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Arrêtez de vous en prendre

aux chrétiens africains

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André Ngoah

Arrêtez de vous en prendre


aux chrétiens africains

(ESSAI)

Éditions Soleil

3
André Ngoah
ÉDITIONS SOLEIL
editionssoleil@yahoo.com
Tel : (+237) 697 39 16 20

Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans


le consentement de l’auteur, est illicite et constitue
une contrefaçon sanctionnée par le code de la
propriété intellectuelle.

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PRIÈRE

Seigneur Dieu tout puissant,


Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.
Je remets entre Tes mains,
Cette modeste publication
Qui contribue à l’épanouissement de Ton Église,
Afin que Ton nom et Tes œuvres triomphent.
Je Te confie toutes les personnes
Qui liront ce livre
Pour que Tu les sauves du péché
Et pour que Ton nom demeure saint à jamais.
Bénis toutes les personnes qui vivent
Dans Ta parole
Et dans Ta crainte.
Protège les pauvres et tous ceux
Qui cherchent Ta face.
Au nom de Ton fils Jésus-Christ,
Notre Seigneur et notre sauveur. Amen.

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AVANT-PROPOS

En tant qu’enfant de Dieu, il me fallait


défendre ma communauté, ma famille chrétienne,
mes frères et sœurs en Christ qui sont persécutés
parce qu’ils ont donné leur vie au Seigneur Jésus-
Christ. Les remarques et les accusations font rage
sur notre foi en Dieu.

Lorsqu’il faut débattre sur la léthargie de la


communauté noire d’Afrique, les chrétiens sont
mis au banc des accusés sans raisons fondées.

Nous avons donné notre vie au Christ et nous


allons continuer à défendre notre chrétienté tout au
long de notre vie.

En rédigeant cette modeste contribution


évangélique, nous avons refusé de nous vêtir avec
le costume de la prétention et du pédantisme. Nous
prenons la parole en tant que chrétien : nous ne
sommes pas pasteur ni ancien de l’église et encore
moins un érudit en théologie ou bien un spécialiste
des problèmes de l’Afrique subsaharienne.

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Ayant donné notre vie au Christ, nous savons
que cette mission évangélique en quelque sorte
passe aussi par notre personne qui s’en est liée
depuis janvier 2018.

Nous savons pertinemment que tout chrétien


ayant l’esprit saint peut procéder mieux que nous
dans ce combat. Cependant, nous sommes
reconnaissant en l’Éternel qui nous a gratifié de
cette inspiration.

Grace à l’aide apportée par nos guides


spirituels et par des enseignants de la faculté
biblique de théologie au Cameroun, nous nous
sommes laissé aisément guider par des notions sur
l’exogénèse et sur l’herméneutique. C’est pourquoi
nous pensons avoir atteint notre objectif.

Avant tout, que le bon Dieu puisse exaucer


nos prières afin que les peuples noirs d’Afrique
soient sauvés et bénis ! Il était vraiment important
pour nous de dire quelque chose sur ce vieux débat
qui fait couler tellement de salive. Cela ne sert à
rien de fausser les débats sur cette question portant
sur le développement. Le christianisme et le sous-

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développement en Afrique subsaharienne créent
des disputes et des tensions inutiles parmi des
personnes averties.

La plupart du temps, nos guides spirituels ne


trouvent pas assez de temps pour répondre à tous
ces mensonges accusateurs. C’est pourquoi nous
avons pris notre plume pour y répondre dans ce
travail.

La mondialisation frappe à notre porte. Tout


en gardant notre foi en Christ, nous devons nous y
adapter le plus rapidement possible. Sinon, nous
perdrions le rythme des progrès technologiques et
scientifiques.

Nous chrétiens, nous souhaitons la paix et


l’entente ; nous ne voulons plus de polémiques ni
même de querelles vaines. Qu’on prenne le temps
d’analyser avant de porter un jugement qui
continue à nous écarter de la vérité.

Rassurez-vous, nous n’avons pas oublié que


la race noire du continent africain gémit dans une
douleur plus profonde qu’une plaie infectée. Voilà
pourquoi nous ne nous sommes pas contenté de

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nous défendre ; bien plus, nous avons apporté des
suggestions afin d’améliorer cette mauvaise
condition. Puisse Dieu, par son fils Jésus, nous
permettre d’être convaincant et pertinent tout au
long de cette réflexion !

André Ngoah
Chrétien

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CHAPITRE 1

LE CHRISTIANISME EN EFFET

Il y a plusieurs croyants dans le monde,


répartis à travers des religions qui sont
monothéistes ou polythéistes. Nous n’allons pas les
spécifier puisque l’objet de notre étude ne nous
l’autorise pas.

Nous rappelons simplement que les chrétiens


sont très mal connus et détestés pour rien. Les
raisons sont juste fondées sur l’extrémisme et la
jalousie.

Qu’est-ce que le christianisme ? Le


christianisme est une religion monothéiste basée
sur les enseignements de Jésus-Christ, considéré
comme le Messie et le fils de Dieu. Malgré la trinité
qui est mal comprise, les chrétiens croient en un
seul Dieu par Jésus-Christ et à l’aide de l’Esprit
Saint. Nous donnons les soins aux pasteurs
d’apporter des éclaircissements là-dessus.

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Selon une étude du rapport chrétien, cette
religion est la plus répandue du globe terrestre.
Quadruplée en un seul siècle, elle compte des
adeptes issus de toutes les races et de toutes les
communautés humaines.

Cependant, malgré cette place enviable


disputée avec l’Islam, le christianisme ne fait pas
totalement l’unanimité. Et aussi étonnant que cela
puisse paraître, elle est sévèrement critiquée et
refoulée pas certaine culture conservatrice qui
exclut toute adaptation et tout type de dialogue.
Plusieurs panafricains notamment en profitent
aussi pour exprimer leur ras-le-bol : pour eux, le
christianisme est l’une des causes du sous-
développement en Afrique subsaharienne. Cette
religion coloniale formate et prépare les peuples
noirs d’Afrique à la soumission à l’Occident. Par
ailleurs, les panafricanistes estiment que cette
religion n’a pour prétexte que la ruine et le pillage.
À cet effet, la préoccupation qui est la nôtre se
focalise sur le rapport qui existe entre la doctrine
chrétienne et le sous-développement en Afrique
subsaharienne. D’où les questions suivantes :

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- Pourquoi les panafricains accusent-ils le
christianisme avec tant d’acharnement et de
violence ?
- Quel est le rapport entre la doctrine chrétienne
et les facteurs qui provoquent la léthargie dans
les communautés noires d’Afrique ?
- Quelles sont les véritables causes du sous-
développement en Afrique subsaharienne ?

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CHAPITRE 2

POURQUOI ACCUSE-T-ON LES CHRÉTIENS


EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE ?

