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En Turquie, les révoltes se sont succédées jusqu'en 1937. Il est estimé à 150 000
le nombre de Kurdes tués et à plusieurs centaines de milliers de déportés. Une période
d'assimilation forcée s'en suivit : le mot Kurde fut interdit, les noms des villes et
villages furent remplacés par des noms en turc et il fut interdit de donner des prénoms
kurdes aux enfants. La langue kurde fut interdite jusqu'en 1991. En 1946, une
éphémère « République du Kurdistan » fut fondée par les kurdes d'Irak. Puis à partir de
1950, Mustapha Barzani prit la tête de la rébellion kurde irakienne. Les combats de
1961 à 1970 furent si meurtriers qu'on parla de génocide du peuple kurde. Un accord
fut signé le 11 mars 1970 avec le gouvernement de Bagdad promettant l'autonomie au
Kurdistan. En 1974, Barzani rejette le statut d'autonomie établit par Bagdad et les
combats reprennent jusqu'en mars 1975 où les combattants kurdes perdent le soutien
de l'Iran qui ferme sa frontière.
2. Les kurdes victime de violence
Depuis longtemps, les Kurdes sont victimes de violentes répressions politiques
et culturelles. Désavoués par le traité de Lausanne de 1923, qui leur a retiré la
possibilité de disposer d’un État kurde comme prévu par le traité de Sèvres de 1920, ils
n’ont cessé, depuis lors, d’être la cible de différentes nations.
S’en suit alors une politique intensive d’arabisation, de déplacements forcés des
populations, d’exécutions ciblées et une situation de guerre par intermittence.
Ainsi, en mars 1971, la nouvelle charte du parti Baas décréta que les Kurdes
devaient à partir de maintenant adhérer à « l’unité politique et sociale du pays », ainsi
qu’« accepter l’Irak dans le cadre de la Patrie arabe. » Cette obligation fut même
renforcée, par la proclamation de « l’identité arabe de la terre kurde » lors de la
troisième Conférence dudit parti.
D'après Human Rights Watch, 90 % des villages de la région cible ont été rayés de la
carte et 1 754 écoles et 270 hôpitaux détruits. Selon son rapport :
« Où sont les tombes de tous ceux qui furent tués, et combien de corps
contiennent-elles ? Moins de 50 000 serait inconcevable, ce pourrait être le
double de ce chiffre. » Après le soulèvement du printemps 1991, les leaders
kurdes « ont mentionné 182 000 morts – une extrapolation approximative basée
sur le nombre de villages détruits. Quand il entendit cela, on rapporte que Ali
Hassan al-Majid s'est emporté, disant : “182 000 ? Qu'est-ce c'est que cette
exagération ? Ce ne peut pas être plus de 100 000.” »
CONCLUSION
Bibliographie
Human Rights Watch, Génocide en Irak : la campagne d'Anfal contre les Kurdes, Paris,
Karthala, 2003/
Choman Hardi, Gendered experiences of genocide: Anfal survivors in Kurdistan-Iraq,
London, Routledge, 2011.
Choman Hardi, "Anfal", traduit en français par Victor Martinez, revue Europe n° 1055,
pp. 226-233.
Choman Hardi, "Que vous dirai-je à propos de l'Anfal ?", traduction V. Martinez,
revue Conséquence n°2, pp. 45-51.
Sources
1. ↑ « The Crimes of Saddam Hussein - 1988: The Anfal Campaign » [archive], sur PBS
Frontline World www.pbs.org (consulté le 28 septembre 2017)
2. ↑ Revenir plus haut en :a b et c (en) Human Rights Watch : GENOCIDE IN IRAQ - The Anfal
Campaign Against the Kurds, A Middle East Watch Report, July 1993 (lire en ligne le
dossier complet [archive]).
3. ↑ https://youtube.com/watch?v=2t7GwbjvnKE [archive]
4. ↑ Chapitre 13 et conclusion [archive] du dossier de Human Rights Watch.
5. ↑ Kendal Nezan, « Quand « notre » ami Saddam gazait ses Kurdes » [archive], sur Le
Monde diplomatique, 1er mars 1998
6. ↑ http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4555000.stm [archive]