusëcoient des~es, Otïs'~s ëcoienc
des pêcheurs, il ccpic vens les appeUê~
àJa pënitence~ <&pai confëq~ent il ne
deyoicpasiesreb~er. k
Quelque rsiïbn qoe Jé~ ettipÏo~~
pûtM'pallier ou juâi6er .? conduit ~el~
te ie rëpandtt bienc&c. Le< ËJ~tpÏeâ
de Je~n-BapciItequi l'appï'iï'cnt, ~u~
ia jalonne.mcicoit,pen~M'e, vMï~en~
tyouver, & iuï dematïdei'ent.fai~ttde
la di~erenee du genre de vie ~u~ m~
noit:, ainfi que fes difciptes~ <&de e~
Mqu'iismenoiesceux~même~. M
jeô.notM, lui difent-Hs~ contian~e*
mèney tandisque vous <&yotmdM-'
te Mies très* bonne (~ï~e. ~ou~
pr arquons. a~iiteyités!'not%~i~~
~ons dans1&traite, ta~M~evoM
courez ~ns ce~~ &&e~Mea~
perfonnes diSanaëes.&c. Le r@-
procheétoit embarrâilant, m~s Je~
s'en tira très-bien: /MM~f~
dit'i!, y~ J~T; ~~r ~y
la tant qu'ils ont fJEp~M.C
eux; un tems~MJ~ T /'J~M «
L
F~& HISTOIRE CRITIQUE
~ry ~M~o~. P~
une ~~p ~M/' M~~~M~ ~K~
MOM plus qu'on M~ ~~f MÛMU~~M
~J MM~~M~ T;M; p~/M~ M~
~<XM~ MÛ~'U~~M /< ~M ~0~
M~ qu'il ~'ÛM~<? ~M~ ?M~
Les Difdp)es de Jean n'eurent ~ns
doute rien à rép!iquer à des raifons H
fnbUmes & fi convaincantes. H parpît
quejëfus dont J'exemple efi: fuivi paf
nos Docteurs modernes, fe tiroit faci*
Jementd'af~ire à raide d'une énigme,
(Tun Jo~ogryphe ou d'un pompeux
caHmathiïtS argumens très' propres a
fermer !a bouche à ceux qui ne font
point d'humeur à difputercternelieinenc
fur ce qu'ils n'entendent point.
A!! reAe ce trait nous prouve que les
Phannen§& les Doreurs n'ëtoient point t
!es ~eu!8 qui rusent ~candali~s de ta
condufte de Jëfus & deJa compagnie
qu'il f~équentoit; véri~~ui eft connr-
mec par levangile (4). Nous obfer.
verons que ce craie de !a conduite de

(4~ V. MM~M c~. ÏX. S. Marc II.


î3. eA~. V. & furcout !'Ep!Cre atfnbuée
Z.M<*
3. Barnabé, dans !aqnd!c cet ~6tfe dit for.
!net!emeï!t que ~~t~ que le ~~ft~f ~o<'
~t of~ Ac~t)~~ M~~m.f ~f
j~' ot~M tout
DE JÉSUS'CHRÏ~T.

Jefus*Chri~donne vinbiemenc gain d~


caufe aux Jëfuices & aux partisans de
la morale re'âchce & leur fournit de$
armes victorieufes contre les Janfenis.
tes& Rigoriftes modernes. Nous de"
vons encore remarquer que les acriont
<&les parolesde Jefus-Chrin:dans cette
occafion autorifent & ju~Henc ce que
font & ce que dirent nos faints guJL-
des, & fur-tout nos SeigneupsJ[es~
ques, qui lorsqu'on leur reproche !6Uf
mauvaifeconduite nous ferment !abont
che & nous difenc~ qu~<'
~M~~ pCfK~
Onnef~auroit nier que Ï'oppoudon
qui fe trouvoit entre !a conduÏce de
Jëfus & les princtpes reçus parmi Ï€~
Juifs, ou mêmeavec fa do~rine pro<'
pré, n'ex!geâcde grands mirac!es pour
prouver ~ami~on; notre MiSloanaiEe
1 ne t'ignoroit pas~ aui~ les prodiges fn*
rent cammunér~tc' 1 0 ~iu~s
renccommunë~ntÏe8pîu§fQrt$ f~~t~de
de~c~
argumens; i!s écrient <uï''touctrés-pro~
près a convaincre le peupte; cetm-cÏ
ne fe pique jamaisde ratfbnncr; il eft
prêc a tout pafÏer & un homme qui !ui
montre des merveilles & qui trouve
le fecret de s'emparer de ion imagi-
nation.
Après avoir fermé la bouche aux
T.~
X34. HiSTOIHECmTI~UR
–t~'
Dilciples de Jean, Je chefd'une Syna~
gogue vin!: trouver le Sauveur,<Se le
pria de venir impoferles mainsà Tafille
a-gëede douze ans, qui ~c~ ~oy~, ~e-
lon Saint Mathieu mais qui n'ëtoit
que bien malade, ielon S. Marc <S~S~
Luc; difFérencequi paroîf mëricer que!-
qu'attention. Jéfus fe rendit~l'inyi-'
talion de cet homme &tandis qu'il
s'acheminoïcvers fa. maifbn,notre h~-
ros s'ëchaulra, teliemenc
MMMc ~~M propre a. guérir tous c~ux
qui ic crouvoienidans ion atmofphbr~.
~ous ne ferons, point de conje~ures
fur la nature de cette vertu ou~raîïipi-
jration divine, nous remarqueronstÏeu~
lemënt qu'elle ie proava propre guërir
~ubit-emenc Jl~f~
une ~r.o,
.le..tn.~ntqu'e.. femme a~igée~depms
B,c.-V.
a.prop.re,+g.
U,
:é,r.
douzeans d'une per~ede iang, maladie
que vrai~emblab!ement/ les ~pe~ateur~
n~voient pas plus veri6ée que la j~ncri-
ton. Danscette oc.cafipnle Çhri~s'ap-
për~ut qu'il ~toit ~rd de~i unedo~e
conûdërable de i~M en<con~quence
it le retourne vers 1'H~morrhoiûê,que
tes Difciples avoient repou~eerude.
ment, la voyant proftemée a ~s
pieds hn dit-il, co~M~
cc~ ~M.f gK~nF. La pauvre
~mme a quiquï les I~i~cip~e~.
Di~cip~es~voïent, ~'ai~
avoientfaic
DE JÉSUS"CHRIST. 1~
peur, charméed'en être quitte à fi bon
marché, elle confclia hautement qu'elle
étoit guérie.
Lorsque notre faifeurde miraclesfut
arrivé chez y~m', (c'eft le nom du
chef de la Synagogue")on vint lui an-~
noncer que fa fille étoit morte depuis
un moment, & la maifon remplie de
muficiensqui déjà exécutoient un con-
cert lamentable, fuivant l'ufage du
pays. Jéfus qui pendant le chemin
avoit fait cauferle pere de la malade,
ne fut ~jint déconcerté de la nouvelle~
il commence par faire retirer tout Je
monde, puis étant entré tout feu! il
la renufcircà l'aide de quelquesparoles.
En fait d'histoires il faut préférer
deux Ecrivains qui s'accordent à un'
troisièmequi les contredit. Or Luc &.
Marcanurent que la fille étoit morte;
mais malheureufementici c'eit le héros
Jui-mêmequi an'oibht fa victoire. Sur
ce qu'on lui dit que la fille étoit morte
il fouticnt qu'elleM'~ ~M'fM~ il y a'
vraiment des fillesqui dès Fâge de dou-
ze ans font fujettesà de pareilles finco-
pes. D'un autre côté le pere de !a.fille
avoit, felon toute apparence, appris
au Médecin l'état de cet enfant; & ce-
T
L 4.
1~6 HISTOIRE CRITIQUE
lui ci plus au fait que les autres, ne
crut point la nouvelle de fa mort. Il
entra feu! dansfa chambre, bien fur de
la faire revenir fi elle n'étoit que pâ-
mée s'HTcût trouvée morcc en effet,
il y a tout lieu de croire qu'U feroit re'·
venu dire au pere qu'on l'avoit appellé
trop tard, & qu'il étoit fâche de fon
accident.
Quoi qu'il en foit Jéfus ne voulut
pas que ce miracle fe publiât; il défen-
dit au pere & à la mere de la fille de
rien dire de ce qui s'étoit pane; notre
charlatan ne fe foucia point de divul-
guer une affaire qui pouvoit exciter de
plus en pius l'indignation ou la fureur
des Juifs de Jërufaiem, où il alloit bien-
tôt ~e rendre pour y célébrer la Pâque.
Au refte, le récit de ce miracle femble
nous prouver que le fils de Dieu avoit
pris en Egypte quelque teinture de mc~
decine; il paroît au moins qu'i! étoit
au fait des maladies fpasmodiques des
femmes; il n'en faut pas davanta~e~
vulgaire pour regarder un homme com-
me un forcier, ou comme un faifeur de
mirrcies.
Une fois en train d'opérer des prodi-
ges, Jéfus ne s'en tint pas la. Selon S.
DE JE SU S-CHRIST. 137

Mathieu (qui fcul raconte les trois faits


que nous ailons rapporter) deux aveu*
gles qui le fuivoient fe mirent à crier,
fils de D~ ~s ~~<? nous. Quoi-
que Jcfus en fa quatifé de Dieu, feue
les penses les plus cachées des hom-
mes, il aimoit à être verbalement allu-
ré de la di~ofition des malades qu'il
traitoit. li leur demanda donc s'ils a-
voient bien de la foi, ou s'ils croyoient
iinccrement qu'il put faire ce qu'ils lui
dcmandoient nos aveugles rëpondirenc
affirmativement alors leur touchant
les yeux, ~M~/~oM~yo~fait dit -il t
/OM 'uo~j~ & ils virent à J'inftanL
On ne i~ait comment concilier la foi
S vive de ces aveugles avec l'indocilité
qu'ils montrerent enfuite. Leur Mëde<
cin, qui pouvoit avoir de bonnes rat-
fons pour n'être point connu, leur dé-
fend très-exprefTément de parler de leur
guérifon & pourtant ils n'ont rien de
plus preffé que de la répandre dans le
pays. Le filence de ceux qui furent té-
moins de ce grand miracle n'eit pas
moins étonnant que l'indifcrétion des
aveugles qui en furentjes objets.
Un fait plus miraculeux encore, c'eft
l'endurciHement des Juifs il éloit tel
1
5
Ig8 HISTOIRE CRITIQUE

que tant de prodiges, opérés coup fur


coup & dans le même jour, ne furent
pas capables de convaincre les Doc-
teurs. Cependant Jéfus, loin de fe dé-
courager, voulut encore montrer un é-
chantillon de fon pouvoir. On vint
lui préfënier un muet qui ëcoit poifédé
Jéfus en châtia le Démon, & le muet
fe mit à parler.
A la vue de ce miracle le peuple
à fon ordinaire fut dans le ravifle-
ment, tandis que les Pharifiens & les
Doreurs, qui avoient auni des exor-
cises parmi eux n'y virent rien de
furprenant ils prétendirent feulement
que leurs exorcises faifbient leurs con-
jurations au nom de Dieu, tandis que
Jéfus faifoit les fiennes au nom du Dis.
ble. Ainfi ils accufoient le Chrift de
châtier le Diable par le Diable, ce qui
éroit en effet tomber en contradi~ion.
Mais cette contradiction ne prouvoit
pas la Divinité de Jéfus, elle prouvoit
feulement que les Pharifiens étoient
fouvent capables de déraifbnner & de
fe contredire comme font tous ceux
qui font fuperRitieux & crédules. Lors-
que des Théologiens font en difpute,
rien n'eft plus facile que de s'apperce-.
DE JÉSUS-CHRIST. 1~
voir que les querelleurs des différens
partis déraifonnentégalement, <&s'en-
tredétruifentréciproquement (j)~

(S) Dom La Tafk,BëncdicHn célebre dans!ë


parti Molinifie, vient tout récemment décrire des
Lettres contre les miracles prétendus du Diacre
j~tj-, qu'il attribue àl'œuvrc du Démon. Son
zë!e a été récompenfë d'un Evêcbë fes par~
fans n'ont point vu que les argumens dopt c~
Moine s'eft feivi pour combattre les miracle$
d'un Janféni~e dëtruffbient par contrecoup les
miracles de Jcfus-Chriir, qui font bien moins
atteHës que ceux de Mnj-, dont tant de gens
vivans & connus croyent ou prétendent avoir été
témoins. Un Miniftre Suiue & Pioteitant: vient
depuis peu d'attaquer pareillement les miracles
de Pythagore d'ApoUonius de Thyane, &dtt
Séraphique S. François, d'une manière qui dé-
truit égaiement tous ceux que les Chrétiens ont
thfërës dans l'Evangile. Voyez le livre qut a
pour titre: De miraculis Py'or<f ~c. tri-
tuK?ïfM:tt~uj, aH~orc P~CM'~ro ~c~tto.
H~ct t73.j. ira 8vo. (Le fameux Wooi~on a
compo~ en Anglois un Ouvrage récemment
traduit en François fous le titre de DtjcoMr.f/uy
~M M:ra~ ~<'y~-C~~<?M 2 vol. 1~6~.
datîs lequel l'Auteur prouve que, même te!oaf
les Pères de FEglifë, tous les mirac!e$du CarK~
ne font que des aUëgories.) ~~t~
~e~h
t t-s
1~0 HISTOIRE CRITIQUE

(7 H P /3" R ~7~

De ce quefit y~~ ~c~~M~fon y~oMr y~-


rM/<??M, c't?, la IecondePd-
quedefa ~~0~2.

J~JOTRE Dofteur venoit de ter<


miner d'une façon très-glorieufe la pre-
miere année de fa mifiion. 11 aUoic a
Jérufalem dans la vue de tenter la for-
tune ou de recueillir le fruit de fes tra-
vaux, ou enfin pour fe faire un parti
dans la capitale, qu'il efpéroit conqué-
rir après s'être fait des adhérons dans
les campagnes. En effet il y avoit tout
lieu de croire que le bruit des prodiges
qu'il venoit d'opérer l'année précéden-
te dans la Galilée produiroit un bon ef-
fet fur !a populace de Jérufa)em; mais
il y produifit: des effets bien contraires
à ceux que Jéius avoit efpérés ou pré-
vus. On diroit que la !egion infernale
qu'il avoit fait paUer dans les cochons
des Géraféniens eue été fixer fon féjour
dans les têtes des habitans de cette vit-
le. Plus éclairés & moins crédules que
ceux de la campagne, FEvangiie ne
nous montre en eux qu'un endurciife-
DE JÉSUS-CHRIST. 1~1

ment incroyable: en vain le L.nnu: ope-


ra fous leurs yeux une multitude de pro.
à confirmer ceux qu'on leur
diges propres,
avoit racontés; en vain employa-t-il fa di-
vine Réthorique pour leur démontrer le
plus clairement qu'il put la Divinité de
j ne fer-
j iamiiTio~; toutes fes tentatives
virent qu'à redoubler la colere de fes
ennemis, & à leur faire imaginer des
s~ob-
moyens de punir un homme qu'ils
(Unërent a regarder comme un jon-
dan-
gleur, un charlatan, un impoiteur
gereux.
Il eft vrai que les adverfaires de Je*
fus le prirent quelquefois en défaut, ils
lui reprocherent de violer les ordon-
nances d'une loi facrée pour eux, &
dont il avoit promis de ne jamais fe dé.,
violations
partir. Ils regardèrent ces
comme une preuve d'hërcfie il ne leur
vint point en tête qu'un Dieu pouvoit
fe mettre au deITjs des règles ordinai.
res, & jouif~it: du droit de tout chan.
ger. Ils étoient Juifs, par conféquent
obfUnëmenc attachés à leurs régies di-
vines, & ils ne fuppofoient pas qu'un
véritable Envoyé de Dieu pût fe per-
mettre de fouier aux pieds ce qu'ils
étoient accoutumés à regarder comme
j! facré & comme agréable à Dieu.
1~2 HISTOIRE CRITIQUE
tf~ t 1 D i ne – rebuterent
1 – –
Tant d'obûacles point
Jéfus le MdÏie vouioit réunir à tout
prix & quoique ians miracle il pût:
prévoir à-peu-près quelle feroitlann
de fon entreprife, il fende qu'it falloit
vaincre ou mourir que la, fortune ne
favorife que les audacieux, qu'il falloit
jouer un rôle iHufhe, ou bien confen-
tir à languir dans la mifere au fond
dequelque viHage obfcur de la Ga-
ïiiëe.
En arrivant à Jém~Iem, il donna
les premiersfoinsaux maladespauvres;
les riches avoient leurs médecins. Il
y avoit alors dans la ville prés de la
porte des Brebis une fontaine ou P~MC
~meu~e, dent pourtant, à l'exception
de l'Evangile, aucun hiitorien n'a ja.
mais parlé quoique par fes propriétés
elle méritât bien d'être tranfmife à la
pointé. C'ëtoit. un vafte ëdiiice au-
tour duquel rëgnoient cinq galleries
magniiiques; d'ailleurs la pièce d'eau
quis'ytrûuvoit renfermée avoit des
propriétés admirables, mais qui n'é-
toient connues que des gueux & des
mendians ils les connoiffoient fans
doute par une révélation particulière.
Sous ces ga!lerieson voyoit languir un
grand nombre de malheureuxqui anen"
e
DE JE S US-CHRIST. 1~3
doient patiemment un miracle. Dieu,
en donnant à l~àu de cette Pifcine la
faculté de guér~tous les maux, y avoit
mis une condition. Le premier qui pou-
voit s'y plonger après qu'un Ange l'a-
voit troublée, ce qui n'arrivoit qu'en
certain tems, jouiffoit ieul du privilé-
ge d'être guéri. Le Magiilrat de Jé-
rufalem, qui vraisemblablementigno-
roit F exigencede cette merveille, n'a-
voit établi aucun ordre dans ce lieu.
Le plus fort, le plus agile des paralyti-
ques ou des malades, celui qui avoit
des amis toujoursprêts à le jetter dans
l'eau lorsqu'elle venoit d'être troublée,
raviilbk, fouvent d'une façon trés-in-
jun:e la grace d'être délivré de fes
maux.
Un paralytique, entre autres, étoit
là depuis trente-huit ans, fans que per-
fonne eût eu la charité de lui prêter
une main fecourable pour descendre
dans la fontaine. Jéfus, qui le voie
couché fur ~bn lit lui demande s'il
veut être guéri. Oui lui répond le
malade, maisje M~ïperfonnepour~c ~t-
terdans~~M lorsqu'elle troublée. Ce.
la n'y fait rien .reprend Jéfus levez.
MM.f prenez votre lit ?M~2;. Ce
malheureux, peut. être iemblableà tant
¡
t44- HïSTOlKE CRITIQ.UE

de nos -1:
-1.- r. -J.
mendians qui feignent pendant
longtems des maux qu'Us n'ont pas dans
la vue d'attendrir le public & qui
dans cette occafion pouvoit être gagné
par quelque bagaieUepour fe préter au
rôle que l'on demandoit de lui, ce mal-
heureux, dis-je, ne ie le fit pas dire
deux fois fur l'ordre de Jéfus il prit fon
grabat & s'en fut.
Mais chez i~s Juifs, comme parmi
nous, on ne déménageoit point les
jours de fêtes. Cette guérifon s'étoit
faite au jour du Sabbath; notre paraly-
tique ayant été rencontré par quelque
homme de la Loi, celui ci le reprit de
ce qu'il violait les ordonnances de la
Teli~ion en emportant fon lit. Le trans"
preneur n'eut d'autre excufe à dornel
f non que celui qui l'avoit guéri lui a-
voit commandé en même tems d'empor-
ter fon grabat. On s'informa là- doiTus
de ce!ui qui lui avoit donné cet ordre;
ï! y, a lieu de croire qu'i! n'en f~avoit
nen Jëfus ne s'étoit point fait con-
noîfre & comme fi l'acHon eût été
très-ordinaire le miraculé ne s'infor.
ma point de l'auteur du miracle. Les
chofes en repèrent là l'on Te fit au-
cunes perquifitions. Mais Je fus ayant
quelque tems après rencontré le paraly-
tique,
DE JÉSUS-CHRIST. 1~

tique, <e fit connoître a lui; celui -ci


le nom de
pour lors apprit aux Juifs
fon ~uëriiïeur; ces Juifs en furent tel-
lement irrités que dès l'initant ils for-
merent le denein de faire mourir !e
Christ, ~?TC que felon S. Jean,
<r~~Ao/c~ le jour du (i).
Cependant il n'eft: pas vraifemblable
que ce fût la la vraie caufe de la colère
des Juifs: quelque Scrupuleux qu'on les
fuppof~, il eft:à préfumer que leurs mé-
decins <~ I~urs chirurgiens ne ~e cro-'
yoient pas obligés de rcfufer leurs foins
aux malades aux jours de Sabbath. I!
y a donc lieu de croire que les Juifs
irouvoient mauvais que Jéfus, peu con-
tent de guérir~ ordonnât de plus à ceux
qu'il ~ueriHbit de violer le Sabbath en
emportant leur lit, ce qui étoit une
c'M'MT/< ou plutôt ces incrédules
ne regardoient les miracles du Sauveur
que comme des pre~i~es, des impoiîu~
rcs, des tours d'adreiÏe, & lui-même
j comme un fourbe qui pouvoit exciter
du tronble.
Jéfus, ayant appris que les Juifs é.
toi~nt indifpofes contre lui fur le fait
du Sabbath, qu'ils raccufbient de vio-

(1) V. S. Jean ch~p..V. i–ï&


M
1~ HISTOIRE CRITIQUE
1er, voulut fe jufhner; il fit donc un
beau discours tendant à prouver qu'il
étoit le fils de Dieu & que ion Pere
agiffant fans celle l'autorifbit à ne point
obferver le Sabbatli. Néanmoins il eut
foin de ne pas s'expliquer trop claire-
ment fur fa~/M~o~: il faifoit bien Ibup-
~onnerà mots couverts l'éternité de ïbn
Pere naais il ne le nommoit pas Dieu.
Cependant les Juifs, qui le devinèrent,
furent très-choques de cette préten-
tion (2). H changea donc de batte-
ries) & fe rejetta fur la nëce~kc par
laquelle il agiûbi! En ~n~, leur dit-
il, n'agit ?0m?p~ lui- ~6-
fait quece qu'il au Perc. Le Pere
qui ajoute*t-il, lui ?no?ï~~tout ce
qu'il J~ lui montrera des (PH'UfCy
plus grandesquecelles-ci. Par ces paro-
les le Chrift femble pourtant détruire ia
propre éternité & fa fcience infinie, vu
qu'il s'annonce comme fufceptible d'ap-
prendre quelque choie a ou comme le
Singe de ta Divinité.
Pour toucher enfuite ces incrédules,
que Ion jargon énigmatique ne pouvoit
pas convaincre, il leur déclare que do-
rénavant le Pere ne ie mêleroit plus de

(.2)S. Jeaneh~p.V. 17.& fuiv.


DE JÉSUS'CH&IST. 1~
juger les hommes, qu'il s'ëtoit déchat"
ge de ce foin fur le fils. Quoique les
Juifs attendiflenc un grand Juge, ib ne
furent point: encore ébranlés. Alors,
faute d'argumens plus dëmonfti'atifs
eomme nos Prëdicaceurs Chrétiens }e
Chrift prit le parti d'indmider fes au-~
diteurs, fachant bien que la peurem-
p~che toujours, qu'on' ne~~i~îtË~ ~,I~'
~.Ur St: do~c encendtë~q~ë!1~J~~ ~«~
monde étoit proche ce qui dut l~~i~
Mre trembier. j
Le témoignage de Jean-B~ptiAe!
voit:, comme on a vu, f~ciîitë lespr~
miersfucces de Jëfus; mais d'un an~j
côté, l'oppoûtion que ron avoit rem~ j
quëe entre la conduite de celui-ci ~h~
ceMede ton précurseur, aneantiSbit
force de ce témoignage; en coni'equeîi-
ce notre harangueur prétendit n'en;
voir aucun befbin, tacha,~mem~
a~roibiir la valeur. C~o~
l'eur dit-i! uû'My ~'u~ 'uoM~'ucHJf~c~
?? ~M y~ /H'/M~rË', MM~'Mô~<
~?~ /c ~M. Ici il en appelle
à fes œuvres qu'ill prétend être des
preuves infaiMiblesde fa mifîion divine.
i II oublioit fans doute en ce moment
qu'il parloit à des gens qui regardoient
les œuvres mervetileufes comme des
t n~
M L
1~8 HISTOIRE CRITI~UB
préjuges & des fourberies fes couvre~'
étoient précifément !a chofe qu'il fa.l'
joit prouver à ces Juifs qui les voyoient
s'opérer fous leurs yeux. Cependant
cette façon de raifonner a été depuis
adoptée avec fuccés par les Doreurs
Chrétiens qui lorsqu'on leur oppofe
des doutes ou des objectons contre 1$.
rnifMonde Jéfus Chri. ~$~S
auflitôt fur fes œuvres~mîracU~M~
furent toujours incapables de ~0~i!
cre ceux-mêmesque l'on nousdit
voir été les témoins.
Parmi les preuves dont !e Chri~ f~
fërc pour exalter fa mi~on propre
en mec une en avant qui ne tendoh p~
moinsqu'a détruire ceiie de Moy!
a ie faire regarder commeun impo~
En efFeti! Jeu:'dit: MM~M'<x'u~2;
c?2~M~K ~oHP~ tandisque.
c'ëtoi!: fur ia voix de ce Père ~d~
Moyfe ëtoit J'interprète, que toute
Loi des Juifs ëtoit fondée. Tout~
fois, après avoir ainft anéanti i'autori-
té de !'Ecri!.urc, noire Orateur veut en-
core appuyer fa mifnon fur les Ecritu-
res, qui,fe!on luij'annoncoient. 0' j
~x, dit i!, /cPr/'f, ~y~ ~j- Mo?~.î J
MM.f ¡
~cr~-r~~~'<M~ M~,
~w/ ~.9!~<c~x,f<' ~<?Mj-
~?~n'<?2:
?~~~H/f~ ~r ~OMT
DE w
JÉSUS-CHRIST. 14~

c~n<"x <M~c~ ?~o?. y~ u~f ?ï~~


P< 'uûMy~'y y~c/H~ ~f<?M~fW!
M~ 'u~ <??YûM ~o/M~j
'Uf~ .TO/r~s<?~ ,I
Les auJiœurs de ce Sermon n'en f~j~ f!
ren!: poin!: touches i!s !e crouver~t~:}~
dëco~f't contrad~oirc bi~àë~N~~$j
toire en un mo!: i!s en furen!: ican~
Hics. La cramce ~de~p~ !{
du~monde ne tes ernpêeM~i
du
les ~"f l'H~a~3~Fpt~r~
t '~1
~i' vr
cevoir tes inconfequ.cnces de l~
qui ôtoic & rendoïc à ~bnPère .Ia~:q~~ ~'i
té de Juge des hommes qu'ii. s'cMÏb~
bord appropriée. D'ailleurs il p~J~
que tes Juifs ëcoient: raIïuTës fm'e~
6n du monde que révënem.eni: a:
tant de fois dëmende. Leurs fu~h~! 'l
fëurs, qui dans ia fuite ont: vu te ~jj
de fubu~er ma!gré la predi<3:ionformet-"
je de Jé~s & de fes Difcipies~ qnt.
dé icur répugnance pour fa doSri! I,I
entre autres fur ce défaut d'accompM~j~
fement (g). En un mot de ce discou~
fnbUme les incrédules concluent qu"~
vit frcs'difKcnc à un impofLeur de par-
kr !ongtems fans fe couper, & fans le
dcc'c!er.
L'inenicacite de cette harangue 6t

(3'. S. Jean d~p. V. 17–47.

M 3
Ï~O HISTOIRE CRITIQUE

comprendre à Jéfus qu'il tenteroit Inu-


tilement la voje des miracles ~our
amener à fon parti les Juifs de Jërufa-
lem. Il cena donc d'en faire, quoi-
que la circonstancede la fece de la Pâ-
que iemblât lui fournir une très belle
occaHoï!~ Il paraît mêmequ'il fut to-
talementrebuté par l'incrédulité de ces
malheureux, qui ne fe montroient nul-
lementdifpofésà voir les grandes cho-
fes qu'il avoit montréesavec fuccèsaux
habitans de Galilée. Pour voir des mi-
racles il faut une fimplicité qui fe ren-
contre bien moins dansune capitale que
dans les campagnes; d'ailleurs fi la po-
pulace eft bien difpojfee, même dans
les grandesvilles, les Magistrats & les
gens les plus inftruits oppofent commu-
nément une digue à la crédulité (4).
La même chofe arriva à notrt Than-

(4.)De notretemsnousavonsvu!a canaille


courirauxnTrac!es de M. P&ris& lescroire;
nousavonsvu mêmedes perfonnes d'un rang
d~tmguë& desfemmesde qualitéles attefter
hautemen!& en'ctrc perfuadées; maisjamais
ces miraclesn~nt pu vaincrel'incrédulitédo
CkrgdMoiintRe r du Gouvernement & de la
police;ceux-ci,comme chacunfcait. fontpar.
venusà fairefinirles miractesdu Tres-Hau~
Onconnoitl'ëpigramme aIHchee
affichée
furla portedu
CimeHercde S..M~daf~ porte
DE JÉSUS-CHRIST. 151

maturge dans Jérufalem. Peut-être dé.


fefpéra t il du,~!uc.de ces mëcréans1;
auiÏidans le peu de tems qu'il féjourna
dans cette ville ne garda-t-il plus de
mefuresavec eux il leur dit des inju-
res, & il ne paroi pas que cette voie
lui fit des profélytes, quoique fouvent
depuis fes Difciples & fesPrêtres ayent
prétendu réuûir par ce moyen, &même
par des voies de fait.
En un mot dans ce voyage Jéfus ne
fit point fortune; fes Difciples ne firent
point bonne chère9 ils furent réduit
pour vivre à piller un peu de bled
dans les environs de la ville on les
furprit dans cette occupation un jour
de Sabbath. Lx violation de la loi pa.
rut aux Juifs un plus grand crime que le
larcin. En vain fe plaignit on à leur
maître, on ne put en obtenir aucuneia-
tisfacUon. Il paya les Pharifiens en
comparant ce qu'avoient fait (es Difci-
ples avec l'a~jjan de David, qui dans
un befoin pre~nt, mangea lui Même
& nt manger à fa troupe des p~ts~
De~a)-le Roi d~en~à Dieu
De faire Mt~c~ <!nc~
Dieu fut obëinant il ne fit plus de miracles
pour les Janféai~es qu'à huis ctos da~ les
greiiicrs de la rue Moutard.
M
1~ HISTOIRE CRITIQUE

~û/~ï, dont la loiréfervoit i'ufsge


pouriesfcuts Prèles (j)~ ajouLanc au
furplus que le 6~A ~o~ <f ~OMr
/MWC, ~~M/M'pÛ:~ /f 6'&;
~'OM conclut que /c j~/yde /M
7~M~ (6).
Les critiques ont remarqué dans ptu-
iteurs circonHances de la vie de notre
iiomme Dieu que fon ~humannë étoit
fbuvent.fujette à fe tromper. Par exem-
pte,dans J'occafion dont i! s'agijc i~~
ne le nom d'~Mf~r au Grand- I~rêMe
qui permit à David de manger pa.ï~
de proportion. Cependanc te SaiEH:'
Esprit: nous apprend dans le premier N<.
vre des Rois que ce Grand-~reËiî~~
nommon~c~ Cecte erre~ï~
~ero~rien fi un homme ordiRaire~~c
tombe, mais elle devient embarr~an-
tê dans un Homme-Dieu ou ~da~s~n
Dieu fait homme, que nous devons iup<
poier incapable de faire des bëvuËS.
Dans la même occafion Jéius, po~
juûi&er le iarcin deies Difcipies, re~
prëien~ que les Prêtres eux-mêmes
violent le Sabbath en fervant Dieu
le ier livre des Rois ou Sp.mue! r
($) Voyez
cbap.XXI.6.
(<S)VoyezS. Mathieuchap. X!I. S. Marc
chap.H. S. Lucchap.VI. <
DE JÉSUS. CHRIST.

dans le temple durant ce ~pur, ce qui.,


fuivantles principes de bou'~Tficolo-
gie, s'appelleconfondrevitib!emea!:les
oeuvresycrM/~avec les œuvres~p~
/M;c'ett: avoir la même idée d'un vol
<~ de l'oifrande d'un facriiice; c~t
taxer Dieu de n'avoir f~u ce qu'H î~"
~bicen ordonnant à la fois robfervactQn
la violationd'un jour qu'il avoit
~erë.au.repos. i j~
i~u;re~e,~nos:bo~eursju{M6~M~~ i~'
~ein~ approuvé:par Je~iphr~e~d~j
~hc:ique, comme ~Die~ ~om~ïT~tf~j
tre ab~blu'de touces ~cho~s~ maM~i.
~e~'eas'H''auroit ~du.procurer~mei~M~
cherra '~DHciples. ne ju~
'!pa&~}uscoûte .de~1eur~~onner;pï)~7
la table de quelque ~he~inanci~<~
Jëruialem, ou même celle du 6r~)d~ "l'
Prêtre qui vivoit: aux dépens de DM
ion Père, que de permettre ~~i~~ 7
ciples dejE'ourageï'dans les cRamp~d~
pauvres habitans du pays. j~2ns au
moinsfalloit il préalablenientcpnfïa~
Gect~fouveraineté fur toutes les ~hofë$
aux yeux des Juifs, qui, faute de
voir cette importante vërité,9 durenË
être fcandalifésdu vol que le Fils
Dieufembloitautorifer.Aure~e/c'e~
apparemmentfur ce principe que ??
M
M<-
ï~ HISTOIRE CRI TIQ~UE
Heurs Doreurs Chrétiens ont prétendu
que tout a~ff~o~ M:~ j~ qu'il leur
étoit permis de ~'emparer du bien des
méchans & des injures, que le Clergé
avoit droit de lever des contributions
fur les peuples, que le Pape pouvok
diftribuer des couronnes. Enfin c'eft
fur ce principe que s'appuyent les ac-
tions que nos incrédules regardent com-
me des ufurpations & des violences
exercées par les Chrétiens fur les habi-
tans du Nouveau-Monde. D'où l'on
voit qu'il eft très important pour les
Chrétiens de ne point fe départir de
l'exemple que Jéfus leur a donné dans
cet endroit de l'Evangile il paroît fur-
tout intéreuer le pouvoir du Pape &
les droits du Clergé.
Cependant des prétentions fi bien
fondées ne frapperent point l'efprit
charnel des Juifs ils periiûerent à croi-
re qu'il n'étoit pas permis de voler, fur-
tout un jour de Sabbath & ne con-
noiffant pas l'étendue des droits de Jé-
fus, ils le prirent pour un impofteur &
fes Difciples pour des fripons. Ils cru-
rent qu'il n'étoit qu'un homme dange-
reux, qui, fous prétexte de réformer
les Hébreux, ne cherchoit qu'à renver-
fer leurs loix fouloit aux pieds les or-
DE JÉSUS-CHRI
ST. IJj-
donnances, & tendoit à ruiner leur
Religion. Ils convinrent donc entre
eux qu'il falloit raflemblerles preuves
que l'on avoit contre lui, l'accufer, &
le faire arrêter: mais notre héros, qui
eut vent de leurs deffeins les prévint
en fortant de Jérufalem.
't

C~~PZ~ 7~

y~/a~fait de ~<wuMM~m~c/~j. JE/~ïOM


de fes ~OMZ~
~O~J.

JL~~S qUEJéfusiefutmisàcou.
vert: du malin vouloir de fes ennemis,
il fe remit a faire des miracles, dans
la vue de donner de nouvellespreuves
de la millionà des gens mieux difpofés
que les habitans de Jérusalem. L'ex-
périence lui prouva fansdoute que pour
gagner ta capitale il faiioicencore aug-
menter fes forces dans les environs, &
fe faire a la campagne un grand nom*
bre d'adhérensqui pufleni:, en cems &
Ueu l'aider à vaincre l'incréduMcëdes
Prêtres, des Docteurs, desMagij~rats,
& le mettre en poiÏe~on de la SaitiLe
Cité qui faifoit l'objet de fes defirs.
1~6 HISTOIRE CRITIQUE

Ces nouveaux prodiges néanmoins ne


produifirent aucun effet bien marqué.
II paroît que les Juifs qui s'étoient trou-
vés à Jérusalem durant la fête dePaque,
en retournant chez eux provinrent leurs
concitoyens contre notre avanturier.
Si donc il trouva le fecret de fe faire
admirer du peuple dans les lieux où il
pa~ en fortant de la capitale il eut
le chagrin de trouver des contradicteurs
dans la perfonne des Pharifiens & des
Docteurs de ces mêmes endroits. Le
,fait fuivant va nous prouver à quel
point ces gens étoient prévenus. Un
jour de Sabbath Jéfus entre dans la
Synagogue d'un lieu dont on ne nous a
pas confervé le nom il s'y trouva peut-
être par hazard un homme qui avoit,
ou qui difoit avoir une main féchée.
La vue du malade qui pouvoit être
quelque mendiant fripon <&connu, &
celte du médecin ou faifeur de miracles
fufpecb, excitèrent l'attention des Doc-
teurs. Ils obferverent de prés Jéfus.
~cy~j', dirent-ils entre eux, s'il c/c~
guérir cet ~o7K~un jour de Sabbath. Vo-
yant enfuite que Jéfus reHoit dans l'in-
action ils le questionnèrent fur le cha-
pitre du Sabbath, dont en tant de cir-
confiances il avoit paru ne faire que
DE.JÉSUS-CHRIST. 1~7
de cas. C'étoit apparemment un
peu
des points principaux de fa réforme; il
fentoit peut-être comme nous l'utilité
dont feroit pour le peuple l'abrogation
d'un grand nombre de fères. Quoi qu'il
en foit, les Dodeurs lui demandèrent::
M~~c permisde guérir en ce jour ?
Le Chrift étoit dans l'ufage de répondre
fouvent à une quefUon par une autre.
La logique n'étoit pas la fcience la
mieux connue des Juifs. Auffi J élus
leur répliqua: permis ~~Mr
Sabbath du bien ou du ~MM~r
la vie oude /? Cette que~iou, felon
S. Marc, confondit les Doreurs. Ce-
moins
pendant il y a lieu de croire, à
qu'on ne fuppofe les Juifs cent fois pius
ftupides encore qu'ils ne l'étoient, que
cette queflion étoit très-déplacée. Sui-
vant toute apparence, il n'étoit défen-
du chez eux que de vaquer a des occu-
pations ~erviles, mais il devoit être
permis de remplir les devoirs les plus
frappans de la morale, même au jour du
Sabbath; il eft à présumer qu'une <age.
femme, par exemple, prêtoit fon mi.
niftere en ce jour comme en tout au-
tre (i).

(i) Voyezfur le chapitreXÎI. une note ti.


~8 H.ÎSTOIRE CRITIQUE

Cependant Jéfus. continua fes ques-


tions & leur demanda fi lorsqu'une
Brebis tomboit dans une foiïe le jour
du Sabbath ils ne l'en retiroient pas ?
1)'où, ~ans attendre la rëponfë, il con-
clut trés-jaitement qu'i! étoit donc per-
mis de faire du bien le jour du Sabbath.
AuSMôt pour le prouver il dit au mala-
de qu'ij avoit peut* être apoftë pour
jouer cette ïcéne dans la Synagogue:
Fë~Mj'; tenez-vous ~<?~~) ~K~s 'uo-
M~ Au~tôt cette main redevint
comme l'autre. Mais Jéfus voyant que
ce prodige n'opëroit aucun changenR~nt
dans les e~r~ ïanca un regard fu-
rieux fur ra~mb!ëe <& bouillant d'une
jfainte colère., i'brdtûir le champ de ce
dé~ab!e (2).
H fit très fagement car c~s méchans

r~ du 3" prouve qu'il étoit permis


d'oindre d'hutîe les màî~des le jour do Sabbath,
pour ies~ujage! Au reKe, les ~en~n~obfcr.
voient le Sabbath avec tant de rigueur qu'ils ne
fe pennettoient pas de fadsfah'e ce jour-iâ aux
bûfoms tes plus pref~ins de la vie c'eH: peut-
être ce ~i donnoit lieu aux reproches que les
Jnifs fatSMencfur cet article à Jëfus, qui avoit
rérbrmë cette coutume ridicule de fa propfe au.
torité.
(2) Voyez S. Math. chap. XII. S. Marc chap.
IIL S. L~. <hsp. Vi.
DE JÉSUS-CHRIST. Iy~

Doreurs allerent auHitôc tenir Conseil


avec les OHiciers d'Hërodc cher-
c/~r les Moy~n~ perdre. Jë(us qui
par fes adhérons étoit inftruit de tout,
gagna le rivage de la mer, où il lui ë-
tOit toujours plus facile d'échapper. Ses
Difciples, dont plusieurs entendoient la
marine, l'y fuivirent. Une multitude
de peuple, plus crédule que les Doc-
teurs, fe rendit auprès de lui fur M
bruit de fes merveilles. Il lui vint des
auditeurs de la Galilée, de Jérusalem,
del'Idumée, d'au-delà du Jourdain
même de Tyr & de Sidon. Cette fou-
le lui fournit un prétexte pour ordon-
ner a fes Difciples de tenir une barque
toute prête, ~M 7!~fn?p~j-trop
mais dans le vrai, pour s'évader en cas
qu'on voulût le pourfuivre.
Sur ce rivage favorable à fes déilein~
Jéfus fit à fon ai~eun grand nombre 6é
miracles & guérit une infinité de gëHs
inconnus il faut pieufement le croird
fur la parole de S. Mathieu & de S.
Marc (g). Tous ces prodiges s'ôpé~
roient f ur des malades & fur. tout fur
des poJédés. Ceux-ci du plus loiït
{:
(3) VoyezS. Mathieu chap. XII. S. Marc
chap.VIL& XI.
1
J~O HISTOIRE CRITiq~E
~t.- ),. r'
qu'ils uppctenvoient le Sauveur fe
proirerno)(-K devant lui 1 rendoient
homma~<~ u. fa gtoirc, !e prochmoienc
1.:Chri~, tandis que lui, toujours rem-
pli de moueRic, ttur commandoi!: avec
menace de ne point:icdccd.er: Je tout
pour accomplirune prophétie qui di~ic
de )ui ~r~ ~o?~ c;r<%
~'OM~ /"<?? M~K~
fM.r (~): pTop~ :}~
fuC fouvent: dém~onep~'&$.. ~~M~
cont!.nue!!esavec les Dc~eur~
PhâriiK'nspar Je vacarmequ'ii 6t
yenc dans Je temple, dans ie$ ru~;
Jéruhdem.& da-astes Synagog~ 'd<#
environs.
Rien~depl~s ë~onnan~ que f~
~n du Di~e à.reco~nQÎcre ~~$~
Chr'~ <&a confe~r fa Di'vinité',
~c~ï~retë des Doreurs Ja ~c~'
.~î.~) Tn&Jgyéles foins ~M
~t. pour faire t~ire run <~ po~
vaincre les autres. Il eft évident que le
f~s de Dieu n'eib venu que pour cmpê'
cher les Juifs de profiter de fa venue,
& de reconnoîtr~ les titres de fa mis"
~icn or~ diroi!: qu'il ne s'eft montré
que pour recevoir les hommagesdu Dë-
moi~
(4.) ïfa'ie chap. XLII. vers. r.
~I
DE J S S -C H H 1% ~< <
uiv ~r~l
I,i
-au moins ne
ï~on; voyos~HMS ~'w

Satan & les 4'


Difc~ptes proc~mef h~~

menc!a. de
quaiitë Jéims-Ch~~ ~h hL

eut bien
Q~and Jëfus prêd~

gneti, bienexorei~) M {buhm~ '¡i

ieul.p~hdanc que~e cems, 'p,o~

la ~$mon de~ a~n-es. ~M~MË'Ë!

de
de, jouir ph~ 4:e..i~&

lit *r s & de fesp.

laæ,e des affiftan$" 'Maï~~

t ~s donm,¡~t,Q,b
p~s

t1!i~Jf~ au

S'~Mr~e~ qn.iÏ j~~â:/î~p~

en nnIBQ~<
envoyer -Ma~

fus lui-même no~e

j ;{it~r~ ~-€(M~

.Apôcres, .contei~~d~.îM~

S. -Luc ~Mg
(5.) Voyez cbap:. VI. 'M~'

chap, ni. vers. 13.'

N
tg& HltTOÏ&E CRÏTÏQ.CE
re des provifions pour eux-même$ &
potïf leur Maître; n'ont fait aucune
miiÏion du vivant de Jëfus, au moins
h~rs de h Judée, nous nous en tiendrons
premier fentiment.
Voici donc les nomsde ces Apôtres.
~~CMP~n-~ ~~e, Mathieu, <S~c~-
~~f~M~~ ~f~C Thomas,~M~
j~s, ~~M~ un autre ~a~M &
~~n~, CïéfbFierde h,troupe.
w
Jé~&n'avoiEpoint d'argens adonner
& ~e~ de fes Difciples qu'il alloit en.
~~ef mimon it leur dit fans dôme
d'eï' chercher fortune. Cependant il
~at ~n de tear fmre part de fesieerecs,
de leur apprendrel'art des miracles, de
~ardoM€rd@~ recettes pour guérir d~s
BM~d~s & pour chaOer les Démons;
@~&itt@~cofnmuaiqua le pouvoir de
fem$Mr@ ie$ pëcttés, de lier <&de ~~ffr
~<aït~n d~ci~; prëro~dvcs qui,
@M@s n'~M poMt enrichi les Apôtres,
~he V
"vU'" es.ul. tU vs!~
ntOtns YCllA' 11 u\lC tmmea-
UIli;I:t
desriche~s "'1T"
~gsa leurs (ncee~ur~. Pour ceux ci,
!e bÂt~nle ptu$ gr~er @~devenu une
un bâMa de commandeînenc,
éont le pouvoir le 81 fentir aux plus
puions Souverainsde la terre. Le y~
la i~~cc dtS Apôtres te font conter- j
ti< en rëibrs, en Béneâces, en Prin-j
DE
JÉSUS-CHRIS T.
1
clpaucés, en revenus; la permiffion de
mandier en: devenue Je droit d'exiger
des dixmes, de dévorerles nations, de
s'engraiilerde la fubftance des ma!heu-
reux, de jouir de ~o~ divinde la facul.
té de pilier la ibciëcë & de la troubler
impunément. En un mot les fucceNeurs
de ces premiers MiSionnaires envoyés
par Jëfus-Chrifi:font devenus des maa-
dians ~si eurent le privilège d'aHbmmef
tous ~MX qui reruiereni de leur faire
descharités, oud'obéir a leurs comman-
demens. Bien des gens fe font imaginé
Jëfus n'avoit nullement fbn~ë à la
que
iubfi~ance des Miniftresde fon Eg!i~e:
mais û l'on examine attentivement l'E-
vangile, & fur-tout les A~es des Apô-
tres,e on y trouvera les fbndemens des
riche~s, de la grandeur même du
defpodfmedu Clergé. Ce n'eS: jamais
que pour eux-mêmes& pour Ïeurs con-
fidensque les Impo~euMimaginent des
rcf 'rmes ou fondent de nouvelles
Se6hs.

N 2
l6~ HïSTOIRE CRITIQUE

c~jr~E

Sermonfur la Montagne. Pr~~ de la


Morale de y~/M~. Obfervationsfur
cette Morale.