Plusieurs idéologies panafricaines semblent


concourir à semer la haine au cœur des Africains et
à inciter à la haine envers les chrétiens par tous les
moyens, oubliant que le droit à la liberté religieuse
fait partie du corps de l’humanité. Il apparaît aussi
clairement qu’une eau pure que des tentatives de
manipulation sont persistantes. Cependant, il a été
découvert que ceux-ci en voulaient au
christianisme pour les raisons suivantes :

La première raison :
Beaucoup de panafricains considèrent le
christianisme comme une religion traître qui a
introduit d’une façon hypocrite tous les abus et les
injustices qui ont accablé les peuples noirs
d’Afrique.

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Leurs arguments vont dans ce sens : les
missionnaires avec leurs airs de philanthropes
égarés ont su se servir de la Bible pour dissimuler
leurs intentions macabres fondées sur le racisme et
l’égoïsme des métropoles européennes. Ce qui
justifie à cet effet le pillage sauvage de l’Afrique
subsaharienne et la prolifération des atrocités. Pour
éclairer cette triste page de l’histoire, les
panafricains conservateurs se servent du discours
du roi de Belgique Léopold II adressé aux
missionnaires en route pour l’Afrique pendant cette
période.

Ainsi, Aimé Césaire dira dans son Discours


sur le colonialisme : « Le grand responsable dans
ce domaine est le pédantisme chrétien, pour avoir
posé des équations malhonnêtes : Christianisme =
civilisation ; paganisme sauvagerie, d’où ne
pouvaient que s’ensuivre d’abominables
conséquences colonialistes et racistes dont les
victimes devaient être les Indiens, les Jaunes et les
Nègres ».

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La deuxième raison :
Le christianisme fausse la vraie histoire des
peuples noirs d’Afrique, il désoriente la crédibilité
d’antan. Selon les arguments qui fusent de toutes
parts, cette religion est une grosse imitation de la
spiritualité de l’ancienne Égypte. De ce fait, les
principes culturels et religieux du Noir sont
méprisés et refoulés au plus profond de la
margination de la communauté noire d’Afrique.
Ces panafricains s’appuient sur les travaux de
Cheick Anta Diop et de quelques universitaires
africains. Davide Uchiwa dira : « Déformée à
chaque invasion depuis l’antiquité, jusque dans
les temps modernes pour cacher l’histoire de
l’Afrique, cette histoire ne se limite pas à la terre
mère ».

La troisième raison :
Le christianisme a des fondements racistes,
xénophobes et d’exclusivité vis-à-vis de la race
noire. C’est pourquoi de nombreux panafricains
posent généralement ce genre de questions qui ont
l’air absurdes et surréalistes : « Pourquoi tout est

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blanc dans la bible ? Pourquoi les Noirs ne sont-
ils pas mentionnés dans la bible ? Pourquoi les
grands leaders chrétiens sont-ils toujours issus de
la communauté européenne ?

Non seulement nous observons des


mouvements ségrégationnistes comme le Ku Klux
Klan se revendiquer être des mouvements chrétiens
qui prônent une idéologie défendant la suprématie
blanche, mais aussi cette façon de penser est
totalement contraire à l’amour du prochain et à
l’esprit de tolérance véhiculés par le Christ. Ce
genre de réflexion et de perception frustre la
communauté noire dans le monde.

La quatrième et la dernière raison :

Le christianisme est incompatible avec la


culture africaine et nègre. Cette religion, pour de
nombreux panafricains, reflète brutalement le
capitalisme sauvage qui règne en ce moment dans
le globe. Les valeurs africaines comme la
polygamie, l’autorité des anciens et le privilège des
ancêtres sont remises en cause. Pire encore, le

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christianisme divise pour mieux régner, fait de
l’homme blanc un démiurge. Tout ce qui constitue
l’identité du nègre comme l’animisme est
considéré comme obsolète, paganiste et outrageux
pour l’humanité. Dès lors, pas question de tolérer
une telle acculturation des peuples noirs d’Afrique.

Aimé Césaire dira à propos de la culture :


« Je définis la culture ainsi : c’est ce que les
hommes ont imaginé pour façonner le monde,
pour s’accommoder du monde et le rendre digne
de l’homme ».

En quelques lignes, voilà en effet les


principales raisons émises par les panafricains
noirs, nous et les conservateurs. Sans doute, nous
aurons oublié quelques-unes, mais nous tenons à
préciser avec modestie que la liste demeure ouverte
à toute recherche. Cependant, ces raisons sont-elles
suffisantes pour conclure que le christianisme
empêche le développement en Afrique ? Essayons
de trouver les raisons dans le passé pour
comprendre cette problématique.

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CHAPITRE 3

LA MISSION PRINCIPALE DES


ÉVANGÉLISTES EN AFRIQUE NOIRE : LE CAS
DU CAMEROUN

Il est important pour nous d’emprunter la


machine à remonter le temps pour résoudre ce
problème d’antan. Nous nous servirons des faits
historiques comme pilier pour comprendre
précisément ce qui se passe dans notre continent.

Nous avons constaté que la plupart des


antichrétiens confondent les différentes missions
respectives des explorations, des colonisations et
des missionnaires.

Ils ont la certitude que le christianisme est une


marque occidentale sous ses formes masquées,
principalement introduite par des mains blanches
qui ont eu pour désir de dépouiller les richesses des
populations noires.

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Toutefois, lorsque nous nous référons à
l’’histoire, nous avons immédiatement une autre
version.

Après de modestes recherches, nous avons


découvert que les premiers missionnaires n’avaient
pour objectif que de répandre la parole de Dieu à
travers les Évangiles contenus dans la Bible.

Ces évangélistes désiraient uniquement


convertir les autochtones des villages et des
royaumes d’Afrique au christianisme à travers des
principes moraux qui étaient fondés sur le respect
de la vie humaine, le travail et la foi en Dieu. Pour
preuve, en aucun cas, il n’est mentionné dans une
page de l’histoire que ces premiers évangélistes ont
converti les populations de force. L’histoire ne
nous fait nullement part d’un groupe de
missionnaires ayant entretenu des échanges
commerciaux en rapport avec l’exploitation des
principales matières premières africaines.

Nous ne pouvons pas le réfuter, les premiers


missionnaires, contrairement à ce que l’on veut

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nous faire croire, ont beaucoup contribué
sociologiquement, religieusement et politiquement
en mettant fin aux rites qui ternissaient
l’épanouissement et les droits de l’Homme. C’est
certainement pourquoi le pape Pie VII dira à Forbin
Jackson : « Nous devons d’abord secourir les
peuples qui nous entourent ».

Le point de vue de Marcel Launey s’inscrira


dans cette même perspective lorsqu’il
affirmera : « L’œuvre de conversion était le but
principal de l’action apostolique, le missionnaire
n’était donc théoriquement ni un explorateur, ni
un colonisateur, mais un chercheur d’âme ».

