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SERRER LA MAIN À UNE FEMME ÉTRANGÈRE

Le musulman doit chercher en permanence à se rapprocher de Son Seigneur par les œuvres
pies, mais il faut au préalable qu’il évite les péchés aussi bien capitaux que véniels. Le Coran
et la Sounnah nous exhortent au convenable et nous interdisent le blâmable. Or, de nos jours,
bon nombre de musulmans pensent que serrer la main d’une femme étrangère n’a rien de
grave. D’autres pensent que serrer la main d’une cousine, d’une collègue ou de la femme d’un
frère, est plus que normal voire même naturel. Certains même vont jusqu’à blâmer des
serviteurs d’Allah en les traitant de tous les noms d’oiseaux pour avoir refusé de serrer la
main à une femme, d’autres à menacer leurs épouses de divorce simplement parce qu’elles ont
refusé de serrer la main à leurs amis. Que ces personnes craignent Allah et respectent au
moins le libre choix de chacun ( e ).

Ce qui est clair et manifeste, c’est qu’il n’est pas permis à un homme qui croit en Allah et à
Son messager de mettre sa main dans celle d’une femme qui ne lui appartient pas et qui ne
soit pas une de ses proches parentes. Quiconque le fait commet une injustice contre lui-même.
Le Coran a interdit de poser son regard de façon délibérée à la femme (ou au mari) d’autrui. A
plus forte raison donner sa main ?

Dieu dit : « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est
plus pur pour eux. Allah est, certes, parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font » (S
Nour, V 30).

Et s’adressant aux femmes, Il dit : « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de
garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles
rabattent leur voile sur leur poitrine ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leur
mari, ou à leurs pères, ou aux pères de leur mari, ou à leurs fils, ou aux fils de leur mari,
ou à leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves
qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères
qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs
pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous
devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès » (S Nour, V 31)

Le prophète (psl) a même menacé ceux (ou celles) qui serrent la main à une personne
étrangère autre que celle autorisée par le Coran et la Sounnah.

D’après Ma’qal Ibn Yassar, le prophète (psl) a dit : « que l’on enfonce une aiguille en fer dans
la tête de l’un d’entre vous vaut mieux pour lui que de toucher une femme qui n’est pas la
sienne… » (rapporté par Tabarani, H N° 486).

Dans Sahih Al-Djami (5045), Albani a dit à propos du hadith qu’il est authentique. Ce hadith
à lui seul suffit en matière de dissuasion et pour inciter à l’obéissance qu’Allah le Très Haut
nous a prescrite, étant donné que le frottement avec les femmes est une source de tentation et
une cause de turpitude.

D’après Umayma fille de Raqiqa, le prophète (psl) a dit : « Je ne serre pas la main aux
femmes » (rapporté par Nassaï H N° 4181, par Ibn Madja H N° 2874 et déclaré authentique
par Albani dans Sahihi al-Djami, N° 2513).

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Selon Cheikh Ibn Baz, il est plus évident d’interdire la poignée de main échangée entre
l’homme et la femme ; que les mains soient nues ou couvertes, compte tenu du hadith ci-
dessus où le prophète (psl) a dit : « Je ne serre pas la main aux femmes » et par précaution.
D’après Aisha, les croyantes ayant immigré chez le prophète (psl) étaient soumises à une
épreuve ; lorsqu’elles acceptaient les conditions pour se repentir, le prophète (psl) recevait
leur serment mais sans leur serre la main. C’est le sens du verset suivant :

« Ô prophète ! Quand les croyantes viennent te prêter serment d’allégeance, et en jurent


qu’elles n’associeront rien à Allah, qu’elles ne voleront pas, qu’elles ne se livreront pas à
l’adultère, qu’elles ne tueront pas leurs propres enfants, qu’elles ne commettront aucune
infamie ni avec leurs mais ni avec leurs pieds et qu’elles ne désobéiront pas en ce qui est
convenable, alors reçois leur serment d’allégeance, et implore d’Allah le pardon pour
elles. Allah est certes, Pardonneur et Très Miséricordieux » (S Moumtahana, V 12).

Ourwa rapporte que Aicha a raconté que le prophète (psl) éprouvait par ce verset toute femme
immigrante qui venait à lui. Toute femme qui était prête à se conformer à ces principes, il lui
répondait : « J’accepte ton serment d’allégeance » sans lui serrer la main. Et Aisha d’ajouter :
«Je jure par Dieu, le Messager d’Allah n’a jamais serré la main à aucune d’entre elles ».

L’imam Ahmad rapporte que Oumayya Ibn Raqiqa (sœur de Khadija et tante maternelle de
Fatima) lui a raconté : « Je vins auprès du Messager de Dieu en compagnie d’autres femmes
pour lui prêter serment d’allégeance. Il nous stipula de nous conformer au contenu de ce
verset. Il nous ajouta : « dans la mesure de votre capacité ». Nous lui répondîmes : « Ô
Messager de Dieu, pourquoi ne nous serres-tu pas la main ? » Il répliqua : « Je ne donne une
poignée de main à aucune femme. Mon comportement vis-à-vis d’une seule femme est le
même vis-à-vis d’une centaine » (Ahmad, Tirmizi, Nassaï).

D’après Ourwa toujours, Aïcha l’a informé de la manière dont les femmes prêtaient serment et
lui a dit : « Le Messager d’Allah (psl) ne touchait aucune femme par sa main, mais il recevait
leur serment d’allégeance oralement et leur disait : « j’accepte votre serment ; vous pouvez
disposer » (Mouslim, H N° 1866).

Le prophète (psl) refusait donc de toucher les mains des femmes… en dépit du fait que la
prestation de serment d’allégeance se concrétisait par une poignée de main.
s’il ne lui était pas permis de le faire, comment serait-il permis aux autres hommes de le
faire ?

Il n’y a aucun doute que le fait qu’un homme touche une femme qui lui est étrangère est une
des causes de tentation qui excitent les plaisirs charnels et poussent l’individu vers l’interdit.

Que personne ne dise : « mon intention est saine, mon cœur est propre » car l’homme le plus
chaste qui avait le cœur le plus pur, le Messager d’Allah (psl), n’avait jamais touché une
femme étrangère. Quand des femmes se présentèrent à lui pour lui prêter serment, il ne leur
serra pas la main comme il le fit avec les hommes, mais il se contenta de leur parler.

Certes, c’est difficile au début surtout lorsqu’on avait l’habitude de donner la main ; mais
c’est un combat qu’il convient de mener et, chemin faisant, on se rapproche progressivement
vers la perfection. Nous demandons à Dieu de nous apporter assistance.

Paix sur vous.


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