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Par
Wumi Olayinka
Fausse conception de l’authenticité Africaine
• Ceci fait que le statut de la littérature africaine soit aussi occulté dans de fausses
prétentions des européens.
• Les sociétés africaines sont prises en tant que des nations sans histoire. Même les travaux
de Léo Frobenius, Maurice Delafosse, Arturo Labriola, et beaucoup d’autres historiens,
ethnologues et archéologues étrangers classaient l’Afrique comme un continent qui ne
pouvait pas faire objet d’une étude scientifique.
• Ils basaient leurs arguments sur un manque de documents écrits et finissaient par nier
l’Afrique comme une entité historique.
Fausse conception de l’authenticité Africaine
Edward Saïd dans son compte portant sur les rencontres culturelles européennes et
orientales, qui par extension recouvre les états africains colonisés affirment que la
représentation faite par l’Europe de ces régions était basée sur le besoin de l’Europe pour
justifier leur simple idée d’impérialisme.
L’Europe n’avait fait que produire un compte stéréotypé de l’Asie et de l’Afrique. Selon
Tom Tomlinson (2016),
• Ces spécialistes non africains donnaient à l’Afrique une perspective d’histoire fabriquée
non selon la réalité africaine, mais selon ce qu’il pensait devait être la vision africaine.
• Ils se contentaient de mesurer l’histoire et toute la vision de l’Afrique sur les réalités de
l’Europe du Moyen Age.
• Ils prenaient pour points de référence les modes de production, les rapports sociaux, les
institutions politiques européens.
Fausse conception de l’authenticité Africaine
Le jugement que portaient les européens sur l’Afrique se situe donc dans ce qu’on appelle le
darwinisme social qui devrait être à la base de leur argument scientifique donnant lieu à la
croyance de la supériorité de la race blanche aux autres races.
Fausse conception de l’authenticité Africaine
Cheick Anta Diop, lui, propose une hypothèse dans Nations Nègres et
Culture II (1979) : « Si ce sont les Nègres qui ont créé la civilisation
égyptienne, comment expliquer leur régression actuelle ? » (347).
Négation de la conception européenne de de l’Africanité
• La crue période du Nil a eu pour conséquence des traits de développement tels que
l’organisation sociale qui provoque des travaux collectifs dans le domaine de la
construction des digues et des canaux d’irrigation.
• Par un calcul mathématique fait par le moyen d’un « nilomètre », les Égyptiens
mesuraient la hauteur de la crue Nubie pour déduire pour déduire la richesse annuelle
des récoltes.
• Des mesures d’hygiènes ; la momification faite pour éviter les épidémies de peste du
Delta, régimes alimentaires, la médicine, faisaient aussi preuves de développement
moderne en Egypte.
• Des perfectionnements furent apportés tels qu’on les connasses en Europe au Moyen
Age.
• En Sierra Leone aussi se découvre l’écriture syllabique des Vaïs et cursive des Bassas ;
et des Nsibidis qui est alphabétique.
Selon ces constatations faites par Diop (1979), l’on peut déduire que jusqu’au XVe siecle,
l’Afrique noire n’a jamais perdu sa civilisation comme le prouve ce passage de Frobénius :
« Non pas que les premiers navigateurs européens de la fin du Moyen Age n’eussent fait
dans ce domaine de très remarquables observations. Lorsqu’ils arrivèrent dans la Baie de
Guinée et abordèrent a Vaïda, les capitaines furent fort étonnés de trouver des rues bien
aménagées bordées sur une longueur de plusieurs lieues par deux rangées d’arbres : ils
traversèrent pendant de longs jours une campagne couverte de champs magnifiques,
habitée par des hommes vêtus de costumes éclatants dont ils avaient tissé l’étoffe eux-
mêmes ! Plus au sud, dans le royaume du Congo, une foule grouillante habillée de « soie »
et de « velours », de grands Etats bien ordonnés, et cela dans les moindres détails, des
souverains puissants, des industries opulentes. Civilisés jusqu’à la moelle des os ! Et toute
semblable était la condition des pays à la côte orientale, la Mozambique, par exemple.
Négation de la conception européenne de de l’Africanité
Les révélations des navigateurs du XVe au XVIIIe siècle fournissent la preuve certaine
que l’Afrique noire qui s’étendait au sud de la zone désertique du Sahara était encore en
plein épanouissement dans tout l’éclat de civilisations harmonieuses et bien formées.