Marcel Launey continuera en déclarant :


« Mgr de Marion Brésillac suggéra à Pie IX de
placer cette idée au cœur de ses
préoccupations… »

La suite : « Saint père, ayez toujours un


globe terrestre ostensiblement placé dans
l’appartement que vous fréquentez le plus, et le
faisant tourner au moins trois fois le jour sur son

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axe, demandez-vous à chaque royaume qui passe :
ai-je fait aujourd’hui tout ce qui dépendait de moi
pour l’avancement de la religion dans cette
contée ? »

De ce fait, nous croyons avec certitude que les


premiers missionnaires chrétiens en Afrique noire
ont contribué à l’épanouissement des populations
en améliorant leurs cadres de vie grâce à la
médecine, l’éducation et le concept de vertus du
travail.

Il est carrément faux de penser que ceux-ci ont


refoulé les cultures et les traditions autochtones
qu’ils ont trouvées sur place. Au contraire, ces
premiers chrétiens en terre africaine ont plutôt
cherché des moyens d’adaptation en rapport avec la
foi chrétienne.

Comme exemple, prenons les cas du


Cameroun, avec le missionnaire protestant Alfred
Saker (1814-1876).
Arrivé au Cameroun en 1845, il a entrepris
d’apprendre la langue duala. Ensuite, il s’est mis à

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traduire la Bible en cette langue. Sachant qu’une
langue est l’âme culturelle d’un peuple, nous ne
pouvons que réfuter la thèse précédente.

Ce que nous savons c’est que la meilleure


façon d’entrer en contact avec une civilisation c’est
d’apprendre sa langue maternelle qui à son tour
vous permettra de comprendre les rouages culturels
de ce peuple.

Prenons toujours un autre exemple en terre


camerounaise, celui du missionnaire Jackson Fuller
en 1858.

Ce que certains historiens refusent de nous


avouer, c’est que tous les missionnaires chrétiens
arrivés en Afrique n’étaient pas tous de race
blanche ni même européens.
Le cas de Jackson Fuller en est une preuve
irréfutable.
Celui-ci était le fils d’un esclave noir libéré,
né en Jamaïque, comme nous le narre le R.P.
Engelbert Mveng dans son Manuel d’histoire du
Cameroun.

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Jackson Fuller a connu des débuts difficiles
comme Alfred Saker. Toutefois, grâce à la couleur
de sa peau et à la connaissance de la langue duala,
il exerce une grande influence.

En dehors de Jackson Fuller et d’Alfred Saker,


nous avons beaucoup d’autres exemples tirés dans
tout le continent africain. Ces preuves pour illustrer
nos arguments convergent dans le but de prouver
que les premiers missionnaires ont su créer un
climat d’adaptation avec les traditions autochtones.

Ce serait extrêmement ingrat si nous


refusions de voir tout ce qu’ils ont entrepris pour
l’édification du continent africain. N’oublions pas
que ces premiers évangélistes étrangers, de leur
propre volonté, ont construit des écoles, des
imprimeries, des hôpitaux et des Églises.
Ce qui est également impressionnant avec eux,
c’est le fait qu’ils aient appris aux autochtones
duala les valeurs du travail.

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Comme preuve historique, Alfred Saker en
plus de sa mission évangélique a formé les premiers
artisans : briqueteurs, maçons, charpentiers.

Il réussit même à convaincre (et non à obliger)


d’abandonner certaines coutumes barbares.

Les premiers missionnaires n’avaient aucune


mauvaise intention vis-à-vis des intérêts politiques,
militaires et économiques de l’Afrique noire.

Nous n’avons aucune preuve qui atteste d’un


missionnaire ou d’un groupe de missionnaires
ayant procédé à un enrichissement sauvage au
détriment de la naïveté des populations africaines.

La plupart des cubiques brandissent de ce fait


le fameux discours de Léopold II, roi des belges,
adressé aux missionnaires allant au Congo.

Précisons tout d’abord que ce discours n’a pas


encore été authentifié et également, rien ne nous
prouve que ces évangélistes belges ont obéi
aveuglement à ses ordres.

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Alors si tel n’était donc pas le cas et que la
communauté chrétienne continue malgré tout à se
répandre, nous nous posons la question de savoir
quel est le rapport qui existe entre la doctrine
chrétienne et les facteurs du sous-développement
en Afrique subsaharienne ? En cette époque du
21ème siècle, pouvons-nous lui imputer la
responsabilité des dérives sociales, culturelles et
politico-économiques que subissent les populations
noires d’Afrique ?

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CHAPITRE 4

ANALYSE DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE


FACE AU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE

Au regard des critiques injustes adressées au


christianisme, il est évident que beaucoup de
détracteurs de cette religion ne connaissent pas
réellement ses fondements et ses enseignements.
C’est pourquoi nous nous sommes souvent
demandé quel rapport existait entre la doctrine
chrétienne et l’essor des peuples noirs d’Afrique.

Ce que beaucoup de personnes athées ou bien


de mauvaise foi ignorent c’est que la religion
chrétienne, comme le souligne J.M. Nicolas dans
Précis de la doctrine chrétienne, se résume à travers
les enseignements suivants : la révélation, le Dieu
Tout-Puissant, la création, la chute, le salut sous
l’ancienne alliance, l’incarnation, l’expiation,
l’élection, le salut, la vie chrétienne, l’église, les
sacrements, la fin des temps et enfin l’au-delà. Par
conséquent, nous avons l’occasion de prendre une
position favorable en affirmant que, concrètement,

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la doctrine chrétienne ne freine pas le
développement de l’Afrique subsaharienne. Nous
donnons à ce propos les raisons suivantes :

La première raison :
Le christianisme n’enseigne pas et
n’encourage pas la paresse et le manque de sérieux
dans un travail effectué.

En Afrique subsaharienne, le travail et les


vertus qui l’entourent perdent considérablement
leur valeur. Toutes les tâches réalisées sont bâclées
ou bien bricolées. Ce qui prime, c’est la cupidité et
l’intérêt personnel. Les infrastructures elles-mêmes
sont peu crédibles ainsi que la qualité de services
rendus.

Dans un exemple sociologique, il est


pratiquement risqué de faire confiance à un expert
dans tel domaine technique ou scientifique. Il est
même conseillé de toujours se méfier de ce
professionnel qui peut faire preuve de mauvaise foi
à tout moment.

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Qui ignore que la majorité des fonctionnaires
des pays subsahariens se rendent régulièrement au
travail (service public) avec un retard criard pour
ensuite le quitter aussi tôt qu’ils sont arrivés. Va-t-
on encore accuser le christianisme d’en être l’un
des facteurs ?

Pour confirmer ce que nous exposons comme


argument, voici ce que le christianisme nous
enseigne à propos du travail :

Colossien 3 :23
Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur,
comme pour le seigneur et non pour les hommes.

2Thessaloniciens 3 :13.
Car lorsque nous étions chez vous, nous
vous disions expressément : si quelqu’un ne veut
pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.

