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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

REPUBLQUE DE COTE D’IVOIRE


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

CENTRE DE BUREAUTIQUE DE COMMUNICATION


ET DE GESTION BOUAKE

UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL

ANNEE ACADEMIQUE : 2022-2023

FILIERE : 1BTS-GEC

EXPOSE DE TEEO SUJET

LE TERRORISME EN AFRIQUE
DE L’OUEST

Présenté par :

OUATTARA KOMBI

SEKONGO ADJARATOU

KAH JEAN-NOEL PROFESSEUR ENCADREUR :

KOUAKOU FIDELE M. BAKAYOKO ADAMA

DIARRA FATOUMATA

KRA EMMANUEL
SOMMAIRE
INTRODUCTION.....................................................................................................................3

I- GENERALITES SUR LE TERRISEME................................................................................5

1- Essai définitionnel du terrorisme............................................................................................5

2- Histoire du terrorisme.............................................................................................................7

3- Typologie du terrorisme.........................................................................................................8

3-1- Terrorisme d’État................................................................................................................8

3-2- Terrorisme religieux..........................................................................................................10

II- FORMES ET REPRESENTATIONS DU TERRORISME EN AFRIQUE DE L’OUEST11

1- Les ressorts socio historiques du terrorisme en Afrique de l’ouest : Cas du Mali...............11

1-1- Du processus de radicalisation de l’individu à sa volonté de tuer....................................12

1-2- Invasion du Mali : quel dessein ?........................................................................................0

2- Les ressorts socio historiques du terrorisme en Afrique de l’ouest : Cas du Burkina Faso.. .1

III- ETAT DE LIEU DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN AFRIQUE DE L’OUEST


.....................................................................................................................................................2

CONCLUSION.........................................................................................................................5

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................7
INTRODUCTION
L’histoire du monde est traversée par un triste phénomène sur lequel les médias et le
monde entier se sont en général polarisé. Ce fléau qui persuade de l’inanité de la vie prend des
proportions non négligeables ces dernières années. Il s’agit du terrorisme.
Au fil de l’histoire, le terrorisme est devenu une manifestation en évolution
permanente et subit des glissements de sens très remarquables. Aujourd’hui, véritable
gangrène des sociétés modernes, le terrorisme de ce XXI e siècle à de nouvelles formes et
justifications. Il apparait comme l’une des principales menaces de la sécurité et trouve terrain
favorable sur tous les continents. En d’autres termes, à en croire Alain Chouet ; le terrorisme :
« est une espèce de mal du siècle qui frappe de façon révoltante, inattendue, indifférenciée et
absurde des victimes innocentes sans que l’on trouve de parade à son développement ou à son
extension. »1
Notons que le terme terrorisme revêt en lui-même une forte problématique. L’affection
sémantique est en constante mutation, ce qui rend sa définition complexe. Le débat sur cette
définition s’accompagne d’un affrontement idéologique. Ces acceptions divergentes sont dues
au fait que l’acte terroriste est perçu comme un acte de violence pour certains et considéré
comme un mécanisme de défense pour d’autre. Cela dit, la question du terrorisme se trouve au
cœur de l’actualité mondiale et fait couler beaucoup d’encre dans l’univers scientifique dont
le choix de cette étude dans l’univers académique. Cette étude contribuera à lever certaines
ambiguïtés qui gravitent autour de la question du terrorisme en Afrique de l’Ouest
Ainsi le choix d’un tel sujet vise à chercher de fond en comble le véritable terreau du
phénomène terroriste, ensuite à déconstruire le regard porté sur le terrorisme celui véhiculé
dans les sociétés occidentales. Des sociétés qui ont tendance à établir une corrélation entre le
phénomène terroriste et la religion musulmane. Une religion désignée comme étant celle qui
cautionne les agissements terroristes. Et enfin, de voir comment la fiction traite la question du
terrorisme. Les réflexions orientées en faveur de la politique des États s’éloignent
objectivement des ancrages sociologiques du terrorisme d’où l’intérêt de ce sujet qui vise à
mettre la société au centre des recherches scientifiques liées au terrorisme.
Partant de ce constat, quels sont les mécanismes d’engendrement du phénomène
terroriste ? Comment les réalités sociales participent elles à l’éclatement de la violence
terroriste ? Tenter de répondre à ces interrogation fera la suite de cette étude.

1
Alain Chouet, « Le terrorisme : Mal du siècle ou art renouvelé de la guerre ? », Collection presaje, In Nicolas
Arpayan (dir). Pour une stratégie globale de sécurité nationale, Paris, Dalloz, 2008, p.7.
I- GENERALITES SUR LE TERRISEME

