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NIVEAU MASTER I
Présenté par :
ELHADJI DIOUF
AMY COLLE WADE
Sous la supervision de :
INTRODUCTION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION GENERALE
Dans le but de mettre en avant les bienfaits de la colonisation et la nécessité d’imposer les
trois C (Civilisation, Christianisation et Commercialisation) à l’Afrique qui justifient
d’ailleurs l’entreprise coloniale, les « européens » animés de la vision européocentriste
considèrent l’Afrique comme une terre vacante sans maitre1 auquel il fallait y apporter leur
civilisation.
Ainsi, ne pourrions-nous pas se poser la question de savoir quel était l’apport des
historiens de la première génération à l’écriture de l’histoire de leur continent et pourquoi ils
se sont mis à la réécrire. Dans cette étude qui s’articule autour de deux sections, il s’agira
d’étudier dans la première partie l’historiographie dite coloniale. Quant à la seconde partie,
elle consistera à expliquer l’apport des historiens de la première génération à l’écriture de
l’histoire de l’Afrique.*$
1
Cheikhna Wague. « Cours licence 2 intitulé Problématique de l’historiographie Africaine », 2020-2021 P. 9
2
Ibid.
3
Elikia M’bokolo. « Pourquoi l’Afrique doit-elle écrire sa propre histoire » ? Le lien est disponible sur
https://youtu.be/vuLdx-80ICQ?si=Mnn4K_1Sxba4vQM9
4
Abdoul Bah « Historiographie africaine : Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale », CODESERIA, 2015.
1. LE REGARD DEVALORISANT DE L’HISTORIOGRAPHIE
COLONIALE SUR L’AFRIQUE
Parmi les auteurs de ces discours, figure le philosophe allemand Friedrich Hegel qui refuse
toute historicité au continent africain dont beaucoup d’auteurs de l’historiographie coloniale
se sont inspirés. Hegel déclare : « l’Afrique aussi loin que remonte l’histoire, est restée
fermée, sans lien avec le reste du monde ; c’est le pays de l’or, replié sur lui-même, le pays de
l’enfance qui, au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noir de la
nuit (1965 : 247) ». Outre Hegel, s’ajoute le français Charles robert Richert qui
soutient : « Voici à peu près trente mille ans qu’il y’a des noirs en Afrique et pendant ces
trente mille ans, ils n’ont pu aboutir à rien qui les élève au-dessus des singes ». Ce regard
pessimiste sur l’Afrique a eu pour conséquence la falsification de l’histoire et l’éclosion de
quelques mythes pervers. Cette historiographie coloniale est caractérisée par la négation des
valeurs africaines et des réalisations endogènes. Sur le plan méthodologique, elle se
caractérise par le culte du document écrit, seule source considérée crédible. C’est au nom de
ce culte que l’Afrique fut longtemps reléguée à la périphérie de l’histoire.7 En dépit de ces
préjugés coloniaux, force est de constater une masse non négligeable des travaux de
5
Marc Noel Diatta « cours Licence 3 intitulé Confits en Europe 2021-2022 », P. 4.
6
Abdoul Bah, op.cit., P.5.
7
Id., P.
l’historiographie coloniale dont leur scientificité est attestée, ont été d’un grand apport pour la
réhabilitation de l’histoire de l’Afrique principal combat des historiens de la première
génération.
L’absence de documents écrits en Afrique a été souvent utilisée par certains auteurs pour
défendre la thèse d’une Afrique ahistorique. En effet, ayant une connaissance de l’oralité des
sociétés africaines et de son importance, les occidentaux vont complétement rejeté les sources
orales. Cependant, d’autres auteurs attestent une présence de sources écrites d’origine
autochtones. Nous pouvons citer l’exemple de l’Ecriture Vai au Sud-Ouest Libéria et
l’Ecriture Bamoun du roi Njoya au Cameroun. Mais, même la connaissance de tous les
documents autochtones africains n’empêchera pas l’exclusion des sources orales dans le
champ de l’écriture de l’histoire. Toutefois, La tradition orale peut être définie comme
l’ensemble des connaissances transmises oralement d’une génération à une autre. Mais
pratiquement, dans toutes les parties du monde ces sources étaient considérées comme des
sources complémentaires. Donc, ces avancées que l’on peut constater doivent beaucoup aux
combats menés par les précurseurs de l’historiographie africaine modernes qui ont ouverts des
pistes prometteuses notamment dans le domaine de la méthodologie et des approches de
l’histoire africaine dont l’existence était niée. L’un de ces combats majeurs est celui qui a
porté sur l’utilisation des traditions orales come sources d’histoire aux côtés d’autres sources
tels que l’écrit, l’archéologie et d’autres sciences pourvoyeuses d’informations historiques.