Cette floraison, les conquistadores européens l’anéantissaient a mesure qu’ils
progressaient.
Car le nouveau pays d’Amérique avait besoin d’esclaves et l’Afrique en offrait : des
centaines, des milliers, des pleines cargaisons d’esclaves ! Cependant, la traite des Noirs
ne fut jamais une affaire de tout repos ; elle exigeait sa justification, aussi fit-on du Nègre
un demi-animal, une marchandise. Et c’est ainsi que l’on inventa la notion du fétiche
(portugais : feticeiro) comme symbole d’une religion africaine, marque de fabrique
européenne. Quant a moi, je n’ai vu dans aucune partie de l’Afrique Nègre les indigènes
adorer des fétiches. L’idée du « Nègre barbare » est une invention européenne qui a par
contre-coup, dominé l’Europe jusqu’au début de « ce siècle » ».
Négation de la conception européenne de de l’Africanité
• Ces textes des voyageurs portugais du XVe au XVIIIe siècles, que cite Frobénius,
s’accordent avec ceux des auteurs arabes du Xe au XVe Siècle.
• L’organisation sociale des États Nègres des XIVe et XVe Siècles, à laquelle
Frobenius fait allusion, le faste royal qui y régnait alors, nous sont décrits par Ibn
Batouta à propos des séances publiques du roi mandingue Soleiman Manca (Diop,
1979).
• In the case of social atavism, ... imperialism was not the result of economic
pressures, but rather of the natural desire of man to dominate his fellow man for
the sake of dominating him, arising out of man’s universal thirst for power and
domination. (103).
Négation de la conception européenne de de l’Africanité
• Dans son effort pour mettre à la lumière les inexactitudes avec lesquelles les colons
écrivains ont présenté l’Afrique et donc faire une négation de la négation, Nwezeh (1978)
n’a pas manqué de remarquer les similitudes entre les descriptions du continent noir
fourni par les blancs, soient français, soient allemands, soient anglais.
• Il représente dans Africa in French and German Fiction (1978) les images funestes
bestiales et barbares avec lesquelles des écrivains tels M. Delafosse, André Demaison,
Alfred Chaumel (écrivains français) et W. Dietedorf, W.V. Thurrow (allemands) ont décrit
les noirs.
…the opaque darkness of the sombre and mysterious tropical forest, with its
impenetrable tangle, where the thick layer of humus that has accumulated through
centuries of plant decay harbours a humidity which the absent rays of the sun cannot
dispel and which favours the birth of thousands of mosquitoes, not to mention reptiles
of all shapes and sizes (42)
...many hundreds of kilometres wide, the primordial forest stretched out silent and
mysterious, deep into the interior. Densely compressed, monstrous and gigantic trees raised
their branches over the wild bush that grew at their base. Seldom did a stray ray of the sun
penetrate the entangled foliage of the interlaced branches as far as the ground, on which a
damp feverish heat incubated... Above, hordes of apes romped about with loud screams
(42).
La littérature orale africaine
La littérature orale ou la tradition orale africaine est la véritable littérature africaine.
Avant l’ère de la littérature écrite à l’européen, l’Afrique connait une tradition orale qui sert
de fondement et de véhicule de la civilisation africaine.
C’est un art assuré par des diseurs et conteurs professionnels et n’est donc pas pratiquer par
n’importe qui.
A part les diseurs et conteurs, on trouve aussi les griots qui chantent de la musique, les
sculpteurs qui sculptent, les peintres qui peignent.
Toutes ses formes d’art oral africain servent à emmagasiner la précieuse tradition orale de
l’Afrique.
La littérature orale africaine
• Selon Lilyan Kesteloot (2001), la littérature orale, souvent liée à la vie de tous les
jours (Chevrier, 1999) est la « source inépuisable des interprétations du cosmos, des
croyances et des cultes, des lois et des coutumes ; des systèmes de parenté et
d’alliance ; des systèmes de production et de répartition des biens ; de modes de
pouvoirs politiques et de stratifications sociales ; des critères de l’éthique et de
l’esthétique ; des concepts et représentations de valeurs morales » (13).