1- Essai définitionnel du terrorisme


Définir objectivement le mot terrorisme, représente un vrai défi. Il n’existe jusqu’alors
aucun consensus sur la définition exacte de ce terme. Les recherches montrent qu’il est
primordial de prendre en compte toute une série de composantes principales dont la violence,
les objectifs politiques ou bien la terreur afin de pouvoir cataloguer une organisation comme
étant terroriste.
Du fait de Son internationalisation croissante, le terrorisme est devenu un sujet
insaisissable. Il est de plus en plus difficile de le différencier des autres violences ordinaires.
Vu qu’il représente un danger de sécurité mondial, l’ONU a mis en place un comité de 35
membres en décembre 1972 en vue de réfléchir sur le phénomène en trouvant une définition
consensuelle du terme. Le but était de dégager ses causes afin de proposer des mesures de
lutte. Malheureusement, sur le plan définitionnel, toutes leurs rencontres se sont soldées par
un échec. Car les uns s’intéressent à la question de répréhension du terrorisme tandis que les
autres estimèrent que le rapport devrait être axé sur les causes du terrorisme. Il faut aussi
reconnaitre que réussir à mettre d’accord 189 Etats aux intérêts diplomatiques et géopolitiques
sur une seule et même définition aussi délicate que celle du terrorisme international n’est pas
une tâche aisée. Mais dans la thèse de Joseph Marchand intitulée « psychopathologie du
terrorisme et de la radicalisation », il est repris la définition du terrorisme donné par l’ONU.
Cette définition est la suivante : 
Le terrorisme est une méthode d’action violente répétée inspirant l’anxiété, employée
par des acteurs clandestins individuels, en groupes ou étatiques (sémi-) clandestins, pour des
raisons idiosyncratiques, criminelles ou politiques, selon laquelle- par opposition à
l’assassinat-les cibles directes de la violence ne sont pas les cibles principales. Les victimes
humaines immédiates de la violence sont également choisies au hasard (cibles d’occasion) ou
sélectivement (  cibles représentatives ou symboliques) dans une population cible, et servent
de générateurs de message, le processus de communication basés sur la violence ou la
menace entre les (organisations) terroristes, les victimes (potentielles) et les cibles
principales ont utilisées pour manipuler la (le public) cible principale, en faisant une cible de
la terreur, une cible d’exigences, ou une cible d’attention, selon que l’intimidation, la
coercition, ou la propagande est le premier but 2
2
Joseph Marchand, psychopathologie du terrorisme et de la radicalisation, thèse pour le diplôme d’Etat de
docteur en médecine, (sous la direction du Docteur François Ayabakan) Lille, université de Lille2 Droit et santé,
2016 P.117.
Le terrorisme est un phénomène de déraison3 et d’actes malveillants commis par
certains individus sur des territoires nationaux et internationaux. Même s’il n’existe pas de
définition exhaustive du terrorisme au sein des Nations Unies, les différents organes de
l’organisation s’accordent sur les menaces de ce phénomène. D’abord, ils représentent l’une
des menaces les plus graves pour les personnes et les Etats puisqu’il nuit à la vie, à la liberté,
à la dignité humaine, la société démocratique ainsi qu’à la paix sociale.
L’approche critique ouvre, ainsi, la réflexion sur des pistes délaissées par l’approche
dominante sur la question du terrorisme. De ce fait, les chercheurs de l’approche critique
débouchent sur la question du terrorisme d’État 4 qui doit être considéré au même titre que le
terrorisme à caractère non-étatique. Cette approche offre relativement une lisibilité du
terrorisme contemporain. Préconisant le maintien de l’appellation « terrorisme », Richard
Jackson propose une définition du terrorisme qui repose sur trois caractéristiques mais qui ne
diffère pas cependant de celles relayées dans les réflexions dominantes. Il définit le
phénomène de la manière suivante : 
Le terrorisme est une violence ou sa menace intentionnelle, considérée comme un acte
de communication symbolique, dans lequel les victimes directes de l'action sont
instrumentalisées afin de créer un impact psychologique d'intimidation et de peur chez une
cible plus large (audience), et ce, dans un objectif politique.5
S’interdisant une analyse formelle du terrorisme qui revient à s’appesantir sur le
« comment » de l’acte terroriste, la démarche critique interroge plutôt ses fondements. Elle
oriente la réflexion sur « le pourquoi » de l’acte terroriste. Cette démarche permet de
comprendre plus profondément le terrorisme. Dans cette perspective, Noam Chomsky estime
que le monde occidental avec les USA à leur tête est le plus grand acteur du terrorisme
mondial. Dans L’Occident terroriste6, il passe en revue les crimes dont les États occidentaux
se sont rendus coupables dans les sociétés du monde, de l’Asie au Moyen-Orient. Dans cet
ouvrage, Chomsky dresse un réquisitoire sévère contre les dérives du monde occidental dans
sa propension à exercer son influence à l’échelon mondial.

3
Marc Trevidic, terroristes : les sept piliers de la déraison, Paris, JC Lattès, 2013, P.281
4
La question du terrorisme d’État est rejetée par le courant dominant qui estime que l’État a le droit légitime de
faire usage de la violence.
5
Richard Jackson, Op. Cit.
6
Noam Chomsky et André Vltchek, L’Occident terroriste d’Hiroshima à la guerre des drones, Montréal, Les
Éditions Écosociété, 2015.
2- Histoire du terrorisme
Selon Le Grand Robert, le Moyen-Âge est une période comprise entre l'antiquité et les
temps modernes. Et traditionnellement limitée par la chute de l'Empire romain d'Occident
(476) et la prise de Constantinople (1453). Cette période prend une part active dans
l’évolution du terrorisme jusqu’à l’époque contemporaine. Elle a été marquée par la terreur
que certains groupes religieux posaient dans les Empires et par les guerres saintes qui
causaient autant de perte en vies humaines. Il faut citer les Assassins et les Haschischins. Le
terme Assassins fait son apparition en Europe, au moment de la rencontre des croisés et le
monde musulman en Moyen-Orient. L’exécution du premier chrétien, le roi du royaume latin
de Jérusalem, Conrad de Montferrat en 1192 par les Assassins, crée un choc dans les esprits
des croisés. Ceux-ci feront passer ce mot « assassin » dans le langage courant. Les Assassins,
par l’usage de la violence, faisaient fléchir le pouvoir seldjoukide 7 par la terreur. Le Moyen-
Âge a été également marqué par les Haschischins ou Nizârites. Ces derniers désignent un
groupe sectaire musulman actif depuis le XIe siècle. « Ils sont aussi appelés Bâtinîs ou
Batiniens car ils professent une lecture ésotérique du Coran, le bâtin étant le côté secret des
choses. »8 Ces terroristes religieux étendent leur influence en Iran et en Syrie par la terreur
grâce à Hasan-i Sabbah9.
À la fin du Moyen-Âge, une série d’évènements tragiques a concouru à la perpétuation
et à l’évolution grandissante du terrorisme. Il y a entre autres les conflits religieux provoqués
par l’abus de l’Église qui a suscité des protestations dès le XV e siècle. En France pendant le
XVIe siècle, ce conflit prend une autre tournure et devient une guerre civile très féroce. Cette
guerre ensanglante le pays et fait vaciller le pouvoir royal. Cela fait penser au massacre des
Triumvirs.
Au XIXe siècle, le terrorisme évolue avec plusieurs groupes comme par exemple les
anarchistes en Russie. Prenant appui sur les textes de Michel Bakounine, les anarchistes
sèment la terreur en Russie en utilisant ce qu’ils appellent « la propagande par le fait »10 
c’est-à-dire « enthousiasmer les partisans et semer l’effroi dans le reste de la population.» 11
Ces idéologies de Bakounine se répandent dans d’autres pays et provoquent, en France, des
attentats perpétrés par Ravachol en 1892 (boulevard Saint-Germain et rue de Clichy), de