A crainte d'être arrêté aya~t con-


traint Jéfus d'abandonnerles villes, où
il avoit trop d'ennemis“ la campagne
devint ion fejour ordinaire; le peuple
attendri par fes leçons ou du moins
quelques dévots & dévotes qu'il avoic
convertis, fburniSbientà la fubfiftance
de l'homme divin & de fa troupe.
Obligés d'errer fans ceHe, de s'enfon.
cer dans tes montagnes & les déierts,
de coucher à la belle étoile, nos Apô-
tres durent couvent être mécontens de
leur fort; ce genre de vie comparé à
celui qui l'avoit précédé dut leur pa-
roître fort dur &Peuventles faire mur-
murer. Malgré la multitude des gra-
ces fpirituellesqu'ils ne pouvoient man-
quer de recevoir dans la ibciété du
Meule ces hommes charnels s'atten-
doient à toute autre chofe en s'atta-
chant à lui. Ils s'etoient fans doute
DE JÉSUS-CHRIST. I<~
promis des emploisimportans, des ri.
cheffes& du pouvoir dans le royaume
qu'il devoit établir. I<paroît donc que
Téfusavoit couvent presqu'autant de
peine à les contenir qu'à convaincre les
Juifs rebelles à fes miracies & à fes
beaux argumens. La mefure de leur
appétit & de leur bien-être étoit pour
lors l'unique rëg'e de leur foi. Pour
pré venir'doncleursmurmures& les sp-
privoiferavec la vie frugale que notre
MifHonnaireprévoyoit être obligé de
leurfaire mener, peuc.ê!:reencore pen-
dant long-tems, il Jeur fit un discours
fur le vrai bonheur c'eft celui qui eft
connufousle nom du Sermon fur la mon-
tagne, rapporté par S. Mathieu
frF
Selonnotre Orateur le vrai bonheur
confiftedans ia~t~pf~ c'en:*
à-dire dans l'ignorance dans mé-
pris d'une fciencealtiere qui apprend à
raifonner, & qui prive l'homme de cet.
te fbumiiïionaveugle nëceflairepour ~e
i~uer guider. En un mot dans cette
occafionJéfus prêche à fes Apôtres &
au peuple qui l'écoute une cupidité
très-utilea fes vues, une docilité pieu-
fe qui fait tout croire fans examen il
leur fait fentir que le royaume du ciel
N3
166 HISTOIRE CRITIQUE
fera la récompenfe de cette heureufe
dUponiion. C'en- !a ie ftns que I'Eg!i-
fe a toujours donné à ces mots, de jë-
fus bienheureuxles pauvres~r~, parce
quele ~y~c du ~!C/ eux
Parmi les Apôtres it y en avoit quel-
ques- uns dont le caraftere emporté
pouvoit nuire aux progrès de la Jecte:
en général il eft à préfumer que des
hommes groffiers & ians. éducation a.
voient de la rudeffe dans leurs manie-
res Jéfus leur fait donc Sentir la né.
ceflité d'être doux, polis, patiens pour
gagner des pro~lytes & pour parvenir
à fes fins il leur recommande la mo-
dération & la tolérance comme des mo.
yens de s'innnuer dans les efprits & de
rëuCir dans le monde, en un mot com-
me les voies les plus fhres pour faire
des conquêtes. C'e~ le fens de ces pa-
roles: bienleureuxceux qui font ~M~, ~r
ce qu'ils ~o~~roH~ ~y?'c.
Voulant enfuite leur infpirer du cc!
rage & les confoler de leur fituation
ïmierabie il leur fait entendre que
c'eit un bonheur que de vivre dans
les larmes que c'eft un moyen f~r
pour expier les fautes. H leur pro-
met que leurs chagrins'ne dureront pas
toujours y que leurs pleurs feront fé-
BEjÉSU~SRïST.: Ï
~y

chës, que leur mifere Snira, que leur


,J,rid l1r16 1a" 1N s~a.l~f~/f '4: 1_

faim s'appâtera. Ce$ coî~o!ations&


<:t.'spromeffes ëcpient trés-nece~res
afin de prémunir J~ apôtres contre
tous lesaccidens qui pouvoient leur ar-
river dans le cours de leurs emrepï-ifes,
& à la fuite d'un Ch,efdépourvu de ri-
cheiTes& de pouvoir, ine.ap~Mede
procurer à lui-même& aux ntttresaucu.
~es desdouceursde la vie.
Jéfus dans la vue fans doute,d'adou-
cir le fort de fes ~pô~es tecomnmndë
la miféricorde au peuple qui ~ccaute,P'
~eft -à dire, l'exhorte à montrer ~@Ja
p~ié dont hu-meme~'nn que ia troMt
pe avott Je pt~ gra~d ;befom. gé-
néra! il eft aifé de fentir que ie MsSe
avoic le ptus~nd ~~ret~ pEe~er la
charic~ fes audue~s; il ae vivom que
d'aumônes; fa ~b6G~nce& ~~i~a
dépendoiencvi~btemeot de!ag~n~o~.
du public & de~bienfans des ~an@s
atnes qui ecoutoicRC~'tenons.
Le Prédicateur recommande ja paix
& la concorde ~fpdfidons ~'és~neces-
faires dans une fec~e nai~ÏaMe, foibie
A perfecutëe, maisqui deviennent très-
inutties iorsqu'eMeeA une fois aÛezfor-
faire la ko.
te I!pour
p~emuait~n~mte nifcipteg cen-
N N 4"
ï68 HISTOIRE CRITIQUE
tre les perfécutions qu'ils devoieat es-
fuyer, il s'adrefîeà leur amour-propre,
il les pique d'honneur, il leur dit: vous
êtes~y~~ la ~n~, la lumieredu~OM~.
Ji leur fait entendre qu'ils font les ~Kf-
c~Mr~ des Pr< ces hommes fi
refpectës parmi les Juifs, & que pour A
parcager leur gloire ils doivent s'atten-
dre aux mêmes traverfes que ces i!!us-
tres devanciÈ-rs ont éprouvées autrefois.
Enfin il leur fait envifager commeun
bonheur trés-di~nedes récompen~ cë-
leftes d'être haï, persécuté méprifé,
diifamë, en un mot d'être privé de tout
ce qui eft communémentregardé com-
me comUtua~t le bien. être des hom.
mes.
Après avoir aimi fortifié fes Difci'
picscontre les malheursdont leur rnis-
juon devoit être accompagnée il s'a-
dreffa plus particuliérement au peuple.
Il lui préfenta une nouvellemorale, qut,e
fans être totalement oppofée à celle
<jesJuifs, fût tej!e qu'on pût la conci-
ïier avec elle. I! n'étoit pas encore tems
d'abroger entiérement la loi de Moyfe;
les trop grands chan~emensenrayenE
les hommes un MKÏionnaire encore
foib!e ne doit chercher d'abord qu'a
r-éformerles ab'~s, fans fe permettre d~-
DE Je SUS-CHRIST. ï6?
toucher au fond. Téfus fe contenu
donc fagement de faire voir que cette
loi péchoit par quelques endroits &
qu'il fe propofbit de la perfectionner.
C'eit le langage que tiennent tous les
réformateurs. t
AinH Jéfus déclare formellement att
peuple qu'il M'~ point i?<?MMpour ~rM~
mais pour ~cco~~r la loi: il afiure mê<
me que dans le cie! less rangs feront
fixés en raifon de !'obfervacion plus ou
moins rigoureufe de tous f~s points il
infinue pourtant à tes auditeurs que ni
eux ni leurs Doreurs n'entendent rien
à cette loi qu'ils croyent pratiquer ndë-
lement. Hfe met donc à l'expliquer,
& jomme tous les réformateurs ie pi-
quent de rigorifme, & prétendent à une
perfe~ion furnaturelle & plus qu'hu~
maine, il enchérit fur la !oi. Voici !at
fubn:ance de tes inftructions mervei!-
leufes. r
Vous avez ï/, appris qu'i! a
fi) été dit aux anciens, vous tnerex
» point, & quiconque tuera fera puni
de mort; &moije vous dis qu'il
faut étendre cette defenfe & cette
“ punition jusqu'à la colère, vu que
“ c'efh la colère qui pouffe à donner la
“ mort a on lemblable. Vous ne pu~
N
N~?
~0 Hi$ T OJ! ? C ? 1 T 1 Q~ E

“ ninezMui~equejoraqu'i! e~ con. )
~.mmé; & moi je vous apprends que
fur cet ardcie le jteutdeiir rendaui!:
coupabie que le fait. Vous me direz
peut-ê~re, que f homme,n'eil pasie
maître de fes payons & de fes defirs,
qu'i! p~n tom au plus y rc~er, j'en
conviens avec vous,~ cependancvou~
~n~y ex aucun pouvoir, ïnem-e fur les
“ cheveux de yqt.re tece (j). Les p&-
,,nitences, les'~qri~ces) 5 les expia.
uons que vos Prêtres vous impofenc
nsfbnt point capables de vous pro-
curer la rémii~an de vos pèches; voi-
ci t'unique moyen de tes prévenir ou
.de les rëparer. Ë~-ce voire œi!
“ ou queiqu autre de vos membres qui
vous ont Micke a mal f<iire, tran-
“ chez ou arrachez ce membre ou cett
(Bi! & le jettez ioin de vous. Vous

(ï) H parolequeJéfusne f(;a~o:tpas encore


af~zde Théotog[ë,.poufconci!ter!c ~&fc~r~
tre avec1<M décret divins. L'on n'y a pas de-
pmstropT~n (bpp!ëéenenfeignanttesdogmes
odieuxde ia~~M~OM, & de la ~raceeffica-
cf, qui fontde Dieule plus fantasque& le plus
crue!desTyrans,puisqu'ilsfuppofentque Dieu
punit<eme!!ement ceuxà qui il refufeles mo-
yensoula volontéde ? fauver.En récompenfe
ces dogmesont fourniun v<:u:c champaux dit-
pute~.
D~ JESUS-CHRIST.
“ tentez qu'il e~ plus expédient: qu'un
de vos membres periue, que votre
“ corps entier fou jette dans h G~y~
ou dans FEnfer. Si Moyfë/mipir~
par la Divinhë, eût connu ce~.JRn-'
“ ier ou ce lieu defLine a vou$ fa~re
ibu~rir des fupplic&s ecerneis~ii n'au-
ron. pas manqué de vous en menacer,
mais ~ignoroitabfblument Je dogme
~important: de Fautre vie; ainfi i! .n~
par!ë que de ceUe-ci, à !aquej!e i! a
borne votre ma!heur ou votre feiicii
t~; fans cela ii n'eue pas manque d~
vous inftruire d'un ~ait: fi propre a;
vous faire peur <& a vous rendre i.a.
vie infuppoTtabie'" (2).

(a) On €S tout furpns de voir que Moyfe~


&!es anciens Ecnvams Hébreux, n'ontfaic
mention nu!)e part du dcgme de ia vie future
cj~t fait aujourd'hui un des artides tes~tus i.m-
portans de la Religion Chrétienne. SaLiomon
parle de la mort des hommesen !a comp.ar&otà
celle des bêtes V. ~Ecc~ Quelques j[?ro'<
phetes ont, il en: vrai, parï~. d'un îieu}ionm)e
c~o~ qu'on a traduit par ~t~: cependant jt.
eft évident que ce mot dëfi,gne ninpiemenc Ie~
~u~e, le tow&MM.On aparëinemenc traduit
le mot Hébreu To~c~ par E~cr; mais en exa.
minant la chofe de p)-eson trouve qu'il, d~gnc
un lieu de fupp!icc près de Jérufatem ou j'rn:
punitibit les malfaiteurs & où fon brûicit leurs
e~dâvres. Ce n'e~ que depuis la captivité de
~2 HISTOIRE CRITIQUE
Vous ufez trop librement: de !a
permif~on de faire divorce le moin-
“ die dégoût vous fait répudier vos
“ femmes & moi je vous apprends
que vous ne devez les répudier que
lorsque vous les avez furprifes en
adultère. I! eft trop cruel de lapider
pour cette faute U faut avoir égard
aux foibleiles du fëxe". Il paroît
que Jéfus dont, comme on a vu, !a
naiûance étoit très-équivoque, 5 avoit
des rairons particulières pour vouloir
qu'on traitât l'adultere avec ptus d'in-
dulgence. Indëpendammcnc de Marie
fa mère, dont Jofeph s'etoit vraifem-
blabiement ieparé notre Prédicateur
avoit a fa fuite des femmes dont la con-
duite n'avoit été, antérieurement à leur
converiion rien moins qu'irréprocha-
ble (3). D'ailleurs l'indulgence qu'il

Bsby~one que les Juifs connurentle dogmede


l'autrevie& de la rëfurredion,qu'ils apprirent
des Perfes difciplesde ZoronUrc.Du t:e)ns
de Jénjsce dogmeh'ët.c'kpas encore gënératc-
ment:reçu. Les Pharifiens!'admcttoten!; & les
Saducéens)e rejetto~ent.(Voyez un Ouvjragc
traduitde l'Anglois& récemment pubHëfousle
titre deL'ENFER DÉTRUIT in 12. Z.on~r~1769.)
Note r~~Mr.
~3) Indépendamment de Marie Ma~de~e!ne,
fjUiétoit une courtifanneavérée Jéfustvoi).
DE JÉSUS. CHRIST, 1~
A t t <

prechoit devoit lui gagner le cœur de


toutes les femmes qui l'ëcoutoienc.
Le Meiïic continue a-peu-prës en ces
termes: Dieu vous avoit promis ja-
dis des bënëdi6Hons des profpëri-
tes, de la gloire; mais il a révoque
“ ces promenés il a changé d'avis
“ comme vous futes presque toujours
& comme vous êtes encore le peu-
“ p!e le plus malheureux, le plus fot
“ <&le plus mëprife de la terre vous
j devez concevoir que ces promenés
pompeu~s étoient de pures a!!ëgories.
M1! vous faut donc une morale abjeàe
& humiliante, conforme à votre ge-
nie, a votre ntuation & à votre mife-
re; fi elle ne vous procure pas ie
bien-être en ce monde, vous devez
“ efpérer qu'elle vous rendra plus heu-
rcux dans un autre. Les humiliations,
auxquelles ii~ à propos de vous fat*
re,1) font des voies fùres pour arn~
ver un jour a cette gloire dont ni
vous ni vos Pères n'avez jamais pu
“ jouir..Lo'j- J~c qu'on vous ~o~M<'r~
E MM ~~0~~ ~r une ~OM~tendez l'autre
dansfatroupey~~c, femmede CAu/a,Inten.
dant d'Hërode, qut, fuivant:la tradition vo!~
&quittafonniaripour fuivrele MciBe& pour
rainerde fes biens.~y$z ~wc~apVIII.$
H:STO!RE CRITIQUE

au plus vîte (4). Ne plaidez point;


!es ~ens d'affaires vous ruineroient,
& d'ailleurs les pauvres ont toujours
tort contre les riches. Donnez a qui- j
ne refufez
conque vous demande, &
rien de ce que vous avez; c'dc en
fur la pratique exacte de ce
comptant
précepte imporcanc que j'envoie mes
ni
Diteipï~s par le mondefans argent
provinons
Te ne vous fais point de defcrip.
'~on du Paradis, i! vous Mit de f~-a-
voir en gros que vous y ferez parfai-
tement bien. Mais pour v parvenir
il fam. ci:rc phis qu'homme, U faut
aimer fes ennemis rendre. le bien
pour le mal ne conferver aucun
Souvenir des plus cruels outrages,
bcnir la main qui vous frappe ne
dire une mro!e inutile, dont un?
pas
feule fuffiroit pour vous précipiter en
Enfer. Ayez un vi'age riant lorsque
vous jeûnerez mais furtout vivez

(~) Voici ce qu'un railleura dit furMM


ce pr~.
cep~e ~M'M<< ~t~~M'MM 'UOU~ S~Ta ~OM/-
~E /ur w.f~<M~ faut bien<~ ;~i<tn' t~~f<*r~M-
<f~ c'~ M~/«'rge~f p~Mr en P.~a-
<<M,~f pourdtre f~t~M~c.V. LA
THËOt.OG~ PORTATIVE PARM. L'ABBÉ HM
Wtt~. 17~. ~Vo~~rJE~CHr.
DE JÉSUS-CHRIST. I~j

“ fans prévoyance, n'amaûez rien de


“ peur d*excnerie courroux de mon
Père. Ne fongez point au jende-
main, vivez à i'av~n~urecomme les
oîieaux qui ne ibngcn!:ni a lemer,
ma recueH!ir, ni à faire des provi-
ûons. Détachez vousde tomes ïes
chofesd'ici'bas, cherchez le royan.
me de Dieu que moî & mes DiJ~cipiee
vous vendions pou!' vos chantés.
Cette conduicene peu c manquerdé
vous plonger daM i~ miïej'e,t mais
j alors vous mandierez à vo~e tonr,
[ Dieu pourvoira à vos beieios de-
mandez & l'on ~ôus donnera. Les
gueux ne trouvent-ils pas, d*aprés
nos divins préceptes, de quoi vivre
aox dépensdes imbëçMcsqui travatÏ-
lent (~)? Mes Difciples & moi ne
c
ce quia <!téditdaasumnecefor
(s~ ~oy<*z
le chapitre III, où il eft qtMSion des j~ahM~M'.
Toute dc<~rineChrétienne eft fayorab~ aux
mandians, aux gueux. aux fainéans. Nos Pfé.
~6 accent que les bieos de t'EgÏi& ~s~ îe ~<.
~~<M)H<e <~ p~ts~tj qui font XMw<&~f
C. Comme !ea Prêtes font pour t~diaa!re ~g
é~o~iaMM & les dtftnbutesH <bi-d:fatHf,des
MM~es, Mï ont grand Coiade ~rêe~' îa cha-
rité. En cooSqeeaee dans !M pay< bien
wms. iea La!<pMwhBbédiie$ font de$ htfge~
aux Moiaes & de< JL~ aME~Hf~ se
Y~ HlïTOIRE CRITIQUE
“ fbmmcs-nous pas un exempte qui
prouve que mem'e fans travailler on
fe tire d'affaire & l'on ne meurt ja-
maisde faim. Si notre façon de vi-
“ vre ne paroît point s'accorder avec
mes discours, je vous avertis que
“ T;OM~ ne ~'u~j~r ~r/oMn~,ni con-
damnervos maîtres&. vos Doreurs.
Ne vous mêlez point de gouverner
ce ~bm d'e~ rëîervë & à ceux fur
“ qui je me repofe. Le maître eft fu-
pëneur au d~iple ainfi c'eit moi
fur-tout que vous devez écouter. Sii
“ vous m'appelez votre maître, il
faut faire ce queje vous dis. La pra-
tique de ma md~e eft diiicik &
îïiêrne impoffiblepour bien des geps,
mais la voye large & facile conduit
à la perdition & pour entrer dans
“ le ciel il faut être aum parfait que
mon Pere céie~e, c'eft-à-dire,que ia
Divinitë même
,Au
~ïnMeM établis qne pour faire le profit des Ad.
mint~rateurs & très peu celui des ma!heu.
reux d'aUteuTSces Etab~nemens invitent à ne
rien f&ire. Un bon gouvernement ne femit pas
tant de pauvres, punirott les mandians de pro.
àjBIon, les forceroit à travailler quand ils le
petsvent, &poun'otro:t aux befoins de ceux qui
ws &nt vraiment incapables.
DE JÉSÏIS.CHRÏST.' I??
“ .Au refte, je dois vous prévenir
contre mes ennemis, ou contre ceux
“ qui vous prêcheroienc une doctrine
“ contraire à la mienne. Traitez, les
comme des loups ce font des faux
“ Prophètes ne leur montrez aucune
“ indulgence, ce n'eft point à leur é-
“ gard que vous devez être humains,
“ tolérans, pacifiques". p
Dans le courant du discours Jéfhs
leur enfeigna une courte formule de
prières, connue par les Chrétiens fous
le nom d'Oy~/o~Dominicale(6). Quoi-
que le fils de Dieu fe foit montré dans
cette occafion !'ennetni déclaré des lon-
1 Chrétienne eft
gues prières, l'Eg~
remplie de pieux fainéant, qui, en dé"
pit de fa décision, croient ne pouvoir
rien faire de plus agréable a Dieu que
de paffer tout leur tems à marmoter
tout bas ou à chanter tout haut des prie.
res, fouvent dans une langue qu'ils n'en.

f6) M. Basnagenôn<!apprendque les ~t.f3


ontuneprierenomméeJ~a~M~ dans laqueheitw
di~ntà Dieu D~M 1 quevotrenomfoit c~"
te &?~sMSt/ faites regner~o~~f~M~.&c.
Cette prière eft la plus ancienneque les ~H~
ayentconfervëe.D'où l'on voit queJéfusn'e~t
~t'unpiag'aire,& nonl'auteurde )'0rai(bnDô-
!ninica)e.V. ~a~na~e 7?</ï.desyM! Ï&MC
P~ 37~. r\
0
Ï~8 HISTOIRE CRITIQUE

tendent pas trop bien. Il paroît qu'en


cela comme en bien d'autres chofes l'E-
de ~bn divin
glife a résine les idées
fondateur.
S. Mathieu nous apprend que îe dis-
cours dont nous venons de donner la
fubftance ravit le peuple en admirationde
la <Mn~ y~, car il /rM~/o~ c~.
~c ~Ht autorité ~f non commeles Scribes
f~M~. Ceux-ci peut être par-
loient d'une façon plus fimple, & par
conféquent moins admirable pour le
vulgaire, qui admire à proportion qu'i!
dl moins a portée de comprendre ou
de pratiquer les préceptes qu'on lui don-
ne. AinG le S~mon de Jéfus n'eue
point'alors de contradicteurs. Cepen.
dant il a fourni depuis une ample ma-
tière aux difputes de nos Cafuin:es & de
Dos Thëobgiens ils ont fubti!ement
diftingué entre les chofes qui étoient
ë.
iimpiement de confeil & celles qui
toient de précepte c'eit à dire que
l'on revoit rigoureufement observer.
En effet on Sentit bientôt que la mo.
rale fublime du fils de Dieu ne conve-
noit point à des hommes, & que fon
observation iittëraie devenoit nëceuai.
rement def~rucUve pour la ibciëté. I!
fallut donc en rabattre &recourir à cet-
DE JËSCS-CHRÏST. t~
te difUncUonmerveilleufepeur mettre
à couvert l'honneur du Lég~ateur di-
vin, & pour concilier fa morale tana-
tique avec les befoins du genre hu-
main.
Cependantce discoursnous pr~nte
des dinicu!césqui paroîcront c~oura
très'embaranantesaux per~nnes accou-
tumées à rcHëchir fur les chofes qu'on
leur fait lire. Elles trouvent donc ïo.
qu'il eft ridicule & faux de dire qu'on
accomplitune loi, lorsqu'on le propo-
fe & l'on fe permet de la violer d'y
ajouter- ou d'en retrancher des points
euentie!s.
Pourquoi depuis Jëfus cette Loi
fut-eHetout- à -fait abrogéepar S. Paul
iesadhërens, qui, comme on a va,e
ont fait fchifme avec les partifans
Chrétiens du JudaÏm~e? Pourquoi les
Chrétiensont-ils maintenant tant d'hor.
reur pour cejudaitme? excepté quand'
il s*agitdes privitëges& des prétentions
du Clergé articles fur lesquelsnos Pfê*
tres Chrétiensfont très-Juifs, & qa'i~
ont prudemment empruntés du L~
ie tout pour Suppléerà la nëg!~
gence de Jéius-Chrift, qui dans ion
Evangile ne s'étoit fu&~ammentoccu-
pé ni de leurs intérêts temporel m
0~r~
180 HISTOIRE CRITIQUE

de leurs ~o~T~M~, ni de leur Hiérar-


chie iacrée. De que! droit les Inquisi-
teurs (ii Chrétiens) de Portugal & d'Es-
pagne brûlent ils ceux qui fe trouvent
accufés ou convaincus d'avoir ~M~
c'eH-à-dire, d'avoir obfervé les ufages
d'une Loi que Jcfus-Chrift a déclaré ne
vouloir point abolir mais accomplir?
De quel droit tes Docteurs des Chré-
tiens les ont- ils difpenfes de la circon-
cifion, & leur permettent-ils de manger
du porc, du jambon du boudin, &
du lièvre &c? Pourquoi le D~M~
ou le jour du Soleil des Payons, a- t il
été fubfUtuë au Sabbathou 6'~?~?
2°. L"on trouve injuH.e de punir du
même, fupplice l'homme qui fe met en c,
colère & le meurtrier. On peut fe met-
tre en colere &s'arrêter, ou réparer en-
fuite l'injure que l'on a faite, mais l'on
ne peut rendre la vie a un homme à qui
on. l'a ravie.
go. La refhicHon du divorce au feul
cas de l'adultère eft une loi très-dure <&
tres'nuinble au bonheur des conjoints.
Ce précepte force un homme de vivre
avec une femme qui par d'autres en-
droits peut lui être odieufe. D'ailleurs
il eft communément très-dimcile de
convaincre une femme d'adultère, elle
prend pour l',urdinaire des précautions
DE J~ SUS-CHRIST. Igt

pour éviter la convictionde fes débau.


ches. N'eft-it pas très-fâcheux, & mê-
me très-dangereux, de vivre avec une
perfonne qui nous donne des fbupcons
continuels?
I! eft abfurde de faire un crime «
du defir, fur-toutfans fuppofer la /~r-
té de /7~ or Jéfus ne s'eft point
expliqué fur cet article important; au
contraire, par la fuite de Ion discours
il paroît reconnaître la non. liberté de
l'homme, qui ne peut difpofcrd'un feul
cheveude fa tête. S. Paul fon Apôtre
en beaucoup d'endroits fe déclare de
même contre la liberté de l'homme
qu'il compare à un vafe entre les mains
du Potier. S. AugufUndit que /c
M'~point defes /)~M~.
C'en:un remede bien étrange que
de fe couper ou de s'arracher un mem-
bre toutes les fois qu'il eft pour nous
une occafionde fcandaleou de péché:
il contredit le précepte de ne point at-
tenter à fes jours. Origène eft blâmé
par les Chrétiens eux mêmes pour s'ê-
tre fait une opération qu'il jugea fans
doute néceuaire pour conserverfa chas~
teté. Ce n'eH:point par les membres
mais par la volonté que l'on peche; il
donc abfurde de dire que 03' l'on év~
no 3o
t%2 HiSTOÏRE CRITIQUE
tera la damnationdu corps en te privant
d'un membre. Où en fcroient tant de
Prëïacs & d'Eccléfiaftiqueslibertins fi
pour appaifer les aiguillons de la chair
& réparer le fcandate i!s s'aviibienc
de fuivre ce confeil de Jëius- Chriit?
6°. La tuppre~on d'une jutte défen-
fe de fa perfonne & de fes droits con- 1
tre un aggreircurou un plaideur injure
eft un renverfement des loix de toute
fociété. C'e~ ouvrir ]a porte aux ini-
quités &aux crimes; c'eft rendre inu*
tile l'exercice de la jufUce. Avec de
teHcsmaximes un peuple ne iubûAeroit
pas dix ans.
yo. Le confeil ou le précepte de ne
rien pofféder, de ne rien amaHer, de
ne point fonger au lendemain feroit
très nuitiMepour lesfamilles. Un père
doit pourvoir a la fub~Mtce de fes en-
fans. Ces maximesne peuvent conve-
nir qu'à quelques fainéans aITurésde
vivre aux dëpeDsdu publie, c'eit-à-di-
re, pour des Prêtres & des Moines qui
ont le travail en horreur.
8~. II eit aifé de voir maintenant
que les promeffes faites aux Juifs
par la bouche de Moyfe infpiré par
!a Divinité, ne fe font pas vërinëesa
h let~c & ne font qu'allégoriques.Mai~
DE JÉSUS-CHRIST. I~g
ce n'ëtoicpas du fils de Dieu que les
devoient cette vérité' f
Juifs apprendre
fatale une fois trompés par la Divini-
té même ils ont dû craindre de rétre en-
core par un autre Envoyé. Comme
Jëfus Moyfe avoit fait des promeffes;
comme Jéfus. Moyfe avoit confirmé
fes promeiles & fa rniHlon par des mira-
cles cependant ces promeHes fe fonc
trouvées fauffes & n'ont ëtc qu'aHego-
riques cette idée devoit donner des
préfomptions fâcheufes pour ceUcs de
Jéfus.Chriil (7).
(y~ Tous les premiers Chrétiens, fur la pa-
role du Chrift & de fes Apôtres, s'attendoient
à voir bientôt <inir le monde t qui dure pour-
tant encore. Ils efpéroient de jour en jour l'ar-
rivée du Chrift fur les ?:~c<ç ils con~ptoient
f)U'iia))oit:établir fur la terre un rcgne tempo-
rc! qui devoit durer mille ans. Piufisurs i'a.tnts
Doreurs, parmi lesquels on trouve S. Iténëe,.
ont cru fermement cette fahtc, empruntée de'
~~c d'or, ou du règne de Saturne. L'Edite'
ayMt vu i la fin que ce re~ne n'~ivott point,t
changea d'avis !à deGu' co~mc fur bien d'au.
trcs chofes,& déclara les ~ta); hérétiques.
Cependant S. Irénée nous )ai(ïe la detcripdon
poëtique de l'abondance & des biens chartiets
que ce regne devoit procurer. S. JufHn Martyr
comptoit <tuni fur ce beau règne. VoyEz 'l'IL-
LEMONT ToME II. PAO.300. Cependant on ne
fçait comment concilier la prédfAion de la fin
prochaine du mondefaite par J. C., & l'igno-.
rt .1
04
184- HISTOIRE CRITIQUE

o~. Dire qu'il faut être~M~'c ~/p~, t


& dire enfuiœ qu'~ faut ~yc~ c~z-
mele r~ ~c parfait, pour entrer
dans le ciel, c'eft faire de Dieu un Etre
itupide, c'efi donner aux Athées la fo-
lution de tout le mal qu'ils voyent dans
la nature enfin c'eft prétendre qu'il
faut être un fot pour entrer en Paradis
mais l'homme eil.i! le maître d'être
fpirituel on pauvre d'cfprit, d'être rai-
fonnable ou fot 5 de croire ou de ne
pas croire ? La cupidité fainte de la
foi n'efh-elie pas un don que Dieu ne
fait qu'à qui H veut? N'eu-il pas in-
jure de damner le;, ~ens d'efprit'~
Enfin dans ce beau Sermon Jéfus re.
commande de fe défier des faux Pro-
t)/ & dit que c'eû par leurs œuvres
qu'on pourra les reconnoïtre. Cepen-
dant, comme on a vu, les Prêtres nous
difent qu'il faut j~~ qu'ils
w~' ~'?/j-~û~ lorsque nous
trouvons !<hr conduite peu conforme
aux maximes qu'ils nous prêchent. Il
falloit donc nous donner un autre figne
que les œuvres pour reconnoïtre les
faux Prophètes, ou bien les fideles le.
ranceott il dit être dela duréedu mondedans
S. Mnrcchap,X/7/. ~e~t 32. Cette ignot~n'
ce paroi:euangedansunDieu.
DE J ÉSUS-CHRIST. ig~
ronc fouvent réduits à croire que le
Clergé n'cit. rempli que de Prophètes
menteurs.
C'cit ainïï que raifonnent les incré-
dules, c'eft-a-dire, tous ceux qui n'ont
pas reçu du ciel jap~c~ fi në-
ceffaire pour ne pas voir les inconfé-
les faux & les in- `
quences, principes
convéniens fans nombre qui réfu!ten!:
très-immédiatement, de la morale de Jé.
fus-Chriit, elle paroi!: un chef-d'œuvre
divin aux Chrétiens dociles, c'efh'à~
dire, illuminés par la foi; elle fut très-
admirée par c&ux qui l'entendirent dé-
biter. On ne f~aic pas cependant fi
beaucoup d'auditeurs en furent airé~és
au point de la fuivre a la lettre; admi-
rer une doctrine & la croire véritable
& divine, eiï: une chofe bien plus faci-
le que de la pratiquer. Bien des gens
font plus de cas des vertus Evangéli-
ques, qui font fubiimes en théorie, que
des vertus humaines que la ration nous
ordonne de fuivre,
Il n'en: donc pas furprcnant que Ja
morale furnaturelte & merveilleufe de
Jéfus ait été applaudie par ceux qui
l'entendirent. Elle s'adre~oit à de!
pauvres, à des gens de la Hc du peu.
pie, à des miférabies.n Une morale au-
Oj r
ï~" ï~ ~à't~ï~E:
j~eee ~ei~E~ ê~ ~me &~ ~~s m~~
t~œ~t~E t~~a~E~' ~]6TËt$m~êf
~tMEM~M~'SM~M~; :@&'&XEC~cag"
Ï@m'vsn~é <~Ns'Bes-enorgneîth',td=
]~m'm~& €&' @~ai~!tf~~mc~~B~
e'oN~éEB e& ibm~peE<!aM!e j
~BFE~'
v~atJ~Œ~mism ~a'e''ce~ti~e~' qaï'
J~ m~ba&ÊM, h DM~Mé~qm)r
~;ve&' 6e~ &otMH~a~
f ~i'
y
~JC'aM~ 't~~&e' a~~
~BC ~€S~B''C~&0~~
.&E'e~aM~
~ï~ '~M~ ~e~~
~.j.BES.~ &a~&et ~Êf~B~~ «,
~M)&' ~a~m~~ ~~aê~ &JMe~
€aM~ <àm€$p~ M ~e ~aBsë~'
6~- se &~
t~& j&M /Be S?S! <&S~: L
~BW~~r~nË&
~~M~a~ ~sa' p~a~ ~n m~~
~Qc:
'~rt “ &~`~ ~a~.
jNs~Në'~ :j
s~pm Ba~ïa~s~ .p~~ss&~ pËsaâat~
x ~aaK~&m~Bp~J~ËË~Feïï~
~adM~N-c"h d~~cm~ a'&~ée$<~
'Më~mc.eM~&pp~
M j~CNK.m~' t~
Mdc ~e ie~s gaic~' ~mMge~ 3/n~
:t q~sMpeM. M€Mm~e' ~s 6M~.M@$~ <
~J~~e~~ieMr~ ~L
Ce'fb~ ~es ~Mp~t:i<[]~M~
qE~:j&~$ j
ëngagerea~eme &' g~M pË~Ë~r'
j~.g~tfi~~J~O~. ~~S~iES~'Mt~~
jKt ée~'e to~ ~ë' ~a~M -<
Ea~e~ ~N d<BEMi ye~Mf ~'os~n~ ??
€&eBaav@y$]~ €i~ ~~M~~h;
c~ME@' <a~t~$ ~E~ êMBkw~ j ~<
ai~aE~Œ~m~~ ~E~~ &M~~
de- M~~ejpeee~ ~Mït~Fë~~ ~~J'
&!?~EMStt~!F~ C<~M~~y ~~6W:
.M~E~s~<f@ï~T~ aM!@~
&- iNa~yé~Œ yCE~' &$ M<M~ 'j
i~Bri~a~ ~~Ë~e~y JË~pMi~
bB~FC'~ ~F Œa.j?RMN~e'Me~ ~MM~ aM~
!&MN~mM es: b mt'm~. paf ~e~ ~i!
csmiam~ @ïmnr@- p@!~<~sat j&~
~~NM< <m ($~–––-
Ks' a~ moe' c~M~~J~ ~i~)~
B~N~jE~~Ë~EMt~MmË~ 'SM~M:
~M~!MM&M&j&lM~M~~ le
mmis d~E'm&Ms. p~j~M~Mi~.Nig~

~)'Po~M~:<MM~.
E~ ~e< .b~ es~s ~m'
€}a'~e!ta&~ j
B't~eu-i~ ~'ins.d&m~ <M~E~<MM~ Ët~
a~ou~pa~s~
(~ ~MMe~S.~b~M.~ p~&S~
eecce.
madère:~s' c~~e'd~ T~s.~<
F<~&fm 4~ Ainlï~a~ t~T~
~$$ ~Ï~T~ÏKR CRtT~~E

*'t ~< L. ~–
<M~mxmn'e~: C~iKMM~me~eH-

ï~x ~Fes.€ f~réfés


sdï~~és~. f~peS@â,
€Mt'me d€$$mBM ~M
par c~cit~es~:
de ~~a."
€'@sx~'ct ms~M jgya~e~
~eresMmQMarte ïtée~&ïre
~e, pour

les ïmi&@ï' &iv?e Ë~~eïB.e~'I.es


~Q pour
c'~t~ei~' dm 6~ ~e D'iec y~âfest. ïrcc~M

s I~ar tBteyc~ûB o~tes~ Je


pour par-

de«~ i~~ ~mK€~ ~M~eN~e~

.'ï'~c~P~Ê~M~ ~i~ ~j~B~. i?até


M&MVC~@t!C
~T~MM~EbiM' i~~
~v~ i~ ~.tre pF~~ept~~ &C!

EB e~t ai~
de~Mty ~ae
s
c@$ p~'écep~~ &iv~ yigseM" €MM~

B~~st. ~'stse ~ea~eye~c j!~ciét~

~k se ~M&st Ïe c~"
qs~ pQHrc~
des Chy~K~ 3MM-'
~arstM!. t!.o~b!"@
~~C ~e~!B!Mi' ~ïVÏ~~ .b ~jO~nM

~.e~tie' ~M$ &


D~e~ ~@R pr~t~M~
Me' b N~M?e~ ~~as

ÏBMt~aMM~

Es~ ~€$ ts@Bacc ~m


J~$ FE-~s~
ch~N~M. ~teyM~ c~x B.
~si

Kwc C@t.M
pfécept~s~"
~MM~l
se' t.M~va
~~F'~e eNTsy'M~
ee~~a~M~ ~s$ f~@~Me; ~ï-

~scac à ~@Mb~ e~x


peyËi~sx
m€<se@~~ ~e @a. ~t: ie
??$ 'p-b$'

'M&ïs.eBC ~oct~ ~sscoe*

? Ses. ~~M.iï' M~es~~c k ~~sc~


DE JË~~CHRÏ~! ~L~
de de Famé & <~ ~m
Le 6~ de B~ M~f~tt d$ ~j~M~ef
à ce<Joifa,peu itt~fMiM cetce mMe~
ye commem une partie de i~toiMMC'
frimït d~M FEnfer, candis ~tïae m~
p~ïti@ p~MnruMt dscs ceM~ M~M S
~~t ~Hesotï'e P~ic~ceM'n~C
fteï: encore des dogmes ~oei~MRgK~
~~qm~es~etgBes. R~v~poM~~
M~$ sMte$ 2e j!jMnt9aK~: ~B a~~
'pa~ ~e ~<me ~<Mï ~$'ote <a~~
d~' dm$~ ~ïï etKM~
s~~ ~f <
~f~ ~K/ pa~e$~~d~e.
M~e'taMMMi~Mesd~o~a~.bag~
f~Me @M~ pM~e p~M Je~
ce~~tt Me. M vie (p). (& N~ fN6q<~
!i (~) H eâ '& p~a~ofs .~asi îe ~i~
XVH.ver~ Tt. & i~. <~ ~aM~c~
~j~~ ? P~t! vieM e~~ eN.
~eMma ~mm~~M !aNOc~ ~E~M"
f E~Ms ~x TMM~M~etwc~. i~~
K€eeM$M~~j&~îl!KMmc<~<~ ~`~
t! COMpO~~ j&
A~~< q~oii~ MÏC.e~Mm~e~ '€!<o~
& ~'ameContfn~irEe~~ maMqas~t'ë~ ??!'&s<
c~6@~ t'~a~ ds îx ~~yme t<, ~y~
~< $~&~ <%tMe v<Mf~a@ €<e!<~
P~R~M iK&MtmiieStB~CO{E ~M'Me~~M))~~
~M< ~mMaMe'i <?!?
@a'&t~e paf Pytha~e, & soa as~' ~~@@-
tKMt~te q~ eetk d~ CM&SM. ~Ma~
~y~ y~
H~$TO.ÎR~ pR.Hïq~t
~mgtcm% apt~ Jé~, <&ïor~ee <pi~
~ues P!atcmMteas ~hn'~t ~~f(?dtjit$
daï%ïc Cbri~~<]t~e,que~fptrittt~~
de i'ame & ~ba immortaHté~më~c
châRg~ês dogmes Avam eux Ïe<
Jt~fsles CbréMen$ que de$
n'~VMÊ'Nt
D~~ns v~u~$ fur cette impo~~e
m~nere, Nons voyons en e~Fet4es
~Md&ï~ pr~nief~ ~ec~ a<M$
paf~de pieu r~ïa~L~MMn~
~~M~m~ï"t~ :&M~
J~ ct~p$~rdm~~ (~o)~
~e\ fhc'~ &$M~phyiiCïe~g~pûâ~f~nM
qo~ T~@rvc Monsd~MCfde
~~ncde~idé~~ ~bîïîï~g~~e nptre
~pyte bon~~ f~~d~~ perdre{on-
foM~u'~vetic ~en occspe~
~o)g, Jf~e dtC~aeJMga <~ /~a<On'
j~e adopte !c~entimeMPythagcrM<q~
M~CRt Ï?iVfOtt~
aM~y 4~~W~
t~ Tefto~îec
& pofMv~'ReM ~c@
~es «n Ds~tte ConcHed'JS~~e H
~d~~dc~n~ei' ocscre~e~~am e~-
t~CCM~< ~f<M~~ ~M~ ~K~.
TO'sM ÏequztrtCMc
~fe ~a~ o'ét~t p~
<m~<~e'd~t~e} Hy~M~MHpgMtï~e ~fpM~ eît-
tjre ÏMMotftëgd'J~ptep~f ~wîr T)!€U
~c~ <?c~ M.deB~afbbfe (dan$
?? ~MM~ y~ T.p. 2<y~&~
vMr~parn~tespfemters Do~swgChrédens
t~<Ma6: jMMt de-D!~r&~ct'atn~desto~$$
iec~MMM à Ïat&~ pM<~Mqu@ û~ âv~c
PBJ~US<.CN~$T.
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~ot de nouveau r~co~~ à de< pï~g~~
tM~yett ~r de c~tiv~ pe~~ïe ~!T
lequel i!11vlt
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btenqu'd MotC ~f6nde'r
q~it f¡¡.fJ<:1lt
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~c~Ms ~pé~n~ Ce p@'tïp~
~t ~ec à des mata~~ de p~ag cd*
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an P~Mg~îea €? ~îMf M
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CH~M ~!fb!t un Ka'e ms~ttH~t~
ÏmjjNOfte!,& Mettheure~ MMt<!e%D(~:@af<
!'Eg!î~crévère feroie'ntauJoufd'hN!
aj!&n'e$~t!s ae ? récrâ~o{cnc pfosîtëïs~t
~eaK <M'eurs:jMoyfë,tt!t4p~e,poo~c b!<m
~e brute par !'ÏBqu!Sdon & comateM~,
~Mt<MMt< r
Hi~TOÏREC~tTÏQ~R
en douter a la vue des précautions
peut
que la loi de Moyfe ordonne contre ces
inhrmitës..JPour con~ater de. plus en
le Chritt
plus fa réputation, rëibluc
d'entreprendre la cure de cette maladie
dont les compatriote, €<
degoût-ance
toienc infères.
Selon S. Luc un Lépreux vint ~e pros-
terner à ies pieds & radora) en
lui
iant qu'iî a von entendu parler d~
coîntncd'un homn~etre8.habt!e,M
~eguëDroit s't! en avoitlav~lQ~.
ne fait qu'étendre la tn~
Jë& aui~tôt
<& la lèpre di~paroîc(l). Jusque 1~
Chri~ n'a voit ordonne aucun de ~e~

<ju'ï! avoic guëris de s'atler pr~ntM


aux Prêtres )pour leur oSfrir le don pre~
crit en pareil cas (2), mais dans <c$~
occaûonil s'imagina peut-être qu'~
les conc~ieroit cette majrque d~"
par
férence: il exigea donc du Lépreux
à l'ordonnance;
gu~ri qu'il iatisnC niais
en même tems i! lui recom~janda le fe-
crec fur le nom du médecin ~cret qui
ne fut pas în$ÊUx gardé que les autres.
J~

(t) Voyez S. Luc chap. V. 12. S. M~th.


chap. VI1L 2. S. Marc chap. I. ~î.
d) 'Lévkique chap. XiV. & S. Mach. <:bap.
VIIL 4.
DEj~SOS-CHRI~t. .~i~
Jefus oublioit fans doute dans ces occ&-
fions qu'il ne fumait pas d'impo~r â-
lence a ceux qu'il guëriUbit& qu'il fà~
loit encore lier la langue de cous !eg
fpe~Meurs; moins qu'on ne fuppo&
que ces miracles~etaïfbient:àhu~ ctos,9
&n'avoien<:pour témoins que !M Dm-
cip!es du Sauveur, ou enfin à moins4
qu'on ne fuppo(e qu'ils ne~~tbie!~
poin~dutouc. r'' ~~t! i'~
Cependant rind~réciOn du ~F~L
preux fut, caufe que Jëfus fuiv~nt
Marc, n'ofa plus reparoîcredans lav~~
le (3). Apparemment:que les Pr~s
prirent en mauvaife part la ~uéî'itbN.
qu'il venoit d'opërcf. En conséquence
il fe retira dans le Défère (4)~ o~Jt
mesure qu'on le fuivoic il s'ënfon~ott
,de plus en plus. Ce fut en. vain que
danscette circonftance!c peup!e deura
de !'entendre ce fut en vam o~ueles
malades qui couroient après lui, de~ r
mandèrentleur guérifon il ne permet
toit plusà cette vertu merveilleufepro-
pre a guérir tous les maux d~ s'exhaler
delui.
Apres avoir erré quelque tenM daas
('3)S.Marcchap.ï. 4.5.
(~) S. Luc chap.V. 16.
p
Ï<~ HISTOIRE CRITIQUE
!e Défert rêver à fes ~~aires il
pour
reparut à Cspharnaum. Le domeftiquc
d'un Contenter Romain~ fort ~imë de
fon maître, étoit à l'excre[ni<:ëd'une
attaque de paralyfie (~. Ce payen
crut que Jéfus pourroit bien ~uénr fon
efclave, mais au lieu de le lui préfen-
ter commeil devoit, il députa vers le
Chrift quelques Sénateurs Juifs qu'il
avoit apparemment fait vemr de Jéru-
falem tout exprès. Quelque désagréa-
ble que cette commhiion fût pour des
perfonnesà qui le Centeniern'avoic pas
droit de commander, & c~i par cette
démarche~mbicient recon~trela mis-
fion de Jéfus, nos Sénateur s'en ac-
quitterent. Le ChriH:, il~cë de voir
un idolâtre s'adreffer à iui s fe mit
au~tôt en chemin; mais Je Centenicr
envoya quelques-unsde fes ~ens lui di-
re qu'il n'étoit pas digne l'honneur
qu'il vouloit bien lui faire d'entrer dans
ia maifon, qu'it fumfbitqu'il <jîtun mot
pour la guërifbn de fon vaict. Jéfus en
fut ravi, déclaraM'/ïM!r p~ trouvétant
~MyIfraël, & d'un mo~,ftl'on en
croit l'Evangile, il opérala c~e. Enfuie
il fit entendre aux Juifs que s'ils
peril-
($) S.Mathieuchap.VIII.S. H:cchap.VU.
DE JÉSUS-CHRIST. Ï?~
Soient dans leur endurcinement (la feu-
le maladieque le filsde Dieu ne put ja.
mais guérir, quoiqu'il fût venu pour
cela) les peuples idolâtres leur feroient
fubftitucs dans l'héritage du ciel &
Dieu malgré fcs promeffes aban-
que
donneroit fes anciens amis fans retour.
l'Evangile ne nousdit point
Cependant
ce Centenier fi plein de foi,
que
foit lui-mêmeconverti.
Le lendemainde cette guérifon Jéfus
d'aflez
partit de Capharnaum& arriva
bonne heure à N~M petite ville de
Galilée, diftante d'environ vingt lieues
de la premiere ce qui prouve que le
Chrift étoit un grand marcheur. Il s'y
trouva très-à-propospour faire un beau
miracle. Une pauvre Veuve venoit de
fon fils déjà on le portoit en
perdre
terre; la mere défblëe fuivoit le convoi
funebre, qu'une grande foule acccmpa-
gnoit. Jcfus, touché decompaHtonf, la
s'approche du cercueil & y porte
main. A Fin~ant ceux qui le portent
s'arrêtent. ~M~ ~c~~<* ~c le Ghriït
en parlant au défunt, ~z.~OM~,
t;CM~ l'ordonne. Au~tôt le mort fe mit
fur fon fëant. Ce miracle effraya tous
les aiMans & ne convertit perfon-
ne. Il eft bon de remarquer que S,
p 2
Y?6 HISTOIRE CRITIQUE

Luc eft le feul qui rapporte ce fait,


dans !eque!, s'il étoit plus conilaté, on
pourroit bien foupçonner que la mère
défblée s'entendoit avec le ThauTnatur-
(6)'
Quelques hiftonens ont fan vivre
Jean-Baptise jusqu'à cette époque
d'autres le font mourir p!us toc. Jci
S. Mathieu & S. Luc font intervenir
les Difciples du Précurseur pour de-
mander à Jéfus de la part de leur maî-
tre ~y-MM~ celui qui doit venir, ou de-
i;o~ nousen ~rc un autre? Pour ré-
ponfe le MeHie en leur préfence fait
des miracles, guérit des malades, chaiïe
des Démons rend la vue a des aveu-
gles puis il dit aux députés de Jean:
allez dire à y~M quevous ~02fS 'L;
d'entendre(7). Ce fut en cette oc-
cafion que Jéfusnti'éJoge de Jean. Il
avoic.. comme on a vu dans le chapitre
IV. de cette hiftoire, fes raifbns pour
cela. E~~ %OM~ cc~, dit-i! qui ~0~
M~J- des ~MM~J vous dis en qu'il
M'y a point eu de plus grand quey~~M-
~F. Notre panég~Tifte profite en.
fuite de la circonftance pour tomber

(6~ VoyezS. Luc chap.VU. n. 17.