Proverbes 14 :23
Tout travail procure de l’abondance, mais
les paroles en l’air ne mènent qu’à la disette.

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Après ces passages bibliques, nous constatons
que les peuples noirs d’Afrique ont un sérieux
problème avec les valeurs liées au travail. Pourtant,
le travail bien fait et bien rendu est un facteur de
développement.

La deuxième raison :
Le christianisme n’enseigne pas le meurtre,
les crimes rituels et l’art de la guerre en Afrique.

Actuellement, nous ne comptons même plus


le nombre de coups d’État, de génocides et
d’atteintes aux droits de l’homme en terre africaine
depuis les Indépendances.

Nous avons même l’impression que la race


noire est programmée pour être exterminée par son
manque d’humanité.

L’instabilité socio-politique de son


environnement contraint le Noir de temps en temps
à l’exil forcé (immigration clandestine). En Afrique
subsaharienne, le sang est versé sans regret.
Comment oublier les cauchemars qui ont couvert

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nos yeux de larmes en pensant à la guerre civile au
Liberia, au génocide des Tutsis au Rwanda et plus
récemment la crise ivoirienne et du Soudan (qui a
fini par donner naissance à deux États) ? Or voici
ce que le christianisme nous enseigne à travers la
bible :
Exodes 20 :13.
Tu ne tueras point.

Genèse 9 :5-6.
Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos
âmes, je le redemanderai à tout animal ; et je
redemanderai l’âme de l’homme à l’homme, à
l’homme qui en est son frère.

Mathieu 19 :19.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Après ces quelques passages bibliques


énoncés, nous n’avons pas besoin de pousser une
profonde réflexion pour constater que les peuples
noirs d’Afrique excellent dans le mépris de la vie
humaine.

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Dans les réseaux sociaux, nous remarquons
que quelques personnes s’amusent à poster des
vidéos macabres où l’on voit comment les Noirs
appliquent des méthodes cruelles à leur semblable.

Comment donc atteindre le développement


lorsque les ressources humaines sont piétinées et
méprisées ? Comment l’atteindre lorsque tous les
pays d’Afrique noire marquent le pas de
l’instabilité politique.

La troisième raison :
Le christianisme n’enseigne pas le
détournement des biens publics. Or la mauvaise
gouvernance est monnaie courante en Afrique
subsaharienne. Les contribuables se donnent corps
et âme pour payer les impôts. En guise de
récompenses au détriment de la construction des
routes, des ponts, des infrastructures et de
l’avancée des progrès scientifiques et techniques,
ces cotisations sont détournées pour des raisons
individuelles fondées sur l’égoïsme et la
mégalomanie des responsables. Le peuple victime
de ces abus calque maladroitement cette mauvaise

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façon d’agir. Tout le monde, désormais, essaye de
tirer malhonnêtement profit d’un travail ou bien
évidemment de la naïveté de certaines personnes.
Comment donc s’étonner que rien n’avance
concrètement dans la communauté noire, puisque
l’argent qui devait servir à la construction des
routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux et de
nombreuses infrastructures est détourné au vu et au
su de tous ? Cependant, contrairement à ce que l’on
pense, voici ce que le christianisme enseigne à
travers la Bible :

Lévitique 19 :11.
Vous ne déroberez point, et vous n’userez ni de
mensonge ni de tromperie les uns envers les
autres.
Exode 21 :16.
Celui qui dérobera un homme, et qui l’aura vendu
ou retenu entre ses mains sera puni de mort.

La quatrième raison :
Le christianisme n’enseigne pas le
favoritisme et la médiocrité.

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Nul n’ignore que les peuples d’Afrique
subsaharienne ne privilégient pas les talents et les
compétences. Tout semble s’hériter uniquement
grave aux liens amicaux et familiaux.

C’est pourquoi une grande majorité des


personnes se sentent frustrées et abandonnées. La
jeunesse d’Afrique subsaharienne est aux abois,
elle ne sait plus à quel saint se vouer ; pourtant, elle
n’est pas si médiocre comme on peut le prétendre.
Pour obtenir un avantage professionnel,
académique ou bien légitime, il faut connaître une
élite ou bien « jouer dans la cour des grands ». À ce
rythme, la désolation est consternante. À ce sujet,
voici ce que dit la Bible :

1 Samuel 2 :3.
Les fils de Samuel ne marchèrent point sur les
traces ; ils se livraient à la cupidité, recevaient des
présents et violait la justice.

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Essaie 10 :1-3.
Malheur à celui qui prononce des ordonnances
iniques et ceux qui transcrivent des arrêts de
justice.

Nahum 3 :1.
Malheur à la ville sanguinaire, pleine de
mensonge, pleine de violence et qui ne cesse de se
livrer à la raison.

Le fait de ne pas privilégier les talents, les


diverses compétences, freine considérablement le
continent noir. Et cet état de choses, tous les bons
penseurs le savent.

Cinquième et dernière raison :


Le christianisme n’enseigne pas le manque de
patriotisme qui se traduit à travers le mépris de la
chose publique.

Beaucoup de villes en Afrique subsaharienne


sont devenues de véritables poubelles à ciel ouvert.
Les ordures et la saleté ne font plus honte du tout.
L’insalubrité a atteint son comble. Ce qui est le plus

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étonnant, c’est que les populations environnantes
ne semblent pas gênées par cet état de délabrement
de l’hygiène.

Toujours dans ces mêmes villes, mais aussi


dans des zones reculées, nous remarquerons
également que les bâtiments, les jardins publics, les
stades, les ponts et les routes sont négligés et mal
entretenus ; quand nous savons qu’ailleurs ces
infrastructures sont conservées et entretenues pour
les générations futures. Quand on sait également le
prix et le sacrifice que nous mettons pour obtenir
de telles réalisations, nous ne pouvons que sombrer
dans l’amertume.

Nous avons toujours comparé un pays à une


maison. Et nous pensons qu’un pays se bâtit
progressivement comme une maison, dans le
respect des biens qui s’incluent dans sa structure.

De ce fait, si nous ne prenons pas soin de notre


pays, qui le fera à notre place ? Notre pays c’est
notre maison. Par conséquent, personne ne peut
mieux l’aimer et l’entretenir que nous-mêmes.

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Une maison s’entretient et se nettoie ; il en est
de même pour nos différentes patries ; nous devons
en prendre soin simplement en respectant les lois et
la chose publique qui profitent à tous les citoyens

Nombreuses sont les élites d’Afrique qui


passent la majeure partie de leur temps dans
d’autres pays pour profiter du confort social
résultant des efforts de civisme et de patriotisme
des habitants desdits pays, en oubliant qu’elles-
mêmes peuvent aussi se battre pour semer ces
mêmes bonnes graines dans le cœur de leurs
concitoyens.

