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HGGSP THÈME II : FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin de la Guerre Froide, les guerres ont changé de
physionomie.

Clausewitz dans De la Guerre (1832) : « La guerre est une simple continuation de la politique par d’autres
moyens ».

Guerre : conflit ayant pour enjeu le territoire ou le gouvernement et ayant causé la mort d’au moins 1000
personnes en une année.

On distingue différentes formes de guerres :


- interétatiques : Guerre israélo-libanaise.
- intraétatique : Sud-Soudan. les états qui font la guerre au terrorisme.
- irrégulières : les états qui font la guerre au terrorisme.
- asymétrique : guerre en Afghanistan en 2003.

Acteurs différents : conventionnels (armées, organisations internationales, ONU), acteurs


non-conventionnels (groupes terroristes), groupes rebelles (FARC) et paramilitaires.

Motivations : politiques (prise de pouvoir, coup d’État, conquêtes territoriales), économiques (appropriation
des ressources énergétiques, sécurisation des approvisionnements), idéologiques et religieuses (nationalisme,
fondamentalisme).

Jalon 1 : La guerre « continuation de la politique par d’autres moyens ».

La guerre de 7 ans (1756-1763) - dans les 4 coins du monde (Amérique Nord, Caraïbes, Afrique et comptoirs
indiens) : guerre originale qui dépasse les frontières de l’Europe + une dimension mondiale renforcée par
le jeu des alliances (Prusse, R.-U., Portugal ≠ Autriche, FR, RU, ES).
Guerre déclenchée par la guerre de succession en Autriche + rivalités territoriales avec la Prusse.

Particulièrement meurtrière, à la fois idéologique (absolutisme ≠ monarchies éclairées ou limitées),


religieuse (catholicisme ≠ protestantisme) et économique (rivalités commerciales et maritimes).

→ 1.300.000 morts : méthodes de combat qui privilégient le corps à corps et assassinats des civils (⅔ des
victimes).

A. Les modalités de la guerre.

Guerre « classique » : déclaration de guerre / armée de professionnels / champ de bataille où les 2


belligérants se déploient face à face et traités de paix.

Avec la Guerre de 7 ans on sort du conflit entre 2 couronnes qui porte généralement sur des conflits territoriaux
ou successoraux.

B. Une guerre idéologique aux accents idéologiques : les Guerres Révolutionnaires.

Avec la fin de la Monarchie absolue, en France, la guerre prend une nouvelle dimension. Désormais, on prend
les armes pour conserver les acquis démocratiques. Entre 1792 et 1798, la France s’impose aux coalitions
européennes : crainte de la contagion des idées révolutionnaires ≠ FR souhaite venir en aide aux « peuples
frères ». Mise en place des levées en masse ≈ 200.000 hommes.
Résultat : + 1.000.000 morts.
C. Napoléon - un stratège.

Les campagnes napoléoniennes vont mettre en évidence le principe d’attachement des soldats à la figure du chef
militaire. Bonaparte est resté longtemps populaire dans les rangs de l’armée.

Sur 86 batailles, + de 77 victorieuses. Bonaparte est reconnu comme stratège qui a su concilier 3 qualités :
- éducation / instruction militaire riche : a gravi tous les échelons de sous-lieutenant → général chef.
- effectifs militaires conséquents : Conscription en 1798 → immense réserve de soldats (2.5 millions
en 10 ans + contingents fournis par les territoires conquis).
- techniques militaires innovantes : recours à l’espionnage, désinformation des ennemis, forte mobilité
des troupes et connaissance de la cartographie des lieux de bataille.

D. Théorisation de la guerre selon Clausewitz.

Carl von Clausewitz (1780-1831) : officier prussien, contemporain de Bonaparte. Bataille d'Iéna (1806).
1809 : devient instructeur et l’un des fondateurs de la Polémologie : œuvre posthume - De la Guerre.
→ source d'inspiration pour beaucoup de chefs d’État et leaders révolutionnaires (Mao et Lénine).

Qualité 1ere est d’envisager la guerre dans sa totalité et non seulement sur le champ de bataille.
3 idées dans la pensée de Clausewitz :
- guerre totale : « tous vs tous ».
- acte politique : maîtriser de nouveaux territoires, promouvoir de nouvelles idées.
- guerre menée par un seul homme.

Clausewitz : « C’est la politique qui a créé la guerre. Elle est l’intelligence, la guerre n’est que l’instrument
et non pas le contraire ».

Jalon 2 : Les guerres irrégulières : d’Al Qaïda à Daech.