(7~ Voyez S. Mathieuchap. XI. 2. S. Luc
cbap.VII. t8. 20 22.
DE JÉSUS-CHRIST. I$)7
fur les Pharifiens & les Doreurs qui re-
jettoient également & fon baptême &
celui de Jean. Il compare ces incrédu-
les à des enfans quifont dans la
qui crient les M~ aux autres: nous
avons~MC la ~M~ devantvous vous
M'~t'6'2point ~T/F nous avons C~~
airs lugubres 'U<)~J' fi'avez point ~/<?~
ï! n'eil point dit fi ce galimathias con.
vertit nos Doreurs (8).
Notre Harangueur compare enfuite fa
propre conduite avec celle du Précur-
seur. Jean, dit il ne ~M~M~~M~
de pain ne ~M'U~pointde T!~ venu
ils ne l'ont point ~CM~~moi je bois, je
mange, j'aime bonne chere, ils me
encore fous prétexte que je
rejettent
fuis un ivrogne, un débauche, <&que
je fréquente des hommes & des femmes
de mauvaife vie. Mais il fait entendre
au peuple que fon fuffrage lui fufRt. Il
femble lui dire je fuis fur de vous
vous êtes trop pauvre ~'c/pnt pour vous
apercevoir de l'irrégularité de ma con-
duite, mes prodiges vous ~ont palier
fur tout vous rie rértéchincz point 9
vous êtes donc les vrais enfans de la
fageUe, elle /cr~T;OM~ (9).
(3) S. Mathieuchap.XI. il. S.LucVI! 3~.
(~) S. Lucchap.Vil. 34.& 3$.
T)
F 3n
Ïp8 HISTOIRE CRITIQUE
_1
Après cette harangue, un Pharisien
qui, à en juger par fa conduite, n'en
avoit été nullementtouché, invita néan-
moins le harangueur à dîner. Cepen-
dant il en ufa avec lui de la façon la
plus impolie. Il ne lui fit point laver
les pieds ni donner des parfums, contre
l'ufage établi chez les Juifs à l'égard
de toutes les personnes tant foit peu
distinguées. Quoique l'amour propre
de Jéfus fût offenfc de cette omiilion,
il ne laiua pas de fe mettre à table; mais
tandis qu'il mangeoit une femme de
mauvaisevie lui lava les pieds avec fes
larmesJes euuya de ~esbeaux cheveux,
&: y répandit enfuite un parfum pré-
cieux. Le Pharifien ne comprit point
lemyftere; aufu cupide qu'incrédule il
s'imagina que Jéfus ignoroit le métier
de cette femme,3 ~ais il fe irompoic
lourdement; la coutt)fanne en question
j& toute fa famille ëtpient intimement
liées avec le Chrift, St. Jean nous ap-
prend en eS'et qu'elle s'appelloit M~<
~MC, qu'elle étoic la foeurde Mar.
~& de L~ gens très-connus de
Jcius Chrifi:, <&.qui comme nous
verrons bientôt, ~entendoient parfai.
cément avec lui. Jt!paroît fur. tout que
DE JËSUS-CHUIST. Ipp

Magdeleineavoit pour le fils de Dieu


les fentimensles plus tendres.
Cette action de la courtiiannene dé-
concerta point le Sauveur, il interpré-
ta fon amour, les foins qu'elle lui ren-
dit, les baifers dont elle l'accabla, d'une
façon myftique & fpirituelle & pre-
nant fon ton d'Infpirë, il la congédia
en lui difant que fes péchés lui ë~oienc
remis en faveur de l'amour qu'elle avoit
montré. St. Luc nous apprend dans le
chapitre fuivant que Jéfus avoit dë!i-
vré cette femme de~~ D~OM; fervi-
ce qui fans doute rnëritoit toute fa re-
connoinancc. Quoi qu'il en foit le
ChriH:fe fervit de cette voie indire~e
pour faire ientir au Pharifien Fimpoli-
teûe de fon procédé enversun homme
de fa forte.
Les Parens de Jéfus, informes du
bruit qu'il faiibit <&fbupconnant:qu'il
ne pouvoit menerune vie bien pure au
milieu des gens qu'il fréquentoit ou
mêmecraignant que fa conduite ne lui
attirât à la fin de méchantes affaires,
vinrent de Nazareth à Capharnaum
pour fe faifir de lui &le faire enfermer.
Il y a lieu de croire qu'ils avoient peur
d'être enveloppes dans fa disgrâce; ils
aimoientmieux d'ailleurs fe charger de
D
P 4
200 HISTOIRE CRITIQUE
la correction de leur parent que de le
voir livrer à la Jun:ice, événement que
tot ou tard ils préyoyoient devoir arri-
ver. Ces parers répandirent donc le
bruit que Jcfus ëtôit un infenfe, dont
la cervelle ëtoit égarée. Celui-ci, in-
Aruit de leur arrivée & du motif de
leur voyage fe tint dos dans fa mai-
fon & ménagea un prodige pour le
moment où ils fe montreroienc. Le peu-
ple, qui en eut vent, ou qui en fut
prévenu par les émilïaires du Mefne,
fë rendit en foule auprès de lui. Dès
que les parens parurent, on amena un
poffédé aveugle & muet; Jéfus l'exor-
cifa, le poÛedë fut délivré, & le peu-
ple admira.
Les Dofteurs voyoicnt avec peine la
crédulité de cette canaiile, ils en pré-
voy oient les fuiœs & les parens de
Jéfus, peu touchés de ce miracle, leur
promirent de faire tous leurs efforts
pour les délivrer d'un homme fi dange-
reux. II c~ Sorcier, difoient les uns;
c'efi: un Prophète, difbient les autres;
il faut l'éprouver~ difoit un autre &
malgré le grand miracle qu'il venoit
d'opérer 1, d'autres ajoutoient deman-
<FpH~M! dans f<7~. Eh bon
“ Dieu difoient les Nazaréens i!
DE JÉSUS-CHRÏST. fof
“ n'en: ni Sorcier ni Prophète nous
le connoiubns mieux que perfonne;
c'eft un pauvre garçon &qui la cer-
veUe a tourné
Tous ces discours étoient rapportés
à Jëfus; it y répondoit par des para-
boles & des invectives il fe dëfendoic
d'être Sorcier en difant qu'il étoit ab-
furde de précendre qu'il chanac les Dé-
mons par la puiffance des Démons.
Quant a l'imputation de folie il la re-
pounbic en difant que quiconque I'at:t:a-
queroit: du côce de l'efprit ne pouvoit
efpérer la rémifuon de fon péché ni dans
ce monde ni dans l'autre. C'en: fans
doute ce qu'il faut entendre par le ?~~
contrele Saint jE/~r~.
Cependant J'avis mitoyen de deman-
der un figne fut îuivi on députa à cet
effet vers Jëfus mais au lieu d'un figne
dans J'air il en donna un dans l'eau il
renvoya nos curieux à ycM~.(& leur dit
qu'ils n'en auroient point d'autre; car
?M~< ajouta-t-il que VoM~fut ~c/.r
jours trois nuits~MJ- PCM~de la ·
leine, de MC/7~ le fils de /~O~KCfera trois
~Mry trois nuits dans ~y~~ la terre.
Les Juifs qui n'étoient ni Sorciers ni
Prophètes ne comprirent rien à ce
discours. Jéfus, à qui les miracles ne
p
pj
HïsTOï~~ï~iq.~B
coutoient rien lorsque tout sycit ëcé
arrange pour en faire, ne "fe haxardoi!:
pas d'en faire d'M-pro~M; ni en prë'.
ience de ceux qu'i! jugeoit all~z n:~
pour les examiner Dans cette oc.ca-
ûon i! paya d'une répond imnielHgi"
ble ces pauvres Juifs qu'i} ne tenoi!:
qu'à lui de convertirpour toujours.
~e refus de fa~'e un~prodigcen ra~
S. croire que notre homme déclinoit.
combat~:la ralUeries'en mé.~ ~iHs
de~ieu fe mit en.coiere & ian~a .d~
invectives prophcdquesconcre~esjmfs;
il compara !a coBdun.ede la Remède
Sabâ avec la leur, ~c vanta d'être pins
grand &plus (âge que Salomon, & !es
menaçade !es priver de la mm!ère qu'ii
~p~ndoit dans Jeur pays <&qu'it eût
pourtant répandu bien davantage s'Heûc
daïgnë confentir à faire le Cgne qu'on
lui deiMMdo~' Mais on a lieu de croi-
te que notre MeSie s'appercut .qu'un
figne dans f air étoit bien plus dii~cUë
que tous ceux qu'i! faifbit fur ïa terre,
eu H ëtoit p!usà portée de difpoter les
ehofes que dans le haut de latmosphe'
re où il n'avoit perfonne avec qui ie
concerter.
Cependant !a mere de Jéfus avoit été
joindre ies autres enfans & fes parens
DE J~U'S-CHRrST~ ~@~
< t c. t..
pourles adoucir & pour les engager
îe d~M~rde leurs pourrîtes. j~iie ne
put rien gagner jfur eux, Us revinrenc
encore dans le deiîein d'enlever noc~
~vaRturier mais comme ils ne purent
percer la foule &le joindre ils lui ?<
Tentf~avoïrqu'ils étoientia. ~tui
dit quelqu'un, ~o~ ~f
:~OM~ Mais /~c~nt~
jet ~.deleur .viûte jq~i! ~'etoii:;r'a u~
ïn~nt.ëmprc~ de recevoir, il .re~ d~,
parens pervers., j~~ !.j/
?M~y?' ;di:t~ Pui~j~
dant~.ia~mâin~ vers Ie,:peup!e
jouta-t-il, ?MF~ ~f ?MM ~~8~; je-
c~nn~ispoint d'autres paren~que e<sux
qm.~écoutent ma.: parole.<& metcé~~
e~~pratique. Lc,pe~p!e~~ Satt~d~
pr~fërence, prit BOtrehomme f~
pr.o'tê-cUon,<& tentadye;der~st~
J~ tourna de cette maruere a. fa çonf~
~Qiir~t.o)~ ~v:; .L'i.
Sort;i de cette périiieufe avânture,
jqotre héros, craignant d'être pms- au
dëpourvu, ou le dé~nt de la. e~n&ance
du peuple, qu~ ma!gré pjaiGr q~i!
trouvoit lui voir faire fes tpufa~'p(a~
(to) VoyezS. Math.chapXM.22 &fuiv.S.
M~rcchap.1H. 20. & fuiv.S. Luc.chap.Xi.
M.&:chap.Vin. ïp.
2~4- HiStOIRBCRITIQU~

voie s'en hner a la nn, notre héros,


dis- je, crut devoir chercher ~a fûrëte
hors de !a viile (n). Il en ibrtit donc
avec tes douze .Apôtres, !es femmesc(e
fa fuite j, Marie fa mère, Jeanne &
Magdelcine ~z ~rcMpc ~Mh
~M.r. li y a Heu de croire que la der-
mere, qui avant d'être a Jëfus avoic
fait commercede ies charmes, etoit ri-
ëhe en bijoux & en ârgën!: comptant
ee qui rendit i~ converûôh trës- i~
portante pour la iecte, & fur-tout pou~
Jéfus, qui fans cruauté ne pouvoic re-
fuser de payer tant d'amour par un peu.
de retour. ~i~
La perfecution qu'eSuyoit Jéf~s in.'
terej[Iaie!on les apparences en i~ faVeUr
~!uiatura plus de regards. Uheinu!.
titude de peuple, poujfleepar fa curio'
Htë, fordc des viUes & bourgades des
environs pour !e voir, des qu'on ~ut
Je chemin qu'i! avoit pris. Pour n~etre
point accabië par la foule il prit encore
te parti de monter ûir une barque. H
fe trouvoit pour lors fur !e rivage de
la mer. De ia i! fe mit a prêcher, mais
fe fouvenant des afFairesque !ui avoient
xttirëes fes prédicadons précédentes, i!

(n) S. Mathieuchap. XUI. i.


DE ÏÉSUS-CHUrST.
J'! -~Q~~ l'i

'ne crut: pas devoir s'expliquer û ne~'


mène préféra donc de p~-
toujours fufcepd~ies d'un double
fens. On peut croire que l'explication
de ces énigmes fe rcpandoit: par ie !R~-
yendesApôcres, auxquels Jëfus la don-
non dans le particulier ~(t~ j. ~i~~
H paroît même qu'un jour rebute
de fon peu de fuccé~, il leur avoua fTan-
}jchemencqu'il chana~on: de jdé~~n~ji~ j.
~es Juifs,& qu'il voutoi~ ~b~~onn~
leur cônverûon~ que c'ecoic.~j~i~n~ !j~J
pouriaqueiie il leur parloit eh ~ra~~
les ~ï, dit-il, ~M~KToy~~ï~M~
W~ p0~ qu'en ~OM~~ ~J
~HP ) ~f'?~ ~P~~M~CM~ i
~fïW~ que ~Krjp~~ Mp/~rj~M i
.r~M~ a(13)- ;f~
n faut avouer qu'il eft très-dimci!ë
.ici de co~citier la conduice de Dieu~
avec etie-même. Si i'on ne cr~ighou:
~;de'~c rendre iacniëge en .hazard~nt:f
conjectures humaines fur la conduite
.Jcfus, ne pourroir -.on pas prëlumër
qu'il eut rée!!cment d'abord j[e dctîeiti
de donner des loix aux Juifs, mais qu~
s'appercevancenfuit:edeibnpcudefuc-

(j[~) S. Marcchap.IV. verf. ro.


(13) S. Marcchap.IV.vers.12.
Sod HISTOIRE CRITIQUE

ces, parce qu'il commencoit à être trop


décrie en ce pays il rcfbiut de cher'
cher fortune ailleurs, de conquérir d'au.
tres fujets: ce qu'il confia a tes Difci-
entretien fecret, paroît
pies dans cet
avoir eu pour but de les préparer a ~ce
changement, mais fon fupplice prévint:
tous ~es deneins, qui ne furent exécu-
tés que longtems après par fes Apôtres,
auxquels cette conférence ëtoit !s
doute rcilëe dans !a mën~oire, ~j,
Nous n'entrerons point dans JE det~
de toutes les paraboies dont Jëfus fë ~r-
vit pour préienier aux Juifs (a. doc~ri"
Ke merveilleufe, ou pour prêcher ~i~
être entendu cette discu~on dévier
droit trop ennuyeufe; ainfi nous~eon~
binons à ceux qui pourroient avoir du
ces fortes d'apologues de li-
goût pour
ou de La- Fo~
re p!utôt celles d'Efopc
taine, qu'ils trouveront plus anmmiis~
ingénieux & plus infbuaits~ que
plus
jes fables du Chrift. Cependant en fa-
veur des perfonnes qui voudroien~con- j
fukcr les paraboles ou apdogues de J
voici les endroits où l'on 1
FEvangiie
!es trouver au befbin. 1
pourra'
La parabole du 6'c~Mr ~e trouve dans
St. Luc chapitre VIII. veriht
& fuivans.
DE
J É S U S C ÎI R I S T. 20~

1 <II '1

Celle de la ibid.
/~M~ c~~<* chap.

vin. 16.

Celle de en St. Mathieu XIII.


!r~

24..

Celle de en St. Marc IV. 2~


Ia~~c<?

Celle du ?-;MM~ en S. Mâ~


~r~M

thien XIII.
chapitre 31.

CeUedu /enS. Mathieu XIII.

Celle du ibidem
~F/ XIII. 4.

~Ce!iede la ibidem
p~/c. ~Xin.{!J:

ibidem XIi'I.
Ce~cduJ~ ~7.J!~

Celle du P~~ XIII. j~


ibid.

A tems de !a
quelque JéÏLis, appa-

remment mftmit tes frères <&: fes


que

coufins n'ëtoienc ie moment:


pas pour

au fe à Nazarech
logis, tranfporca ac~. j

de fes H
compagne Apôtres. voulue

à les
peut-être prouver compatriotes

û fou l'on vou!on:


qu'il n'ëtoit pas que

Je ou
répandre: peut-être efpëroic-i~

conférer avec fa famine


& ta gagner

j'en H arrive un
parti. jour de Sabbath

& le rend a !a
[ Synagogue; auÛitôcie

Minime lui !e
J très-poliment prëfënte

& tombe
Uvre; m'ouvre, prccifemenc

t fur ce d'Ifaie
paffa~e ~?-~ &~M~~

.s' f~~ YM~ ~02 c'~ ~o~û~

o?!~?~. ferme
fo~c~~ p~?- yo~ Ayanc I:€

i.i ie rendit au Miniiire &


!ivfe~ s'aÛit.
.208 HtSTOIRECRITJ~UE
Aiorsiine manqua pas de s'appliquer
à lui-même cet endroit du Prophète
où d'adieursii efh question de mira~es~
& de prodiges. I!fe trouva !a~,foi~ F
par hazard foit a denein,plufieurs~Gâ-~
Ii!eens, qui ayant été témoins~des me!
veilles qu'il avoit opërëes.cbexeux}l'~] ~i
née d'auparavant n'heficeren!:pas à M J
rendre tëmoignage~ Mais~ies N~za- [~.
"reens!,qui f<~voient[a~ quoi ~t:~cjiv
fur notre ~homme~,furent ~~qDe~
fon Mnmagiiira!. N~j;!
di!b!ent:-ils encre eux, /<?~r~]~:
~/j c~'p~~ryo/? <S'~ ~r~z~~<
~A?p~y M~?'~? & j~<?~ Ii
yœ~ryne /c~ p~y p~r~~ MQK.y!~)~M !j! ~i~,
lui 'o~ donc y~ ? CûMwc~ ]
p~r ~M<?/~voye op~<? less
~K~MMOMJ r~O~?
Jéfus encendant: ces discours, vit
bien que ce n'écoic pas-ià le iieu !propre~
à faire des prodiges. ]~[aisi!j voulut:
que ion ina6cionfû!: attribuée a!uxrMau-h]
vaifes di~ofu-ions de fes compacriotes~ l'
ceux-ciëtoient: toucfurpris d'encendrë
vanter la iagefle & le pouvoir d'unh~
homme dont la conduite leur paroiiïbic
très-équivoque. ~o~ bien, leur dit
Jcfus, ~f? M!~ ~ï~pp~M~ /p ?ro'upr~
A~H ~?'<t ~-?~~ & que
n p~l
bE JÉSÙS-CHRÏST. M~
“ pour vous prouver la vérité des mer~
veiUes que vous avez entendues de
moi, vous voudriez que je nHe de"
vant vous quelques-uns des beaux
tours que j'ai faits ailleurs; mais je
f~ai queje travai!!eroisen pure perte
“ en cette ville; je fuis trop convaincu
de la vérité de cet autre, proverbe
t. que M~ M~ PrûpMc ~Myonp~jr
Pour fe juftifier it & fert d'exemplesqu~
~emMeroientjetter du ~bup~onfur les
tirades desProphètes de l'AncienTes-
ramène, que ce proverbe déjà par lui-
même ëtoïc très-propre à Mire paffer
pouy des fripons.y Quoi qu'il en foit,
~citerexempIed'Elie, qui parmi tou-
tes les veuves d'Ifraëi n'en trouva pas
J une plus digne d'un miracle que celle
de &r~ femme du pays des Sido~
niens. Du tems d'Elifée la Judée étoit
templie de iëpreux, <&cependant le
Prophète gaërit par préférence à fes
contpatriotés Naaman qui étoit Syrien
& idotâtre.
Cette harangue qui tendoit à in~-
nuer la réprobation & la perverfité des
auditeurs, ks mi de mauvaifehumeur
excita leur coïerè au point qu'i!s n.
r~ren!:l'Orateur hors de là Synagogue,
& !c menerent fur le haut une mon-
Q
%I~ HISTOIRE CRITIQUE

tagne dansle deHeinde l'en précipiter;


mais il eut le bonheur de s'échapper &
d'éviter ainfile fort qu'on'lui d~moit
dansfa patrie.
S. Mathieu, parlant de ce voyage a
Nazareth, dit que fon Maître ne fit pas
!a beaucoup de prodiges, à caufe de
rincréduiitë des habitans. Mais S.
Marc dit pofitivement ~M'j/~y ~Mput
faire aucun, ce qui eit encore plus vrai-
~emblabie(14.).
Nos Interpretes & nos Commenta-
teurs illuminés croyent que Jéfus n'é-
chappa que par un miracle des mains
des Nazaréens. Mais lui en eô.-il cou-
te davantage de faire un miracle pour
jes convertir & prévenir par-ià leurs
deÛeinspernicieux? C'ëtoit.ià tout ce
qu'on lui demandoit & pour lors il
n'eût pas été dansJe casde faire un mi-
racle pour fe fauver & pour mettre fa
perfonne en i~retë. Jéibs ne fait ja-
mais des miracles qu'en pure perte il
fe diipen~etoujours d'en faire lorsqu'ils
&roiënt dëciiiis.

(i~) Comparez fur ce fait S. Mathieu chap.


XÏH. S. Marc chap. VJ. S. Luc chep. IV. & j
<. Luc. chap. VIIL
DE JÉSUS-CHRIST, m

(7 77 P 7 r XII.

A~oK ~p~ 7~rM~!<?~ que yc-


jus ~Mr ~c~?~. Mf~c/cj' opérés par
/Mi! ~J'~M'~ ~H la feconde
année de fa ~rcpr~jM~OK.

J\jLECONTENT de fon expédi-


tion a Nazaréen, Jéfus pafla.dans la Ga-
lilée fupërieure qui avoit déjà été le
théâtre de fes merveilles. Auïn trou-
va-t-il les habitans de cette contrée
dans les meilleuresdifpofitionsà fon é-
gard. I! s'apper~ut néanmoins que la
ncceiM où ils ëtoient de quitter leurs
travaux pour venir l'écouter en rete-
noit un grand nombre au logis. Cette
considération l'obligea de diiperfer fes
Apôtres deux a deux dans la Province.
Peut-é!:re auni le Chrift fe détermina-
t-il a cette difperfion parce qu'il trouva
que fes feulesprédications& fes prodi-
ges ne multiplioientpas aHez les pro~-
]~tes. Les entreprifes continuelles de
fes ennemis lui firent fentir la necdÏké
de ~ro~r fon parti.
Il paroît que Jéfus avoic déjà aup~-
d

2
~13 HISTOIRE CRITIQUE
ravant envoyé plufkurs de fes Difciples
en miffion, ne retenant auprès de lui
que fes douze Apôtres; mais on peut
foup~onner que ces prédicateurs étoienc
encore trop novices leurs travaux neû.
rent point de fuccès; il fe trouva des
Démons aHez entêtés pour réMer a
leurs exorcifmes. Cependant ce défaut
de fuccés qui, à ce qu'on prétendoit,
n'étoit dû qu'à leur peu de foi, femble-
roit jetter quelques nuages fur la pré-
voyance & la pénétration de leur divin
Maître; pourquoi envoyoic-i! en pure
perte desMinionnairescbnt les ~iîpo-
fitions ne lui étoient point a~ïez con-
nues? D'ailleurs il ne tenoit qu'à lui de
leur donner d'avance la proviiion de foi
néceUaire pour leur voyage.
1 Quelque jugement qu'on en porte, il
y a lieu de croire que les ApoLes, qui
ne quittoient point leur Maître, qui le
voyoient continuellement opérer qui
étoient dans fa confidence, en un mot
qui tenoient la foi de la premiere main,
les Apôtres dis-je, étoient bien plus
les Difciples en état de travailler
que
la iatisfad:ion du public. Ainfi Jéius,
bien réfb!u de donner un grand coupde
collier, renouvela tous leurs pouvoirs
<& leur donna f~ss in~ru~ions. E!!es

,j
DE jESUS-CîÏRIST. 21~

portoient en fubfiance: tout bien


confidëré, n'allez point chez lesGen"-
ti!s, car nos Juifs nous en feroient
“ un crime, & s'en ferviroient comme
d'un reproche contre moi. Il eft vrai
que je les ai déjà menacés de les re-
jetter, mais il faut encore faire une
“ tencanve fur eux. Vous ne prêche-
“ rez donc qu'aux Juifs. La péniten-
ce fuppofe deiafbbriëtë, &Jamo-
“ dicicë des befoins; de là fuit l'inuti-
“ litë des richeiïes. Je n'ai point d'ar-
“ gent à vous donner, mais tâchez de
“ vous tirer d'affaires comme vous
pourrez d'ailleurs le bon Dieu y
“ pourvoira; s'il a bien foin des pafïc-
reaux, il aura foin de vous. Au res-
te, attendez-vous à être fort mai re-
“ eus, baS'ouës, perfecutës; mais pre.
nez bon courage, le tout eft de réus-
“, fir; il ne faut plus fe taire; prêchez
hautement & fur les toits ce que je
vous ai dit en fecret. Apprenez à
“ tout le monde que je fuis le Mefue',
!e fils de David, le fils de Dieu; nous
“ n'avons plus de ménagemens à gar-
der il faut vaincre ou mourir; ainfi ¡
“ point de timidité.
Quoique je vous envoie comme
,p des brebis au milice des loups, faites
~3
j~I~ HISTOIRE CRITIQUE

entendre aux bonnes gens que vous


“ êtes fous la fauvegarde du Trés-
Haut, qui vengera cruellement les
outrages qu'on vous fera, & qui ré-
“ compenfera largement ceux dont vous
ferez contens. II ne feroit pas juite
que vous fiffiez la guerre à vos dé-
pens y c'en: à ceux dont vous aUez
“ iauver les âmes à pourvoir aux be-
ioins de vos corps, n'emportez don~
ni or, ni argent, ni provinons, ?
~habits doubles; prenez un bon b~-
ton, & partez à la grace de Dieu~
“ Vous aurez foin, chemin faifan~
“ de prêcher toujours que le r~~c
c~ Parlez de la Bn du
monde cela fera peur aux femmes
“ aux poltrons. En entrant dans les
“ villes & les villages informez-vous
ibus main des gens bien ci-ëdules
bien charitables <& prévenus pour
nous: vous les faluerez poliment, en
difant ~K.r ~r~ M~s.
Mais cette paix que vous apporterez
ne doit être qu'une paix ~~or~a'c;
car ma doctrine eH faite pour met-
tre le trouble, la discorde & la divi-
“ iion par-tout. Il faut que l'on quit-
te <~ pere & mère, & parens & fa-
mille quand on voudra me fuivre;H
Ï)E J ÉSUS-CHRIST. !-L~
nous faut des fanatiques & des en-
~thoufiaûesqui, s'attachant unique-
“ ment à nous, foulent aux pieds tou-
tes les confidérationshumaines.
~yM~ ~:M. <~o~~ HOM~!
p~. Comme une pareille conduite
pourroic vous brouiHeravec vos ~Ô"
tes, vous changerez de lieu de tem$
“ en tems. Ne vous ~ez pas an po~
~~voiT quej'ai JO' de renu~iter~es/n~o~~j~r~!
plus f~:r
~J~e~p~us
le .fur pour vous eft de.~ne~~Olîi~rj~~i
vo~s'en: de ne po~n~'i
~.vous faire tuer ain.6~ ~fuyez~desj~uh~:
~ous vous verrez menacés de per~j~
cution. Sortez des villes& des mâl'~ i
~bns rebelles ~~OM~
?0~ apprenez-leur qu'eues 0~
~encouru ies châtimens de .Sc~
~~4e Gomorrhe. DëGlarez~eur~.de~.rn~r!' Lj~
part que la vengeancedivine eUpre-
te à ie faire fentir. que les h~
;tans. de ces viMei~onti moins:~i.g(~
reu~ment:punis queceuxqui aur~n!
i~udaLcede ré~er à vos iecons.
~ran4 le dernier jour n'eS: pa~s
loin; je vous ai&reque votts R'~urez
“ pas achevéde parcourir tou~S.1~ vi!
jes d'Ifraë! avant que le S~ de rhom-
me ~bit arrivé" (i). {-
(i) S. Math.chap.JX.&X. S..Ma~ chap.
VI. S. Luc chap.VIU.& IX..
Qt
~j~ HfSTOIRE CRÏT~UR

Tel eH ie jfens& l'efprit des infiruc"


tions que Jëius donna à fes Apôtres.
En les chargeân!:de divulguer fon (e-
cret il leur donne une commi~iondont
malgré fa toute-puif~anceil n'avoit oie
fe charger lui-même, mais il eftd'un
grand politique d'avoir des inftrume-ns
qui agirent pour lui fans qu'il ibit'
dans îe cas de fe compromettre en per-
:~nne. r.
Mais ces bagatelles ne mentent pas
d'être re!evëes, on eft plus furpris de
voir le fils de Dieu faire annoncer la~`
paix & la charité & dire en même tems
qa'i! apporte la guerre <&la haine. Il.
n'y a fans doute qu'un Dieu qui puij3'e
cpnciiier ces contraires. Au reâë,U.
eft indubitableque les Apôtres, & f!ur-
rout leurs fucceneursdans le faint Mi-
niftere, en annonçant leur Evangile ont
apporte fur'la terre des troubles& des
divifions inconnuesdans toutes les au-
tres religionsqui i'avoient précédé. Les
incrédutes, quis'en rapportent pourtant
à !'hif1:oirede rEg!ifë, trouvent que
la ~~fïCKc~ qu'ils font venus don-
ner aux hommes, a p!ongc le genre
humain dansie iang & dans les larmes.
II e& vifible par ce discours que Jé-
fus charge les peuples de la fhbfiftance
E JÉSUS- OMIS T. ~Ë~
de fes Apôtres leurs~iucccilbursIs'ëïi~
font allez bien prévalu~ même s'ë:~
font autorités pour exercer ~r les pau~
vres nations les excoriions les plus
cruellesdepuis un grand nombre de ~é-~
des. Le Touc-PuiHantn'auron-iî pas
rendu fes Apôtres plus refpe~âbM~~n
les rendant impajSibies& en le? exemp-
.tâht des besoinsde la :mture?~l~a~ ~m
de croire que (plaçât: ~oonë!us~
~poids leurs prëdicàcions~Kitn~
à ceUesde leursinfaillibles~cce~ ,i
Les Critiques prëteïident encore q~
ëtok ~auxde dire, il y a. près de
hun: cens ans, que /a~ ~M ~o~
~c~~c & plus ~aux encore ~a~~ J
mer' que le grand Ju~e ~r~v~rot~j~
'Vânt queles Apôtres eu~nt eu l~~srn~j
de parcourir toutes !es villes d'ICrael.
Il eiï: vrai que les ThëoJogiËQS enCÊnw~
denc cette prëdic~ion en ce icnsj, ~ue
la nn du monde arrivera quand t~uces
les villes jfuives, c'ei~-à-dire, q~~d
tous les Juifs auront été convertis,
C*ef!:au tems à nous prouver û"c~8:
dans ce fensqu'il faut entendre les'
paroles de Jéfus-Chrif! en attendant
le monde fubnn:e encore & ne femble
point:menacerruine de H-tôt.
li y a beaucoup d'apparence qu'outre
()
2f8 HjSTOIRB CniTIQ.UB
ces infb-uctions publiques, Jéfus en
donna de plus partieuHeres à fes.Apô-
tres choifis. Ils partircnt donc fur
j'efpërance des charités qu'ils aHoienc
recevoir de ces Juifs dont le plus grand
nombre étoïc déjà réprouve m j~~o par
]taProvidence. Cependant Jéfus chan"
gea quelque chofe dans fes ordres, il fc
referva les villes <&ne jaiila qucJes vii'
Jagës aies Apôtres (~),
Us argent donc de l'un araucre en
disant ~c~~s ~0?!?~KCM'M/<~ le 7~c?~.
de !Mr. J~O~j&<?MC~, ~W~,
~f?~ Jû~M~Z-KOM~ ~~M~~ ~J'~c-
'u~oM, ~CMrcoKj'~o7r apprisce fecret M'-
De plus, onnousanurequ~is
guëriû~ien!: pluneurs maladies par i'ap-
pîication d'une certaine ~~<?. IIsau-
roienc fans doute fait de plus belles
chofes encore, mais le Paraclet n'étoit
pas venu & malgré les .ùin.rucUonsdu
îl)s de Dieu l'entendement des Apôcres
n'ëtoic pas encore ouvert (3). Nous

(2) S. Luc chap.IX. 6. S. Mathieuchap.XL


S. Marcchap.VI.12.
(3) S. Mtfc chap.~7. 13. Ji e~ à proposde
f:nreremarquerici queles Juifsétoient:dans!'u-
fnged'oindfelesM.<~Tavccdel'huilem&)éede
vin. Nousen avonsla preuvedans!e ?a~M~4
de Jéfufalem,où l'on rapporteu~e permiIHo!
DE JÉSUS-CHRIST. 2:~

ne voyons point en e~Fec que ces Mis-


ûonna.ires, avec !eur baume & leurs
belles harangues, un grand nom-
bre de converfions.
Les incrédules font encore tres.fur~
pris de trouver dans lesinftru~ionsde
Jëfus- Chrift à fes Apôtres un ordre prë«'
cis de ne travailler à la converfion que
des Juifs, ~& une dëfenfe expreÛe ,d$
prêcher aux Gentils. Us prétendent
qu"un Dieu bon ne peu:: faire acceptiOM
des perfonnes; que !e Père commun'de~
hommes devoit montrer une cga!e t~r~-
dreue à tous les cnfans; qu'i! n'en cou$
toit pas davantage au Tou~-Puif~nci <ië
converdr <& de fauver toutes les na-
tions qu'un Dieu qui ne veut du bie~
qu'à un~ feu!e concrëe~ ef!; un Dieu pu~
rcment ioca!, & ne peut être ie DÏëu
de l'univers qu'un Dieu partiai, cx-

donnée par !e Rabbi Siméon, ~!s ~'E!éaxar,


Rabbi Meïr ~e ~M ~t e'u~ ~M~t' M:~
o!n~ ?f:a~~ j~- ~M ~& La même
chefs trouve aufn dans le Talmud de Baby.
!one. V. jS~~e~/o~ 3. c&~ i. & j~azarc&
/oL~3. co/. 3. ~a /'o~. 77. coL 2, S. Jaques qtn:
ëtok JVassf~M, on Chrëden judaïzant:, a fait
paS~r cet ufage hébraïque dans ta Ret!g:onCh!'ë-
tienne. ~yszyo?: ~<" c~. ~et )4. ~1~
Voi!àror)gme du .M:-C~ & du Sacreirert
de que Catholiques don~
nent aux malades.
~0 HISTOIRE CRITIQUE
du~f, injure, qui ne fuit: quete capri-
ce dans ton choix, ne peut: être ni par-
fait, ni !e modele de la pcrfe~ion. En
un moc cous ceux qui n'en!: pas ic bon-
heur d'être faincement aveugles par !a
foi ne comprennent pas que le Maître
équitable & iage de cous les peuples du
monde ait pu chérir exclusivement:ic
peuple Juif; fa préicience innnie auroit: j
dË. Mi montrer que fa cendrée :& ~s H
faveurs ieroien!: parfaitement: inud~es!
indomptable.
ce Nos
peuple
incrédules trouvent donc que
c~efc mai à propos que !e H!s de Dieu
récrie: ~Mr Go~2;~M/ ~[
toi ~<? c~ /<?j'?~?r~c/~~M My
J~~y ~KM~M 'DOÎ~ ~~<?~M~ J~M~
y~~ 6~ y /o~ i
~C~ <XHrû~M~ j~M~ ~M~
C<?J'
~'c~~M~M~f. En eSet dans ce
cas n'eu[:-it pasété plus fage d'aller prê-
cher ces villes ii dociles où le Chn~
écoit fur de réu~tr, quedes'entêcerà
prêcher les Juifs auprès desquels il eton:
'fur d'échouer ? Jëfus demeure tout:
~eu!, paicourut: en prêchant pluueurs
villes de la Galilée mais defUtue de
raMance de fes chers conndens il n'y
Si aucuns prodiges.
Nous avons vu jusqu'ici que les Ma-
DE JÉSUS-CHR:$T.
jp- i-- ~j.. – L~
gi~rats & les Grands ne firent pas beau-
coup d'aiccntion à !a conduite de Jëius:
ils mépriibient, felon toute apparence,
un homme qu'ils ne voyotent que com-
me un vagabondou un fou peu à crain"
dre. H eit vrai qu'il eft dit que quel-
ques Oinciers d'Hërodc s'ctoienc Uë$
avec lesPharifiens pour le perdre, maK
cette ligue n'eut aucun fuccés. Le nou'
ve~u M~Nionnairene devoit au fond
donner ombrage qu'aux Prêtres Juift
aux Docreursde la Loi, contre ~es~
quels il declamoit avec la,pim grande
'indécence. H fe rendoit par-la tres-
agréaMe au peuple depuis longcems
&dguc desextorfionsdeceslangfuespu-
bliques qui fuyoiencimpitoyablementla
nation, qui traitoient les pauvres ~en$
avec hauteur, qui comme le prouvé
la pamboïedu Prêtre & du Samaritam~
n'&oient nullementcharitables.
Ces Prêtres & cesDocteurs ëtoient eja
très-grandnombrea Jérusalem, en coa.
j~quence, comme on a vu, l'on ë:oic
dans cette capitale moins ditpo~ que
par.tout ai!teursà écouter notre Prédi-
cateur il y a donc lieu de croire que
ces Prêcresétoicnc ia vraie caufede
haine & du mépris que An avoit pour
fui dans cette grande vM~
222 HISTOIRE CRITIQUE

Par une contrariété bien furprenan.


te, rinterva!!eiep!us obfcur de la vie
de notre héros fut celui où i! acquit le
plus de célébrité. Jéius fut totalement
ignoré à la Cour d'Hérode, lorsqu'à la
tête de fa troupe & entouré d'uti peu-
ple nombreux, il chaffoit des Dénions,
rendoit la vue à des aveugles & Ja pa-
roîe aux muets, expulfoit des vendeurs
du Ternp!e, reffufcitoit des morts
mais lorsqu'il mené une vie privée en
Galilée lorsque durant la mifuon de
fes Apôtres il fe trouve feul & fans
fuite, lorsqu'il fe contente de prêcher
la pénitence, c'e~ alors que fa renom-
mée, perçant jusqu'au Trône excite
dans le Monarque le deiir de le voir.
Selon S. Luc un rayon de lumiere vient
frapper le cœur d'Hérode le doute
s'empare de fon esprit: dit-H
~r<2nc~ y~M maisil
J~~ S' c'~ pour cela â~
p~ ~< y~ de ~Mrj~ car
~Mî~rO~ ~/M! ~< ~fMf~M~ J
gtandes c~~? Il faut le voir, & il pa- J
yoît qu'en confëquence il députa vers
Jéius (4).

(~) VoyezS. Luc chap.1X.<?. 9. S. Marc


ttMtp.VI. 11& :6. St. Mathieuchap.XilL j
DE JESUS. CHRIST. B2~
Si la nature lui eût donné des droits
inconcdtablesfur le trône de Judée, on
pourroit croire que ces prétentions é<.
Mienc pour lui un motif de ne pas j[e
mettre entre les mains d'un Prince ufur-
pateur de fa couronne mais Jéfus ne
pouvoit fe diffimuler que fa naiHajice
n'étoit pas trop bien établie; il ~avoic
d'ailleurs que depuis très-longtems la
famillede David étoit déchue de l'Em-
pire. li faut donc chercher un autre
motif au refus qu'il fit de voir Hérode;
d'autant plus que cette entrevue du fils
de Dieu avec lui auroit pu non feule.
ment contribuer à la converfion de ce
Prince & de toute fa Cour, mais enco-
re à cellede ia Judée entiere, & peut-
être de tout l'Empire Romain. Un feul
miracle de conféquence, opéré devant
une Cour, reconnu & attelé par des
gens d'un grand poids eût été fans
doute plus efficaceque les témoignages
fufpech de tous les payfans & vaga-
bonds de la Ga~ée. Loin de fe prê-
ter aux defirs d'Hërode & d'opérer un
fi grand bien, Jéfus fe retire dans up
défert dès qu'il apprend le deHein de
ce Prince (~). Le Chrin:, qui couvent

(5) S. Mathieu
chap.XIV.ï<.
22~ Hl.~OIUE
~@7 CHITINE

prononcoit les malédictions les plus ter-


ribles contre ceux qui le rejettoient,
dédaigne un Souverain qui l'appelle
& s'enfuit dans un défert, aujie~ jde
travailler à fa converfion. Le Me~ie,
qui n'avoit pas fait difficulté ~ejQtrer
chez un Centenier pour guérir Ton efc!a-
ve,retufe de vifiter un Monarque pour
le guérir de fon aveuglement: & pou~
ramener à lui tous fes fujets, pour les-
quels il affure qu'il eft ipéc~lemen!: en-
voyé if'
Nos Théologiens expliquent ces con-
tradictions en nous renvoyant aux dé-
crets mexpîic~es de la Providence
mais les 'incrëdules précendenc que Je'.
fus, qt]M ~h ~avoit anez pour opérer
des merveilles aux yeux d'un peuple
imbéciÏe n'ofa pas fe comprometEre
devant une Cour éclairée; <&l'on eft
forcé d'avouer que la maniere dont. il
fe comporta devant fes Juges, quand il
fut par la fuite contraint d'y comparoî.
tre, femble appuyer ce ~entimeîic.
Cependant ta Muuon des Apôtres
expiroit. En peu de tems ils enrent
parcouru la Galilée, Se il paroît par le
repas que Jéfus va bientôt: donner à tout
un.peuple que la prédication de ces
MifuLnnaIre3 avoit procuré une récpice

a.bon-
DE JÉSUS.CHRîWtJ 22~

abondante. Chargés des aumônes des


Galiléens, les Apôtres fe rendirent au-
près de leur Maître, qui peu à peu fë
trouva incommodé par ceux qu'il vit
fe rM~re auprès de lui. Pour jouir de
plus de liberté la troupe monta fur
une barque, & Jcfus fe fit conduire au
delà de la mer de Galilée. Ce fut là
que dans un lieu folitaire les Apôtres
lui rendirent compte des fuccès de. leur
mifuon l'on prit des arrangemens pour
ravenir & l'on Mit fur-tout lesprovi-
Coas en fûretë.
L'Ceux qui avoient vu ~us ~embar-
quer crurent peut. être qu'ils alloient
être privés pour toujours du plaifir de
lui voir opérer des prodiges; i~sfirent
!e tour du Lac &, quoiqu'à pied, ils
le trouverent rendus de l'autre côté
avant que Jéfus y arrivât dans fon bx-
teau. Celui-ci les prêcha, leur fit des
miracles guérit des malades ce qui
dura jusqu'au foir. Alors fes Difciples
luiconfeHIerent de renvoyer le peuple
de ce lieu défert afin qu'il allât fe loger
& chercher des vivres dans les villages
d'alentour. Il ne répondit rien fur l'ar-
dcle du logement, il y avoit fans doute
peu de gens dans cette foule qui fuffent
accoutumés à coucherT) fur Je duvet,
R
-S 2~ HISTOIRE CRITIQUE

D'ai!!eu)rs les nuics n'ëtcicnt ~mparam~


ïncnt pas froides danss cette jEa!<on&
dans ce ciimac. Mans voulant s'amufer
jde rembarras de ceux qui lui parloient,
& qui pouvoient ignorer les reifïources
que iui avoit procurées la quéte de les
Apodes il n'e(t pas necenatre, dit-il,
Qu'ils aillent dans les yi!iages donnez.
teur vous même à manger y
TûM, lui dit-on ? fr~M~y doncacheter
C~M' cens pain ~<?leur
~M~r manger? PhiMppe qui peut
être n'étoit pas dans la confidence
(dans les araires importantes c'ëtoic
toujours ~<c, ~f & y~~Mque Jë-
fusemp!oyoitj Phiuppe, dis-je, lui
reprëienta. ritnpoÛibUkede trouver as.
fez de pain pour nourrir cette mukicu.
de. ~torsie Chri~di!: à Pierre:
SM~c~M~eMvous avez de p~j. i! ne
t'en trouva point du tout, ce qui eit
d'att~anc plus fingulier que, fuivant S.
Marc l'on y' retiré en cet endroit~o~r
M«Mg~. Pierre fans répondre à la
quettion, dit à fon Maître: y ici
SMpetit ~~OS qui a ~M~pains d'orge
deux~o~ Jéfus les fit apporter, <&
ordonna que l'on fît ranger ta toute par
pelotons de cent cinquante perfonnes.
~e6 arrangement fit connoitre qu'il y
DE J É S U S C ï! R 1 S 22~

avoit !a ci~qmille hommes non corn".