7
Seldjoukide : dynastie qui régna sur l’Orient musulman aux XIe et XIIe siècles.
8
Valérie ASSAF, Op.cit., p. 35.
9
Missionnaire perse, connu sous le nom du « vieux de la montagne ».
10
Jérôme CALAUZENES, Op.cit., p.2.
11
Idem.
l’attentat d’Auguste Vaillant qui lance une bombe dans la Chambre des députés en 1893 et de
l’assassinat du président de la République Sadi-Carnot en 1894 par Caserio12.
L’époque contemporaine voit le terrorisme s’internationaliser. Différents groupes
terroristes animés d’une idéologie politico-religieuse sèment des troubles et entraînent des
pertes en vies humaines. Le phénomène terroriste a donc évolué au cours de l’histoire.
Cependant, il convient de faire un distinguo de nature entre le terrorisme médiéval et celui de
l’époque contemporaine. Cela va conduire à présenter les signes du terrorisme dans les
croisades moyenâgeuses puisque à cette époque le terme terrorisme était encore méconnu. Il
sera également l’occasion d’examiner l’évolution de ce phénomène ces dernières décennies.

3- Typologie du terrorisme

3-1- Terrorisme d’État


Le terrorisme d’État est une notion plurielle. Cette notion désigne le fait qu’un État
recourt «à la force ou la menace de la force, sans déclaration de guerre, pour terroriser les
citoyens et atteindre un objectif politique.»13 Elle désigne également toute pratique terroriste
menée par un État. Le terrorisme d'État est souvent employé pour expliquer des agressions
délibérément commises par un État contre une société particulière. Par extension, il y a
terrorisme d’État lorsque des actes de terreur sont coordonnés, influencés de façon
complaisante par un régime étatique. Dans ce sens, les actes terroristes en présence, sont
passés sous silence par l’État. Les acteurs de cette forme de terrorisme profitent, du côté de
l’État, de l’approbation favorable et empiète sur les droits qui régissent la société. Ils
bénéficient également de soutien logistique et de financement nécessaire pour mener à bien
leurs actions. Pour comprendre davantage cette question de terrorisme d’État, il faut
s’intéresser au cas algérien, libyen et syrien. Ces pays où les services français « supposés »
maintenir l’ordre et jouer un rôle d’impartialité commettaient plusieurs exactions sous le voile
des terroristes.
En 1982, sous son régime, François Mitterrand 14 a « fait sélectionner et exfiltrer
d’Afghanistan des chefs de groupes criminels par la DGSE (Direction Générale de la
Sécurité Extérieure).  »15 L’objectif était d’envoyer ces groupes terroristes « dans les camps

12
Ibidem.
13
Valérie Assaf, Op.cit., p. 15.
14
Homme d’État français et président de la République du 21 mai 1981 au 17 mai 1995.
15
Jean-Loup Lzambert, « La France complice de terrorisme en Algérie ? », url
https://www.frontieresblog.wordpress.com/2015/12/17la-france-complice-de-terrorisme, consulté le 16 octobre
2019, 2015.
militaires en France [pour qu’ils soient entraînés et formés]. »16 Cette relation « franco-
terroriste » a fait perpétrer « plusieurs conflits régionaux » dans des pays tels que « Liban,
Algérie, Tunisie »17 pour ne citer que ceux-là. De plus, pendant les conflits en Lybie en 2011,
le président Nicolas Sarkozy18 a fourni l’armement et soutenu militairement avec l’OTAN
(Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) des groupes criminels afin de déstabiliser le
régime libyen sous Mouammar Kadhafi19. Le propos de Jean-Loup Lzambert est sans
équivoque : « En 2011, le président Sarkozy a armé et apporté, avec l’Otan, un soutien
militaire à des groupes criminels pour renverser le gouvernement libyen. »20 Récemment, le
président François Hollande21 a apporté un soutien indéfectible du point de vue militaire et
politique aux groupes terroristes pour tenter de renverser la République syrienne présidée par
Bachar Al-Assad22. Ce critique l’affirme également en ces termes : « le président Hollande a
armé et soutenu politiquement des groupes criminels contre la République syrienne. »23
Outre les discours artificieux des autorités françaises « sur l’union des peuples de la
Méditerranée, les actes des dirigeants français sont des actes de guerre lavée et ouverte. »24
Contre des pays que sont « l’Algérie »25, « la Libye »26 et « la Syrie »27 des dirigeants français
utilisent la fameuse technique de « propagande nazie »28 pour plonger ces pays dans un
désastre sans merci. Ils tronquent la véracité des faits, « rendent leurs victimes responsables
de leurs crimes et font du mensonge d’Etat une vérité officielle. »29 Ils procèdent par
l’intimidation de la population arabe afin d’asseoir leur politique économique. Autrement dit,
«  leurs agressions contre les peuples arabes ne sont que la continuité de leur politique
économique. »30 Par exemple en Algérie, des français ont accusé « l’armée algérienne des
atrocités commises par les individus qu’ils protégeaient. »31 Et ce pour établir en Alger un