La guerre irrégulière s’est imposée avec l'émergence de nouveaux acteurs qui sont des groupes armées
jugées terroristes → guerre sans fronts et sans frontières (ex. IRA en Irlande, ETA aux Pays Basque).

Les guerres irrégulieres prosperent avec le terrorisme islamique → contexte de décolonisation, Guerre
Froide - guerre en Afghanistan (1979-1989) - naissance Al Qaïda.
* Volonté d’imposer un nouvel ordre mondial : Islam Radical → Daech (ISIS - État Islamique) + Etat
islamique en Irak et au levant. 2006 - rupture avec Al Qaïda à l’initiative de el Baghdadi.

Mode de fonctionnement : structure pyramidale très active sur les réseaux sociaux. Financements variés :
pétrole, impôts sur la population, donateurs (Al Qaida).

Objectifs : DAESH - instaurer l’État Islamique | Al Qaida - lutter contre les « ennemis de l’Islam ».

Réponses à ces guerres irrégulières :


- 2000 : Afghanistan → suspicion de la présence d'Oussama Ben Laden.
- 2003 : Irak → Saddam Hussein suspécté de financer le terrorisme + suspicion qu’il possede des
armes de destruction massive (rumeur propagée par les États-Unis). Constitution de coalition (E.-U.,
ES, GB) sans mandat de l’ONU.

Attentats FR en 2015 (nov. et janvier) - lutte contre AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) → Sahel :
SERVAL (2013-2014) et Mali : Barkhane(2014 - présent) → sécuriser les frontières du Mali et de l’Algérie.
Succès mitigé : août 2020 : 8 français assassinés + coûts élevés (1M € / an).
Depuis septembre 2014-2019 : création d’une coalition internationale : États-Unis, RU, FR, Turquie et
autres → mettre fin à l’expansion de l’EI.
Mode opération : bombardements, recours aux drones, asphyxiation économique.

Lutte sur le territoire de l’internet : Massacre de Christchurch (mars 2019) - signature d’un manifeste :
« appel de Christchurch » → lutter contre la diffusion d’images à caractère haineux.

AXE 2 : Le défi de la construction de la paix.

Instaurer la paix après la guerre est un principe ancien. Elle prend différentes formes : cessez le feu, accords de
paix. 2 notions indissociables : « Si nis pacem para bellum » (loc. latine : Si tu veux la paix, prépare la guerre).

Xe et XIe siècle : l'Église catholique promeut 2 mouvements : « Paix de Dieu » (frapper d'anathème ceux
qui pillent, détruisent les biens de l’église et les femmes, enfants et pauvres) et « Trêve de Dieu » (ne pas se
battre le dimanche et les jours de fête liturgiques).

- XVIIe siècle : encadrement de la guerre → nécessité d'établir une déclaration de guerre +


conclure par un traité de paix.
- XVIIIe siècle : préoccupation de préserver les civils (Voltaire montre l’absurdité de la guerre dans
Candide).
- XIXe siècle : volonté d’établir des normes strictes dans les modalités de combat et préservation
des civils. Guerre de Sécession : Code LIBER en 1863 commandé par Lincoln.
Nécessité de distinguer civils et militaires (interdiction de la torture).

1876 : fondation de la Croix Rouge par Henry Dunant - organisation non-gouvernementale qui intervient
dans le processus de paix.

Après la Seconde Guerre Mondiale, deux conceptions s’opposent :


- dissuasion : position soutenue par É.-U. puis URSS.
- sécurité collective : pensée idéaliste ou la paix doit être garantie pour tous.
Contexte de Guerre Froide :
- OTAN (1949).
- sécurité collective pour régler les conflits : ONU (« Casques bleus »).

Jalon 1 : Faire la paix par des traités.

Guerre de 30 ans (1618-1648) - série de conflits déclenchée par la révolte des sujets tchèques protestants
de la maison de Habsbourg, la répression qui s'ensuivit, et le désir des Habsbourg d’accroître leur
hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire.
Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par la papauté, aux
États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à
majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France.

Traités de Westphalie (1648) conclus entre Ferdinand III, FR, Suéde et alliés → naissance du droit
européen (lat. « jus publicum europaeum ») - établissement d’un système de relations internationales.

Nouvel ordre mondial Westphalien :


- fin de la guerre de 30 ans.
- indépendance des Pays-Bas espagnols.

Traités de Westphalie = chaque pays défend ses propres intérêts ≠ 2nde Guerre Mondiale = intérêts
supranationaux (2 blocs : impérialisme vs communisme).
Jalon 2 : Faire la paix par la sécurité collective.