pris les femmes& les enfans. Quand
tonc!e mondefut placéfur l'herbe, Je-
fus, -fuivant!'ufagedes Juifs, bénit les
pains & les peinons, les rompit, les
difh-ibuaaux Apôtres qui en donne-
rent au psup!etant qu'il voutut: enco-
re recuc~lic-ondesdébrisde ce fameux
repas douze grandescorbeii!esp!eines<
Lesconvivesremplisd'admiration,di-
foient~cc/M~-cï ~a~c~~M Pfs~
/<?P~ ~~OÏf venir~~J /P~MM<. 4
(ô). Ce qui,tfaduit:en4angageor-
dina;rc, veut dire: ~n~Z'
~ù~ c~s ~OH Le's ~pôt
très n6 direntmot. j;
Des critiques onc oie douMP'~ej~
vé~ë de GCmi?ac!e,fondésfur Ic~itn-'
~oiîibilne~quis'y pré~ntent: comme
fi !%itpoi~bi!Kcdes choiespouvoit nui-
re j~ réâ!itë d'un miracley doT~t!'ps~
fonceeft de produitede~chofes impo~
iib!es. Cependantft ~on fait ~tentioïï
auf<t q'~snousvenonsde faire, après
ravoir tird d'E~'an~ëiï~es,qui ne ibn~
poorta!~pas trop d'accordfur ~s chr-~
caR~~ëcs~ Riousverrons que ce mira~
(6)VoyezS Mafccha~.V!.,~1, 37, 38,
39,4.o.,4!. Mathieu chap.XIV.tS. & fu!-
1.y.ms.S.Jc.tn'chap'.TJ.
R2
~S HISTOIRE CKYTÏ~UC
e~e ne prëfeniera rien d'impofÏib!e pou:
peu qu'on veuille !'annbuer a !a pru.
dence du fils de Dieu~ qui fentit dans
cette occafion qu'il ne pouvoit faire un
meiMcur uf~~e des provisions a~ai~c~
par tes Apodes que de les dilh-ibuer
une muidcude anamëe; par-là il f~
voyok fur de gagner fa faveur. Il peut
fe faire que la foule ne fût pas tout-à.
fa~ auiÏt nombreufë qu'on le dit. D'un
autre côœ, nos Apôtres, en paffant à
J'autre bord, purent: avoir jeuë quel-
ques coups de filets avec aHez de fuccès
pour fournir du poiBbn à la troupe as.
~emb!ëe. Ce repas dut paroîcre miracu-
leux à des gens induits que Jéfus n'a.
voit poin!: de fortune & vivoit de cha.
rités. En conséquence nous voyons ~uc
!e peuple voulut proclamerRoi celui qui
i'avoit. fi bien régalé; ce repas lui rap-
pe)!a fans doute ridée d'un M~c, fous
l'Empire duquel rëgneroit l'abondance:
i! n'en fallut pas davantage à une poi'
gnëe de miférables pour croire que ie
Prédicateur qui par un miracle les
nouriHbit:fj bien, devoit être l'homme
extraordinaire que la nation attendoit.
Ce grand miracle deviendra donc
très-probable en fuppofant que les .Apu-
tres dans leur quête avoient reçu une
i)~ jAsus Ctt Ri st.' 2~ ~.L~:i
grande quantité de pains..I!s ~àm~
!erent, comme on a dit, à peciier en
travëriRnt le iaC; Jëfu~jeur donna le
mot, quand k (bir fut vena, tes cho~a
furent difpoféesfans que le peuple S'ap~
perlât de rien; il fut nou.'ri de, prôvi<.
fion$amaflee~par des voies cres-
turelie~
les GaliléensVQU~i'~n~ 'i
'~Me~~oi le :Ciiri~ ILne ju~af;
~p~p0s d'accepter'Cet' honn~
?~ntoit incapablede ~uten:irjJpour~J~ j~~i:~
~re~ënc. "Sesp~bvitidnsepui~cs~:n~M~~
{)Crmett?iencpa~ de j~metc~d~nf~h;
fcas~'<i~'
défrayer fouvehttant~d~c~
fes dépensa. Quoique~cë~o~~ f~
~cJ~He" eût pu <~bien plus q~e'~Ou~ ~j~
!~t:ï'ës~mirades, lui conct!iëfj!'al~
?3 ~mandians des oifjfs, des
~nds~du ~pays",~a'nece~ce~~a~
res ~e.força de ne point reco~i~ j .j,
:rnoyen.' ~L';L~i~1~L~~
Jefus couronna donc ia~cort~ an; j
née de ~a.miÛionpar cette a~îon G c~
pable de lui conciHer !'amp~r du ;peti..
pie, <&en même.te~s fi propre a don*
ner de l'inquiétudeaux Magi~~s. (Se
coup d'éclat dut fansdoute a!!a~ner. !@at
Puiflancesqui s'apper~urentque chc!-
{ie pouvoit devenir tres-ierieu~e, fur*
~o
R 3
~.0 Hl~TpIRçC~lTI~E
tout: à la vue du de~Iem que ~es~~
tëens avoienc mpncré de prpqî~iier
notre avanturi~. ~Les~Pr~e~ j
~en!:Yra~mbla~len~eî)! d~ ces ~i~
~Qps pour perdre le Chr~, ~Ut~QH'
J~urs pârpt: vouloir gagner le p~pie
po~r s~n iervir par la ~ice É~-
guerles Grands. Ce projet e~Ë p~
i-~uiEr,ja' Jud~ ~~tprne :.<m~e~s;.
Ë~ ~nqpre e~ gpuyern~o!par ~ë~[~~ i!
~iQp ceux?~cpFn!~e~ .~i·Ii
~e~nausÏe prouve~ ~~endoïe~t:
~ne~emen'cd<i,caprice de~ 'Prc~e~~
~'u~~Propt!:ête on premier j~ni~~
qui par des pr~d~tons, des d~!a~-
t~s'~ des prodiges~ppuy~ic a.
~~uiever~ïa nation.Iit~ra~que: "i
d@ ~CQurpiine.Âu~ He~j'.q~ l!
tems de Jë~s, la puii!ançe Rep:
n'~yp~p!us rien a craindre, des e$orts
f~perâition. 1
~R JÉSUS-CHRIST, a~~

C N y 7 f 25 ~777.

y~~ r~~ en G~ T; ~~r


la ~ro~ P~~c fa jM~o~. Ce
qu'il y J~ ~M'~M temsoù
yor~.
JL/ES expreSlons de S. Jean quï
nous dit .quey~/M~c~M~, que les con-
vives qu'il avoit traices,~M~ 'Mwr
~f /M~ ~ow /c leur Roi,
prouvent que ce&convives s~etoien!:re-
tirés à la fuite d~ repa$. Cette obser-
vation va nous i~rvir à nxey a-peu-pres
la marche du Me~e, & nous rendra
~a-iionde fa conduite.
H ëcott déjà tard quand ïe~ Difciples
dirent à leur Maître qu'il étoit tems de'
renvoyer le peuple.' Les apprêts du
repas durent con~mer du terns. Lst
di~ribution des vivres demanda encore
quelques heures, ain~ le jour ne dut
pas écre loin quand le repas fut fini, &
lorsque Jéfus congédia fes convives.
C'e~. vers le foir qu'il apprit, felon les
apparences, le denemT3o~ ils étoient da
R4-
&3& HîSTOÎRE CRITIQUE
l'enlever pour le faire Roi. Ce ne fut
qu'après avoir reçu cette nouvelle qu'i!
prit la réfolution de fe cacher fur une
montagne, après avoir renvoyé fesDi~
ciplesàCapharnaum. Ceux-ci pour s'y
rendre louvoyèrent affëzlongtems, Jë-
fus les vit manœuvrer & pour lors
changeant peut-être d'avis, les joignit
& (e fit conduire à Génëzareth au nord
du lac. En le voyant arriver au mo-
ment où on le fuppofoit déjà enfoncé
dans la montagne, fes Difciples eurent
peur; prirent ~ûMrun ~Kfo~c, car
les phantômes étoient très-communs en
Ils fe confirmerent dans leur
Judée.
idée quand ils virent fon ombre appro-
cher de leur barque; Simon-Pierre, le
voyant approcher, ne douta pas qu'il
ne l'eût vu marcher fur les eaux vou-
lant aller à fa rencontre il fentit qu'il
~nfoncoic mais Jéfus le prit par ia
main & le fauva du danger où il cro-
yoit être; puis lui ayant fait quelques
réprimandes fur fa poltronerie, il mon'
ta Lvec lui fur fa barque. Tous les
Apôtres qui n'avoient point été trop
frappes du miracle des cinq pains, fu-
rent très-frappés de celui-ci; ils avaient
eu grande peur, & la peur difpofe &
HT.
JÉSUS-CKR $~
croire dansleur trouble ils conférèrent
~r~Mf~ j~
unapiEMmen~
~uDftM (ï~: .SO'
,rrr~~s }. r!. 1
A'JcIasie &talor: conduire
d. à Gënéza"
reth,1, où il arriva en plein jour. L$
lufieurs de fes convivesle reconnuren$
& ne manquerent pas d'annoncer iba
amvëe à d'autres. On lui préfenca des
malades& il fit un grand nombre de
cures. On ne peut trop admirer la foi
des Galiléens, qui expofoienc en toute
iaHbnleurs maladesdans les rues, & la
complai~acedejé~usqui les guëriûbit
infatigablementf
Ceux des convivesdu fouper miracM.
leux de la furveille que leurs aS'aires
rappel!oientau lo~.i§,retournerent chez
eux, maisle plus gr&ncnombre, c'eâ.
à-dire, tous les gens désœuvrés, ayant
vu la barque de Jéfus prendre le che"
min de Capharnaum, s'étoient achemi-
nes par terre vers cette ville. Des
barques de Tibériade y vinrent abor-
1 der en même tems, mais aucune ne
portoit le Chrift & pedbnne ne l'avoiE
apperçu il avoit fait fon trajet pen-
dant la nuit. Cette foule cependant
(ï) S. Math.chap.X:V.30,33,3$.S.Mare
cÎMp. VI. 34 > $~ $6. S. Jean chxp.
~4.
R
~34. HISTOIRE CKïTÏQ~E

attendoit toujours d~na Feipoir d~etre


encore rëgaiée lorsqu'on apprit
à Capharnaum que notre homme étoit
fur !~u!.rc rivage. Au~IitÔ!:tous nos
~ainéans partent pour fe rendre auprès
de lui, & s'y rendent en effet, ~bit par
terre ~uit par eau (2).
Mais nos paratites, au lieu de trou-
ver un repas tervi iur l'herbe, furent
rë~~ës d'un Sermon, jcfus, qui n'a-'
vok pas les moyens 'de défrayer ~mvent
une cour ii nombreufe, leur tint alors
ce langage. En u~f~, vous le dis,
~OMY me cherchez, nona ~J Mm~f
SMPUÛM~ avez T~f, mais parce ~< ~M~
d!ÏJoM?~lu pain à ~M~f ~f queje B~Mt
~tr~ T~Mï~s,aj~uE~-t-ii,p~'
la vit Nos gens, dont
les ~es ne s'ëcendoienc p.n au delà de
la vie préfente, ne comprirent pas ce
q~e Jéfus leur vouait dire: ils lui de-
tnandent donc ce qu'il faut qu'ils ~as.
fent H leur fait aiors entendre qu'it
~Ott qu'ils devian~nc ïë!: Ducipks~
vu qu'ité~oic Meine. Là-dciius on
c~ tout furpris de tes voir demander à
~fus “ mais Myrjr/~~s~j ~MJ
“ ~f pour que nous T?oz~croyions? QLie

(~) VoyezS. Je~nchnp.Vf. 22,2$,26,~o,3:


t)~ JÉSUS.CHRïSt.

r~ – J~–J' ~~r- et
“ faites* vous d'extraordinaire ennn ?
Vous nous aïlëguerez pem~écre
fbuper que vous nous avez donner
mais nosf~et s'o~ M~~
M<<ïMM~ dansle ~~t ~C~
~~? Etqu'eA-ce an fopdqu~ v<~cr@
fouper en comparai~bn de c~ pr<~
< dige" ?
D (m l'on voit que Jë~u<vo~m
vain attirer ces Gali!eensa <bn pard~
î~a continuation du repas ïmracn~ux
était feule capablede les ebraïuer. Je~
fus eut beauteur reprë(ëïn:erque ïe p~m
dont Moyfe ayoic nourri leurs pere$
n'étoit point le pain du cie! qm ~1
peut bien nourrir MKt~ c~ pc~
i!sie !aiHereocpërore! Q~and
iÏ eut bien parlé: Rh bien~ direnc*
“ ils à leur tour, donnez-nou~d~nc d~
ce pain qui feul nourrie~ car ~n~M~
importe peu de que! p~ia n~us mas~
gions mais il nou$ en ~auceom~
nueUemeni: engagez-VOMa nou$en
fournir toujours; a ce pyix nou~
ronsàvosordre:
Il paroït que C Jëfus eût eo dan~ce
moment ks mêmes renQnrce&qH'aupz~
ravant, H eût pu à peu de fraia ~i:e
une petite armée, que le pîaiiir & !'as-
furanced'avoir à wan~er .&n$rien ~e
&g~ HISTOIRE CRITIQUÉ
Mroient pu grof~r en peu de tems.
Mais il manquait de tout. Ces gens fe
donnoient à lui pourvu que de ton
côte il leur donnât toujours du pain.
La propofition était prenante >; Jéfus
t'en tira fi ma! que fes Apôtres eux-
mêmes en furent choqués. En effet
leur dit que /t<ï-m~~ étoit ~M
fa chair étoitune viande; ~~y~y~~ ~f~~
du T!M quepour ~r ~Mciel il
7o~ mangerce pain, cette ~~M~f, <'
~c??
ce ~w ~p/c~M~du ciel que rc~~y y~f~
qui en M~K~MC~fil les r~/c~~rc~ ~<r
les co~ïrc a ~n~f~M. Nos gens
obtus ne comprirent rien a ce jargon
my~ërieux, imagine tout exprès pour
tes dérouter. Voyant donc qu'ils n'en
ëtoient point touches, i! leur fit entcn*
dre qu'il fa!!oit pour le fuivre une voca-
tion particulière, & que puisqu'ils n'y
étoient pas d~fpofcs, c'e~ qu'ils n'y ë"
toient point appenés (3').
Ainn les recrues que Jëfus fit en cet'
te occafion ne furent pas confidcrab!es.
Au contraire les juifs furent indignés
de ce qu'il prëtendoit~tre dë~-endu du
Ciel; nous ccN~ (i~ienf-Hs~/oM
~<' mere, Koay~B~ né.

(3) VoyezS.Jeanchsp.Vf.16,32, 34 ~7.4~.


DËJÉSUS-CHRÏST. a~

Tous ces bruits répandus jusqu'à Jëru*


iaiem irriterent tdismenc les Precres
qu'ils rëfoiureni fa mort (~.). Mais le
fils de Dieu éludait leurs pourfuices <&
leurs devins par des marches & con.
tremarches ~avar~cs, 1, qui mettoiem
leur vigilance en dcf~uL C'ëi:on: fur-
tout dans la Capitale qu'ils vouloient
ï'at:drer mais Jëfus n'y avoit point écc
la dernière Pâque. Son ë~pignemencdé
cette viHe n'empechoic pas qu'on n*y
~ûc fes démarches les plus ~ecretces; lî
en conclut qu'il y avoit quelques fau~
frères dans le nombre de fes Disciples.
Il ne fe trompait pas cependant !a
crainte d'être trahi dans un pays où les
reuources commenvoient: à s'arFbib~r
par fon refus de donner à manger au
peuple, fit qu'il diiîimu!a jusqu'à ce
qu'u fut arrivé en !icu de furète.
H a!!a donc faire un voyage chez lui
à Capharna~m, où il ycpéta à-peu-prés
le mêmeSermon qu'i! avoit inutilement
a prêche aux Galite~ns. Cependant per-
ibnne ne voulut confentir à n'avoir
I,. pour nourriture
que~ chair ~f~
Ccu~ qui étoient dans là confidence i~
voienc tr~s-bien qu'iHeuffaifbk faire

(~ vil. i.
H~tO~RE CRÏTI~E

meiUeurechère, mai);fes autres Di~cï.


durèrent qu'ils ne pouvoienc fub.
ptes
iifter de ces mets my~érif.ux, & pri-
rent congé de lui (~). Faute de pou-
voir faire mieux, le Chri~ f~Lobligé de
~es!àii!er partir.
la dcfëctton
Jéfus s'étant apperçu de
~une artie de fa troupe i en fui ia-
cbë; <&dans la douleur des perdesqu'il
vencit de faite il demanda aux douze:
~ÛMJ ne ~OM/<'Z ~6M~pas
lui répond
quitter? Sur quoi S. Pierre
à qui ~~MJ'-MO%~ ) ~K~ ? ~M~avezles
parolesdela vie ~M~ A~y C~J'
~MJ~< CAf~~ fils
D~KM~/ïMf.
Ain~ Jéfus s'aHura du mieux qu'il
de la ndë!ité de fes Apôtre~ Ce-
put fa
pendant nous voyons que ma~rë
fcience infinie il conferva toujours le
Cr~t:re~M~ dans fa compagme auoi.
eut dû prë~air qu'i! devoît ïe h~rer
qu'il
fes ennemi?.
Cependant il partit ponr retourner
en Gaiitëe, ou tes Apôtres Mvi-
rcnr, quoique fa derniete predicattûn,
& fur-tout!e refus des vivrez, eût in~
GaÏUëens. En effet on ne
difpo~

(5) S. jean chap.IV. 37, 63, ?T, 72.


BE jÉSUS~ClïRIST. 23~'
lui fit poinc un accueil bien empreff~
L'arrivée de quelques Phaniicns ÔtDoc"
teurs de jéruiaiem acheva de tout gâ"
ter; ils étoient députés par les chefs de
la Capitale pour éclairer la conduite de
notre homme & pour mettre le peuple
en garde contre lui. Chacun f~ait
quel point les Juifs tenoient à leurs cé-
rémonies tégates & malgré fes protes-
tations d'attachement à la Loi y Jéfss~
amfi que fesanidés~ n'obft-rvoieïn a.ucu-<
ne de fes ordonnances. On trouva fur-
tout très-mauvais qu'its man~ea~ent fanât
fe ïave? les mains fe défendit en dt.
fant qu'il valoit mieux violer les tradi-
tions & négliger des cérémonies que
<renfreiBdreles commandemensde Dieu,
comme faifoient les Doreurs. Il avan-
ça contre Faloi expre~Ie que rien de
c~ qui entre dansle corps /<? ycM~,
~~CC'~ qui ~y~ qui le rend impur.
Ce qui fembie prouver que le Christ <&
fa troupe n'étoient pas icrupuleux fur
les atunens qu'ib prenoient. Enfuice il
fe répandit en invecUTCs contre !es
I~odears qu'il ~peMa Ay~r~,
~Mor~ ~py ~'Mg/~ qui c~~M~/o~~
~t~~y ~~M~jt. Dans fon emporte-
ment il ïM s'apperçut pas que Je corn-
piimenc n'étoit pas moins choqu&nc
~0 HISTOIRE CRITIQUE

pour le peuple que pour fes guides.


Ceux-ci en conservèrent un profond
reffentiment, mais la populace n'y prit
point garde; d'ailleurs Jéfus ne lui 'ais.
fa pas le tems de la réflexion; il lui fit
un beau discours pour prouver que les
Gens de la Loi <&les Prêtres étoient les
plus méchans des hommer, les moins
charitabtes, & qu'on ne pouvoit être
heureux ni dans ce monde ni dans l'au.
tre qu'en devenant fon Difciple.
Cependant les ~ens vinrent l'avertir
qu'il n'y avoit point de fûretë pour lui
dans le lieu ou il fe trouvoit ac~uene-
ment. Ii en fortit donc en grande hâ-
te pour fe rendre vers les frontieres de
Tyr & de Sidon. Son de~ein étoit de
vivre caché dans une maifon de ce pays
eu il s'ctoit retiré; mais avec une auui
grande renommée que celle de notre hé.
ros il lui fut difficile de demeurer !ong.
tems inconnu. Le fecret de fa retraite
fut divulgué, & comme à quelque cho-
fe malheur eft bon, cette petite trahi-
fon !ui procura l'avantage de faire un
miracle parmi les Gentils. Une femme
Cananéenne vint le trouver pour !c
prier de vouloir bien délivrer fa m!e
d'un Démon qui la tourmentoit. Jéfus
ne lui répondit pas d'abord. Elle infis.
tIl
ta
? E Jf~ s C~~Ït~
~i'L!'
ks Apôtresin~Mï 'M, 1 .'i
prirent: Jc~rM~ye~e ?-~0~ j
de~ian~e !e t~c p~ur fa~
~f. p~ri~ic:t~s-h~c~
~cpnwir qu'il ~QiC~e~[~l@~!J[!j
.d~&~c c~ ~u'il~~?'0~1~
~<M* .~s.j~n~s., jop~~ pour j~
~on. pr~e .~ouv~n, on.'Jm.,yep~
à~.tme~~o~paï'Aifbn. p~MM~e~l.~
~M~t.n~~ :1~
~ée~ ~bn.~I~i~ .4ë:!j~~r~j,
~~s. "itL~j~~
Succèsde Jë~s''dans.;~ô~
.~ra~en'c ce .tnirsc~ ~a~e~j. 1
Mc~pole ij -q~fq~. î'.
p~r~ :g~i~n,â~,1~t~~ f~
~p~d~en pfe~o~G~'
~pn~: ~t~~e~~1~ë$~~ ~h
.<M~~s~~i!~ la Mvë 6;
:t$~~e.Ën .~oa~que~e' j.t'.p~t .q~“
~(~ -Mi~ORna~e~t. ~c~J~r'
~~t~ :z~ ab~m~ï~ jH~:o~i-a! :~j
~8::un sr~Qd.~o~b~'e ~i~
~matades, ~s~pi~te~p~ii
~JM~ c~coitfa <:on~ïn~~e 1 j,
quand puif!anceini~acu!eufe c~m~
ËMï~jd~Ht~ M fe
.~(~ ~th. <~< JtV. & ~f~
~je~<~p.y~ i!"ï~j'-
HîSTOtRË CRITIQUE
~il
vers une montagne (Mante de trots
journée: du lieu où il avoit fait tant de
miracles (7). Le peuple en foule le
fuivic jusque dans fa retraite, & il pa-
yoît que ce fut fans manger. Mais pour
lors le Chrift chargé des provinons ou
de l'argent que fes mirac!es lui avoiént
procurés ~e vit de nouveau en état de
mettre la nappe. Commes'H n'en eue
rien f~û, il demanda à quelqu'un de
fë~ Apôtres combien Hs~avoienc dp
pams?~ lui répondirent-ils. ~iors
il commande la multitude de s'avoir
fur la terre, il prend les pains, les t)é-
nit, ainfique quelquespetits poifÏbns.
On lesdiâribua à quatre millehommes,
~ins compter les femmes &IesenfahSt
qui tous furent raMés, & desre~es
du repas on emplit encore fept corbeil.
les. Ce prodige paroît être un double
emploi de celui que nous avons rappor.
té ci-devant: cependant S. ChryMô.
me prétend que la différence du nom-
bre des corbeilles prouve invincible-
ment que Fon ne doit pas les confon.
dre (8).
Cela pofé il paroîtroit que Jéius,

(?) y. S. Math.chap.XV. S. Marc chap.


VIII. (8) Ho~UeXXiV.furS. Mathieu.
~DB J~<US~C-Rf~
~~anc plus de redite mrc:,4~n~
p$y-s~facrina encore:cett&l~g~~
<&les provi~ons que les prod!~$
~voient fait amailer; il .~Ilu;t-ga~ner~j~r~
peuple, dont il Sentit alors qn'i~av~R
~s- grand be~bin il ëcoi!; g~~reM~
~qaand~.iL.en.av~it.le ~oyen.JI~'a~
point ,oublté qu'on lui avoit: prpînisde
/!e~6H~re ~ourvu~u'il doMâ~.m~g~
~-r.j~endant ies~Ëvan:gëlï~e~~a~L~Jjt~
:l'td~e: jde~Ieur ,n~!raç!e,~e:n:uË1~~1~
.tre qui~nem~ritOïc!pas~ .mo~ ~~[ j1J ''i
? rtrc~notë. En en~ quel~prôd~ej.q~
,~oir; quatre..mille,hommes~-iRn~j ;L
!j~.terles:femmes~&les pedts~nfa~}~
~j~~e.Jëfuspendant-troisjoHM~.tans,
~L~i~anger?i Ou bien :ii faudrot~~p~~
~~e!;pr~parés~ voyager, ces~gens~!S'
~te'ient inunis de pro~ifions qui toUt
~un coup vinrent à manquer.. ~n~n
~ans. un~dëfert d'où lont 'venues1e~.c~ï' f
~iHes; dont.on fervit pour.'!'c~ueil;ln'!
~e9-re~es du repas ?'.Il~e~pr~,me~
qu'elles tombèrent du cieL ]~u~
~ut!'e:cô! ppurquoin'en ~ire pas~.M~
ber Jes pains & Ie~ poi{ïpns?~t~u~
Nouveau mitade jl fallut ,ians .dout~ïi;'
core nourrir~œ~pe~etpendanties~o~
jours de marche neeeiîaires pou~fon
retour. Cependant dans tome c~t~
s s
&4~. HiSTOïRE CRITÎ~CE
affaire il eût été plus court de faire
enforte que !e peuple n'eût: ni faim ni
befoins. I! eût été bien plus courr en-
core par un effet de la grace efficace
de convertir tout d'un coup tous les
habitans de Judée & de s'épargner les
embarras de tant de repas, de fuites,
de marches& de contremarchesq~I dc-
voient à la fin fe terminer d'une' fa<on
fi tragique pour le Héros du Roman.
Les Pharifiens & les Saducéens ne
perdoient point Jëfus de vue. Dès qu'i~
eurent qu'il étoit rentré dans l'intc-
rieur du Royaume, ils vinrent le trou-
ver. On pourroit fbupconner que tes
Evangëiin:esles font beaucoupplus me-
chans qu'ils n'étoient rëeiiement en
les repréfentant fi acharnés à la perœ
du Chrift. Etoic-i! donc fi difficiled'ar-
rêter treize hommes? Quoi qu'il en
foit ces Pharifiens abordèrent Jéfus
très-poliment pour cette fois, & lui
demanderentun prodige.' “ Vous en
“ faites, :lui dirent-i!~ Mon les appa-
i~Mncet, par doùxaincs aux yeux de
~MU)e ~ens, qui, de votre aveu, ne
~'troyent pas en vous, donnez-nous
“ donc un échantillonde votre fcavoir.
“ faire, & nous ferons moins opiniâ-
tres que ce peuple dont 'Vous vous
&Bj~$trs-CMRïsï. a'
pMg~ï. Aye& cecM eompta~tnee
“ p~a" coM". Jefu~ fut mexor~bie,
~;t re!)voy&cot~mmenc a Jonas.
~;M<e$~ choqua., r Homme-Dieu in"
"g&iva.contre eux, & !a pfe&n.cede
c<sob~ervatewtmeotamodesrendant:fa
pait&mcetmdJe, il les quitta pour fe
XtB~E@. à Beth&Mie.
-C~es~m fajt&n.t Apôcres lui de-
Nan&Mnt la faif<M! de fon refus d'opé-
?a!fa.n'ppotjige anx yeux des gens qui
y@mpnotem de Cihcmne grace. Alors
j~aat par me SgaTe îcoT 61 entendre
aM me' p<MvoiEp<M,nc~ opérer de~ne
~i gpTt! à ei~irvoyaLas;~x-'uoM~-
iew <&-il~ P~~M
&'B~ ~o<&, Nos imMciiet qdt
Bfxvoteat:poiac emle eem<de faure des
~yt&KB~ de pa.m, crûrent <pte kur
Btf~tM!v~Mt~ i-eprendfede le~Tne"
~~œm~ToM. satire'qoe MtM.&urMS
&' ~t~a' Baam.Fécat de fes aS'st-
X<~tEN<~<N<!tt~ ~e' ~~tMB€<~& 3 !@$
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6~ien~ ~nt~pn~scrop jbfte~
~!nbar<~teMt ~es'pe~ de ëe q~e.
~eMt <~0$Ïe'$~ CStMp~ï~ -f~
~~dx!pCM ~~M~M~ ~tHT ~Mf ~B~
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~QM~~ ~.up~~ <}t~<m
.p<~M.:dM~b JMe~~<ïc 1
~pMMM de~'t~rtooe;~t~
4~ MMa~Mey d~ m~ycos~i
g~~ct.m~twc~tmqui ~toie~cd~p~
&OHN~ v~m~~pT<M:r~:
::dWnM.pas~Je, îxMMV~$ ~t~
a&iyety Ïe q~it. ~v~t
tB~c Méa!@dea~B ~M~
-B .pt~Tm~Jà' !ds~atsyi~
~)m<M~a.:q~~ mêtne ~H~M~~t!
Bïëï' &pp!tce,i~ ne ~gv~i~c'p~ J~
~HM~p~Mf C@~~p~'ce ~B'a~
~~$ J~M M:&~tMtMiompt~M
~mb~<ïy .~M~i~etM~ daa~ ~<~
!~g~u@ ~M ïc< 'Apôtfe$<~<a~
~dî~mn~~mM~t~ ~a~M
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3~.< Apô~~ ~c~ttMf~c jM~
& ~M: $ !ewM~ ~)~~ ~J~
Vt~ SM~ ~r<' t~ ~?,
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j~~ ;~ï~T~DS'' d~~t:Ï~~X~
i~~jMttïH~ep~ Ï~ Cfût$cor~ !tïm~
R~~ quand<mTïevît pttïsp~~e
~ït~ une v<~jcpro~oM~M~ ~e~
tROM:~M' ?~~
î)i~cïpÏësdormoieHtpënc~nc û~~ ~ë
j~e $*3pp~oit,ce ~ui a ~nc~p-
~nëÏecoûcpourroitbienn~v~
qo'ttft ~ve.
~p~d~c~ qui y p~~
d~~e'cét~~C~
vï~ aù, d"
de:~~~mn<Mïta~~ voui4tent a~a~~d~ 1
~tï~~n~ ~t~~St~~
~M' pouvctîFt ~ud~' &~ ~n'~ )~~
j ~q~ OMp<~<i~ ~~$Mte Dt~è~!
otït t~ompte~ë Ï~~ ex~
? peM: ïn~a~e, voyanc~u~ J!~4
!L ~'dë~~fc'a~ montagne,~t;
~â,~ qu'iÏ:g~MC~iS~j
~o~i iï ~.ttM!e~ftë ~pdm~
&s a~ ï! pf~c~otC qaé~
~occésvenotc de Ie~ peu de~i~
~t!UD/gMïtt~ !tïi~~~Cj.p~
~pMc~dë$rn~ntagn~:~n ~oo6qM~
îeuï'feco~~n~ te~j€û!tte j~
p~efeco~me~ receMe b pttïâ~ë
~f cha~ cert3MsDémojt$p~$ t~
ji~@$qce !es au~es~i~)<
L@ peupk yéûâoiCpouftant & coîï$

~(ï3) V<S.M&th,
cb~ XVÏI.S,M~c~p.
Lacebsp<m&XV~
~@Ë~~ J a~y;
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~odï~$ Ïe~I~~r4~
~$d6' !? potîvoië~t i
de<moyetM
~t~aiïït~ que !~Ct~ !1
co~~ inmgh~, eroy~at:,~<
~< p~d des é~g~a'
6M~$' ~enoteac~ujotï~
ï~mb~ C~pi~e~ ~t~~~c~Lh!
fen~e ea &cfec, poïir ~ce d~ ??
M~e~- ~t~H~~<~M.
}~ "~J
~S~p! 1 t'St~
~0~ ~$~
~Ut c'y!~M~ Ê!
.v'oy~C~e~!~~@~M~
~M~e~ ~~N~ ~J~
~~i~c à ~C~$~~m~
~<3~ïMi~ ~i~
~p~ëeyo~~ ~t~~ ~M~
j~ t~ey <S~
ne'~~Mï~c
~Ê~' ~M'~Mf 'mc~ ~o~
~tt~ÏÏCe~ ~M~
~bttc. J~ M ~i~J)'w~
~ï~~f~ imp~t~
~e'~paye!' MMt ~t ~!t~ ~$~~
~pOïïH<ës fM~M~
:~de H' pot~e~ï~
He~j'echefch~fu~c pt~cc <t~t~

(ï43&"M~ ch~'X~ï. ~< ~~c")~


i~ 3~'S. LucdMp.~ 4~
~!t. $~
~~t~t~ ~b<a~ <i!~ ~r~
!v<a~ r
Egn~ tMt p~ao~ rea'
&e~ <&~i: tefv~
~u' ~c()~~
du ~nv~r~ej
~t ~<Me~ ê~~C ~M
m~t~c s~f~~)' ~e e~ ~N)'
mng$~~~ï~. L
f;j ~e j$~ x~~j~
Jm< ~O~u!
1 j~ .j~M~:iM~ I,~I
i~ j~4~6e~d~ï~~
~c~?~
~n ~@~ ~M!~ l~
~r:t~f :t~
j < ~Ïa~~
j "19'" ifamd!~~t~~i~
d~et1tr~~U<J~!j! a;
'MM:~ JM~ ~r~ & ? ~l~~
$~i~(mM~c M~s ~mbM~iiL
~ï~c~Ne~ moyea~p~~
&?!po~ pq~
j hL~~ ,M~~€WMe.to~t~tJ~M.'
~mc qu~p~
~<~ te $e~< i)$!~
?~ûa?~~ ~nyo~<>"
~~fL~!

j~ M~h~ ,<7~ $~~iM<<


m~S.H~ $7. T~Mû'OHvo~
1~Z JËSUS-CHRIST. 2~y
w q v If
Jéfus ne fit point de miracles jpen-
dant ce iejour a Capharnaum, où ii a-
voit intérêt à ne point trop faire par-
ier de lui. Ses frères ou fes parens~
qui~ felon les apparences étoient d'ac-
cord avec les Précres, Fy vinrent trou-
ver pour lui perfuader 'de fbrtir de fon
azile & d'aller en Judée montrer fou
ravoir faire. Ils iui firent entendre
quela fête devoit rappelter a Jërufâ!em
où il ne pouvoit manquer de trouver
roccafion de fe figna!er (î6).
Ce ton ironiquefit preCentir à Jé<m
que l'on ttâmoic quelque chofe contre
lui. Alors la vérité éternelle & deba~
ra~a de leurs importunités par un men*
~bn~e. Le fils de Dieu dit à fes freres
d~a!ierà cette fête & les auura que
pour lui n'irait (17). Cela ne
l'empêcha pas de le mettre en route
pour Jétu~alem, mai: dantïe plus grand
S. Ma!h}eu f~p. ~f/et !ï. un pa<!age
em.
bar~nantpourceuxqui croientla Divinitéde
Jëfus-ChriH:;en effetIl y dit iuï mêmequele
pluspt't~ du TÏ~aMt~ Cieux, p/MJ ~M~
queM humilitédéplacée dansunDieuquive*
noit(efaireconnaître.
(16) V. S. Mathchap.XiX S. Marcch<tp.
X. S. Jeanchap.V:î.
(t7) S. j<eanchap.VII.8.
HISTOIRE CRitiQU~

fecret. Chemin faifant il guérit pour.


tant dix lépreux parmi lesquels un
feul qui étoit Samaritain, montra de
la reconnoiHanceà fon médecin. En
faveur de fa foi fes péchés lui firent re-
mis (18). Malgré ce beau miracle &
cette abfolutionles incrédules ne trou-
vent pas que le Chrift fbit abfous d'a-
voir fait un menfonge il leur femble
ires étrange que le fils de Dieu, à qui
fa toute-puiûancc fourniubit tant de
moyens honnêtes pour agir ouverte'
ment, recoure a la ru~c& à la trom-
de fes
perie pour éluder les embûches
ennemis. La conduite de Jétus dans
cette occafionne peut s'expliquerqu'en
difant que ce qm paroît mensongea
des yeux charnels eft vérité dans l'E-
vangile.

(18)S.Lucchap.XVîl. ïi. &fuïvans.


~BjÉSUS~ClIRIST. 3JJ'

(7 Z T-R JE ~7~

y~~y<' montreà y~M/cM. Il ~yor~


d'enyo; /c~/on jL~z< JEM-'
triomphantedu CA/ Sa re-
traite au ~~ÏM Olives. La
Céne. ~n-<

J~JOTRE héros, qui avoit rëfo!u


de ne point fe montrer en public à Jë-
rufa!em changea bient-ôt:d'avis en
apprenant la diverfité d'opinions qui
parcageok la Capitale fur fon comp-
te (1). Il s'imagina donc que ia prë"
iencc & fes discours fixeroient l'incon-"
fiance du peuple & les incerdcudes des
raiibnncurs. I! fe trompoit; lui, qui
recommandafi fouvent la prudence
ferpens, en manquadans cette occanon.
Mais auHtcommenc faire révoquer des
décrets immuables? Le monde n'a-
voit. été crée que pour que l'homme
péchât:, & l'homme n'avoit péché que
pour que le Chrift par fa mort eue la
gloire de réparer le péché.

(:) S. Jeanchap.VII.lï. & fu!van<.


"~C HiSToi~t CRïTr~uz
Si l'on dirait beaucoupde mal de Jë-
Tusdans Jérufalem, on en difbit auiU
beaucop de bien. La louange eft un
piège ou. le fils de Dieu lui-mêmefut
pris. Se flattant de réunir les ~nra-
ces, il monte au Tempie & y prêche.
Mais quelle dut être fa furpriffelorsqu'à
la voix il entendit ie mélerdes cris de
rage & !a multitude ï'accufer d'être
poÏTëdc Malgré le bruit confus qui
yegnoitdans l'auditoire, Jéfus continuott
à parler; peut-être même feroit' il par..
~ejnu à vaincre les mauvaises difpod-
tions de raHernbl~e,fi une troupe d'Ar"
chers ne fût: venue l'interrompre, pr~-
fixement dans l'endroit le plus chaud de
-fbn fermon. i! padoit de ton pej-e c~.
iefte, & cet événementnousa fait per-
dre iansjdoute un traite fort fub!ime
fur la Divinité. Cependant ces Archers
n'avoient point deHeinde !e taiïïr, i!~
ne vouvoientque lui împofer ûlence, il
lui fut donc aifë de s'esquiver.
CependantJéfus, dont l'humeur pa<
toît avoir été vindicative & remuante,
pique de cette avanie continuoit fes
invectives contre les Prêtres, les Doc-
teurs & les principaux d'entre les Juifs.
On tint ConfeUa fon lujec les avis fe
ft)t~-
ren- J
1
DE JÉSUS-CRRÏST. 237
y~MiSoientà lancer un décret contre
Mi & à le juger par contumace. Mais
ce Nicodcme~ dont nous avons parlé
ci-devant, prit fa dëfenfë & propo~
à ies confrèresde Fa!!erentendre avant
.que de le condamner. On, lui objecta.
~~fo~~M~~~f~Mrien dé G~~
c'ed.à-dire que fon protégé ne
pouvoic être qu'un vagabond..
Jefus apprit dans fa retraite fur !e
mont des Olives qu'on avoit furfisà fon
jugement. En conséquence il repartit
le lendemain .dans le Temple dés la
pointe du jour. Les Docteurs & Se-
naieufs s'y rendirent un peu plus tard t
& lui amenerent une femme accufëe
d'adultere; crinte d'après lequelfuivant
la Loi elledevoit fbunrir la mort. N0$
Docteursfachant peut être fa conduite
& qu'il traînoic x fa fuite des femmes.
de mauvaife.vie, voulurent lui tendre
un piége. Notre homme eftt pu s'en
tirer en difant tout fimplementque ce
n'étoit point à lui de juger; maisli vou'
lut raifonner; il écrivit fur la pounSe-.
re, <& conclut fort prudemment que
pour jnger il faut e~reexempt~i~même
de tout péché. ~rs fe tournant vers
ks Docteurs, c~MïJ~~ ~PM~,!euT
i~
T
~3 HISTOIRE CRITIQUE
dit-il, fans p~~ lui ~y~
mitrepierre. A ces mots nos Docteurs
s'en allerent en haulïani les épàuïcs.
jétus refta tout feul avec la femmea*
dukere, que les Juifs n'auroient pas
traitée iï doudemen!:fi elle eût été vrai-
ment coupable. A!~rs il lui dit: ~M-
que p~MMC vousa jugée je ne MM~
CO?~?MM~~S pas non ~~S ~OW
ner~OM~~plus ~M~ péché.
Heureufement fbrti de cette épreu- t.:
v~, Jéfus fe crut en ~Ireté. En con.
féquence par un effet de fa pétulance
naturelle, il hazardaencore un fermon
dans le Temple il n'y parla que de
lui-même. Voici à peu-près fon p!us
bel argument “ Vou§ appeliez di.
foit-il, une preuve complette cel'e
que fournirent deux témoins. (~<je
» rends témoignage à monPère, <~
mon Père merend témoignage; donc
vous devez me croire Ce qui jfe
réduiibit à dire: monPcrFme pr~T;~
le prouvemonPcfe. Les Doéteurs peu
fatis~aitsde ce cercle vicieux dans la
vue d~allerdirectement au fait, ~M!~fy-
~OMJ,lui demandèrent-ils? y<'yM~, re-
pondit Jefus, ~coM~~c~K~~
t'<M~~acoa!~ ~WMj'Jïrc; mais
dansle monde que ce que j'ai ·
yc
D~ J~ SUS"CHRIS.T. 2~
P~c. Les auteurs étoient
iaa§ doute impatientés de ces réponds
ambiguës; Jéfus, qui vouloit augme~-
ter leur embarras, ajouta donc ~u'Hs!m
connoitraient bienmieux quand ils l'an"
soient fait pendre.
Notre Héros ne !aifla pas de mosw
trcr de grandes vues dans cette confé-
rence il fit entendre à mots couverts
qu'iLne feroît p€ut*être pas impofuMe
defecouer le joug des Romains. Mais
j[bit par la crainte des châtimens, ~bic
qu'on ne crue pas un tel hommeen ~tat
~'opérer unefi grande révoludon Qa
feignit de ne le point comprendre. Pi-
qué de trouver les D~eurs & les Pha-
nûens fi obtus ou fi opiniâtres, il le~
appela F~H~ ~Z' il ieur~budnt
qu'ii ëtoic plus u~M~~M co.
un mot il éclata d'une façon fi déraison"
nable que le peuple fe déclarant contre
lui voulut le lapider. Jéfus voyatH:
trop tard fa fbtife, ie cacha d'abord“
& iai~t enfuite le moment de s'enfuir.
Depuis quoique tems fes miraclesë~
toient devenus plus rares & la ferveur
du peuple s'~S'oibli~bit. Il fallut donc
ia réchauNer aind Jëfus fit un prodige
& guérit un aveu le né avec un peu de
poutHeredélayéedans du crachat. C'e~
T 2
~6o HISTOIRE CuïTiqUE
toit, à ce qu'il paroît un mandiant
fort connu, qu'on ne ibup~onnoit au-
cunement d'artifice. On ne voulut p!us
le reconnoîtreaprès qu'il eut obtenu la
vue ce qui fansdoute diminualescha-
rités qu'il étoit dans l'ufage de rece-
voir mais peut-être en fit-on un Dif-
ciple, & mêmequelqueslégendes aiTi.~
rent qu'il vint après la mort de Jéfus
dans les Gaules où il devint Evéque,
c'eft-a-dire, Infpechur, ce qui fuppofe
de bons yeux.
Quoi qu'i! en foit, le prodige fit du
bruit, &parvint à la <connoiilancedes
PhariGens. Le mandiant fubit un in.
t~ïTogatoire il confeffa hautement
qu'un nomméJéfus l'avoit ~ueri, avec
une bouede fa composition & quelques
bains à Siloë. Maisil faut avouer que
1amauvaifehumeur des Pharifiens alla
un peu loin danscette occafion ils fi.
rent un crime au médecind'avoir corn.
po~efon onguent le jour du Sabbath, &
conféquemment ils formèrent le projet
d'excommunierquiconquetiendroit pour
notre guérineur.
Cette réfblution fit trembler Jëfus.
Il i~avoit le pouvoir d'une excommuni-
cation chez lesJuifs. I! fe voyoit tra-
vnfé dans tous fes dépeins; il n'o~oit
<
D&JÉSUS-CHRÎST. 26X
prêcher dans Jcrufalem, ni fe produire
en aucun autre lieu,: tout, jusqu'à fes
miracles ie tournoit contre lui. Ce
ne fut pas fans quelque peine qu'il avoic
pu ie tirer de la Capitale. Cependanc
à peu de din:ancei! avoituh azile
même une fbciët.ë1. dans Béthanie où
i
fon ami Lazare poffédoit une mai(on. li
prit donc le parti de s'y retirer; mais
quoique ce fût un château, la troupe
qui l'accompagnoit pouvoit y devenir
incommode pour, fon hôte,9 ce qui le
détermina à envoyer (bixante-douzc de
fcs Difciples en miffion dans la Jndëe.,
j Pour cette fois il leur donna de très-
amples pouvoirs, car à leur retour nous
les voyons s'applaudir ok fe réjouir entre
eux de ia facilité avec laquelle ils chas.
fb~en!:les Démons.
peine le Chri~ fut-il arrivé à Bc.
thanie que, pour le~recevoir d'unefa,.
~on digne de lui, on lui prépara ua
fe~in. Mais la vo!uptucu(e'MagdeIei-
ne, contente de dévorer des yeux fon
cher Sauveur lai~oit travailler Mar-
the~fafoeur aux arrangemens de la cui-
iinc, <&(c tenoit a fes pieds (2). L'hu.