Aimer son pays c’est le respecter sous toutes


les formes en obéissant aux lois et en respectant les
biens publics qui profitent à tous ainsi qu’aux
futures générations. C’est pourquoi la Bible ajoute
dans

Romains 13 :1-15 :
Que toute personne soit soumise aux autorités
supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne

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viennent de Dieu et les autorités qui existent ont
été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui
s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a
établi, et ceux qui résistent attireront une
condamnation sur eux-mêmes.

Comme nous venons de le constater à travers


les arguments que nous avons énoncés, la doctrine
chrétienne n’est pas contraire aux valeurs qui
peuvent apporter le développement aux
populations noires d’Afrique subsaharienne.
Cependant, nous continuons à nous poser des
questions sur les origines du sous-développement
en Afrique subsaharienne.

38
CHAPITRE 5

LES CAUSES DU SOUS-DÉVELOPPEMENT EN


AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Nous savons tous que beaucoup de grands


penseurs africains et humanistes se sont attardés sur
ce sujet. En effet, depuis René Dumont, de
nombreuses publications ont été faites concernant
l’âge d’or des indépendances en Afrique
subsaharienne. À cela se sont ajoutés de
nombreuses conférences et des débats médiatisés.
Des suggestions et des plans de résolution urgente
des préoccupations africaines ont été mis au-devant
de la scène avec la création continentale de l’OUA
qui aujourd’hui est devenue UA. Cependant, rien
ne bouge véritablement, rien ne change pour les
communautés africaines qui continuent d’être
accablées par la pauvreté et le manque
d’infrastructures. Et de plus, le christianisme est
mis au banc des accusés. Ce qui ne nous laisse pas
indifférent et qui nous amène à nous poser une fois
de plus cette question : quelles sont les causes

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véritables du sous-développement en Afrique
subsaharienne ?

Pour nous et pour apporter notre modeste


contribution à la résolution des problèmes des
peuples noirs, nous pensons que le problème
africain et noir trouve son origine dans deux
notions qui sont le manque de patriotisme et de
solidarité concrète.

Essayons de comprendre plus amplement


notre questionnement en clarifiant ces concepts.

Parlons du patriotisme pour commencer…

La patrie, le patriotisme, qu’est-ce


exactement ? Des bancs de l’école primaire à
l’université en passant par le collège et le lycée, on
nous faisait réciter des définitions inspirées des
dictionnaires et des encyclopédies. La plupart du
temps, nous ne les comprenions même pas.
Toutefois et paradoxalement, nous faisions l’effort
de les mémoriser, puis de les oublier le plus
rapidement possible une fois que nous avions réussi

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notre examen. Il nous revient en mémoire que nous
disions de la patrie qu’elle était notre pays natal
auquel on était attaché et que le patriotisme était
une attitude qui démontrait que le citoyen aimait et
acceptait servir son pays. Bien que ces définitions
soient suffisamment explicites à nos destinataires,
nous allons vous l’expliquer à la façon chrétienne
afin que nous soyons sur la même longueur d’onde.

La patrie c’est un peu comme une maison. Et


dans cette maison, vous êtes né(e) ainsi que tous les
membres de votre famille, vous y êtes installés
depuis votre ancêtre le plus lointain. C’est un peu
votre base, c’est là où vous prenez votre point de
départ dans votre formation socioculturelle et
professionnelle. Dans cette maison, vous vivez
avec toute votre famille, vous êtes
heureux/heureuse et vous avez hérité de plusieurs
meubles et des fortunes que vos ancêtres (ces
fameux arrière-grands-parents) vous ont légués et
qui sont transmis de génération en génération en
vue de la préservation d’un patrimoine commun.
C’est là une raison évidente qui justifie votre amour
profond (patriotisme) pour cette maison familiale

41
qui regorge d’un précieux héritage qui appartenait
à vos aïeules.

De ce fait, pour défendre ce patrimoine, votre


famille et cette maison, vous êtes prêt(e) à tout
parce que vous savez que ce trésor n’a pas de prix.

Voilà comment nous expliquons le sentiment


patriotique qui anime le vrai citoyen. Les Africains
noirs oublient qu’aimer sa patrie c’est un peu
comme si vous aimez votre propre maison ou réside
toute votre famille depuis de nombreuses
générations. Ils vivent un peu comme s’ils étaient
de passage sur ce continent, sans se préoccuper de
l’avenir.

Nous pensons que c’est pour cette raison que


les détournements de fonds publics, la corruption,
l’incivisme, le manque de solidarité (que nous
détaillerons dans les prochaines lignes) et l’inertie
politique ont un grand succès auprès de la
communauté noire.

42
Les peuples noirs d’Afrique, avant les
censures d’autres communautés raciales, doivent se
mettre dans la tête que ce continent leur appartient
et qu’ils doivent faire suffisamment d’efforts afin
que la future génération n’hérite pas d’un ensemble
de pays pourtant gorgés de richesse, mais qui sont
plongés dans d’inextricables difficultés.

Nous avons aujourd’hui concentré nos efforts


pour ouvrir la voie aux nouvelles générations qui à
leur tour, pour nous remercier, n’hésiterons pas à
nous immortaliser dans les livres d’histoire.

Ce que nous africains noirs, nous oublions,


c’est que lorsque nous érigeons un monument en
mémoire d’une défunte personnalité, c’est parce
que en fait, cette illustre personne, dans sa vie
d’antan, a apporté un plus qui permet aux nouvelles
générations de s’épanouir. Aucun de nous n’est
indispensable et immortel, c’est pourquoi nous
nous reproduisons biologiquement.

Tôt ou tard, nous ne serons plus là et c’est la


nouvelle génération qui prendra le relais pour

43
continuer notre travail, car il s’agira d’un
patrimoine qu’il faudra protéger quoi qu’il en coûte.

Il ne suffit pas seulement d’aller en guerre


contre son voisin qui désire nous déposséder de
notre maison et de notre héritage, mais il s’agira
aussi d’assurer l’avenir de ses enfants à travers une
bonne gouvernance pour inscrire à jamais cette
noble volonté dans leur conscience.

Ironiquement, dans des échanges politiques et


économiques en rapport avec la situation actuelle
de notre continent noir, nous entendons souvent
dire : « Ce que vous ne savez pas c’est que
l’Afrique noire est l’héritage qu’on a légué à la
France. C’est pourquoi de génération en
génération, elle continuera à se battre pour
maintenir les peuples noirs d’Afrique
francophone sous sa domination ».

« Et nous, Africains noirs, que pensons-nous


à propos de toute cette génération innocente que
le petit Français malmènera à son tour ? ».

44
Le patriotisme, ce n’est pas seulement se
défendre et intimider le voisin en temps de guerre
et de compétition sportive ou culturelle, mais c’est
aussi consentir à fournir un réel effort afin que nos
futurs enfants héritent d’un continent propre où il
fait bon vivre.

L’Europe de l’ouest est développée parce que


les anciens et les élites l’ont compris. Le
développement des États-Unis d’Amérique, de
l’Allemagne, de la Chine, du Japon, etc. s’inscrit
également dans cette logique.