1945 : création de l’ONU et adoption de la Charte des Nations Unies - long processus entamé depuis 1941 :
Charte de l’Atlantique et Traités de San Francisco.
Force d’interposition : Casques bleus → action très limitée - protéger civils et distribuer aides humanit.

1988 : 7 opérations / 2013 : 15 opérations / 2019 - 25 opérations - opérations de maintien de la paix ¾.

1992 : élaboration Agenda pour la Paix :


- diplomatie préventive : aller à la rencontre des acteurs, établir des faits.
- imposition de la paix.
- rétablissement de la paix : vérification du respect des traités.
- opérations de maintien de la paix : surveillance / protection.
- consolidation de la paix : désarmement.

Secrétaire générale de l’ONU - acteur clé dans le processus de paix :


- « peacekeeping » : opérations de maintien de la paix (troupes ONU, cessez le feu).
- « peacemaking » : rétablissement de la paix (médiation, négociation).
- « peace enforcement » : imposition de la paix.
- « peacebuilding » : consolidation de la paix (missions de reconstruction après les hostilités).

Le secrétaire général doit être l’incarnation des idéaux de l’ONU → « porte-parole des peuples » :
- impartialité / indépendance / intégrité.
→ Trait d’union entre le Conseil de Sécurité et l’administration de l’ONU.

K. Annan (1938-2018) : connu pour sa surmédiatisation et ses déplacements – Prix Nobel de la Paix en
2001.
* Instigateur des missions hybrides (acteurs rég. et int.) en particulier en Afrique : ↑ interventions
militaires et missions de maintien de la paix.
Annan a publiquement reconnu la responsabilité de l’ONU dans l'échec des opérations en ex-Yougoslavie
et le Massacre au Rwanda.
Il n’a pas hésité de s’imposer aux États-Unis pendant les premieres années de lutte contre le terrorisme =
prioriser la protection des civils et respecter les droits de l’Homme.

Bilan conclusif : le Moyen-Orient : conflits régionaux et tentatives de paix.

Moyen-Orient : Egypte, Israël, Liban, Jordanie, Arabie Saoudite, Yémen, Syrie, Irak, Koweït, Qatar,
EAU, Oman, Iran et Afghanistan.
Religions : judaïsme, sunnites, chiites, maronites et druzes (chrétiens).
Ethnies majoritaires : 65 millions perses | 190 millions d’arabes | 60 millions turcs | 20-25 millions kurdes
| 5.5 millions juifs.
Régimes politiques : démocraties, régimes autoritaires et pétromonarchies.

B. Territoire vaste en de nombreuses ressources.

Territoire aride avec des vallées fertiles - « croissant fertile ». Présence d'aquifères (nappes d’eau
souterraines) en Arabie → tensions liées à la gestion de l’eau (Jourdan : conflit entre Israël, Syrie et
Jordanie).

Pétrole : 66% des ressources mondiales → Ière Guerre du Golfe (1990-1991) : Irak vs Koweit sur la
gestion du pétrole.
Passages stratégiques : Bab-el-Mandeb et détroit d’Ormuz (20% de la production transite par là).
Ressources énergétiques exploitées par des FTN européennes et étasuniennes (Total, BP, Shell).

1960 : création de l’OPEP (visibilité scène internationale) par Iran, Irak, Arabie S. et Koweit.

Guerre de Kippour → défaite des pays arabes et Israël (1973) - OPEP décide ↑ 70% prix du pétrole et
réduction de la production → 1er choc pétrolier | 2e choc pétrolier en 1979 après la révolution en Irak.

Gaz naturel : 40% des ressources mondiales : Qatar et Iran.

Jalon 1 : du conflit israelo-arabe au conflit israélo-palestinien.

A. Le conflit israelo-arabe.

Conflit interétatique asymétrique suite à la proclamation de la création de l'État d'Israël en 1948.


1948 - 2014 : 14 conflits.
- incursions armées sur le territoire israelien.
- opérations de représailles.
- opérations de guérilla de Fedayin (combattants palestiniens).
- annexions : Sinaï (Egypte) et plateau de Golan (Syrie).
+ politique d’annexion et d'accaparement et conflits sociaux entre israéliens et palestiniens.

Principaux conflits :
1948 : Guerre de proclamation de l'indépendance (refusée par la Ligue Arabe) | 1967 : Guerre de 6 jours
(coalition Egypte-Syrie) - a permis de conquérir le Sinaï et le Golan | 1973 : Guerre du Kippour.