~'ï) Un Ecrivainmodernenous apprendque


y~M.fétoitfort&M:<.NousavonsunpetitTr:n<' 0
T'~
T3
&62 HISTOIRE CRITIQUE

meuM'empara de Marthe & peut être


h j~oufic e!le vint tancer Magde!ei.
ne, mais le tendre Me~e prit la dëfen-
de fa pénitente, afTura qu'elle avoit
choisi le parti le plus avantageux; & le
frere Lazare qui furvint, t ordonnant
qu'on fervît termina le différend (3).
Cette petite akercadon fut néan-
moins caufe que Jéfus ne fit pas un
long Séjour à Béthanie. II en iortit,
dî-
lorsqu'un Pharificn l'invita à venir
ner chez lui par pure curiofitë. Le
Mellie accepta fon invitation. Mais
notre Pharifien impoli n'eut pas même
l'attention de donner à laver à fon con-
vive, ce qui lui attira un beau fermon
fur l'aumône, rempli de comparaifons
mervei!!eufes que nous pafferons pour-
tant fous filence, vu que notre Orateur

té latin fur!?.&MH~ du C7~?, compofépar un


MinimenomméP~t, & imprimé<hasle titre
de De ,/t''g'M~nC~r:~tye/:< D. N. ~~<!t~~
~M~r~M~fn?. in Jf2.far~ i6<;T.Dansla Let.
tre futppo(ëe de L~M~ au SénatRomainon
trouveune defcription exadcde la perfonnede
JéfuS. V. CODfXAPOCRYPH. N. T. TOM.J.
page 30T. Cependant d'autresont prétenduque
Jéfuss'ëtoit donnéun vifagefor laid, par hu-
milité.
(3) S. Luc chap. X. i–i?. 38, 42. XL
vcr&ti. & fuivans.
BB JÉSUS-CHRIST. 2~
fe rëpétoit fort fouvent lui-même, <&
~quece dîner paroît un double emploi
de celui dont il a été fait mention ci-
devant.
Depuis cette époque jusqu'à, la fête
de la dédicacedu Temp!e, notre héros
erra dans les environs de Jérusalem,
avec fes Difcipies,t qu'il entretenoit
fans celle de la grandeur de fon royau-
me aérien & de ce qu'il falloit faire
pour y entrer. Ce fut, (e~onS~ Luc $
dans cette occauon, & Auvant S. Ma-
thieu dansle Sermon fur la montagne,
qu'il apprit a fes Apôtres qui ne ig:a-
voient pas lire, une courte prière, ap-
peUëedepuis ce temsl'Oraiibn Domini-
cale.w que ies Chrétiens répètent fans
ceSë avec dévotion toute injurieufe
qu'elle e~:pour la Divinité qu'eue fëm-
bie accuferde nous~M~c ~cH~~o~.
Cependant le tems s'écouioit en pu.
re perte. La ceiSationdes prodiges &
des prëdicâtioascaufoit ceUedes aumô-
nes. Ainfi Jéfus hazardaencore un fer-
mon dans un vidage mais quoâq.u'U
attirât i'~dmiration du peuple, ~ui ne
demande pas mieux que d~mirer,
ne produifit aucun effet. Vers la fin
de la miSion du Chr~ on ne voit plus
lafoule courir après lui. S'il veut fsL
~r
T~ t
j~ HISTOIRE CRITIQUE
re un miracle il fane qu'il appelle à lui
ceux qu'il veut guérir. Depuis dix-huit.
ans une vieille femme de ce village étoit
toute courbée; c'et-oic, fui vanle lan-
gage du pays, le Diable qui la tenoic
dans cette poiture incommode. Jëius
rappelle &lui crie j~M~ vous êtes dce-
livrée de votre ï~Mï~ (4.). La vieille
fait des efforts pour le redreHer elle
vient à pas de tortue aux pieds du Mes-
fie, il lui impofe les mains, auiîitôc el-
le marche droit comme une fille de
quinze ans. Pour cette fois le Diable
ne dit mot en s'en allant. Sur quoi
l'on a remarque que le Diable iuivif:
toujours l'opinion des ipechteurs des
miracles du Sauveur; il s'accordoic mer.
~eilleulemenc avec eux pour reconnoî-
tre ou rejetter le Mefïie. Cette con-
duite analogue des ipectateurs & des
poHedés ëcok peut- étre le réfultat de
l'excommunication lancée contre tous
ceux qui regarderoient Jéfus comme le
MeiYie.
La réputation de Jean Baptise fub-
liftoic encore fur les bords du Jourdain.
Pour rappeler la ferveur primitive, ou

(~) S. Mathieu chap. XXIII. 2~. S. LM


~ap.XIÎ.
DEJÉSUS-CHRIST. 2~
peut-être pour tâcher de fe faire fuivre
par les Ditciples de Jean ion précurseur
oui lui avoit rendu des témoignages
nacteurs~ Jéfus tourna vers ce côte;
mais la tentative fut infru~ueufë.
Il ne rëu~t pas davantage en gué-
riffant un hydropique qui fe trouva
par hazard chez un Pharifien qui don.
noit à dîner au Sauveur. On admiroit
fes guéritons mais il gâtoit tout par
fes raifonnemens bizarres & fcandaleux
pour la plupart des auditeurs.
Pour derniere reffource il eïïaya de
s'attacher des Publicains, des Commis,
des gens décriés; mais ce n'ëtoit-ia. que
de foib{es appuis & leur commerce
lui fit perdre le peu d'e~ime que d'au-
tres avoient encore pour lui (~).
La vue du fuppiice a [ouvent fai,t
perdre la tête aux héros les plus coura-
geux. Le nôtre, agité par une foule
d'objets ii'niftres, imagina que rien n'é-
tant plus cher aux hommes que la vie,
rien n'étant plus difHdie que d'y reve<-
nir après en être ford t le peuple de
Jërufatem, nonobfbmt les criailleries
de fes Prêtres, ne manqueroit pas de

(5) S Math.XIX.S.MarcX.S..LucXIIï.
XIV.XV.XVI.XV11.
~r'
T~
~00
– HïSTOIRB CRitK~UE–

fe déclarer pour lui s'il parvenoit a lui


faire croire qu'il avoit ie pouvoirde res-
fufciter les morts. Lazare i'ami inti.
me de Jéfus, parut a celui ci l'homme
du monde le plus propre à donner au
public le fpe~acle d'un mort rappellea
la vie. Quand tout fut bien concerté
& difpofé le Chr~ s'achemina vers
Béthanie. Alors Marthe & Magdelei-
ne envoyent au devant de lui pour l'in-
iiruire en public que leur frere eft bien
malade. Jéfus ne leur fait faire aucune
réponse mais parlant haut &<ie ma-
nière à écre entendu, cette maladie
dit il p0~~ mort pour
la ~o~ D~M. C'étoit déjà en trop
dire.
1. Au lieu d'aller à Bethanie on, de
ailleurs le Chrin:demeare~deux
paffer
jours dans un village à ne riea'jMre:
enfuite il dit à fes Apôtres qu'il faut re- j
tourner dansla Judée. Il y étoit dés"
lors même, mais il vouloit fans doute ]
parler de la capitale. Ils lui reprëien- i
terent que ce feroit une démarche im-
prudente, vu~que peu de tems aupara-
vant on vouloit l'y lapider. On fent
que Je fus ne parloit ainfi que pour don- â
ner lieu aux ûens de ~inviter à ne pas
négliger rami Lazare dans & maladie.
DE JÉSUS-CHRIST. S~
D'ailleurs les paroles iuivantes font vo~r
qu'ii n'avoit nu!!e envie d'a!ier à Jcru-
falem. A'o~ Laza;e ~f ~z
r~c~~r. A ce discours Jcs apô-
tres k: jugèrent guéri. Jëfus leur dé-
clare ~z~ mort, mais qu'it eft char-
me de ne s'être point trouvé à fon tré-
pas, afin de les confirmer dans la foi.
Les deux jours que Jéfus paHe dans
un village, joints au long tems qu'il
employé à faire environ une demi-
lieue, fe converdflent aulYhôten quatre
jours, depuis lesquels Jéfus prétend que
Lazare eH mort. Enfin il arrive chez
le défunt, qu'on avoit mis dans un ca.
veau voifm de fa maifon~ & non dans
un fëpulcre hors de la ville, fuivant la
coutume d'alors. Après quelques ques-
tions faites à Marthe fur fa croyance,
j! l'acre que fon frere reilufcitera.
Oui dit elle mais ce fera au ~-M~r
~M~. Enfin notre Thaumaturge afFecï:e
d~tretrcs-vivement touché, il frémit,
il pleure mvoque le ~ours du clé!,s
fe fait mener au caveau, le fait débou-
cher, appeHe Lazare à haute voix &
lui commande de forcir. Le mort,
quoique lié & -enveloppé de fon lin-
ceuil, fe leve, marche & vient fe faire
S~8 HîSTOIRB CRITIQUE

délier, devant témoins, a l'entrée du


caveau (6).
On eft force de convenir que ce pro.
dige fut conduit avec bien de la ma!a.
drdie. En vain St. Jean, (le feu! E-
vangétifte qui rapporte un miracle fi
frappant) étaye fon récit de la prefence
des Juifs, il détruit fon propre ouvra.
ge en ,ne les citant: venir qu'après la
mort de Lazarepour confolerTesfceurs.
H eut faHu que ces Juifs Feunenc vu
mourir, mort, embaume, & qu'ils fen-
tinenc par eux-mêmes l'odeur de fa
corruption enfin qu'ils converMenc
avec lui depuis fa fortie du tombeau
~7Y. Les incrédules qui ont traité des
miraclesont épui~stous les traits de la
critique fur celui-ci, vouloir te discu-
ter ce feroit ne faire que rëpéce? ce
GU'Usont dit. Les Juifs y tronv~rent
des cara~eret de fourberie ft maraués,
que, loin de fe convertir, ils prirent
(6) ~<:a <A~.XI. 54. On conferve à
Vcnd&MC. danslemonaScre de laSainte.Tri-
mcë,la SainteZ.< 'queJéiusvcrfaen p!eu:
rantfonamiLsz~. Mr.de Thkrs, ayanteu
la for<-e de
d'efpfice~ë~c contrerautendcttë
cetteRelique,feBtde grandesaSaires~ec les
B~n~di~ns.
(-~ S. MarcX, 4~
DE J~SCS-CHRIST: 2<~
enfin à fon occarion des mefures plus
férieu~s contre Jéfus qui en ayant ea
l'avis, fe retira près du défert, en une
ville nommée JE~r~, où il fe tint
avec fes Disciples. On en joignit ce.
pendant aux viMes& aux villages de
lui refufer l'afyle, & aux habitans de le
livrer aux Magiftrats. En un mot ion
miraclelui valut une profcriptibngéné-
rale. S'étant présenté aux portes d'un
bourg de la Samarie, on lui refufa d'a-
bordle panade; il ne lui fut pas permis
de s'arrêter à y~c~ quoiqu'il y rendît
la vue à un aveugle (8). Il revint
donc à ~ëthanie où i! tut re~u, non
par Lazare, qui â~oic peut-être été for-
ce de fë fauver, pour s'être prêté à une
telle impo~ure mais par ~mo~le L~-
~M~ commel'aûure S. Mathieu La-
zare depuis fa refurrection ne Teparoîc
plus fur la tcsne (p).

(S) S. Mathieuchap.XXVI.6. ditTpMJé~


renditla vueà deuxaveugles.
(9) Voyez fur le miracle du Lazare
coMrf/Mrles iM~ac~ par ~J~~oM. Une Légen-
de (fuivant Ba~onim) a(Rtre que Ï'atn! Lazare
alla depuis prêcher ta foi aux Provençaux il fut
te premierEvoque deMarfëitte. Quant à hMa~<
ddeine, elk alia, dtt-nn. pteurer fe< ;~ch4s &
h mort de fbn amant dans nn dë&rt de la Pro'
3~0 HISTOIRE CRITIQUE

Cette rejeton & cet abandon da


Chri~jetta les Apôtres dans la conter.
nation. Pour ranimer leur confiance
Jeïus fit mourir un figuier en vingt..
quatre heures, pour le punir de n'avoir
point eu des figues, dans une faifon ou
il ne pouvoit point en porter, c'ei~a'
dire, vers le moisde Mars (10). Corn'
me toutes Jes avions du Meâie lors
même qu'eHesparoiuenc in~ënfeesaux
yeux des hommes ordinaires, ont un
grand fens aux yeux des dévots iliumi.
nés par la foi, no~uspourrionsvoir daas
le miracle de ce figuier repréfenterfym.
boliquementun des dogmes fondamen.
taux de la Religion Chrédenne. Sous
ce point de vue le figuier maudit c'eft
le plus grand nombredes hommes que,
Ie!on nos Théologiens, le Dieu des mi.
féricordes maudit & condamneà des
flammes éternelles pour n'avoir pas eu
ni.la foi ni les grâces qu'ils n'ont pu te.
nir d'eux-mêmes & que ce Dieu n'a
pas voulu leur donner. On trouvera de
cette maniere que le trait ridicule du
figuier de FKvangUeeft defUnéa figurer
vence,appelle SaintePaMmp. Marthe,com-
mechacunfçait,eft enterréeà Tarascon.
(to) S.Marcch.XI.ïp &20.
DE JE SU S-CHRIST. 2~
un ,1"des .a~ t~les .t. _r_
dogmes plus profonds
1-
dela.
Théologie Chrétienne.
Tandis que Jéfus inârui~bit ain~ tes
I¡. Apôtrespar des figures & des
parabo*
les ingénieutes, on travailloit force-
ment contre lui à Jérusalem. I! paroît
par i'Evangi!e que le étoie
partagé fur fon compte. On voujoit
pem-étre bien le punir, mais ~on de
înort. Tous furent affez d'avis qu'on
l'arrêtât fans,éclat, pour avifer enfuite
aux châtimensqu'on lui infligeroit. Le<
plus fougueux d'entre ies Prêtres vou-
loient qu'on l'attirât dans la Capitale &
q~'on !e f~t ailaniner pendant le tumul-
te de la fête. Tout cela prouve que
l'on nefe tenoit pas aiÏuré que le peu-
p!c ne s'intéreuat pour lui. Peut.étre
même avoit-on grande raiibn: ce qu'u-
ne portion de ce peuple ne en fa faveur
Jorsqu'i!s'approchade Jérufalem, prou.
ve qu'il eût été fort dangereux d'agir
ouvertement. Sur ce plan on promit
en Secretune récompenfe à celui qui
livreroit Jéfus, & nous verrons bien-
tôt un des Apôtres tr~Mf fon Maître
pour un prix très-modique.
H y. a tout lieu de croire qu'avant
d'entrer à Jérufa!em Jéfus fe fit an.
noncer par les amis qu'il pouvôit
y
27~ HïSTO~RR CRITIQ.PE
<-
avoir. Ses adhérens firent donc des ef-
forts pour rendre un peu brillante ton
entrée dans la Capitale. Pour lui, vou.
lant peut-être montrer de la modèle
au milieu de fon triomphe, ou ne pou-
vant faire mieux il choifit pour fa
monture un ânon qui n~avoit encore ja-
mais été monté. On s'empara par fon
ordre d'une ânene & de fon petit. Fau.
te de felle, quelques Difciples mirent
leurs habits fur le dos du baudet. La
troupe s'avança en bel ordre, le peu-
ple, toujours avide du moindre fpcch-
cie, courut pour voir celui-ci & l'on
peut croire que fi quelques uns rendi.
rent alors des hommages finceres à ce
triomphateur, le plus grand nombre fe
moqua de lui & ne donna que des huccs
a cette farce ridicule (n).
Le Magi~rat craignant une ru.
ineur~ voulut faire taire la popuiacea
les Difciples avoient donné le
laquelle
ton. ï! s'addreHa donc à Jéfus même,
qui répondit que les ~cn'c~ parleroient
plutôt que fes amis ne le tairoient. Ce
qui fembloit annoncer un ~bu!cvement:
en cas que l'on voulût employer l'au.
tori-
(iï') ?!.Math. chnp. XXI. S. Marc ch~p. XI.
S;. Luc.chap. X:X. S. Jean XII.
~E JÉSUS.CHRIST,

torité. Le Magiftrat comprit très bien


que ce n'étoit pas là le moment d'atta-
quer Jéfus.
Dès que notre héros fut entré dans
J érufalem il fe mit à pleurer & à pré-
dire fa ruine. L'annonce des calamités
fut & fera toujours un moyen fûr d'ex-
citer l'attention du vulgaire. Les per~
fonnes distinguées 1, qui ignoroient ht
caufe des attroupemens du peuple âu<
tour de Jéfus, s'en informoient, & on
leur répondoit: c'~ .7~ 1
?2~
c'~ un Prop~~c Galilée. S. Marc
nous aiTureque dans cette circonstance,
décifive pour le fils de Dieu, il donna
encore une fois au peuple le pillage des
marchandises éca!ées dans le parvis du
temple (12)'. La chofe eft trcs.croya"
b!e, elle étoit même alors plus fage on
plus néceHaire que la premiere fois.
Proritant de ce tumuke Jéfus guérit
force aveugles & boiteux. Tandis que
ces merveilles s'opéroient d"un côté on
criait ~HMA de l'autre (13): On
pria l'auteur de ces exclamations & de
ce tumulte de les faire ceffer, mais no~.
tre homme n'avoit plus de mefures à

(t~) Voy.S. Marcchap.XI. 1$.


(i3) S. Math.chap.XXI.t4.S. JeanXI!. 27.
v
HISTOIRE CRITIQUE

garderil fentoit qu'il falloit tirer par.


ti de l'enthoufiaftne populaire, & qu'il
y auroit de la duperie à vouloir l'ap.
paifer. D'ailleurs l'incertitude du fuc.
ces l'avoit mis dana un trouble qui Fem-
péchoit fans doute de rien voir ou d'en-
tendre. Quelque enfant peureux oLi
trop prefic dans la foule s'avise de crier,
au moment que Jéfus avoit dit ~on
P~, ~ïZ<'MOï~rc. On prit
cette voix de l'enfant pour une voix
du ciel qui répondoit au Prophète.
railleurs S. Jean nous apprend que les
Disciples avoient fait valoir auprès du
le fameux miracle de la rëfur*
peuple
lection du Lazare qui atteftë par des
témoins oculaires dut faire une grande
impreiïion fur la canaille ëtonnëe. En
conséquence on n~ douta pas que la
voix du ciel qu'on avoic. entendue ne
fût celle d'un Ange qui rendoit tëmoi.
gnage à Jéfus; celui-ci prontant habi-
lement de l'occafion leur dit ce M'~
p~ypour moi quecette voix fait <'K~M'
mais ~oMruoMJ. Il prit enfuite oc-
cafion de là de haranguer le peuple, de
s'annoncer pour le Chrin: mais il gân
ion fermon par des propos qui montrent
le trouble où le jettoient fes appréhen-
fions. En un mot il paroît que notre
DE J~SUS-CHRIST. S~
homme ne f~ut pas tirer de la circon-
~ance tout l'avantage qu'elle fembloic
lui promettre: En effet il fortit de
la ville, fe retira vers Bêchante où il
pana la nuit avec fes Difciples.
En général notre héros écoit fujet à
perdre la téce nous trouvons conitam-
ment en lui un mélange d'audace & de
pufillanimité. Accoutumé à faire fes
coups à la campagne & parmi des gens
groÛiers il ne fçut plus fe conduire à
la ville, ni rëuflir contre des ennèn~ts
vigilans & éclairés. Ainfi il perdit le
fruit de cette journée mémorable &
{ préparée de longue ~nain. Nous ne
voyons pas en effet que depuis ce jour
il foit rentré à Jérufaiem, finon pour y
fubir fon jugement. La triftene & !x
crainte ]ui avoient ôté toute fa préfen-
ce d'efprit: il fallut que fes Disciples
lui rapellaflent qu'il étoit tems de cë-
lébrer la Pâque. Ils lui demanderent
oit il vouloit qu'ils allaûenr prëparer le
repas. Il leur répondit d'aller chez le
premier venu, ce qu'ils exécutèrent:.
On leur fournit une chambre où ils fe
ranemblerent avec leur Maître, qui
toujours occupé de fes triftes penfées,
leur fit entendre que cette Pâque feroît
vraifemblablement lan M~tnn-t~,
derniere
T- qu'il cé-
Y 2
HISTOIRE CRITIQUE
lébreroit avec eux. Les propos qu'H1
leur tint étoient lugubres; il leur vou-
lut laver les pieds pour leur apprendre
ne.
que FhumiUtéétoit effentiellement
ceffaire quand on étoit le plus faible.
~S'étant enfuite remis à table il leur fit
entendre aHez clairement qu'il craignoit
d'être trahi par l'un, d'entre eux. Il y
a tout lieu de croire que fes fbup~ons
tomberent principalement fur Judas; tes
fréquentes a!!ées& venues chez les Pré.
tï'e$ purent être connues de ion Maître
comme ce Judas étoit le tréforier de la
troupe, & par conféquent chargé de
payer les frais du repas, jéfus voulut
felon les apparences faire entendre que
~c'ëtoic aux dépens de fa vie & de fo:i
dans ce mo-
~ang qu'ils étoient régales
ment. Prenez, leur dit- il d'une façon
emblématique, car c~ mon~-p~. H
leur, donna enfuite la coupe en leur di-
fant que c'étoit-!ay~y~ qui alloit ~r~
~r/~pOMr~ Judas fa-ifit trcs-promp-
tement le fens de l'énigme it fe leva
de table & fortit fur le champ. Les
autres Apôtres n'y comprirent rien du
tout. Ceft néanmoins fur cet emblê-
me que quelques Doreurs ont depuis
élevé le dogme fameux de la Th~y/
ils enjoignent de croire a
~~M~
BEJÉSUS-CHRIS
T. ~7/
des Etres raisonnables qu'à la voix d'un
Prêtre, du pain le change dans le vrai
corps & le vrai iang de Jëfus-Chrift.
On a pris à la lettre les paroles figurées
de noire MiiYionnaire, <& l'on s'en eft
fervi pour former un 7M~<~ ou plutôt.
le tour Jc~oM~ le plus curieux que les
Prêtres ayent jamais imaginé pour trom-
per les mortels (14).
Au fbrtir de ce tri~e fouper nos
convives fe retircrenc avec leur Maï-'
tre fur le mont des 0/?~, où ronfo
crut en fûreic. Notre héros n'en }u-
~ea pas de même. A peine l'Homme-
J)ieu eft-il entré dans le Jardin des Oli-
ves qu'une frayeur mortelle le faifit; il
pleure comme un enfant, il éprouve
déjà les angoiues de la mort. Ses Apô-
tres plus tranquiles fe livrent au fom-
mei! Jëfus qui ~craignoit d'être fur-
(14.)I! paro!tque les Proteftansont tort do
reprocherauxCatholiques le Dogmede!aIran~
~M~anHaKoM des gensqui croyentque Dieua
pu s'incarner,ne doiventpas trouvertrop ridi-
culesdes gensquidffentque Dieupeutfe chan-
ger en pain. Si le dopmedela Transfub~antia-
tioneft une folle, c'eft unefoliebienancienne
dans !'E~![fë.&qui ne prouveque la crëdutité
des premiersnde!es. S. Paul S.
prodigieuf'e
IgnaceMartyr S. Jrén~e, &c. parlentde c<;
mydere abfurde commeles CathoUques-Ro-
M'ains.
1 ~T
V3 â
HISTOIRE CRITIQUE
.278
leur en fait des reproches avec dou.
pris
ceur: ne ~ot~x.~My, dit-i!, ~r une
heure avec ~oï ? Judas qu'on avoit vu
très-brusquement:, & qui n'étoit
partir donnoit
pas venu rejoindre la troupe,
des inquiétudes terribles au Chrift, cha-
init.nt redoubloit fa terreur. On
que
afïure qu'un Ange vint le fortifier dans
cet état cependant on nous apprend
qu'enfuiteiHui prit une~Mr de fang,
ce qui ne peut dénoter qu'une très-gran-
de foib!ene.
Cet état violent du Sauveur pardt t
des-
trés-furprenant à ceux dans l'efprit
la foi n'a point applani toutes les
quds
difficultés que préfente l'Evangile. Ils
font très étonnés de voir tant de foi-
bieHe dans un Dieu, qui fçavoit de tou-
te éternité qu'il étoit deiUné à mourir
Ils
pour le rachat du genre humain.
difent que Dieu fon Pere, fans expofer
fon cher fils innocent à des tourmens fi
drueïs, pouvoit d'un feul mot pardon-
ner aux hommes coupables, les rendre
conformes à fes vues, leur remettre
leurs fautes. Ils croyent que la condui-
te de Dieu eût été plus fimple & plus
de frais
généreuie en s'appaifant à moins
pour une pomme mangée depuis quatre
mi!le ans. Mais les voies de Dieu ne
Bt JE SUS-CHRIST. 2~~
font point celles des hommes. La Di-
vinité ne doit jamais agir d'une façon
naturelle trop facile à concevoir. H
eft. de renence de la Religion que les
hommes ne puinent jamais rien com-
prendre à la conduite divine, ce!a four-
nit à leurs guides fpirituels le plaifir
de la leur expliquer pour leur argent.
Quoi qu'il en foit, il eft certain que
l'Homme-Dieu aux approches de fa
mort fit voir une foib!e(ïe qu'un grand
nombre d'hommes ordinaires rougiroit
de montrer en pareiUe circonftance. Ce-
pendant le pei"ndeJudas, à la tête d'u-
ne troupe d'Archers ou de Soldats, s'a-
vançoit vers Jéfus dont il connoiubit
J les retraites. Un baifer fut le figrral
auquel les Satellites devoient reco-nnoî.
tre celui qu'ils avoient ordre de faifir.
Déjà le ChrifLvoyoit s'avancer les lan-
ternes qui éclairoient la marche de ces
Sbirres; alors lentant l'impoinbiln.~d'ë-
chapper, il fait de néceutie vertu; en
poltron révolte il fe preicnte hardi-
ment à la troupe. <~ c~c~x-TOKj',
leur dit il d'un ton ferme? y~/MY,ré-
pondirent-ils. C~ ~0~. Ici Judas con-
firme par un baifer cet aveu héroïque.
Les Apôtres éveillés par le bruit, vien*
nent au fecours de leur Maître Pier-
Vt
~q H~STOÏRE CRïTiqLUE
re,t le plus zé!c d'entre eux abbat:
d'un coup de fabre l'oreillede M~/J~,
valet du Grand-Prêtre. Jéfus, voyant
rinutiiitëde la relance, lui comman-
de de ~M<?~ ~Ky~oM~oM~c~M, ra"
jufte l'oreille de Malchus, qui en fut
quitte pour la peur, <&~e rend enfui-
te à ceux qui venoient:Je fainr.
On dit que d'abord les troupes qui
vinrent pour prendre Jéfus furent for-
cées de plier. Le fait eft t.rcs-pofîi-
bïe: il faifbit obfcur; ainfi les Archers,a
voyant confufcment les Apôcres pu-
rent croire que leurs ennemis étoient
en plus ~rand nombre, & craindre de
fe voir envelopper rai~rés enfuite ils
remplirent fanscrainte leur commiiÏton.
Tandis qu'on garottoit le filsde Dieu,
il pria le chef du détachement de ne
point moïe~er fes Apôtres. Il obdnc
arment fa demande on n'en vou!oie t
~u'à tui ieu!. S. Jean croit que Jéfus
~c c~te prière pour accomplirune pro.
phétie; mais il paroîc que notre héros
fentoit qu'U n'ëtoit ni utile n~ jude
d'eoveloper dans fa perte des hommes
dont les fecours pouvoient encore lui
êtrenécenaires, ou qui, demeurant li-
bres, feroient p!us à portée d'agir en
j~yeur,
BEJ~SUt-CnRIS~ 2§t

(7 H y 7 r
y~C?~ de y~/MJ. <S'OM
6f 6-ÛM~MM~~OM
y~p/~ mort.

~UAND les ennemis de Jéfus le


virent entre leurs mains ils ne furent
pas moins embârra-Hës qu'auparavanr.
La nation Juive, depuis que les Ro-
mains l'avoient fubjuguëe, n'avoit: plus.
le droit du g!aive. Dans tout autre
tems il funiibit: que le Grand-Prêtre
prononçât la ienLence d'un coupable
pour envoyer au fupplicc tout homme
qui àvoit péché contre la Religion. Les
Romains, piustolërans fur cet article,
puniubienc rarement de mort en pareil
cas & d'ailleurs pour ÔL~ 1~ vie i!&
cxigeoient de fortes preuves coBure
l'accufé.
~M, beau-père (!u Grands Prêtre
C~ étoit connu parmi les Juifs
pour un homme tres-dëiië. Auui fut-
ce chez Anne que l'on conduiût Jéfus
en premier lieu. Nous ignorons ce qui
le pana dans cette première fcene de la
fanglante tragédie du Chnf~ il cïï: feu-
lemenc a prëfumer qu'il v fubit nu in-
vY
V
S8& Hl~TOIRB CRITIQUE

terrogatoire, dont on ne f~ait comment


il fortit.
De la rnaifon d'Anne on transféra
Jéfus dans celle de Caïphe. C'étoit
jt'hommele plus intërei~e par fa place à
la perte de tout novateur en matiere
de religion. Cependant nous ne voyons
pas ce Pontife parler avec humeur; il
agit juridiquement & en homme qui en-
tend fon méfier. “ Quels font, dit il
à Jéfus, vosDifcipies, leur nombre,
leurs noms ? Jéfus ne répond rien.
M~is au n~oins expliquez moi votre
“ do~rme. Que! but fe propofe t el-
le ? Vous devez avoir un fy~éme.
Faites-nous-iedoncconnoître". y~ï
~rc'cA~~Mpublic; ce pas moi rc font
ceux~M!m'ontentendu~M~t JM~r~
Ici un des Oniciers du Grand-Prétre
donne un fbuinet à Jéfus. J~- ainfi,
lui dit.i!, qu'onrépondau Grand-Pré'
tre? La réprimande étoit dure, maisil
faut convenir que la réponfe du Chrift
"coït peu refpe6tueufe à un homme
cjnftituë en dignité; & en droit de fai-
re des queftions pour découvrir la vé-
rité de la propre bouche d'un accufé;
Jéfus devoit être plus au fait de fa doc-
trine propre qae des Payfans de Ga!i!ce
ou de Judée devant lesquels il avoit par
t) E JE sus'CnRïST. 283
~r' fir* D/1 t_ «
préférence affecte de prêcher d'une ma-
niere inintelligible. 1) etoit donc tre~-
juite & très naturel de fuppo~r que Jé-
jus rendroic un meilleur cj~)pce de les
vrais fentimsns & de tes paraboles ëter-
nelles qu'une foule ignordfKc qui les
avoit écoutées fans jouais y rien com-
prendre. Jcfus feul devoit pofféder le
fecret de lier en un fyfteme les princi-
pes épars & découfus de fa doctrine ce*
le~e (i).
CaÏphe, ne pouvant rien tirer de Fac-
cufc, attendit que le jour fût venu &
JLCon~ci!a~ïembtë pour continuer fbn
Enquête. Le Chriit comparut alors
devant le <S~?<A~n~;c'e~'à'dire, de-
vant le Tribunal le plus rcfpectab!e de
h nation. L'Evangile nous repréfënce
les Prêtres & les chefs des Juifs occu-
pes pendit toute la nuit,' où Jéfus fut
arrête, à chercher & fuborner des faux
témoinscontre lui. Ils produifent deux
perfonnes à qui l'on donne ce nom très-

(ï) On remarqueavecfurprifeque le Chrin


danscetteoccaftonoubliaiui.mëmede mettre
un pratiquele beauconf<~qu'i) avait donné
dansle Sermonfur la mont:ig~ede ~~rc l'autre
~u?, quaç~Lenavoitre<;uun fou~et. Tant il
eHvrai ~NJJ~prédicateurs ne
nefom
font;pastoujours
pastoujouu
en
ee qu'il: auxautres
prédicateurs
vrai.~Rcnen.t
a84- HISTOIRE CRITIQUE

injustement. En effet ces témoins dé-


r
ponent un fait conf~atë
il..f.. par FEvangiie
l'Evangile
même. Nous lui ~tû~ dire aiHr-
ment-i!s, qu'il détruiroit le temple
y~f~'o~ en troisjours. Au moins cfl-ii
certain que Jëfus avoit dit en propres
termes J<M~z t~F ~7~
~tr~y~ry ~2). Mais les pauvres té-
moins ignoroient qu'il parloit alors dans
fon (Ule figure. Leur méprise étoit
affez pardonnable, car fuivant l'Evan-
gile les Apôtres eux-mêmes ne péné-
trèrent le vrai fens de ces paroles qu'a-
près la rëfurre6Hon de leur Maî!.re.
Au reftc, cette dépofition ne pou-
voit faire condamner Jéfus à la mort.
Les Juifs, quelque méchans qu'on les
fuppofe, n'y condamnoient pas les fous;
& ces paroles du Chnft: ne devoient
leur paroître que J'efFet du délire.
Auffi le Grand-Prêtre fe contenta t- il
~e lui demander ce qu'it avoit à répon-
dre & comme Faccuîe refufa de par-
ler, il n'inirfta point là-deHus.
Il paffc donc à des queftions plus gra-
ves. Etes-vous le C~ lui dit-il?
Que répond notre homme à cette ques.

(2) Voy.S.Math.XXVI. 6t. S.Marc X!V.


$8. S. Jean11.ip, 20, 21.
DEjÉSUS-CïIRÏST. 2~
lion ? Si vousle dis, vous M~ croï.
rez ~M~, vous ne ~f~-rcz point
aller. M~~ déformaisle fils de /MMC
fera droite de Dieu. Vous êtes
donc le fils de Dieu,-reprend le Prê-
tre ? c'c~ M~ qui le dites, réplique Fac-
cufé. Mais il ne fu~ic pas que nous
“ !e difions; c'en: à vous de répondre;
encore une fois, êtes-vous !e Chrift?
“ Je vous conjure par le Dieu vivant
de nous dire fi vous êtes fon n!s
Vousl'avez dit, répond Jéfus; le fils de
rAo7~M<?, (c'eft.a-dire, le fils de Dieu)
viendraM~~OM~'yMr les nuéesdu ciel.. Mal-
gré ces réponfes entordilées, les Juges
crurent entendre le fens de ces paroles;
ils virent bien qu'il vouloit fe donner
pour le fils de Dieu. Il a ~p/ di-
rent i!s, & ils en conclurent qu'il. avoit
mérité la mort (3); jugement qui étoit
valable fuivant la loi des Juifs, & qui
doit paroUrc tel aux Chrétiens, dont Ie$

(3) Un dévotMagifirata fa!t, dit on, un mc-


moirepourprouverque dans!e procèsde ~ëfus-
Chri~il y avoit 32 ~M~!tM fuivantl'ordonnance
criminc:lcde LouisXIV. Au moinsil n'y eue
pas trouvede MM~!f~ fuivantla Jurisprudence
de t'Inqui~tion,qui veut qu'on brù!e vif & à
petit feu les H!asphcmateurs. S. Lo'.)isfe con.
tentaitde leur faire percer la langued'uu fer
rougo.
$8~ HISTOIRE CRITIQUE
trt~
loix ~ncrntnH~~e
fanguinaires T~nn)~*nf
puniffent ~~mr~fff~nv
de mort ceux
que le Cierge accufe de b!asphémer.
Les Chretiens ne font donc pas en
drok de blâmer la conduite des Juifs,
fi fbuvenc imitée par des Tribunaux
EccieilafUques & Séculiers. D'un au-
tre côœ, s'ii falloit que le Chrift mou.
rû!:) s'il le voutoic; fi la. réprobation
des~Juifs étok rëib!ue,'Jéfus s'y pre-
noit très- bien pour les maintenir dans
l'erreur. Mais fi c'ëtoic.Ia le dencin
de la Providence pourquoi les pré.
cher? .pourquoi faire des miracles de
vanc un peuple entier tandis qu'un
petit nombre d'hommes ieuiemenc de-
voit en profiter? Jéfus vouloit- il les
iauver Dans ce cas que ne convain-
quoit- il le ~n;/z entier de fa puis-
fance ? Quenebrifbic.i! fes Jicns?Qne
De changeoit-i! d'un mot ces cœurs
opiniâtres Vouioit-i! !es perdre? Que
'ne !esfrappoici! de mort? Que ne tes
prccipiroic-i! fur 'Je champ dans les
Enfers?
Les Juges ne comprirent fans doute
pas qu'un accufé qui ne pouvoir fe ti-
rer de leurs mains, pût être le fils de
Dieu. Ils le condamnèrent donc, c'eft:-
a dire, le déc!arcrcn!: digne de mort:;
mais non dëfmitivemenc, ~û. qu'il fa!-
DE JE SUS* CHRIST. 287
loit que la fentence fût approuvée &
exécutée par les Romaine Souverains
de la nation. En attendant Jéfus fut
traité de la façon la plus cruelle par les
Juifs a qui le zcte commeaux Chré-
tiens, permettoit ou ordonnoit d'être
inhumains.
C'en:durant cette nuit & enfuite au
matin du jour fi funefteau Sauveur du
monde, que l'on doit placer le reniement
par trois fois de S. Pierre ce chef des
Apôtres, pour qui fonMaître avoit pour-
tant prié. Ses camarades,faifisd'effroi,
s'étoient difperfésdans Jërufatem& aux
environs. Plufieursd'entre eux en eus-
fent peut-être fait autant que S. Pierre,
s'ils fe funenc trouvés en pareil cas. Ce-
lui eutau moins le mérite de ne vou-
loir pas s'ë!oigner de fon Maître il Je
renia, il eft vrai, mais lui eû~-i!ëtëbeau-
~coupplus utile fi, en l'avouant haute-
ment, il fe fût embarraHc lui-même
dans une tres-mëchanccaffaire fans êtr@
eNétat de dëbarraucrJe Sauveur?
Le Sanhcdrimfe tranfporca au palais
de Pilate Gouverneur pour les Ro-
mains, afin de faire confirmerla ien"
tence. Jéfus y fut conduit. Pnate s'ap.
perçut auntcôt que côtoie une affaire
dans laqueiicle fanatifme & h folie a-
283~ HISTOIRE CRITIQUE
voient la plus grande part. Pénétré d~
mépris pour un motif li ridicule, il te'.
moigna d'abord ne vouloir point s'en
méter. y~z-/<' vous-mémes dit-it
aux Magistrats. Alors ceux ci devin-
rent des faux témoins eux-mêmes; !s
zéle leur fit croire fans doute que
tout étoit permis contre un ennemi de
la religion ils intëreilerent la Puinance
Souveraine dans leur querelle ils ac-
cuferent Jéfus d'avoir MM/M y<'faire
des yï< & d'avoir prétendu que
ne devoitpoint payer le Céfar. On
reconnoîtici ie génie du Clergé, qui~
pour perdre fes ennemis, ne fe rend ja-
mais trop difficile fur le choix des mo-
yens, & fur-coût s'efforce de les rendre
fufpeci:sa!a puiffance temporelle, afin
de l'engager par fon propre intërc!: à
venger tes propres injures ou à conten-
ter fes payons.
Pilate- ne put fe difpenfer de faire
attention à des accufations qui lui pa-~
rurent fërieufes. Cependant, ne pou.
vant fe persuader que rhomme qu'il
voyoit eue pu concevoir des projets fi
ridicu)es< il l'interroge & lui demande:
~ï)OM~ /cRo!~yyM?/J'? Sur quoiJe- j
~us l'interroge à ton tour & lui dcman-
-~e: ~OMJ cela de ~MJ'-7M~, ~M~
j'
~<.
ïh: J~sus-C~Rist. &~
~~j TOMJ r~t ~? Que m'imporL
“ te, lui dit Pilate quevo~is~prëten-
“ diez ecre !e Roi des Juifs, vous ne
à cram~-
paroinez pas un homme~ie.n
“ dre pour FEmpereur mon maître t
“ je ne fuis pas de votre nadon je
“ m'embaraile très-peu de vos foctet
quercUes. Ce fbni: vos Prêtres qui
“ vous accu~nc; je f~ais a quoi m'en
tenir fur !eut compte; mais ei~u ils
vous acculent; ils vous livrent entre
“ mes mains dites-moi donc qu'a.
“ vez-vous fan."? Jetas pouvoitftJ'~
aifément fe tirer d'affaire mais dans
le trouble où il eïï:, il le met à battre
la campagne & loin de pénétrer les
{ difpo~tions favorables de Pilate qui vou-
loitleiauv~, H!ui die que fon royaume
M0~< ~M'~ U~?~
M'~ 6~~
&c. Le Gouverneur lui demande alors
ce que c' ~n~? Mais te Sau"
veurne rëpond"r!en~ quoique la ques*
tion méritât bien une réponfe caché.
gorique.
Pilate, peu efprayë fur le compte de~
Jëfus, déclara qu'il Me~o~o~ ncM lui
~~T~M< Mort; ce qui fit re.
doubler les cris de fes ennemis. Ayant
appris que t'accufé étoit Gali!cen, pour
fe dëbarraHer de cette 'rridicule corvée
x
SpO HISTOIRE CRÏT~QU~E
il ~ai~f cette ocçaûon pour le renvoyer
a Herode, de !a Tëtrarch~e duquel Jc~
jfusétdit. Nous avons dit ai!!eurg que
ce Prince avoit deGrc de voir notre hé-
ros; ce defir fut donc iatisfait. Mais
i! connut un Souverain mépris pour lui
en voyant fon opiniâtreté & Ton refus
conHant de répondre aux quittons
qu'H lui fai~ic. H !e renvoya, donc a
~iiate vém d'une robe blanche en
ligne de dcrifbn.
Cependant ce Gouverneur ne voyo~
en Jë~us aucun crime capitai il vpu.!u':
le lauver. Sa femme.;i'u;perf{:it.ienfcs-
voit eu d'aineurs-un rêve qui rintërcim
pour notre Mifuonnaire (~). Pila~
dit donc aux Juifs < ~OMM~ ncH
!roM~' ~Hjr c~~~0~772!?~M rc~~ ~~?~
~o; Mais le peupie fëduit criQH:,
~o/ ro/~ & vouloit qu'i! fûtt cruci.
j6é. Alors ie Gouverneur imagma un
nouveau moyen de !e Sauver. ~'y
(~]fc3h ]Ma!da,&d'autt-es fabricatëursde
Légendes,nousapprennentque ta femmedePi-,
late iënommoicfroc~ao~ ~torM~. On en,1
fait tinc §~npe. QuelquesAuteursont fait de
Pi a~eiui-'némeun Chrétien,& mêtncun Mar
tyr. ïy'fOtresapurent~uc Nëron le ~k n'ni'nr
pour avoirdonne!es ma~ns ~'ia mort du Chrii~'
D'autresprétendentqueTnâtEjfut~xUeà Viett"
M en Dauphind& ? tua lui-même..
DE j!~ SUS-CHRIST.S?:
~T~< leur dit-ii /~r~j un ~n~.
M< en fuppofant que Jëfus foit coupa-
ble, je vais le délivrer. Là-de~us Ie<
cris redoublèrent, & les Juifs deman-
derent qu'un voleur nommé ~j
de cctte grace préférablement
proncât
a Jéfus, donc ils pernUerenc à preifer
le iupptice.
Le Romain, voulant égayer de cal-
mer la fureur d'un peuple fanatique, fit
fouetter Jéfus enfuice on l'habita d'u-
ne façon ridicule, oË !e couronna d'ë-
pines, on lui fit tenir un rofeau au lien
de fceptre; après quoi Pilate le montra
au peuple dans cet état en lui diiant:
~o~ ~o~ ~m?~. “ j~'êtes-vous pas
encore iatisfaits ? Voy~ 5 comme
pour vous complaire je l'ai fait a-
“ juâer. Soyez donc moins fëroce$
ne pouÛez pas p~usloin la fureur con-
ire un pauvre innocent, qui dans
l'état où il fe trouve ne doit plus
vous faire ombrage
Les Prêtres dont l'uiage eft de ae
pardonner jamais, ne furent point tou-
1 ches de ce fpecMe; il n'y eut que la
mort de leur ennemi qui pût les ia~-
faire. Ils changerent donc de bat~
ries, cherchèrent a. intimider le Go~
vernenr, & lui firent entendre qn'e~T
X 2,
2~2 HISTOIRE CRITIQUE

laiffant vivre Faccufë il trahiHoit les


intérêts de fon maître. Ce fut alors
les effets de la ra.
que Pilate craignant
se du Ck?~é, remit Jë~us aux Juifs y
leur permit d'anbuvir leur fureur fur
lui, & d'exécuter leurs projets; dëch-
rant néanmoins ~:< s'en ~uo~ les ~~n~,
& que c'étoit contre fon avis qu'on le
ferdic mourir. On ne conçoit pas trop
qu'un Gouverneur Romain, qui exer*
çoic en Judée !amjif!ance fouveraine,
fi facilement aux volontés
pût fe rendre
des Juifs; mais on ne conçoit pas mieux
comment Dieu a permis que cet hon-
cête Gouverneur fe rendît par fa foi.
MeSe le complice de la mort de fon
cherSs (j).

.($) 8. ]uËin, Taden, Athënagore, LaBance,t


&c. ont reproché aux Payens leurs Dieux dont
pMeurs avoient, fuivant !eurs Poètes. éprouvé
des perfécutions & des mauvais traitemens ces
reproches n'ëtoien~Hs pas déplaces dans la bou-
che des adorateurs d'un Dieu cruche? Les par.
ti~ss d'une religion apperçoivect très-bten les
lidtcutes de !eurs adverf~ires, & ne soient ja.
mais ceux de leur propre religion. Ladance de-
mande aux Payens. eft po~~ pfendre
~M~ un Dieu un &aWtM~ <'&~ 0&~ /U!
/M~ cacher? p~M~, dit il, M'~
/eM; car celui qui /M!<ou qui caf~, montre
ew'~ CMM< o<c~~ ? mort. V. LadMC.
ïn&ïtm. difin. Ltb. L cap. !3.
DE JÉSUS-CHRIST.
Jéfus, abandonné à la rage des dë-
vots, en re~ut de nouveau les traite.
mensles plus cruels. Pilate, pour hu~
milier ces barbares, voulut que l'Ecri-
teau, que l'on mit au haut de la croix
à laquelle il fut attache portât qu'il
étoit leur Roi; rien ne put l'engager à
dëpardr de cette rëfbîution; qui
écrit ~cnt, dit il à ceux qui lui
demandoient inftamment de changer
cette infcription déshonorante pour la
nation. Au reîte, il eft bon d'obier-
ver que cette infcription eft énoncée
différemmentdans les quatre Evangë-
Ïi~es.
Les Juifs traiterent le Chri~: en Roi
détrône; ilslui firent éprouver les ou-
trages les plus fanglans & quoique
leur eût dit qu'il pourroit faire venir,
s'i! le vouloit, des légions~M pour
le défendre; nonobstant leur crëduutc
R naturelle, ils n'en voulurent rien croi-
re rien n'arrêta leur cruauté religieufe
Queles Prêtres avoient excitée. lis lui
hrent donc prendre le chemin du Cal-
vaire. Le Chrift plioit fous le fardeau
de fa croix, on en chargea un certain
~m~ plus vigoureux que lui; le mal-
heureuxdevoit être en effet trés-an'oi-
bli par tout ce qu'il avoit ibu~ert <&
T
X3m
2?4- HiSTOIRR CRITIQUE

pendant la nuit & durant la madnce.


Ën6n Jcfus fut mis en croix, fuppii.
ce ordinaire des efciaves. II ne rcii~
pas longtems aux douleurs du crucifie.
ment. Apres avoir invoque fon Pore
& s'être plaint d'en être û làchemenc
abandonne, on affure qu'il expira en.
tre deux voleurs. Sur quoi il e~ bon
de remarquer que !e Saint- Efprit qui
infpiroit S. Marc, fait mourir Jéfus
~M~, c'ed. a-dire, a neuf heu.
res du matin; tandis que !e Saint-Et.
prit, qui infpiroit pareillement S.Jean,
fait mourir Jcfus la ~~M~ ~M~,y
c'e~.à-dire, à midi (6). Le Saint-
Efpnc n'e~ pas plus d'accord fur !e
compte des deux voleurs dans la corn.
pagnie desquels Jcfus fut crucinë. S.
Mathieu <&S. Marc nous difent que
ces deux voleurs qui furent mis en
croix avec Jéfus l'infulterent & lui di-
rent des injures, tandis que Se. Luc
nous affure qu'il n'y eut qu'un feul d~s
deux qui injuria le Sauveur que l'au.
tre reprit fon camarade de fon infoien-
ce, & pria Jéfus ~M~M~
~y~û~ dansfon rcy~MM~ (7). Mais
~) V. S. Marc chap.IV. 23. & S. Jc~
X!X. 14. /r '(1(J
a
6'. Ma~. c~.
(~
-ë~
ses interp~ës OMB'
=mîïÏe~.
l~crets '~a~
~.pfonvër~~e!ie~~ë-'i~MC~
tfedic jamai~ même~ù<{i!r~
fa~on p!tts c~ncr~i~~M~'r' ~4r
qui ont de i~foi & payent ~e~e~rs~t~~ !~i
~bns, e!Jes ne~fMppe~p~E~
efpncs -MM- qm~<Mit 'i~
raiionnef.
~Les'i'ëmoï's'Ndâ~vec~e~~
~c J~s de~-c~~M~~ 'Ë!
~pê:tre$~~ q~t~a~OtC~ ''J
~ox, & s~p~dï-ë a~j~
¡:; n. ~I",1
~Mc ~X~ ~t eft ~t ;j
~Wf~ïC~s~cria. i ~L~ ~.o~~?
-~ji€~p!<gfttt iD<en '{bo:Pe~ d'en éM'~a~~M~;
~~ë~ p!:nn~:~MC ~p~e~bett~
~.L~Chf~, qui dëvoK~vo! quo~J
~~Mq~ te ~e qt!c ~c~~o~n~
"n'Pcre de tonts éternité. A~S!oin$~o&
~ppofeque ceMecxc~msdotïCEf~c uc~
&{Hn~ tromperles sat~ss~ es ~ïn ~ë~
-~e~'t!n D~n. -j"?n~?~
(~ Sd(M rE~ de !'JE~M~ 'j~
:X~ ~jtj~tp~~ d~~n. ~~H
~ottbitmord~ t~uc~e.monde-~aaîïd/le'~&~L~L!
r1'!<;iatSfîb:~i:!mord!c M jota- M c~~ '?
IMefne, qu< mit à ~!earef; ~tM~;)KMt~
i~ tut foM fbf~e d't~tt ~hteH~<
J~~ y~. f.
Cb.r~M'0~
~r~ M~ct~nesont fait
~~r~u~~ ~c beaMe~j~
b~r~4~7~p c~~
~e ~a<
.~Md~.s ÏfcarioMtpf:~tdaoË que faM M-M~
./t,6'~de la jR~c~:4" M ? ~ï-Ct!<: pa'%accoMp~t'.
M<.e<~ts'p'~):t ~C~HK~de. Mj~e; end~
v Ji
x
~6~

:Ma~~$~& ~v~ c~u~


-sf~ ~$~e-~ar!j~rë-
:~e~fonfi:.d0t€~p~E~ !~ue
~e~'prë~tOît-jn~~ t~~e~ dans
['~~s~~cm~~e ce:PfQphête:~ :qai~~our..
fOt~Up~OM~ËV~
liË~pM encens J~~s-j
Chtt~tenemencqueUementdesproph~
/~ïe~~Ï~dMâ~î' j
~M!' '1~.`.
!Ë~~f~ i~~p~$$! o~~j
~i'! ~aa~e~ ~cer< j
~es~&aM~~ n~ :ibti~~QMt!èm~a~
:s t<~tt?~4~ ~gteïËe~
MUtOMr$ ~per~v~i? ~e~.
'd 'i
~1" ~d~ ~'â~a~o~
~MMu~ i~ p~t~~
~ë~&gfàï~ Ï ,r~t. ~u
~~ôm~~ï!~P~M~,Ec!yp' ]
'1 ~to~e 'oïl~BMf~s~N~
L ~ë~~ ~~i; ~m~~L~ïnc~ Lpë~n'
~g~r~c' ~t~& ~MMX ~osf J
:[J': ~&Men ~t~~~u~~ Jéru'
~~m~t'M~met'hoS!îne~d~tvendant (os
de i'u.
~tre, n~t~P~e!'Mn]! dtï~toc Dieun~-
~~t'à-t~é~t~M~cf~
~e~ C$~M~t}He9 @ac~qMMce svotent un
~~d~dos~i~~jM~ t'au~uf,V.
~~ÏM~CO~~&ÊK~CA~
~J~d~ ii
~em. 'I~A~
Heur de tMs'~ea -~ip;

~!ie~ &@~n~ ~s ~~t~i.