La liste n’est pas exhaustive, parce que nous


ne pouvons pas citer intégralement ces grandes
nations qui ont su intégrer idéologiquement ce
sentiment patriotique.

C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles


nous soutenons l’idée selon laquelle l’immigration
clandestine des populations de l’Afrique
subsaharienne vers les pays riches et capitalistes de
l’Europe de l’ouest et de façon illégale ne fait
qu’attiser leur haine et leur mépris envers la

45
communauté noire et cela s’explique de manière
logique et très simple…

Les populations capitalistes de l’Europe de


l’ouest font d’énormes sacrifices pour vivre
décemment et dignement et ce, depuis des
générations, tandis que la communauté noire et
africaine ne fournit pas de véritables efforts (à
quelques exceptions près comme le Rwanda, le
Ghana… qui se battent tant bien que mal à
s’émanciper économiquement) pour aménager leur
propre continent, tout en espérant profiter
gratuitement des sacrifices consentis par d’autres.
Lorsque les peuples d’Afrique subsaharienne
auront compris ce sentiment patriotique, alors en ce
moment, nous ne parlerons plus de tribalisme, de
division, de détournement, d’inertie, de corruption,
d’incivisme, etc. Ils pourront enfin parler de
développement économique, politique, culturel et
militaire de leur continent. Car nous ne le dirons
jamais assez, le patriotisme est le principal moteur
de l’émergence.

46
Chaque Africain noir doit contribuer à
contaminer tous les autres avec cette forme de
mentalité.

Beaucoup de personnalités politiques,


religieuses et culturelles défendent les Africains
dans leur manque de patriotisme pour jeter tout le
tort à l’Élite bourgeoise. Cependant, quelques
personnalités ont compris le concept que nous
défendons dans ce modeste travail. Parmi elles,
Bernard A. Muna dont les propos extraits de Dieu
le politicien, retiennent notre attention : « Nous ne
pouvons pas être des voleurs, des escrocs, des
promoteurs de la haine et de division des peuples,
des menteurs, des oppresseurs, des corruptions et
des corrompus et demander à Dieu de nous
donner un meilleur dirigeant ». Bernard A. Muna
est encore plus clair lorsqu’il dit : « Nous ne
devons jamais perdre de vue que l’Afrique telle
qu’elle est aujourd’hui est notre propre création.
Oui, une œuvre produite par chacun d’entre
nous ». Dans la même crise de neuf, George Yout
dans un extrait de Cameroun notre destin repose
entre tes mains écrira : « Les africains ne

47
travaillent pas pour le bien et le bonheur des
autres, de la communauté encore moins pour le
rayonnement des pays ».

Nous pensons modestement que chacun de


nous a mieux et efficacement appréhendé ce
concept que nous voulons coller une bonne fois
pour toutes dans nos mentalités et pour que cela soit
explicite, nous comptons mener des activités
militantes, car c’est aussi un devoir patriotique.

Nous avons foi en des Africains noirs


patriotes qui ont encore une flamme pour l’intérêt
commun. Tant que nous ne l’auront pas compris
nous continuerons à tourner autour du pot en nous
embrouillant dans des débats inutiles et ennuyeux.

Voilà comment nous percevons la notion


patriotique avec tout notre amour et nous espérons
l’avoir bien rendue explicite. Maintenant, essayons
de détailler ce que nous entendons par manque de
solidarité africaine…

48
Malgré la présence de nombreuses
organisations politiques africaines de l’Afrique
subsaharienne tant régionales que continentales,
nous remarquons que la mentalité privilégie
beaucoup plus la rivalité, la compétition et
l’hypocrisie.

L’historien nous raconte que de nombreuses


résistances ont échoué à cause de nombreuses
trahisons pendant la période coloniale.

Ces résistances auraient pu produire des fruits


si et seulement si la solidarité de l’Afrique
subsaharienne était effective.

De nos jours, ce manque de solidarité persiste


dans le contexte géopolitique africain.

Les pays de l’Afrique subsaharienne ne se


sont pas encore entendus pour finaliser la libre
circulation des biens et des personnes, pour créer
leur propre fonds monétaire, pour élaborer leur
propre monnaie et enfin pour s’unir afin de créer
les États-Unis d’Afrique.

49
Nous constatons que chaque État africain
cherche uniquement à tirer son épingle du jeu.

Les frontières sont toujours fermées, les


présidents africains continuent à fermer les yeux
lorsque l’un d’entre eux est éjecté injustement de la
présidence, comme le cas de Laurent Gbagbo et du
colonel Kadhafi.

C’est ce même manque de solidarité qui a


poussé les Sud-Africains dans leur xénophobie.

Pour une fois, essayons d’ouvrir nos yeux,


même si nous ne possédons un long crayon.

Cela va de l’intérêt de toute la communauté


noire d’Afrique subsaharienne.

50
CHAPITRE 6

CE QUE NOUS, CHRÉTIENS NOIRS,


SUGGÉRONS AUX PANAFRICANISTES
ATHÉES

Avant de nous en prendre au christianisme,


nous pensons qu’il y a encore un long chemin à
parcourir.

Premièrement, commençons par remettre


en cause notre mentalité, c’est-à-dire notre façon de
nous comporter et d’agir…

Cette mauvaise mentalité qui nous pousse à


ne rien prendre au sérieux, à bricoler ou à bâcler un
travail (même capital pour la vie des populations et
des futures générations). Cet handicap culturel et
sociologique justifie le fait qu’aujourd’hui nous
n’avons pas assez de routes, d’écoles, d’hôpitaux,
d’infrastructures…

Posons-nous la question de savoir pourquoi


nos élites, après avoir pillé les populations, refusent
de se soigner dans leurs propres « morgues »

51
(hôpitaux mal équipés et peu qualifiés), préférant le
faire à l’étranger.

Ou bien, demandons-nous consciemment quel


peut être le rendement d’un Africain noir qui
commence son travail à 11h au lieu de 07h30 et qui
quitte son service autour de 12h au lieu de 15h
comme la règlementation le stipule. Est-ce encore
la faute du christianisme ? Est-ce ainsi qu’on
atteindra le développement économique, militaire,
politique et sociologique ?

Deuxièmement, apprenons à penser à la


communauté, c’est-à-dire à nous soucier de
l’avenir des futures générations en respectant les
principes de bonne gouvernance et d’objectivité.
Par exemple, au lieu de piller le contribuable
africain qui paie normalement ses impôts, au lieu
de nous accaparer de toutes les richesses d’un pays
pour laisser les nôtres dans une misère frustrante et
indescriptible, combattons l’individualisme et la
politique de cooptation.

52
Cette triste réalité justifie l’aisance insolente
d’une certaine élite qui frustre le peuple (qui
pourtant se donne corps et âme dans les
responsabilités qui sont les siennes), un peuple qui
vit sous le mépris d’une élite africaine qui ne
connaît pas son véritable rôle et qui résume son
travail dans la consommation des bouteilles de
Champagne et des boîtes de caviar trop coûteuses.