Transformation des conflits : passage de conflits inter-étatiques → conflits asymétriques.


ex. Intifada (guerre des pierres) 1987-1993 et 2000-2006.

Tensions à la frontière Israël-Liban : tirs de roquettes du Hezbollah (chiites - organisation terroriste)


soutenue par l’Iran. → 1979 : Accords de Camp David (restitution Sinaï et reconnaissance de l’État juif)
+ 1993-1995 : Accords d’Oslo : patronage Bill Clinton : Y. Rabin et Yasser Arafat (prix Nobel de la Paix)
= reconnaissance OCP (fin des actions terroristes) « fin » de la colonisation (reprise avec retour droite
conservatrice).

Rivalité avec l’Iran et volonté de normaliser relations avec pays voisins : Jordanie (1994) et E.A.U (2020)
+ négociations avec Oman et Bahreïn.

Jalon 2 : Les deux guerres du Golfe.

Ière guerre du Golfe : août 1990 - l'Irak de Saddam Hussein ruiné suite à la guerre contre l’Iran
(1980-1989) → besoin de liquidités : refus du Koweït d’echelenor la dette + ↗20% production de pétrole =
sentiment de trahison qui provoque une ↘ prix (Irak voit ses recettes baisser de ⅔ ).
Résultat : invasion du Koweït qui permet à Saddam Hussein d'agrandir la façade littorale de l’Irak et de
prendre le contrôle des raffineries.
Réponse : coalition internationale sous l’égide des États-Unis formée : 605.000 soldats (28 pays) vs
540.000 soldats irakiens (absence réaction URSS).
Conséquence : évacuation du Koweït et pas d’invasion de l’Irak mais dur blocus : « pétrole vs nourriture
».

IIe guerre du Golfe (2003-2011) : suite aux attentats du 11 septembre 2001, Bush décide de s'attaquer à
« l’axe du mal » : Corée du Nord, Iran et Irak → persuadé que l’Irak finance le terrorisme + volonté de
renverser S. Hussein + coalition internationale qui met un terme aux régimes des Talibans (derrière Al
Qaïda).

Mars 2003 : coalition menée par États-Unis + GB et ES (sans accord communauté internationale)
renverse le régime de S. Hussein (exécuté en 2006).
Résultats : instabilité politique, rivalité entre communautés et multiplication des attentats → situation qui
va profiter à l’Iran.

Chaos irakien et syrien : emergence de l’EIIl (État Islamique en Irak et au levant) | 2004 : fondation
d’une branche d’Al Qaïda en Irak.
2014 : sécession de son leader Abou-bakr-Al Baghdadi → naissance Etat Islamique (responsable
d'enlèvements, assassinats, attentats, enlèvement d' enfants, exploitation pétrole) + collaboration avec
entreprises (financement) : Lafarge (FR).
Fondation officielle de l’EIIlL et prise de contrôle de Raqqa et Deir ez-Zor - El Baghdadi proclamé
Calife. L’EI étend son influence en Syrie en profitant des Printemps Arabes.

Irak : prise de contrôle de Mossoul avec l’aide d'anciens officiers de S. Hussein.


Env. 1500 français partis en 2015 et 820 candidats au départ après appel de Baghdadi au ralliement des
musulmans.

Face à l’emprise grandissante de l’EI en Irak et en Syrie → constitution hétéroclyte internationale (FDS
(forces démoc. syriennes) | Armée syrienne soutenue par RU | Armée Irakienne.
2017 : oct. chute de la ville de Raqqa | déc. chute de l’EI en Irak.
2019 : chute de Baghouz. et mort de El Baghdadi.

Que reste-t-il de l’EI ? Démantèlement mais existence de cellules dormantes + membres radicalisés = attentats
→ difficulté d’identifier ces organisations et leurs modes opératoires.

G. Chailland : « Si la guerilla est l’arme du faible, le terrorisme est m’arme du plus faible encore ».

Un moyen orient très instable ? Situation au Yémen.


Depuis 2014 : guerre civile qui oppose la minorité chiite au Nord-Ouest (Houthis) et le pouvoir en place,
fragilisé par les printemps arabes.
Intervention d’une coalition arabe (sunnites) et américaine dirigée par l’A.S.
Le conflit s’enlise → catastrophe humanitaire = 100.000 morts depuis 2015 et + 20.000 morts depuis 2019.

Conclusion : depuis début XIXe siècle - ↘ conflits qui sont (-) meurtriers pour les militaires mais (+) pour
les civils. Transformation des manières de guerre : nouvelles technologies, acteurs de (-) en (-) étatiques
(ex. FAA : Force africaine en attente).

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