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La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux

enjeux transnationaux
I. De la guerre de sept ans aux guerres napoléoniennes
A. La guerre de sept ans (1756-1763)
1. D’une guerre interétatique à une guerre mondiale
- Angleterre, Hanovre et Prusse
- France, Autriche
- Réalité, les enjeux sont bien plus vastes et les causes de la guerre de Sept Ans sont doubles :
l'extension des conquêtes territoriales des royaumes d'Europe centrale, notamment la
Prusse face à l'Autriche et à la Russie ;
- L’affirmation des ambitions économiques et coloniales de l'Angleterre face à la France
- Tous les territoires sont impliqués

2. Une guerre classique


- Une guerre classique car marquée par de nombreuses batailles, des renversements
d'alliances et des négociations diplomatiques.
- Paix signée par 2 traités : traité de Paris (février 1763) entre France et Angleterre ; traité de
Hubertsbourg (Février 1763) entre Autriche et Prusse
- Cette guerre concrétise la suprématie maritime, économique et coloniale de l'Angleterre
ainsi que l'affirmation de la puissance de la Prusse en Europe et le recul de la puissance
coloniale française

A. Les guerres révolutionnaires et napoléonienne (1803-1815)


1. L'Europe bouleversé par la Révolution et l’empire
- Révolution française porteuse de nouvelles idées politique : liberté, égalité, Droits de
l’homme, etc. →idées accueillies enthousiasment en Europe par élites éclairées, mais grande
méfiance puis ferme opposition de la part de la monarchie
- Internationalisation de la Révolution française → conflit européen → guerres
révolutionnaires
- Après guerres révolutionnaires → conquêtes de Napoléon Bonaparte puis Napoléon 1er →
territoire français à son maximum en 1811
- Présence de la France dans les autres pays d’abord considérée libératrice mais aussi
répressive et violente → mouvements de guérilla en Espagne

2. Les spécificités de ces guerres


- Dimension idéologique : défendre la République et ses droits de l’homme, guerre
napoléonienne plus guerres de conquête
- Beaucoup de soldats : conscription, recrutement européen
- Armée française organisée et plus jeune : création état major général, nouvelle tactique où
l’offensive et la poursuite de l’ennemi sont privilégiée
II. Penser la guerre : la révolution Clausewitzienne
A. Carl Von Clausewitz (1780-1831)
- Carl Von Clausewitz est un militaire prussien issu d'un milieu modeste. Il rédige un ouvrage
politique important au moment des guerres napoléoniennes, De la guerre

B. Les idées révolutionnaires de Clausewitz sur la guerre


- Clausewitz cherche à comprendre ce qu'est la guerre dans sa globalité, il la pense dans sa
totalité
- Guerre réelle : guerre de manière conceptuelle dans laquelle existe une ascension jusqu'aux
extrêmes et donc une absence de limites
- Guerre absolue : telle qu'elle se déroule dans la réalité avec l'importance du contexte
politique, du rôle des personnalités des chefs militaires, du hasard, etc.

III. Le modèle de Clausewitz à l’épreuve des guerres irrégulières :


d'Al Qu’Aïda à Daech
A. D'Al-Qaïda à Daech : ressemblances et différences
- Al-Qaïda est née dans le combat contre les Soviétiques en Afghanistan, sa création officielle
au Pakistan date de 1988 → réseau transnational de l’islam internationalisé implanté dans
des territoires peu accessibles géographiquement (Soudan, Afghanistan, « Af-Pak »)
Cibles majeures : « ennemi proche » → régimes politiques du monde arabo-musulman
compromis avec l’Occident. « Ennemi lointain » → les Etats-Unis et l’Europe, le monde
occidental de manière générale
- Daech est né en Irak dans le combat contre les Etats-Unis en 2006, transformation d’une
« filiale » régionale d’Al-Qaïda. État islamique, Daech proclame le califat : Al-Baghdadi se
proclame ainsi « successeur » de Mohamet
- Différences : territoire (Al-Qaïda → territoire = vulnérabilité ; Daech → construit un État),
Daech lutte contre les hérétiques, en l’occurrence les chiites pas Al-Qaïda. Proclamation
califat → rupture idéologique entre les deux organisations

B. Les guerres d’Al-Qaïda et Daech


1. Les acteurs non étatiques utilisant la guerre irrégulière
- Acteurs non étatiques qui fonctionnent en réseau et utilisent une guerre irrégulière et/ou le
terrorisme
- Non appartenance à des forces armées d’un État et donc absence de distinction entre
combattant et non combattant. Irrégularité juridique
- Manière de combattre : guérilla, absence de distinction entre combattants et non
combattants et connaissance du terrain et de la population. Irrégularité d’ordre militaire et
se confond avec l’asymétrie
2. Le terrorisme : une forme de conflit asymétriques
- Niveau logistique et nature des objectifs recherchés : terrorisme cherche un impact d’ordre
psychologique ≠ opération militaire visant destruction physique de l’adversaire. Médias
relaye terrorisme et donc multiplie son impact
- Moyens financiers employés : terroristes ont peu d’argent contrairement aux États
- Éthique : terroristes utilisent moyens que condamnent les démocraties

C. La question du dépassement de la thèse de Clausewitz


- Dépassés car la multiplication et la violence des attentats ont fini par voiler les véritables
objectifs politiques des réseaux terroristes. Radicalisation → frein puissant à la négociation,
guerre n’est qu’un moyen au service de la construction de la paix. De plus, certains acteurs
de cherchent pas à fonder un État
- Mais, « guerre véritable caméléon », guerres irrégulières pas nouvelles (guérilla en Espagne
de 1808 à 1814)
- Radicalisation de la guerre → rapprocher « guerre réelle » et « guerre absolue »

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