Troisièmement, réapprenons ce qu’on


appelle la loyauté. La négation de cette vertu nous
pousse à trahir nos propres frères et à les vendre
aux Arabes ou à les livrer à tout type de trafic
humain. Réapprenons aussi à ne pas cultiver
l’antipatriotisme pour des raisons égoïstes et
individualistes.

Quatrièmement, repensons notre


éducation et notre savoir-vivre parce que
contrairement à ce que beaucoup de panafricanistes
pensent, nos bases sont la plupart du temps faussées
à cause de l’hermétisme de certaines cultures.

53
Ce qui produit ce constat sur le fait que
beaucoup de communautés d’Afrique noire sont
incapables d’accepter d’autres communautés
africaines dans toute leur diversité. Comme cas
palpables, nous avons le génocide rwandais qui a
opposé Hutus contre Tutsis, Arabes contre Noirs au
Soudan, ainsi que le cas des Sud-Africains
xénophobes.

Cinquièmement, arrêtons de pleurer sur


l’histoire en regrettant un âge d’or mythologique et
incertain ; certes, il faut connaître notre histoire
(que d’ailleurs aucun intellectuel africain noir
digne de ce nom comme Cheick Anta Diop n’arrive
à mettre sur papier pour permettre aux érudits de
s’y intéresser de plus près).

Sixièmement, remettons-nous en cause


parce que contrairement à ce que nous pensons,
nous n’avons pas seulement été des victimes du
pillage de notre continent, nous avons parfois été
des complices et des bourreaux…

54
Critiquons le passé sans essayer à tout prix de
justifier la médiocrité de nos ancêtres.

Septièmement, réapprenons le sens du


devoir et du sacrifice en acceptant de prendre notre
destin en main. Prenons notre courage,
débarrassons-nous des traîtres qui servent encore le
colon au vu et au su de tous, au lieu de les maintenir
au pouvoir.

Ne rejetons pas les autres, apprenons à les


connaître. Les civilisations se complètent, aucune
civilisation sur terre ne peut se prévaloir de se
suffire à elle-même.

Chance pour nous tout de même, la


mondialisation et ses opportunités nous tendent les
bras mais nous, Africains noirs, nous ne le
comprenons pas. Nous nous entraînons plutôt à être
de futurs racistes et passons notre temps à justifie
la médiocrité du passé.

55
CHAPITRE 7

METTONS-NOUS AU TRAVAIL

Mettons-nous au travail au lieu de passer notre


temps à nous plaindre et à trouver des prétextes
pour salir le christianisme.

Il ne faut pourtant pas un cerceau comme celui


d’Einstein pour le comprendre. Ce ne sont pas les
chrétiens qui demandent aux élites africaines de ne
pas jouer suffisamment leur rôle de guide. Ce ne
sont pas les chrétiens qui demandent aux nations
d’Afrique subsaharienne de ne pas construire des
routes, des écoles, des ponts, des hôpitaux, etc. Ce
ne sont pas les chrétiens qui mettent et éternisent
les dictateurs dans ces nations nègres. Ce ne sont
pas les chrétiens qui organisent les guerres civiles,
les coups d’État et autres qui font couler du sang.
Ce ne sont pas les chrétiens qui demandent à
d’autres africains noirs de vendre leurs propres
frères aux Arabes (Lybie, Liban et Koweït).

56
Cependant et contrairement à toutes ces
accusations panafricaines qui relèvent de la
mauvaise foi, nous avons plutôt la conviction que
la communauté chrétienne prône le travail, le
mérite, les compétences…

Un exemple, dans la Bible, les enseignements


théologiques condamnent fermement la paresse qui
est la principale caractéristique de la communauté
noire. Les Africains noirs sont champions pour
bâcler ou bien pour mal effectuer un travail.

Voici un extrait de la Bible qui le prouve :

Colossiens 3 :23.
Tout ce que vous faites, faites-le de tout votre
cœur comme le seigneur et non pour des hommes.

La Bible condamne également le vol et la


corruption, un sport que nos élites africaines
pratiquent avec beaucoup d’enthousiasme.

Voici toujours un extrait de la Bible qui en


parle :

57
Ephésiens 4 : 28.
Que celui qui dérobait ne dérobe ; mais plutôt
qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est
bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est
dans le besoin.

La foi chrétienne nous aide aussi à respecter


l’humanité en renforçant les droits de l’homme
bien avant que ceux-ci soient promulgués par les
Nations unis.

La preuve biblique :

Mathieu 22.
C’est le premier et le plus grand commandement.
Et voici le second, qui lui est semblable : tu
aimeras ton prochain comme toi-même.

Est-ce que l’Africain aime (vraiment) son


prochain ? Alors, comment justifions-nous le
génocide rwandais, la crise ivoirienne et les
multiples trahisons qui n’ont fait que renforcer le
néocolonialisme en Afrique ?

58
Voici une fois de plus ce que l’enseignement
biblique nous dit à ce sujet :

Mathieu 5 :21.
Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : tu
ne tueras point ; celui qui tuera mérite d’être puni
par les juges.

Le feu Charles Atebas Eyene nous rappelle


que le psaume 131 nous remet tout droit sur le
chemin du patriotisme et du civisme. C’est un chant
poétique et spirituel qui nous révèle que
l’engorgement sociologique, politique et le
militantisme sont des prescriptions divines. Et à
tous ceux qui foulent aux pieds ses principes et ses
valeurs, Dieu promet l’apocalypse.

59
CHAPITRE 9

LA MAUVAISE FOI DES PANAFRICANISTES


ATHÉES

Nous ne cachons pas notre foi en Christ et


notre devoir est de mettre à nu les mensonges qui
ternissent l’image de l’Évangile.

Cela doit se savoir : tous les chrétiens ne


prient pas 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en
communauté (sauf dans des cas exceptionnels
comme les enterrements, les mariages, les fêtes
religieuses, etc.). Ce n’est qu’une fois par semaine
(samedi ou dimanche) et pendant trois heures
environ.

Ce que la mauvaise foi athée des


panafricanistes refuse d’avouer, c’est que dans
cette communauté, il y a des bosseurs chevronnés
qui supportent parfaitement les règles de la
persévérance et du travail, et c’est pourquoi ils ont
des problèmes partout parce qu’ils ne supportent
pas la corruption, le favoritisme et la cooptation des
patrons véreux.

60
Aucun des panafricanistes athées et anti-
occidentaux ne peut dire exactement en quoi le
christianisme retarde l’Afrique. Leurs arguments
sont tachés de haines et de frustrations ; alors que
le problème du développement africain ne se situe
pas uniquement dans le passé, il concerne aussi
l’avenir.

Rappelons-le encore : le développement est


lié à la bonne gouvernance à la bonne gestion des
ressources, au travail, au mérite et aux compétences.
Mais surtout à la science et à la technique.