16
Idem.
17
Ibidem.
18
Président de la République du 16 mai 2007 au 15 mai 1995.
19
Président de la République libyenne du 1er septembre 1969 au 20 octobre 2011.
20
Jean-Loup Lzambert, « La France complice de terrorisme en Algérie ? », url
https://www.frontieresblog.wordpress.com/2015/12/17la-france-complice-de-terrorisme, consulté le 07 2023.
21
Président de la République française du 15 mai 2012 au 14 mai 2017.
22
Président de la République syrienne depuis le 17 juillet 2000.
23
Jean-Loup Lzambert, « La France complice de terrorisme en Algérie ? », url
https://www.frontieresblog.wordpress.com/2015/12/17la-france-complice-de-terrorisme, [page consulté le 07
2023.
24
Jean-Loup Lzambert, Op.cit.
25
Idem.
26
Ibidem.
27
Ibidem.
28
Ibidem.
29
Ibidem.
30
Ibidem.
31
Ibidem.
régime « à leur solde [afin de mieux exploiter] les richesses de l’Algérie. »32 Ces pays sont
donc des zones géostratégiques pour la politique militaire, économique occidentale. Le
terrorisme d’État est alors une technique qu’emploient des États pour leurs intérêts politiques,
militaires et économiques. Ce type de terrorisme entraîne des États à la violation des droits
civils.

3-2- Terrorisme religieux


Le terrorisme religieux est l’ensemble d’actes de violence commis par une tierce
personne sur des individus innocents pour asseoir l’hégémonie d’une quelconque religion. Il
s’agit notamment de l’Islam, du Christianisme, du Judaïsme etc. Ce terrorisme renvoie au
choc entre deux différentes civilisations. Ainsi, les guerres saintes à l’époque médiévale
peuvent être considérées comme un terrorisme religieux. La religion et le terrorisme
entretiennent des rapports étroits depuis belle lurette. Les premiers termes désignant des actes
de terrorisme ou des terroristes tels que les Zélotes 33 le thug34 assassin35etc découlaient du
fanatisme religieux. Les premiers groupes apparurent qu’en 1980 suite à la révolution
iranienne en 1979. L’époque contemporaine a vu naître des mouvements terroristes tels
qu’Al-Qaïda, Daech (l’État Islamique de l’Irak et du Levant), EEI (État Islamique en Syrie et
en Irak) etc. Ces mouvements sont des réseaux terroristes menant un combat indéfectible pour
l’expansion de l’Islam, en passant par des moyens démesurés. Ces groupes terroristes utilisent
des armes de destruction massive et procèdent par des attentats qu’ils revendiquent parfois ou
non afin de défendre l’Islam. Ils agissent ainsi sous prétexte que l’Islam serait menacé,
méprisé voire agressé par le système de la mondialisation. Ce type de terrorisme se perçoit
dans les actions menées par Ben Laden dans le monde.
Dans son combat, il montre la grandeur de la religion musulmane. Il avoue son amour
d’aller au djihad en ces termes : « Au nom de celui qui détient le droit de vie et de mort sur
Mohamed, je jure que j’ai toujours espéré partir au djihad et mourir, partir au djihad et
mourir, partir au djihad et mourir »36. À cet effet, au nom de l’Islam Ben Laden emploie des
techniques révolutionnaires pour détruire des peuples qui ne pratiquent pas la religion
musulmane. Ce faisant, la possibilité de mourir pendant ce combat semble ne pas être un
obstacle pour les djihadistes. Il affirme alors : « Qu’importe les bombardements américains !

32
Ibidem.
33
Bruce hoffman…….
34
Bruce hoffman……p107
35
Bruce hofman…….108
36
Roland JACQUARD (dir), Les testaments secrets BEN LADEN, Abidjan, Frat Mat Éditions, 2016, p. 7.
Nos hommes ont autant envie de mourir que les américains de vivre. »37 Cela montre que les
réseaux terroristes sont dévoués à plonger le monde dans un climat de terreur au nom de la
religion. Ils se sentent prêts à la défendre à tort ou à raison jusqu’à la mort. Le terrorisme
religieux a été également appliqué en Philippine contre le gouvernement chrétien par le
mouvement Abou Sayyaf, dirigé par le djihadiste Abdugarak Janjalani.
Aussi, dans les pays comme l’Irak et la Syrie le terrorisme religieux prend des
proportions considérables. Le Daech a commis des exactions sur des chrétiens dans ces pays.
Ceux-ci fuient massivement l’Irak à cause du terrorisme religieux. Ces terroristes religieux
auraient pour objectif de veiller au respect du califat38 islamique international. Ils usent de ce
moyen pour rassembler tous les pays musulmans. Ils appellent aussi tout le monde à obéir à la
charia39.
Mais contrairement à ce que pensent certaines personnes, le terrorisme religieux n’est
pas exclusivement lié à l’Islam.

II- FORMES ET REPRESENTATIONS DU TERRORISME EN AFRIQUE DE


L’OUEST

1- Les ressorts socio historiques du terrorisme en Afrique de l’ouest : Cas


du Mali
La situation au sahel a mis à jour l’existence de nouveaux facteurs à l’origine de
l’aggravation de l’instabilité dans cet espace transnational. Il en résulte que la montée de
l’islamisme politique ou radical en est un. On assiste donc à une confiscation du sahel par de
nombreux mouvements terroristes qui ont fait de ce lieu un bastion du terrorisme
international. Ainsi, dans les lignes à suivre, il sera question d’aborder la question du
processus de radicalisation de certaines personnes épousant une idéologie et celle de
l’invasion du Mali à travers l’étude des personnages et de l’espace.
La route des clameurs est une œuvre romanesque mettant en scène la question du
terrorisme en Afrique de l’ouest. Cette œuvre s’inscrit inexorablement dans l’actualité du
terrorisme africain. Elle porte, en effet, sur l’instabilité au nord-Mali, précisément sur
l’arrivée des « Djihadistes » dans la ville historique de Tombouctou pour y semer le chaos et
la terreur.

37
Jean Baudrillard, Op.cit., 2007.
38
Dignité de calife (Souverain musulman, successeur de Mahomet, qui réunissait le pouvoir spirituel et le
pouvoir temporel).
39
Loi canonique de l’Islam.
Aussi, Cette œuvre entend montrer le regard d’un africain mieux d’un malien sur le
phénomène terroriste. L’auteur présente, d’emblée, la situation du Mali comme la
responsabilité de fanatiques religieux et de sanguinaires sans vergogne. L’enjeu de ce chapitre
sera de dégager la représentation du terrorisme contemporain en Afrique sahélienne dans
l’œuvre.