Un des acquis incontestable de ce combat c’est que l’Afrique recouvre progressivement sa
mémoire à travers les travaux d’importance dont beaucoup reposent dans une large mesure sur
les résultats d’exploitation des traditions orales.8
En résumé, on peut retenir dans cette partie que le principal combat des historiens africains
de la première génération était de légitimer les sources orales et de les considérer au même
titre que les autres sources.
8
Doulaye Konaté. « Traditions orales et écriture de l’histoire africaine : sur les traces des pionniers », Présence
Africaine, 2006/1 (N°173), pp.96-106.
9
Clotaire Messi Me Nang, « L’histoire africaine en Afrique noir francophone, un double inversé de l’histoire
coloniale ? L’exemple de l’historiographie nationale du Gabon (1982-2004) », EDITIONS DE LA SORBONNE,
2007, P.283.
congrès de l’association des historiens africains. Il y fut affirmé la nécessité d’écrire sur
l’histoire de l’Afrique en faisant appel à toutes les sources disponibles. En 1965, déjà
l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture) avait
lancé le projet d’une histoire générale de l’Afrique, dont les huit volumes ont été publiés à
Paris de 1986 à 1998. C’est dans cette perspective que l’organisation internationale s’employa
dès lors à faire recenser les sources archivistiques et bibliographiques conservés dans les
archives et les bibliothèques d’Europe, donnant ainsi naissance à un guide des sources de
l’Afrique. Par la même occasion, elle réhabilita les sources orales en créant deux centres pour
la collecte et le traitement de la tradition orale, en Afrique occidentale (Niger) avec le
CELHTO (Centre pour l’Etude Linguistique et Historique pour la Tradition Orale) et en
Afrique centrale (Cameroun) avec le CERDOTOLA (Centre régional de Recherche et de
Documentation sur les Traditions Orales et pour le développement des Langues Africaines).10
Toutefois, ces historiens africains ont recouru à une période glorieuse de l’Afrique qui est
le Moyen âge africain pour monter aux occidentaux que leur continent avait bel et bien une
civilisation. En effet au moment où l’Europe était en guerre, en état sauvage, l’Afrique
rayonnait avec des empires bien structurés militairement, politiquement et économiquement.
La force de la première génération des historiens africains était de faire bouger les signes
de la science. En effet, dans certaines parties du monde, les sources orales étaient considérées
comme des sources complémentaires. Et malgré leur engament politique, cette génération a
respecté les normes de l’écriture de l’histoire en alliant la science et le militant.
10
Saliou Mbaye. « Sources de l’histoire africaine au XIXe et XXe siècle », BIBLIOTHEQUE DE L’ECOLE DES
CHARTES, 2004. P.483-484.
CONCLUSION
Il ressort de cette étude, qu’aussi longtemps que l’on remonte dans le temps, force est de
constater que des documents écrits ont été produits sur l’Afrique pour différentes raisons. En
effet, dans la justification de l’entreprise coloniale et civilisatrice, l’Afrique a été réduite à sa
simple expression et dépréciée durant cette période coloniale. Jusqu’à la Deuxième Grande
Guerre au moins, les sociétés africaines étaient présumés « sans histoire », parce que sans
écriture (ce qui s’est révélé plus tard partiellement inexact), les spécialistes confondant vivre
l’histoire et écrire l’histoire.11 Ce regard avilissant s’expliquait par le but de coloniser
l’Afrique et de faire d’elle un continent sans histoire reléguée à la périphérie au nom du culte
du document écrit, seule source crédible. C’est pourquoi, au sortir des indépendances
africaines que les historiens africains plus exactement ceux de la première génération, se sont
donnés corps et âme, se suer sang et eau pour combattre ces préjugés coloniaux en vue de
réhabiliter l’histoire de l’Afrique longtemps présentée sous un panorama néfaste.
11
Catherine Coquery-Vidrovitch. « L’historiographie africaine en Afrique », Revue Tiers Monde, 2013/4 (n°216),
P.111-127.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE :
Elikia M’bokolo. « Pourquoi l’Afrique doit-elle écrire sa propre histoire » ? Le lien
est disponible sur https://youtu.be/veLdx-80lCQ=Mnn4k_1Sxba4vQM9