Donc ce sont les actions qui construisent le


développement sans oublier le sentiment
patriotique qui doit sans cesse animer les peuples.
Sans cela, nous continuerons à tourner en rond
comme des souris (en nous attaquant naïvement à
d’autres races ou bien à d’autres communautés
religieuses). Au lieu de faire des propagandes
antichrétiennes et racistes à cause des frustrations
de l’esclavage, du colonialisme et du
néocolonialisme, chers panafricains, si vous aimez

61
vraiment notre communauté, dites plutôt aux Noirs
comment eux-mêmes peuvent construire des usines
et des sociétés industrielles et comment
transformer leurs matières premières sur place
(cuivre, bauxite, diamant, or…).

Certains chrétiens ont d’ailleurs proposé dans


leurs travaux sociologiques, économiques et
politiques un moyen pour fabriquer des jouets
made in Africa, du sucre made in Africa, des
chaussures made in Africa, des voitures made in
Africa, etc. au lieu de les importer incessamment
de l’étranger.

Éveillons l’Afrique subsaharienne afin que sa


population s’occupe mieux de sa progéniture qui
naît en désordre et dans l’inconscience des familles
analphabètes et irresponsables. Les familles
doivent assurer à leurs enfants un avenir sans
délinquance et sans prostitution en pourvoyant à
leur nutrition, à leur santé et à leur scolarité.

62
Les panafricanistes faussent le débat en
s’attaquant au christianisme injustement. Pourtant,
il reste beaucoup à faire.

Qu’ils disent aux communautés noires


comment lutter contre le travail des enfants qui
prolifèrent dans les métropoles (surtout le cas de
cette petite fille ou de ce petit garçon de sept ans à
qui on prive des études injustement pour subvenir
aux besoins de la famille).

À chaque carrefour de notre capitale, nous les


apercevons partout en train de vendre des bananes,
des bonbons, des cigarettes, etc.

Ces innocents sont exposés aux risques des


crimes rituels. Alors que les pauvres ne sont pas
encore orphelins et même si c’étaient le cas, il y a
tout de même des orphelinats pour les accueillir.

Que les panafricanistes athées, au lieu de


maintenir au pouvoir la mauvaise élite africaine et
d’en faire des mégalomanes et de petits dieux, nous
disent comment nous débarrasser d’une telle élite

63
qui ne pense pas aux futures générations lorsqu’elle
pille et clochardise les populations.

Que les panafricanistes nous disent comment


réduire l’exode rural, développer les villages,
désenclaver les zones productives.

Et enfin, que nos panafricanistes nous


exposent les théories de la bonne gouvernance, de
la gestion des ressources du patrimoine et de la
protection des droits de l’homme qui sont bafoués
dans les prisons africaines et en dehors.

Voilà ce que nous attendons réellement et non


des propagandes antichrétiennes.

Accuser illégitimement le christianisme d’être


responsable des problèmes de l’Afrique
subsahariennes, c’est faire preuve de mauvaise foi,
laquelle est fondée sur de vaines rancunes qui n’ont
plus lieu d’être. La mondialisation a redistribué les
cartes et il nous semble que l’Afrique
subsaharienne ne perçoit pas encore cette manne
tombée du ciel.

64
Malgré le fait que plusieurs autres Africains
avancent des raisons pour discréditer le
christianisme, nous conservons notre foi en Christ,
et nous soutenons mordicus que la doctrine
chrétienne n’enseigne pas la léthargie.

Les causes du sous-développement de


l’Afrique subsaharienne sont à identifier dans le
manque de patriotisme et le manque de solidarité.
L’acharnement des panafricanistes à diaboliser le
christianisme et à voir en cette religion la
responsable du sous-développement de l’Afrique
nous amènera notre tour à discréditer l’animisme
un de ces quatre matins.

65
BIBLIOGRAPHIE

La Sainte Bible, LOUIS SECOND, édition


revue avec références, alliance biblique universelle,
PRINTED LOREA, 1990.

La Bible Tob, édition intégrale, les Éditions du


CERF, Paris et Société biblique française, Pierre
Fitte, 1988.

Andréa RICCONDI, Jean Michel DI FALCO


et Timothy Racclife, Livre noir de la condition des
chrétiens dans le monde ? publié chez XO Editions,
2014.

Grèbe et WILFRED FON, Religion


traditionnelle africaine et relation d’aide, Abidjan,
Centre de publications évangéliques, 2000.

Cyril J. BARBER, Néhémie ou l’art de diriger,


Éditions Vida, 1984.

66
Timothée WELCH, L’Afrique et les Africains
dans la bible, Centre de publications évangéliques,
Abidjan, 2001.

Jean-Paul MESSINA et Jaap van


SLAGEREN, Histoire du christianisme au
Cameroun : des origines à nos jours. Éditions
Karthala et Éditions CLE, 2005.

Charles ATEBAS EYENE, Comprendre


l’éthique du discours. De la pratique de l’écart de
la norme à la normalisation de l’écrit, Éditions
A.M.M., novembre 2001.

SHANDA TONME, Pouvoir politique et


autoritarisme en Afrique, L’Harmattan, 2008.

Samir NAIR, L’immigration expliquée à ma


fille, Éditions du Seuil, janvier 1999.

Marcien TOWA, Essai sur la problématique


philosophique dans l’Afrique actuelle, Éditions
CLE, Yaoundé, 1971.

67
René PHILOMBE, Petites gouttes de chant
pour créer l’homme suivi de Les blancs partis les
nègres dansent, Éditions CLE, Yaoundé 2017.

George YOUT, Cameroun notre destin repose


entre nos mains, L’Harmattan, 2013.

Auguy MAKEY, Les épines de la couronne.


Réflexion sur le pouvoir politique, L’Harmattan,
2015.

Aimé CESAIRE, Discours sur le colonialisme,


1950.

Engelbert MVENG, Balafon, Éditions CLE,


1995.

68
TABLE DES MATIÈRES

PRIÈRE .............................................................................. 5
AVANT-PROPOS .............................................................. 6
LE CHRISTIANISME EN EFFET .................................. 10
POURQUOI ACCUSE-T-ON LES CHRÉTIENS EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE ? .................................... 13
LA MISSION PRINCIPALE DES ÉVANGÉLISTES EN
AFRIQUE NOIRE : LE CAS DU CAMEROUN ............ 19
ANALYSE DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE FACE
AU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE ......................................................... 27
LES CAUSES DU SOUS-DÉVELOPPEMENT EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE ...................................... 39
CE QUE NOUS, CHRÉTIENS NOIRS, SUGGÉRONS
AUX PANAFRICANISTES ATHÉES ............................ 51
METTONS-NOUS AU TRAVAIL.................................. 56
LA MAUVAISE FOI DES PANAFRICANISTES
ATHÉES ........................................................................... 60
BIBLIOGRAPHIE ........................................................... 66

69
70

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