1-1- Du processus de radicalisation de l’individu à sa volonté de


tuer
Depuis des décennies, le concept de radicalisation est admis dans l’étude du terrorisme
et dans bien d’autres situations sociales. Le terme « radicalisation » est employé par des
spécialistes ou certaines personnes pour faire un distinguo entre l’extrémiste violent et celui
dit « modéré ». Extrémisme modéré parce que les acteurs agissent avec un peu d’indulgence.
La radicalisation de l’individu serait l’une des procédures très prisées par les
terroristes contemporains. Au demeurant, les terroristes ou extrémistes violents, à travers des
messages manipulateurs embrigadent des individus innocents. Et cela, dans le seul but de
rejoindre le clan terroriste pour accomplir à la lettre ce qu’ils désirent.
L’individu « captif » est désormais soumis à l’autorité des extrémistes. Ces
extrémistes étant rassurés de la possibilité de dominer la conscience de leur victime
encouragent celle-ci à rompre avec sa civilisation primitive. Ils l’amènent à avoir du dédain
pour sa famille, pour ses habitudes originelles, pour ses rêves et même pour son entourage. Ce
processus de radicalisation de l’individu au contact des islamistes est perceptible à travers le
personnage Bassy, narrateur dans la route des clameurs. Le traitement de la structure interne
du texte révèle que dans cette œuvre, l’auteur tente d’établir la chaine d’engendrement du
terrorisme. Dans sa démarche, il met en œuvre à la fois des personnages qui incitent à la
violence et d’autres qui accomplissent l’action terroriste mais aussi d’autres qui incarnent la
figure de la résistance.
Dans cet élan, Ousmane Diarra choisit un enfant d’à peine douze ans du nom de Bassy
pour en faire son personnage principal. Il est issu d’une famille assez aisée dans laquelle
règne un esprit d’entente, de solidarité et de convivialité. Tout cela changera à l’arrivée d’un
groupe islamiste qui n’avait d’autres ambitions que de piller les ressources Maliennes. Après
plusieurs tentatives échouées pour son recrutement, Bassy va finalement rejoindre le rang des
Moribondes de mal gré. Sa formation morale, religieuse et militaire se déroula très vite car
c’est un garçon intelligent et cultivé. Ce caractère fera de lui l’homme de main du calife. Il
fera la guerre sans y croire et sans mettre du cœur à l’ouvrage. A ses cotés se trouvent Mabu
Maba dit fiéffé Ranson Katar ibn Ahamad Almordibonne et ses disciples « les gamins
imams ». Ces faux religieux font du terrorisme psychologique en pesant sur le mental des
populations tant ils ont compris que la pire des colonisations est celle qui se fait par la
conscience.40 L’analyse du réseau relationnel du calife dévoile qu’il entretient des rapports
conflictuels avec les autres.
De par la violence, il instaure un climat de peur au point où la majorité de la
population lui a fait allégeance. En plus, il est un malhonnête et un usurpateur. Cette idée est
perceptible à travers les échanges entre lui et le narrateur : « - ce n’est pas permis maitre ! -
tout est permis quand on fait le jaadi ! Qu’il me dit en gémissant et en soupirant. –dans ce cas
le jaadi n’a pas de sens, maitre ! Que je criai presque. Ce fut alors, eh Allah que le calife me
répondit tout bas, en m’attirant sur lui : « mon jeune ami, le jaadi, c’est utiliser les imbéciles
pour enrichir les malins comme toi et moi ! Ne sois pas bête ».41 Aussi, la prononciation de
son nom kilométrique Maba Mabu dit fiéffé ranson katar ibn Ahmad Almordibonne revêt une
tâche difficile et lassante. Ce nom bizarre et difficile à prononcer laisse luire la personnalité
du chef de commandement de la troupe des djihadistes.
La lisibilité de cette œuvre est intimement liée à la construction de ses personnages
dont l’étude passe également par le réseau actantiel. Ainsi, la représentation du schéma des
actions du calife est la suivante :

SCHEMA ACTANTIEL DE LA CONQUETE DU CALIFE MABU MABA


Le Calife et sa suite
La soif de pouvoir - l’égoïsme
DESTINATEUR DESTINATAIRE

SUJET OBJET

Le Calife Piller les ressources du Mali

ADJUVANTS OPPOSANTS

Les
40
Gamins
Ousmane Imams,
Diarra, La routeOppression
des clameurs, Gallimard continents noirs, 2014, P.148.
Bassy, Père de Bassy
Ousmane
41
Diarra p152 153
Zabata zabati, La religion, La peur
de l’enfer, Son autorité religieuse,
Les discours fanatiques
Le sujet Mabu maba est motivé par le destinateur que constituent la soif du pouvoir,
l’égoïsme de celui-ci. Ce personnage, en quête d’une souveraineté territoriale du Mali par la
propagande de guerre est aidé par les jeunes de la rue reconvertis en « gamins imams ». De
même, le discours religieux fanatique et trompeur qu’il tient et l’oppression dont il fait
montre, facilitent la poursuite de sa quête. Une quête dont le destinataire est le calife lui-
même et sa suite. Toutefois cette quête est freinée par Bassy et son père.