• C’est ainsi qu’on peut réclamer que l’art oral et la vie sont étroitement liés.
La littérature orale africaine
D’autres définitions, à part celle offerte par Kesteloot, mettent aussi en valeur la
transmission orale de la mémoire collective des sociétés traditionnelles africaines. Ces
définitions qui retiennent notamment les caractéristiques de la tradition orale sont :
• « La littérature orale parlée par essence est l’ensemble de tout ce qui a été dit,
généralement de façon esthétique par voie orale, des valeurs sociales d’un peuple et
qui touche la société entière dans tous ses aspects ».
• « Récits de fiction semi-fixés, transmis oralement, variable dans leur forme mais pas
dans le fonds ».
La littérature orale africaine
Caractéristiques de la littérature orale africaine
• Le lieu du récit se situe souvent dans une case vaste ou une lisière de la forêt assez
grande pour accueillir l’auditoire.
• Ce type de lieu est choisi pour assurer la « circulation des mânes des ancêtres censés
résidés en dehors de l’enceinte du village ». (Chevrier, 1999 : 195).
• D’ordinaire, le conteur commence son récit avec une formule rituelle d’ouverture. Ce
prélude liminaire lui permet d’introduire une devinette qui conduira au récit
proprement dit auquel l’auditoire est censé répondre avec une réponse convenable.
• Une telle formule, fonctionne à la fois comme un moyen pour attirer et pour fixer
l’attention de l’auditoire à priori et pour l’inviter au monde du merveilleux
« radicalement différent où le surnaturel est la règle et où l’ordre habituel des choses
est renversé.
La littérature orale africaine
Caractéristiques de la littérature orale africaine
• Chevrier (1999) nous la signale « Je suis parti en voyage, j’ai traversé plusieurs mers et
plusieurs déserts et finalement je suis arrivé dans un royaume fabuleux. Devinez qui j’ai
rencontré en premier ? » (196).
• Il est essentiel de noter que ce n’était pas par manque d’écriture que l’Afrique privilégiait
l’oralité.
• Bien sûr, l’écriture coexistait avec l’oral ; mais l’oralité semblait correspondre mieux aux
besoins et à la mode de vie africaine.
• Or, la tradition orale se double dans certaines parties de l’Afrique comme littérature
écrite et orale.
La littérature orale africaine
• Aujourd'hui, le Tarikh el-Fettach est considéré par les spécialistes, avec le Tarikh-
es-Sudan, comme l'ouvrage de référence pour l'étude historique du Soudan.
La littérature orale africaine
• Sur place, on demande aux administrateurs et aux spécialistes des « affaires indigènes
» de « rechercher les ouvrages ayant trait à l'histoire du pays ».
• C'est ainsi qu'en 1911, l'un d'eux découvre un ouvrage rare relatant l'histoire des rois
du Soudan : il s'agit d'un ouvrage évoqué dans le Tarikh es-Sudan, sous le nom de «
Fetassi », et qui le complète sur de nombreux points.
La littérature orale africaine
• Les recherches sur la genèse de l'ouvrage montrent que l'auteur était mort bien
avant la fin de la rédaction de l'ouvrage, qui a probablement été achevé par son
petit-fils, en 1665.
• Cette découverte est donc une preuve du fait que la littérature orale aussi bien que
la littérature écrite existaient en Afrique avant l’arrivée des colons.
La littérature orale africaine
• Les préjugés occidentaux et des Africains tels que Gislain Nickaise Liambou (2015) qui
leur joignent pour reléguer le statut de la littérature africaine en ce qui concerne
l’absence de l’écriture propre à l’Afrique sont donc annulés par ces faits.
• Jadis, les sociétés africaines généraient et gardaient leurs propres matériels écrits
pour répertorier des informations qu’ils passaient de génération en générations.
• Les records de peintures sur les rochers servent de plénitude d’information partout en
Afrique, cette dernière étant le contient à garder le chiffre le plus haut des écritures
sur les rochers.
La littérature orale africaine
• Écrit-il, Alain Ricard (2010) atteste à l’existence de l’écriture africaine sous forme de
peinture :
« from the Drakensberg and the Matopos in Southern Africa to the Air in the
Sahara, the continent seems to have been populated by crowds of painters eager
to record, to pray, or to celebrate” (7)