Jé~ts. Qu~nt ~r Bc!yp~ .~o~ j~ ~~i;!
'~e e ~ous 'par~ ~c ~l~
f~
pï~g<~ ~nco~~te~f~
~oir :Het! ~n~t M ~@t~
dsms .chï~e ~-moM~M~

~dpa!' !s
ï~metes~ ~~pîM~o~j~
~cettrâ :c~ntëïtt~0~ïM ~i!
~léj, -qaotqt<e"@e~~hëM~
i ~tgne!d~~e..t!rp~
Lës:.iH(Eï'ë~ pî~ëî~

bon j~nâ"de (xux'q~ vic~'t0~L'


m~ve~e~~ott boMe,M.
q~t~ï~
~cremB~€~ cou

(9) QuetqtïeaEcf~}M:py~
dont~î ~t,qM~M, & ~jj!j~.
y~~u~, Ameuf ~ar~~menc ~o~i&
P~~<~ dont t'oHVM~'t~e ~$S~~M~
~.c~ ~paf~1~ Aff~ttï, Suceur ~<~t!4n
ni~~ets. Au r~e, ce~ "1"
mëtttque daM !a 4~. an~e d~ iï~~ 0!M<
pt&de y eut ~ne~c~&' coo~M~cc~
a'a~adeMerveiHettx.. 11
3:
@sc:oref q~te$ ~pê:c~SY$e'J~fus ~tran-
&~@p~~è~~He-d.Q ~M~~ teur di.
~t~-Ms~~e' ~&~C: :~Ht~~tt:i~ !.Ie:" j'en.
~u'em: e~ofe~dëv~ïï:~~~fs t~s-
v~suMb~M~~
.fut ïDçre) ~oucru te]~
~L<M~e~jëfhs
~pfèî ~e~nciûo~~t~n~.co
~e{a.qn~I~il fordc ~n ~ng & une bu..
.ï'j'.bM~~Ke que'i~pûnr~de
's~T~ ~%o~ ~!i
~J;
~i. ~tni~~d~c~~
>c,Tpa" ~~t~i~t~
" ~¡¡,P",i"m,b" ",8,',i"f,n~~i
"ill1, ', 't
;f.
~~x~u~~e :T~ndrë~i~ ~ir (!io~. J
~otc~ ~E'w~ ~eurt~ts'fat.cièfîten- j
~-q~i!Mc~efcitJe~~i~
t a~ dt~c a-n~bou Ë..de.~oiS
~Ot~n i&
~m~~ ~C~ïMi~"d~e'Bi* 1
~B.sh@~ivanc de ~cm~ ~~M~'
:~@~~à'ii'oic é~M' ~u~ ~J
~e, L@$ Juifs y touj~~ opinîâtr@s,
de ]~~ eoïl~a~ par
fatM~
qtte!q~sch~ofjAa~cM~.pëuvent:
~~vxn~!e~
~i~tai'n~! M~mon,'<ur1.e eb~'p.!~n' oon~
apprendeMeffetqu'onne!utcaCRïpas !? jam<
t~~ ~<!<T'ei'u<age~ afnt<ëôfentta hbe)~
d'er &6 corpx;t~ purentp~n&ffes phnes
entfo~~e f}u'~n~ott pointmoi-t&de ceftc
à k ~e, au moinspour
matt~fete !;appe{!er
~Mg~eïe~; il eftbond'ebfefvefqu'été tî!tt i
dM~un tumbe&u MM~d'c~ fës Difctpie~
~~at p@tK'~e~ndele <fefâ tem~< Cepen.
~~t~a' &efu~de~oîf fuivfe!'Qpin!on
vu!ga!te
&Mppo~queJ~e~.mo~c&M~
w.
1:.Ji. ~~R-
-D~J~$~S~
,n@ crurent poinc qu'it ~ât~enu. p~Hf t~
cela, ils tM~ver~îtEpittsn~t~c~o~ J~ ',`
re qu'il s~on~m~nqu~ de~;j p&e. J'
de ~ppoi~r.q~ ~s. ~Djim~v.o~
croulé inoyen~ renlever.:j~qm.~r ,j1~
pu .s'~cutey. fâc~ement~~i~; de/v~
force, ibic eh~cof~înp~t~{!
que les Prêtres & les Phannens avoienc,
~.&tC~ p!~ee~.~Monr~.de/ .Ï~
~c.paf~e~~@.i~ ;'P~l~ 2~
j~ prenne~qa~ ~~u~ ~imë~:p; ~L~t~ rk
,(3n~ vQic."p~~ ~a~J~i~ ~s
-pouj"avoi~ïï~gU~J;e~ ~m,
'avoi.ccon~ë quepar ~o~âi~ ~l
i: 1e~rcra~n~s,d€S:Jnl~
des -:q4iT~rl¥,
1,u~l ;,qt~
très. ,jrQ
)(;8,
.!M~p~rHren~~c~s'~t~i<:C'e~Q~
~nf id~tr~~ ~au~ ~~tt~~
ccs~u!des~î~:des;Ap~
.vMK p~qu~~pu~c~ef~def'
.~M:ne~qn~o homme dont ~.mort ét@~ _:i'
bica ~éf~c~eveniT~
'fm~~'c~p~ '<~nm~s ~!)~J,. ~~j
~oir, ~f"c%te: ~pcïoQ,.ri~ï'jq~ 'j}
~j ~b.oda~ depuis une .p~i~j.Ji
poùT
~tbjugtM~ ~peH. & ~ëtt~'J!M!ytt~~<!Ë,i~'
~sm <&.une gfândë'.pof~ !i
~ers (t.i.).

(n) n'~ pas~r~eMantqa~f!Pâyen d~


t&tde"Kfe~(~~H Chf~.~të$p~f~~
~r~~ t
~0 HÏ.T 0~:K.(3.Ï~ ~Q.C~~ N
.h~
D'un autre côté it fattc ~ue Ïe fup.
ptice de notre Héros fîc ~len peu de
Jentation da~is Je monde, <& que
avanturesfa~ntëtrangement: ignorées,
puisque nous ne voyons aucun hif~o. j
~ten, a !'excepuon des EvangëHftes) en
~re'.p~ention.('r2). "r't/

m'eMteiMs d~ FEgttfe, des Ghr~îensn'y ont


j l~n~~a~ ~t~~ès'cû~~ît~ :<jë.fp*
~f(er''aue;.}e~!s' Dfeu 'f~.M~t: i i~~ONt; n~
~~tte~ i'noft'dp/~Iëar~yHT~Î' '!Et~ ~Oh~ j
'ee'!e8~ <Mateurs'de'Bafiitd~~a~rotènt!que
~ttïs, su tems de & pa~pn, p~t ~gure de
~~n Cy~~M, &!ui donnât.!a ~nne, fouï
Ïaquëtlë dtt Stmon fut crtieMëpourlui, tan.
'ti6 te~riit ~q~ '!e~ voyoît:!~ife .(an~~tre
~tt~ ? tîtôquott de !eur méchanceté. 7~
~3.. .oû~d~tp~g de ~C<~j;
,???.. .L~s~Cerînfhiens,,
tïntbe~ q~ ëtoX: cont@în~a!n de~Ap6tfes,&
~MCarpocrattens, nioient pateîHcmentque Je.
fas êût'~të réeUementcructËë. (~uetqnes-uns J
0!~ prétendu q~e~ B~a~eJudas tue fuppfic~
~e~ ptace~de~n: ~a~re.' Cependant~ce~;fec.
ta~esiregârdoient !e CMA eot~nté un put' hoin'
~e, & non pas comn~cun Dieu. Voili donc
$es Ghrédenscontetuporamsdes Apodes, tout
~r~dques q~t~ ëtptsn~etoyant en J~fus-
&otMpourtant ~tdou~ de more. M.
~~OMt" jf7~ 2~1. &, ~MM
~pw, 2~ 28 30. 7~~6f~. ~f~
JL~. 7.
(n) I~ec~ebre B!onde!t LisFêvrede Sau-
~ur ~.d'autres bons cn~ques ont fa voir qug
le pacage de rhtftdjiënjo&phe, o~ il parle a-
DEJÉSÙS-C~ÎSt. }~~

v
~'CH~jr~

R~/M~MM ~J. ~~M~ ~M~M~


/OM~C~OM. jE~M~ '1 :J J
y~/Mr~MM.

!H ~S ~I !R~, ~@~L~jd~
hommeordinaire, ~niti ~o~t~~é~en~ ~`~
~~mort:; il n~~ eftjpâs ~~m~e;~
~8~
~.vecétoge de Jë(us.a~é~t~h.te~ ¡i;:i'¡
parune/r~c~t~ dës~Chi~t~C~ il!
~de e(feûcûce<n{~(}at)s'tout fon~J~ dan~~M~i.ji
exceitente'\di(îertadon;mânu&tH~de. ~uj j
? t'Abbëde Longuerue,que t'Auteu~tn'&~H: côtn;~
i muniquëe.Si ce pâ~ge ~vôr~~ à Jéfus !6~~ j t
vémablemet1tde
été vërit.ab!ême{ltde JofëpHe.c~t hiAdrien
J oCephe,cgt nlf1:drtCrt
~t~C~ ,i;
M'~
pu, fansfotte, fedKpen&r~c~ faite Chret ,1
~tten.: .T~
Les dévots fau~ir@§,qui ~rge~t.ane~ r j
'"netnentdes dtre$à:;ia~eti~.iCh~ttënn~ J~~
~cu (bin de ~ppbfcr avëc;~u~t'~Ybonne~
deux Lct~ F~~ adrë~'r~t'Etnp~?~~
Tibère dans lesquellesce Qouv~rnMrM~~
pariede j;ë.fn6,~de&s mirac~d&ort~]~l~
de fa rëturre~ion,<ur mëtnëtdti .qu'auroit
faire!eDi(Mptete ptus zéte. Nousavohs ~c~
te un témoignagetout au~Hautentiquedans une
Lettred'unnom~ë L~Mtt~.au. S~natH-onmi~.
i Quoiquecespièces fuppofees.foienc au~ourd'h~~
rejedëes par FEgtife,e!nt adaptées p~
tes Chrétien~dHt-emsdeTcrutUieh, qui y F~
H 1 ST 0 1 R B:' I;T 1 Q,U~

le d'un ~D~M, qui a le pouvoir


de fi.:reiMcher, ou que fes adhërëns
ont la iacukë de faire revivre &~volon-
té. C'eR.ce qui ef!:arrivé a Jefus. Gra-
ces a fcs Apôcres ou àleg~RvangéUftes
nous lui voyons encore jouer un rôle
conMérab!eniemeapTCsfon crêpas.
Au moment où le Chn~ fut: arrête,
~es"Diicip~s,commeon a vuy fe dis
.1~ër~ren~ ~artÈ~~ëMa~ < tes~vi- i.
l~xGeptioh~d~~mo~P~rr~
ne le. perdit~pointdë~Më ~uraRt:!fon
~}~i'
~errogacoire chez le Grand-Prêtre
"~ivàn Ecoute ~pparcnGe~t:et:/Apo-cre,;
pour ~n:,prop~e 'im~ret:~fut :.biën.~ai~~
~en f~avsir le féfuk~. i~a~tës par
'metnê$~ voya~Lque~~fus~~<~
.Ss.-avoic.~o~'ha~és ~dan~i~s.ji~ter-
raSemble.
~atotre~ ")es;19lfcip~ès~
fent, concertèrent leurs mefures &
'~ant lëur~"ma~ta'e/mort ~'repu~é.
-mMttc~Qu!~rent\:au .tnoin~tirer ~par~
-~d~ 'notice qu il avoit. ~pa~dues!.du.
~nt 'mi~on< Aecoucumë~à mener
une vie
Depuistongte~s~us~~ ord~s
errante, & d~n~du pu.

~oiedans(on ~o~<ft~a<' ca~. 9T. CesLet-


)h'esfe trouventehtteres~ans(e Co~xnpo~y-
~M~~< I~<t!M~To~. pa~.2~8
DR JfSUS-CHRÏST. 303
b~ic, à vivre de leurs prédications, de
~irsexorcismes~ de leurs miracles ils
réfolurent de continuer une profeffion
plus faci!e exercer & incomparabie-
ment plus !ucra'.ive que leur premier
métier. Ils avoient eu lieu de s'apper-
cevoir qu'i! valoit mieux pêcher des
hommes que des poiûbns< Mais cotn*
ment les Difciples d\m homme qui ve"
noi<:d'être puni comme un impo~eur,
pouvoient-i!s le faire écouter? 11 fa!"
{ut donc dire que leur Mattre, par un
effet de ia toute ?"inance, en ayant
durant fa vje renufcitë d'autres, s'ëtoïC
après fa mort reûufcitc lui-même. D'ail-
kurs l'EvangUe ailure que Jë~~ l'avoit
prédit; ilfaiîutdonc accomplir la pré-
didion, & par-!a l'honneur du Maître
~des Difciples acquéroit un nouveau
¡ !pn:re,& la fe<~e, loin de fe voir anéan-
tie ou décriée pouvok fe faire dans
une nation crédule de nouveaux par"
difans.
En confcquence de ce rayonnement
les bons Apôtres n'eurent rï€n de plus
prene que de faire difparoître mort ou
vif le corps de ieur Maître, qui s'il fût
re~é au tombeau auroit dépofé contre
eux. I1s n'attendirent même pas que
Ie~ trois jours & les trois nuits de
~t~
~<ô~p~@aa~ ~p~
~L~j~M~.J~M
~~JtM~~MiN ~ë~~M~t. B~ ?,
~MW! ~<S~

§~ ebr~ .t'@M~~
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'1~ & <&$~Mt~, j;-i
!$~pfM~'s~~ p~
~m~ v~~
~m~Mft~W aM~~ W
p! e~iMeex~ 'c~~j
~N~Mpy~M~ ~e'f~M~
~~< ~?0~ C~c ~J~
M~ qtï' '-Apê~
~t' !t< }~~< C~~
Ap~M~ ~EMM~M~
~d~ T~M n~~ ~tt~
J'M~ ~L~

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$~~N~M: M )?$1~~
~w 's~~é~~
y
HïSTOIRB CRITIQ.UB
qu'il devoit établir. Voyant ces efpë-
rances détruites par la mort rëdie ou
fuppoieede leur Chef, beaucoupde ces
Apôtres perdirent, courage perfuadés
que tout étoit fini mais d'autres moins
abattus fentirent qu'il ne falloit pas
jetter le manche ~M~ que l'on
pouvoit profiter encore des impreÛions
que la prédicationdu Chrift <&fes pr<y.
diges avoient faites fur le peuple. Ils
crurent ou que leur Maître pouvoit
encore en revenir, ou, fi on !e fuppofe
mort, ils purent feindre qu'il avoit pré-
dit qu*ilrcnufciteroit en conféquence
on convint qu'il étoit à propos de rc.
pandre le bruit de la réfurredion, de
dire qu'on l'avott vu, d'affurer que Jë-
fus étoit forti triomphant du tombeau,
ce qui devoit paroître très- croyable
d'un per~nnage qui s'etoic montré ça.
pable de renuiciter lesautres. Connois-
v r~sxxrrr
fant l'inobécillité des ~xvrà qui ils a.
vw gens
voient affaire, ile prëfumerent que ie
peuple ctoit déja de longue main pré-
paré a croire la merveille<mel'on vou.
loit lui annoncer. Enfin ils comprirent
qu'il falloit pour fubMer continuer à
prêcher la doctrine d'un homme qui
c'eût point d'auditeurs fi l'on ne l'eûtt
fuppo&reiRtfcice.En conféquence nos
DE JÉSUS-CHRÏST. ~0~
f~«, ~e~t.<t~
gens Sentirent qu'i! fa!!o!t prêcher
rëfurre6Uondu Chriit ou confennr à
mourir de faim iis prévirent de pîus
qu'il fauoicbraver !es châtimeM<&m@-
me le trépas plutôt que de renoncer à
une opinion ou à une doctrinedonc leur
~ubMancejournancre <&leur bien-être
dépendoit ab~umcnt. D'où tes incré-
du!esconcluent que nos témoins de la
rëfurredion du "Chrifb n'ëtoient rien
moins que désintéreffésà foutenir ce
fait, <&furent pouffés par le principe
que quine risque?' M'~rien.
En troifieme !icu. Les témoins de
hrëfurre~ion du Chrift fbnt-iis d'ac-
cord entre eux dansleurs dépofitionsou
leurs récits? Bien plus, font-ils d'ac-
cord avec eux-mêmesdans les relations
qu'i!s en dcnncut? Nous ne voyons ni
1 un m l'autre. Quoiauc Jé~us, ~u~
vant que!auesEvangëiiAes, eût annon-
ce de la façon la p'ua poficivequ'i! de-
voit renufciter (2), S. Jean ne fait au-
cune mention de cette prédiction; ou
du moins il dédare formeuemencque
les Difciples de Jéfus ne ~~o~~ pas
~M'~devoitf~M/ d'entreles ~K~~fg):
fx) S. Mathieuchap. XXVI.32. S. M-tre
d)ap. X!V. 28.
(3) S. jM)nchap.XX. 9.
Y3 <
§t0 HttTOtRE
CïHTIQ~U~
Ce qui dénote en eux une ignorance to.
ta!ede ce grand événement:, qu'on dit
pourtant annoncepar leur Maître, &
ce qui pourroit faire ~bup~onncrque
c~ prédi6Uonsdu Chrift ont été pieu-
sement mventëes après coup & inférées
pw la Htitedes tems dansle texte de S.
Mathieu, de S. Marc & de S. Luc. Ce.
pendant rien de plu< pofitif que la fa-
~on dont St. Mathieu parle de cette
prëdi~ion il la fuppojfe connue du
public qu'U aHureque les Prêtres & les
PharisiensaUerenttrouver Pilate & lui
dirent:~nous nous~OM~~M~ que cet ~/z-
p~ dit, étoit
lorrqu'il encoreen
~M'~r~ trois joursil n~ (~)
Cependant on ne trouve dans aucun
,des Evangéiutes un paûage où cette ré.
~irrection foit prëditc d'une fa~on fi
publique & fi décidée. S. Mathieu lui-
même ne rapporte que la réponse de Jc-
~us a ceux qui lui demanooieot un il.
~ne;el!e connAe, commeon l'a dit ail-
leurs, 1~ renvoyer a y~ qui fut
~M~~M~ ~Ct~MM~~ ~M~ t)~
~M/Ï, leur dit-H, fils de
/~ÛM~6fer.a trois troisnuits

~4)S. M&tM€u
chap.XXVÏI.63.
DE
J~SÙS-CHRIST.
gît

le terre (~). Or Jcfus étant


mort ic vendredi à neuf heures ou à
midi, & reiTufcité !c furlendemain de
grand matin, ne fut pas, comme on l'a
dcja remarque, trois ~OM~ trois MM~f
dans terre. D'ailleurs la ma-
nière donc Jc'fus s'énonce dans cette
prétendue prëdi~ion rapportée par S.
Machina, n'dc point a~Icz claire
pour que Jes Prêtres & les Pharinens
puûent conclure de ce propos obfcur
que Jéfus duc mourir & renu~citef <Ss
pour en être fi anarmës: à moins que
t'on ne prétende que dans cette occa-
~on ces ennemis du Chrin: recurent par
une révélation particuliere ie fens de
cette prédiction myftérieu~.
S. Jean nous dit que lorsque Jëfus
fut détaché de la croix par Jofeph d'A-
rimathie Nicodémc pour i'embau-
mer apporta un ~/j~
M~ p<?~ de cent livres, & qu'en-
fuite il prit !e corps de Jéfus, & ren.
vdoppa d'un Hnceui! en le ~.rnii!ant:
d'aromates, felon la coutume pratiquée
par les juifs dans tcurs cérémonies fu.
ncraires, & ie mit au tombeau (6). Le

(~ S. M;)th!euchap.XM.38, 39, ~o.


(6~ S. Jean chap.X!X.39, ~n.
Y
~H HlSTOI&B CRITIQUE

voilà donc embaumé enféveli, inhu.


me. D'uri autre côté S. Mathjeu s.
Marc & S. Luc nous difent qucc'~ie
fépulture & cet embaumements'ctujcnt
faits en prëience de Marie Magdeidne
& de Marie mere de Jëfus (~), qui
devoient par conféquentravoir ce que
Nicodcme avoit fait cependant S.
Marc, oubliantbientôt tout cela, nous
dit que ces mêmesfemmes
~'oM~f~ ~'c~M~~ fora ~)j
vinrentpourcet ~t grandL'M~~ le r
~r~ le Sabbath ~8). S. Luc n'a j
plus de mémoire & nous apprend q;e
ces femmes vinrent encore pour (.').
baumer un cadavre qui fuivant S.
Jean, avoit déjà re~u cent /~Y'y <r~.
<&étoit enfermé dans un ~pu).
chre dont l'entrée étoit fermée par une
groHe pierre, ii paroîr qu'elles en fu.
rent embarraÛces,autant que les incré-
dules !e font de ces contradictions&
inconséquencesde nos Evangëiides ~).
Mais ces femmesqui craignoientl'ob-
ftacjc de la pierre ne craignirent pas
l'obstacle de la garde, que S. Mathieu

(7) S. M~h.chap.XXVII.61.S. MarcXV.


47.S.LucXXtII.ss.
(8) S. Marc chap. XVI. ï.
(~ S. Lucchap.XXIV.ï.
DE JÉSUS-CHRIST. 313
fait placer à l'entrée du tombeau. D'un
autre côté, fi ces femmes fçavoient que
le Chriil devoit reiïufcicer au bout de
trois jours, qu'étoit- il befoin de tant
embaumer fon corps ? à moins qu'on
ne fuppofë que Jëfus fit un fecret à
mère <~ à la tendre Magdeleine d'un
événement, que l'on affure qu'il avoit
prédit publiquement, & qui étoit par-
faitement connu, non feulement de fes
Difciples mais encore des Prêtres &
des PhariHens, dont S. Mathieu nous
apprend les précautions ~ngulieres.
Selon cet Evangéiifte, ces précautions
étoient fondées fur la crainte oùctoienc
les Prêtres que les D/ y~/Mj
t' enleverfon corps fi publier ~M/MÏ*
te ~M'~ <°f~ erreur qui fcion
eux, ~'?'o~ plus ~~yfM/c que la p~w~rf<.
Cependant nous voyons des femmes &
des Difciples perpétuellement roder au-
tour de ce tombeau, aller & venir li-
brement fe préfenter pour embaumer
par deux fois le même cadavre. H faut
convenir que tout cela panel'inte!!igen-
ce humaine (to).
Il n'eft pas plus aifé de concevoir la
conduite & des Gardes placés près du

(10) S. Mathieuchap.XXVII.62 – 66.


tT
Yj
gl~ HISTOIRE CRITIQUE

tombeau à la follicitation des Prétres,9


& ce!!c de ces Prêtres eux-mêmes. Sc-
ion S. Mathieu, ces Gardes effrayés
de la réfurrection du Chrift, coururent
à Jérufalem pour dire aux Prêtres “ que
l'Ange du Seigneur étoit defcendu
“ du ciel, avoit détaché la pierre qui
“ fermoit le tombeau; qu'à fon afpe6t
Us avoient penfé mourir de peur
La-deilus les Prêtres ne doutant au-
cunement: de la vérité du rapport des
Gardes, leur enjoignent de publier que
les Difciples de Jëfus avoient enlevé
fon corps pendant la nuit & durant leur
fbmmeil ils leur donnent enfuite de
Fargent pour parler fur ce ton, & pro-
mettent d'appaifer le Gouverneur, s'il
vouloit les punir de leur négligen-
ce (n).
Sur ce récit il efl:bon d'obferver que
les Gardes ne difent point avoir vu Jé-
fus renufcitcr; ils prétendent fimple.
ment avoir vu l't' du 6'f/~M~r, ~y-
CCM~M~ du Ciel rOM/t la ~f~'<?qtii c
toit a du ~o7M~M. Ainfi cette
hin:oire n'annonce qu'une ~~n~CH, &
jion une fc/M~f~ On pourroit l'cx-
pUquer d'une façon ancz naturelle en

(t!) S. Mnth!cuchap. XXM~I.


DE JÉSUS CHRIST. 31 j
difant que pendant la nuit, tandis que
les Gardes étoient plonges dans le fbm-
mei!, les adhérens de Jëius ont: pu à !a
lueur des flambeaux venir à force armée
ouvrir le tombeau, erfrayer les Soldats
pris au dépourvu~ qui dans le trouble
pu ils furent, s'imaginèrent avoir vu
leur proie enlevée de leurs mains par
une force furnaturelle, ce qu'ils affirme.
rent pour fe jutUner.
La chofe la plus étrange c'ejt la con-
duite des Prêtres qui croyent tout bon-
nement le récit des Gardes, <&qui par
conséquent ajoutent foi à un miracle
a~ezirappant pour les convaincre eux.·
mêmes de la puiffance de Jëfus. Mais
iom d'être touchés de ce prodige qu'ils
croyent, ils donnent de l'argent aux
S&!datspour les engager à dire, non 1~
j c~ofe comme elle eH, mais que les Dis'
cip!esdc Jéfus font vejms nuitamment
jpour eniever !e corps de leur Maître.
D'un autre côté les Gardes, qui de-
voient être plus morts que vifs par la
terreur du Spectacle donc i~.yenoicnc
d'être témoins, acceptent npajomoinsde
rargenc pour débiter un mensonge
dont r~~ du &Mr pouvoit très-
bien les punir. Bien loin de là, pour
une fbmme d'argent nos So~d~tscon~u-'
gl6 HISTOIRE CRITIQUE

t'ont à trahir leur conscience. De plus,


les Prêtres Juifs, quelque mëchans qu'on
les fuppofe pouvoient ils être affez
fbts pour imaginer que des hommes
après avoir été témoins d'un fi terrible
miracle, durent être bien fideles à le
garder fous fuence ? Enfin à quoi pou-
voit être bon un miracle qui ne devoit
faire impreffion ni fur les Soldats qui
l'avoicnt vu ni fur les Prêtres qui le
crurent fur le rapport de ces Soldats?
Si ces Prêtres étoient convaincus de la
réalité du miracle, n'étoit-il pas natu-
rel qu'ils reconnuffent Jéfus pour le
Meflie~& qu'ils le cherchaf!ent pour fe
mettre à fa fuite, & travailler avec lui à
délivrer leur pays du joug desidolâtres?
Enfin cans cette occafion l'~n~e du
Seigneur paroît avoir gâté les affaires
du ChriH:en effrayant tellement les Sol-
dats qu'ils s'enfuirent fans avoir eu le
tems de voir reHufciter Jéfus, dont la
rëfurrection étoit néanmoins l'objet de
tout ce pompeux appareil. Bien loin
de là, cet Ange maladroit chaffe les
Gardes qui devoient être les témoins de
cette grande mervei!!e.
I! paroît en général que Facte de la
résurrection de Jéfus n'a été vu par per''
fonne. Ses Difciples ne l'ont point vu
DE JÉSU~ClIRIST. 31~
les Soldats qui gardoient fon tombeau,
ne l'ont point vu.eniin les Prêtres & les
Juifs n'ont tenu ce fait fi mémorable que
de gens qui n'en avaient rien vu. Ce ne
fut qu'après fa réfurrecUon que Jëfus fe
fit voir. Mais à qui s'eft. il montré ? A
des Difciples, intëreHes à dire qu'il ë-
toit reuufcitë à des femmes, qui au
même intérêt joignoient encore un ef.
prit foible, une imagination ardente
une tête difpofée à fe former des phan-
tômes & des chimeres.
Ces réflexions fumfent déjà pour nous
faire juger de toutes les prétendues ap-
paritions de Jéfus à la fuite de fa ré-
furrecUon. Encore nos Evangéliftes
ne font-ils pas d'accord fur ces appari-
tions. S. Mathieu nous dit que Jëfus
fe fit voir a Marie M~<M<? l'au-
tre M~?'~ tandis que St. Jean ne fait
mention que de Marie Magdeleine tou-
te feule. S. Mathieu nous dit que Jë-
fus fe fit voir aux deux M~~ dans Je
chemin lorsqu'elles retournoient du fé-
pulchre ponr rapporter aux Difciples
ce qu'elles y avoient vu. S. Jean nous
dit que Marie Magdeleine, après avoir
été au fepuichre, alla porter la nouvel-
le aux Difciples & revint enfuite à ce
même fépulchre où elle vit Jéfus avec
3"t8 HISTOIRE GnîTI~UE
des ~n~es. S. Mathieu dît que les
deux Maries embrasèrent: tes pieds de
Jëfus. S. Jean dit que Je fus dëferniit:
a Magdéieine de le coucher. S. Ma.
thieu nous apprend que Jéfus dit aux
B~ark's de dire a fës Disciples ~M'~
S. Jean dît que Jéfus
ordonna a Marie de d~e'a ~s Difciples
c*ë~- -~dïre
dan$.~e"ciei.é)â' fMiA~~u!r-nous man-
ttef & que! p(3'~ tes Evangé!iû:es~font
d'accord fur jes apparitions de Jëfus
aux faintes femmes~ Ce qu'il y de
~)'u:s~'ngUHer, .e'eft ~ue ~~on "S.Marc,
les" Dtfciples ~eux ïne~ne vouèrent ]
poiïït ajo-ucej-~foia ce~4pp~arj[ti~~de
Je~us~ChTi~'â la Ma~~@~o~-S.
~uei!s traitèrent de''revers 'tout' ce
qu'eHe leur dit des AngeS. Ènâa ie!on
S. Jean la Ma~deteiné ne crut pcin):
d~oM elle mêmea~ir~vu if~M~âdo-
r&~e Amanc, qu'elle ûr~pour u~ Jar-
dmier~i~).-
,N'ous ne trouvons pas plus de Gërti-
tude dansi'a pparitiôn de Jefus à S. Pier.
re &: S. Jean. Ces deux apôtres ie
res~rent au fepuichre; mais ils ne vi-
(i~) V. S. MathieuXXVIII.S. fcan ch~p.
XX. S. Lucchap. XXtV. ïi. S. Marc chap.
XVI.
DË'J~us~€àt~
fênt pointeur ch~er M~trë. SdôHB.
Jean lui-même, i! ne ~it M ~~s
'Anges. D'âpre~ S.uc-'H' pa;r~t
Me ces Apôtres arrivèrent après qu~ j
les Anges furent partis, &t,câpres §.
Jean avant quelesAnges-Men~ aiTi~ë~
Nos tëmbins font en e~ret tres-p@~d~aG-
eordfur ces Anges qui i~nibteEt~~a*
~n~ëtë~ v~s que'par iës~~nnes~~j~ ,i
-u~s~ chargèrent'ann~ ,i:
'i~es~~ -réfurre6Hbn 'de~~J~fUs. '~j,~
'hieu 'îie fait mention q~'d~ ?? S~j~
~nge', ~que~S.Marc- âp~tte~~M- 'r
~?~ S. Jean :a~n~~
~dMix.
~t ,e~ dit que Je~s~ ~n§'a;n~ JJ
~x'deux B~iptes'~jE~pel~
~M.~ M~~ée~e~
resonnurent pas, qùoiqu!'ttseui~n~~
~~j~nUié~meîM ~ec' ~ï~
~és~$ong~~s~ en: ~@o~a~
.~s douter qu'i!kur ~~Mn~
~~e~ fans doute' un' n'ànq~~e~
~oire bienétrange, ~ï'e~a~ '1.
:uc-\nous dit que7~ry~o~
~r~ N'e~-U pas~ien'Êngulië~
~Jefusvînt fe montrer aËn.eË!
peint reconnu? CependanH!s,Je~r~~R~
nurent ensuite, mais auMtot cr~~ntf
apparemmencd'être vu de trop près J
g 20 HISTOIRE CRITIQUE

le phantôme disparut cependant nos


deux Difciples n'eurent rien de plus
preffé que d'amerannoncer cette nou. i
velle à leursconfreresafiemblësà Jëru-
ialem, où Jéfus arriva tout aufli promp-
tement qu'eux.
S. Mathieu, S. Marc & S. Luc s'ac-
cordent à nous dire que lorsque les
Disciples furent inftruits de la refur?
lésion de Jétus, ils le virent pour la
premiere &la derniere fois mais l'Au-
teur des Actesdes Apôtres, Saint Jean
& S. Paul contredifent cette auertion,
car i!sn~ paient de plutieurs autres
apparitionsfaites par ta fuite. S. Ms~
th~u & S. Marc nous apprennentqu~
les Disciplesrecitrencordre d'amerjqin-
dre Jëfus Galilée mais S. iLuc <&
l'Auteur des Actes (c'eft.à'dire le mâ''
me S. Luc) dit que les E~iples eu-
rent ordre de ne point Ibrtirdejéru-
ta!em.
A l'égard de la derniere apparition
dont nous venons de parler, S. Mathieu
la place~r M?M'~OM~~ G~i~, où
Jëfus avoit fixé le rendez-vous pour le
M)irdu jour de fa réfurrecHon tandis
queS. Luc nous apprend que cette ap-
parition fe Hta Jërufalem, &<nous ditt
qu'immëdiatemen!:après il monta au. _1
DE JE S S" CH R 1 S T. g&t

ciel & disparut pour toujours. Cepe~.


dant l'Auteur des A<3:esdes Apôtres
n'eft point de cet avis, il prétend (con-
tre lui-mêmeS. Luc) que Jëfus demeu-
ra encore quarantejours avec fes Difci-
p!es pour les endoctriner.
D eft encore queftion de deux appa-
ridons dejéiusà fes Apôtres, rune a
laquelleT~o~~ ne fe trouva pas ~re-
fufa de croireceux qui raturèrent avolp~
vu leur Maître <&l'autre danslaquelle
T~~ reconnut ce Maître qui lui ïno~-
tra fes playes. Pour rendre rune des
ces apparitions plus merveiHeu~e,on
jious ailure que Jëius fë trouva au m~-
jieu de j{es Difciples ~M~ ~o~-
;tes~MFM~ ~nM~. Mais cela ne paro~
tra pas âirprenant à ceux qui ~auront
quele Chriâ après fa rëfurrectionavoi~
un corps <M~~n<?/ ou ~corpor~y qu~
par conséquent pouvoit ie faire u~
pacage par les moindres ouvertures.
Audi ~es Difcip!es!e prirent-ils. pour
MM Efprit. Cependantcet E~~ avoit
des playes, ëtoic palpable, <x prenoic
delà nourriture. Mais peut-être que
tout cela n'ëtoit quefantafUque, & ces
apparitions de pures illuGonsdesfens.
En effet comment les Apôtres pou-
voienc-ilsêtre aSurës de la rëaM des
z
'H.-ï'~T'o~ C:R' o~Ë
cMes~qu'i~ vbyodent? Um E~e qui a
le pouvoir de e~ahger le coufs de la
Eta~tn'e,peut ôeCBm~e coures les régies
~at lesquellesusas jwgéoA~de )a cem-
t~. Cela po~, iés A~êMes 'n'o~ j a-
mais pu être fïh's d'avotr vu le Chrift
a~é~~r~~e~on.
~Jea~par!e'deplu6~sfappatM
<~ J~s à ~sDife~tes doï~efti~
ia~ ~smMS F'$nlesmairesE~ï~éii~
~i~n v(~c~ue ~n t~n~~ d~:
~uk Ïes leurs; ou ~queceux-e~ deirùi-
~ïit ~ien.
Quâ~ auxappar~tioïlsde Jëius dont
St. Faut f~c R~ei~tio~,il n~en a~on pas
ëc~ O~nom, Mne ies f~a~bit que par
~uï-d&'e, auSt trôuvons~ïM~q~'ii en
~â~@d~uRef~on ~cs-ï~~ex~e, ii
~y pN' exem~e, que Jeni~~éMra
~2;~ tandis qu~ @~ë~ida-î~ q~e
p~' J~ nïbit de Judas~le GoHegsApûs~
~Hq<ïele t~ouvbitréiuit à onze ~Ie-
M~. On eft lur~ de ~oiï' ces in-
~a~i~es dans un Auteur inip~é, ei-
!@: p~vest pous rendre fu~pe~ ee qu'il
d~ encore de i~~arition de Jéfus
M~M (13). Pour
M ) cm i~ait qu'il n~ jamais vu ion

(ï~ ~?6 a<ïx 6~Mt chaï)..XX.


DE JËSUS-CHRIST. 323
Maître que dans une vi~on. Peut-être
eu peut. on dire autant des autres Apô-
tres & Difcip!cs fur les témoignages
desquels on fonde la réfurrection de
Jéfus; ils étoient Juifs, erUbouiMes,
Prophètes & par conféquent fujets a
rêver, même étant éveiiiés. Les incré-
dules trouvent que c'eft le jugement !e.
plus favorable que !'oti puine porter des
témoins qui nous âtteûent la rëfurrec-
tion du Sauveur fur !aque!ïë la Re-
ligion Chrëdenne en: uniquement é-
taMie.
Il paroît en effet très-certain, par
la nature des témoignages que nous ve*
nons d'examiner, que la providence a
iin~uiiérement néglige de donner à un
événement auni mémorable & d'une fi
grande importance l'autenticité qu'il
&mb!oit exiger. En mettant à l'écart
~a foi, qui ne rend jamais difficile fur
les preuves., nul homme ne pourroit
croire les faits, même les plus natu-
re!s, fur des pièces auni fautives, nu*
des preuves aufîifoiMes, fur des récits
aufïi contradi~oires fur des tëmoignâ-
ges auffi fuîp@<3:S que ceux que nous
fourniHent les Evangéliftes fur le fait
le phts incroyable & !e plus merveiileux
que !'on ait jamais rapporté. Indépên-
z~
~24. HISTOIRE CmTIQ~UE
damment de l'intérêt vifible que ces
hiftoriens avoient à faire croire ia ré-
surrection de leur Maître & qui de-
vroit nous mettre en garde contre eux,
ils femblent n'avoir écr~t que pour fe
contredire les uns les autres & pour in-
firmer 'réciproquement leurs témoigna-
ges. Il faut fans doute des graces d'en-
haut pour adopter des relations dans
lesquelles on ne voit qu'un tinu d'in-
coniequences de contradictions, de
faits improbables, d'abfurdités capables
d'ôter toute confiance à i'hiftoire. Ce-
pendant les Chrétiens ne doutent pas
un infant de la résurrection & leur
croyance à cet égard eft fondée fur le
roc c'eil a dire, fuivant les mécréans,
fur des préjugés qu'ils n'ont jamais exa-
minés & auxquels dès l'enfance la plus
tendre les guides fpirituds ont prudem-
mentattaché la plus grande importan-
ce. On leur apprend à immoler la rai-
fon, le jugement, le bon fens fur l'au-
tel de h foi après ce facrifice, il n'eH:
plus difficile de leur faire admettre fans
examen les abfurdités les plus paipaMes
pour des vérités dont il n'eft point per-
mis de douter.
C'eft en vain que des perfonnes fen-
fées s'infcrivent en faux contre ces pré-
DE JÉSUS-CHRIST. 32~
tendues vérités c'eft en vain qu'une
critique fage s'éteve contre des témoi-
gnages intéreHes & vifiblement fuggé-
rés par l'enthoufiafme & Fimpofture 9
c'eft en vain que l'humanité fe récrie
contre les guerres, les maflacres les
horréurs fans nombre que des difputes
abfurdes fur des dogmes abfurdes ont
caufés fur la terre. On leur ferme la
bouche en difant qu'il eft écrit: je
truirai la fageffedesSages rejetteraila
yC~KCC~ j~MF~OM~ ~~M~
ges? 0:~ /0;~~M~ lesDû~M~'J' Loi?
Dieu M~ pas C~~CK~y~
dece ?MOM~ en leur faifant p?-<?r la folie
<W.E~~ (14-)? C'eft par dc'parei!'
les déclamations contre la fageffe & la
raifon que des fanatiques & des fourbes
font parvenus à bannir le bon fens de
la terre, & aie* façonner des efc!&ves,
qui fë font un mérite deyoMM~rc rai.
~M~~yo~ c'eft-a-dire, d'éteindre un
flambeau facré, qui nous guide~oic
té-
j rement, pour nous égarer dan/ les
nebres que nos guides intére~cs ont fça
répandre fur les efprits. Dégrader la
raifon, c'eft outrager le Dieu qu'on en
(14.)1. Epitre aux Cormth.chap.I. vs ïo~
t ~v
Z3,
HtS T0~ E ÇRï T1 Q,UE
fuppo&FAuteur, c'eft outrager l'hom-
me que l'on réduit à t'écat des bèt.es.
C~srénexionsfunij~-nipour nous fai-
re Sentirle degré de croyance que mé-
rite le dogmede la, rëfurre6hon de Jc-
&!S-Chrin:; il i)~ nous eft attefté que
par deshommesdonc la iubMance dé-
pendon de cet abfurde Roman & com-
me ~yc ~M~~M~ c~ cj~-?M~<?,
ces témoins menteurs n'onc pu s'accor-
der entre eux dansleurs déposions. On
nonsdit que Je~t5 avqïc prédit en pu-
Mic' propre résurrection. Il faHoic
Ô~nc renuM!:eren pu~!ic il faMpit:
mQ~t~r, non en ~ret a fes Difcip!es
~M ~moigï;age ne pouvoit ctre que
~~bc~, mais: ouvertement:à des Pré'
tf@s, &dcsPhariue~, à des Docteurs,
~e$ perj~nnes ecjaH'ëes, fur tout a.
p?~ 'i~uï' avoi~ taie enEendreque c'c-
t~t~ j~ j~~ ~Mr~f~~JpMK~.
N'éi~ c~ pa$ rcco~noîire ia fau~ecë
fa mi~on que ~e réfuter le ~~ne par
ï~qu~ le (~hri~:avoit, fb!emneUemÈnt:
py~mMde prouver la vérité ~e cène
miSion~?Btoit il ralfbnnab!e d'exiger
d@s~Mtfsqu'UsGïHi~nt, fur ia parole de
fes nif~ipks, un fait:dont il eût pu les
convaincre par Ïeurs propres yeux? En-
fin comment eft-it poûiblepour le~per-
DB JE S US-CHRIST. ~27
~N~s ralibnnablesd~ ce n~qiede croi-
re a~.bouc de dix-huit qens ans ~r (es
témoignais discordansde qp~e:~van-
g~~es int~re~s ~nm~s ou ~~n-
~ur&,un&i!:qu*Usn'oin: pu fa~recroire
de leur tems qu'à un pêne nombred'ini"
beciHe5,incapables de rayonner, avi*
des du merveilleux, trop bornés pjQur
évuer les pièges qu'on tendoic a ~ur
~mpUcité. Un Gouverneur Ro~naja,
unTëtrarque, un Grand-Prêtre Juif
converds par l'ap~rition de Jé~
Chrifteuneni fai~plus d'imprefnpn fur
un hommede bon iens que cent appa-
li~on~ faites en recrée à fes D~ipÏes
c~oi~s. Le Sanhednm de Jéru~aJeEn
converd a !a foi eût d'un plus~rand
poids pour nous que t.pmecette canaj~<-
k obicure à quiles Apôtres,par vinrent
à Mre croire leurs tnervqiHesimpro*
babtes,& à persuader qu'ils avo~enc
vu le çhri~ vivant après fa mort.
Si lesappan~o~s.de Jslus à ies apô-
tres p~toient pas virement des fa-
bieMnventëespar fourberie ou adop-
tées par ren~ou~a~ne & l'ignorance,
oa ne pourroit de~~er ie motifde.ces
vlûtes ciande~s. j&a eg'et devenu
impa~e,reta~da~pu~nc~
divine,au~vo~~ enc~ ~p~re des
Ztx
3~8 HISTOIRE CRITIQUE

Juifs? Pouvoit-il appréhender d'être


mis à mort de nouveau?En fe montrantt
n'avoit il pas le droit de fe flatter de
les convertir plus Mûrementqu'it n'avoit
fait par toutes fes prédications & fes
autres miracles?
Mais, nous dira-t- on les Juifs par
leur rëûftanceavoient mérité d'être re-
jettés. Les vuesde la Providence étoient
changées. Dieu ne vouioit plus que
les Juifs fufrentconvertis. Ces répon-
fes font autant d'outrages pour Ja Di.
vinité. 1°. Comment eâ-i! ponib!e
que les hommesrelent à Dieu? N'eft-
ce pas nier la toute-puin~nce divine
que de prétendre que l'homme peut
s'oppofer à fes volontés?~ L'hommeeft:
libre, direz-vous: mais un Dieu, qui
~avoittout, ne devoit-il pas prévoir
que les Juifs abuferoientde leur liberté
pour rénn.er à fes volontés? Dans ce
cas pourquoi leur envoyer fon fils?
Pourquoi lui faire icunrir en pure perte
un fupplice infamant & cruel? Pour-
quoi ne le point envoyer tout d'un
coup à des fujets di~po~esà l'entendre
& à lui rendre leurs hommages? Enfin
prétendre que les vues de la Providen.
ce étoient chassées, n'eit-ce pas atta.
quer i'immutabUité divine ? à moins
DE JÉSUS-CHRIST. g2p

que l'on ne voulût dire que la Divinité


avoit de toute éternité réiblu de chan-
ger, ce qui néanmoins ne mcttroic pas
à couvert cette immutabilité.
Ainfi fous quelque point de vue que
l'on envifage les choies, il demeurera
contant que la réfurrection du Chrift,
loin d'être fondée fur des preuves foli-
des, fur des témoignages irrécufables,
fur des autorités respectables, n'eft vifi-
blement établie que fur le menfonge &
la fourberie que l'on voit percer à
chaque page des récits discordans de
ceux qui ont prétendu l'attefler.
Après avoir fait revivre leur héros &
l'avoir montré, on ne ~aic combien de
fois, à fes Difciples amdés il fallut
pourtant à la fin le faire disparoître
tout-a-fait c'eft-à-dire le renvoyer
dans le Ciel pour conclure le Roman. 1
Mais nos Romanciers ne font pas plus
d'accord fur cette disparition que fur
les autres chofes. Ils ne s'accordent ni
fur le tems ni fur le lieu ou Jéfus mon-
ta au Ciel. S. Marc & Saint Luc nous
apprennent que le Chritt, après s'être
montré aux onze Apôtres, tandis qu'ils
étoient à table & leur avoir parlé,
monta au Ciel. S. Luc ajoute oéaa-
moins qu'il les conduifjt hors de J~m-
t**t~~ *AM

Z
~g0 UïSTOI~B CR;ITIrQ.UE
t~<u W'.

ialem jusqu'à ~~?2~ que ~&M


fes ~j, K~
jaor~ ~M Ciel. S. Marc contredit
ici S. Luc, &fait:moncer Jcfus au ciel
~n GaH!ëe <S: coïnmes'il eût vu ce
qui fe panbit ia-haut, il le plage à la
droite de Dieu,, qm dans.cette occasion
Jni céda la p~ce d'honneur (i~). S.
Mathieu & S.J;ean ne,parlent;poinc de
<ïetteafcenfion. S~ l~on s'en rappor.
toit à f euxFon pourroit même prefu-
mer que Jéfus eit .encore fur la terre,
car .tui~vantle pren~er de ces Evangelis-
tes fes dernières.parolesà fes Disciples
leur font entendre ~H~/f< avec eux
~~M~ ~Pour fixer nos
idées là-deffus S. Luc nous dic~ com-
me on a vu, que Jë~us moncaau ciel
le foir mêmedu jour de fa refurrecUon.
Mais le înêmeS. Luc, que l'on fuppo-
ie être r Auteurdes des ~~r~,
nous dit que Jë~Us demeura ~M~Mï~
~OMM aprèsfa T~fr~MM avec tes chers
-Bifciples. La foi feu~' peut nous ti-
a:er de tous ces en~ ~ras. S. Jean ne

(ïS) Lafab!e.dera<cenfton.du vi.