Le peuple malien et ses


La souffrance de son peuple,
générations futures
L’espoir en vue d’une vie meilleure

DESTINATEUR DESTINATAIRE

SUJET OBJET

Refus d’une aliénation, Refus d’un


Le Père de Bassy
endoctrinement religieux, Résister

ADJUVANTS OPPOSANTS

Sa fermeté, Son abnégation, Sa Calife, Zabata (fils ainé), Son


culture, Fierté, Sa dignité épouse, Ses coreligionnaires

SCHEMA ACTANTIEL
1-2- Invasion du Mali : quel dessein ?
L’enjeu du terrorisme dans la route des clameurs est révélé à travers l’étude de
l’espace. Cette œuvre met en relief un espace ouvert et dynamique à savoir un pays
septentrional de l’Afrique de l’ouest : le Mali. Plusieurs indices narratologiques contribuent à
faire de l‘espace malien une terre qui favorise l’émergence du terrorisme. Les premiers
éléments découverts produisent une impression déterminante qui met le lecteur de plein pied
dans le récit. Cette découverte est faite avec une focalisation interne. Le narrateur décrit cet
espace comme un espace composé de façon chaotique. Il commence une description
ambulatoire avec des éléments naturels tels que les collines, les montagnes et les rochers qu’il
escaladait dans sa traversée de la forêt avec son père. Mais bien avant l’aspect répugnant de
cet espace où il y avait des ″œufs de la mort ″à chaque recoin, ce pays était un lieu accueillant,
paisible où il faisait bon vivre. C’est justement cette dimension rassurante qui a favorisé
l’invasion malienne et l’émergence du terrorisme dans cette partie du monde.
Ainsi, cet espace ne semblait dégager une quelconque hostilité pour quiconque. En
effet, Bassy et sa famille menaient une vie tranquille à l’abri de toute dominance religieuse.
Une situation dont il était fier :
Et les gens venaient des quatre coins avec lui, se faisaient photographier avec lui. Et ni les
imams ni les voisins ni personne d’autre ne s’intéressaient à sa pratique de la religion.
Pourtant, il y’avait déjà plus de quinze mosquées dans le quartier. Et mon papa n’en
fréquentait aucune. Il n’en avait tout simplement pas le temps. Son travail était sa prière et
c’était accepté de tous. Les gens qui nous aimaient disaient alors que la marmite était plus
ancienne que la mosquée. Et la marmite, c‘était d’abord le travail.42
Ce passage prouve que le narrateur vivait heureux avec les siens, tout comme d’autres
familles dans le pays. Par contre à l’arrivée des Moribondes cet espace dynamique est devenu
le lieu de plusieurs exactions. Aussi les sentiments des habitants de cet espace sont
dysphoriques. C’est un environnement de consternation et d’affliction qui influe négativement
la mentalité de ses habitants. Un fait qui se perçoit dans les créations du père du narrateur. Ses
tableaux et sculptures qui étaient jadis éclatants de lumière et de beauté, devenaient de plus en
plus sombres et tristes.43 Il peignait désormais une société malade, un monde à craindre.
En plus, la représentation de ce lieu comme un espace de guerre où les avions crachaient le
feu par le devant et par le derrière et par le dessous leurs ailes, 44 prouvait sa dangerosité. Les

42
Ousmane Diarra, la route des clameurs, p.26.
43
La route des clameurs ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; p44
44
Idem

0
arbres s’enflammaient, tout brulait sur leur passage. La terre tremblait, des volcans sortaient
des montagnes pour former d’immenses langues de feu qui roulaient comme une marrée
déchainée45
Cette situation insoutenable fait dire au narrateur qu’on assiste à la fin du monde.
En somme, l’espace malien se présente comme un espace invivable, enkysté, dévasté par des
envahisseurs dits religieux. Ainsi l’atmosphère cauchemardesque régnant dans cet espace en
fait un lieu incompatible avec les notions de bien être de gaieté et de liberté surtout pour le
choix de la religion. L’espace est donc un élément fondamental dans l’analyse du terrorisme
malien

2- Les ressorts socio historiques du terrorisme en Afrique de l’ouest : Cas


du Burkina Faso
Dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 un groupe (encore) non identifié a massacré environ
160 personnes dans la localité de Solhan, au nord-est du Burkina Faso. Cette attaque est la
plus meurtrière qu’ait connu ce pays depuis sa création et, en particulier, depuis l’implantation
du djihadisme violent sur son territoire vers 2015. Elle s’est, en outre, produite au moment où
les auteurs de cette note venaient de terminer l’élaboration d’une analyse cartographique du
terrorisme dans la zone des « Trois frontières » (Mali — Niger — Burkina Faso). Il nous a
donc paru intéressant de poursuivre ce travail en y incluant cet épisode, afin de contribuer à
une meilleure compréhension des dynamiques territoriales du processus insurrectionnel en
cours dans cette région du Sahel Ouest Africain. Après une rapide actualisation « à chaud » de
notre carte2, nous nous proposons maintenant d’approfondir la réflexion sur les possibilités
offertes par l’outil cartographique pour comprendre la logique spatiale en jeu dans ce cas.
Pour ce faire, nous évoquerons brièvement quelques éléments contextuels, avant de
fournir des références sur l’état actuel de la recherche en géographie et cartographie du
terrorisme ; enfin les sources et la méthodologie de notre carte seront exposées, en insistant
sur leur intérêt pour contribuer à la formulation d’hypothèses prédictives.
Les tout récents évènements de Solhan s’inscrivent dans une longue suite de conflits
localisés dont les aspects ethnopolitiques et religieux renvoient à des enjeux structurels de
disputes pour des ressources rares (eau et pâturages, surtout) dans un environnement semi-
aride confronté à une expansion démographique incontrôlée. La difficulté à gérer ces
antagonismes, par exemple entre agriculteurs sédentaires et pasteurs nomades, par des moyens
non violents est d’autant plus grande que les mécanismes traditionnels de distribution du

45
Ibidem p172

1
pouvoir dans les États concernés ont été remplacés par les procédés formels de la «
démocratie » qui transforment inévitablement les élections en opérations de comptage
ethnique. Dans ces conditions on comprend sans mal l’attrait que représente l’islamisme
djihadiste qui permet de consolider des alliances trans-ethniques sur la base de réseaux parfois
internationaux de solidarité et d’échanges divers. Si l’on ajoute à cette toile de fond la
présence croissante, depuis au moins deux décennies, de réseaux criminels se livrant à divers
trafics (drogue, contrebande, migrants, etc.) dans et au travers de la zone sahélienne, on
parvient à un début de compréhension de la situation géopolitique actuelle, par ailleurs bien
décrite dans plusieurs publications de synthèse.
Dans ces conditions, s’il est difficile d’attribuer l’attaque de Solhan à un acteur en
particulier (filiale d’al Qaïda ou de l’État Islamique, milice ethnique et/ou entité criminelle, ou
un mélange instable de plusieurs de ces catégories), il est, en revanche, possible de cerner (et
de cartographier) une vaste zone où se déploient diverses formes de violence, notamment
terroriste. Pour en rendre compte, on dispose d’un socle de connaissances en matière de
géographie du terrorisme qui peut être mobilisé pour soutenir la recherche cartographique sur
la question.

III- ETAT DE LIEU DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME EN AFRIQUE DE


L’OUEST
Plus d’une décennie après avoir adopté un plan d’action visant à « éradiquer » le
terrorisme en Afrique de l’Ouest, la Communauté économique des États de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) n’a pas beaucoup progressé. Bien que les États membres aient manifesté
leur soutien en faveur de ce plan, l’organisation régionale se heurte à plusieurs difficultés.
C’est le degré d’engagement des États membres dans la lutte régionale contre le terrorisme, en
particulier, qui constitue un des obstacles majeurs.
Étant donné que la stratégie antiterroriste régionale et le plan de mise en œuvre
adoptés en 2013 par la CEDEAO n’ont finalement jamais été appliqués, le manque apparent
d’enthousiasme pour le dernier plan d’action élaboré soulève des questions quant aux chances
de réussite de ce dernier.
Le Plan d’action pour la période 2020-2024, qui a été adopté par la CEDEAO en 2019,
dispose d’un budget de 2,3 milliards de dollars US. Ses huit domaines prioritaires vont de la
mise en commun des efforts et de la coordination des initiatives de lutte contre le terrorisme à
la promotion du dialogue intercommunautaire, en passant par la prévention de l’extrémisme
violent. C’est un pas dans la bonne direction.

2
Ce plan permet à la CEDEAO de renforcer son leadership dans un domaine dans
lequel elle est en rivalité depuis des années avec les Nations Unies, l’Union africaine et le
Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel).
Cependant, selon des entretiens menés par l’Institut d’études de sécurité (ISS), seules
des réunions initiales visant à discuter de la mise en œuvre du plan dans les États membres
ont été organisées avec ces derniers. Ces rencontres ont été suivies par une réunion des
donateurs en novembre 2020, qui n’a toutefois donné lieu à aucun engagement précis.
Plusieurs obstacles entravent la mise en œuvre de ce plan. Tout d’abord, les pays en
proie au terrorisme ont tendance à privilégier les initiatives de lutte existantes, telles que la
Force multinationale mixte, le G5 Sahel et l’Initiative d’Accra, pour s’attaquer à des
vulnérabilités spécifiques sur leurs territoires.
Certains de ces pays doutent également de la capacité de la CEDEAO à faire face aux
menaces émergentes et à s’adapter suffisamment vite. Certains responsables de la lutte contre
le terrorisme des États membres de l’Initiative d’Accra, par exemple, ont déclaré à l’ISS que
le temps nécessaire à la CEDEAO pour organiser le sommet extraordinaire de Ouagadougou
avait fait l’objet de plusieurs plaintes. En effet, prévu pour février 2017, ce sommet n’a
finalement eu lieu qu’en septembre 2019.
Par ailleurs, la CEDEAO se heurte au problème récurrent du manque de ressources.
Les responsables interrogés ont déclaré que les fonds n’étaient pas disponibles. Aucune raison
précise n’a été donnée, à l’exception de divergences manifestes entre les États membres au
sujet des mécanismes de financement du plan. Au lieu de contribuer au pot commun de la
CEDEAO, certains pays ont décidé de financer des activités conformes à leurs propres
initiatives nationales de lutte contre le terrorisme, qui ne correspondent pas nécessairement à
la stratégie du plan.
En outre, des fonds alloués par l’Union économique et monétaire ouest-africaine
seraient versés directement aux États membres. Bien que le Nigeria et le Ghana se
soient engagés à contribuer au pot commun à hauteur de 400 millions de dollars US, ces deux
pays n’ont pour l’instant effectué aucun versement significatif. Cela peut être dû aux
difficultés économiques rencontrées par ces pays, notamment à cause de la chute considérable
des prix du pétrole, dans le cas du Nigeria. Néanmoins, cela pourrait également être le signe
d’une méfiance implicite envers la CEDEAO, qui n’est pas perçue comme un mécanisme
efficace de lutte contre le terrorisme à l’échelle régionale.
Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 a détourné l’attention des États membres de la
lutte contre le terrorisme. La nécessité imprévue d’apporter un soutien immédiat aux citoyens

3
a grevé les budgets des États, tandis que les activités économiques et les recettes fiscales ont
diminué dans toute la région.
À ces problèmes s’ajoutent les objectifs et les priorités discutables du plan d’action.
Par exemple, il vise notamment à mettre fin au terrorisme dans la région dans un délai de cinq
ans. Étant donné que le terrorisme menace les 15 États membres de la CEDEAO et représente
un problème de taille dans au moins quatre d’entre eux (le Mali, le Niger, le Nigeria et le
Burkina), il s’agit d’un objectif bien trop ambitieux.
La lutte contre le terrorisme est une entreprise complexe qui doit être envisagée sur le
long terme et nécessite d’importants investissements en temps et en argent. Cela fait sans
aucun doute partie des raisons pour lesquelles les pays de la région ne se sont pas
suffisamment engagés dans la mise en œuvre du plan de la CEDEAO.