Chr~~cH:
~blement eaipruntée de celle de rafcennon de
~<m~M~&deyu~ Céfar, que I.actance nëan.
!BOtpstrouve très.ridicuie. V. L.ACTANT. JNSTt-
'~B'C~DïMN.JLïB.I.CAi'.tS.
BEJ AS US GHR1 SI.
prononce rien ià-deÛus, i! nous Jaijuc
dans l'incertitude fur le ïems que Jéfus
paÛa fur terre à la fuite de ïa ï~fuKjec-
tion. Quelques incrédules, à la vue du
itiSe romanesque qu'on voit régner dans
FEvangUe de cet Apôcre, ont cru,
par la maniere dont ii nnit fon hiftoi-
re, qu'il avoit voulu donner un libre
cours aux fables que par la fuite on
voudroit débiter fur Jëfus-Chriil. Un
effet il termine fa narration par ces
mois: y~~ fait encore beaucoup ~M-
tres c~c/c~ on les rapportoit toutes,
je ne cro~ pas que le Mc~~c ~~c con.
tenir les livres que l'on en ~~o~. C'eft
par cette hyperbole que l'Apôtre bien.
aimé finit le Roman Platonique qu'i! a
fait de ion Maître (16).

(16) Nous avons donné adëz d'exemples des


fables toncenues dans les di~rens 'Kvahgiks,
pub)tes & adoptés par les diverfes Ïeafes au
ehri~ianifme ces fabtes nous prouvent 6&'ià
fourberie impudente des faaua!res qui ëOH~o.
Scient.ces Romans, & l'étonnante H:upid~e~<
dtS'érensSect&ttesa qui on ies faifbitcrMpe* 'H
eft encore bon d'ob&rver que les ~S~
~ën'ej, compo~ par S. Luc, nenous par~c
avec quelque détail que de S. Paul fon maître,
& ne nous apprennent presque rien des ï~ccès
ni du (crt d~ <es confreres. Cependantd'autres
Romanciers y ont dignement fuppléë. Un cef-
tain Abdias, entre autres, nous a transmis en
33~ HISTOIRE CRITIQUE

C~T ~P 7 rR ~77: 1

R~c~M~ générales fur la vie du C~r//?.


rr~M~ ~po~'M. Converfion de
S. P~M/E~nf du C/
nifme. Pfr/ ~M~/ ~y~.
Des c~~y fes progrès.

JL~A levure feule ~e la vie de Jé-


fus, telle que nous venons de la préfen.
ter d'après les monumens que les Chré-
tiens refpe~ent comme infpirés, devroit
fuffire pour détromper toutes les per-
fonnes qui penfent. Mais c'cft le pro-
pre de la fuperâition d'empêcher de
penfer elle engourdit l'ame elle la

neuf Livres !'A~o!fe Apoflolique, mais remplie


de tant de fables, de prodiges & d'abfurdités,
que l'Eglife el!e-méme s'eft cru obligée de les
rejetter dans un tems où fes enfans n'avoient
plus la Cmp!idtë des premiers fiècles. Cepen-
dant des fiècles d'ignorance ayant fait renaltre
cette antique crédulité, il s'eft trouvé des imbé-
cilles ou des fourbes qui ont pieufement fait
revivre les fables & les traditions des anciens
romanciers ce font les fëuts mémoires que l'on
ait fur les Apôtres. On en trouvera des échan.
tillons à la fin du Tome I. du Codex.~wry~.
7:
DE JÉSUS-CHRIST. 333
rend inquiete elle trouble la raifon
elle anéantit le jugement, elle parvicnc
à faire douter des vérités les plus jfenH-
bles, elle fait un mérite à fes efclaves
de ne rien examiner, & de s'en rappor-
ter aveuglémentà la parole de ceux qui
les dominent. Il eft donc à propos de
remettre encore fous les yeux quelques
réBexionsà ceux des lefteurs qui n'au.
roient: pas le courage de tirer de J'exa.
men que nous venons de faire les con-
féquencesque l'on voit fe préfenter na-
turellement & de les aider ainfl à fe
former desidées raifonnablesdu Chri~:
qu'ils adorent de fes Difciples qu'ils
réverent, des livres qu'ils font accou-
tumes à regarder comme facrés.
L'examen que nous avons fait de la
nainance de Jéfus a dû nous la rendre
trés-fufpede. Nous avons trouvé le
Saint-Esprit en défaut fur cet article
important de la vie de notre héros; il
infpire deux généalogiestres-diitérentes
à deux Evangéliiles. Malgré une bé-
vue fi frappante, malgré la parenté de
la Vierge Marie avec Elizabeth femme
du Prêtre Zacharie, nous ne chicane-
rons point !a.deû*us.Nous accorderons
qu'il a pu fe faire que Marie fût vrai.
ment de la race de David bien des
334- HISTOIRE CRITIQUE

exemples nous prouvent:que les rejet-


tons de races plus iliuâres encore <bnt
tombés dans la mifere. En partant
donc de cette fuppofition, foit queMa-
rie, femme intacte de Joseph le fût
Mvréede plein gré à l'Ange, foit que
fimple ou dévote elle eût été trompée
par cet Ange, ou plutôt par un Amant,
Soldat ou Prêtre qui jouaJe rôle d'un
Ange, il y a tout lieu de croire qu'elle
apprit à fon fi!s par la fuite fa defcen-
dance de David & peut- être les cir-
confiancesmerveiileufesqui pouvoient
en juttinant la mere allumerrenthouHas.
me de l'enfant. Ainfi Jéfusput de très'
bonne heure être vraiment perfuadé &
de la noblefle de fa race, & du mer-
veilleux dont fa nainance avoit été ac-
compagnée. Ces idées ont pu enflam-
mer fon ambition par la fuite, <&peu
à peu lui faire croire qu'il étoit vrai-
ment deviné à jouer un grand rôle dans
fon pays. Préoccupe de ces notions
fubHmesil acheva de s'y confirmer &
de s'enivrer de plas en plus par la lec-
ture des prophéties obfcur~s, & par
l'étude des traditions répandues dans
fon pays. Il eft:donc très- poffibleque
notre avanturier foit parvenu à fe croi-
re réelicmeat appellé par la Divinité,
DEj~SUS-CHRIST. 3~

&dëfignë par les Prophètes pour être


te Rërormaceu" le Chef le, Mei~
d'Ifraëi. En un motil fut un viûon-
naire, & trouva des gens afiez ~impiee
pour donner dans les i~veries~
Une autre caufe put ~encoreconod~
baer à échau~er le cervem de n~tre
Mi~onnaire. En effet, qnet~ues S~
vans, avec beauçot~pde vra~~aïMa~
ce, ont fbn~onaé Jéfu! devoir pBfiie
fa morale && Mence, chezuBees~.
pece de Moines ou Cénobites Juif~; a~
pellés T~y ou jE~M~y. Il eà
certain que i~ trouve une a~ibrrMt~
fra~pa~nteeinre ce que Phiton n@~ ~t:
de ces pieux EnthoufMes,. &tes pr~
ceptes iub!imesde noiï'e He~s. Les
7~c~~ qûittoienc piere, mère,fen~-
me~; enfans & biens pour vaquer à la
contemplation Ils cxpliquoK'nt~Ecn*
ture d'une façon toute aHégoriqac. Hà
s~ab~ehoientde tout iernierU. Us vi*
voient en commun. Ils ~ouSMuent~vec
onfhnceles maux de la vie <Scmo~
Mfen!:avec joie (r).

Voyez de
premiers
(i) ~t~n !'Ë~fë,<UM co~m~st! de Les
frappés
premiersVoez
etts de I'Fgl,4ife,frappés de la con-
tbrmit~q~! ? trouve entre les mœurs que Phi.
lori attribue ~ux Z%crapcM~~ & celles des pre-
mtcrs tbre~ens, n'ont pas doute que ce n@ fM-
336 HISTOIRE CRITIQUE
De tout cela l'on pourroit conclure
ou que le Chrift avoit été "I hërapeutc
avant de prêcher, ou du moins qu'il
avoit emprunté leur Doctrine.
Quoi qu'il en foit, au milieu d'une
nation ignorante & fuperftitieufe, per-
pétuellementrepue d'oracles& de pro-
menés pompeufes miférable pour lors
& mécontente du joug des Romains
continuellementflattée de l'attente d'un
libérateur qui la remettroit en honneur;
notre Enthoufiafte trouva fans peine
des auditeurs& peu à peu des adhérens.
Les hommesfont naturellement difpo-
~es à écouter & à croire ceux qui leur
font efpérer la fin de leurs miferes. Les
malheurs rendent l'homme craintif,
crédule, & le iamenent à la fuperiï.i-
<t tion.
t.AM«t

~entceux-ci que ce fçavant Juif avoit voulu


u!u dé.
figner fous le nom de 7 ~fopfMtejou d'E~M~j
contemplatifs. 11 eft certain que du tems de
î'hiftonen Joiephe on comptoit trois fedes en
Judëe, les P~Mtf~cnj, les Saducéens& les jEj~-
~tM~ ou F~e~j. Depuis cet Ecrivain il n'e~:
plus fait mention nulle part de ces derniers; d'où
quelques Sçavansont conclu qlie ces E~wen.s' ou
Thérapeutesfurent depuis confondus & incorpores
avec les premiers Chrétiens, qui, comme tout
ie prouve, menaient un genre de vie parfaite-
ïr.ent femblable au leur. V. ~.c C~fc J8~~o!
W!!M~/C.?0?r~ J~ p. S~5. ~f~M! & ~~Maf~
JVot~~c~ de la Républ.des Lettres Tome XXXV.
page 503.
bE JÉSUS-CHRIS~. ~7

Hon. Un fan" ~ue a toujours des con-


quêtes a faire chez un peuple miferab!e.
H n'eit donc point merveilleux que Jë-
fus fe foie très- promptement fait des
p~rcifans, fur-tout dans une populace
qu'il eft en tout pays très-facile de jfe-
duire.
Notre héros conaoii!bit: !e foib!e de
fes concitoyens; i!!eurfa!!oic despfo-'
diges, il en fit à leurs yeux. Des ra-
pidès, totalement; étrangers aux fcient'
ces natureUes à la Médecine aux
fenburces de l'artifice, prirent aifëmenë
pour des miracies des opérations tres-
fimp!es & attribuerent au doigt de
Dieu des effets qui pou voient être du~
aux connoiiïances que Jëfus avoit ac-
quifes durant le long incerva!!e dont fa
Mi~on fut précëdëe. Rien de p'!u~'
commun dans le monde que la combi-
naifon de t'enthoufiafme & de la four.
berie les dévots les plus fincer~s fe
permettent ibuvetM des fraudes qu'i!~
appe!!ent~j', quand il s'agit de fai-
re réunir ce qu'ils croyent ~<rM~
Dieu, ou de faire profpérer !a ReHgion.
Des exemples très- récens funifent pou~
Dou<!convaincre que !'a!iia~e de la pie-
té & de la fourberie n'eft nu~ement in~
compatible. L'on a vu tout Paris ccM~
A!t
Aa
gg8 HISTOIRE CRITIQUE

rir pour voir des miracles des guéri-


fons, des c<?M~M~Hy, & pour entendre
des prédictions qui écoienc vifibiemen~
des fraudes imaginées par de bonnes
,ames, dans la vue d'ctayer leur parti,
qu'elles qualinoienL de la caufe de Dieu.
Il n'eft ~ueres de ze!ës dévots qui ne
croyent le crime même permis quand il
s'agit des intérets de la Religion. Dans
la ReUgion comme au jeu ro~ corn-
M~K~par ~f ~0:2~Mt par ~r<?
~CK.
AM ~n confidërant: a!:CÉnt:ivemen!:
les choie&, en pcfant les circonnances
de la vie dcJëfus-Chrin:, nous demeu-
rerons perfuadés que cet homme a pu
être un fanatique qui fe crut rëeUe-
ïïieM infpirë favorite du cie!, envoyé
& f~ na.tîon, en un mot un j~~c &
que pour appuyer fa miûion divine il
il ne fit point de difficulté d'empioyer
Ï<esfraudes les plus propres à rëu~r
auprès d'un peuple, à qui il falloit a~-
ib!umenc d~s miracles, &que fans des
mirades les plus fores raifbnnemens~ les
harangues les plus éloquences, les pré-
ceptes les plus ~ages !es confeiis !es
plus fenfes, !es principes tes p!us vrais
n'auroienc jamais pu convaincra. En
un mot un méhnge aÛezceni~nc d'en-
D E J É S US CHR î S T. g~

thcunafme & de fourberie parole con-


fHtuer le caractère de Je fus c'eft celui
de presque tous les Avanturiers fpiri-
tue!s qui s'érigent en ~<?/or~rj', ou
qui fe font Chefs de Sede.
En effet nous le voyons toujours du-
rant: toute fa mimon prêcher le royau*
me de fon Pere & appuyer fa prédica-
tion par des prodiges. I! ne parle dans
les commencemens que d'une façon trés-
réfervée de fa qualité de MeiTie, de
fils de Dieu, de fils de David. H a Is
prudence de ne fe point donner lui-
même pour tel mais i1 permet que ce
fecret fe décele par la bouche du Dia-
ble, à qui il a communément grand foin
d'imposer fnence lorsqu'il a parle d'u-
ne façon aUcz in!:e!iigib!e pour avoir
fait impreiÏton fur les Spectateurs. Ainft
à l'aide de fes pouedës, de fes énergu-
menes ou de fes CM~MMM~.r, il fe
fait rendre des témoignages qui dans
fa propre bouche eunenc été trop fus-
pects <&Fauroient pu rendre odieux.
Notre Opérateur .habite eut encore
foin de toujours choiur fbn terrein pour
faire tes miracles; i! réfuta confiam-
ment d'opérer fes prodiges devant des
perfbnnes qu'il fuppofbic difpofées à
tes critiquer. S'il en fit quelquefois dan~
Aa 2
<~0 HïSTOiRt CRITIQUE

les Synagogues & en préfence de que!*


félon les appa-
ques Docteurs, ce fut,
rences, dans la certitude que la popu-
lace moins dimciie & qui croyoic à fes
merveilles, prendroit fon parti le
dëfendroit contre les mauvais dépeins
des fpec~aieursplus crairvoyans (2).
Les Apôtres de Jéfus p~roiilent avoir
été des hommes de la trempe de leur
Maître, c'eft. à-dire, ou des enthou-
iiaftes crédules & induits, ou des four-
bes adroits, ou fou vent l'un <~ l'autre
a la fois. Il y a tout lieu de croire que
le ChriH:, qui fe connoiffoit en hom-
mes, n'admit dans fa confidence la plus
intime que ceux dans lesquels il remar-
qua la crédulité la plus foumife ou la
les occa-
plus grande adreiTe. Dans
fions ~portantes, comme dans le mi-
(2) C*e~amn que !~n a vu il y a quelques
années dans Paris, fur !e tombeaudu Diacre
f<ïft~,s'opérerdesmiraclesen préfencede per'
fonnestrè~-fen~fs,qui n'ofbientni les critiquer
ni lescontredire,d~nsla crainted'être maltrai-
téespar une populaceobftinéeà voir des pro-
d~e", & que desimpofteursn'auroientpasman
qoe d'excitercontreceuxqui auroientprétendu
ne voir que de~fourberies. L'Auteurde cet
Ouvragepenta(c fairedes affairestrès-fëheufes
avecle peupiedansle ctinetierede S. Médsrd
pour avoireu la t~n~ritëde rire en voyant!e<
cabrées de i'Abb~Decherand.
DE JÉSUS-CHRIST. g~f
racle de la multiplication des pains,t
dans la Transfiguration&c. nous voyons
qu'il fe fcrc toujours du miniftere de
P~n'~ dey~M~&dey~K.
I! en: aifé de comprendre que fes Dis-
ciples & fes adhérens lui furent très-
attachés, foit par les liens de rintëréc,
loit par ceux de la crédulité. Les plus
rufés fentirent que leur fortune ne pou-
voit que s'améliorer fous la conduite
d'un homme qui f~avoit en impofer au
vulgaire & les faire vivre aux ~dépens
des dévots charitables. Des pêcheurs,
obligés ci devant de fubfifter par un
travail pénible & fouvent inutile, com-
prirent qu'i! étoit plus avantageux de
s'attacher a un Millionnaire qui fans
peine les faifoit vivre anex commodé-
ment. Les plus crédules s'attendirent
toujours à faire une fortune brillante &
à remplir des poftes éminens dans le
nouveau Royaume que leur chef avoit
deffein de fonder.
Les efpérances & le bien-être des
uns & des autres fe difnperent à la mort
de Jéfus. Les plus pufillanimes perdi.
rent entièrement courage, mais !es plus
habiles & les plus fins ne fe crurent
point obligés de q~ifter la partie. I!a
/<
Aa 3
HISTOIRE
CRITIQUE
~2

t t

imaginerent donc, comme on a vu, la


fabie de la f~Te~~M, à Faide de la-
quelle & l'honneur de leur Maître &
leur propre fortune furent mis en fûre-
té. Au refle, il paroît évident que ces
Apôtres n'ont jamais cru fincërement
que leur Maître fût un Dieu. Les Ac-
tes nous prouvent invinciblement le
contraire. Le même Simon-Pierre qui
avoit reconnu Jéfus pour le fils ~MD/cM
vivant 1. déclare dans fa première pré-
dication qu'il eft un homme. Fous j~
vez, dit-il, que .7éfus de Nazaretha été
UN HOMMEque Dieu a rendu célebrepar-
Mï w~j' Cependant~oMy l'avez crMc~.
fié M~ Dieu l'a ~< &C.
Ce paffage prouve très -clairement que
ce chef des Apôtres n'ofoit pas enco-
je hazarder eu ignoroit totalement
ia Dodrine de la Divinité de Jëfus,
qui fut depuis inventée par rintërêt du
Clergé & adoptée par la fotife des
Chréciens, dont la crédulité ne fut ja-
mais effrayée des plus grandes abfurdi-
tés l'intérêt & la fotife ont perpétué
cette doctrine jusqu'à nous. A force
de répéter les mêmes chofes pendant
longtems aux hommes on parvient a
leur faire croire les fables les plus ridi.
DE J~SUS-ëH&isT. ~~T
cu~es la: Religion dés Eïif~Hs
jatnais que FeiFet dc. Ïoti~~dë~
res (3). ~J"k~
Cependant il paroîc que les Ap~H'~s
de Jéfus, privée des confe)!s dëlleur'
Mattre, ne Ïerdiencjamais pàr~eaus
faire adopter JeLirdb<Ërine~îis'n%~s-'
fent eu depuis la jmort:de puiuans te~
fdrts~ ne'~e fun~ 'prudetnmënc.
!dës~
hommes~'jp~us!.,adroits~~uf]~M~j~
jp!us\ptopres
'au~ an'an'ë~
~beferènt cn(ë!mt~e'~i"leuts j"J!ï~ j']
communs ce .fut'aiots'~quë~t~
J~n~ defcenditfur cux,Fe~
qu'ils avèrent aux 'moyens~"Ë~~e~]
de:fgagnerdes prd~eïyce~ jdë~~ï'~â~ ~;h
npmbre de leurs'adhe~t'ens ~n~ ~~}~j
~~rant.iTdës~cn~Teprîï@s, des'êM~
des Grands de la nacion, à qui îa
Tel{e'e<e'ne pouvoic"que
deplaï~–
concens~
~N~c'eux-ci, jpeu ~aM~
'urir Jé~s ëurën~j~COF~
dencë~-de~ ~peffec~ce~~ja~~s:
a ~e'p~ï'
engagëfent''jEiérode''
~efe'du .~h~ 'ennn'~ ~s'~ëïij~
~~M~ qui avoit: eu 'Jë'~in~
tomber'encre'ieurs mains. Gësr~t~~
Voyex.les~'M J<'y :ch3~
ver~2~– & voye~ta féconde~SL~
f~ivances. <
Aa 4
H~~P~S~
~c cesDp&eursne virent pas que !a per-
fécution etHe mpyeaTe p~ i~rd'cen-
dre }é fanautme de p!us eh plus <~
qu'on doqne toujours de l'importance
au parti que l'on perfecute.
Cec esprit periecuteur, inheren!:au
Cierge, ne fervtt donc qu'à faire de
nouveaux pamians H la ie~te perfecu--
tée. Les mauvais tra~eniens~ ies em-
pTifOnnemcns, les :fupp!ices s rendeh~
tO'uJQurs les fe6~an'esplus ppiniât.re~
efl ;~Qncdes objet~tptë~e&ns po~r ceu~
tourmens°
qui ~s voient: ~ou~-ir. ]..es
fo~t que Fon pre~d pitié de çduiqu~
jes endure. To~ fana-uque que !'on~
ptinitefl: a~urc de trouver des aŒMc:r<s'
d~e~ rquile ~cpure~t, parce qu'on
pcriua~equec'e~ponria Rehgionqu'~
e~p~r~cute. "J 1
La per~ecutioM des Prêtres fit encore
ienur aux nouveaux paires qu'il eto~
tres importancpour eux de s'unir d'in-
i~rets i!s comprirent qu'i! falloit ëyi~
ter Jes querelles <&tput ce qui pouvoit
cau~T de la diviuon en un moM!s vc~
c~réî)tdansla concorder paix.
Les Apôtres, devenus !es Chefs 4e
h ~ec~e ) ne négligèrent pas leurs pro-
pres intérêts. Un des premiersmoyens
~@ le Saint-Esprit leur inspira fucdç
p E J R s u < C s
l~:Y'¡'1t~ T. '?'

proliter de la ferveur des aînés dë~ot~


'pour les engager a mettre tous ~.rs[
biens en commun. Les Apôtres furenc
lesdëpo~Miresdeces biens; ils eurenu:
~ou& leurs ordres desminiftres ou Jervi'
teurs connus fous le nom de D~
chargesde la diilribu~on dés aumônes.
Il y a tout lieu de croire que ces grands
Saints ne s'oublioient point eux mêmes
dansces di~ribu:dons/ ~l~parqïc'enc~~
re que la loi de mettre fes biensen co~j 1
mun s'obfervoità la rigueur, ~n e~et:¡
nous voyons dansles Actesdes Apôtres
& ~~rc frappés de mort:,
prière de S. Pierre, pour avoir eu 1~
tëmërit.ë de retenir une portion de leur
propre bien conduite qui paro~ro~
auM injure que barbare dMs~oufe au-
tre personne qu'un ApQLre de J~fus~
Chr&,
Cependaut il faut convenir que la
qui obligeoit les riches a pettre ~u~
bien en communétoit tr~s-:tmpor!:ante,
non feulement pour les ~pôtres~~a~s
epcore pour groffirla M~c Mattirer
des partions. Les pauvres durent fans,
doute être fort empretles à S'eii~Ier
dans un parti ~9où les riches s'enga-
geoientayM~~ HJ~ pour les mdt-~
gens.
w D'en roo voit,que çc~e t~l< w
Aâ j
QM HISTet RE &1 T1 <~U
*j~ E
tutionpouvoit, Ïans miracle, fortifier
la foi, & augmenter journellement le
nombre des fideles.
De toutes les recrues que fit la lede
naiffante il n'y en eut point de plus
importante pour eUeque celle de <!M,
depuis connu fous le nom dejS. Paul.
Les actions & les écrits qu'on lui aLtri'
bue nous le moncrehtcomme un homme
anibitieux,/a<Stif,~trépide, opimàt.rë,
fuiceptible d'enthbuËaimé<& c~pab!e
d'en infpirer aux autres.Occupe d'abord
du métier de fàifeur de tentes, il pa-
roît qu'il s'attacha depuis au iervicc de~
Gamaliel Docteur de la Loi 8c q~H
rendit des fervices aux Prêtres dans les
persécutions qu'ils firént éprouver aux
premiers Chrëciens. Cependant il y
lieu de croire queles Apôtres fentant
l'utihté dont un homme d~ caractèrede
Saul pouvoitêtre auparti, pronterent~e
quelquemécontentementqu'il àvoit eu,
pour l'attirer dansleur iecte; il y con-
fentit, comprenanttrès bienqu'a l'aide
de fes talens, fupërieurs à ceux de fes
confreres, il ppurroit~ifëment venirà.
bout de fe mettre à la tête d'un parti,
auquelil ~ayoit les moyens de fe ren-
dre nëceuaire. Il prétendit donc que
fa cohverfionétait l'en~etd'un miracle,
DE JÉSUS-CHRIST '~t[~
Il
<~ que Dieu lui-même ravoitappe~,
~n conséquenceil fe fit baptifer a
mas, vint le joindre aux Apôcresà J$-
ru~cm, fe fit aggréger à leur Ço!Mge~
& biencôc leur fit connoître les c~
iens (4-). Il fe mit donc à prêcher le
Chri~ & fa réfurrection,~ à trava'i~
1erpour lui gagner des ames. Son ze~
V~emenc ne cardapas a lui ~feiter~s~
affairesavec les Prêtres ih~igpe~~e,~
con~Ut'ce~de'cc transfuge~ mài~~gj pe~ i
~cution~ le rendiren!:plus cher à ~n
parti dont U devint dês'iprs l'âme ,1
Ic.~rand~mobile.
Souvenc ma!raké & rebute par Ïe~
Juifs, il comprit qu'il ferotC peut-
ud!e de ne point s'en tenir eux
mais qu'il pouvoit encore y avoir
conquécesà faire parmi les idolâtres. Il
~avon: fans doute très- bien qu~4e~@~y
pie ie reHembleaj[Iezdans poucesles 1.
efh
periticions qu'il par'touc egaIemeD~
curieux de merveillesy ûïj(cepMb)e~e,
fananfme, amoureux de nOuyeaucës,~

(4.)Voyezles~Sej<M c~p L'Au..


teura compoféunouvrage fous'le titred'~at &
fur /aVie6f~J-jEcft~ Paul quipe~
Critique
êtreregardécomme uncomplément decetu<-Gt.
Cn y trouveFeiprit& le cara.~ere de1'
desG~f.
~8; HI S TO1 REC& T1QUE
& facile à tromper. En conséquence,
tantôt Paul préchoit les Juifs; tantôt a
leur refus il s'addrenbit aux Gentils y
parmi jesquels il ne !aiûa pas de faire
des recrues confidérables.
Jëfus, né dans le fein du Judaïsme,a
& qui connoijUbictrès. bien l'attache-
ment de fes concitoyens pourla loi de
Moyfe a.vo!t toujours hautement de~
cjar~qu'i! venoit ~cc~~r
7~ ~fM~. Ses premiers Apôtres e-
toient, commetui des Juifs, <&f~
montrèrent couvent très attaches auX
rites de IeurHe!jgion. Ceux-ci trou-
verent mauvais que Pau! leur confrère
ne ~bumîtpas Jes profëlytes qu'il faifoit,
chez les (gentils au~ pratiques Judaï-
ques. R~mpii dé vues p!usva~es g
les autres<Apôtres, i! n'avoit point
voulu rébuter ces nouveaux Convertis
par des uiages incommodes, tels que
(~lui delà cnTOMC~cM& rabfMnencede
GëMaines viandes. Pour mieux parvé-
nir à fesfins il crut devoir négliger ces
ufages, qu'il traitoit debagate!!es,tan-
dis que tes confrères les regardbient
comme très-enentiels (~). Paul

(5) Lesprem!erspro~iytesque !es Apôtres


firentparmilesJuifs, commeon a dit aiUeurs;,
DE jÉsus-Cimisr. $~
rendit auprès d'eux pour leur Mre ên~
tendre raifon ce fut dans cette qc<sà'

9'appenerent ~za~~ ou ~&t<M~ ceux çï


«purent en Jëfus, fans pour cela renoncer à
!oideMoyte; enconfëqucnceitsregardbientS.! j
Paulcommean ~Me oacomme ttn ~~?6.
Celait, atteMparOrigèhe, Eufebe, & ~pî..
phanc, eH important pour fe fan'ë une t~ëo
p~e!~ *du ehri~tMifme, ~nmtttf ~que:; Foa~r~~J 'y'~
'paTt~gé/en-deux~ (e~es presqu'~u~t~t'
~n~ë. ~En~e~t cè:'nouv~tre~ne~a];
"~s ~fe ~p~rer: de ~s~confre~ ~rêch~rH~.
'do~rine di.~rcnte:de ~jl~ à ~perj~~ï~~
înent le Jud~fme ~queS: ~terre~L~~Jaé~H~j~~ h
tous les autres chefs 'de ~Ëgf~'p~rS~e~~
Tëi'pe6~er.~ Mais comme/S~ P~ur~tK'du i~<L '!r
chez~es~Gentits, fon part~~ent~Ma~c~ud~ r
tMe..fu~:enti~remeRt~pyoïcrtt te~i~
devînt une/~Re~igton~outc.,nouveUB'dont'e, i~.
d~Ëne: n'avoit'ét.é que, 1a~ .~gure.J~fi~L j~
~n~ea totalement !e ~c~e~reîigtëu~ `~'¢».
(u5-Chrut,qut nes'ëtott propo~ que de f~'t-
mer !e Judaïque, qui avoitf~~profej~~ de 1~.
Loi de Môyfe qui avott. d~c~af~~re~.ve~
r4cc<')'~Mr~- non ~f~'aM~es~pr~pa~
la Gondutce~
Apôtres !<').t!virent d~~eup~~aî~
<e montreren~fort attacnë~L~&;a~~
ges de leurs Pères: S..paut~on~~nt"~r~~
prQte~adons, prit une route ~i~rei~;i~n~
tra du mépns ôu,<ie i'indt~rencëp~Mrles~
donnances Lé~ahs, 9uxque!~s nous trouyo~
pourtant nue par po!it)que i! (e (oumit quel~o~*
fois !ui-métï)e. C'eft ainG que nMs voyons q~
<~tconcitTnDothëe, & qu't~ntdMcérënidnië~
Juives dans te tempte de JëruÏaÏetH.
Peu eonteRtde dëcner !a LotdeMoy~ S.
~? Hï S T 01 KBC R1 T 1 qu
C~Bqo'tt rëS~a à S. Pierre ~qm ne vo~
Ïoit pas qtt'cm meHtt i~r ~cs ardei!es iM-
poriansafesyetLtX.
-Ce'Ece~ske?eacton prodniËt ua vrai
fchiime. Patîï ta~Sa confères pré':
chef~rEv~~ne Judaïque o~de
~tan(Ës ~tï'ii pMc.hok ~C~a~

~e' io~ pyo~ svea, pTêc'M~ SB.'Evé~-


?' ~t ;p~ti'M'me!~ da.a$ ~Mt Xp'M~'
'S;e~ c~ ~j! ~E~aM~~
~ai' ~~Mîs' t
:f~M'~ <~M'~t~te~~g' ~lt"~
~Me~€~ de {esL~mêtés:a~ec siNtE~schs'~
~$tï~ Stf ies< Rm~IM~ctp~eS.. i~
~t~~me'a~ 'dsaM !es q~!
~r P~a~ ~ue ~âes"~
~~F~. Mpa~'ct~ ë~Me~cqN't! ? ~rcm!i!a~d
~!Mt&ef~/'p3Ft!'&~ ~a'C~eoMetSûa' & ~<
~m ~M~ ~'M~îM~ c'eit~e~
~f~< &' e~ertM.' ~J~
~'s~[éat,B'Œ"EvM~t'ie p~eoN~meseë'
"t t!s c~m~oieBt"Ia. M '~o GM~~vee'' ëet-
~Moy~. "'B~ RÏ~ S, M~êe~'S.
~~p~é~~tit~b~~ ThëodMet,p &s~s~M
~3iCt< B!<M~dtfe' ~se-ces FS~4,'
J~ C0~ yeg~ë;ien~ Je fas coMH~~M
y~~ ~&Mjf, <pMfiMO.
~~$W~ ~'fMt~D'MM, ~3~'e< ~j~
~Tf~ €?& p~ie “ tt p$ro~M~ Gtte' <e.~
~t~tx~géjê~~s&~f j&da~'@;'
J~ ~cn~'tes~ ptœi' ~E~ t. t"e'M!p<M't@feBt~
??'%& ~feipk~ d~Ap~ëa',
~Mi~C~~tEq~ ~'oè ron v~ ~W
e'~Ë b Mt~o& S, 'PaiMf,& s<M.'€?!? j.
~a~M~~c~t'M~d~ip&ms~
DP J ÉSB~S.CHRï S J
dans r~e-mmeQFe & dans. îa (3~e~
ce, tancôcaux Jsïf$ H~~eai~es~ 1
y ~onvoit: ëcaMM, tantôt aux id<a~
M.cresGrecs dose f~avotc Jangtï~~
igMoy,eedesantï-esApodes. SataiiBo~~ L
e.QC des, fnccès c~m.~fp~~efe~ ~e ~sa~
eo~op-tc~s ceux de'~ e<M&efes~ iis!
~ef~.e;~to'ia qae T~n.peut &juC.e:ttt~e'
~a:?def iM ca~me! ïe; v~t~~M~
~Mtgttm C~m~eo~e~t~M'
a~~m~hM. j
eCet~ Ct'oa s'e~sp'pQ~~r~ji
.É~esdes ApêETe~~ s n~ v~~M~!d~j~~
noQveSM PfédîcaMM'une ~~ï~ r!
i~e,c~eaT' $onevéhémeMce~ejo:Ë~
:@~tjhoQ~~e~és-propte &ie~ec~MttB~
~qae~ Les .M~i&~na~ ~fH ~ïn~
~~ï~@m ~3Bo~n~ ~~v~~
.pÏc de fApô.ne des Gent'~spyev~sc.Ay
~ï~e' des Apô~e$ JH€M2~$~m~
d"e,I,A, des d~C, prl,é,V".111,en
.en,til"
~s~de''tem.s y eot tm gFaada~aïbf6
'Ch~~eo~ d~$ toaM$J~' P~vto~
~fE~pïFeN~ ~'j.
r't~sptincipe$de b ~s~j~ !.a?
~txes!t~msdoete de$ at~~t~~p~a.~~e$
pecp~e$~~mb~ écN~sjMyde~T~- j~
~desOpp~e~M~ de tc~~et~ L
maximes, ce~dMe~t&M~
tf'od'oiï'ereg~M & h' c'~m~smMï~'d~
M@c~eoM.t de QQO~' i@dMN'e d@~m~
m<tê~sCK.m~~B

-~CMfMx m~.pd~; pfomcNëS~3t~


t~ d@~ ~i~mM~ ~p~ti.it!
~oa aMon~M'td~tHe~ fin d~ti~
~e~~rs, :b'v~Me~ebaïo~
sa royaHmeo~ Tég~ok ~~a~
t~s~ ~nheer. PoMr~ê~
~s'~B~~Mic ûmp~cmcat~g ~ceg'4~
~yces~ J~C~
~< ~?~1
~l3f S~~ ~CMtteane,' ~e~K~~L~
t~em point ~e~~Ea:re ~d~
M~aM~ ÊCëOM~m~par ]i
~iMM~~ef dès comm~L
~ê.- -S~ dogmes ~n ~M~~e~~
~â~gï~~ f~ret~ a~tn~ a~0p~
~oïR~e$ Mnw~s-ï~ Il
r~~
~-I~~y~Me~î~
~ë ~ï~~it sMcz.à r~voif~ i~
-Ch~~Bs (6). D~iHews M~<
'~M~SKà.~

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BE JÉS~S-CHUIST. 3~r 1
pluGeuj-s Platoniciens,oui H~urere~
parmiIss Doreurs de !'Ég!ii'e~ de.ç~
nombre font, entreautres,S. Cl~mcn~
d'Alexandrie) 1 S. &c.
Ïrenec, S. TuJIÎ~
Martyr,Origene, En unmot1~
Platon ijfmepeut être regardé.(romni~
h Source dep!ufieuM desdo~tue~.pr~-
cipaux,&de pludeurs des myfte~e~d~
la KelieionChrétienne (8).
II y:a~outheudecroire que~an~
(~)Ccuxqu! douteroient.de!a vért~~dç~et~
MaÊerdon pour s'encbhvathcre n'ont
~ u'
lesouvraisdesDi(cip!es de Piaton,~tn-eou~
furent desfuper~ttteux&des?~M?'~t/!h!~ d~p)~
lesidées fontaiïez~p~ogues àcetjesdesChc<~
tiens;noustrouvons ene'fFet cesëcdM rempH~
derececces pour fairedescendre !ersMpifx,!e~
bonsGën!fs, & pourécarterlesîna~v~&ej
Foycz furtout
le P/~o~~aM ~ot~ compose p~
unnOmmë ~M~faM, deî~Se<~e desSo~tQieos,
&imprimé C otogneen!7oo.îMoSao' T~r"
tu!!ienreprocheauxherét.tqoes'de~bntem< =~c
s'êtreégaréspouravfw tnMduit k Piaton~fme~
!eStoïci<me &JaDiate~Mue dansjte~rta~
nifme.~t~tt aM~ ~<o!(M)~, &P~oM~Mn)!,
Dt~StCMnt'r~Mft~tM~ pfO~U~fMnt.V.T~-
TULL. DRPR~SOKÎPTIOM. 'AHV. n~ERZt.C&F.
Cefutévidemment: lemé!ange de!adbifb'tjtf&Aï?
inteU!gîb!e~ Piston avecDDtaie&tQu~~d'~is'
a
tote,qui.rendit!aTb~o!ogie ftintentée,'
n q~
rcHeufe n remp!iedefaux-fuyans. J~eCardî-'
nal ~aHavitrn <'onvenoit ~e ~Mt
C7tr~ <e wan~Me d' ~fa~M~fc<"?'<
~.f
T)
Db 3
g~ H I S TOIR É G RY T 1 (~U~.

raie aubère ~.fanatique des (~Tedens


dût encore bien difpofer en faveur de
leur fëcheun grand nombre de Stoï-
ciens, accoutumésà fe faire un merice
de méprifer les objets defiréspar les au-
tres hommes de fe priver des agrë-
mens de la vie, de braver la douleur <&
la mort. Nous trouvons en eirel un
grand nombre d'enthoufiaftesimbus de
çes maximesdansia Religion Chrétien-
ne. Cette fa~on de penfer ou ce fana.
tiime étoit trés-néceÛaireaux premiers
Chrétiens au milieu des traverfes <&d~s
perfécutions qu'ils eGuyerent, d'abord
de la part des Juifs, &enfuite de la parc
des Empereurs & des Grands animés
par les Prêtres Payens. Ceux-ci, félon
rufage du Sacerdoceen tout pays, fi-
rent une guerre très cruelle à une iecte
qui attaquoit leurs Dieux <~ mena~oïc
leur: temples d'une défertion gënérak.
L'univers étoit fatigué des impoitur~s
& des exactionsde ces Prêtres, de leurs s
Sacrificescouteux, de leurs oraclesmen-
teurs. Leurs friponneries aveient été
plus d'une fois dévoilées & la fe~e
ïiouvelle offroit aux hommes un cu!~
moins difpendieux & qui, fans parler
autant aux yeux que le culte des Idoles,
ctoit. plus propre que 1m à faire tra-
DEJÉSUS.CHRÎST. ~jp
bailler l'imagination, à exciter l'enthou-
fiafme.
D'un autre côte, !e ChrifUanifmeé-
toit~Batteur & confolant pour tous les
malheureux il mettoit tous les nom.
mesifurla"mêmeligne, il déprimoit !cs
riches il s'annon~oit comme devine
par préférence aux pauvres. Chez les
Romains les efclaves fe trouvoient en
quelqueforte exclus de la Religion on
auroit dit que les Dieux ne s'embârras-
foient aucunement des hommages de
ces Etres dédaignés. Les pauvres d'an-
leurs n'avoient point de quoi iatïsfair'e
l'avidité des Prêtres payens qui de
même que les nôtres, ne faifoient rieil
fans argent. Ainfi les efclaves& les
misérablesdévoients'attacher fortement
à un iyûême fuivant lequel tous jes
hommesfont égaux aux yeux de la Di-
vinité, & d'après lequel les malheureux
ont plus de droits aux faveursd'un Dieu
fouffrant& mépriïe que les heureux du
fiècle.
Les Prêtres du Paganifme prirent
donc de l'inquiétude fur les progrès ra-
pides de la fecte. L'autorité fut àllar-
mée desanembléesclandeft-mesque te-
noient les Chrétiens. On les crut en-
nemis des Empereurs, n <parce qu'ils re-'
Bb 4-
g~O H1 S T 0 RE CR T QU B

tutoient conftamment d'oSrir aux Dieux


du pays des ~crinces pour leur profpc.
rité. Enfin le peuple toujours zeic tes
crut les ennemis de tes Dieux parce
qu'ils ne vouloient point prendre part
à ion culte il les prit pour des ~r
& des impies, parce qu'il ne concevoit
pas quels pouvoient être les objets in.
vifibles de leur adoration & parce qu'il
prenoit ombrage des mystères qu'il leur
voyoit célébrer dans le plus grand fe.
cret (o). Les Chrétiens ainii chargés
de la haine publique.en devinrent bien'
tôt les victimes; ils furent persécutés:
la perfécution comme il arrive tou-
jours, les rendit plus opiniâtres. L'en-

(9) On peut voir par les Apo!og:e<!de S.


JufUn, de Tatien, d'Athénagore, deTertuUien,
d'Amobe, que t'en imputoit aux Chrétiens les
crimes-~es plus abominables, comme de manger
de petits enfans, d'être irréligieux & fhcri~ges,
de commettre des tmpudicités & des inceUes
dans leurs a(ïemb!ées np&urnes. On prétendotf:
qu'ils anachoient un chien à un chandelier o!:
que quandparce moyen la Iumiere étoit ët:einn:,
les Sexes fe mêioient. Ces opinions répandues
dans le peuple l'irritoient contre les Chrétiens,
qu'il regardoit comme la caufe de la colère des
Dieux & des calamité! publiques; en confluen-
ce nous voyons que, même fous les Empereur:.
les plus doux, la fureur du Peuple allumoit d<
perfecudons.
DE JÉSUS-CHRIST.

thoufiafme s'alluma de plus en plus dan~


les ames; on fe fit une gloire de réMer
aux efforts des Tyrans; on alla même
jusqu'à braver leurs fuppiices, & l'on;
finit par croire que le plus grand des
bonheurs étoit de périr fous leurs coups.
On fut flatté par-la de reuembier au ~!§
de Dieu, & l'on fe perfuada qu'en mou-
rant pour fa caufe l'on étoit ihr de ré*
gner avec lui dans ies Cieux.
En conféquence de ces idées fanati-
ques & Hatceufes pour la vanicc, ïe.
martyre devint l'ob jet de l'ambition d'un
grand nombre de Chrétiens. Indépen-
damment des récompenfës cëieftes qu'ils
cro~oient auurées à ceux qui fbut-
froient avec conftance & périSbient
pour la R~H~ion, on les voyoit c~i.
mes 1 révérés <&Joignes pendant leur
vie, & on leur dëcernoit: des honneurs
presque divins après leur mort. Au
contraire dans la Société Chrétienne
ceux qui avoient la foib!ene de fuccom~
ber aux tourmens & de renoncer à leur
Religion étoient honnis, mépriies, re-
gardés comme des infâmes. Tant de
mollis réunis contribuoient fans doute
à échauffer rimaginaciôn jdes ndc!es,
déjà fuiËfamment remuée par les idées
de la fin prochaine du monde de la
T)t~
Bb <-
5-
l~ :M~B @'&tfï~~
J@~€tET!C~<~ ??? <~g~iM-
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~n~tï4~ !~ypm~e~p&
~M~ ~v~n~ ~~J~l~
'p~m 4~ ~o~j(~~
(M)~MM~B~ p~
~t~ po~~e ~Ï~ 'N.!
@~ey@ y
DRJ ÉS C:N
Cet~ p~on éeonpropïe &d~
qn~; orgueiHeux,qur~éMieM:p@î1&
qu'eux feuls jouïilbienccxdui~
mèneds t~faveur divme; ~e ~Cdt i~
consMdesPayons,accouMïm~ î$ï~
~bsctttï~orer pa~b~menC ,D'tea~
poofvuque îeuf c'ukenc~oMM~
M~~m!pMb!tqne.
P~ nn cSee du x~ed~~t~
~~CMe~M, Ï~ ~LNJ,iLL
p~~cHtt~ns<&t~. dan~sr~ i
pMd.f@' xvec a.ïïô sf~e~ Ma~~aM~~jj~N~
p$r toue o~ i~ pof~MC p~t~~ ~0~
~tïv@M!ï' de~M.oi~~@~ '< ~e~ L
{~~$' ~s~e< $u bef~î ~.d@J%~
~t~ ..C@M~ ~H~é dut ê~e.~ f
~~M@m ~com~eM~e '~e~ j
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~t.~ ~t i~ttpr~M~K~t~N'C~~
~.p<M, M.Cb!o~ ~Ms MtS~~
f~ ~M!Meoîe~tt{M~tMt !e~c~MStes~'
mem <? ~'eo~ pM)r~fd.
qffs'<~ Ïew~w<~de&iM
~$ HïSTOtRË"CRITï(~&
i'~èt des ~)ins déstntere~i! des per*
&t!nagesqui par pure tendre~
f()t1nagesqui tcndreÍÍe!.pour
po~r
eux yenoieîit de !om ks trouver <&leur
'er desconfoMonsà à trsver~
'~s grands përi! Par une fuite de
d!%o~donson les écouta favorable
ment, on montra de h bontë a des hbm*
ïpe$ û ~icnfa~fana!~on fuc ëmerveïHé
~~t~ do~r~@<&de leurs re~ts~ j
~d~g~~ adopterenc-!eu'r~!e~~a.<~
~ër~t guider par @nx~ <&treu~r~!
~ëûrDieu
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.tt, it.g, .U,'&par
teur~
¡,der, æ,l1X
dogmes"'vato~n!~
&,L,.trQ"U, 'I
~r~ïc~i~ri~
~teiï ceux ~ti! avoiencprécéder ]
C*e&ain~ que peu a peu <&
~m~e~ le Chr~anifme ie fit d~s~o-
Mïes p!u~~u înoins con~dérabîesd~
tMesleapardea deTËmpireRo~atS~:
~!e$rureËt dirigées gouverna
des jfi~
'E,lIe, S~f~y,
ftl,rIIBt,ditig, ou E~ .i.
~ttS, 1&gO\lverll~"
qui,matgrë les dMgerg doRt 4~~
t~en~ Menacés, tra~i!!eret~ppîm$-~
-tï'~eac~ ian$ reM~à aM~e~
'Nombrede leurs di~cipîes~ ce~-a-d~
f~~ 'd~ épaves dévoués a teMr$:~M~
Tobtïte~. L'emptre~fur ~ppt".
HïoMfut c~ujût.trsle Plust!!iîT!i! (~
me i! n'eft rien qm att p!ua de~rcs
ittjrt~ cceur~du vuÏgatre que ta Mï"
moa, Ie~ChrétïCïïséureMtpar.tottt n~
.JOB.1,(: HJinait~e
~~m~on tenrg Sowe*
illimitée pour leurs t()9~t.tn~
-f!<!tite
rains
Du J~SU~CN~M~"
!)B "II'
fJ
0

rains Spirituel aux loîx desquelsi!s


fe persuadèrent~uc leur bonheur e~*
<nel~toiclie. Atnû nos M~s~
convcrus.en Evolues, exercel'encd@
l'aveu de leursd~p~e~ tme tï~gi~am.
re Mrkudie,J une junsdi~n Ïacï~e,
qui à la fin lesmit au ddiusïion
tï)encdes autres Prêtres, ïnaM en~e
les rendu reipe~aMes<Se~ce~~
~~MStnce tetnpore!le~ ~ï~L.LL
j~f~rent toujours~vec~~e~lde~~
<Sc~
:j!i~ion~
l,i~~a~n de~le~~
c~d~ ~i~res
~r~~ ~~r~r~ $~at~ j"II,
potï.r ~a~l~r', :1,
î~ Peuplesen !@s~ tena~nci~s~ï~ ~Mg~!
I~
I~esimpoUeurs <Ss
P,.,.e,up.lci
cn lespr~t'~i~
pre~tges~~m~
1"e,;S,t, '.1
i,il,
'1
'J, ig,I'"O.r"I.
tHes aux Souveramsqui gou~er~c,
i ~~s i!s ionctrès <-ucHes a~@~~qm" j~
ï~ïntent '(13).
(ï3) Voyez CA~ ~<
~w~~t~ï766M8w.ch!tp~eX~~
& C~M~M Ouvrée
~avt~ tM~Bft~
~~ra~c~~tltÏT~
cfi~ "+'
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i~ ~aC
g)~.~e:anta far.r~e
fi~ra
~<fM'M~i ! ~HM!~
~n ~<~ !f~
tstt votf1~M~Mteîaauen<te~e.la..fup~M.~
le gouvefne~
tî<~fHrîe ,[~ ~j~i'!t!
NOTR sx î/~t'y~tK'

"C.c"
~0 HISTOIRE C RÎT IQ.UE

CH~P7r~ E J~ZZZ ~~r


Tableaudu C~M~c depuisCoM-
nons.
y~M~M~M~M'~

AU bout de trois ~écles nous vo~


yons le ChrifHanifme, accru par tous
ces moyens, devenir un parti redouta-
ble dans l'Empire Romain; la puif!an-
ce fouveraine reconnut rimpoi~bilitë
de l'étouffer; les Chrétiens, répandus
en grand nombre dans toutes les Pro-
vinces, formoient une ligue impofan-
te. Des Chefs ambitieux s'arrachoient
fans ceHe le droit de régner fur les dé-
bris d'une république aÛervie. Cha-
cun cherchoît à ic fortifier & à pren-
dre de T'avantagefur fes rivaux. Ce
fut dans ces circon~ances que Co~M-
tin, pour fe fortifier contre M<M~~
d'abord, & enfuite contre Licinius,crut
devoir par un coup de politique attirer
tous les Chrétiensdans ton parti. Pour
cet effet il les favorifa hautement, ce
qui renforça fon armée de tous les fol-
dats de cette fc~e nombreuse. En re-
connoiHancedes avantages que ceux-ci
lui procurerent il finit par embraffer
DBj~5US~CHJmT. g~
lui-même cette Religion devenue
Ruinante, il honora, diftingua, enri..
chi!: les Evoques des Chrétiens, très-
fur de ~esattacher à lui par les libéra-
lités qu'il faifoit & la faveur qu'il mon-
troitaJeurs P~M; Aidcdejeursfe"
cours il ie promit de difpoïer du trou"
peau (i).
Par cette révolution politiquefi fa.
vorable au Qergé les timides Chefs
des Chrétiens, qui jusque-là n'avoient
Tcgnëque fourdement & fans éclat fur
les esprits.t fortirent de la poufHere
devinrent des hommes importans. Se.
condës par~un Empereur très deipoti~
que & dont les intérêts fe trouvoiene
héa avec les leurs, ils firent bientôt ufa-
ge de leur crédit pour venger leurs in-
jures & pour rendre à leurs ennemis
avec ufure les maux au'i!s en avaient
ïE~us..Le changement furvenu dans
(i)I! e~ évidentqueConChntÏn, nonob~ant
lesélogesquelesChrétienslui ont donnés,é-
toit un Princeabominablefouttiëdes meur-
tresde fa femme,de fonfj!&,de fon coUëgue,
il chefcba,d!t-on, vainementdes expiations
dansla ReligionPayennc,it n'en trouvaque
dansce!!edes Chrëtiens.S'i!'fut Chrétiende
bonnefoi, ion exemplene fervira,commetant
d'autres,qu'àprouverqu'onpeutêtre à la fois
tres dévot& très.méchant.
Ce 2
372 HISTOIRE CRITIQUE
1
la fortune des Chrétiens leur fit tres«
promptement oublier les maximes dou-
ces <&tolérantes de leur Législateur.
Ils comprirent que ces maximes, faites
pour des malheureux fans pouvoir, ne
devoiènt plus convenir à des hommes
appuyés par des Souverains. En con-
féquence on attaqua les temples & les
Dieux du Paganisme leurs adorateurs
furent exclus des places; le Maître ne
répandit fes graces que fur ceux qui
confentirent à penfer comme lui & à
jutUner fon changement en l'imitant.
Ainfi, fans aucuns miracles la Cour
devint Chrétienne, ou du moins feignit
de l'être, & les défcendans des Cour-
tifans hypocrites furent des Chrétiens
de bonne foi (2).
Dés avant le tems de Conftantin le
Chriftianifme avoit été déchiré par des
difputes des héréfies des yc/~MM &
des animoniés entre les Chefs des Chré-
tiens (3). Les adhérons des différens

(2) Il eft très.démontraque Con~antin,fbs


Enfans & furtout Thëodofc uferent de vio.
lenccs inouies pour anéantir le Paganifme Pour
s'en convaincre
onn'a qu'à lire le CodeT~o~.
~M ~~A 7<t. jPa~sntj ~cft~cnj-
Templis.
(3) SaintEpiphane,quieenvoitdan<:le qu&.
DE JÉSUS-CHRIST. g~
Docteurs s'étoient injuriés, anathëmad-
~es& maltraités M~~o, c'eft.à-dire, 1,
fans que leurs querelles ëc!ataiïent dans
le public. Les fubtilités de la méta-
phy~que des Grecs, introduites dans
ia Religion Chrétienne avoient fait
éclore une infinité de chicanes, qui-
n'avoient point eu jusque-là de confé-
quences bien marquées. Toutes ces
querelles éclaterent fous le régne de
Conftantin. Les Evêques & les cham-
pions des dirFérens partis s'incrigueren!:
pour attirer l'Empereur de leur côf:é, afin
de s'en fervir pour ëcra~r leurs ~dver.
faires. Dans ce tems même une partie
trés-conndérabie des Chrétiens ibus la
banniere du Prêtre ~<' nioit la Di'-
vinité de Jé~us.Chrifb. 'Trop peu ver-
~e dans les principes de la Re!lgion

tneme~ec!ede t'EreChrétienne,nou<apprend
que de fon temsil y avoit déjà ~M~e'ut~t~
~r~tcj ou feves qui divifoientles Chrétiens:
S. Irënée, qui vivoitdansle fecondnec)e, en
avoit avant lui déjà réfutéun ~r~d nombre..t
Depuisl'on a vu pullulerles héréfiesdanst'E-
gU(e celan'eftpasfurprenant;dansdesouvra-
gesaufficontradidoires,aum obfcurs,auil!ab.
furdesqueceuxdontle Te~amenteft compote,
chacunpeut trouvertout ce dont il ?.beluin
pourappuyerles fyftêmeslesplusoppoi~s& les
plusfous.
Ce 3
HïSTOJ~E CRïtiQ.UE
qu'il venoit d~embràner, mais vo~aat
décider la quefUon, rEmpereur la re<
mit au jugement:des ~vëques il les
eonvoq~a-dansla ville de T~Jicëe,<&ta
pluralité des funrages î~gla dénnitive-
ment le Symboled@~ la toi, Jéfus de-
vint un Dieu, ~H/z< à ion Père ¡
ic S. Efprit fut encore un Dieu j~
dant des deux autres ;"enûn ces croi~
Dieux combines'ne firent qu'un feul
Dieu.
Des~cristumultueux'ârent pailerceiE-
re' decidon imnteuigibte, & la chaB~'
rentenun do~me~crë~ nonobftantles
rëclamatiorts des oppo~ans. On lëer
ferma la bouche en lestraitant de blà~
pMmateurs & d'berëtiqBres. Les Pfëf
lacs dont les poumonsretrouvèrent les
plus forts .te dëclaTerent p~MM~;
l'Empereur, peu iu~ruit du fond de la
querelle, îe rangea pour' lors de leur
côté &le quitta parla fuite; iuivacs
qu'il crut devoir prêter l'oreille t~Mêt
auxEveques d'un parp~ & tantôt
ce~x d'un autre. Eo~ccrh~on-c~
l'Eglifenous appreBd que Conâantih
eue nous voyons.ic;.adhérer à la dëci~
non du Concile de Nicëe, ,fit alterna-
tivement éprouver coups aux ordM~
doxes & aux hérétiques.
t.
DE JÉ~US.CHRIST~ 3~

Cependant après b~n des années &


mêmedes ûéclesde disputes pour quel-
ques contrées ies Evéques de la Chré-
ttenoéfont convenusde regarder Jénis"
Chriftcommeun vrai Dieu. ~s ienti-
rent fans doute à la fin qu'il étoit im-
portaBtpour eux d'avoir un Dieu pour
fondateur, ce qjnine pouvoit maDqucr
de rendre leur propre autorité p}us res-
pe~sbie; ils prétendirent en e~et que
cette autorité étoit dérivée des Apô-
ttes, qui tenoient dirc6temenc ïa leur
de Jéms-Ghriit, c'eit-à-dirc, de Dieu
m~me~ C'eH donc une opinion dpat
&Hm enmmel de. douter aujourd'hui,t
quoique bien des Chrétiensde nos jours
ae ibient pomcencore convaincus de
cet article~j& ofent en appeUera lit
déciËondeï'Eg~ Mluver~eUe (4.).

~4) A !'ex€~)t~<mdes AnglicajM .tous !e<


Chrëdens Proteflans rejettent l'Epifcopat & le
regardent comme un pouvoir ufurpé. Parmi les
Ca.th~ques les Jan~niftes penient de n~ême,
ce cft la vraie Cilofede l'inimitié que t~a?
contrent !e Pape & iesEvêques. 11 paroît~que
S. Jcrôme étoit là-defTusdeI~vis des !anfeniQ:e?.
Cependant nou~ voyons des les premiers -tems S.
Paul très-occupé relever la dignité Rpifcopa!e.
S. Ignace d'Antioche., eUfciptedes Apôtres, in-
sinue dans fes I~ifre-s la haute idée que les Chré-
j~vutjuc. Enfin t'Au..
i un Ëve(jue.
tiens doivent fe faire d'un
Ce
~6 HISTOIRE CRITIQUE

Les Evêques aHemblés à Nicée dé-


ciderent, comme on l'a dit ailleurs
des Evan.
pareillement de l'autenticité
fervir de
giles & des livres faits pour
rsgle aux Chrétiens. C'eît donc à ces
Doreurs comme on l'a déjà remar-
leur foi,
qué, que les Chrétiens doivent
de-
qui néanmoins fut fouvent ébranlée
puis par des difputes des héréfies &
auëm-
des guerres; & même par des
blées d'Evêques qui fouvent mirent au
néant ce que d'autres afiemblées d'Evê*-
ques avoient décidé de la fa~on la plus
K~emnelle. En un mot, à compter de.
puis Conftantin jusqu'à nous, l'intérêt
des Chefs de i'Egliie fut la meiure de
toutes les décidons, & la régie d'après
laquelle ils établirent des dogmes fou-
vent parfaitement inconnus aux fôpd~
teurs de la Religion. L'univers de-
vint l'arène des pâinons, des difputes,

teur très-ancien des C'on/~uftOMJ/fpo~o/j


Ï~. 7. ~t. z. déclare nettement qu'un Evoque
eft un DtCMyur terre, fait pcur commanderà tous
~e~ hommes aux Pretres, aux Rois, aux Ma-
jg-</?Mfj.Quoique ces CoH/ï~Mtt~~foient répu-
tées apocryphes les Evêques y ont bien ptut.
conformé leur conduite qu'à !'Évangi!e canoni-
que, dans lequel Jéfu5, loin d'afiigner des droits
9"x Evêques, dit que dans fou Royaume il c'y
.tura ni /~Mt<~ ni derniers.
DB JiSUS-CU'R.TST. 3~~
des intrigues, des cruautés de ces gla-
diateursSacrés, qui fe traiterent les uns
les autres avec la derniere barbarie.
Les Souverains temporels, unis d'in-
térêts avec lesChefsfpirituels, ou aveu-
gléspar eux, ie crurent toujours ob!i-
gés de partager leurs fureurs. Les Prin-
ces ne femblerent tenir le glaive que
pour égorger les vidimes que leur dë-
~gnoiencceux des Prêtres qui s'empa-
rerent de leur efprit. Ces Princes a-'
veuglés crurent fervir Dieu ou tra-
vailler au bien être de leurs Etats en
époufant toutes les paflions de ces Pré.
tres, devenus les plus orgueilleux,les
plus vindicatifs les plus avares les
plus méchans des hommes.
Nous n'entrerons pas dans le détail
de toutes les querelles que la Religion
Chrétiennefit éclore fur la terre. Nous
dirons fimplementqu'elles furent con-
tinuelles, & qu'elles ont eu fouvent
des fuites fi déplorables que les nations
eurent lieu plus de cent fois dans cha-
que fiècle de regretter le Paganifmepai"
ubie & l'idolâtrie tolérante de leurs an-
cêtres. L'Evangile ou la bonneMû~
donna constammentle fignal du crime.
La croix fut la banniere fous laquelle
Cc~
~8 HISTOIRE CRIT'IQ~E
des frénétiquesfe t~Iemblerent pour ar-
ro~erla terre de fang. Les volontés du
Ciel ne furent entendue~ de perfbnne.
On difputa fans fin fur mfaçon d'expli-
quer les oracles que la Divinité étoit
venue elle même révéler. aux mortels.
Il fallut toujours prendre un parti dans
les querellesles plusinintelligibles. La
neutralité fut regardée comme une, im-
piété le parti poui!lequel le Prince
déclara fut toujours cr~M?~, & par'
tant fe crut en droit d'exterminer tous
les autres; les orthodoxes dans l'Eglise
furent toujouts ceux qui curent le pou-
voir de faire exiler, empnfbnner & dé-
truire leurs adverfaires.
Ces Evéques, que la puiSacce d'un
Empereur avoit tirés de la fange, de-
vinrent bientôt des iujets rebelles fous
prétexte de maintenir leur p~~M~ ,/pï-
nfM~ ils voulurent être indépendanjs
du Souverainou des loix de la Société.
ils prétendirent que les Princes eux'mê-
Mtcs, étant fujets de Joins-Chnft, de.
voient être fournis à la jurisdiS.Mnde
fes Repréfentans fur la terre. Ainfi
les prétendus fuccejn~ursde quelques
pécheurs de Judée, à qui Confhmun
avoit tendu la main, s'airogcreot le
DE JÉSUS'CHRIS T. g~
droit de régner fur les Rois aimi ïe
Royaume du ciel fervit à conquérir les
Royaumes de la terre.
Jusque-là, comme on a vu, la Se<3:c
Chrétienne répandue par tout l'Empire,
avoit été gouvernée par des Evéqu~s <ou
Chefs indépendans les uns des autres,
& parfaitement égaux pour la jurisdic-'
tion, ce qui faifoit de l'Eglifë une Ré-'
publique ~~o~ mais bientôt fbtt
gouvernement devint Monarchique
même Dcfpodque. Le reïpect que i'oa
conferva toujours pour Rome, la capï<'
tâ!&du monde, fembla donner une cer*
taine fupériorité à rEvêque,ou.au j(~ief
ipirituel des Chrétiens qui s'y trou-
voienc ë cabii s( ). En con fëquence fes
Confrères lui montrerent fouvent de la
déférence & le consultèrent dans que!~
ques occaGoïM. 11 n'en fallut pas .da-
vantage à l'ambition des Eveques
Rome pour s'arroger le droit de juger
ieuri confrères <&pour déclarer les

(5) D'a!Heursc'ëtc:i Rome que demM~


relent !es Chrétiensles plus opukns î'E~'i~
Rom&~efaifoitde grandescharitésaux fMeïes
des provinces fon Kvê~ueëtd!tte plusriche;
mêmedu temsdes Païens, !e Siègede ~ums
étoicl'objetde )'am'b!tton& 'des combaM''det
Prêtres, quifc-difpHtoicntle ~upe~n de J. :C.
~80 H:ST 01 RE CRITIQUE
Monarques de l'Eglise Chrétienne. Une
tradition très apocryphe avoit fait vo.
& fuppoic.t
yager St. Pierre à Rome,
avoit établi
que ce chef des Apôtres y
fon fiége en conféquence l'Evéque
Romain prétendit avoir fuccédé aux
droits de Simon Pierre à qui Jéfus
dans l'Evangile avoit confié plus parti-
culiérement le foin de ~r~ brébis.
Il prit donc les titres fattueux de fuc-
cei~ur de S. Pierre, d'E~~Mf univerfel
& enfin de y~ C~ (6).
Il en: vrai que ces titres lui furent fou-
vent confères par les Evéques Orien-
taux, trop fiers pour vouloir plier fous

(6) Ptufteur. Auteurs ont nie avec beauconp


de raifon, qu< S. Pierre ait jamais mis le pied
dan;?Rome; chns les ABes des Apôtres il n-'eft:
à moins qu'oa
pas fait mentio! de ce voyage;
ne fuppofe que S. Luc n'ait omis de parler de
S. Pierre:. qui étoit Nazaréen ou Ebionite pour
faire honneur à S. Paul fon maître de la con-
verfion de la capitale. Voyez ce qui a été dit
€i-devant, fur les démêlés de S. Paul avec les
Judaïzans. Si S Pierre eût été à Ro-
Apôtres à €
me, fon Evangile eût été forcé de céder
lui de l'Apôtre des Gentils, plus commode pour
des Payens qu'il diflierifoit de h circoncifion.
Ainfi l'on peut préfumer que S. Paul fut le pré.
mier Pape. Rift. des P< ~oMte7. Lettres
des Peres ~o~o~?u~ par Abraham
~OMMWCMJ
Rachat 8M. Lcy~ ï73~. ~af~~ ~tt
differtat. Lugd. ~atau. 1670.
DE JÉSUS-CHRÏST. 3~1
lé joug de leur confrère mais peu à
peu à force d'artifices, d'intrigues, &
fouvent de violences, ceux qui occu-
le Siège de Rome, fuivant tou-
perent
jours leur projet avec ardeur, parvin-
rent à ie faire reconnoître en Occi-
dent comme les Chefs de l'Eglife Chré-
tienne.
Souples & Ibumis d'abord à l'égard
des Souverains dont ils craignoient la
bientôt
puiûance, ils leur montèrent
fur les épaules, & les foulèrent fous
leurs pieds quand ils fe virent bien as-
furés de leur pouvoir fur Fefprit des
peuples dévots & rendus frénétiques
ils leverent
par la fuperftition. Alors
le masque ils donnerent aux nations
le fignal de la révolte, ils animerent les.,
Chrétiens à leur deftruction mutuelle;
ils foulev~nt les peuples ils précipi-
terent Ie?'~ois de leur Trône ils fi-
rent, pour les intérêts de leur orgueil,
couler le fang à grands flots; ils firent
des Princes trop foibles les vils jouets
de leurs payions ils en firent tantôt
leurs victimes & tantôt leurs bourreaux.
Les Souverains, devenus leurs vailaux,
exécuterent en tremblant les arrêts que
le Cièl avoit prononcés contre les en-
nemis du Saint-Siège, qui s'étoit rendu
§8~ HÏ8TQÏRZ CRITIQUE
l'arbitre de la foi. En un mot ces Pon-
tifes inhumains jmmolerentà leur Dieu
cent fois plus de icUmes humainesque
le Paganiime n'en avoit facrifié à tout
les fiens.
Après être parvenu à fubjuguer les
Bvéques, dans la vue d'établir <&de
conferver fon empire fur les peuples$
le Chefde l'Eglife inonda les Etats des
Princes de la Me d'une foule de Prê-
tres fubalternes& de Moines qui furent
~es efpions, fes émiuaires, les organes
dont il fe fervoit pour faire entendre
au loin fes volontés & pour fervir fon
ambition.
Ainfi les nations furent inondées
d'hommes inutiles ou dangereux. Les
tins, fous prétexte de tendre à la per-
ïe~ion Chrétienne, étonnerent le vul*
~aire par un genre de vie frénétique,t
fe refuferent aux plaifirsde la vie re-
noncèrent au monde, <&languirent dans
le fondd'un cloître en attendant la mort
que leur vie déplaifantedevoit leur fai~
re d~rer. Ils s'imaginerent plaire à
Dieu en s'occupant uniquementde prie*
res, de méditations ûériles & creuies,
~cen fe rendant les victimes d'un fana'
tifmede~ru~eur. Cesinfenfés,quele
Çhri~i~ni~neadmire, peuvent être re*
DE JÉSUS-CHRÎST. 383
'tI
cardes commedes victimes & des mar-
n'a garde de
tyrs du haut Clergé, qui
les imiter (7).
Mais peu de gens fe fentirent appelles
à cette perfection fublime; le plus grand
nombre des Moines plus indulgent
fe contenta de renon.
pour lui-même,
cer au monde, & de végéter dans la
retraite, de languir dans une abondante
oifivetc de vivre fans rien faire aux
travaillent. Si
dépens des nations qui
quelques-uns d'entre eux fe livrerent à
l'étude, ils ne s'occuperent que des vai-
nes fubtilités d'une Théologie inintelli-
naître des troubles
gible propre à faire
dâRS la fbciété& à fomenter la discorde.
D'autres, plus actifs, fe répandirent

(~) Le ChrifHanifmecondamne le fuicide; ce~


pendant on admire comme des modeles de per*
fedion, & comme des personnagesdoués de gra.
ces furnatureUes, des hommes & des femmes,
qut, par des pénitences & des aunêrités m(en-
fees, abrègent évidemment leurs jours. On as-
pire que les Religieux de ta. Trappe munënt en
peu d'années par mourir de phty~e. EU i! donc
plus criminel de fe tuer tout d'un coup que de
travailler dix ans à fa de~ru~ion? Si les hom.
?~8 étoi~nt; plus coniëquens ils verroient qu'iî
oft très-ridicule de faire ie procès à un fuicide
de tr~aer fon cadavre dans la rue, tandis que
l'on regarde un Moine frénétique ou une fille
enthouûa~e comme des Saints agréables à Dict:.
38~ HISTOIRE CRITIQUE
1 1
dans le monde fous prétexte de pré.
cher l'Evangile iis le précherent eux-
mêmes,e les intérêts du Clergé & fur-
tout la foumiffion due au Pontife Ro-
main, qui fut toujours leur véritable
Souverain. En effet ces éminaires n'eu.
rent jamais d'autre patrie que l'Eglise,
d'autre Maître que ion Chef, d'autre
intérêt que celui de troubler l'Etat pour
faire valoir les droits divins du Clergé.
Fidèles à fuivre l'exemple de Jéfus, ils
apporterent le glaive ils femerent la
discorde, ils allumerent des guerres &
des féditions, des perfécutions, des croi-
fades; ils fonnerent le tocHn de la ré<
volte contre les Princes désagréables ou
rebelles au fuperbe Tyran de l'Eglife
ils employerent fouvent le couteau fa-
cré du fanatifme pour le plonger dans
!e cœur des Rois; en un mot, pour fai-
re profpérer la caufe de Dieu, ils jufti-'
fierent les crimes les plus affreux & mi-
rent tout en combufUon fur la terre.
Telles furent, furtout dans les der-
niers tems, les maximes & la conduite
d'un Ordre de Moines, qui fe piquant
de marcher fur les traces de Jéfus prit
le nom de fa ~o~ Uniquement &
aveuglément dévoués aux intérêts du
Pontife Romain, ils ne comblèrent êtr~
venus
~JÉSUS-CHRIST.
ternis dans le monde que pour mettre
l'univers dans fes fers. Ils corrompt"
rent la jeuneile, de l'ëdueadon de h-*
quelle ils voulurent s'emparerexclufive-
ment ils s'eiforcerent de ramener la
barbarie; fachant bien que la ~~r~
~'f/pn~ eft !e plus grand foutien de la
fuperiUtion, ils precherent l'ignorance
& la foumimon aveugle ils déprave~
rem les moeurs& leur fubâicuerencde
vaines pratiques & des fuperftitions
compatiblesavec tous les vices <&ça"
pables d'appaifer les remors que peut
cïmïerle crime. Ils précherent l'eMa<.
vag<e~&la fbumiÛionillimitée aux Prin*
ces qui furent eux-mêmes leurs efcJa-
ves, &- qui confentirent à devenir ~e~
inârumens de leurs propres vengern*
ces ils préchecencla rebeûion Je
Régicide contre les Princes qui refi-
rent de p!ie~ fous le joug odieux du
foccdïeur de S. Pierre, qu'ils eurent le
front de déclarer infaillible, & dont ils
mirent les décidons bien au defÏus de
celles de l'Eglife univerfeUe. En un
mot par leurs fecours le Pape devint,
non feulementle Defpote, mais encore
le vrai Dieu des Chrétiens (8).

(8) Dans le tems où t'Auteur ëcrivoit, il ï';e


Dd
38~ HISTOIRE CRITIQUE
II y eut cependant des hommes qui
obèrent rcchmer contre les violences,
les extorHons <&ics ufurpations de ce
Tyran fpimuej. I! y eut des Souve-
rains qui pour défendre leurs propres
drôles ofèrent lutter contre lui mais
dans des tems d'ignorance le combat
fuc toujours inégal entre la puiSance
temporelle <~la puiiiance facrée de l'o-
pinion. A la fin des prédicateurs mé-
çontens du Pontife de Rome defnMeren!:
les, y.~ux de quelques peuples ils pré-
chèrent iaf~<?n?7<~i!s firent main-baffe
fur quelques abus & dogmes qui leur
parurent: les plus révoltans. Quelques
Princes faifirenc cet~e occafion pour
bnfer des fers donc ils avoient été il
loBgMms accab!ës fans renoncer au
Chriâianifme 5 qu'ils regardèrent tou-
jours comme une Religion toute divi-
ne, ils renoncerent au ChrHUaniûne
Romain, qu'ils regardèrent comme une
iuperfdtion corrompue par la cupidité,
l'intérêt & les pairions du Clergé. Con.
tens d'élaguer ainfi quelques branches
d'un arbre empoifonné (que pourtant

prëvoyoitpas que !es y~b~j, dont i! ici


c~uef~ion,
~ue~ion, ~raicnt un
ferok'nclesjour cha~savec
aveci~=-~n:i.
juurchr_fi'Es ignonu.
niedesPayson ie''r pouvoiriernbloU1~mieux
~tâbH. ~Vt/te f&~i'Hr,
'DE" J É~S~S -C'É~'Ii Ï S'T.' ~f~

fruits amers auroi!ent:ane~ Paf


Connoîcre) nosr~r~~M~ 'në'~nt~rei~~l~:
pc~nt q~e ies principes même d~ë~
iJLg~n,fondée par le =fanàdfrn~~~tï]j!ï~
po~ure devoiehc necêÛa.i!'ern@n~
to~ours faire 'ëdore des 'fanatl~j~jjl~~
des:.courbes. î~ ne''virent pQMtc~qM-
~i~e~gion exduÛYC,qui~pi~énc~
~~M~e. râpprobancit. ~du ~[j~~
3~t~ devoit~creL~r ~R!e~E~ :'11
~~e~.erguem'eu~ de~e~ij-r~ l,1:
t~t'~nniq~e~,intojerà.nïe ~i~ii~ij J !jl'
t~'ne: virent p~s ~He'la ~anië ~[ï~ !i
MytiÏme qHë'le'pretendn~ ~zë!
~m~des âmes, que' h~pa~ohjde~
tre&.pourdominer<&régner fur !i~ j:
j ~nce§', dev~îen't'excuer 'côt 'o~~tar~! ]
~~s'~avages~ ~J'jl''J!
Ë~ e&c le C'hrîftianiftTtë r~or~ ?
~qt~ de/~e~mb~er' au ÇnnAiaïuM~
"m~L~s.prerniérstems ;de,rEgM~tpr~
~es" Prëdicatë~ fongaent,
j~rnines des perturb~eurs public~,
qM~fous prétexte"de ~<
~M- nren~n&ître des~t?o~les'j-;ij~
~'rnâ~cr~, ~desréveites, en' un~
<~ désordres ~n's.n'n. Les Pr~ë~
(~retirns dans to~es' ~ës ~e6tes ~rn'
ren~ûbt~sd~~ncenirlesd~~pn&~d~
leurs Doreurs, Us regardèrent comme
DH Dd & a
ggg HISTOIRE CRITIQUE

infai!Ub!es les opinions qu'ils avoient


ëux.mêmes adoptées; i!sies ~ireht va.
loir & par le fer & par le feu en un
mot ces Princes furent par-tout ligues
avec quelques-uns de leurs Prêtres pour
faire la guerre à tous ceux qui ne p,en.
foient pas comme eux (9).
L'on vit fur-tout régner refprit into.
Jerant &per~ccuteur dans les pays qui
lièrent: fournis au Pontife de~ofne.
Ce futia que les Prêtres, ~hourri~
les maximes d'un defpodfme ipïnt~e!,
ocrent le plus infolemment tyranni~r
.tes efprus. Ils murènele front de Ïontentr~
que le Prince ne pouvoit ~ans iît!p~ëcc
& difpenier d'entrer dans leurs ~uerel.
jes, de partager leurs fureurs, de rë.
pandre }e~an~de Jeurs Ennemis, ~eon-
tre !es ordres formels de Jefus-Chrift les
ëminaires du Vicaire de Jëfus- Chrift
prêchèrent hautement en fon nom la
perfëcution, la vengeance, la haihe<&

(<))Les Protc~ansont per~cuté comme!e


ClergéRomain. CalvinfaifoitbrûlerServets
Genève tandisqu'on brûtoitdesCatviniRes à
Paris. Les Anabaptiftes ont commisdes excès
inouisen AHemagne.La LiturgieAngHcane
fit perdre la tête à CharlesI, qui vou!ml'in-
troduireen Ecoffe. En Hollandeles Cow&t~-
ontchaudement perfécutéles~M!fï<
DE JE S US-CHRIST. 38?
!e maHacre (10). Leurs cris en impo*
ferent aux Souverains: les moins cré-
dules tremblèrent à la vue de leur pou-
voir qu'ils n'oferent point reprimer,
Une politique fuperfHdeufë & lâch~
leur fit croire qu'i! étoit de l'intérêt du
Trône de s'unir pour toujours avec
ces frénétiques inhumains & turbuhns.
Ainfi les Princes, {bumis au Cierge &
faifant cauie commune avec lui, de-
vinrent les ministres de fes vengeances
& les exécuteurs de fes volontés. Ainfi
ces Princes aveugles travaillèrent à fou-
tenir une puiilancc rivale de la leur.
Ainfi ces Princes bornés ne virent pas
qu'ils nuifbient à leur propre autorité
en livrant leurs îujets a la tyrannie &
aux extorfions d'un ciriin d'hommes
dont l'intérêt eit de les plonger dans
l'ignorance d'exciter leur fanatifme,
de fe rendre maîtres de leurs efprits,
de dominer leurs consciences, en .un

< (ïo) L'Evan~iie(c contredit:fans ceflë il


fouHcle froid& te chaudfurl'articlede la to.
~ra?:cc,ce qui e~ très-commode pourles Thëc<.
j logions, quelqueparti qu'ils foudcnnent. En
conféquence, tantqueleurparti cft le plus foi-
b!e. ils s'appuyentdes padagcsqui recommaa-
dent la douceur maisdèsque ce parti prendle
jg defTus,Hs~uLorifentd'autrespa~gos pouré-
t t criferleursadverfaires.
DdE~ 23
~p0 HISTOIRE CRITIQUE

motd'en faire des inf~rumens propres


à fervir leur orgueil, leur avarice, leurs
vengeances, leur opiniâtreté par cet.
te indignf poiidque, dans !es Etats les
plus fournis a la domination fpintueiie
du Pontife Romain la liberté de penier
fut proicrite avec fureur, l'activité fut
réprimée, la fcience fut punie, l'indus-
trie fut écrafée par la rapacité du Cler-
gé, les mœurs furent négligées & rem-
placées par des pratiques les nations
végéterent dans lengourdinement: les
hommes n'eurent que des vertus mo-
nattiques, afRigeancespour eux-mêmes
& inutiles à la fbciétë (11). Ils n'eu-
rent d'autre reûort que celui que !e fa-
natifme leur donna, d'autre fcience que
le jargon obfcur de la Théologie leur
'esprit n'eut d'autre pâture que des dis-

(11) Le fçavantAbMFleuryconvientde ces


vérités dansfesMa~r~desCAr~:cnf,partiejF.
$. LIV. où il dit que lesCArcttfn.i
doivent6&/i'r.
ver ~TaSc'KC?~ce qui prat~uedansles ~OMa~*
teresles plusréguliers pourvoir des ex"
~tua~~J< moraleC&rM!cn~.Ainfi, de fon
aveu, un bon Chrëdenen:un vrai Moine; or
un Moineen:un citoyenmort pour la fociét~.
Que deviendrokun pays ou tout le -mondefe
piqueroitde la perfe~ionchrétienne ver la-
<)uel)echacun doit tendre? i) n'y auroM-ni
i~aichandj:,ni Soldats,ni gensmarier
DE J~U S.CHRIST. 391'

putes interminables fur des fubtilités


myfLërieufes, indignes d'occuper des
Etres raisonnables, ces occupations fu-
tiies'abibrberent l'attention de beaucoup
de gëmcs profonds, dont les travaux
euneni été utiles b'~s s'ëtoicnt portés
fur des objets rediemcnt intcreilans.
Les nations turent appauvries pour
nourrir dans l'abondance, le iuxe & fou-
vent dans la crapule des légions de
Moines, de Ptëtres, de Pondfes dont
ei!es ne retirerent aucuns fervices réels.
Sous prétexte de ftipendier des inter-
ceheurs auprès de Dieu, on dota riche-
ment une multitude de fainéans, dont
les prieres & les rêveries ne procurerenc
que de la mifere & des dinendons.
L'éducation, confiée par toute la Chrë-
tienLë à des Prêtres ignorans ou per-
vers, ne forma que des fuperfUtieux,
dépourvus des quaiitës nëceilaires a des
citoyens. L'inihuction que l'on donna
aux Chrétiens ie borna à !eur inculquer
des dogmes & des myfteres qu'ils ne
purent iamais comprendre. On ne ces-
ia de prêcher la morale Evangë!ique;
mais cette morale fubhme, que tout le
monde admire & que fi peu de gens
pratiquent, parce qu'elle eft incompa-
tible avec la nature & les bc(bms du
Dd
Dd 4.
4.
30a HISTOIRE CRITIQUE

plus grand nombre des hommes, n'en


jmpola point aux payons, & n'arren
jamais le déreglement des mœurs. Quand
cette morale Stoïquc fut pratiquée, ce
ne fut que par quelques fanatiques im-
bécilles ou par des enthoufiaUes fou.
gueux que l'ardeur de leur zéle rendit
très-dangereux pour la fbciëté. L~s
Saints du Chrin.ianifme furent, ou les
plus inudies, ou les plus méchans des
hommes.
Les Princes les Grands, !es Riches,
les Chtfs même de l'Eglifè fe crurent
difpenfcs de la pratique rigoureufe <&
littérale des préceptes & des confeils
qu'un Dieu lui-même étoit venu don.
ner: i s lainerent la perfection chré-
tienne à quetques miférables Moines,
pour qui feuls elle iemb!ou: originaire.
ment deftinëe des guides faciles ap-
planirent pour les autres les chemins
du Paradis, &, fans gêner les pailions,
perfuaderent qu'il fumibit de venir pë"
riL.diquement leur coM/~r fes fautes
s'humilier à leurs pieds, fubir les péni-
tences & les pratiques qu'ils voulurent
impofer, & fur-tout faire des largefles
H 1 E~life, pour obtenir de Dieu la ré-
n~iHion des outrages que l'on faifoit à
~s créatures. Par ce moyen dans les
DEjÉ~sûs-Cs~T~
pays tes p!us chréciens !'on vit j@$ p~tïS.
pi~s & les Princes a~ier.~ ~d~t~J,
'v<ec.!a.. plus ~fFre~fe 'dcpr~a~
maenrs, & îbuvenc avec J@s~~es~~h
plus noirs. L'on vit. des ~Tyra~s !1~ j J
vot.s; ~des- Adu!tef@s ddvots~~des~p~~
pm~@nrs., des .M~nilfes~ miqu'ês des'
CotArcifans fans moeurs, des voleur~
b~ss, ~tous tï'és-d:ëvot's~ ~o~~Vït~d~'i~ ji~~
~pQns~de /tout~i~:m~n~er~b'~e~
~!e' pouï' une ~cl!gton:~tdd.nt~ Il:
ruttres promirent; des exp~tic~S! ~e~ !ë~ ¡
a ceux mêmes qui vio!erdiern~ies
p~ il
captes les plus formels ~~<~

(r2).\pn dit & !'or) répète tous !es jour~ qM~


!â Rçt'gion nëceShfre. & qu'elfe ~it~~
H ne.faut qu'ouvrir les yenx pour <cLconv~iao~
:(~'ë\cetceReligion parmi )e~ grands '<~tes" pëc~s
ne redCTitperfonne (pas n~me les Prêtres qurtâ
prêchent & qui en vivent). Les peuptes M~M<L
~vots de FEurope, tds que!cs j!ta!{ens,s~
Portugâts, les Kfpap.nô's, diftinguent ~gat!e- i;
ment par teor bigoterie & par :ta corruption des~¡
jnceurs le Ctergé iui~mêmeieur donne t'exempte' L
de !a perfidie, de la cruaucë, de !a Hcence !a
pïus effrénée. Pour contersirles homme$,!t,ne
faut n! menfbngfs n! fables; il faut de bonnes
!ôix~ une bonne ëducaticn, tme raifon cU!t!vëe,
des ta!ens, des tunneres, de bons exemples,des
réconipenfes&descMcuiiens équitab!es. Com.
me l'on n'oppofcquc des chancres auxd~re~!e-
mens des hommes, eHcs ne font point capâ~ea
tie vaincre leurs penchans
TT~]
Dd
H $ TOIRS CRITIQUE
Ainfipar les ~bin~des guides fptri-
tuels des Chrétiensla concordefu!: ban-
nie des E~cs, les Princes tomberent
dans l'eiclavage, les peuples furent~
veuglés la icience fut étourFëe, les
notionsturent appauvries, la vra~e~p~
nde fut H~cconnue,& les ChreMen~les
plus dévoMfurent communément:de-
pourvus des t~ens & des vertus ne~es~
i~res;aMjfbutien; ~des~Giétcs.
~'e!s ~bnt:!es avantagesimmcnfes
!aF~e!igtQH du Chrift ~procures La
terre' tels font les effets que nous
voyons réfuker de rJEvangjLie, on
de la bonnenouvelleque le âls de pien
e~venu lui-mêmenous annoncer, j~
en juger ~r ~M~ (c'eft a~dire,
près ~a..rc~!eque le Meiîie a tuj.-me~~
donnée) !es incrédules trouvent que !e
Cnriiâmnifme fut ~nëgoriquemeiM:r@-
prefenf~par tej~M~ ~M~ Mais ee~X'
qui ont foi, nous garanf.inent qUe
dans l'autre monde cet arbre produira
quelquejour des fruits dëHcieux~
taut doncles attendre en pacience, c~r
tout nous prouve que les grands ëiens
que cette Religion nous promet ne ?
font que très-peu fentir dans le n'ionde
où noujs(bmmes.
Cependantil eft des gens qui porMn't
DE J ESUS CHR1 ST.r g~
l'incrédulité-jusqu'àpenfer que,.s'<H-~t~
~oit un Dieu vr~menc jaioun e ~s,
droit: il ne pourroicgueres rccompe~
fer des morceis~îez impies pour Jui.a~~
foctcrun Juif, un chariatM, un hotn~
me & pour lui rendre des honneuysq~
ne fbnc
font dus q~à
111,i, L4~nc,~et'
ta. Divinité. En
~endre,.d~s',h(,O, cM
en fuppo~ni:que Dieu s'o~'en~edes sc'~
tions de.~es:créatures :s'mceï'e~
dcporcemens~i!"ne.eut ~.qn~ j
~ie~rt.
ires~ritc de conduice pdie~de~t~
de Chrétiens qui,~us:pretexte/$'~Y~~
vocion & de ze!e, ic croient permit d~,
vio!sr Desdevoira les plus Mnts de !$
n~urc, dont on fait ce Dieu rameur.
~Al,eil,..ajoutent,nos incrëdutes~es~~
di~ciie de calculerla durée des exËra~!j
~vag~nces~humaines ~ependailt~iis_
~teni que le régne du menfange de'
Ferï-euriinir~ toct où-tard pour faire p~
raison &à.i~ ycrité~~r~Ês~~

~3) UnEco(ïb!s a piAliëà Londresërri~~


u.!)~{vre~us le titre ds ~o~.C'<, ~c~
T~co~ C~r~t~~p~!Wtp~'na:~sn!,at!cs, dans
lequelil veutprouverque tout ce quien:fôn~'
f~rlerémpi~agedeshommes,fait m{pM~it,
nonmfpM,n'eftquepr:pb~b!e, & que p)'o~
btbt!i~diminne àà proponion
babilit~dil1'ljnueproportionqqu'on du
u'on.élqit?n,u
<'éioi~.e.
tëmsoù vivoient: les rt~moinsfur Jecémoign~ge
d~quelson croit. Surce principeil faitun cal-
<ùl algébrique d'aprèslequelil afiurequeid
39~ HISTOIRE CRITIQUE
opèrent donc que les nations & leurs
chefs fendront quelque jour le danger
des préjugés: qu'ils rougiront d'avoir
proftitué leur encens à des objets di-
gnes d'un fouverain mépris; qu'ils re-
gretteront !e jang & les trcfbrs que leur
ont couté des fables & des rêveries nui?
iib!es; qu'ils feron!: a la fin honteux d'a-
voir été les dupes & les yK~imes d~h
amas de Rouans de~itucs de vrai~rn'-
blance, qui n'eurent jamais de ~pdc"
inehs plus folides que Ji'ëconnante cr~.
dulite des peuples <& rëtonnanCë im~u~
dencc de ceux qui !es prêchent. Ges iH-
crëdu!es ofent du moins entrevoit un
lemsoùles hommes, pour leur propre

prohabtiitë de !a Religion Chrétienne durera ett-


c~re i~ sns, au hout desquels elle fe ~~mr&
à rien. Maîs Il préfume que le Jugement:der-
nier doit arriver à tcms 'pour prévenir cette é-
ctipfeMtale deiafoi. Qup~qu'HenfotCdcc~~
calcuts&de ces~conje~ures, on pQurrpttappU' ¡,
la Religion de IéfuscequeLa<ancedt-
ioitde' Myt:ho!ogieMayenne, fuivant laqueU~j
Jupiter avoit dën-6në fon pere Saturne, ~~o!
tï~MtRD~M?M /Mt~ ~~M pr!M~temporibus,a~M
con/e~~MH~j'.
cor~e~uentibtas.
Pf~e/? fieri ~t
ergo ~r!,
Pote~ cr~ zct ~~JttJ
atius fit
~6~ futurtes. Si' C~<*0f~MM~ pf'K~ WM<a~M
e/t': cur J~tMT s etiainpo~~ïM~ po~e ~Htart?.
Voyez LaS~K 7~f~t.a't'uM. L: f.cap -X~
SLDieu s'eft ennuyé de la Religion Juive, pour-
quoi ne s'ennuyeroic-i!pas de h Rcugton Chr~
ttehne?
DEJE SUS-CHRIST. 397
mtcret devenus plus (enfes, reconnoî*
tront !a folie vraiment barbare de fe
haïr, de fe tourmenter, de s'égorger
pour des dogmes obicurs des opinions
& des cérémonies puériles indignes
d'Etres raiîbnnab!es & fur lesquelsU
e0: impofnble d'être jamais d'accord.
Ces Mécréans pouffent la tëmëritë jus-
qu'à prétendre qu'il eft trés.poiliMeque
les Souverains & les Sujets fe dëgoû.-
tent un jour d'une Religion onëreufc
pour les peuples, & qui ne procure des
avantagesieniib!esqu~auxPrêtres d'un
Dieu pauvre & crucifié. Ils penfent
que détrompés une fois, les Laïques
profanes pourroient bien les ramener à
la vie frugale des Apôtres, ou à celle
du Chrift qu'ils doivent fe propofcr
pour modèle au moins s ils imagmcnc
que l'on pourroit obliger les Minières
du Dieu de paix à vivre plus paifibles,
& à faire quelque métier plus honnête
quecelui de tromper ou de déchirer
Sociétéqui les nourrit.
Si l'on nous demande ce que l'on
peut iubn.ituerà une Religion, qui de
tout tems n'a produit que des effets fu-
neftes au bonheur du genre humain
nous dirons aux hommes de cultiver
!eur r~ifon qui bien mieux que des
9p8 HISTOIRE CulTIQ.UE

Mêmes abfurdes & trompeurs ieur


&!eurfurdfen-
procurer~c bien.être,
tir prix de h ver!:u. Enfin nous k;ur
dirons avec 'i'er~iiien PcM~o? vous
mettre<??!peinede c~fr M~cLoi clivine
~o~' avez ~/<* c.Knc
au ~M~ entier ~'o.F écrite
fur les t~~ A~7~~E? (i~).

(ï4.) TertM~. C~o Mu~ï~.

F 1 N.

T A B LE

EPITRE A URANIE. Page I.


PREFACE. 2.
CHAPITREI. T~~M ~KP~
~c~~ Pro~ Examen ~< Prophé-
ties rc~T~ y~y. 1
CHAp. IL De A~ y~-
c/
CnAp. ni. Adoration des A~g~~ cy des
A~< des 7~ ~H"
~ff~.
tres C~c'o~~ncc~~ï ~!l?~ la nais-
y~-L/ 4i
y~
T A B 1. E.
ciiAp. iv. 2~p~Mc y~/Mi-CM/?. Son
/~0:<f dans le D~ C'OMWCMCC~f?ït
de fa ~?-M~o~ & defes Mïrj~/cj. A~o-
ces de Cana. 1~. ~9
CHAP.V. Voyagede y~~ y~rK/cM.
~M~CM~~~J du Temple. Conféren-
ce avec A7~o~M~ 85*
CHAP. VI. ~~M~C y~/M~avec la Sa-
maritaine. Son voyage & fes ~îr~c/Cf
dans le pays des G<T~My.. 96
CHAP.VII. y~/MJ~M~~ deux poffédés.
Miracle des pourceaux. jP'M~.r opérés
par le C7~ y~M'~ la fin pre-
fK~~ année de fa Mï~OM.. J 17
CHAP.VIII. D~y~Ht
yOM~OHr y~M~/{7M,C'C,
~~C~P~MCJ~~ï~~OM.. 140
CHAP.IX. y<?/M~ MOMUMM~ ?K~-
cles. E~~M de fes ~pc~ ijj
CHAP.X. ~r~o~ de la ?Mon~g~P~c~
de la M~f~~ O~r~~ y~r
cette MO~ 1~4.
Ci!Ap. XI. ~M~~ parabolesde y~
~n~~p~P~~CON~C~ ~0-
y~<? ~y~T ~~s~ ~c~
qu'il y <?M~ 19~l
CJIAP.XII. Af~o~p~r~. 7~/?rMc-
tions que leur donne. ~C/~f
c~~J' par /Mïjusqu'à la fin de la fe-
CCK~a~y~~C'~M~M. xll
T A B L E.

cuAp. xni. y~ c~ G~
uc~ t~ ~c~c pj~c fa
M~~?Ï. C<' y fit ~.f~M'~M
0~ ~yo~ pag. 231
Cn~p. XIV. /6' ~c~rc ~n~M.
J7 /o~~ e'My~/r. ~/Mr~fOH .~<7
L~z~rc ~Mfc du C~r//?.
<S~~r~~ au ~r~M. des 0/~c~. La
C~c. 7~ a~ ~jj
CHAPXV. ~7/2~ ~f roM~~n~~OM de
~OM//p~<0~ 28t t
CH&P.XVI. y~/My
COM~M?~ ~~M'~ J~M<7/ ~77?CM
Jc~p~P. ~0[r
CliAp. XVi!. ~%<?~)~yMr
vie C~ des ~pc~~j'.
COMU~~ ~h jP~ .WC~C
~C~j~ Pc~c~ï/
/My~ Ca~ ~c~ ~gr~. ~~2
CHAP.XVHi. ~r. T~M du
C/MM~< Cû~~K~M;MJ~
M9M~.
340
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