4
CONCLUSION

5
Le terrorisme est un fait politique et social qui a toujours existé et qui prend ses
racines dans une idéologie et qui évolue selon les sociétés. Ce phénomène existe depuis que
les dissidences et les révolutions ont commencé à se concrétiser contre certains régimes et
systèmes politiques. En raison de la résurgence constante de la question du terrorisme dans les
débats, cette étude a été menée et a eu pour objet fondamental le terrorisme au cœur de
l’écriture romanesque contemporaine. Elle s’est élaborée sous l’égide de d’un romans
notamment La route des clameurs d’Ousmane Diarra. Le choix s’est porté sur cette œuvre car
elle traite différemment le phénomène terroriste.

Pour une meilleure compréhension du phénomène terroriste, cette étude s’est axée sur
trois parties. La première partie s’est intéressée à une généralité sur le terrorisme. La
particularité a résidé en son retour à l’origine des actes terroristes. Elle a permis de proposer
un panorama sur les facteurs qui ont concouru à la naissance du terrorisme dans le monde.
Elle a également présenté comment ce phénomène a émergé au fil du temps. Elle s’est aussi
intéressée aux différents types de terrorisme et à la problématique qu’il constitue. Cette
problématique est le plus souvent liée à sa définition et engendre des conflits d’intérêts entre
les différents acteurs concernés par ce phénomène. Car ceux-ci ne s’accordent pas sur qui est
terroriste et qui ne l’est pas. D’où la difficulté pour les organisations internationales de
proposer une définition conventionnelle admise au terrorisme. Dans la seconde partie
consacrée à la représentation du terrorisme en Afrique de l’ouest, il a été question d’y voir les
manifestations des faits terroristes. Et la troisième partie a fait l’état de lieu de la lutte contre
le terrorisme.

Dans cette étude, il a été question de démontrer que le terrorisme n’a de lien avec
aucune religion, aucune civilisation ou aucune nationalité encore moins avec l’Islam qui est
présentée comme l’ennemi de l’occident. De plus, le relai médiatique des actes terroristes ne
fait que réconforter les terroristes. Car les objectifs premiers du terrorisme sont d’attirer de
façon spectaculaire et violente en s’attaquant à des innocents et exiger la reconnaissance, le
fait d’exister aux yeux des autres. Cette étude a révélé que le terrorisme est un fait politique
mais surtout social. Il prend sa source sur un substrat conceptuel et idéologique porté par la
société dans laquelle il évolue. La mondialisation ne fait que l’amplifier. Lutter donc contre le
terrorisme reviendrait à s’attaquer aux causes profondes que sont la misère, l’injustice et le
désespoir. Car le terroriste pourrait être un homme qui s’est vu dénier les droits de l’homme
les plus élémentaires tels que la dignité, la liberté et l’indépendance. Ainsi il faudra corriger

6
les erreurs historiques et réparer les injustices endémiques, pour enfin espérer un monde de
paix et en paix.

BIBLIOGRAPHIE

7
1-Corpus
Ousmane DIARRA, La route des clameurs, Gallimard continents noirs, 2014

2- Ouvrages de méthodologie sur la littérature comparée, la narratologie

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comparée ? Armand Colin/Masson, Paris, 1996.
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GENETTE Gérard, Figures III, Paris, Seuil, 1972.
JULLIER, Laurent. L'analyse de séquences, Paris, Armand Colin, 2004.
PICHOIS Claude, ROUSSEAU André-Michel, La Littérature comparée, Armand Colin.1967.

2- Ouvrages critiques sur les postcolonial studies

LAZARUS Neil, Penser le postcolonial. Une introduction critique, trad. GROULEZ,


Marianne, JAQUET, Christophe et QUINIOU, Hélène, Paris, Ed. Amsterdam, 2006.
BÉDIA Jean-Fernand, Introduction des études postcoloniales en Afrique francophone :
contextes, définitions, théories et idéologies, Abidjan, Flash-Press, 2015.
FANON Frantz, Les damnés de la terre, Paris, Éditions La Découverte/Poche, 2002
SAID Edward, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, traduit de l’américain par
Catherine Malamoud, Édition du Seuil, 2005.
BOWEN John R., L’Islam, un ennemi idéal, Traduit de l’anglais par Patrick Savidan, Éditions
Albin Michel, 2014.

3- Ouvrages et études sur le terrorisme

ADLER Alexandre, Le Nouveau rapport de la CIA, trad. Claude Farny, Paris, Édition Robert
Laffont, 2009.
BAUER Alain, SOULLEZ Christophe, Le Terrorisme pour les nuls, Paris, First Editions,
2014.
BRAUD Paul, Violences politiques, Paris, Éditions du Seuil, 2004.
CETTINA Nathalie, Terrorisme, l’histoire de sa mondialisation, Paris, Harmattan, 2000.
CHALLIAND Gérard, L’Arme du terrorisme, Paris, Éditions Louis Audibert, 2002.
CHOMSKY Noam, VLTCKEK André, L’Occident terroriste, D’Hiroshima à la guerre des
drones, Traduit de l’anglais par Nicolas Calvé, Paris, Les Éditions Écosociété, 2015.

8
CHOMSKY Noam, Autopsie des terrorismes : les attentats du 11 septembre & l'ordre
mondial, traduit de l'anglais par Hélène Morita, Isabelle Genet, Nouvelle édition augmentée,
Marseille, Agone Editeur, 2011.
CONESA Pierre, La Fabrication de l’ennemi, Paris, Éditions Robert Laffont, 2011.
ERIC Laurent, La Face cachée du 11 Septembre, Paris, Plon, 2004.
HOFFMAN Bruce, La Mécanique terroriste, traduit de l’anglais par Bertrand Diez, Calmann-
Lévy, 1999.

4- Webographie

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www.zeinababdelaziz.com, consulté le 07 mai 2023.
AFEF Benessaieh, « La perspective postcoloniale. Voir le monde différemment ».
https://www.teluq.ca/siteweb/univ/fichiers/abenessa/Benessaieh_(2010a).pdf, consulté le 07
mai 2023.
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sciences sociales », in Les Cahiers du RMES, été 2008. En ligne, https://shareslide.org/lobjet-
evanescent-d-une-theorie-improbable-le-terrorisme-et-les-sciences-sociales, consulté le 07
Mai 2023.

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